Entre les murs (Léo)

Maëlys se présenta à la porte de la prison avec Enora. Les deux jeunes filles venaient voir Vermine, et elle venait en plus rendre visite à son cher frère. Elle n'avait appris que dernièrement le drame, et était toujours sur le cul. Son frère et son amoureux, les deux personnes qu'elle aimait le plus, étaient en taule. Pour l'occasion elle s'était habillée assez simplement, jean et sweat à capuche.
Elles durent remplir d'assez longues et agaçantes formalités avant de pouvoir entrer. Maëlys remplit les papiers demandés avec une impatience mesurable. La secrétaire grimaça en voyant sa carte d'identité de la république française, il lui fallut remplir un papier supplémentaire. Ensuite de quoi, on laissa les jeunes filles dans une salle d'attente triste comme un funérarium. On vint rapidement chercher Enora, Neko eut comme un sentiment d'appréhension en voyant partir sa camarade. Elle avait l'impression que si elle restait seule ici on pourrait lui faire du mal. Pour elle, ce fut plus long. Il avait été convenu que les deux élèves venant voir Vermine et Maëlys seule vienne voir Léo, ce serait Enora qui visiterait l'enfant-rat la première pendant que Neko parlerait à son frère. Il s'écoula dix minutes avant qu'on vienne chercher la fille-chatte pour l'emmener dans une sorte de parloir. L'agent lui expliqua brièvement les règles. Elle apprit avec déception que l'échange se ferait par vidéoconférence, ainsi elle n'aurait même pas le loisir de toucher son grand frère. Elle l'avait à peine retrouvé et on le lui prenait déjà !
Neko confia à l'agent le paquet qu'elle avait amené afin qu'il soit transmis à Léo, puis quand il fut sorti s'assit sur le tabouret en face de l'écran.

Aujourd'hui, Léo n'avait pas quitté sa cellule. Il savait que Vermine avait réussi à obtenir un meilleur traitement grâce à un bon avocat. Mais comment diable avait-il réussi à en payer un ? Ce n'était sûrement pas la Confrérie qui le lui envoyait, mais alors... L'homme-lion était plongé dans une intense réflexion, allongé sur sa couchette. Il réfléchissait à sa situation, et surtout à ce qu'il pourrait faire pour s'évader, puisqu'il n'était pas décidé à moisir ici pour le restant de ses jours. D'autant plus qu'il n'avait pas encore eu le droit à un procès équitable, il n'était peut-être même pas prévu qu'il en ait un un jour, en bref ils pouvaient faire de lui ce qu'ils voulaient.
Lorsque la porte de la cellule s'ouvrit, il pensa d'abord qu'on le ramenait en interrogatoire. Le français se leva puis, avec un air résigné, se dirigea vers la porte.

-T'as de la visite ! lança le garde

De la visite ? C'était inattendu. Qui donc pouvait bien savoir qu'il était en taule ?

"Tous ceux qui te connaissent et qui ont regardé les infos, banane !" pensa-t-il

Il suivit les gardes sans faire de résistance. Il en avait marre de se prendre des décharges électriques, et de toutes façons s'il voulait un jour sortir d'ici il valait mieux amener les gardes à ne pas se méfier de lui chaque seconde. En plus, s'il partait vraiment pour voir enfin un visage amical dans ce monde de brutes, inutile de tout gâcher.
On l'amena jusqu'à une petite salle dont le seul mobilier se limitait à une chaise et un écran fixé au mur. Il s'assit sur la chaise conformément aux instructions, et on le laissa seul. Il attendit quelques minutes, puis l'écran s'alluma, révélant le visage de...

-MAËLYS ! Mais qu'est-ce que tu fous là ?!