X-men, le jeu de Rôle
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 For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}

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MessageSujet: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeVen 13 Mar 2009 - 1:17

    Le soir avait déjà recouvert la ville de son manteau couleur encre. Une nuit chaude, sombre et lourde comme une chape de plomb s’était abattue sur les toits d’ardoises et un vent, aussi léger et sec que le sont toutes les brises d’été, balayait le sol des coquettes rues pavées. Adieux Mister Soleil. Cette nuit, une nouvelle pleine lune avait fait son apparition. Grosse, blanchâtre, seule accrochée au milieu de ce grand rideau de velours noir qui scintillait de tous côtés. Une nuit comme toutes les autres... Une arrivée peu banale pour un fille peu banale.

    Bar de merde, ouais. Elle retira les écouteurs de son Ipod, auparavant vissés dans ses oreilles, et regarda autour d'elle. Gé-nial. Elle n'aurait pas pu rêver mieux, vraiment. Un bar désert, ça l'a toujours fait fantasmer. Youplaboum. Gabrielle soupira à fendre l'âme, et s'accouda au comptoir. Voilà quelques jours qu'elle était rentrée de sa petite escapade en France et il n'y avait toujours pas eu de truc monumental dans sa vie. Amère, la jeune femme fit signe au serveur, qui avait l'air ailleurs. Il devait bien s'ennuyer, à en juger par son air morose et l'absence totale de clients. Les vacances n'étaient pas encore terminées, c'était peut-être pour cette raison que le bar était vide. Elle l'espérait. Parce que la dernière fois qu'elle y avait mis les pieds, il y avait nettement plus d'action que ce jour-là. Dramatique. Elle renouvela son signe, agacée, jusqu'à ce que l'homme la regarde. Et voilà, pas trop tôt, elle aurait presque eut le temps de mourir desséchée.

    Gaby, avachie sur ce tabouret impeccablement propre, dans son coma mêlé de rêve indéfini et de vide concret, sait à peine où il est. Elle rêve. À quoi rêve-t-elle ? Est-elle seulement capable de rêver ? Elle ne le sait pas... C'est vrai. Pour être capable de rêver, il faut pouvoir formuler ses rêves. Pour savoir ce que l'on veut, il faut avoir une idée. Pour poser une question, il faut imaginer ce que l'on veut savoir. Pour imaginer, penser, il faut être quelqu'un et Gabrielle n'est personne. Comme si c'était facile. Tout le monde voudrait savoir les rêves de tout le monde. Ils sont beaux, toujours en train de vous demander, de vous extorquer vos rêves. " Dis-moi tes rêves et je te fous la paix ". Ça pourrait être une bonne affaire pour tous les gens, mais tout le monde ne connait pas ses rêves. Comme s'il y avait des échelles qui montent tout droit aux rêves et qu'il suffisait de mettre un pied devant l'autre pour les atteindre. Un pied devant l'autre, mais tout ce qu'on fait, c'est marcher. Assise sur cette sellette grinçante, elle se sent un peu comme une condamnée à mort. Elle arrive à un tournant de sa vie où ça n'a pas d'importance. Vivre ou mourir, on s'en fout. Elle ne veut pas partir. Elle veut faire une cure de sommeil. La jeune femme veut dormir. Il faut faire ce qu'on fait bien, ce qui vient facilement. C'est ce que Gaby fait le mieux au monde. Dormir et faire l'amour. Pourquoi s'entêter avec le reste, ce qui n'est que futilité, ce qui ne sert à rien.

      - Je voudrai... N'importe quoi, du moment que c'est bon et que ça ne me bourre pas complètement. Non, en fait, si ça pouvait me bourrer tout court, ça serait parfait.

