Punissez-moi, mon Père, car j'ai péché

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« Mon Père, je sombre une fois de plus, désespérée.
Pardonnez les faiblesses de ma chair, de mon esprit.
Je pensais être forte mais je crois n’être que trop fière,
mais ce n’est pas le sujet de ma confession. »

Braver les interdits, parmi leurs rangs, dans leur propre foyer. Qui pourrait l'oser ? Traître ou lâche, c'était au choix. Quoi qu'il en soit les fautes commises par James Nogan en quittant la Confrérie risquaient de trop tacher sa nouvelle vie si on ne se débarrassait pas au plus vite de toutes ces petits détails compromettants sur son passé de Mauvais mutant.

N'ayant jamais réellement appris le mot discipline, la plus part des Confréristes se conditionnaient à abaisser tout ce qui n'était pas à la hauteur de leur image, s'obligeant par tous les moyens à garder la tête haute, même en parlait de Magneto... Mais combien avaient véritablement osé, combien avaient poussé leurs paroles au point d'arriver à une trahison infâme de cette confiance déterminante entre le Seigneur et son Vassal ? Personne jusqu'à ce jour n'avait entendu parler d'un traître encore en vie, c'était certainement pour cela que personne jusqu'à ce jour n'avait tenté l'inimaginable.

Il fallait le faire. Il fallait oser. Elle l'avait fait, et contrairement à ce qu'elle avait pensé avant de passer à l'acte, elle ne le regrettait aucunement. Le regret, c'était pour les faibles. Ceux qui n'avaient pas la force d'accepter d'avoir fait un choix, tout en prenant le risque subtil de ne pas faire le bon. Eden n'était pas faite de ce métal, du moins elle ne l'était plus. Au fil du temps elle devenait plutôt placide et avait fini par accepter avec un calme olympien les conséquences de ses gestes. Tout comme elle s'apprêterait à le faire, du moins si on la prenait la main dans le sac.

Les métamorphes l'étonneront toujours. Eden arriva au bras de Dame Diane, bien changée : Elle avait troqué ses cheveux longs et soyeux pour de courts et grisâtres, sa peau de pêche, douce, éclatante, pour une peau fragile, terne, ridée. Ne parlons pas de son visage d'ange... Elle avait à présent la forme d'un homme, qui avait vécu son temps, et que la fatalité ne tarderait pas à emporter jusqu'à la fin du cours du Styx.

Dès leur entrée dans l'immense bureau, aucune effusion de sentiment. Aucune émotion, si ce n'est que ce sourire énigmatique qui lui collait aux lèvres, léger, très léger. Après avoir fait la réticente auprès de sa consoeur, et une fois dans le feu torride de l'action, l'adrénaline qui lui montait la rendait étrangement volontaire.

Elle jeta un regard à l’horloge sur le mur. Un dernier. Plus que deux heures, et il reviendrait, Lui, Maître comme elle aimait le nommer, celui dont elles osaient à présent défier l'autorité... Dans un élan, peut-être même un surplus, d'énergie, elle prit la main de Deva et une fois face aux archives, débuta sa recherche qui se promettait d'être longue.

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L'idée avait tout de simple mais rien de bien agréable au final pour chacune d'entre elles si il arrivait alors jusqu'à elles. C'était en écoutant les désirs de la douce muette qu'elle avait prit le soin de la mener jusqu'à ce petit jeu tout à fait dangereux. Le but était simple, la cible avançait désormais, rien n'était là pour gâcher le feu d'artifice qui allait enfin exploser. Certes Diane ne trouvait là aucun bénéfice à faire une pareille action si ce n'est user de ses talents de métamorphes mais était-ce un brin de sens de l'amitié ou le gout du risque? Il lui avait alors semblé nécessaire d'accomplir ce devoir, de venir à bout de cette image de maitre qu'il aimait à imposer à chacun de ses disciples, à chaque confrériste. Elle ferait ses preuves à son insu après tout, qu'y avait-il de mal à s'entrainer? C'était donc un sourire sur ses lèvres délicates qu'elle avait attrapé le bras d'Eden avant de lui lancer un clin d'oeil et de se concentrer.

La peau était horriblement douloureuse dans ce genre de cas, quand cette dernière se tend, se déchirerait presque pour faire place à une taille plus grande, sentir ses cheveux se rétracter pour devenir gris et courts, sentir chaque parcelle de son corps devenir autre, voilà ce qui était bien désagréable mais le pire de tout restait, selon elle, dans le fait de sentir la bataille de son esprit contre cette nouvelle personnalité exigeant de prendre une place plus importante encore en elle que la première. Voilà ce qu'elle craignait: qu'un jour l'une d'elle ne la lâche plus. Mais soit, il fallait bien accepter les choses de ce genre.

