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 Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]

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Icare
Elève X-Men Beta
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MessageSujet: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 12:57

[PV Oliver Wells]

[HJ: suite de Clique ici ]


Décidément quel raffinement! Ce stylo plume était sublime et Icare subjugué comme peut l'être un jeune de son âge inexpérimenté et délaissé habituellement contemplait cette merveille avec intérêt. Le mutant regretta sa maladresse concernant ses propositions artistiques peut-être trop hâtives également mais heureusement l'individu ne s'en formalisa pas. Heureux de cela le jeune homme discuta encore une heure avec cette personne si cultivée; il éprouvait un immense plaisir à le faire. Ace lorsqu'il était présent était adorable mais n'avait pas cette notion de l'art, il était plutôt terre à terre. Enfin compris, le garçon se sentait tout émoustillé. Ayant oublié ses griefs contre l'amour et son refus à ses penchants, il songeait de plus en plus à embrasser les lèvres du magnifique et mystérieux violoniste. Demain, tout se passerait merveilleusement bien comme ça aurait été le cas chez lui ce soir là, aucun doute. Enfin, il était quand même content de ne pas avoir cédé, montrant ainsi au violoniste sa "sagesse"; chose que l'homme semblait apprécier.

Après que son interlocuteur s'en fut; heureux comme un pape qui vient de convertir une population entière à sa religion, il remercia chaleureusement la serveuse qui vint reprendre les verres et la salua avec beaucoup de gentillesse et de joie. Repartant en marchant, son bonheur pas même entamé par le fait d'avoir dû remettre son long manteau sur ses épaules, le mutant s'en fut à l'institut. Le lendemain il se leva dès le matin pour se préparer même si il s'agissait de voir son beau soupirant supposé qu'une heure et pour jouer du violon seulement. Ayant accepté ses conditions de ne pas pouvoir apprendre de cet instrument avec lui, Icare espérait encore lui faire changer d'avis cependant, se disant qu'ils verraient bien avec le temps. Se déshabillant il prit une douche parfaite, profitant du fait que l'institut ait mis une chambre adaptée à sa morphologie et donc une très grande baignoire avec un jet de douche puissant. Chaque plume fut retournée, nettoyée avec du savon puis lissé avec un soin acharné, pareillement pour ses cheveux ou son visage.

Mystérieusement imberbe sur le menton, les dessous de bras, le torse et les jambes Icare se contenta de passer un baume de soin modeste sur son visage. C'était la première fois depuis bien longtemps qu'il faisait ainsi attention à sa personne et se regardait sans dégoût. Finalement les changements de cette scientifique sur son physique étaient plutôt à son avantage... Enfin, il en avait terriblement souffert mais maintenant il fallait passer à autre chose et composer avec. Se savoir peut-être dragué par un inconnu si raffiné après avoir obtenu les faveurs de Ace-qui restait un criminel recherché au demeurant malgré une certain classe qu'il avait aussi.- lui donnait un peut plus confiance en lui.

Prêt, le jeune homme enfila les mêmes vêtements que hier nettoyés, passés et repassés. Le patron lui avait fait cadeau de cette tenue assez belle pour le féliciter de sa réussite hier. Ce n'était pas non plus un smoking à 30 000 dollars mais la coupe était correcte et le mettait à son avantage. Après avoir coiffé ses cheveux blonds/blancs, il hésita longtemps sur le noeud papillon et la cravate mais finit par laisser tomber. Ainsi il restait à moitié entre le sérieux et le décontracté dans son beau costume gris et blanc. Un long manteau fut passé sur ses épaules et il se rendit à l'adresse prévue environ une demi heure avant pour ne pas faire attendre son bel inconnu, à pied pour se donner des couleurs au soleil et réfléchir aussi.