    Gabrielle ne buvait que trop souvent d'alcool. Oh, elle avait un paquet de tares et celle-là était sans doute la plus extériorisée. Elle avait bu dans toute sa vie avec une telle dextérité, elle s'est saoulée tant de fois, s'est bourrée la gueule avec une telle régularité qu'elle le supporte très bien. Mais, au delà de tout ça, se shooter, c'était tellement mieux ! Elle savait qu'elle allait se retrouver à siroter un truc de gosse, mais tant pis. Au moins, elle ne se retrouverait pas à marcher sur un pied et à hurler des trucs nazes dans la rue. Parce qu'elle avait déjà vu pas mal de personnes bourrées, dont elle-même... Et qu'elle avait trouvé le spectacle purement affligeant. Voilà. Affligeant, comme tout ce qui se trouvait dans ce bar. La française secoua énergiquement la tête, ses mèches dorées suivant le mouvement. Quelque part, heureusement qu'il n'y avait pas grande monde, cela lui évitait les regards de foire. Elle savait bien qu'elle était différente. Une blonde au regard marron glacé, en plein cœur d'un bar désert. Elle pouvait durement faire pire.

    La jeune femme remercia le serveur d'un sourire sarcastique et renifla son verre. Grenadine. Il avait lu dans ses pensées, ce gars-là. Elle agita un moment la paille dans le liquide rosé, puis en but une gorgée. Au moins, c'était bon et ça changeait. Elle se passa une main aux jolis doigts fins dans les cheveux, et chassa les mèches qui lui tombaient devant les yeux. Elle se savait relativement jolie, mais voilà, ça s'arrêtait là. Elle ne comprenait pas pourquoi les gens la regardaient toujours avec des têtes... Des têtes d'ahuris, c'était le bon mot. Gabrielle but à nouveau sa grenadine, avant de sursauter. Venait-elle de rêver, ou bien quelqu'un venait d'entrer dans le bar ? Elle tourna la tête, le tout dans un mouvement étrangement calme. Calme, mais félin. Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort.
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MessageSujet: Re: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeVen 13 Mar 2009 - 2:29

Yumehito était éreinté. La journée avait été non seulement longue mais exécrable, son ex compagne s’arrogeait encore des droits sur sa vie privée, et pendant un court instant, l’idée de lui coller une balle entre les deux yeux avant d’accrocher un rocher à ses pieds et de la laisser couler dans l’Hudson, lui avait parut excellente.

Après la conférence donnée par Magneto, il l’avait retrouvé sur le pas de sa porte, les sourcils froncés et tapant du pied d’un air agacé. L’odeur de l’alcool empuantissait l’air. Il avait subit un interrogatoire et n’avait pas daigné ouvrir la porte, laissant profiter ses quelques voisins des crises de Cahoma, et des ravages du whisky sur les populations indiennes. Il avait patiemment encaissé tous les reproches, appuyé contre sa porte nonchalamment, une cigarette a moitié consumée entre les lèvres. Observant son visage se crisper de fureur à travers ses larges lunettes de soleil, un vague sourire amusé se dessina lorsqu’elle en vint aux raisons du divorce. Son inconstance caractérisée. Pas une fois il n’ouvrit la bouche pour se défendre, tout ce qu’elle disait était parfaitement juste, il ne tolérait sa présence pour l’unique raison qu’elle était la mère de ses filles. A bout de nerf devant ce manque d’intérêt, elle esquissa un geste pour le gifler. Sans paraître s’en offusquer, il avait attrapé son poignet, puis le second lorsqu’elle voulut se défendre, et d’une poussée sèche la fit tomber en arrière, avant de simplement rentrer chez lui et de refermer sa porte à clé avant même qu’elle ne parvienne à se relever.

Pour lui, elle était un insecte particulièrement agaçant, un moucheron inoffensif qui voletait la nuit avec pour seul but de vous empêcher de dormir. Il l’entendait l’agonir d’injures, et frapper à la porte, il appela la police. Passer une nouvelle nuit en cellule de dégrisement la calmerait quelques temps avant la prochaine crise.

Il répugnait à utiliser son pouvoir sur elle, pas par bonté d’âme, de toute façon elle s’était déjà détruite toute seule. Elle n’avait supporté ni la tromperie, ni le fait qu’il gagne la garde de ses enfants.

