[PV. Pyro]-L'ancètre et le jeune

Grégoire savait que John tenait une place importante aux côtés d'Erik. Son pouvoir était fabuleu et impressionnant, mais ce n'était pas les seules chopses qui intéressaient Magnéto dans cette affaire. C'était toute la personne de Pyro sur laquelle Erik portait attention. Et désormais, Requiem aussi. Bien spur, le Comte ne voulait pas prendre la place du chef de la Confrérie vis-à-vis de John, mais la curiosité et la soif de pouvoir faisait en sorte qu'il se devait de le mettre de son côté. Et pour ce jeune homme, il valait mieux y aller au culot et jouer des coudées franches.

Grégopire avait facilement trouvé la chambre de ce confrériste surnommé Pyro (on se demande bien pourquoi ?!). Par contre là, Requiem, n'allait pas se géner et ne jouerait pas avec toute la bienséance qu'il avait apprise durant son enfance. S'il voulait gagner la confiance des flammes, il devrait jouer sur la liberté du vent. Il erntra dans la pièce sans toquer et en disant d'un voix ferme et grave :
"John, il faut que nous parlions de suite..."

John était assit par terre, les jambes croisés, regardant uniquement une chandelle allumée qui se trouvait devant lui. Depuis quelques temps, c'était quelque chose qu'il faisait pour relaxer, mais aussi pour essayer de voir les différents côtés de son pouvoir. D'autres chandelles étaient installées un peu partout, non-allumées par contre. À partir de la première, en ne faisant que voyager la première flamme, il alluma à tour de rôle les chandelles dans sa chambre. Il y en avait près d'une centaine et l'air dans la salle devint plus lourd, plus chaud, mais à la fois relaxant. Une ambiance sereine et tranquille.

John essayait depuis un certain temps d'avoir un meilleur contrôle sur son pouvoir, ainsi que de trouver les autres niveaux de son pouvoir. Parfois, il sentait un feu brûlant en lui et s'imaginait pouvoir l'utiliser, le faire sortir de lui; Être capable de créer le feu, en plus de le contrôler. C'était un défi de taille et il n'avait obtenu aucun résultat pour le moment. Peut-être aujourd'hui se serait différent? Pyro commençait à relaxer, se contrôler lui-même, quand soudain la porte ouvrit, laissant entrer un vieil homme.

"John, il faut que nous parlions tout de suite..."

Comment connaissait-il son nom? Enfin, peu importe, John n'aimait déjà pas l'attitude et le ton du personnage qui venait d'entrer dans son domaine de feu, de plus sans frapper. Pyro se concentra un instant sur les flammes des chandelles non loin de la porte et créa une main semi-solide qui referma la porte derrière le vieillard.

"Mais je vous en pire, entrez!" dit-il sur un ton sarcastique. "Qu'est-ce que vous me voulez? Vous n'êtes pas vraiment la bienvenu chez moi. Je vous conseille d'avoir de bonnes raisons si vous voulez rester en vie!"

Grégoire ne parut pas si étonné que ça de la réaction de son interlocuteur : jeune, fougueux et vif, tout comme le feu. Du moins, dans une certaine mesure... Mais il savait qu'il risquait gros sur ce coup là, et il ne devait pas se rater. Le fameux Pyro était plus un individu à avoir à ses côtés, plutôt que parmi les rangs de ses adversaires. Et le Comte De Foix devait également éviter de créer des tensions au sein même de la Confrérie q'ils voulaient tous un jour voir l'idéal mutant se réaliser.

Grégoire resta debout, sans broncher. Il savait qu'il devait jauger les mots qu'il prononcerait face à ce jeune homme. Il commença alors à installer la conversation entre eux deux.
"Les raisons sont toujours bonnes à qui veut bien les entendre. Mais bon, passons... Je suis ici pour... comment dire... affaire..."

Requiem fit une pause, puis repris :
"Vous n'êtes pas sans savoir qui je suis. Par contre, vous ne savez rien de mes objectifs. Cependant, il me semble que nous pourrions tirer un bon parti d'une certaine... association. Sachez, mon cher, que je me tiens à votre entière disposition."
Cela en faisait peut-être trop, mais Grégoire vopulait d'abord détendre l'atmosphère avant d'entrer dans le vif du sujet, et il préférait le faire d'une manière subtile qui, il le savait très bien avait autant de chances de réussir que de chances de rater !

