Une détente presque parfaite (PV : Kaleigh)

Sujet: Une détente presque parfaite (PV : Kaleigh) Sam 26 Mar 2011 - 18:14

Comme le temps semblait passer à une vitesse incroyablement lente ! Cela faisait à peine cinq minutes que j'étais postée dans la rue, aux aguets, attendant patiemment ce joyeux événement, mais j'avais l'impression que cela faisait déjà une demi-heure, je regardai sans cesse ma montre comme si elle n'allait jamais arriver. Autant le temps paraît long lorsqu'on attend quelque chose que l'on redoute, mais c'est bien pire lorsqu'on attend quelque chose de relativement intéressant. Je regardai alors les gens passer devant moi, certains me dévisageant étrangement, d'autres ne regardant que loin devant eux. Le plus ennuyeux était surtout que je scrutai longuement ce bar, mais le volume graisseux de ces américains obstruaient bien souvent ma vue, aussi il fallait que je me déplace de quelques pas pour garder les yeux rivés sur ma destination prochaine sans rater un tant soit peu la personne que j'attendais.
C'était très simple en fait, j'avais laissé un petit mot à Kaleigh avant de sortir faire quelques achats, dans le bureau à côté du lit sur lequel je l'avais trouvée deux jours auparavant. Pourquoi l'avais-je fait ? Je n'en savais trop rien, elle m'avait semblé plutôt amicale et vu la proportion du nombre d'amies que je peux avoir à la confrérie, je m'étais dit que peut-être il fallait mieux faire plus ample connaissance, car on ne peut dire que la première rencontre avait été particulièrement passionnante, crevée comme j'étais et sentant les immondices d'un pays africain où les réseaux sanitaires sont loin d'être assurés. Après les derniers évènements, j'avais réellement besoin de m'alléger l'esprit, de profiter de quelques distractions avant d'être rappelée un jour pour une mission dont je ne sais même pas si je m'en sortirais indemne, comme la dernière… J'aurais très bien pu demander à Ampère ou à Maiwenn, mais je ne les voyais guère lorsque j'étais de passage à la confrérie, enfin surtout Maiwenn, Ampère quant à elle semblait souvent occupée. Et puis je voulais connaître Kaleigh un peu mieux, point.
C'est pourquoi je lui avais laissé ces quelques mots au matin : „Stream, si ça t'intéresse de passer un peu de temps avec moi afin qu'on fasse une rencontre meilleure que la première, même si ça ne dure pas longtemps, je t'attendrai vers 16h au bar „Altberlinere Kneipe“. Tu es libre d'accepter ou de refuser, je ne t'en voudrai pas, sache seulement que j'en ai vraiment envie parce que je pense qu'on a de bien meilleures conversations à avoir plutôt que de parler de l'odeur de poubelle qui se dégageait de moi. Amicalement tienne, la sirène mythique.“ Évidemment elle allait forcément deviner qui j'étais bien que je n'ai pas signé de mon propre nom, mais dans le cas extrême où elle ne trouverait pas, eh bien soit, ça lui fera une bonne surprise. Surtout que je ne l'avais pas croisée entre ces deux jours, peut-être avait-elle dormi ailleurs ou pas en même temps que moi, allez savoir.

