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 Une rencontre brumeuse [KARL]

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Anton Griffith
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MessageSujet: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeMar 3 Mai 2011 - 19:29

Au coin d'une rue, près d'un container, un tas de chiffons inanimés. Non, un jeune homme, un adolescent même. Un adolescent crasseux, amaigri, épuisé. Cinq semaines à la rue avaient suffis à réduire Anton Griffith à l'état de pauvre et pitoyable clochard. On eût dit qu'il en avait toujours été un. Il était vêtu de loques et il arborait une barbe sale et épaisse. Son visage émacié et ses yeux caves le rendaient effrayant. Lorsqu'on plongeait dans ses yeux gris et cernés, on pouvait voir la vie qui brûlait encore en lui, mais c'était le dernier signe de vie qu'il manifestait. Même sa respiration n'était pas visible. Que faisait-il là, adossés à un mur noir de pollution et un sol couvert de déchets ? Lui-même ne le savait pas vraiment. On ne pouvait pas dire qu'il attendait réellement que quelque chose se passe. Quant on meurt de faim, on ne gaspille pas son énergie inutilement. C'était une leçon que le jeune homme avait pris très tôt.

C'était le troisième jours de sa désertion de l'Institut. Cette nuit-là, il était parvenu à chaparder quelques fruits. Pour les subtiliser, il était allé dans une grande surface et les avait pris et avait voulu partir ainsi. Malheureusement, son imprudence lui avait coûté très cher. Un agent de sécurité l'avait remarqué et avait voulu l'arrêter. S'il avait fait usage de ses pouvoirs, il aurait été fiché, incarcéré, arrêté, battu à mort par les forces de l'ordre. Eole en était conscient, il avait donc préféré fuir aussi vite qu'il l'avait pu, renversant plusieurs personnes au passage ainsi que l'agent de sécurité. La course poursuite l'avait épuisé. Mais ce n'était que le début. En effet, plus tard, alors qu'il s'était réfugié dans une ruelle, un autre vagabond s'était approché. Sans réfléchir, le jeune mutant avait tendu une pomme au pauvre erre. Ce dernier lui avait fait payer sa naïveté à coups de poings, contraignant Anton a utiliser ses pouvoirs. Le SDF paya son attaque de sa vie. Ne parvenant pas à doser la puissance de sa contre-attaque, le jeune maître de l'air fracassa la boîte crânienne de son agresseur, le tuant sur le coup. La faim, la fatigue, la course-poursuite et la bagarre avaient suffit à avoir raison de ses forces. Il ne s'était réveillé que quelques heures plus tard, dans le sang de son rival. Par chance, les fruits qu'il était parvenu à voler étaient toujours là.

Par la suite, il dut tuer d'autres clochards et autres malfrats, se servant de ses pouvoirs par commodité en s'efforçant d'abord d'être le plus efficace possible afin d'éviter toute perte d'énergie puis en prenant plus de risques. Il commençait à savoir où et quand il pouvait récupérer de quoi manger. Il parvenait à avoir un petit peu de nourriture presque chaque jour, les ponts et entrepôts du Bronx étant son terrain de chasse préféré. De plus, son estomac s'étant habitué à son jeûne constant n'avait plus besoin d'autant de nourriture pour sustenter qu'auparavant. Puis, il s'était rendu compte que la faim le rendait plus alerte, aussi il veillait toujours à s'alimenter suffisamment pour être en assez bonne forme en veillant à continuer à avoir faim.

Il profitait de la nuit pour s'exercer à la maîtrise de son pouvoir quand il était sûr de pouvoir manger assez pour pallier à l'effort physique, c'est-à-dire une à deux fois par semaine. Il n'essayait pas d'accroître sa puissance mais de mieux la contrôler. Il profitait de ses bagarres pour apprendre à modérer ses coups, mieux, de les affiner et de créer un style de combat utilisant sa manipulation de l'air. Des rumeurs commençaient à se propager. Plusieurs crèves-la-faim avaient été retrouvés morts et montraient toujours des blessures graves et particulièrement sanglantes. Certains avaient même la cage thoracique partiellement enfoncée. On parlait d'un tueur en série ou d'un mutant assassin. Mais bien sûr, il savait que cette situation ne pourrait pas durer longtemps. Il envisageait de s'insérer dans le marché noir et ensuite de tremper dans des affaires plus louches encore. Mais ce n'était que dans le but de vivre plus aisément et de pouvoir obtenir un appartement dans Mutant Town. Un autre de ses projets était d'adhérer à un groupe mutant tant qu'il ne s'agissait pas de l'Institut ou de la Confrérie.