Lorsque la police était enfin arrivé et avait emmené la saoularde, il avait lui-même émergé de son duplex. La nuit était tombée sur la ville, et il ne rêvait que d’un martini et d’un bar calme ou se détendre. Un endroit que son ex femme ne pourrait trouver et qui ne serait pas chargé d’adolescents en pleine crise hormonale comme c’était parfois le cas à la Confrérie. Il erra un moment dans les rues de New York, à pied, s’éloignant du centre ville, et gagnant des petites rues dénuées d’animations. Il dégagea autour de lui un climat de terreur, il n’était pas d’humeur à affronter un voleur à la tire ou une bande mal luné. Il trouva finalement son bonheur, et ce, sans encombre.

Il poussa la porte du bar, vide à l’exception du serveur, et d’une jeune femme blonde assise seule. Une jeune femme particulièrement belle et qui dégageait une aura de folie. Ses gestes paraissaient étudiés et c’est avec une grâce féline qu’elle tourna le regard vers lui, leurs yeux se croisèrent, et ce qu’il lut l’intrigua. Elle était jeune, mais semblait avoir déjà beaucoup vécut.

D’un pas mesuré il alla au bar commander son martini rouge, et se retourna vers elle. Pendant quelques secondes il resta immobile, Puis, en quelques enjambées il fut devant elle, posa doucement son verre sur sa table, le bruit résonna étrangement dans le calme du bar, puis d’une voix sans ton particulier demanda :



« Puis-je... vous tenir compagnie ? »
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MessageSujet: Re: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeVen 13 Mar 2009 - 3:31

    Gabrielle se leva. Gracieuse, bourrée d'élégance. Animale, sauvage et effrontée. Elle serra les lèvres, sans se soucier de prendre son sac avec elle. Il n'y avait rien dedans, à part sa carte d'identité et un paquet de mouchoir. Mais bon, il lui fallait toujours un sac. Elle se sentait plus en sécurité avec. Complètement idiot, n'est-ce-pas, mais on ne la changerait pas de si tôt. Elle se dirigea lentement vers la porte du fond, direction les toilettes. Elle n'avait absolument aucun besoin, mais elle s'était sentie brusquement mal en voyant l'inconnu entrer dans ce bar. Parce qu'il lui ressemblait. Il lui ressemblait trop et si elle avait tiré un trait là-dessus, ce n'était pas pour perdre ses moyens comme ça. Elle se regarda dans le petit miroir et s'envoya un sourire tout ce qu'il y a de plus sadique. Elle resta un instant à observer ses grands yeux marrons mouchetés des taches vertes, sa bouche rouge sang et la finesse de se traits. Qui a dit qu'elle était riche ? Personne, peut-être parce qu'elle ne l'avait jamais dit. Elle s'étira et s'appuya contre le mur froid en frissonnant. Vraiment très froid. Mais mettre du chauffage pour les fantômes, dans un bar aussi pitoyable que désert serait du grand n'importe quoi, du beau gâchis. En avaient-ils seulement conscience ?

    La jeune femme souffla et son visage se ferma. Tentative première et elle allait réussir. Elle était bien plus forte que la totalité des femme et elle le savait. Elle était inaccessible. Elle poussa la porte des toilettes avec nonchalance, ses jean déchiré laissant entrevoir sa peau pâle. Elle portait de petits talons, ultra féminins. Ouais, ils n'allaient pas avec son jean, et alors ? Elle adorait mélanger les styles. Posant un regard glacial sur sa silhouette frêle, Gaby la détailla brièvement. Petit aux yeux de la blonde, une peau pâle, des cheveux qui semblaient noirs derrière le rideau sombre d'un bar mal éclairé, un corps fin, plutôt souple. En tant qu'adversaire potentiel, il pouvait être coriace, mais probablement peu dangereux. Mais ces observations n'aidaient pas à comprendre ce qu'un homme apparemment plus vieux qu'elle venait foutre ici, dans un endroit désert, inhumain d'apparence, à la tombée de la nuit. Le genre de truc pas courant. Mais bon, ça aurait pu passer si l'inconnu n'était pas en train de la dévisager avec une fixité dérangeante. Une insistance lourde, qui aurait pu mettre mal à l'aise certain, en faire rire d'autre. Le seul effet que ça eu sur Gaby, c'est de l'agacer. S'autorisant un soupir exaspéré et un roulement d'yeux convaincant, la blonde finit par poser un regard cruel et dur sur l'intrus.

