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 Die Tragödie von Schweden

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AuteurMessage
Lorelei Schönherz
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Lorelei Schönherz


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MessageSujet: Die Tragödie von Schweden   Die Tragödie von Schweden Icon_minitimeSam 5 Fév 2011 - 20:37

1. Kapitel : Das rohe Aufwachen

Un mal de crâne épouvantable me réveilla et la lumière du jour brûlait mes yeux. Instinctivement je détournai ma tête de ce brasier pour tenter tant bien que mal de retrouver un semblant d'esprit clair. Mes cheveux me tombèrent sur le coin du visage et je pouvais sentir, en enfilant ma main au travers des sillages collants et sales, que les derniers moments que j'ai pu passé avant de reprendre connaissance là il y a quelques secondes ne furent pas de la plus grande décence ou de la plus louable harmonie du corps et de l'esprit. Ne serait-ce que le réveil, j'avais l'impression qu'un étau m'écrasait la tête en même temps que l'on marquait mes iris au fer rouge ; quelle abjecte et douloureuse sensation.
Je n'avais plus aucune idée claire, c'est à dire que depuis ces brefs instants ma tête se mettait surtout à hurler de douleur, me harcelant pour trouver très vite de quoi la calmer, fut-ce un médicament légal ou illicite ou bien même dans le pire des cas de remplacer ce mal interne par un mal externe, et donc de me taper la tête tellement fort et de façon tellement répétitive que seule la douleur physique se ferait sentir. Qui plus est, je n'avais pas la moindre possibilité de réfléchir à quoi que ce soit, de ce que j'avais pu faire pour me retrouver dans un tel état, et d'ailleurs même dans quel état je pouvais me trouver actuellement. Car au sortir du réveil, il fallait déjà le temps que mon corps entier se mette à s'activer, sous l'effet de l'alcool ou de la drogue les lenteurs sont encore accentuées, mais alors là tout dormait encore, et si je n'avais pas aussi mal, je pourrais même m'endormir rien qu'en fermant les yeux.
Peu à peu je commençais à reprendre connaissance de manière plus exacte, aussi pouvais-je enfin utiliser plus ou moins mes facultés intellectuelles primaires, comme tenter de réfléchir à ce que je suis et ce que je fais là, à chercher une raison de me retrouver comme cela dans un état si lamentable, et encore, j'éprouvais d'énormes difficultés à me représenter qui j'étais avec des mots, je suis d'ailleurs certaine que je n'aurais pas su répondre comment je m'appelais, tant en français qu'en anglais ou en allemand. C'était par conséquent ma première priorité que de me demander si je n'étais pas devenue amnésique, et je repassais donc les informations données sur chaque formulaire : Schönherz Lorelei, 22 ans, domiciliée à Paderborn… Je secouai la tête pour me remettre les idées en place sans doute parce que cela datait du temps où j'étais encore étudiante en Allemagne, or depuis le temps j'avais été en France et surtout avais fait un déménagement aux États-Unis où j'avais rencontré bien du monde et fait quelques expériences plus néfastes les unes que les autres. Je corrigeai donc mentalement les erreurs et réalisai donc que je n'étais en aucun cas amnésique.
Il restait cependant un problème, c'était que malgré mes efforts, je ne me souvenais absolument pas de ce qui s'était passé avant que je me retrouve écroulée dans un endroit où, mentalement, je savais que je n'avais jamais mis les pieds. C'était un peu cette sensation d'être dans un lieu totalement nouveau, même si ça pouvait très bien arriver que cet effet se produise dans sa propre maison même, mais là non, ou du moins j'en étais convaincue.