Brusquement, sans que quiconque ait pu le prévoir, Anton se leva et s'enfonça dans les brumes de la nuit tombante. Il parcourut les ruelles sombres que la commune avait jugé inutile d'équiper de réverbères. A environ deux kilomètres, se trouvait un entrepôt plus ou moins abandonné qui lui servait à stocker les maigres réserves qu'il était parvenu à constituer. Quelques croûtons de pain rassis, un reste de pâté périmé qu'il avait trouvé dans une poubelle, une bouteille d'eau contenant de l'eau qu'il avait récupéré dans des toilettes publiques composait l'essentiel de ses réserves. Il y avait également une quantité impressionnante de journaux qu'il avait lus et dont ils se servaient désormais comme papier hygiénique ou bien comme couverture. Enfin, il y avait les restes de cagettes qu'il avait pris dans les cargaisons trouvées dans les entrepôts voisins et dont il se servait pour faire un peu de feu durant les nuits les plus rudes. Une brume épaisse apparaissait déjà, rampante et sournoise, s'insinuait dans les vêtements et les âmes. Anton haïssait le fog du Bronx. Il était nauséabond, lourd et malsain. Eole hâta le pas. Certes, il avait tout son temps, mais ce temps ne lui inspirait nulle confiance. Personne n'avait de raisons particulières de s'en prendre à lui, mais il ne pouvait s'empêcher de songer que n'importe qui pourrait lui tendre une embuscade ici, or il était parfaitement conscient que même des humains pouvaient le blesser grièvement voire même le tuer dans ces conditions. Sous des mèches de cheveux sales, ses yeux étaient à l'affût du moindre détail suspect. Dire qu'il était sur le qui-vive est un euphémisme. Mais n'était-ce pas une perte de temps de faire si attention simplement à cause d'un brouillard particulièrement épais dans la nuit ? Cinq semaines de cette vie avaient suffi à leur rendre plus paranoïaque et méfiant qu'un psychopathe. Finalement, il était devenu l'être ignoble que ses parents se seraient attendus à ce qu'il devienne s'ils avaient découvert sa mutation. C'était un assassin récidiviste, quelqu'un de paranoïaque, méfiant, arrogant et il s'exerçait au contrôle de ses pouvoirs sur ses victimes.

Cependant, sa méfiance fut justifiée cette fois-ci. En effet, il entendit un bruit pour le moins insolite; un étrange claquement réguliers comme si l'on tapait une mesure dans les environs. Ce n'était pas normal, le jeune mutant en était certain. Il s'arrêta immédiatement pour écouter. Ce n'était pas une mesure que l'on tapait, le son et la période étaient trop mécaniques pour cela. Il se fendit, jambes écartées bras horizontaux, d'un mouvement des poignets vers lui, il fit venir à lui au moyen de deux vents contraires le plus de brouillard possible malgré sa répugnance, puis joignit les jambes et les bras croisés sur son torse, il compacta l'air autour de lui. Ainsi, non seulement le brouillard le camouflait mais en plus l'air compacté jouait le double rôle de bouclier et maintenant la brume autour de lui. Il attendit, ne bougeant pas d'un pouce, l'oreille tendue. L'étrange cliquetis continuait, pire il semblait se rapprocher. De quoi pouvait-il bien s'agir ?
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Soul
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeJeu 5 Mai 2011 - 14:19

D’abord, il y eut ce brut, ce pas si régulier qu’il en devenait obsédant. On l’aurait cru réglé sur le rythme d’une horloge. Tac… tac… tac… tac… Il résonnait entre les grises bâtisses du Bronx, Tac… tac… tac… tac… Il était reprit en écho au fond des obscurs ruelles. Tac… tac… tac… tac… il s’approchait, il se précisait…

Puis, il y eut pire. Il y eut ce sifflement, cet air simple et joyeux. La voix inspirait la jeunesse mais le timbre était étrange, si peu naturel. L’étroitesse de la ruelle déformait-il le son ? L’écho renvoyé par le relief citadin était-il responsable de cette illusion ? Peu importait au fond. Dans la nuit, dans la brume, ce sifflement aussi joyeux qu’il puisse être avec quelque chose de diabolique, d’effroyable. Car en plus, il était reprit en boucle avec cette même régularité. Qui donc osait siffler en cette heure tardive et en ce lieu si mal fréquenté ? Qui, autrement qu’un malade, un fou, un inconscient ?