Voulait-il d'une relation? Maintenant? Déjà? Il faut dire que le violoniste tombait un peu trop tôt mais c'était comme dans un rêve. Icare se dit qu'il pouvait voir avec ce rendez vous et décider ensuite, surtout qu'il ne connaissait pas encore son vrai prénom. Oui voilà, cette heure pourrait l'aider à déterminer ce qui se passerait. Entrant dans le magasin de jouets, se sentant encore plus en sécurité en voyant que c'était bel et bien le cas-avec son bol habituel il s'attendait quelque part à trouver quelque chose de bizarre. Surtout après cette histoire de caméras de surveillance détestées mais non même pas, c'était bel et bien une boutique de jouets.-

Icare salua poliment le marchand dénommé Grim avec chaleur, gardant son manteau toutefois car ne connaissant pas sa réaction. A l'heure pile il posa des yeux impatients sur sa montre d'origine modeste mais jolie. Il avait tellement hâte d'entendre du violon et de revoir ce bel apollon qui l'avait malgré lui subjugué. Juste histoire de s'assurer que ce n'était pas un rêve. Tout allait si bien ces temps ci dans sa petite vie!

-Bonjour monsieur Grim? Je... J'espère ne pas vous déranger, je suis Icare et j'avais rendez-vous avec euh...

*ça fait quand même curieux de l'appeler par son pseudo, quoique je peux parler...*

-le violoniste... Justement pour qu'il me montre sa musique. Voilà, il m'a dit que ce ne serait pas un problème. J'espère vraiment que c'est le cas. Ravi de faire votre connaissance en tout cas et merci pour votre gentillesse. Votre ami a l'air si timide qu'il a refusé de rester dans la salle d'entrainement pour jouer. Curieux non?


Lança-t-il d'un ton joyeux, voulant couper le silence et répondre aux interrogations qui malgré lui restaient, trottinantes et lancinantes dans sa tête.

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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 17:47

-QUOI ?! Tu va faire ça dans MON magasin ?!

Grim était hors de lui. La colère hérissait son poil, le faisant presque doubler de volume. Le Violoniste, lassé par la réticence de son complice, rectifia sèchement.

-Dans ton entrepôt.
-C’est pareil ! Les flics vont me retomber dessus, cette fois c’est sûr !
-Pourquoi tant d’inquiétude ? Ne me connais-tu pas assez pour savoir que j’ai pris toutes les précautions nécessaires ? Tu m’es utile, je ne prendrais pas le risque de me priver de tes services pour si peu.
-Personne n’est infaillible !
-Certes, mais je te paye assez pour que tu obéisses sans me le rappeler sans cesse. Ais-je été clair !

L’homme au catogan avait hurlé cette dernière réplique. En guise de conclusion, son poing avait atterrit avec force sur la table, produisant un bruit mat. Ensuite, un court et pesant silence s’installa. Grim, la mine très réprobatrice, avait tout de même baissé le regard. Il soupira.

-Ok, ok, c’est toi le patron, mais tu ne viendras pas te plaindre si ça tourne au vinaigre…

Ce fut la phrase de trop. Le Violoniste se leva brutalement, rejetant sa chaise en arrière, la faisant même se renverser. D’un index tremblant de rage, il désigna la porte.

-HORS DE MA VUE AVANT QUE JE NE TE FASSE PAYER TON IMPERTINENCE, ANIMAL DE MALHEUR !!! vociféra-t-il.

Grim quitta la pièce en toute hâte. On le chassait de chez lui, quel comble ! Bon, il n’allait pas se formaliser pour si peu, d’autant plus qu’il devait à présent retourner dans son magasin. La traditionnelle pause de midi était terminée.


* * * * *

Icare pénétra bel et bien dans un magasin de jouets. Le commerce, comme annoncé, occupait une superficie réduite. Les étagèrent croulaient de fournitures diverses et variées. L’ordre laissait un peu à désirer mais cela devait être voulu. Le magasin était en effet baptisé « le bric-à-brac merveilleux ». Les poupées côtoyaient les jeux vidéo, les fusils de Paint-ball se mélangeaient aux jeux de construction, les casse-têtes embrassaient les déguisements… Ici, on devait un peu trouver de tout. L’ambiance se voulait chaleureuse. La petitesse du lieu et l’éclairage doré y participaient. Mais plus que tout, c’était sans doute la tête du vendeur qui donnait à l’endroit un caractère fort. Et pour cause : l’ange était en présence d’un authentique hybride chat. Grim, car il ne pouvait s’agir que de lui, mesurait à peine à un mètre vingt. Son corps bestial était recouvert d’une fourrure raillée grise et noir plus qu’épaisse. Il était de plus grassouillet ce qui, avec tout le reste, lui donnait une silhouette décidément très ronde, très mignonne, très peluche. Sa queue partait en panache, ses oreilles en pointe disparaissaient pratiquement sous son pelage. Ses yeux jaunes de félin auraient eux-aussi été ensevelis si le mutant n’avait pas porté un bandeau pour discipliner un minimum sa toison. Outre ce bandeau blanc, il portait un pantalon à pattes d’éléphant jaune d’œuf et un t-shirt blanc à manches courtes. Il restait pieds-nus mais vu la morphologie de ses pattes, on pouvait aisément comprendre le déconfort que devait lui procurer des chaussettes ou des chaussures. Bref, une seule conclusion s’imposait : Grim était craquant ! Aux yeux des enfants, il était la star. On lui aurait donné le bon dieu sans confession !