Je posai une main sur mon ventre et déjà je sentis qu'une grande partie de mon corps était ankylosée, j'avais dû être solidement ficelée de bout en bout comme un saucisson, et chaque mouvement faisait gémir la moindre parcelle de muscle. Peut-être aussi que mes os en avaient pris pour leur compte aussi, je ne pouvais même pas discerner chacune des douleurs. Je voulus lever mon autre bras mais à peine l'avais-je soulevé d'une trentaine de centimètres qu'il retomba lourdement sur un sol froid et dur, provoquant des tremblements désagréables. Je souffrais même jusqu'à la pointe des orteils !
Quoi qu'il en soit, je commençais peu à peu à émerger de cet état de stupeur bien que ce ne soit sensiblement que par vagues successives avec un écart très important entre chaque. Je fis un effort presque surhumain pour me mettre sur le côté, sentir mes côtes hurler à la mort, et me retrouver nez à nez avec un tas de détritus putrides et infects. Je sentis mon cœur se tordre et je rejetais je ne sais quoi, visiblement je n'avais pas assez mangé pour régurgiter quoi que ce soit. Mon estomac lui-même se contracta et je fus obligée de me remettre sur le dos pour faire disparaître – ou du moins atténuer – la douleur. Je soupirai longuement, seul geste visiblement qui ne me faisait pas gémir.
Tentant de surmonter la douleur, ou bien de trouver dans cette même souffrance quelque signe de plaisance, je cherchai à sortir mes membres de leur léthargie et d'effectuer quelques mouvements pour décontracter mes muscles mais mes jambes et mes bras étaient d'une rigidité effrayante, un cadavre aurait été mou à côté de ça. Finalement je finis par me rendormir, ou m'évanouir sans doute, car la froideur du temps extérieur – je ne le sentis vraiment que lorsque je réalisai que je tremblais de partout depuis le début de mon… arrivée ici… – m'avait presque congelée.


2, Kapitel : Die Erniedrigung

Je me réveillai de nouveau, mais cette fois j'étais debout, sans savoir comment cela m'était arrivé. J'avais la tête encore une fois dans un étau, je n'avais manifestement jamais récupéré de mon traumatisme, si je pouvais toutefois l'appeler ainsi. Les cheveux encadraient mon visage parmi ceux qui étaient collés tandis que les autres, plus rebelles peut-être ou moins sales, me tombaient dru devant les yeux. Je secouai la tête et je voulus enlever ces cheveux qui me rentraient dans la bouche mais je sentis que mes bras étaient fermement attachés à des cordes, ou des chaînes, je ne sentais plus vraiment le froid à ce moment-là. Mais la tête encore dans le gaz – quelle comble ! – je n'avais plus la conscience de quoi que ce soit, du froid, du chaud, du temps, de mes émotions même.
Mes oreilles se seraient dressés si j'avais été un chat car des bruits de pas surgirent derrière moi, résonnant dans ma tête comme si j'avais la gueule de bois. Mes muscles se tendirent d'eux-mêmes car j'avais un terrible pressentiment, mais je ne pouvais rien faire, mes bras étaient grand ouverts et accrochés par des chaînes, je le reconnaissais au bruit métallique qui s'amplifiait au fur et à mesure que je forçais pour tenter vainement de me dégager. Une homme s'adressa à moi, mais je ne comprenais pas un seul mot, ce n'était pas une langue que je connaissais, et que je n'avais d'ailleurs jamais entendue. La voix s'éleva encore et je crus reconnaître un mot anglais, un seul, qui était crié :
« Mutant ! » Soudainement une espèce de barre de bois s'abattit violemment contre le côté arrière de ma cuisse qui me fit fléchir la jambe, et me tira ensuite sur les bras car ils étaient attachés en hauteur. J'émis un effroyable cri, à la fois aigu et barbare, qui provoqua un éclat de rire teinté de sadisme chez mon agresseur.
Je pris appui sur mon autre jambe, mais aussitôt il frappa avec une force colossale ce point d'appui et je m'effondrai, ne tenant plus que par les poignets. Il se plaça devant moi et je pouvais voir son visage hideux de mâle savourant avec extase sa domination sur moi, et les maux qu'il m'imposait. Je le regardai droit dans les yeux, et sans doute il vit les flammes en leur centre car il me colla une baffe si forte que ma mâchoire était à deux doigts de se fendre. Et plus je le regardai en face et plus sa colère montait. Et chose incroyable, mon pouvoir ne se déclenchait pas, ou du moins pas correctement. Je pouvais le sentir le gaz se dégager mais sur une portée très faible, quelle horreur ! Il prépara de nouveau sa batte et il frappa l'intérieur de mes jambes avec hargne. Un cri d'horreur m'échappa en même temps que mes jambes cédèrent, pour me retrouver les genoux légèrement au dessus du sol, à une vingtaine de centimètres environ, tandis qu'il riait de plus belle.

