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 Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]

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Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Empty
MessageSujet: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]   Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 3:42



    La nuit devient la nuit.


Les mains en sang, le front dénué de tout remord, elle contemple son ouvrage inerte et si vif à la fois. Ses genoux la font souffrir à force d'être restés si longtemps dans cet axe, elle se redresse néanmoins pour contempler le phénix et le sang sur ses mains serpente avec une lascive lenteur le long de ses avant-bras. Le retour au réel est lent et peut-être ne se fera-t-il même pas ce soir.
Elle-même est en train d'opérer une transformation sans véritablement s'en rendre compte. C'est le principe de toute métamorphose. Elle arrivera un jour, c'est écrit, mais l'entrée n'est pas datée. On a tous rendez-vous avec un cercle de l'enfer, un jour; cette fois, c'était celui de l'orgueil dont venait de boucler le tour.

Avec un visage toujours aussi neutre, d'une impassibilité abjecte, elle étendit une jambe, puis l'autre, se relevant de sur sa proie, repue.
Elle posa l'aiguille électrique, appliqua les compresses, certaines n'étant pas du genre habituel.
Elle prit une feuille de papier et dessina un brancard.
Quelques minutes de labeur dans les escaliers plus tard, une équipe du service des urgences rappliqua pour prendre en charge le corps évanoui de Daniel Hopes au coin de l'avenue la plus proche, un simple mot posé sur lui : " Blessure rouverte à l'abdomen. Il a perdu beaucoup de sang ".
Ashe n'était même plus là. Elle l'avait laissé aux bons soins du sort, certaine pour une raison totalement dénuée de sens qu'il survivrait.

Ainsi qu'elle-même avait survécu, perdant tout son sang jusqu'à se remplir d'une encre qui ce soir avait atteint la limite : les barrages devaient exploser.


Ses vêtements, les mêmes que ceux qu'elle portait pour l'apposition de sa signature sur l'œuvre parachevée de ses noirceurs, lui apportèrent le vent pervers des sifflets et des propositions malsaines. Son visage défait par la fatigue, les excès et toute cette eau sombre qui pulsait en elle était d'une froideur telle qu'aucun, pourtant, ne fut celui qui fit pencher la balance vers le pire : qui voudrait abuser d'une morte ? Ses yeux transparents le clamaient haut et fort : comme ce corps à moitié exsangue laissé sur une couche improbable, on pouvait très bien essayer de la livrer à la Faucheuse pour un prix quelconque, la satisfaction insensée de faire le mal que l'infinie pourriture nauséabonde de ce monde attend de nous, sans doute. De toute façon, elle se relèverait, parce qu'il se relèverait lui aussi.

    Emeth.






Aussi cruelle que soit l'éclatante lumière des réverbères sur sa peau blafarde, artificielle et insipide, aussi amère que soit l'ombre qui creusait le contraste de ses cernes marqués, de ses lèvres blanchies, des ses joues amaigries, elle marchait encore quelques mois plus tard, alors qu'elle errait toujours dans son Purgatoire, la tête haute et le regard droit, sans ciller, imposant son regard accusateur à ceux qui l'observaient de travers : " C'est ça, regarde, regarde bien ", semblait-elle leur dire, " c'est notre lot à tous, que tu en aies conscience ou non, la disgrâce a son œil sur toi et tu as seulement eu la chance de ne pas la regarder en face. "
Elle marchait lentement, sans but, mais avec aplomb, avatar de ce qui fut dans une autre réalité, tout comme ses créations : dénuée d'âme elle allait devant elle, tournant parfois à gauche, parfois à droite, faisant des détours, tournant en rond, sans autre but particulier que celui d'exister pour un temps encore les dernières heures de cette autre vie qui avait été la sienne, se sentant indestructible par le manque absolu de quelque chose de précieux, quelque chose qu'on protège instinctivement même quand on ne sait pas ce que c'est, le cri de ce qui git à l'intérieur, silencieux, cette empreinte fugace qui s'étend devant nous, la nôtre qu'on suit sans le savoir, docile, aimant. Mais plus rien ne s'éveillait en elle, le phénix était devenu cendres, et tout n'était plus qu'une question de temps.
La fin était pour bientôt, peu importe ce qu'elle ferait en attendant. L'issue était déjà scellée. Il ne restait qu'à attendre qu'Atropos coupe ce fil-là avant de passer à un autre.



Il est amusant parfois de voir comme elle et ses sœurs sont promptes à s'amuser de ce qu'elles peuvent tisser comme elles le veulent l'entrelacs des vies mortelles. Parfois, l'harmonie de deux couleurs sied à leur envie, et il leur suffit alors de lier un fil à l'autre.
Déambulant toujours dans son monde suspendu, Ashe stoppa le pas en voyant débouler dans sa direction une silhouette familière dont la crinière flamboyante avait interpelé son imaginaire. Elle se souvenait de ses yeux verts, de son visage d'enfant, de sa voix qui, quand elle parlait, sonnait comme la hâte de vivre un au-delà. Un imperméable indéfinissable et des lunettes d'un rose pétant forcément immondes. Une détresse bien cachée derrière cette course infinie. La peur de faire face au présent. Oui, elle s'en souvenait avec la précision et la vivacité d'une lame de rasoir sur la peau.
Se pouvait-il que de telles impressions resurgissent aussi violemment, seulement parce qu'elle l'avisait, là, dans la demi-seconde, se ruant vers elle sans la voir, exhalant à plein poumons une haine et un désespoir qui s'épanchaient dans des sanglots non contenus, à demi suffoqués par sa fuite vers l'avant ?

" Caitlyn...! " lança la ténébreuse d'une voix forte sans l'avoir prémédité.

Sans raison, mais sans hésitation, elle ne s'écarta pas de son chemin comme l'auraient voulu ses réflexes normaux.
Leurs deux fils se nouèrent lorsque la petite rousse s'emplafona en plein dans son acolyte aux cheveux bicolores, laissant pour toutes deux la douleur du choc; Ashe percuta durement le mur voisin tandis que Caitlyn rencontrait le sol avec autant de brutalité.

Et les Parques de rire ensemble de cette scène en apparence foutrement ridicule, en substance moins anodine qu'il n'y paraissait.


Dernière édition par Ashe Lovelace le Jeu 16 Déc 2010 - 18:48, édité 1 fois
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]   Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Icon_minitimeMer 15 Déc 2010 - 14:09