Le sifflement couvrit d’abord le pas. Tout come ce dernier, il s’approchait. Bientôt le pas, malgré l’air joyeux, redevint perceptible. Dans le silence nocturne, le sifflement avait parut plus fort qu’il ne l’était en réalité. Celui qui sifflait, celui qui marchait, était tout proche à présent. Ecore quelques secondes et il émergerait dans la rue où se terrait le maitre du vent. Encore quelques secondes et il passerait devant Eole.

Le voilà, c’était lui… cette petite silhouette qui se détachait dans le brouillard. Quelle taille faisait-il ? A peine plus d’un mètre. Un nain, un gringalet, un enfant, et c’était lui qui faisait su peur ? A mesure qu’il marchait, il sortait de l’ombre, sa silhouette se précisait. Ce fut d’abord ses habits qu’on put remarquer. Leurs couleurs si vives tranchaient avec le terne de l’endroit : un large short bleu azure, un t-shirt jaune canari, un chapeau vert pomme agrémenté d’une plume rouge écarlate. A ceci s’ajoutait de ravissant petit souliers bien cirés mais on les remarquait moins. Ensuite, après la vêture, ce fut le visage du curieux personnage qu’Anton put discerner. Et là, surprise ! L’enfant n’en était pas un. C’était bel un bien un animal qui se dressait là, du genre mignon tout droit sorti d’un dessin animé pour la jeunesse. Un petit museau terminé par une truffe ronde et noire, de grands yeux à la Disney d’un vert tendre, des oreilles en pointe passant au travers du chapeau dument adapté à pareille morphologie, une belle fourrure blanche et rousse, deux dents immaculées de rongeur. L’animal était un écureuil, un écureuil anthropomorphique. De l’arrière de son short sortait une magnifique queue en panache. Ses mains, tout aussi velues que le reste de son corps, tenaient un panier en osier empli d’objets emballés dans du papier aluminium.

Quel charment personnage ; on lui donnerait le bon dieu sans confession ! Et surtout, quelle tâche dans le paysage du Bronx ! Il n’y avait pas du tout sa place. Evidement, cet écureuil n’était pas vraiment réel. Ce n’était qu’un pantin mais admirablement réalisé. Le corps, bien articulé, était fait de bois. Le bois était recouvert de poils synthétiques. A ceci s’ajoutait les habits provenant d’un artisan avec qui Bachir s’était associé. Et évidement, pour donner vie au pantin, c’était Karl Hodgkin qui s’en chargeait. Chargé de son panier, le voilà partit vers une mystérieuse destination. Mais ce qui allait surtout intéresser Eole, c’était le contenu du dit panier. Alors que l’écureuil lui passait juste devant, une succulente odeur de gâteau vint lui chatouiller les narines. Karl ne l’avait pas vu. Il continuait son chemin en sifflotant toujours le même air joyeux.

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Anton Griffith
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeDim 8 Mai 2011 - 16:53

L'étrange cliquetis continuait, pire il semblait se rapprocher. De quoi pouvait-il bien s'agir ?

Un sifflotement vint déchirer le silence que seul ces pas trop réguliers pour être réels. C'était un air simple et enjoué. Il déclinait l'enfance malgré un timbre aussi mécanique que le rythme des pas. Ce n'était pas une voix humaine. Plus Anton l'entendait, plus il trouvait ce sifflement malsain et ignoble. Comme si une bouche perverse l'avait vomi sur lui. La brume et l'obscurité donnaient à cet air une dimension fantastique et irréel, comme s'il l'entendait à travers un voile ou d'un autre monde. Qu'est-ce qui pouvait produire ce son qui résonnait péniblement aux oreilles du jeune vagabond ? Oui, il était persuadé qu'il ne pouvait s'agir d'un être humain.

L'être abominable s'approchait encore et toujours, sans discontinuer de son rythme affreux et sans se départir de son sifflotement. Une peur irrationnelle s'emparait peu à peu du coeur d'Eole. Il sentait sa maîtrise de l'air diminuer peu à peu et son bouclier se durcir proportionnellement avec sa perte de contrôle. Il se força donc à reprendre son calme de peur de perdre totalement le contrôle sur ses pouvoirs. Ça n'était encore jamais arrivé, la première fois où ses pouvoirs étaient apparus exceptée, et il n'avait pas du tout envie de voir les dégâts qu'il pourrait causer. Il ne connaissait pas l'étendue de sa puissance et ne voulait pas prendre le risque d'être dangereux. Il y avait trop de pauvres gens innocents dans les parages. Il était déjà un meurtrier récidiviste, il ne voulait pas empirer son cas en ajoutant sur sa conscience le poids de la mort d'humains des plus innocents. Tuer des vagabonds était une chose, mais en un sens, c'était eux qui l'attaquaient et il les libérait de leur triste sort. Refusant de lâcher prise et de perdre le contrôle de ses émotions, le jeune maître de l'air finit par retrouver son calme. L'être approchait, il allait bien finir par voir de quoi il s'agissait.

