J'aimerais simplement...[Letty] ~ [TERMINE]

Lio Han, coréen du nord, s'était laissé porter dans sa rêverie, voyageant de paysages en paysages, tous aussi pluvieux que les autres. Finalement, le coin de verdures urbaines se libérèrent petit à petit, délaissant l'Homo prétendu Sapiens Sapiens à d'autres lieux de vie. La nuit arborait déjà son astre funeste, non loin de ce lieu où débuta la course du soleil. Finalement, il restait encore une âme sensible, gracieuse quoi que peut-être un peu trop naïve pour se balader seule dans une heure aussi avancée de la nuit.

L'homme la regarda, elle de dos. Pourquoi se balader ici ? Et surtout non loin de lui. Il la regardait, ses cheveux d'ébènes flottant dans les souffles de vent, telles des vagues sur une mer salée, au goût amère bien que si plaisant en réalité. Ses fils qui traînaient en sa direction laissaient émaner cette aura douce et charmante qui suscitaient l'envie, proposaient bien plus qu'un simple échange de regard à venir. Par la suite, le mutant qui n'était comme sur Terre, parmi les hommes, laissa balader ses yeux sur des formes et d'autres de la nature, comme ces petits nuages humides, ronds.

Finalement, il se leva d'un bond, désireux de faire plus ample connaissance avec une mortelle, elle qui se montrait si sensible et réceptive aux désastre d'un individu mégalomane qui se sentait avec nul vergogne comme plusieurs milliers de fois supérieur à elle, capable de prendre l'ascendant sur elle.

Sa voix grave, peu agressive et sans nonchalance transperça cette fine barrière du silence, afin de s'aventurer dans un jeu plus sympathique, auquel se mêlerait bientôt les morts des ennuis réciproques.

- Bonsoir mademoiselle, belle soirée vous ne trouvez pas ?

La réaction de blocage, exprimée dans une question ou même par la distance entre les deux marqua un fier sourire sur le visage du coréen. Et ce dernier, stupéfait de rencontrer une comme lui se laissa entrainer par le vent violent qui brisait sa sensation de domination. Dans ses yeux scintillaient la puissance des deux êtres réunis. Peut-être avait-il acquit un don unique, lequel pouvait rivaliser avec un grand nombre de mutant. Dans ce cas-ci, il n'avait pas la volonté de le tester.

Dès lors, en guise de réponse, il pointa sa main, paume ouverte, en direction d'un arbre et un épais nuage chaotique en sorti. Au même instant, un écran blanc le recouvrait, comme pour l'accompagner sur une destination précise. Et enfin, le nuage atteint sa destination, recouvert par ce voile, anéantissant dans sa noirceur tout un arbre. Celui-ci, une fois son assassin dispersé, ne donnait plus de signe de vie. Il s'agissait d'un espace vide, l'essence de nature désintégrée.

Souriant, pour seule réponse réponse, il entreprit de se rapprocher d'elle et puis, comme menacé, tenditde nouveau sa main en sa direction. Dès lors, un nuage chaotique la recouvrait, capturé par cet épais voile blanc. Lio savait que dans la bulle, tous les pouvoirs de celle qu'il considérait comme menace serait effectif mais que, sur l'extérieur, rien ne serait contrôlable de son côté. Il dominait finalement, pas totalement, mais suffisamment pour paralyser son don, l'empêcher d'intervenir en dehors de la coquille noire et blanche qu'il venait de concevoir autour d'elle.

- Lio Han, enchanté...

Dans sa prison, la femme ne serait donc plus capable de le menacer. Elle était en cage, ses pouvoirs inefficaces à l'extérieur et donc sur lui. En cas d'usage de son don, celui-ci, au moindre contacte avec la cage, deviendrait incontrôlable, restant dans cet espace clôt pour ne menacer qu'elle. Ainsi allait la vie.

L'odeur, la saveur comme la douceur de sa peau figuraient comme les délices nouveaux, les objectifs nouveaux, les centres d'intérêts nouveaux pour Lio, le temps d'un soir. Dès lors, il absorbait cet exquis cadeau, s'imprégnait de cette heureuse aventure, le temps d'un baiser, contre toute la peau froide et appréciable de cette jeune femme.