Mais revenons-en à ces 16h, je l'attendais patiemment tout en perdant patience, me balançant frénétiquement contre le mur, lorsque je l'aperçus enfin. Elle semblait me chercher des yeux à l'extérieur et à l'intérieur du bar mais ne me trouva pas, et au bout d'un moment, je crus la voir demander quelque chose à quelqu'un à l'intérieur, incapable de deviner quoi. Puis elle s'installa à l'extérieur, c'était nettement plus aisé pour me voir arriver. Lorsqu'elle fut correctement installée, je me hâtai de courir dans sa direction, mais dans son dos toutefois, de façon à ce qu'elle ne me voit pas arriver du tout, du moins j'espérais qu'elle ne se retournerait pas. J'eus de la chance pour une fois, ça n'avait pas été le cas souvent.
Arrivée à sa hauteur, je plaçai mes mains contre ses yeux, m'abaissant au niveau de son oreille et murmurant un „C'est qui ?“ allemand, d'une voix particulièrement intrigante, non pas sensuelle mais sur un ton étrangement similaire aux films d'horreur, bien que plus doux toutefois. Puis j'entamai une espèce de danse en passant à côté d'elle, faisant virevolter ma robe venue d'une autre époque, enfin c'est à dire en conservant la tradition bavaroise typique. Eh bien oui, il fallait bien garder l'ambiance du bar, et je n'étais pas honteuse de ma nationalité, mon peuple avait fait de grandes choses, bonnes ou mauvaises. Et à bien y réfléchir, ces américains avaient fait bien plus de mal au peuple allemand soixante-cinq ans par le passé. Je m'installai à côté de Kaleigh d'abord, en me signant dangereusement à tel point que je crus un moment que j'allais tomber en avant, lui fis un bisou bien contraire à mes coutumes, et je me relevai pour ma placer en face d'elle, avant d'entamer la vraie conversation :

„Bonjour miss Stream ! Je te remercie chaleureusement d'être venue comme convenue à ce petit moment de détente ! Il est vrai qu'on a pas eu vraiment l'occasion de profiter la dernière fois, j'espère bien pouvoir me rattraper aujourd'hui. Qui sait ? Peut-être avons-nous beaucoup de choses à nous dire ?“

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J’avais trouvé une lettre, ou plutôt un mot dans la chambre. Cette lettre venait de quelqu’un qui me proposait de rencontrer une personne dont notre première rencontre n’aurait pas été des plus mémorables. Lu comme ça, je ne devinais pas tout de suite qui pouvait se cacher derrière cette belle écriture jusqu’à ce que je puisse lire comme signature, la sirène mythique. Elle m’attendrait donc à 16h au bar appelé Altberlinere Kneipe… Je ne sais pas ce que ce nom signifie mais c’est peu important. Je décide alors de prendre une douche et de me changer afin de la rejoindre. J’avais placé le mot dans la poche de ma veste afin de garder le nom de ce bar dont je ne connaissait pas l’existence. Après une bonne douche froide qui m’aura remise sur pattes, une demi heure de fouille archéologique pour trouver la jupe et le bustier idéal, j’attrape ma veste et cours dans les escaliers de la Confrérie.

Je n’ai pas eut l’occasion de la croiser après notre première rencontre, pour tout vous dire j’ai eut beaucoup de choses à faire et sans doute était elle occupée de son coté. Quoi qu’il en soit, ce mot placé soigneusement sur mon oreiller m’aura redonner le sourire et la motivation nécessaire pour bouger mes fesses en dehors de la Confrérie. Lorsque j’arrive dans ce bar, la clientèle me semble étrange et peu commode. Je cherche Lorelei du regard mais je ne la trouve pas. Je perd patience et m’installe sur la terrasse. Pourquoi sur la terrasse car premièrement, je pouvais ainsi mieux l’apercevoir quand elle arriverait et il fait beau donc pourquoi ne pas en profiter. Je jette alors des regard frénétique sur toutes les brunes que je croise du regard sans résultat. C’est alors que quelqu’un pose alors ses mains sur mes yeux et j’entends alors un « c’est qui? » très effrayant mais qui me fait sourire. Elle fait alors le tour et s’installe à coté de moi en faisant virevolter les jupons de sa robe qui était assez particulière je dois dire. Elle me remercie d’être venue et je lui adresse un sourire tout en ne cessant de l’admirer. Beaucoup de choses à nous dire je sais pas vraiment, beaucoup de chose à faire pourquoi pas. Je sors alors de mes pensées en attrapant la carte et en la plaçant sous mes yeux pour me faire oublier ces pensées étranges. Je suis alors déboussolée et je ne sais pas quoi faire. Les mots ne sortent pas tout de suite.