Mes cris attirèrent bientôt d'autres personnes, riant aux éclats pour la plupart sur des sujets inconnus. Ils étaient quatre ou cinq, à en juger par le nombre de voix que je pouvais distinguer, dont une femme a priori à cause d'une voix aigüe surpassant les autres, mais une fois qu'elles s'étaient approchées suffisamment, je perçus deux parfums de femme. Les yeux masqués d'un voile de larmes, je tentai tout de même de discerner celle qui n'avait pas émis le moindre mot, mais je ne voyais presque pas, le choc de la claque m'obligeant à fermer les yeux. Je les entendis se placer en demi-cercle devant moi, pour observer la bête de foire que j'étais devenue et assister aux actes de barbarie. Puis une des deux femmes s'approcha de moi, caressa mes cheveux longuement, presque comme si cela allait devenir sensuel, mais la froideur que je vis dans ses yeux – entre deux haussement de paupières – me faisait comprendre qu'il n'en était rien. Je tremblais non pas à cause du froid ou de la douleur mais de dégoût. En temps normal j'aurais pu apprécier mais là j'avais envie de vomir. Elle me dit quelque chose que je ne compris pas et en guise de réponse, je lui crachai dessus. Cela n'eut pour seule réponse que d'un coup de poing sur mes seins, mais je tins bon, autant que possible en tous cas, et elle en mit un deuxième. Je baissai les yeux car je n'en pouvais plus, j'étais exténuée, le corps souhaitant la mort bien plus que l'esprit, mais elle me saisit par le cou et me força à la regarder en face, puis elle dit en anglais :
« Tu vas payer pour cet affront, sale **** »
Là elle se tourna vers l'autre femme et lui ordonna quelque chose. La deuxième partit à cette injonction quelques instants et revint avec quelque chose dans les mains que je ne parvenais pas à identifier, ma vision était trop troublée pour y parvenir. Je pouvais sentir l'excitation des autres personnes s'accroître car ils chuchotaient et pouffaient par moment, je craignis le pire. Elle me regarda et fit un large sourire, tandis qu'elle me susurra quelque chose qui, même en anglais, était prononcé avec un accent tellement mauvais que je ne saisis pas tout à fait. Elle me frappa du genou dans le ventre et j'expirai violemment pendant qu'elle passa derrière moi, et coinça mes jambes contre les siennes, mais la position ne lui plaisait sûrement pas car elle revint devant moi. Elle fit signe à deux des hommes qui vinrent, eux, bloquer mes jambes. Et… le pire arriva. Ce que j'avais réussi à éviter il y a près de quatre ans, je le vivais réellement aujourd'hui, avec une violence certainement plus intense que ce que cet homme avait voulu me faire. Et je ne pouvais même pas compter sur le froid pour apaiser la douleur criarde que j'exprimai, au contraire la rigidité de mon corps ne faisait que compliquer la situation, ce dont ils se réjouissaient. Je sentis du sang couler le long de mes jambes, ce qui amusait tout le monde, hormis cette autre femme qui se contentait juste de sourire, pour faire bonne figure. Je ne sais pas encore combien de temps cela dura, car j'étais perdue entre conscience et inconscience, mais ce dont j'étais sûre, c'est que ce n'était jamais les mêmes mains qui étaient posées sur moi… ni les autres choses…