Grégoire se doutait bien que sa petite manoeuvre avait deschances d'échouer, et à premières vue, en analysant la colère du jeune John, la machination du COmte était un échec. Quoique... Pyro finit quand même par lui demander ce qu'il était venu chercher ici en fait. Et à partir de ce moment précis, les engrenages de Requieml se mirent en route, et la machine commença à tourner. Il fallait désormais conserver cette attention toute particulière.

Le Comte De Foix continua alors.
"Je ne fais pas qu'aimer le pouvoir, je le désir ardement." Il avait déjà dit ça quelque part... "Mais je ne veux pas de place de chef, loin de là. Je VEUX le Pouvoir, et il passe par le fait de seconder Erik." Grégoire avait décidé d'être direct, quitte à en dire trop que pas assez devant ce jeune mutant. "En aucun cas je ne veux votre place. Ce qu'il me faut, c'est un espace à votre égal..."

Bien sûr, Pyro n'avait aucune raison d'accepter. Mais plus malin qu'il y paraissait, Grégoire, grâce à de nombreux contacts, avait pu glaner quelques informations de-ci de-là concernant quelques membres de la Confrérie. Alors, pourquoi ne pas les utiliser pour parvenir à ses fins ? Le Comte De Foix prit un air plus grave, plus sombre :
"Il me semble que vous étiez élève à l'Institut Charles Xavier, n'est-il pas ? Et je vois aisément en vous la feu de la vengeance brûler..."
Cela devait laisser assez d'informations au jeune John pour pouvoir comprendre les agissements du vieil homme, et juger de la situation et de la réponse à fournir à Requiem.

QUOI ?! Ce jeune morveux de John osait frapper un Comte ? LE Comte De Foix ?? Grégoire fulminait et ne laisserait jamais passer ça. Un tel affront, au sein de la Confrérie, sonnait pour lui comme un crime. A terre, les yeux injectés de sang par la colère qui bouillait en lui, il lâcha sur une note unique et grave, à la limite inférieur de sa téciture, ultime note de l'ambitus des basses profondes :
"COMENT OSEZ-VOUS, JEUNE IMPERTINENT !! COMMENT OSEZ-VOUS ME FRAPPER ?! MOI, LE COMTE REQUIEM !!!! JE VIENS ICI VOUS PROPOSER MON SOUTIEN POUR GAGNER VOTRE FIDELITE, ET VOUS NE TROUVEZ RIEN DE MIEUX A FAIRE QUE CA ?!?!"
En même temps qu'il chantait ça, une violent bourasque de vent se créa dans la chambre, soulevant Requiem et le redressant face à son interlocuteur. Les flammes des bougies s'éteignirent, et des vents tourbionnants apparurent autour des deux confréristes.

Le Comte De Foix en avait vu de toutes les couleurs dans sa vie, mais alors là ! C'était le comble ! Ses plans étaient machiavéliques, certes, mais tout ce qu'il venait de dire n'était pas faux, bien au contraire !
Continuant sur un autre note plus vibrante, il enchaîna :
"VOTRE POUVOIR EST TROP GRAND POUR VOTRE PERSONNE SI PATHETIQUE, JOHN. VOUS NE SAVEZ PAS CE QUE JE PEUX POUR VOUS ET CE QUE JE VEUX POUR NOTRE IDEAL COMMUN !!!"
Grégoire De Foix s'était quelque peu calmé; mais sa voix tonnait encore entre les vents tournants autour des deux hommes.

Le jeune arrogant et impétueux John était un personnage des plus intéressants sur le plan psychologique aux yeux du Comte. Non seulement il était la force ignée personnifiée, mais en plus, il possédait la même folie que les flammes. Il portait à merveilleux son pseudonyme de mutant, ce jeune Pyro. Mais d'un autre côté, cela énervait au plus haut point les désirs ardents de Requiem quant au goût qu'il possédait pour le Pouvoir. Sans trop savoir pourquoi, et quelque peu poussé par la curiosité après l'incident survenu entre eux deux, il suivit le jeune homme jusque dans la salle d'entraînement.