Lorsqu’Icare pénétra dans le « bric-à-brac merveilleux », Grim était occupé à satisfaire de jeunes et enthousiastes clients. Il exerçait son métier de bon cœur, c’était presque touchant à voir. Quand il eut terminé, quand l’ange vint à lui se présenter et expliquer la raison de sa présence, le petit félin l’accueillit avec jovialité.


-Ha, ça vous ? Tout le plaisir est pour moi ! Le Violoniste m’a dit beaucoup de bien sur vous. Il parait que votre voix est divine ! Alors c’est pour moi tout naturel de prêter mon entrepôt pour un simple petit concert de violon. En plus c’est un vrai événement ! Depuis le temps que j’essaye de convaincre le Violoniste de faire entendre sa musique ! Bravo ! Je vous tire mon chapeau, enfin mon bandeau !

Et il joignit le geste à la parole en retirant son bandeau. Immédiatement, ses poils tombèrent devant ses yeux. Le voilà bien ennuyé.

-Ha, c’est malin… fit-il en remettant son bandeau. Vous pouvez pas imaginer à quel point c’es horrible de porter une fourrure. Je devrais porter plainte contre mon gène X ! Il rigola. Enfin, je m’égare. Les caméras vous disiez ? Ha, oui, faut pas chercher. Je suppose que tous les artistes ont leur phobie. Lui, il ne veut pas être enregistré, un vrai malade j’vous, enfin de ce côté-là. Il fait un de ces chichi avec sa musique ! Ha, si vous arrivez à le décomplexer, je vous offre un coup à boire !

Grim sortit de derrière son comptoir. De sa paluche velue, il désigna une porte au fond de la boutique de jouet.

-Passez par là. Vous arriverez dans une cour intérieure. Continuez tout droit : l’entrepôt est là. Ha… Pour un peu, Grim allait dire adieux, mais il se reprit habillement. …ben j’ai plus qu’à vous souhaiter bonne audition. Moi je reste ici. Faut que je tienne mon commerce.

Le chat retourna derrière son comptoir. Icare, impatient comme il était, allait s’empresser de suivre les indications du petit félin. Bientôt, il se trouva devant une porte fermée mais dont s’échappait quelques notes de violon, douce, mélodieuse… comme un appel poétique, une invitation à entrer. La porte n’était pas verrouillée… l’ange n’avait plus qu’un geste à faire… un pas à faire…

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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 18:02

Un authentique chat se tenait devant lui. Comment Icare avait pu imaginer qu'il prenne mal sa propre mutation? Des gamins venait d'être servie avec une bonhommie qui faisait plaisir à voir. Rarement dans sa vie Icare avait senti son coeur aussi enthousiaste. Tout était si parfait! Comme prévu Grim était très aimable, il portait le même nom que les frères qui avaient écris des contes assez noirs et c'était sans doute la véritable définition de cet être mais Josh ne le savait pas. Amusé par le chat il le laissa tirer son bandeau et sursauta légèrement lorsque ce dernier vit sa fourrure s’ébouriffer. Icare très amusé eut un petit rire. Face à ce drôle de félin bipède comment se sentir gêné? Il était vraiment fantastique.

-Oh moi ce sont les plumes, alors je vous comprends. Je me demande ce qui est pire...