    Elle pianotait sur le marbre froid de la table une cadence proche de celle du battement d'un cœur, ses ongles longs crissant sur la pierre, la gueule renversée vers un inconnu qui commençait à lui gâcher le peu de soirée qu'elle pourrait partager avec sa solitude. "Puis-je... Vous tenir compagnie ?". Et elle rit. Rire glaçant, sans joie aucune. Entre le ricanement grinçant et le foutage de gueule. L’attitude de l'inconnu était complètement risible. Ses espoirs ridicules. Son hypocrisie suintante n’avait aucune chance de convaincre quelqu’un comme Gaby de donner gentiment la place qui se trouvait accessoirement vide. Il n’avait rien compris. Non seulement son attitude aristocratique était lamentable, mais en plus, il se permettait d’être bête. Cas irrécupérable. Déchet. Il pouvait crever pour que son bourreau fasse preuve de magnanimité, ou même de condescendance.

      - J'ai le choix... ?

    La question était rhétorique. L'inconnu n’avait rien à offrir. Rien de ce qu’il ne puisse posséder avait la moindre chance d’attirer la convoitise de Gaby. De toute façon, la seule chose qui l’intéressait actuellement était la distraction que ce pauvre intrus lui offrait. Maigre, mais existante. Quand on a plus rien à faire de sa vie, on se rabat sur ce qu’on peut. Par conséquent, la place qui se situait à côté d'elle avait peu de chance de retourner aux mains de son pseudo propriétaire. Dommage pour lui, Gaby n'en avait rien à foutre. Elle resserra seulement ses doigts osseux sur le dossier de la chaise, le défi se mêlant au mépris dans le regard qu'elle posait sur l'autre. Elle savait qu'elle dominait, comme toujours. Même pas la peine de se mettre debout pour l'affirmer. L'air de prédateur qui ne quittait pas son visage suffisait à établir cette hiérarchie. Mais après tout, fallait bien qu'elle s'occupe en cette fin de soirée.

      - Tu t'aies perdu, peut-être ?

    Et la brutalité avait cédée la place à une ironie glaciale, un ton moqueur au possible. Après avoir testé l'agressivité, voilà qu'on joue sur le foutage de gueule. Mais Gaby doutait des résultats. Malgré sa question, il était évident que cette chose nommée homme ne s'était pas perdu. Ses tentatives pour le faire réagir resteraient probablement vaines. La voix trancha, agressive. Gaby ne cherchait pas à se faire des amis ; elle marquait sa distance autant que sa supériorité par l'arrogance de son ton et le dédain écrasant de son regard. Ou comment se croire au-dessus des autres en deux leçons. Un léger rire sarcastique étira ses lèvres et elle s'adossa contre le mur, sans quitter de son regard mauvais l'homme présent. Croisant les jambes comme si elle s'apprêtait à entamer une longue discussion, elle attendit la réponse. Puisqu'en fonction de cette dernière, les choses pouvaient devenir intéressantes...
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MessageSujet: Re: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeVen 13 Mar 2009 - 14:30

Le rire glacé de la jeune femme, confirma sa première impression, la folie, mais à cela résonnait beaucoup d’autres choses, l’arrogance en premier lieu. Le profond sentiment de supériorité qui émanait d’elle était à la fois risible et effarant. Comment une si jeune personne pouvait se comporter comme si le reste du monde n’était que vermine à écraser sous ses talons. Qui par ailleurs jurait avec le reste. Il laissa un sourire à la fois hautain et amusé se dessiner sur ses lèvres, tandis qu’il posait la main sur le dossier d’une chaise, mais la dérangeante impression d’être dévisagée lui fit pousser un soupir. Un bref coup d’œil sur le côté lui appris que le serveur les observait, d’un regard vide mais ou luisait un vague intérêt, ils étaient apparemment sa seule distraction. Agacé d’être ainsi fixé, il provoqua en lui un sentiment de respect et de crainte.