Copier tout du maitre du magnétisme, y avait-il là une simplicité ou quelque chose? Elle l'ignorait mais en prenant peu à peu ses traits, en sentant son pouvoir l'absorber pour mieux l'envahir ensuite et en accueillant petit à petit ce caractère si particulier, elle avait comprit ce sentiment insatiable de puissance qu'il pouvait éprouver. Si elles n'avaient pas été pressées, elle aurait adoré jouer un peu avec ce pouvoir mais qu'importe, il fallait donner le change désormais et surtout ne pas faiblir! Une respiration profonde et voilà que la nouvelle Magneto, réplique conforme et en tout point similaire s'avançait vers son bureau pour en ouvrir la porte avec une facilité déconcertante: le magnétisme était-il donc à ce point la métaphore de la clé de sa propre vie? Cet homme était donc réellement un étrange personnage. Il avait suffit d'éviter trop de regards curieux et voilà qu'elles y étaient! Damnées? Elles l'étaient déjà alors un peu plus ou moins, elles conservaient au moins du courage, voir plutôt de l'insouciance.

Il était temps pour Eden de sauver son cher petit ami, et Diane prit rapidement le pas sur celle-ci pour parcourir de long en large d'autres dossiers. L'heure tourne non? Bien que le temps pouvait céder à tout instant, le stress n'en était pas moins présent. Il n'avait pas été nécessaire d'échanger le moindre mot, quelle utilité dans un instant comme celui-ci? Fouiller, retourner les dossiers et... s'animer d'une curiosité malsaine: Allerdyce... Et si? Ouvrir le dossier la démangeait particulièrement et voilà qu'elle se voyait commencer à lire les petits secrets conservés dans chaque dossier qui passaient peu à peu entre ses mains. Etait-ce son caractère ou une soif de pouvoir de Eric qui venait prendre possession d'elle? Tant pis pour sa camarade, le besoin était déjà trop présent, plus rien ne pouvait compter: chaque confrériste commençait déjà à passer entre ses mains vieillis, ce qu'il était bon de connaitre! Toute mission doit bien avoir un avantage pour chacun après tout! Voilà donc le sien! Et la bataille entre l'adrénaline de plus en plus mise à l'épreuve et son besoin de savoir. Et si, et si Magneto en venait à prendre place ici? Tout avait été si vite, beaucoup trop vite

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Le maître tant redouté ou tant estimé, c’était selon, revint finalement de sa promenade qui n’avait certainement pas été de tout repos…Il était allé loin cette fois, jusqu’à Alkali Lake, mais ne le regrettait pas, il y avait fait une fameuse rencontre…Bref, passons. Ce n’étaient que des détails qui n’importaient sans doute pas aux deux jeunes mutantes qu’il allait prendre sur le fait…

Magnéto ouvrit les battants de la porte d’entrée par son simple pouvoir puis les referma quand il eut pénétré dans le hall après un courant d’air plutôt malfaisant. Pas bon signe. Etait-il en colère ? Pensif ou simplement fatigué ? Nul n’aurait su le dire à la perfection. Enroulé dans sa cape sombre et souple, il avança de son pas puissant et assuré dans le couloir qui le menait jusqu’à ses quartiers personnels, son bureau entres autres. Il avait hâte de retrouver un lieu sûr où il pourrait à nouveau travailler pour sa chère Confrérie de mauvais mutants. Tandis qu’il traversait son QG, il eut une drôle d’intuition. Comme s’il allait trouver quelque chose de…plus ou moins changé, de plus ou moins…inacceptable. Il essaya de chasser ses pensées lugubres et ouvrit la porte de son bureau à la volée…Erik tomba nez à nez avec…deux de ses confréristes ! Il en fut tout étourdi, ne sachant pas comment réagir à la première seconde. La deuxième lui porta conseil cependant. Que faisaient-elles ici, à défier les règles du maître ? Quand il reconnut Eden, il eut un mouvement accidentel sur le côté. Il se déplaça sans s’en rendre compte puis s’approcha de son double, copie conforme, à un détail près ; ce n’était pas lui, non, pas totalement dans le fond. Il eut un sourire glauque, vraiment peu réjouissant. Il avait bien sûr remarqué leurs mines aussi surprises que lui de le revoir de si bonne heure. Il déclara soudain, brisant ce silence de mort :

« Je n’ai pas éduqué mes enfants ainsi…Je suis extrêmement déçu, sachez-le. Maintenant, ayez une excellente justification pour vos agissements et, peut-être, vous pardonnerais-je cet impair ! »

Sa voix tonna, très forte, très grave et surtout, brûlante de colère refoulée. Il appréciait beaucoup Eden et il devina qu’il s’agissait de Diane à ses côtés. Deux compères dans cette affaire d’envergure…
Il risqua un œil bleu électrique vers sa pupille qui n’en menait pas large, sûrement. Pfff et cette pâle copie ! Il se sentait profondément insulté, pourtant, il n’afficha qu’un air grave, celui d’un père prenant un enfant sur le fait, en train de violer les règles en vigueur.
Magnéto éleva un sourcil grisâtre, prenant une mine perplexe et intéressé par ce qu’on allait lui raconter. Ensuite il aviserait. Peut-être qu’elles avaient une bonne raison après tout. Mais dans la cas contraire, il aurait un prétexte pour leur en vouloir réellement…De toute manière, il verrait bien si on lui mentait ou non, mais oserait-on seulement ?!
Là était la question mes amis, là était la question…
Il était le maître des lieux, il avait somme toute, une supériorité incontestable et incontestée dans son petit univers. Il attendit avant de prononcer son verdict, le jugement final.
Magnus prit place dans son fauteuil, sans cesser de les fixer...