Kapitel 3 : Die Endlösung der Männerfrage

Je me réveillai dans la même position qu'auparavant, toujours frigorifiée mais sentant nettement moins la froideur du temps ambiant. À mieux y regarder, je voyais même un manteau recouvrir mes épaules, une veste large qui descendait jusqu'à la moité de mes jambes à peu près. Du sans séché les recouvrait toujours, apparemment ils n'avaient pas eu l'intention de participer à ma convalescence après avoir fait leur basse besogne. Mais couverte ou non, le problème était le même, j'étais toujours fermement attachée et mourante, car malgré la présence du manteau, mes jambes et mes pieds nus ne changeaient pas la dure loi du froid.
Il faisait pratiquement nuit désormais, lorsque j'entendis de nouveau des bruits de pas dans ma direction. Des pas rapides, et non rassurés. Je levais les yeux pour voir qui arrivait et j'aperçus la jeune femme discrète et soumise. Une lueur de rage passait à travers mes yeux et je serrai les points, car vu sa situation elle ne pouvait que venir me causer du tort, vu la matraque qu'elle avait apportée tout à l'heure, enfin si on admet que c'était bel et bien une matraque. Je ne pouvais pas deviner ce qu'elle avait l'intention de me faire, ou plutôt ce qu'elle devait faire pour que les autres puissent à nouveau profiter de moi, mais une chose était sûre, elle n'allait pas être aidée.
Elle se posta tout juste devant mon visage, mais ma colère m'empêcha de remarquer la peur qui courait dans ses pupilles, elle approcha sa bouche de mon oreille et je tentai vainement de la mordre, ce dont elle avait sans doute prévu la tentative. Elle agrippa ma tête et me força à la tourner, mais étonnamment sans être brutale, et colla de nouveau sa bouche contre mon oreille et susurra dans un anglais relativement bien maîtrisé : « Si tu promets d'arrêter d'essayer de me mordre, je te libère et tu ne meurs pas de froid, sinon je n'aurai pas le choix que de te laisser là. Et j'aimerais pas en arriver là. » Ma tête retomba alors, au moins elle ne me voulait pas de mal. Encore que je me disais que c'était un piège mais au point où j'en étais, je ne pouvais même pas imaginer que j'allais m'en sortir vivante.
Par réflexe cependant, j'essayais d'activer de nouveau mon pouvoir mais encore une fois, ça n'était que trop peu concluant. J'arrivais certes à étendre un peu plus mon précieux gaz mais rien qui ne ressemble à ce dont j'étais capable avant. Quoi qu'il en soit, j'arrêtais vite, le temps que cette femme m'ôte les chaînes des bras, et avec soulagement je les frottais l'un contre l'autre pour calmer cette douleur. Elle me jeta un petit sac avec quelques affaires dedans, mais malheureusement il n'y avait que trop peu de vêtements chauds, mais c'était au moins ça. Car je ne portais presque rien en fait, tous ces hommes et cette… femme semblaient n'avoir eu que faire de me voir déshabillée. Je jetai le sac vide sur cette femme, avec dédain, il ne fallait pas qu'elle s'attende à me voir reconnaissante non plus. J'allai partir seule mais elle me retint par le bras. Je me retournai et la fixai avec des yeux emplis de haine, elle lâcha mon bras et je la conseillai de ne pas entraver ma volonté. Elle voulut m'en dissuader et me mener tout de suite en sécurité, mais c'était peine perdue, je ne partirais pas de si tôt.
Je regardai tout autour de moi, visiblement j'étais sur un de ces bateaux où les ordures s'entassent par milliers. Un très grand navire d'ailleurs car on voyait difficilement le bout. Je me dirigeai sur une bordure un peu à l'écart et en profitai pour me reposer un peu, en m'étirant également pour habituer mes muscles aux mouvements qui jusque là dormaient encore. Je profitai d'ailleurs de cela pour vérifier l'usage de mon pouvoir, et je voyais qu'il revenait petit à petit. Y avait-il quelque chose dans les bracelets qui en amoindrissait l'utilisation ? Ce n'était pas impossible, mais la fatigue faisait que j'avais du mal tout de même. L'autre femme n'avait presque pas bougé, visiblement les clés qu'elle avait prises pour me délivrer n'avaient pas du être données de plein gré par le reste de la bande. Elle s'assit à côté de moi, et tenta d'engager une conversation :[/i]

« Je suis désolée d'avoir… d'avoir… apporté ce truc…
– Oh je pense que tu peux l'être, mais le fait est le même, tu as participé à tout ça, tu es complice.
– Mais… mais j'étais forcée !
– Et alors ? Cela ne change rien au fait que j'ai perdu ma virginité par ta faute.
– Mais j'avais pas le choix ! Sinon ils allaient…
– Ils allaient quoi ? Te faire pareil qu'à moi ? Et tu crois que c'est justifiable ?
– Mais j'avais trop peur qu'ils me fassent mal…
– Parce que tu crois que je n'ai pas eu mal moi, pauvre tâche ? »