- « Heum… » Je fixe la carte sans savoir quoi dire… je pousse alors celle-ci vers Lorelei en relevant les yeux vers les siens. « tu prends quelque chose ? … Tu as quelque chose à me faire goûter peut être? Je te laisse choisir pour moi. »

Les gens passent et ne font pas vraiment attention à ce qu’il se passe ici. Pour moi, la tenue de Lorelei est très étrange et sort complètement de l’ordinaire… chez moi on ne porte pas de robes comme celle-ci. En réalité, je n’ai jamais mis de robe, des jupes oui, des tas… mais une robe… jamais… Je pense qu’il faut avant tout une occasion pour pouvoir en mettre une et je n’ai pas vraiment eut cette chance… quoi que si je m’étais rendue aux funérailles de ma mère j’aurais peut être pu en mettre une. Argh… arrête de penser à ça et profite du moment. J’ôte mon regard des passants et me replonge dans le regard de Lorelei.

- « Je ne m’attendais pas du tout à cela. »

Je fais allusion au fait qu’elle m’invite à la rejoindre dans ce bar, uniquement nous deux. Pour discuter, faire connaissance. D’habitude, lorsque je me rend dans un bar c’est avec un homme ou bien non… avec un homme uniquement là c’est différent.

Cela avait été très bref mais je ne pouvais pas m'empêcher de sourire, à la limite même de l'éclat de rire. Oh non je ne me moquais pas d'elle du tout, là n'était pas la raison de tout cela. Mais je pouvais percevoir en elle une sorte de malaise, comme si elle avait bien du mal à se sentir bien. Et ce qui m'amusait véritablement, c'était que dès le début c'était le jeu que je voulais jouer, sinon quoi j'aurais choisi un bar au hasard parmi la liste gigantesque dans l'annuaire, et je n'aurais jamais commandé une robe typiquement bavaroise pour l'occasion. Bien sûr il ne faut pas non plus chercher là une grande occasion, mais c'était pour rester dans le ton, la sirène mythique appelée Lorelei, quoi de plus allemand après tout ? Et puis, ainsi ça ne jurait pas avec les tenues des serveurs et serveuses du bar, j'aurais peut-être même pu me faire passer pour l'une d'elles s'il n'y avait pas eu ce petit signe distinctif, à savoir cette gourmette étrange dont l'origine ne me rappelle rien.
Lorsque Kaleigh me tendit la carte, je la pris délicatement et remarquai avec plus d'enthousiasme encore que la carte même avait été rédigée en allemand, malgré l'usage pour certains mots de leur forme latinisée. Et ce n'est toutefois pas évident non plus car il est des mots qui n'existent tout de même pas en forme latine. Cette fois-ci, je ne pus réprimer un petit rire doux car je la voyais totalement perdue dans un monde différent à l'intérieur même de celui qu'elle connait sans doute. Il est dit qu'il n'est pas drôle de se moquer des malheurs des autres, mais là, avouons-le, c'était trop tentant. En parcourant plus profondément la carte, je fus toute de même frappée de voir que pour un bar aux États-Unis, ils ne proposaient presque exclusivement que des alcools allemands, et vu le nom du bar, des breuvages de l'époque berlinoise ancienne. Ce qui signifiait donc, que je ne les connaissais pas non plus… Oui car j'avais choisi le bar pour son nom et l'allure de son personnel, mais je n'avais pas encore pu catégoriser dans les endroits agréables ou hostiles.
Je reposai la carte sans avoir rien choisi et je regardai Kaleigh dans les yeux, je ne savais pas quelle expression montrer réellement, alors je suis sûre qu'elle a perçu la réflexion au fond de mes pupilles. J'esquissai un sourire en coin teinté d'une gêne apparente, et je lui répondis : „Eh bien devine quoi ! Je vais te demander de me donner tout de suite un nombre entre un et douze, le premier qui te vient à l'esprit !“ J'attendis patiemment qu'elle me sorte ce numéro et poursuivis : „Très bien, comme je ne suis pas plus avancée que toi sur la consistance des boissons, on va prendre le numéro que tu as donné.“ Je claquai des doigts et mis à l'épreuve un des serveurs en lui commandant les deux boissons en allemand. Pas de chance, c'était un natif qui parlait couramment la langue. Il allait revenir un peu plus tard, une question de préparation avait-il dit, et pour patienter je repris la conversation : „Alors, on se sent perdue au milieu de ce petit monde allemand ? Je dois admettre que je ne savais pas du tout que le personnel parlait l'allemand, ou en tous cas pas aussi correctement que leurs grands-parents et au-dessus encore. Mais ne t'en fais pas, si tu as peur, je n'hésiterais pas à te tenir par la main, hahaha!“