Dans ce lieux précis, John commença à s'entrainer à tirer des boules de feu sur des cibles. Qu'à cela ne tienne, pourquoi pas ? Mais discuter avec une personne faisant une autre activité pouvait avoir le don de mettre en rogne notre vieil homme qui fulminait déjà assez de s'être fait frappé par le jeune impertinent. Ce-dernier lui demande si cela ne le dérangeait pas, et Requiem de rétorquer en une moue de dégoût :
"Je ne suis pas votre mère !"

D'après ce qu'il avait pu comprendre précédemment durant leur petit différent, Pyro désirait voir un peu plus les capacités mutante du Comte. Très bien, il le ferait. Il se plaça dans le champ de vision du jeune homme, et entama une vieille litanie cathare : il prit quelques mètres de hauteur, puis renforça son champ en une symphonie harmonieuse. Dirigeant ses vents vers les boules de feu du jeune homme, il en décrocha une au passage et commença à la faire tourner dans la salle. Coupant son opéra, il demanda à John tout en chantant : "Vous voulez jouer ? Si Pyro comprenait le message, la salle d'entrainement pourrait bien vite devenir une caldeira insoutenable.

"Je ne suis pas votre mère !"

"Tant mieux, parce que si vous l'étiez, je commencerais à me poser des questions."

John avait dit cela sur un ton sarcastique, une façon de parler qui lui allait si bien. On ne pouvait pas lui en vouloir, se défendre, autant physiquement que verbalement, avait toujours eu une place importante dans sa façon de fonctionner. Il aimait surtout avoir le dernier mot, quand ça lui était possible. Pyro avait bien compris que ça embêtait le Comte le fait qu'il s'entraînait tout en parlant, mais comme on dit, mieux vaut démontrer ce qu'on pense. Ainsi, on réussit toujours à avoir une meilleure attention de la part des autres. C'est alors que Requiem commença un opéra inconnue du jeune Allerdyce, un chant qui se transforma en bourasque de vent à partir de laquelle le vieillard prit une de ses boules de feu.

"Vous voulez jouer ?

Était-ce un défi? Le Comte voulait vraiment "jouer"? Qu'à cela ne tienne, ils allaient jouer! Un feu mystérieux brûlait dans les yeux du pyrokinesiste, qui manifestait son désir de combattre par un sourire égocentrique.

"Et pourquoi pas! Il fait froid ici, alors laissez moi mettre une ambiance un peu plus... chaude!"

Pyro alluma ses briquets et commença à faire chauffer la salle. En quelques secondes, la pièce gagna environs 15 degrés en chaleur. John alla fermer la porte et se tourna vers le vieil homme.

"À vous l'honneur de commencer..."

Le Compte De Foix avait vraiment hâte de commencer tout cela. Il ne pouvait pas perdre la face devant ce jeune impertinent et son arrogance ! Mais s'était-il seulement bien fait comprendre quant au jeu qu'ils allaient commencer ? Cela n'avait en soi, pas de grande importance. Grégoire était mitigé entre rage incommensurable, et désir de pouvoir démesuré. Il ne se laisserait pas faire, quitte à y laisser la vie.
* Mourir pour le pouvoir... Quelle ironie serait-ce là ! *

Il avait trop sacrifié de lui-même pour le pouvoir qui aujourd'hui était sien. Plus jamais il ne le payerai de sa personne : il préférait laisser les autres se mutiler sur l'autel du sacrifice afin que lui puisse en récolter gloire et puissance. Mais pour le moment, il valait mieux se concentrer sur l'immense potentiel qu'il y avait en face de lui, incarné en la personne de John Allerdyce.

" Vous êtes trop aimables de laisser l'avantage au vieil homme que je suis. Mais John, je ne voudrais pas vous mettre dans une position de faiblesse dès le départ, mon cher. "
Il jouait avec le feu, et au sens littéral. Il voulait montrer à Pyro qu'ils pouvaient très bien combiner leurs pouvoirs plutôt que de les affronter. Mais pour cela, il voulait que le jeune homme se donne à fond dans son art et son don. Il ne ferait que surenchérir pour démontrer que rien ne pourrait arrêter le Vent et la Flamme !