Fit-il joyeusement en se débarrassant de son manteau. Un des petits clients du chat potté version moderne mit son nez contre la vitrine et ouvrit de grands yeux; Icare le salua avant que celui-ci ne s'en aille vraiment, il se sentirait presque à l'aise malgré sa mutation.

-Divine... N'exagérons pas! Mais oui espérons que le miracle continue et qu'il se produise un jour. J'ai comme l'impression même sans l'avoir entendu qu'il joue du violon à merveille. Encore merci en tout cas.

Alors comme ça le violoniste avait parlé de lui à cet hybride qui paraissait avoir prit tous ces compliments au mot près et le prenait pour un vrai artiste? C'était tellement touchant. Icare souriait, ses yeux azur étaient illuminés d'une grande joie, car s'était envolée sa prudence ou ses inquiétudes. Il nageait en plein bonheur. Seulement l'ange avait oublier qu'il ne pouvait plus nager avec ses grandes ailes et que toucher l'eau était presque précipiter sa chute. Il s’était sortit une fois de ce liquide voir deux mais dans quel état?

-Merci-fit-il après s'être retourné vu que Grim avait hésité un moment.- j'y vais oui, et merci! Au fait j'ai pris ça pour argent comptant, le coup à boire je veux dire!

Sur ce, oubliant que les chats se délectaient des jolis oiseaux tombés du nid, le mutant se dirigea vers la cour, regardant les alentours, non pas par méfiance, juste comme ça pour s'imprégner des lieux et du bonheur qui l'attendait. Il repéra facilement l'entrepôt; quittant alors l'air libre, l'ange invité par de douces notes frappa doucement à la porte puis entra. L'obscurité tranchante avec la lumière du jour le fit un peu hésiter, n'était-il pas un enfant du ciel après tout? Cependant il pénétra à l'intérieur tout de même; sa timidité revenue mais sa volonté demeurant.

-Euh Bonjour... C'est Icare, me voilà à l'heure...

Pour le peu qu'il avait entendu, cet homme était un virtuose au violon mais cela ne surprenait guère Jay, vu la perfection de cet être; c'était le contraire qui aurait surprit Josh. Entrant totalement, il laissa la porte doucement se refermer derrière lui et leva la tête pour contempler l'intérieur.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 19:50

Décrire l’entrepôt n’était guère difficile. Il ressemblait ce qu’on pouvait s’attendre : une pièce assez vaste emplie de cartons rassemblés en rangées. La pénombre l’engloutissait. Les néons chargés de l’éclairage étaient éteints. Seuls quelques rayons de soleilles passaient par de hautes et étroites fenêtres. Au milieu de la salle se tenait le Violoniste. Aujourd’hui, il portait un costume sombre : pantalon noir, veston bleu-marine. Même dans l’obscurité, on devinait les boutons en argent de cette tenue de haute couture. Sous le veston laissé ouvert, il y avait une chemise immaculée, seule note de clarté avec la peau pâle de l’homme. D’une main, il tenait son violon fait de bois précieux. L’instrument était de collection. De l’autre, il avait son archet. Par rapport à Icare, il se tenait de profile, droit comme un i. Il ne salua pas l’ange. Il n’eut pas même un regard pour lui. Il préféra l’accueillir d’une autre façon. Sitôt la porte refermée, la musique plaintive, discrète du violoniste passa à un tout autre niveau. Elle s’enflamma, elle devint grandiose. Les notes s’enchainaient à une vitesse folle. C’en était fini de la raideur de l’homme au catogan, tout son corps accompagnait l’instrument. Son souffle, son être tout entier s’accordait à la ma magnificence de son art. Des années d’expériences s’exprimaient, quelle démonstration impressionnante ! Le Violoniste jouait avec ses tripes. Il transmettait par la musique ses sentiments avec une pureté effrayante. Il avait dit que la perfection n’était pas de ce monde. Etait-ce là son seul mensonge ? Car oui, Icare avait bien l’impression d’entre la perfection. Un homme ne pouvait jouer ainsi, c’était inconcevable. Et cela tombait bien car le Violoniste n’était pas un homme. Il termina un genoux à terre. On le sentait essoufflé car manier ainsi l’archet était très physique. Le violon allait-il supporter ? Les cordes n’allaient-elles pas se rompre ?

