L'art et la manière de tuer l'ennui { Libre

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« Que l'on joue assez fort ou assez doucement, le public applaudit.
Ce qu'il doit y avoir d'imbéciles, en musique ! »
- Jules Renard

Les jours se suivaient, les jours se ressemblaient. Monotonie de cet automne. L'été avait tourné les talons : il ne reviendrait que dans un an. Comme c'est long, une année. Cela représente 365 jours, 8 760 heures, 525 600 minutes, 31 536 000 secondes. Tous ces chiffres paraissent à la hauteur d'une éternité. Les journées au bord de l'océan à faire des châteaux de sable étaient révolues, de même que celles à manger tranquillement des glaces dans le parc. ' Ce n'est plus la saison ', c'est ce que lui disait son oncle lorsqu'elle était enfant. Maudite saison, maudite année. Rêves brisés, coeurs brisés, existences brisées! Que de déceptions et que de hargnes ces temps-ci. Si seulement il était là.

À quoi bon sortir, puisque dehors il pleuvait ? L'astre Soleil n'était pas d'humeur à pointer le bout de son nez, d'ailleurs les nuages épais et sombres étaient tellement nombreux qu'on aurait pu croire à la nuit noire en plein jour. Les gouttes d'eau frappant sur les carreaux de sa chambre parvinrent à la réveiller. Était-ce le déluge ? Ça en avait tout l'air.

Wednesday et Jared semblaient avoir décidé ensemble de faire la grasse matinée. Chose si rare! Un évènement pour ces deux personnes matinales... Elle se devait bien de les laisser profiter de ce sommeil mérité, après tout la plupart du temps c'étaient eux qui veillaient à ce qu'elle ferme les yeux durant la journée.

Tuer son ennui, à tout prix. Mais... Comment s'y prendre ? Eden parcouru à maintes reprises plusieurs pièces du Q.G., dans l'espoir d'y trouver une distraction... Ce ne fut que du temps perdu, les desserts du frigo ne l'intéressaient pas, de même que la télévision constamment allumée sur la chaîne Sports, ainsi que la salle de combat constamment pleine. Ce n'est qu'au moment où elle entra dans la Grande Salle qu'elle trouva enfin de quoi l'occuper. Jared avait oublié son cahier, elle alla le lui ramener mais une feuille en tomba au moment même où elle le saisit : Il s'agissait d'une partition de musique.

Voici donc à quoi elle s'occuperait : Cela faisait si longtemps. La muette était assise au piano sur lequel elle laissait d'habitude ses larmes couler. Pianotant sur ces touches encore plus poussiéreuses qu'elles ne l'étaient la dernière fois qu'elle avait joué, elle se laissait souvent aller... Mais pas ce matin. Ce matin où pourtant elle se sentait déprimée. Elle se tenait là, raide, comme un piquet. Ses mains défilaient sur le clavier noir et blanc tandis que ses lèvres se pinçaient. Elle était sèche, froide, dure, exigeante. On ne badine pas avec Mozart, on ne peut pas se permettre d'en jouer comme un piètre débutant le ferait... Du moins c'est ce qu'elle se disait pour ne pas jouer les fontaines et laisser ses démons piteusement l'envahir.

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Il était tôt... beaucoup trop tôt pour Toad à l'habitude mais... ces jours-ci, tout semblait être au ralentit. Le départ de l'été pour laisser la place à l'automne avait non seulement endormit la nature tout autour mais également les êtres qui s'étaient habitués à la chaleur et l'énergie que procurait les dous rayons chauds d'été. À présent, la population semblait endormie, déprimée et en grand manque d'énergie. On aurait dit que New York s'était mis sur ''pause'' le temps de laisser passer les mauvais jours et les temps pluvieux.

Ayant passer toute la journée d'hier à dormir, Toynbee se sentait en pleine forme se matin. Après avoir passer quelques temps dans la salle de combat à s'entraîner et à rire des petits nouveaux, l'ennui prit vite le dessus et le crapaud sentit un grand besoin de sortir de là pour se promener, se trouver quelque chose d'intéressant à faire dans ses foutus murs de béton...

Alors qu'il déambulait le hall, les pièces et les couloirs, il tomba sur une salle qu'il n'avait pas l'habitude de visiter. Pourquoi s'était-il rendu jusque là? Probablement par la faute du doux son qu'on pouvait y entendre... des notes, une mélodie, quelque chose d'interactif se passait par-là.... intéressant. Étant curieux depuis toujours et ayant rarement peur dans sa propre demeure, Toad se dirigea immédiatement dans la pièce. Surprit fut-il quand il réalisa qu'une jeune fille était installée au piano... c'était elle la responsable de ce doux vacarme matinal? Toad resta là, dans l'entrée de la pièce et s'accotta sur le cadre de porte, regardant les touches de piano aller à toute allure au rythme d'Eden.