En effet, mais il ne vit pas Anton. Son camouflage de brume avait au moins le mérite de fonctionner malgré son odeur poisseuse. C'était un petit être à peine plus grand qu'un enfant de trois ou quatre ans arborant une longue queue en panache. Sa queue mise à part, on aurait dit un enfant. Il portait un large short bleu clair, un T-shirt jaune d'oeuf ainsi qu'un petit chapeau d'où s'échappait deux oreilles pointues et touffues. Comble de l'étrangeté, son visage était celui d'un écureuil. Il possédait, une truffe, des dents de rongeur et la fourrure rousse et blanche du rongeur. Le seul élément de son visage qui ne rappelait pas l'écureuil était ses grands yeux verts, comme dans les dessins animés. Cet étrange créature était très étonnante. A sa vue, la moindre parcelle de peur qui résidait encore en le jeune mutant s'évanoui immédiatement. Il en paraissait immatériel tant il était déplacé dans ce décor austère et malfamé.

Enfin, une délicieuse senteur vint caresser le nez d'Anton, réveillant sa faim tordant douloureusement son estomac atrophié par ces semaines de famines. Il n'avait plus senti pareil effluve depuis bien longtemps. Toute méfiance s'évanouit instantanément chez le pauvre affamé et il suivit l'étrange écureuil humanoïde et son panier qui sentait si exquisement bon. Le sifflotement et le bruit mécanique que l'écureuil faisait lui paraissait même enchanteur désormais.
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Soul
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeLun 9 Mai 2011 - 13:30

De son pas si régulier, l’écureuil de bois poursuivit sa route à travers la brume. Eole suivait, appâté par l’exquise odeur se dégageant du panier. Une fois à droite, deux fois à gauche, puis tout droit… de rues en ruelles, le féérique animal paraissait suivre un trajet bien connu puisque jamais il ne marqua un temps d’arrêt, jamais son rythme si parfait ne se brisa. Etait-il possible qu’il soit familier du dédale qu’était le Bronx, lui, si petit, si mignon ? Son air obsèdent se poursuivait sans rémission, chassant le silence et, semblait-il, chassant aussi les truands et autres vagabonds. Excepté un chat battant en retraite de derrière une poubelle, personne ne se montra sur la route de l’irréel personnage. Etait-il bien avisé de lui suivre ? Où diable se rendait-il ? Il s’enfonçait toujours plus loin, toujours plus profondément dans les bas-fonds de New York.

Une minute passa… puis deux… puis dix… l’écureuil marchait toujours. Il n’allait pas vite. Ses jambes étaient courtes, aussi. Selon toutes vraisemblances, il n’avait pas discerné la présence du jeune homme. Mais voilà, aussi soudainement qu’il l’avait débuté, l’être étrange mit un terme à son sifflement. Aussitôt, le silence nocturne s’abattit. Et dans ce silence, dans cette étroite ruelle que constituait le présent décor, le pas du maitre du vent fut clairement discernable, même si ce ne fut que l’espace d’un instant. Il n’en fallut pas plus. L’écureuil fit halte. Alors, dans un léger grincement mécanique, il tourna sa tète à 180 degrés afin de regarder dans son dos. Chausse effroyable : son buste, quand à lui, n’avait pas pivoté lui. Jamais un squelette ordinaire n’aurait put permettre pareil mouvement. Karl, de son vert regard, fouilla la ruelle et ne discerna nulle âme qui vive. Il n’y avait que la brume, particulièrement épaisse.


-Qui est là ? demanda-t-il de cette voix faussement juvénile mais également devenu sévère.

Il attendit. Il était certain que ses oreilles ne l’avaient pas abusé. Il n’était pas seul dans cette ruelle.

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Anton Griffith
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeSam 14 Mai 2011 - 16:25

Combien de temps s'écoula avant que la voix étrangement enfantine de l'étrange être réveille Anton comme le claquement d'un fouet ? Une seconde, une minute, une heure, un jour ? En tout cas, il aurait été incapable de le dire. Il avait suivit le petit garçon à face d'écureuil sans réserve, se perdant littéralement dans le temps. En cet instant, il n'avait plus été qu'une bête affamée. Un vulgaire et inoffensif animal malmené par un monde qu'il ne comprenait pas.