Tout d’on coup, l’homme hurla. Sa voix porta à peine par-dessus le cri de l’instrument. La musique, une seconde auparavant divine, devint ignoble, discordante. La laideur à l’état pur frappa aux oreilles de l’ange comme une légion de grincements diabolique. A présent, le Violoniste exprimait sa rage, sa haine, et il devait en avoir beaucoup. Fort heureusement, cela ne dura pas. Icare n’eut qu’à endurer que dix secondes de ce supplice avant que le silence ne tombe dans l’entrepôt. L’ambiance était devenu étrange. L’homme au catogan se redressa. Enfin il se tourna vers son invité.


-Voyez comme dans le contraste les extrêmes gagnent en valeur. J’apprécie votre ponctualité, Icare.

Avec cette même dextérité qui, la veille, avait permit au Violoniste de jouer avec ses clefs de voiture, il fit tournoyer son archet.

-Allez-y, juge-moi, fit-il en s’approchant de quelque pas.

Il savait pertinemment avoir considérablement terni le tableau en jouant la laideur en guise de bouquet final. Mais c’était voulu. Il jouait sur l’ambiance, il jouait sur les sentiments. Il s’exprimait d’un ton solennel. Il paraissait presque effrayant et pourtant toujours si accessible.


* * * * *

-Y’a pas de risque que je te paye quoi que ce soit, abruti, lâcha Grim alors qu’Icare venait de quitter la boutique.

Le chat, de retour derrière son comptoir, s’efforça de ne pas penser à ce qui allait se passer dans l’entrepôt. C’était une journée comme les autres, voilà tout. D’ailleurs, voilà un nouveau client ! Un homme de haute taille passait en effet la porte d’entrée du magasin. Il portait un costar-cravate noir à la coupe quelque peu rétro et était affublé d’un chapeau, lui aussi noir. Mais ce qu’on remarquait surtout de lui, c’était son visage d’une pâleur et d’une laideur repoussante.


-Heu… je peux vous aider ? demanda Grim, un brin anxieux.

L’homme s’approcha de lui et répondit d’une voix neutre.


-Je pense, oui.

Sur ce, il sortit d’une poche intérieur de son costar un insigne. On pouvait y lire très lettres fatidiques : B.A.M..

-Ha, merde… laissa échapper Grim.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 21:29

C'était tellement beau. Icare se laissa entrainer dans un élan de félicité extrême. La musique à l'état pur, comment pouvait-il jouer ainsi? Ce n'était même pas un mutant à ce niveau mais un dieu. Une larme perla des yeux du jeune chanteur, il était au paradis. Debout, immobile, souhaitant que cet instant ne s'arrête jamais, le souffle court puis coupé, les yeux rivés sur l'homme et son violon il ferma les yeux; laissant de nouveau une larme s'échapper de ses paupières. Une larme de joie, comment sa vie pouvait-elle atteindre un tel bonheur? Il allait rouvrir les yeux et voir que tout ceci n'était qu'un rêve, il le craignait tellement... Pourtant Jay le fit, ses yeux s'ouvrirent délicatement et il remarqua qu'il ne rêvait plus, en effet, il cauchemardait désormais.

Le violoniste poussa un cri et joua une musique affreuse. Le mutant ailé recula, il sentit la porte derrière lui mais n'osa pas la repousser pour s'enfuir; d'autant plus que le supplice ne dura que quelques secondes. Tremblant il regarda l'homme, s'attendant à voir un monstre, pourtant malgré cette haine, il avait l'air encore accessible. Se rappelant sa propre colère pour sa mutation et ses mutilations affreuses sur ses ailes ou son corps, Josh se dit que ce spectacle devait être encore plus horrible pour ses parents, il pouvait donc comprendre cette laideur, cette souffrance n'est-ce pas? S'approchant doucement, le mutant vissa courageusement ses prunelles dans un coin d'obscurité où il imaginait que l'homme était engoncé. Ce dernier lui demandait de le juger, encore tremblant Jay répondit toutefois d'une voix étrangement calme et très douce. Il n'y avait pas de pitié, ce serait trop décadent pour un homme de cet acabit. C'était plus comme de la compréhension, de l'admiration aussi mêlé à de la crainte, en fait c'était une panoplie de sentiments contradictoires qui s'annulaient et donnaient ce ton venu d'ailleurs, altéré involontairement par son pouvoir de la voix qui faisait ressurgir en écho et de toutes part cette impression d'ailleurs, comme si la sonorité venait directement des cieux et se dispensait partout autour d'eux. Elle n'était pas forte mais puissante tout de même dans le sens où elle envahissait l'entrepôt.