Pendant que j'écoutais les insanités de cette misérable, je testais toujours mon pouvoir, étendre le gaz, le restreindre, et bientôt je recouvrai la maîtrise que j'avais avant d'atterrir ici, je ne sais comment. C'était une bonne chose que de ressentir à nouveau ce pouvoir courir dans mes veines et être accessible à tout instant. Après plusieurs minutes de repos, je décidai de me lever pour sortir de cet endroit tout de même, après m'être vengée naturellement. S'il était une chose que je ne supportais pas avant et qui est devenu encore pire aujourd'hui, c'était l'attitude de ces chiens à l'égard des femmes, pire encore l'attitude des femmes entre elles, et enfin un nouveau sentiment qui naissait, la hantise des humains. Car je ne faisais pas la distinction entre humains et mutants, mais récemment tous semblaient s'allier pour en finir avec nous. Il n'y avait donc plus de risques à prendre auprès d'eux, surtout en un nombre restreint et peu armés, il fallait en finir avant.
Je balayai du regard les lieux du crime à mon égard, mais je ne retrouvai pas la fameuse matraque, ou ce bâton, cette garce avait dû le récupérer, quelle aubaine. Tant pis, je devais compter alors uniquement sur mon propre pouvoir, ou la chance mais elle m'avait déjà abandonnée depuis un bon moment. J'avançai prudemment et sur le qui-vive, au moindre bruit il faudrait que je prenne des décisions plus vite encore que je ne l'avais fait jusque là. Puis j'entendis quelques voix, il n'y avait pas l'intégralité du groupe mais ils étaient peut-être deux ou trois. J'essayai de m'imaginer où ils étaient placés les uns par rapport aux autres. J'envoyai l'autre nulle devant, et elle me fit signe que tous avaient le dos tourné, fort bien. Je voulais en finir rapidement et ne pas risquer ma vie, alors j'avançais doucement vers ces trois hommes et utilisai le monoxyde de carbone pour les réduire très vite à néant. Par chance ils avaient été plutôt discrets dans leur trépas, et j'en profitai pour les fouiller, et les dépouiller de certains vêtements. Ainsi j'avais plus chaud déjà, et si le fait de porter des vêtements ayant appartenu à ces chiens me répugnait, je n'avais pas le choix. Je fouillai un peu leurs sacs aussi, ils n'avaient pas grand chose c'était navrant, aucune arme à feu, en revanche des couteaux étaient les bienvenus. J'en gardai un dans chaque main, et en calai deux dans les chaussures.
J'en avais compté six en tout, il en restait donc trois, la peureuse incluse. Je les cherchai donc mais malheureusement j'allai dans la mauvaise direction au départ. Une perte de temps soit bénéfique soit néfaste, aucune idée. En tous cas, je finis par les rejoindre un peu plus tard, mais ils semblaient tout les deux en pleine discussion… corporelle… Eh bien, ils ne s'étaient pas assez amusés avec moi !? Peu importe, toujours était-il que je ne pouvais pas les approcher sans être vue. Je cherchai une solution pour en tuer un sur les deux sans que je sois repérée, et pour le prochain bien… ce serait déjà plus simple.
L'autre minable ne me suivait plus, apparemment elle n'avait pas particulièrement aimé la manière dont je m'étais débarrassé des autres faibles. Ou alors elle cherchait encore à comprendre comment j'avais pu faire, je m'en fichais de toute manière. Tout d'abord, j'estimais la distance entre eux et moi, et elle dépassait de peut-être un mètre les cinq mètres maximum. J'essayais alors de me forcer pour étendre ce cercle mais c'était impossible, ou du moins je n'y arrivai pas du tout. Je m'adossais contre un mur de détritus, démotivée par un pouvoir faible… Et puis il me vint une idée, une expérience à faire. Je me déplaçai pour avoir les deux déchets sous les yeux, et je réduisis le champ d'action du gaz. Je l'augmentais et le réduisais sans cesse, pour essayer de comprendre comment il fonctionnait vraiment. Je pensai comprendre qu'il sortait par mes pores, ainsi je cherchai à le forcer à ne suivre qu'une seule et même direction. C'était trop peu concluant toutefois car je n'en avais pas l'habitude. Puis ils bougèrent et j'eus peur qu'ils arrêtent, mais il ne firent que changer de place, les deux regardant dans la même direction. Je pouvais donc m'approcher tranquillement d'eux, ils étaient bien trop occupés. Je poursuivis donc mon petit entraînement, et au bout de trois minutes peut-être je commençai à comprendre le fonctionnement du pouvoir, si bien que je pouvais essayer de ne faire sortir le gaz que par quelques pores seulement selon mon bon vouloir. Lorsque je crus savoir comment atténuer ces choses-là selon mes envies, je l'utilisai pleinement. Le seul souci fut que les deux suffoquèrent, l'homme plus rapidement que la femme, et au bout des soixante secondes il n'y eut que lui qui mourut. Bon, ce n'était pas une réussite mais au moins, j'avais pu canaliser plus ou moins le gaz chez l'homme, et très peu pour la femme, c'était un bon début.
Il ne restait donc plus que la femme qui m'avait ôté toute dignité. Je voulais la tuer cruellement mais lentement. Aussi le gaz était une solution trop simple. Elle fut d'abord surprise de me voir libre, et furieuse que j'aie supprimé son jouet. Elle me saute dessus mais aussitôt j'élançai mon bras contre elle, entaillant sa poitrine de travers grâce au couteau que j'avais encore dans la main. Elle ne s'y attendait pas et cria donc, dommage pour elle, la seule qui pouvait encore l'entendre c'était la peureuse. Elle recula alors et attrapa la batte de l'autre, la même qui avait caressé durement mes jambes. Elle tenta de me fracasser le crâne avec, mais ses mouvements étaient trop prévisibles si bien que je pouvais les deviner, toutefois cela rendait toute approche difficile. Je reculai de plusieurs pas, lui laissant croire qu'elle était supérieure à moi. Naturellement elle m'insultait en une langue inconnue, tandis que je répondais en allemand, comme Gorbatchev et Reagan à une certaine époque, la violence en plus. J'en profitai pour m'entraîner de nouveau avec mon pouvoir, en essayant de gagner en précision, c'est à dire en cherchant à diriger le gaz même dans les plus petits endroits du corps humain, afin de les faire atteindre les poumons dès que je le voulais. Mais c'était trop difficile dans ces conditions, si bien que je lançai les deux couteaux vers elle et pendant qu'elle était déstabilisée sautai sur elle pour la frapper dans le cou et lui tordre le poignet. Après quoi je récupérai la batte et la frappait sans cesse, sur le côté, de haut en bas, de bas en haut, mis des coups de taille comme si c'était une épée jusqu'à ce qu'elle soit brisée de partout. Puis je la laissai geindre sur le sol, encore vivante, et allait chercher de quoi la faire souffrir encore atrocement, puis je tombai sur du bois de cagette, tout à fait ce qu'il me fallait. Je retournai vers elle et lui fit subir mille souffrances avec cet outil. Après quoi je m'amusai à jouer avec sa suffocation, jusqu'à ce que j'en ai marre et que je l'achève. Enfin il ne me restait plus qu'une chose à faire. J'allai voir alors l'autre demeurée avec une chaîne dans la main – une de celles qui avaient servi à ma captivité– , et la saisit par le col, et lui dit :