-Qui est là ? avait claqué la voix de l'hybride.

Le vagabond qui contrôlait l'air sursauta en inspirant bruyamment comme s'il sortait de l'eau. Il mit un certain moment à reprendre ses esprits. Une fois que ce fut fait, deux mystères restaient : quelle heure était-il et où était-il ? Un seul moyen de se faire une idée ; disperser la brume qui était restée autour de lui. Il était sûr et certain de s'être déplacé mais ne savait pas dans quelle direction l'écureuil l'avait entraîné ni durant combien de temps. Cela dit, il n'était pas certain des intentions de l'animal, néanmoins, il avait vraiment l'air au moins aussi méfiant que lui. De plus, il avait en sa possession de la nourriture et même s'il tentait de l'attaquer, Anton doutait que l'animal soit de taille face à un mutant tel que lui ou alors il écouterait sa nature craintive d'écureuil et s'enfuirait immédiatement.

Le jeune mutant allait écarter les bras afin de disperser la brume quand il remarqua un détail. Un détail digne de films d'horreur. Seule la tête de l'écureuil était retournée. Le reste de son corps n'avait pas bougé d'un pouce. Quel était cet ignoble personnage ?! Était-il seulement vivant ? La confiance d’Éole se volatilisa comme si elle n'avait jamais existé. Cependant, il ne pouvait pas partir ainsi. La masse de brume qui le camouflait le suivrait ce qui ne manquerait pas de le trahir. Non, finalement, Anton préférait être à découvert mais avoir l'écureuil dans son champ de vision que d'être trop sommairement dissimulé et ne pas voir l'infâme créature. Il acheva l'esquisse de son mouvement et se libéra de la brume putride, améliorant ainsi sa propre visibilité et facilitant sa respiration. Il répondit d'une voix que le silence avait rendu rauque et d'un ton singulièrement calme malgré sa peur et sa méfiance :

- Moi, rien que moi.
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeDim 15 Mai 2011 - 12:05

Le pantin, de son regard figé, observa l’inconnu qui ne payait pas de mine. Sans doute ce dernier n’était-il qu’un vagabond, un clochard, l’un de ces laissés pour compte que collectionnait New York. En tout cas, c’était également un mutant, capable au moins de jouer avec la brume. Il n’avait pas l’air spécialement effrayé. Difficile de deviner ses intentions avec si peu de constatations. Karl était pressé mais pas suffisamment pour ne pas chercher à en savoir plu. Il n’éprouvait ni compassion, ni pitié, ni crainte… juste de la curiosité. Quelques longues secondes s’écoulèrent avant qu’il ne se décide à reprendre la parole. Sa bouche articulée pouvait donner l’illusion, dans la pénombre de la nuit, d’être réelle. Mais si on y regardait de plus près, si on y faisait plus attention, il était aisé de remarquer la langue en feutrine ainsi que l’absence de troue menant à la gorge.

-Juste toi… répéta Hodgkin d’un ton difficile à déchiffrer. Tu me suivais, tu te cachais. Pourquoi ? Est-ce mon apparence qui explique ton geste ? A moins que ce ne soit ce que je transporte ?

Ceci dit, Pinocchio remit sa tête en place, dans le bon sens. On entendit à cette occasion un léger grincement dut à la friction du bois contre le bois. Quand ce fut fait, le pantin en son intégralité pivota afin de faire face à Eole.

-Réponds, je veux savoir. Dis-moi, temps que tu y es, ce que tu penses de moi. Ton avis m’intéresse. Répond et peut-être que je serais gentil avec toi.

La voix était enfantine mais il devenait clair que le ton, lui, ne l’était pas. Hodgkin s’était, moins d’une heure auparavant, rendu à l’évidence : il n’arrivait pas à jouer le rôle incombant à son corps d’emprunt. Alors était-il vraiment lui-même ? Comment cet inconnu le percevait. Puisqu’il était interrompu dans son trajet, dans sa mission du moment, autant en profiter pour avancer un peu sur l’éternel chemin de la réflexion. Tant pis si, du coup, il montrait de façon évidente qu’il n’était pas du tout ordinaire, pas du tout humain. Interroger de la sorte un parfait inconnu ne devait pas être très courant.
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeLun 13 Juin 2011 - 17:51

L'étrange personnage criblait Anton de questions. Était-ce son apparence qui expliquait le fait que le maître des vents se soit dissimulé derrière un nuage de brume ? Ou bien était-ce qu'il transportait ?