J'étais peut-être allée un peu fort là avec elle, j'espérais tout de même qu'elle n'interprète pas mes paroles comme une insulte en la considérant comme une enfant. D'un autre côté, j'en profitais aussi parce que rares étaient les fois où je pouvais prétendre avoir le dessus sur une confrériste, car bien que je ne me sois jamais battue contre l'une d'elle, j'avais bien noté leur supériorité au combat contre ces X-Men, ou contre d'autres personnes nuisibles. Ceci dit, nous étions là pour faire plus ample connaissance, ce n'était pas le moment de songer à laquelle des deux triompherait d'un duel, bien que l'on puisse s'imaginer, en ayant un esprit vraiment très large, que le résultat de ce duel déterminerait laquelle est la plus forte mais enfin bon. J'allai donc commencer à aborder le sujet : „Bon, si on discutait de nous maintenant ? Nous sommes ici pour apprendre à nous connaître, non ? Donc pour dissiper tous les doutes, oui je suis une authentique allemande, et ça doit faire un peu plus d'un an que je suis arrivée, j'ai du mal à me rappeler le jour exact. Et euh… en fait, je ne sais jamais quoi dire sur ce genre de sujet, c'est tellement vague et parfois si souvent indisposée, je suis un peu embarrassée quand même.“ Ce n'était pas un jeu cette fois, je l'étais vraiment parce que nous aurions pu nous demander ce qui nous avait fait rejoindre la confrérie, mais tous ces gens autour de nous n'avaient pas à le savoir, d'autant plus que je n'avais jamais croisé une seule de ces têtes dans les couloirs. „Je vais essayer alors, tu m'arrêtes si je pars dans trop de directions hein ? Ah oui, déjà, je suis venue aux États-Unis pour… enfin j'étais venue pour étudier l'anglais, puisque je me passionne pour les langues étrangères, européennes pour le moment ceci dit. Mais plus exactement, ici aux States plutôt qu'en Angleterre parce que je veux connaître mon père, n'ayant jamais eu l'occasion de ne le connaître autrement que par des lettres dissimulées par ma mère,“ J'arrêtai là la conversation parce que le serveur était revenu, et alors que j'allai reprendre, je la voyais qui avait déjà commencé à répondre…

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Lorelei ne semble pas savoir quoi choisir non plus étant donné qu’elle me demande de lui proposer un nombre en un et douze. Je la regarde avec un œil interrogateur mais elle ne laisse rien percevoir. Je choisi alors le trois, pourquoi le trois? la trinité? non je n’en ai aucune idée. C’est le premier qui me vient à l’esprit. Elle commande alors les deux boissons dont je ne comprend même pas l’intitulé . Je me contente de suivre le serveur du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’intérieur. Ensuite, j’ai droit à une petite remarque de Lorelei que je ne prend pas en compte. Il est vrai que je ne pète pas un mot d’allemand mais la situation aurait pu être inversée et Lorelei aurait pu se retrouver dans un bar mexicain… ça existe ça ? Aucune idée, imaginons…

Elle me parle alors un peu plus d’elle, de sa venue ici et du pourquoi… je l’écoute attentivement jusqu’à ce qu’elle parle de son père. Ce mot a tendance à me mettre mal comme si quelqu’un me transperçait là poitrine. Je jette un œil au verre que le serveur vient d’apporter et interroge Lorelei du regard en l’interrogeant pour la reprendre là ou elle s’était arrêtée.