Comme surpris de son propre comportement le serveur lâcha le verre qu’il essuyait depuis dix bonnes minutes déjà. Le fracas trancha le silence, après s’être excusé sans plus oser regarder ses deux clients, il se baissa pour ramasser chaque éclat. Me s’amusa un instant à lui faire ressentir la peur, celle qu’un enfant ressent lorsqu’il a fait une bêtise et qu’il entend les pas de son père dans le couloir. L’homme s’entailla plusieurs fois, faisant goutter son sang sur le sol propre. Il geignit, et jeta les éclats avant de s’emparer d’une éponge. Une fois la catastrophe réparée, il s’enfuit plus qu’il ne sorti de la pièce. Se réfugiant sans doute dans une réserve. Yumehito reposa son regard sur la seule autre occupante de la pièce. Il serait si simple de lui faire regretter ses paroles si sèches, amer et dénuée de la moindre trace de politesse. Mais alors la rencontre perdait de l’intérêt. Il ôta sa veste sombre et son chapeau qu’il posa sur la table à côté, puis une voix claire au ton plus mordant qu’une lame de rasoir lui répondit.


-J'ai le choix... ?
-Non.

D’un mouvement, il fut assis en face d’elle et porta à ses lèvres son verre de Martini. Habituellement il abhorrait s’imposer, mais cette jeune femme si suffisante était un bon prétexte pour déroger à sa règle. En outre un défouloir serait le bienvenue pour lui faire passer l’écoeurement de l’après midi. Les femmes et leur caractère lunatique. Celle-ci paraissait remonter contre le monde en son ensemble, une folie mégalomane. Elle était peut être mutante, pour l’instant là n’était pas le sujet.

Une fois encore elle reprit la parole, et il n’eut aucunement besoin d’utiliser ses pouvoirs pour ressentir ses sentiments. Lire sur son visage paraissait encore plus simple ou même dans le ton de sa voix, son verbe semblait acéré. Elle faisait sans doute partie de ce que le gouvernement nommait les cas sociaux, une personne ne marge et qui ne semblait pas désiré se formater dans une caste. En fait elle était peut être tout simplement une jeune femme aux tendances rebelles, qui s’effaceraient avec l’âge alors qu’elle accoucherait de son premier enfant de père inconnu.

L’ironie et le cynisme faisaient parties de ses vertus préférées, bien qu’elles ne soient rarement considérées comme telle et la question qu’elle posa ensuite possédait une bonne dose d’ironie.



-Tu t'aies perdu, peut-être ?

Il s’adossa confortablement à son siège, et sorti d’une poche intérieur un paquet de Lucky Strike, et un zippo. Il alluma avec délice le fin cylindre de nicotine, la première inspiration fut salvatrice, puis d’un geste nonchalant lança le briquet sur la table. Tout était bon pour ne pas laisser le silence gagner la partie. La tension de la journée retombait déjà, il ôta ses lunettes, affichant sa mutation, sa tare génétique, sans rien laisser paraître d’autre qu’un amusement mêlé de dédain.
Il observa réellement pour la première fois le décor, un typique bar américain, le drapeau suspendu au dessus du comptoir bougeait légèrement, il ne manquait plus qu’une radio déversant des standards et il serait cru dans un mauvais film. Il l’ignora encore, quelques instant, comme si elle était tout juste un élément rapporté du décor, puis d’un geste fit tomber sa cendre dans le cendrier mis à disposition. Il braqua son regard dans le sien, et répondit à la question qui, il le savait, n’attendait pas d’échos. Et dans son intonation flottait un vague arrogance.