Le temps des amours, des péchés qu'il n'eut pas la chance de connaitre déboulait aujourd'hui, à sept ans après sortie d'ADC. Enfin, il se retira de cette rêverie pour replonger ses yeux dans son regard, admirer ce petit coup d'un soir. Dans une grande humilité, alors quelques drogués, alcooliques ou autres dépravés s'approchaient d'eux, peu menaçants tant qu'ils n'approchaient pas plus. Et Lio, lui, se releva un peu plus passant gracieusement sa main autour de cette inconnue, amicalement, comme deux amant s'étant toujours comportés de la sorte. Dès lors, désireux de ne pas vivre quelconque ennui, l'homme se saisit de sa compagne pour l'emmener plus loin :

- Je suis dans un hôtel merveilleux, la nourriture y est plus que plaisante, m'accorderiez vous un repas ?

Sous cette demande se cachait autre élément moins honorable à venir, mais qu'importait, nous n'étions guère là pour ça, pour l'instant. Les nuages dans le ciel s'assemblaient, lentement pour se défaire puis, par la suite, se défaisaient à nouveau, avant de se rassembler, ne faire qu'un.

Le vent lui aussi, dans les masses d'air, envoûtait les autres courant pour les unir à lui, en donner de nouveaux qui partaient dans tous les sens, éclaboussaient tous les mondes comme des vagues sur le sol chaud, désormais humide. Et lui se tenait près d'elle, sentant son coeur battre, battre, à ses côtés, comme dans l'attente d'une chose à laquelle il n'eut jamais goûté.

Accompagnant sa chère et tendre dans les rues de New York, Lio se laissa traverser d'images plus ou moins osées, abandonnant ce lieu.

Les rues se faisaient encore et toujours actives, dans cette ville qui ne dormait jamais. L'hôtel issu de la chaine Luxe Worldwide avait des vues sur le fleuve qui baignait la ville, étincelant de couleurs dorées, jaunes, donnant lieu à des milliers de flash. L'entrée avec cette croix tournante se remarqua par la chaleur humaine et souriante des employés de service. Un gérant qui se tenait là salua l'homme, éternel habitué, demeurant ici même. Celui-ci avança au milieu d'une allée blanche, appuyant sur un petit cercle en argent pour appeler l'ascenseur.

- Au fait, aurais-je le plaisir de connaitre votre nom ?

Les portes s'ouvrirent, dans une petite note rougeâtre, habituelle sonnerie. Dès lors, ce coréen aux yeux finement bridé emboîta le pas pour tirer son amante dans l'espace réfrigéré, au gout que le luxe semblait n'être réservé qu'à des personnes aisées, personne parmi lesquelles il faisait partie depuis son intégration dans la société de Phobos.

A l'intérieur, une grande glace ornementée de feuille d'or reflétaient leur visage, leur tenue et, à peine les portes eurent-elles été refermées que Lio se retourna brusquement plaquant celle-là contre un des murs alors que l'appareil s'élevait en haut, vers les cieux. Les mains de cet enfant en âge, homme en apparence, se baladèrent par-ci par là, aboutissant au creux d'un genou qu'il souleva pour se frôler à une de ses jambes, laquelle passa doucement entre les siennes. L'autre remonta son échine pour y caller son avant bras, lequel apporta sa tête contre ses lèvres qu'il épousa, avec une fougue plus proche de l'animal que du mutant. Quoi que.

Cette marque apposée enroulèrent leur langue dans une danse intime, mais au combien suffisante pour attiser l'esprit. Dès lors, dans des yeux clôt et plein d'humilité, il relâcha son étreinte, porte s'ouvrant encore de cette note musicale, au dernier des étages. Préférant sa main au genou, l'asiatique embarqua sa douce dans une suite qui était sienne.

A l'intérieur se renouvela encore cette danse et enfin, abouti la nuit dans une féérie de sens, atteinte du vrai bonheur.

Cette nuit fut juste magnifique, ni plus, ni moins.