- « Cela doit nous faire un point en commun, mon père était ici au states et ne l’ayant jamais connu, j’ai quand même fini par mettre la main dessus. »

Je me rend alors compte qu’il ne vaut peut être mieux pas aborder le sujet qui jusqu’à maintenant n’avait pas été partagé avec quiconque. Il faut dire aussi, que ce n'est pas le genre de vécu qu'on partage avec son entourage. Choses peut être qu'il vaut mieux emmener avec soi jusque dans sa propre tombe. Il faudrait d'ailleurs que j'aille me faire tatouer quelque chose qui marquera ce que j'ai fais car toutes les choses que j'ai vécue, toutes les choses marquantes que j'ai faites, qu'elles soient bonnes ou mauvaises sont encrées sur ma peau. Je tapote le verre du bouts des doigts et adresse un sourire à Lorelei.

- « Excuse moi, continue, je ne voulais pas t’interrompre. »

Il y a toujours cette foule de monde qui passe devant la terrasse avec des sacs pleins les mains. Des couples qui s’embrassent et d’autres qui jettent un œil à notre table. C’est un peu embarrassant car j’ai toujours peur qu’on me reconnaisse. Cela doit paraître idiot mais imaginez, quelqu’un chargé de me ramener au Mexique pour réparer les dégâts occasionné il y a de cela quelques années… et je peux vous dire qu’au Mexique on ne rigole pas. Puis il doit y avoir le fait que je n’ai toujours pas de papiers d’identité sur moi et que s’il s’avère que je me fasse arrêter pour dieu sait qu’elle raison, je risque de finir enfermée entre quatre mur et réexpédiée. J’ai alors un rire nerveux qui reste tout de même silencieux à cette simple idée. J’attrape alors le verre et attend que Lorelei attrape le sien.

Lorsque le serveur déposa les verres, il était difficile de ne pas remarquer la taille des verres par rapport aux bars français. L'explication devait en être simple, cela devait s'acclimater avec la population pour ainsi dire… bien en forme. Je pris le verre en écoutant les paroles de Kaleigh, je sentais tout de même quelque chose d'étrange, elle n'avait pas l'air de parler de son père et des retrouvailles comme d'un jour béni. Chacun ses problèmes après tout, je n'allais pas la forcer à parler de ça, surtout devant tout le monde. Je saisis le verre et fit tourner son contenu à l'intérieur, un peu à la manière des œnologues bien que je n'aie absolument aucune connaissance en la matière. Je pouvais seulement constater que le liquide peinait à se tourner sur lui-même, comme de l'huile ou encore de la vodka bien gelée. Je bus finalement une gorgée et je dus avoir un rictus étrange tellement je ne m'attendais pas à un goût aussi étrange. Ce n'était pas mauvais, mais les papilles n'étaient nettement pas habituées à cela. Bof tant pis, j'allais juste mettre un peu plus de temps à boire ce breuvage, en espérant que Kaleigh ne déteste pas non plus…
Finalement je trinquai avec elle, c'était malpoli de boire sans trinquer… enfin si on admet qu'il faille suivre le code conventionnel de la société, ce qui n'était pas réellement mon cas vu mes antécédents. J'allais reprendre le fil de la conversation quand, en me décalant légèrement sur le côté, j'aperçus quelqu'un arriver derrière Kaleigh, grand sourire aux lèvres. Je souris également, car je savais qui c'était, enfin plus ou moins. Seulement, mon sourire disparut lorsque je vis qu'il n'était pas venu seul mais en compagnie d'un autre. Mon sang ne fit qu'un tour, après la satisfaction vient la déception. J'avais pourtant précisé que je ne voulais pas de nuisible supplémentaire… enfin pas dans ces termes mais ça revenait au même au final. Et le monde sait à quel point je n'aime pas être contrariée, je le fais déjà suffisamment toute seule comme ça. Exaspérée, j'émis un long soupir qu'elle ne saurait comprendre, ne me connaissant pas le moins du monde. Il allait sans doute falloir changer quelque peu les projets, ou les repousser, ou je ne sais quoi encore.