-Je cherchais un endroit calme et un peu de distraction, ce bar convient, et toi tu m’amuses déjà.
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MessageSujet: Re: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 0:00

    Gabrielle regagna sa place à table non loin de celle de l'inconnu. Pourquoi engagerait-elle la conversation ? Elle n'avait rien à dire. Elle but à nouveau, consciente du regard acéré de l'inconnu qui lui vrillait le dos. Mais elle but calmement, pas gênée le moins du monde. Elle s'y faisait. La jeune femme croisa les jambe sous la table, manquant de bousculer les autres chaises se trouvant non loin d'elle. Elle faillit rire en s'imaginant ce qu'il devait penser : une pauvre folle, qui picolait sa grenadine en silence. Eh bien, s'il voulait penser ça, qu'il le fasse. Cela ne lui posait pas le moindre problème. Lorsqu'elle eut terminé sa boisson, elle fut bien obligée de lever les yeux. Pour croiser à renouveau ceux de son voisin de siège, sans qu'elle ne puisse vraiment les quitter. Pourquoi avait-il des lunettes des soleil, alors que les lieux étaient pittoresquement sombres ?.

    Cette journée c'était passée lentement, pesamment, tout comme les autres. Ennuyante, exaspérante. Ni plus, ni moins. Ni plus ni moins, qu'une soirée où on avait besoin de se saouler la gueule pour se sentir mieux, ni plus ni moins que des gens que l'on haïssait au point de vouloir frapper n'importe ou, ni plus ni moins qu'un dégoût incommensurable envers le genre humain, ni plus ni moins qu'une haine infinie enfouie en elle, ni plus ni moins qu'une intelligence qu'elle dédaignait puisqu'elle ne s'en servait pas, ni plus ni moins que la tristesse d'une vie merdique qu'elle cachait à merveille mais qui, intérieurement, la dévorait, ni plus ni moins qu'un dégoût profond des autres... Ni plus ni moins, mais tout cela était déjà énorme. Un regard vers le peu de personnes qui se trouvaient là, puis un soupir, non pas parce qu'elle était fatiguée, quoique cela aurait pu être le cas, les gens l'ennuyaient ! Entre ce couple là qui ne cessait de se bécoter, ses deux amis qui rigolaient comme des imbéciles à la moindre remarque. Tout la fatiguait mais plus particulièrement, c'était un profond soupir de lassitude. Et de cette lassitude naquit un profond malêtre qui la prenait au corps, ne la lâchait plus et l'oppressait grandement.

    Cette grande ville, tout ce monde, ce vacarme... Trop ennuyant. Le calme et l'apaisement des champs, des fermes... Néanmoins, unique point positif, le ciel se faisait menaçant. Et la seule chose que Gaby aimait plus qu’elle-même, c’était l’orage. Le vrai orage, celui qui fait trembler les vitres et gémir les rivets extérieurs, qui vomit de ses entrailles la fureur de la nature. Certes, on n’en était pas encore là, mais l’apparence nuageuse laissait à présager la détérioration escomptée. L’orage approchait, elle le ressentait dans sa chair. La nuit était tombée bien avant que la lune ne se lève, son œil de cyclope invisible derrière les nuages sombres qui se tordaient, se déchiraient, se morcelaient, s’apprêtaient à crever. Gaby était là depuis longtemps. En arrivant, elle avait vu ce bar lymphatique et avait contourné les quelques tables présentes avant d'aller se poser près de l'une d'elles.

    Les yeux posés sur la personne qui venait d'entrer, avec une fixité dérangeante, insistante. Regard rendu indéfinissable, insaisissable par le vert criard et faux de ses lentilles de contacts. Les rares rayons lunaires à entrer dans la pièce s’y accrochaient, les moiraient brièvement d’un éclat agressif, allumant une flamme de vie avant que ses yeux ne s’en retournent à une passivité totale. Regard troublant par sa persistance, refusant de ciller. Alors se figeant, Gaby avait posé les yeux vers le jeune homme, le couvant de ce regard indéfinissable, viscéralement angoissant. Appuyée sur son dossier, la tête haute mais les yeux baissés vers la forme indistincte de ce corps, noyée dans une obscurité épaisse et gluante, Gaby observait. Les bras croisés comme un supplicié dans son cercueil, partageant avec ce mort une rigidité cadavérique qui blanchissait ses articulations. Mais aucune faiblesse dans ce maintien, l’habitude rodée d’ignorer les sollicitations de ses membres fatigués par cette immobilité absolue.