-C'était... vivant. La vie elle même. Toute la beauté et la laideur, la joie et la souffrance, la magnificence et la bassesse... C'était l'homme. Qu'il soit mutant ou non. Et c'était aussi magnifique qu'horrible. C'était magistral.

Conclut doucement Icare sur le même ton solennel que le violoniste qui s'était approché en jouant avec son archet. Doucement, prudemment alors qu'il s'était approché Jay supporta son regard; il tendit doucement la main et effleura la joue de l'homme ou tout du moins tenta de le faire. Juste pour lui signifier qu'il pouvait saisir, ne pas le prendre en horreur et essayer de lui apprendre à quitter cette haine comme lui l'avait fait petit à petit. Sa vie était si belle, il pouvait bien en offrir un morceau à ce dieu vivant n'est-ce pas? A ce dieu humain qui souffrait tout autant qu'eux.

-Vous êtes un ange, et vous êtes le diable monsieur.

Acheva doucement Icare prit d'un pressentiment soudain que seul un artiste pouvait avoir. La musique lui avait parlé et murmuré cette conclusion. Avait-il bien traduit? Avait-il raison? L'ange sans ailes, le diable sans queue allait répondre. Josh tremblait de bonheur et de peur, de joie et de chagrin à la fois...
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 9:28

-Ho, merde… fait l’hybride à la vue de mon insigne.

Je vois clairement l’anxiété dans son regard. Il est petit. Je suis grand. Je le domine et je ne vais pas me priver d’en titrer profit. J’ai besoin de réponses. Il peut me les apporter, au moins quelques-unes, c’est une certitude. J’enchaine sans lui laisser de répit.


-Je présume que vous savez la raison de ma visite, monsieur Grim, dis-je sur le même ton neutre.
-C’est pour le loyer, c’est ça ? Mais j’lui ai dis à mon proprio que j’allais payer ! Et puis il le sait en plus très bien que j’ai des difficultés en ce moment ! Mais non, il m’envoie quand même le B.A.M., l’enfoiré !

Le semi-chat s’affole mais il se trompe ou alors, ou alors il joue la comédie. Je me dois de lui laisser de bénéfice du doute. Je me suis bien évidement renseigné sur lui après avoir obtenu les informations de Deby Row. Je connais sa véritable identité : Théodore Mavati. Je sais que la justice n’a pas grand-chose à lui reprocher mis à part d’être quelque peu laxiste au niveau fiscal et de s’acquitter avec une certaine réticence des sommes dues à l’administration ou à divers tiers. De ce fait, son inquiétude semble cohérente. Enfin, je sais qu’il connait au moins un minimum le Violoniste puis qu’il lui prête en ce moment même son entrepôt. Cela fait de lui un suspect. L’enquête devra déterminer s’il est complice ou victime des machinations du Violoniste. En attendant, tout en rangeant mon insigne, je fais non de la tête.

-Je ne suis pas huissier, monsieur Grim. L’affaire qui me conduit chez vous est plus grave qu’une simple histoire de loyer impayé, je le crains. Etes-vous sûr de ne pas savoir de quoi il s’agit ?

Il ne répond pas tout de suite. Il réfléchit. J’espère le piéger en le faisant nier jusqu’au bout alors que sais qu’il a parlé au dénommé Icare et qu’il lui a indiqué l’entrepôt. L’un de mes hommes observait depuis la rue. Mais le mutant, qu’il soit de bonne foi ou rusé, ne se laisse pas prendre.

-C’est… c’est à cause du Violoniste, c’est ça ?

Maintenant, il parait avoir peur.