Je regardai Kaleigh en les voyant s'approcher, et je lui dis discrètement : „Tu voulais me connaître ? Tu vas en avoir l'occasion d'ici peu. Mais en attendant, tu ne poses pas de questions sur ça, d'accord ?“ Je lui souris pour la contraindre plus ou moins de ne pas répliquer tandis que les deux autres types s'installaient à côté de nous, rigolant entre eux dans un jargon que je peinais à comprendre. Ils étaient vraiment horribles… enfin des hommes quoi, fallait pas non plus en demander de trop. Je fis semblant d'être contente en les entendant me parler, avec leurs allusions à deux balles, mais je réalisai qu'en fait, j'étais réellement enthousiaste de les savoir ici. Ils pouvaient se montrer pratiques… parfois. Je leur lançai alors : „J'ai emmené une copine, j'espère que ça ne vous ne dérange pas.“ Non bien sûr que non ça n'allait pas les déranger, il en fallait plus que ça, naturellement. En vrais faux gentlemen, ils nous proposèrent quelque chose à boire, même si nos verres n'étaient qu'à moitié vide – pour ma part en tous cas – mais j'acquiesçai. Ils allèrent directement au comptoir à l'intérieur, sur le signe que je leur fis de la main, et j'en profitai pour reprendre la discussion avec Kaleigh, presque comme si de rien n'était : „S'ils sont là c'est normal, mais fais juste semblant de savoir pourquoi toi tu es là, alors que tu n'en sais rien. Je te promets wu'on va s'amuser comme des folles !“

Ils finirent par revenir avec les boissons, au hasard puisque de toute manière je ne les connaissais pas. Je les sentais terriblement impatients, ce qui était tout naturel étant donné la raison de leur présence et la présence supplémentaire de Kaleigh, cela ne pouvait que rallumer de plus belle les ardeurs. Mais ils allaient devoir attendre un peu, je n'étais pas spécialement pressée et ils étaient arrivés un peu plus tôt que prévu. Ce que je m'empressai de leur faire remarquer : „J'espère que vous avez prévu de quoi tenir longtemps, vous aurez ce que vous êtes venus chercher, mais cela ne se fera pas en claquant des doigts, mon amie et moi-même sommes très disposées à ne pas vous laisser gagner au petits jeux. N'est-ce pas Esmée ?“ Je lui tapai légèrement dans le pied en même temps pour lui signaler que c'était d'elle dont je parlais. Ce n'était pas tant le fait que je doutais sérieusement qu'elle ne comprenne pas, mais plutôt pour éviter le moindre mal-entendu, je ne devais en aucun perdre un minimum de crédibilité, c'était presque vital.

Spoiler:

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Le verre que l’on m’a apporté me paraît être emplit d’un liquide inconnu… je regarde la tête de Lorelei qui trempe ses lèvres afin de goûter celui-ci et semble assez surprise du goût de celui-ci. Je regarde mon verre avec un air interrogateur, rapproche le verre de mes narines quand Lorelei trinque enfin avec moi. J’avale alors une gorgée de cet alcool qui me paraissait plus être de l’éther qu’autre chose mais je n’en dis rien. Je remarque alors que Lorelei sourit à quelqu’un se trouvant derrière moi. Je me retourne à environ 45° et remarque deux hommes s’approcher… Je suis alors déçue, réalisant que je ne passerais pas ce moment seule avec elle. Lorelei me murmure quelque chose à l’oreille avant que ces deux inconnus ne s’installe avec nous mais je ne comprend pas vraiment ce qu’elle me dit.