Il l'a connaissait surtout de vue, n'ayant jamais vraiment prit le temps de discuter avec elle de quoi que se soit. Toad était plus solitaire qu'autre chose, mais cela ne l'empêchait pas d'en savoir un peu sur les autres. Eden était maintenant assez ancienne dans la confrérie, depuis la nouvelle horde de nouveaux, elle était mieux placée dans la confiance de Toad que les petits à la tête enflée qui voulaient passer le trois-quart de leur temps à prouver qu'ils étaient fort et ôôô combien bons. Elle au moins, savait rester discrète et ne tenait pas à briller sous les feux de la rampe pour Magnéto, et cela Toad respectait beaucoup.

Il resta là, dans le cadre de la porte, installé confortablement, à contempler le piano qui, grâce à Eden, se faisait entendre sous un ton plus joyeux que le temps qui faisait dehors et sur l'atmosphère qui pesait sur New York et la Confrérie...

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Seule dans sa chambre, Raven se remettait en question... cette aventure avec David la déstabilisait. Elle l'avait embrassé et celui-ci avait répondu à son baiser... Et elle qui croyait aimer Magnéto. Son regard était rivé sur la photo de Destinée... Sa mort n'était pus aussi douloureuse et ses souvenirs s'effaçait petit à petit. C'est en se levant et en se dirigeant vers son coffre fort qu'elle y rangea la photo d'Irène. Son visage croisa le miroir... non pas aujourd'hui. Aujourd'hui on reste nous même. Ses gants étaient sur le dossier de sa chaise, devant son ordinateur portable. Ce voyage sur la lune l'avait complètement changé et Raven s'en rendait bien compte, surtout qu'elle prit un élastique pour attacher ses cheveux, les remontas et mit une pince pour donner l'impression d'un effet fontaine à ses cheveux.

La porte claqua doucement, il était quand même de bonne heure et c'est dans une démarche féline et silencieuse que Raven débuta sa petite balade. Que pouvait-elle faire d'autre pour se changer les idées ? En espérant de ne pas tomber sur Magnéto. Il avait ce don de toujours voir à travers d'elle et de savoir qu'elle cachait quelque chose. Ses pensés fut rediriger vers David... quelque chose en lui était encore plus attirant, malgré qu'il ne semblait pas avoir l'esprit compétitif, il avait ce petit quelque chose, un regard et un sourire très charmeur. Certain aurait trouvé cela inquiétant, mais ces petits aspects était... et ses lèvres... et sa façon de tirer. Si Raven devait faire équipe avec quelqu'un pour faire une mission d'infiltration où il y aurait fusil et meurtre, c'est avec lui qu'elle voulait la faire...

Bref, ses pensés étaient bien lointaine mais une mélodie frappa ses oreilles. Du piano... qui pouvait jouer ainsi? La seule façon de répondre à sa question était d'aller voir par elle même. Ainsi ses pas se dirigèrent vers l'autre Salle, la seule pièce que Raven savait qu'il y avait un piano. Et lorsqu'elle s'approchait, elle remarqua la présence de Toad. Un petit rit sortit intérieur surgit et son apparence se modifia pour devenir celui de Toad et lorsqu'elle arriva à ses côtés, elle ne disait rien, attendant de voir la réaction du mutant. Et elle remarqua alors Eden... la muette.

Cette mélodie... elle jouait comme un petit prodige, comme ces gens qui travaille dur et ne doit pas faire une seule fausse note. Voila une jeune mutante qu'elle adorait. Elle n'était pas comme se vieillard de Requiem qui croyait arriver ici et se proclamer futur bras droit de la Confrérie en croyant qu'on allait le juger sur sa puissance ou encore de cette nouvelle, cette petite isolante Jade qui tentait de prouver quelque chose mais qui en faite, elle n'était qu'une simple bonne à rien. Raven ne suit peut-être pas tout les conversation des gens, mais, il ne faut pas non plus la sous estimé. Ayant la faculté de modifier son apparence et améliorer ses sens, son agilités, sa défense et tout le reste, elle gardait un œil sur chacun et elle sentait que cette petite était accès sur elle... une pauvre jeune fille qui croyait avoir le pouvoir si facilement en ses lieux. Son échec sera très proche. Dommage, elle avait un bon potentiel. Eden possédait cette maturité qui faisait d’elle une allier de choix, de première et aussi une femme intelligente. Raven se fichait bien qu’Eden puisse parler ou pas, c’était pourquoi qu’elle avait apprit, et qu’elle continuait d’apprendre le langage des signes pour communiquer avec elle.