    Et vas-y que l'autre la reluquait comme si elle avait trois yeux. Elle avait l'habitude des regards courroucés ou fuyants, mais en général, les gens ne la dévisageait pas avec cet air d'ahuri. A croire que cet homme n'était jamais sorti de son cocon et avait grandi dans un milieu où tout le monde était classe. Et vu sa tronche déconfite à ses paroles, tout le monde était gentils avec lui aussi. Désespérant ; va falloir qu'il apprenne la vie. Mais cette attitude d'attardé aurait pu passer si l'inconnu ne s'était pas mis à vouloir faire la discussion. Probablement qu'il se raccrochait à un pathétique espoir. Croire les apparences trompeuses avec Gaby était aussi insensé que stupide. Elle n'avait aucune patience quand il s'agissait de parlementer avec les autres. Relevant un sourcil méprisant, Gaby lui répondit sèchement un :

      - Mouais.

    Ses lèvres s’étirèrent en un rictus de prédateur et elle cala la nuque contre le dossier, reluquant avec un air malsain l'homme qui s'était assis. Le regard méprisant et moqueur, fixe et appuyé, visiblement dans le but de mettre mal à l’aise. Lorsqu'il ôta ses lunettes et qu'elle pu voir ses yeux, Gaby en fut étonnée, mais ne détourna pas le regard. Néanmoins, elle ne cilla pas une seconde, maîtrise parfaite d'elle-même. Ce fut lui qui détourna les yeux et elle s'autorisa un petit sourire de victoire. Un mutant... Mouais. Ça ne faisait rien. Gaby ne tournerait pas le dos pour s'enfuir, loin de là. Et puis, elle avait de quoi se défendre. D'ailleurs, le moment était venu de montrer de quoi elle était capable. La petite lampe qui se trouvait au dessus d'eux clignotait, s'efforçait de vivre, mais aller bientôt s'éteindre, les laissant dans le noir complet. La main levée lentement, elle pointa son doigt vers celle-ci, avant qu'un point lumineux de sorte de son index, frappant l'ampoule qui se remit ainsi à luire avec vivacité.

    Croisant les jambes et calant le dos contre le mur de plâtre, elle releva son attention vers l'autre. Et plus elle le regardait, plus une désagréable sensation de faux l'envahissait. Quelque chose la dérangeait chez cet homme, mais elle était bien incapable de dire quoi. Tout autant qu'elle était incapable de le questionner poliment. L'atmosphère était tendue, autant par l'agressivité retenue de Gabrielle que le silence minutieux de l'intrus. Laissant échapper un long soupir agacé, la première planta son regard noir - enfin vert, mais c'est l'image qui compte - dans celui multicolore de cet inattendu mutant.

      - Quoi ? Qu'est-c'que tu veux ?

    C'était peut-être de la paranoïa, mais Gaby sentait son regard pesait, presque interrogateur. Et ça avait tendance à irriter ses nerfs.
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MessageSujet: Re: For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito}   For a Blue, Lonely Place. ~ {Yumehito} Icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 13:37

Son ton était sec, venimeux, Yumehito utilisa son pouvoir afin de sonder les sentiments de sa cadette. Le peur, l’inquiétude, il n’y avait qu’un mot qui résumait tout ce que dégageait la frêle silhouette. La paranoïa. Si grande qu’elle semblait faire partie entière d’elle-même, à croire qu’elle était née avec et n’avait jamais juger bon d’accorder ne serait ce qu’une partie minuscule de confiance en un de ses semblables. Me aurait pu être peiné, mais il trouvait juste cela délicieusement risible. En raison de son comportement de sauvageonne elle s’était elle-même conduit au banc de tout, elle ne pourrait sans doute jamais avoir de relation sociale correct. Et devrait se contenter d’errer avec elle-même. Elle ne voudrait sûrement jamais d’aide et ne tolérerait même pas qu’on lui en propose, sa suffisance suintait par tous les pores de sa peau. Folle et suffisante, un mélange explosif, jamais elle n’accepterait d’ordre de qui que se soit, y compris de Magneto, mais elle était un élément intéressant, et suffisamment instable pour qu’elle puisse être dangereuse.