« La société n'a pas besoin de femmes faibles qui se laissent malmener par ces chiens, si tu n'es pas capable de lutter, alors tu ne vaux pas la peine de vivre ! Si tu te réincarnes en femme, souviens-toi de ces mots. Ah au fait, tu diras bonjour à mes ancêtres ! »

Alors qu'elle voulait répliquer, je la frappai et la ligotait avec la chaîne, puis la jetai par-dessus bord. Voilà une bonne chose de faite, aussi n'avais-je plus qu'à rediriger le navire pour le renvoyer vers les États-Unis. Le seul souci était toutefois que je ne savais pas lire une carte navale, ni me servir d'une boussole, et le pire, c'est que je ne savais même pas où j'allais… Par chance après plusieurs heures je tombai sur un navire au nom américain, et bien qu'il ne se dirigeait pas à New-York, il s'arrêtait à Saint-Louis. Après quoi il fallut encore prendre le train à diverses reprises mais je finis par revenir à la confrérie en un seul morceau, cassée, humiliée, fatiguée, désabusée et enragée. Ce qui était certain, c'était que j'avais perdu confiance dans de nombreuses femmes, parce que ces rebuts n'étaient que bonnes à suivre un modèle déjà corrompu, mais cela me poussait également à redoubler d'efforts pour purifier ce monde, et il fallait plus que jamais que je trouve des âmes charitables soutenant mon Combat. Par ailleurs, pour mener à bien cette solution, il allait falloir que je m'entraîne durement pour maîtriser la nouvelle facette de mon pouvoir.
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