Puis, il remit sa tête dans une position plus humaine et avenante dans un grincement sinistre et pivota pour faire face (avec tout son minuscule corps à mi-chemin entre l'enfant et l'animal) au mendiant qui lui faisait face. Il devint alors plus impérieux, se faisant menaçant. Il voulait connaître l'avis d’Éole sur sa personne. Il faisait comme si ce dernier ne pouvait rien faire contre lui, comme s'il avait le droit et le pouvoir de vie ou de mort sur lui.

Anton l'aimait de moins en moins. Il commençait à avoir envie de s'enfuir en courant. L'étrange écureuil qui lui faisait de plus en plus penser à un automate dans ses mimiques débordait de confiance en soit, mais il n'arrivait pas à déterminer si cette arrogance était justifiée ou pas. Ce qui était sûr, c'était que le personnage était empreint d'une noirceur d'esprit impénétrable. Décidant de jouer la carte de la prudence, il répondit aussi calmement que possible.

-C'est l'odeur de ce que tu transportes qui m'a fait te suivre et la méfiance qui m'a conduit à me cacher. Pour ce qui est de ce que je pense de toi, je n'ai pas encore d'avis sur le sujet. Je ne juge pas sans connaître. Je ne peux donc que parler de ton apparence et de l'impression que tu me donnes. Tu as l'air dangereux sous tes airs d'innocente poupée. Tu donnes l'impression de te sentir suffisamment au-dessus des autres pour pouvoir tuer sans l'ombre d'un remord. Ton arrogance et ton impertinence font froid dans le dos à cause de ton apparence.

[HJ:Désolé du temps et de la nullité de réponse T.T[HJ]
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeSam 18 Juin 2011 - 8:14

Incroyable ! Le mutant émergé de la brume répondait. Pinocchio aurait presque parié qu’il en serait autrement. Les questions bizarres, surtout quand elles étaient posées au beau milieu d’un lieu inquiétant, avaient tendance à provoquer la méfiance. Y répondre était souvent assimilé à un risque. Mais puisque ce mutant répondait, Karl n’allait pas se priver de poursuivre la discussion.

-Impertinence, arrogance ? Que de mots étranges dans la bouche d’un clochard. Votre dialecte ne correspond pas à votre paraitre. Mais je m’avance peut-être trop. Sachez que j’ai peine à adhérer à vos propos. Il n’y a nul besoin d’être au-dessus des autres pour tuer sans remord. D’ailleurs, je ne suis au-dessus de personne. Ce serait établir une gradation de valeurs, ce serait supposer qu’il y a un « bas » et qu’il y a un « haut ». Pour moi, c’est aussi stupide que d’affirmer que le « bien » ou le « mal » existent réellement. Je concède toutefois être… différent de vous et de vos semblables.

Pinocchio marqua une brève pause. Il éleva le panier emplie de bonnes choses comme pour le tendre, comme pour narguer. Il s’exprimait avec neutralité mais n’en paraissait pas moins insultant.

-Vous avez faim ? C’est un luxe. J’ai oublié ce que c’était d’avoir faim. Pour moi, ce n’est plus qu’un mot. Expliquez-moi ce qu’on ressent quand on a faim. Et quand on mange, est-ce agréable ?
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeDim 3 Juil 2011 - 17:27

Anton pensait qu'il était moins risqué de répondre aux questions de l'étrange mutant mais à en juger par la surprise qui se peignait sur son visage, il ne voyait pas les choses de la même façon. S'il avait été à sa place, aurait-il choisi de prendre ses jambes à son cou ? D'un autre côté, il semblait plutôt satisfait de l'inconscience d'Anton et répondit :
-Impertinence, arrogance ? Que de mots étranges dans la bouche d’un clochard. Votre dialecte ne correspond pas à votre paraître. Mais je m’avance peut-être trop. Sachez que j’ai peine à adhérer à vos propos. Il n’y a nul besoin d’être au-dessus des autres pour tuer sans remord. D’ailleurs, je ne suis au-dessus de personne. Ce serait établir une gradation de valeurs, ce serait supposer qu’il y a un « bas » et qu’il y a un « haut ». Pour moi, c’est aussi stupide que d’affirmer que le « bien » ou le « mal » existent réellement. Je concède toutefois être… différent de vous et de vos semblables.

Il n'avait peut-être pas tort. En parlant, Éole avait oublié sa triste condition et s'était exprimé comme s'il avait encore droit à une considération quelconque. Il n'appartenait plus à une société quelle qu'elle soit et n'avait donc de ce fait plus droit au minimum de respect, même en tant qu'être humain. Non, il n'était pas un être humain, c'est vrai, mais comme sa mutation n'était pas visible, il ,'avait été traité comme tel que très rarement. En fait, les seuls fois où il avait été ainsi pointé du doigt, c'était quand il s'était découvert en faisant usage de ses pouvoirs imprudemment. Cela dit, malgré sa condition de crève la faim, il ne pouvait s'empêcher de se sentir à l'égal de toute autre personne, mutante ou humaine.