-C’est ça.
-Je savais que ce type était louche !
-Mais vous lui avez quand même autorisé l’accès à votre entrepôt pour qu’ait lieu un rendez-vous.
-Ben oui… mais il est sympa avec moi… pourquoi j’aurais refusé ? Il est pas du genre à tout casser, vous savez. Et puis, il a un de ces caractères ! Si on lui dit non, c’est la crise ! J’voulais pas me fâcher avec lui… j’trouvais juste ça bizarre, c’est tout…

Il a l’air sincère mais il ne m’a pas convaincu. J’aurais aimé continuer de le questionner mais le temps presse. Il me faut gagner l’entrepôt. Je fais un signe de la main. Deux policiers en civile entre dans le magasin. Je m’adresse à eux.

-Laissez monsieur Grim fermer son établissement. Ensuite, vous le conduisez au
Triskelion. Puis, en me tournant vers l’hybride : vous êtes en relation avec un criminel. Nous avons des questions à vous poser.

Sur ce, je me dirige vers la porte du fond. Je sors mon arme de service et en ôte la sécurité.

* * * * *

Cette fois, le Violoniste avait fuit le contact, non, pas de façon marquée, il n’eut pas un réel geste de recule, il se contenta juste de ce qu’il fallait, mouvement presque imperceptible, afin d’échapper à la main d’Icare. Il ne souriait pas. Son visage était presque grave. Il soupira. Ce n’est qu’après qu’il tourna le dos au jeune mutant et regagna sa place au centre de l’entrepôt.

-Un ange… un diable… reprit-il. Vous savez Icare, tout le monde est ainsi. Même vous. Quel gâchis…

Il refit face à son invité, le désignant son archet.

-Quand je vous entendu hier, quand votre voix est arrivée à mes oreilles, j’ai été transporté, presque bouleversé. Vous avez un don, c’est indéniable. Je me suis dis qu’enfin j’avais l’occasion de rencontrer quelqu’un qui valait la peine. C’est si rare, si inespéré… Nous aurions put être ami, Icare, des amis unis par les arts… le chant et la musique, oui aussi j’y ai pensé. Quel beau mariage cela aurait fait…

Tout d’un coup, l’homme au catogan fendit l’air de son archet. La colère apparut sur son délicat visage. Il continua d’une voix plus froide.

-Mais quand nous nous sommes parlé, vous m’avez déçu, vous m’avez blessé… Vous n’avez pas vu en moi que la musique. Vous avez pensé à autre chose. Je l’ai lu à votre regard, à vos réactions, à vos gestes. Même là, à l’instant, vous avez montré à quel point vous étiez irrécupérable ! Vous êtes lubrique, Icare. Pour qui m’avez-vous prit de croire que je pouvais être votre amant ?

Il avait presque hurlé cette dernière phrase. On sentait vraiment la déception en lui. Mais il se calma ou plutôt, sa colère redevint froide. Il déposa délicatement son violon et son archet sur un carton et sortit de l’intérieur de son costume une minuscule photo encadrée d’or. Il en avait fait un pendentif. Il se positionna de sorte à lacer la photo sous un rayon de soleil. L’ange put alors constater qu’elle illustrait le visage d’une femme, jeune belle, habillée à l’ancienne.

-Ma femme. Je me suis juré de n’aimer qu’elle et même maintenant qu’elle n’est plus de ce monde, il ne m’est pas concevable de trahir son souvenir.

Il rangea le pendentif et retourna dans l’ombre.

-Certes, je n’ai rien fait pour vous dissuader, Icare. Je veux même bien avouer que je vous ai poussé dans l’erreur. Je vous testais, même si cela me répugnais de m’abaisser à votre niveau.

Il rigola, un rire acide, sans joie.

-En plus, je suis trop vieux pour vous, Icare. Oui, vous n’imaginez pas à quel point je suis vieux. Ma femme est morte à l’âge de 91 ans. Cela fait deux siècles que je vis seul avec son souvenir, seul avec la musique. Dans quelque mois, j’ai 300 ans. Vous savez Icare pour j’ai si peu d’amis ? C’est parce que je refuse d’en avoir. Je refuse de m’attacher à des gents que je vais voir vieillir et mourir alors que moi, je resterais éternellement jeune. L’éternité est un lourd fardeau. Et vous savez ce qui me permet de rester jeune ?

Le Violoniste s’avança de nouveau vers l’ange, l’air menaçant, terrible.