Voyant que Toad ne semblait pas s'apercevoir de sa présence, l'apparence de Mystique se modifia pour prendre celle d'une belle blonde aux yeux bleus et s'approcha de lui pour se coller contre lui et murmurer.

-Alors, on espionne les autres Mortimer... ce n’est pas bien...

Et un petit rire sortit de sa bouche, libérant son emprise et alla rejoindre la jeune Eden, tout en reprenant sa vrai apparence et prit celle d'un petit prodige qu'elle avait côtoyer voila bien des années et accompagna Eden sur le piano...

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Nous connaissons tous ces jours étranges où rien ne va. Ces jours où tout semble maussade. Le goût de tout est fade, chaque son est désagréable, n'importe quelle image se fait laide, les odeurs écoeurent et on ne supporte pas d'avoir à toucher qui que ce soit. En bref, tout était noir et triste. C'était généralement ce que l'on ressentait après un évènement perturbant. C'est ce qu'elle ressentie après l'annonce de son absence. Kronos était parti. Elle maudissait alors l'écriture, elle maudissait l'épistolaire. Pourquoi n'était-il pas venu lui-même faire ses adieux ? Pourquoi ne lui avait-il pas laissé un dernier baiser, une dernière étreinte... ? Elle se sentait vide à présent.

Le piano est un bel instrument, malheureusement négligé au sein de cette Confrérie. En général ce précieux objet, placé au centre de la grand Salle, servait en tant que comptoir qu’en tant qu’autre chose. Son clapet était constamment fermé et on pouvait constater de nombreux défauts au niveau du bois de ce dernier: Des marques de verres, des traces de petites brûlures probablement causées par des cendres de mégots, et même des tags stupides et dénués d’intérêt. En bref, l’état du piano n’était guère glorieux.

C’est pourtant sur son clavier miteux qu’Eden aimait passer son temps libre, lorsqu’elle était seule. La musique est bien connue pour adoucir les moeurs; le fait que Jared ait oublié son calepin était au final une bonne chose. Jouer l’occuperait donc pour le reste de la matinée. Elle prit soin de vérifier que les portes du corridor étaient bien fermées pour que sa mélodie ne dérange pas les autres habitants du Q.G.

Aux premières notes elle ne jouait pas bien fort, mais au fil de la musique ses doigts semblaient se laisser emporter dans un tempo toujours plus rapide. Là, assise au piano, elle resta de marbre, ne laissant que ses bras et ses mains agir, levant les yeux au plafond de métal comme pour mieux ressentir ce qu’elle jouait.

Un bon pianiste attire toujours des auditeurs, même lorsqu’il pense être le seul à s’écouter. Malgré la maigre insonorisation crée par les murs et les portes, on l’entendit. De si bon matin deux mutants virent assister à l’oeuvre de Mozart. Elle ne cessa pas de pianoter mais son rythme redoubla nerveusement et s’accéléra. Ses doigts tremblaient alors que ses globes oculaires se gonflaient à vue d’oeil. La muette luttait contre elle-même, contre ses sentiments, contre ses émotions. Il ne fallait pas qu’elle pleure. Non, pas devant eux. Personne ne devait connaître la cause de sa tristesse.

Une seconde paire de mains vint s’ajouter à la mise en pratique de la partition... Des mains bleues firent leur apparition. Quant aux mains pâles et moites de la chronokinésiste, elles se crispèrent soudainement, créant une faille dans la mélodie qui s’arrêta brutalement : Un coup de théâtre. Eden resta interdite, frissonnant toujours comme une feuille au vent.

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Alors que Mortimer était hypnotisé par la douce mélodie qui s'accélérait jouée par Eden, Mystique arriva dans le portrait à son tour. Déguisée en jolie petite blondinette elle vint souffler une petite blague de mauvais goût à Toad avant de reprendre son apparence normale et d'aller rejoindre Eden au piano pour l'accompagner... cette dernière, à l'arrivée de Mystique, arrêta sèchement son jeu pour rester de marbre. Toad ne put s'empêcher de pousser un petit soupir de rire face à Mystique avant d'ajouter:

<< Pas de chance... même moi j'avais remarqué qu'elle n'allait pas bien... >>

En effet, Toad faisait partit des mutant possédant le moins de tact de toute la confrérie probablement. Son but n'était pas de faire de la peine mais c'était plus fort que lui que de pousser de telles remarques même face au danger ou face à de dures situations émotives comme celle-ci. Il était évident que la jeune femme n'allait pas bien, d'ou le pourquoi Toad ne s'était pas précipité dans la pièce. Eden était dans sa bulle et en aucun cas il ne voulait intervenir... pour une fois. Toynbee connaissait la douleur émotive et pour cette raison, il n'avait pas envit de perturber la petite bulle de la jeune Chronokinésiste. Malheureusement, Mystique était arrivée et avait tout gâché apparement. Toad pouvait sentir que la demoiselle avait une seule envit: pleurer. Mais alors là pourquoi, il n'en avait aucune idée... et valait-il la peine de savoir pourquoi? Boaf... il était loin d'être un psy... et il était encore moins intéressé par les problèmes des autres... mais bon, la situation en ce jour pluvieut devenait un peu embarassante et pour rien au monde Toad ne voulait rater cela. Il respectait beaucoup Mystique, étant une ancienne de la confrérie il n'avait aucun intérêt à lui chercher des embrouilles mais entre eux ils étaient comme ça. De taquineries en taquineries il vivaient au jour le jour suivant les ordres de Magnéto. Telles étaient leurs vies depuis belle lurettes à présent.

C'est ainsi que Toad, toujours aussi confortablement installé sur le bord du cadre de porte, regardait les deux femmes assise sur le banc du piano. Qu'allait-il se passer à présent?

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Mystique connaissait très bien Eden et la considérait depuis quelque temps, comme étant sa propre fille. Eden était une fille à la fois mystérieuse et muette, ce qui ajoutait un certain intérêt pour la métamorphe. Son pouvoir était impressionnant. Pouvoir jouer avec le temps revenait presque à être un Dieu, et Mystique était une personne attiré par le pouvoir. Vous voulez savoir à quel point elle respecte Eden ? Depuis ça connaissance avec cette jeune fille, une nouvelle langue s'ajouta dans sa liste, celui des signes. Lorsque ses délicates mains de schtroumphette pesèrent les touches du piano, les mains d'Eden tremblèrent pour cesser de jouer. Mystique prit alors l'apparence d'une jeune adolescente brune et ses mains se mirent à exécuter des signes pour pouvoir communiquer avec Eden, tout en disant à voix haute se qu'elle disait :

''Ne soit pas si conformiste avec moi... ''

Elle lui sourit et regarda le piano... complètement merdique celui-ci. Son doigt passa sur le dessus et se rendait bien compte que personne ici n'y prêtait attention à cet instrument de musique. Mystique n'était pas la femme la PLUS conservatrice ou adoratrice de l'art, mais elle savait respecter cette chose et y accorder une certaine importance et elle avait bien vue dans le regard d'Eden son autorité pour Mozart et tout la musique. Elle laissa donc échapper un petit soupir et dit :

-Si tu veux, je peux m'arranger pour remplacer ce piano pour avoir un nouveau... Toynbee tu peux nous rejoindre si tu veux... Nous sommes une famille non ? De plus... je ne te mordrai pas mon chou...

Les yeux de Mystique reprirent leurs lueurs jaunes et ses mains se remirent à jouer du piano. Tant de personnalité acquises et travailler pour se fondre dans les hommes. Une fois se fut en tant qu'agent secret, une autre fois, comme femme d'un compte, une autre fois, un prodige du piano et une autre fois, un mannequin de renom. Le CV de Mystique était très charger et très jolie, mais comment intégrer tout cela sans être démasqué ? Facile ! Elle gardait tout pour elle même et cette expérience lui permettait d'être une fine stratagème et manipulatrice. Comme on dit << On apprend de nos expériences >> et c'était ce qu'elle appliquait maintenant. Plus jeune, elle fût naïve, sans vraiment comprendre pourquoi elle subissait la haine des hommes, le rejet et la peur d'autrui.

Ici elle se sentait respecter et par certain, aimer. Tout comme Mortimer. Leur relation était amicale et amusante. Elle adorait se payer sa tête ou le taquiner. Leur relation n'était pas étroite, ni proche. Mais elle savait qu'elle pouvait compter sur lui si elle avait besoin de son aide. Mais la relation avec Eden était tout autre. Elle lui vouait un amour maternel, et parfois même, elle cherchait trop son bonheur, une mère sur protectrice. Elle connaissait l'histoire entre elle et Kronos et il était préférable pour cet homme de ne pas croiser le chemin de sa chère fille.

Les yeux jeunes se posèrent sur ceux d'Eden. Cette fille possédait une grande maturité que Raven chérissait. Préférant utiliser sa cervelle avant la force, Raven appréciait ceux qui savait réfléchir et profité de leur cerveau. L'intelligence avant tout.

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