Bien sûr, l'étrange mutant avait raison ; il n'y a pas besoin d'être supérieur aux autres pour tuer sans remords. Cependant, Anton ne comprenait pas vraiment la notion d'absence de « bas » et de « haut » d'autant plus qu'il venait juste de dire qu'il n'avait pas à parler d'impertinence et d'arrogance à cause de son arrogance. Ne faisait-il pas là un rapport de supériorité ?

Il affirmait également que c'était aussi futile que de dire que le bien et le mal existaient réellement. Cependant il avouait être différent du jeune maître de l'air et de ses semblables. Mais de quels semblables parlait-il ? Après avoir vu le jeune homme écarter la brume, il devait se douter qu'il s'agissait d'un mutant et lui-même n'était manifestement pas un être humain. Qu'était-il s'il n'était ni un humain, ni un Homo Superior ? Était-ce le sens que l'on donnait aux mots « bien » et « mal » qu'il reprochait ? Toutes ces questions s'exprimèrent par une seule et unique question qui franchit les lèvres d'Anton presque malgré lui :
-Qu'êtes vous ?

Dans le même temps, l'être tendit le panier, emplissant l'air de la senteur douceâtre de la nourriture. C'était une torture pour le jeune maître de l'air. Son ventre criait famine, si bien qu'il perdait toute concentration lorsque l'odeur alléchante de la nourriture et replongeait dans cette dangereuse et douloureuse somnolence. Sur un ton horriblement condescendant, le monstre dit :
-Vous avez faim ? C’est un luxe. J’ai oublié ce que c’était d’avoir faim. Pour moi, ce n’est plus qu’un mot. Expliquez-moi ce qu’on ressent quand on a faim. Et quand on mange, est-ce agréable ?

Immédiatement, Anton se mit en colère. De quel droit se permettait-il de le traiter de la sorte ? La voix tremblant de rage, le vagabond s'exclama :
-Je meurs à petit feu. J'ai l'impression que mon ventre se dévore de l'intérieur, tout le temps ! Je suis toujours fatigué. J'ai si faim que j'en ai parfois la nausée. Et le pire, c'est quand je mange. Le fait de me nourrir ou juste de mâcher me donne encore plus faim, me torture parce que je ne peux pas me sustenter.


Dernière édition par Anton Griffith le Lun 11 Juil 2011 - 19:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeMer 6 Juil 2011 - 12:41

Pinocchio eut un rire, grinçant, presque méchant. Se moquait-il, s’amusait-il ? Difficile de le savoir mais il était clair que la compassion n’était pas son fort. Machiavélique, il secoua le panier afin d’en répendre d’avantage les senteurs. Il en devenait terrifiant de vilénie.

-Mourir à petit feu est un luxe également, reprit-il, glacial. Si vous pouvez mourir, c’est que vous vivez. Ce n’est pas le cas de tout le monde, vous savez. Je vous envie, oui vous, si misérable. Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez. Vous ne voyez que ce qui vous manque. C’est le propre des humains et des mutants. Tous pareil, tous aveugle. Je vous envie mais je vous trouve si peu débrouillard. Il ne tient qu’à vous de ne plus avoir faim. Aller chercher la viande là où il y en a. Vous n’êtes pas seul en ces rues isolées. Trouvez un autre clochard, mangez-le. Le cannibalisme n’est prohibé que par la morale, la morale du’une société qui vous a rejeté. Quand on a un problème, on le règle au lieu de se lamenter.

Karl marqua une petite pause avant de reprendre, sur le même ton hostile.

-Vous voulez savoir qui je suis ? Et bien quelqu’un qui ne dort pas, qui ne mange pas, qui ne vit pas ; quelqu’un qui regarde ce monde et qui ne le comprend pas ; quelqu’un qui se demande qui il est vraiment et qui sont les autres. Qui suis-je ? Des années que j’y réfléchis et je ne sais toujours pas.

Tout en parlant, Hodgkin avait cessé de secouer le panier. Il se tourna, dos à Eole, sur le point de partir. Il avait assez discuté, il devait à présent rejoindre là où il devant se rendre. Avant de se remettre à marcher, il ajouta :

-Ce gâteau n’est pas pour vous. Me suivre ne réglera pas votre problème. Sur ce, je vous salue.