Il aurait pu faire naître en elle milles peurs plus atroces les unes que les autres, fouiller son subconscient et en faire remonter des éléments enfouis, qui l’auraient sans aucun doute transformé en petite fille apeurée. Il aurait également pu la calmer, lui inspirer confiance. Mais dès lors, la rencontre n’aurait plus du tout été distrayante, ses réactions, le regard qu’elle portait sur lui, tout cela était plus amusant que n’importe quel film qui passait en cet instant dans les salles obscures. Yumehito se doutait que l’image qu’elle avait de lui était déformé, mais il n’avait pas envie de s’escrimer à lui faire comprendre quel personnage important il était. Lui faire comprendre quoi que se soit était une tâche bien trop vaine pour qu’il s’y essaye. Il reprit une gorgée de martini savourant l’alcool et écrasa sa cigarette pas totalement consumée.

Elle était d’une beauté trop consciente d’elle-même pour qu’il réussisse à la trouver belle, et puis elle était jeune, à peine plus agée que ses filles, et elle paraissaient déjà en bout de parcours. La vie semblait l’avoir usé, la folie éroder. Ce qui aurait pu être une belle jeune femme pleine de vie, ressemblait plus à une toxicomane écoutant Nirvana et qui ne se serait pas encore taillée les veines parce qu’elle s’imaginait trop bien pour mourir.
Le monde l’écoeurait, elle vomissait sa rage sur chaque indigène qui se
permettait de lui adresser la parole, et on le lui rendait bien. Mais si elle
pensait chasser Me par la force de ses quelques mots, elle allait rencontrer un mur. Les mots ne l’atteignaient que si il considérait là personne comme au dessus de lui. Et malheureusement pour l’humanité, Yumehito concevait avoir des égaux, mais personne si ce n’était un dieu quelconque ne pouvait se prétendreau dessus de sa personne.

Elle lui demanda d’un air détaché, et qui ressemblait plus aux élucubrations d’un ivrogne qu’à la voix d’une jeune fille sirotant une grenadine. Ce qu’il voulait était simple, oublier. Oublier l’épisode du début de soirée, et la déception qu’il avait eut à la rencontre de la Confrérie. Magneto était certes un grand chef, mais son armée n’était pas ce qu’il y avait de plus entraîné, une bande de jeune sans expérience, usant de leur puissance sans conscience. Magneto avait en fait une cohorte d’esclave décérébrée à son service. Cherchant à détruire sans plus réfléchir aux conséquences. L’attaque de l’Institut était un règlement de compte personnel, pas une réelle avancée dans leur cause.


Détruire le défenseur des humains, oui. Au risque de sacrifier des vies de jeunes mutants. Parfois même très jeune, ce n’était que du gâchis. Quelque chose qu’il avait beaucoup de mal à concevoir, pour que tous ses jeunes gens changent de camp, il suffisait de les confronter à la réalité, à la logique. Les mutants sont le nouveau stade de l’évolution, les plus forts restent, les autres partent. Mais l'idéalisme adolescent veut se laisser berner par les divagations utopistes d'un vieil handicapé. Tout paraitrait si bien dans le monde voulut par Charles Xavier, mais l'Homme n'est pas fait pour celà. Chaque jours les hommes s'autodétruisent dans de vaines guerres pour des causes financière et religieuse.



-Ce que je veux... peut être juste comprendre comment une sale gamine… un déchet à dire vrai, peut se monter aussi suffisant ?
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