Je ne comprend pas pourquoi Lorelei les informe qu’elle a emmenée une amie avec elle… je ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe ici… je suis alors complètement perdue et prend une seconde gorgée de se désinfectant. Les deux gars proposent alors de nous payer à boire, franchement j’ai déjà assez avec le mien mais Lorelei acquiesce et les deux idiots s’en vont vers le bar afin de nous dégoter quelque chose de bien fort. Lorelei me murmure encore quelque chose, elle me demande de jouer le jeu… je ne comprend toujours pas et tout me semble flou.

Les deux hommes reviennent et s’installent, Lorelei leur annonce qu’ils n’auront pas ce qu’ils sont venu chercher aussi facilement là, je me pose pas mal de question surtout lorsqu’elle me donne un vilain coup de pied en m’appelant Esmée… J’esquisse un léger sourire très faux je dois l’avouer, je ne suis pas bonne comédienne et me retourne vers ces deux imbéciles. Peut être est elle attirée par l’un de ces deux hommes… peu importe, je n’avais pas en tête lorsque je suis venue ici, de passer ce moment à quatre… m’enfin maintenant qu’ils sont là, je ne sais plus trop quoi dire. Je m’adresse à eux en me présentant bien que Lorelei venait en quelque sorte de me « présenter » je joue alors le jeu et me présente sous le nom d’Esmée.

Je termine mon verre d’une traite ce qui me brûle totalement la gorge. J’attrape alors l’autre verre en le levant dans la direction des deux gars et les remercie avant de boire une gorgée sans trinquer avec eux. Je remarque que l’un d’eux ne quitte pas Lorelei des yeux et ne cesse de la dévisager. Je m’énerve un peu, ne sachant pas si je suis jalouse ou si c’est tout simplement leur présence qui m’agace. Je tape alors assez fort du bout de mes doigts sur la table. Ils se parlent entre eux, rigolent, disent pas mal de connerie et finissent par se lever, là, l’un d’eux attrape ma chaise et nous demande de les accompagner et d’aller ailleurs. Je n’ai même pas terminé mon verre qu’ils veulent déjà changer d’endroit. Je commence alors à comprendre ce plan foireux mais ne comprend pas pourquoi Lorelei m’a entrainé là dedans… surtout que ce ne sont pas des « bombes » et qu’ils ont vraiment l’air idiots et « sales ». Je regarde vers Lorelei ne sachant si je dois me lever de ma chaise ou si je dois laisser poser mes fesses sur celle-ci. Je l’interroge du regard en évitant de croiser le regard de ces deux cons.

Je faisais toujours semblant d'être amusée par ce que me disait l'un des deux hommes à mon égard, qui semblait n'avoir plus d'yeux que pour moi, mais je ne doutais pas que ses yeux véritables ne me voyaient pas dans mon intégralité, ils regardaient surtout mes lèvres, peu importe desquelles ils s'agissait. Mais je ne pouvais m'empêcher de lancer des regards à Stream pour vérifier qu'elle ne se sente pas totalement dépassée par ces évènements mais aussi à l'autre, qui étrangement ne manifestait pas autant d'impatience que son acolyte. Et son regard ne laissait savoir s'il cherchait à voir les sous-vêtements que pouvait porter mon amie. Et c'était un problème d'autant plus grave, car s'il s'adaptait à la conversation de son ami lorsqu'ils étaient tous les deux, au contraire une fois seul il ne témoignait plus une seule fois d'envie. Ceci dit, je ne doutais pas un seul instant qu'il était au fond de lui plus impatient que son copain. Car après tout, ce sont les plus calmes qui explosent le plus fortement. Et à vrai dire, pour cette seule cause c'était celui-ci qui m'intéressait le plus, ne serait-ce que parce que le doute s'était emparé de moi… craignais-je de faire une erreur de jugement ?
Mais pour conserver les apparences, je me devais de conserver mon rôle, celui de séductrice, de tentatrice et d'aguicheuse, car il ne fallait surtout pas que ma couverture ne tombe, ce serait fort désagréable car j'avais nullement l'intention d'avoir à me défendre ici même dans le bar, le plus dur étant non pas de me débarrasser des deux abrutis ici présents, et des autres d'ailleurs, mais c'était plutôt d'épargner les femmes qui se trouvaient ici aussi également, je n'avais pas encore tout à fait appris à diriger avec précision les émanations de monoxyde de carbone, et je ne voulais pas mettre en danger les créatures se rapprochant le plus de Kaleigh et de moi-même. D'ailleurs, même si je ne la connaissais pas encore, je savais déjà que je ne voulais pas qu'elle tombe au sol par ma faute, je crois que j'aurais bien du mal à lever la main sur elle. Mais je ne voulais surtout pas avoir à courir, pas avec mon accoutrement actuel, car une longue robe c'est bien joli, mais fort peu pratique pour la fuite ou une poursuite.