Et il commença à s’éloigner…
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MessageSujet: Re: Une rencontre brumeuse [KARL]   Une rencontre brumeuse [KARL] Icon_minitimeLun 11 Juil 2011 - 19:22

La marionnette, dans un rire aigre, persistait dans la torture du pauvre tas de chiffons qui lui faisait face, poings serrés, emplissant l'air empuantis par le fog new-yorkais de la saveur de cette exquise et vitale drogue qu'est la nourriture. La pitié ? Ce mot devait sonner singulièrement creux pour lui. Pourquoi tant de méchanceté ? Que pouvait bien justifier sa cruauté ? Glacial, méprisant et hostile, il cracha:
-Mourir à petit feu est un luxe également. Si vous pouvez mourir, c’est que vous vivez. Ce n’est pas le cas de tout le monde, vous savez. Je vous envie, oui vous, si misérable. Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez. Vous ne voyez que ce qui vous manque. C’est le propre des humains et des mutants. Tous pareil, tous aveugle. Je vous envie mais je vous trouve si peu débrouillard. Il ne tient qu’à vous de ne plus avoir faim. Aller chercher la viande là où il y en a. Vous n’êtes pas seul en ces rues isolées. Trouvez un autre clochard, mangez-le. Le cannibalisme n’est prohibé que par la morale, la morale du’une société qui vous a rejeté. Quand on a un problème, on le règle au lieu de se lamenter.

Instantanément et malgré le ton de l'écureuil articulé, la fureur du jeune mutant retomba, fut remplacée par de la pitié. Il ne savait pas ce qui accablait ce mutant, mais ce qu'il s'avait, c'était que pour qu'il l'envie, son sort devait être particulièrement triste. D'après ses propos, il semblait qu'il ne soit pas en vie. Pourtant, il était devant lui et lui parlait. Parlait-il de son corps ? Anton se souvenait d'une élève de l'Institut qui était capable de prendre le contrôle du corps des autres mais devait pour cela quitter son propre corps qui était alors comme mort. Le pantin avait-il subi une mutation similaire ? S'était-il lui perdu et avait donc vu son corps mourir alors que son esprit, lui, restait sur terre, lui permettant de ne vivre qu'au travers de vulgaires fétus de bois articulés ? Avant, que le jeune maître des vents ne s'exprime, le jaloux reprit de cette même voix pourvue d'animosité:
-Vous voulez savoir qui je suis ? Et bien quelqu’un qui ne dort pas, qui ne mange pas, qui ne vit pas ; quelqu’un qui regarde ce monde et qui ne le comprend pas ; quelqu’un qui se demande qui il est vraiment et qui sont les autres. Qui suis-je ? Des années que j’y réfléchis et je ne sais toujours pas.

Définissant son être de la sorte, il confirma la théorie du jeune homme. L'esprit n'était pas seulement extrêmement jaloux, il était également désespéré et la perte de son corps l'avait profondément blessé. Il n'était pas vivant, pourtant il n'était pas mort non plus. Il n'avait plus ni avenir, ni vie. Seul lui restait son esprit et son âme. Alors que le pantin tournait le dos, Anton rétorqua dans un souffle:
-Vous avez beaux être ce que vous êtes, vous êtes un mutant et vous ne disposez pas d'un esprit modifié par votre mutation. Si vous n'aviez pas l'esprit d'un humain ordinaire, vous ne souffririez pas autant de votre condition. On peut vous aider. Charles Xavier saura vous aider. Votre cas est trop spécial pour qu'il vous ignore comme il l'a fait pour moi.

-Ce gâteau n’est pas pour vous. Me suivre ne réglera pas votre problème. Sur ce, je vous salue.

Puis il partit, s'enfonça dans les ténèbres de l'obscurité tel l'ombre qu'il était. Le visage triste, Éole répartit dans un souffle:
-Bonne chance à toi aussi...

En essayant de rejoindre l'entrepôt dans lequel il avait élu domicile, Anton, exténué par ses émotions passées et sa marche, finit par sombrer dans l'oubli au coin d'une rue. Il devait se réveiller le lendemain matin aux son retentissant des cornes de brume des cargos déchargeant leurs précieuses cargaisons. A demi-conscient, il courut aussi vite que son épuisement le lui permettait jusqu'à sa cachette où il se nourrit et se reposer. Malgré le conseil de la marionnette, il ne se repaîtrait pas de la chaire d'autres mendiants, non pas par morale mais par hygiène. Il y avait trop de chances qu'il n'attrape une maladie en dévorant ainsi un de ses collègues de misère.


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