* Continue à t'emporter Grégoire et bientôt c'est lui qui t'emportera ! Concentre-toi donc sur le présent et stoppe tes rêveries démentielles ! *
Mais comment arrêter un fou tel que lui, lorsque le Pouvoir est votre maître et qu'il file entre vos mains comme le vent dans vos cheveux ?

Requiem savait pertinemment qu'il savait à sa perte en provoquant de manière ouverte et délibérée le jeune John. Mais il voulait du grand spectacle : c'était donc nécessaire à ses yeux. Et il avait réussi, mais d'un côté, ce n'était pas une grande prouesse que celle-là. De par sa nature, Pyro était facile à contrarié et à pousser à la colère. Son tempérament enflammé faisant foi et démonstration de cela.

Grégoire vit les flammes venir rapidement vers lui. Pour lui, c'était le premier point de gagné. Il psalmodia d'anciens cantiques en latin, et le vent commença à souffler dans la salle. Un tourbillon se forma autour du Compte, alors que sa voix et son chant changer de tonalité. Les flammes de John heurtèrent les vents, et furent pris dans les souffles : tout un manteau de flammes entourait le Compte qui prenait petit à petit de la hauteur.

Arrivé à mi-hauteur de la pièce, sa voix s'assombrit : il changea de chant, et opta pour une mélodie plus sombre, correspondant parfaitement à l'ambiance infernale qui allait se découper ici. Les flammes l'entouraient, le vent soufflait. Grégoire redoubla d'intensité de chant, et les courants d'air enflammé se dispersèrent sur la plafond et près des murs, formant un dôme de feu au-dessus de la tête des deux belligérants.

Sans s'arrêter de chanter, mais prenant une voix plus claire et plus forte, Requiem dit à Pyro :
" La fureur des flammes, le chaos du vent. "
Emporté dans son élan artistique, Grégoire ne voulait et ne pouvait totalement explicité son objectif sur le moment. Il espérait que même en parlant par énigmes simples, le jeune John comprendrait son projet et jouerait le jeu du Compte, plutôt que celui de la simple violence irréfléchie.

Le principe même de l'association, de la coopération, était d'aider son pair sans pour autant attendre de plus amples précisions sur les faits à mener ainsi que les raisons de l'aide demandée. Et pour Requiem, c'était bien cela qu'il attendait de la part de John : il voulait que le jeune homme l'aide sans poser de question, et en retour, Grégoire s'engageait à en faire de même.

" Bien. Maintenant que vous savez ce que je veux, voici mes modalités. " Le Compte De Foix fit une pause, puis continua. " J'ai besoin de votre aide, mais ne peut vous dire de quoi il en retourne dans tous les détails. En échange, cher... associé... je m'engage bien évidement à en faire de même pour vous : vous aider lorsque cela sera nécessaire, sans la moindre exigence en retour. "

D'un certain côté, Grégoire De Foix risquait gros à proposer une telle "alliance", mais il n'avait pas vraiment de choix et il lui fallait agir au plus vite sinon ses petits plans personnels tomberaient à l'eau.
" Qu'en dites-vous, cher John ? "

" Ce n'est pas bien compliqué. "
La tâche que Grégoire voulait donner à Pyro n'était en effet pas bien complexe. Le tout était qu'il la fasse sans dégâts collatéraux : et sur ce point, le Compte De Foix n'était pas très certain de pouvoir contenir le jeune John. Mais le temps lui manquant, il ferait avec. Après tout, son voyage en France était programmé depuis bien des lustres, pour lui, et maintenant qu'il pouvait obtenir le soutien nécessaire, il devait se dépêcher.

" J'ai besoin de vous pour nettoyer mon héritage afin que j'en reprenne entière possession. Dans une semaine, je partirais pour le Sud de la France afin de reprendre ce qui me revient de droit. Votre tâche sera simple : tuer tout humain que vous rencontrerez au Château Comtal de Foix. Pour cela, Dents-de-sabre vous aidera, il est déjà tenu au courant de ce qui se passera. "
John n'avait aucunement besoin d'en savoir plus. Des petits plans que Requiem manigançait, seul deux personnes étaient au courant. Il l'avait forcément dit à Erik, pour avoir son aval ; mais Dents-de-sabre aussi avait été mis au courant. Cela avait été le prix à payer pour obtenir son aide.

* Espérons que celui-là sera plus enclin à obtempérer... *