Enfin, à ma plus grande stupéfaction le mystérieux nouveau et discret se leva le premier pour aller tirer la chaise de Kaleigh et lui proposer de quitter le bar pour aller quelque part ailleurs, se pourrait-il que je me sois fourvoyée ? Non c'est impossible, je n'ai pas le droit à l'erreur, je ne peux pas me tromper ! Mais je me levai aussitôt en me penchant intentionnellement fort en avant pour en faire ressortir de plus belle ma poitrine, mais sans paraître prêter attention à mon voisin, pour aller prendre le bras de mon amie qui semblait un peu trop déboussolée à mon goût, et nous nous apprêtions à quitter le bar, après avoir ordonné aux deux hommes de payer toutes les consommations. Puis pendant que les deux étaient partis payer la note, je soufflai à Kaleigh : „Écoute-moi bien très chère, je ne sais pas exactement où ils veulent nous emmener, mais j'ai dit que ce ne serait pas facile, non ? À aucun moment nous ne devons laisser croire qu'ils nous dominent, car tu as très certainement compris ce qu'ils veulent, or c'est nous qui décidons. C'est fait exprès, crois-moi, ce n'est que pour mieux te montrer comment je suis réellement. Alors fais semblant d'être intéressée, même si ce n'est pas vrai. De toute façon je ne les laisserai pas te faire de mal, ça je peux te le.... garantir !“

Lorsqu'ils revinrent, celui qui avait passé son temps à me reluquer m'attrapa le bras aussi, mais en aucun cas je ne lâchai celui de la jolie Kaleigh. Écoutant d'une oreille distraite les mots doux mais surtout crus qu'il me disais, je lui répondais seulement par des sourires ou en me mordant les lèvres délicatement, cherchant surtout à teindre mon regard d'une touche de désir, alors qu'intérieurement je pouvais être terriblement consternée et discutai même de la véracité des exploits dont il fait tant d'éloges. Tout ceci me paraissait bien un peu gros pour un seul type et je doutais d'ailleurs qu'il puisse prendre tant de positions successivement mais enfin bref. De l'oreille la plus attentive je mettais presque toute mon attention à l'intention de Kaleigh et de son chevalier… hum… car des deux c'était bien celui qui m'intriguait le plus car je ne savais pas vraiment ce qu'il faisait ici, vu qu'il n'avait pas l'air tellement de se plaire. Mais je ne devais pas faire d'écart de conduite, c'était un homme, et en tant que tel il ressemble à tous les autres, peu importe sa réelle orientation sexuelle d'ailleurs, mais ce qui était certain, c'est que si véritablement il n'aimait pas les femmes, il n'avait pas intérêt de salir mon amie ici présente, sinon quoi il allait perdre à jamais l'occasion de s'amuser de quelque manière que ce soit.

Spoiler:

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