-Je bois la jeunesse comme les vampires boivent le sang. Nous aurions put être ami, Icare. Au lieu de cela, on retrouvera votre corps de vieillard quelque part dans une décharge.

Voilà le Violoniste à moins d’un mètre du jeune mutant.

-Une dernière volonté avant que je n’exécute la sentence ? Vous méritez tout de même cela. Votre voix le mérite.

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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 10:28

-Je... Non... Ma... Ma compagne est morte aussi, dans mes bras et je l'aimais! D'un amour...

Il hésitait à cause de ce médaillon qui représentait une femme magnifique, habillée à l'ancienne. Avait-il trahi cette pauvre défunte en lorgnant légèrement sur le violoniste? Et Julia, l'avait-il trahi avec son amour...

*fraternel uniquement fraternel, mais je ne le savais pas encore, c'était un amour différent mais sincère... Julia pardonne-moi... Aide moi! *

-si fort-au moins voilà une chose de vraie dont il ne doutait pas!- Je me suis refusé à laisser d'autres m'approcher et puis j'ai compris que ce n'était pas la trahir... Elle, elle m'a demandé d'être heureux lorsqu'elle est partie, votre femme aussi. Et je n'ai jamais... Jamais voulu être plus. Enfin si un peu, mais pas tant que ça! Vous étiez d'abord un être que j'admire pour sa musique, croyez-moi je ne suis pas... Lubrique?!

Cette insulte le révoltait! Lui si doux, si long à séduire sauf pour cette fois ci. Le mutant ailé se colla à la porte, derrière il y avait l'air, le vent, la seule vraie musique de liberté pour lui. Il pourrait s'envoler loin de ce tordu... Le jeune homme s'aperçut également que tout était prévu, voilà pourquoi il craignait les caméras de surveillance! Icare retrouva un peu de sa superbe. Non il n'avait pas trahi Julia, c'était cet individu qui avait abîmé la musique! Il avait tout brisé... A commencer par le code implicite des artistes qui se donnaient sans crainte, rendez-vous partout à n'importe quelle heure.

* j'ai eu un jour de plus à vivre simplement en refusant pour hier. Pourquoi, pourquoi encore moi?! Cette fois je vais mourir, et si près du ciel... *

Mais Icare ne voulait pas se laisser faire, s'il devait s'éteindre ce serait en se battant. Repoussant légèrement le fléau de ses mains plus solides qu'avant, le mutant se propulsa avec ses ailes puissantes. De majestueuses et idylliques elles devenaient désormais des armes, armes maladroites mais volontaires dans un tel endroit, si exigu, à quelques pas de la liberté.

-Vous ne respectez rien du tout! Vous devriez... Mourir, votre temps est passé au lieu de voler leur vie aux autres! Imaginez combien d'hommes vous laissez sans femme ou de femmes sans hommes quand on retrouve comme vous le dites, leur corps sans vie... Et vieilli. Mais j'accepte, j'ai perdu... Je n'ai pas le choix, si cela peut au moins continuer à faire résonner votre merveilleuse musique. Alors je donne ma vie mais pas avant d'avoir chanté. Oui voilà mon dernier souhait... S'il vous plaît.

Lâcha-t-il d'un ton fier et digne. Il n'était pas un lubrique; il s'était laissé emballer parce que la musique se séparait peu de l'amour ou de l'attirance. La musique et le chant étaient deux amoureux qui se retrouvaient chez deux personnes différents mais qui devaient forcément -ou presque- finir par s'attirer, c'était dans l'équation. Cet homme n'avait-il donc rien compris du message de cet art qu'il véhiculait pourtant si bien?

-Oui... Une dernière chanson...

Acheva-t-il doucement, sa voix faiblissant légèrement, mais ça c'était fort à propos. Il n'avait pas essayé d'amadouer le monstre, non, si son ton faiblissait c'était simplement comme la mer se retire pour préparer un raz de marée gigantesque. Mais ça personne ne pouvait le savoir, pas même le vampire normalement parce qu'il n'avait jamais utilisé ce don là au Blood Orchid. Même dans les autres bars, il utilisait l'écho de plusieurs voix oui, mais pas la puissance... Et c'était ce qu'il comptait offrir au vampire, son dernier chant serait peut-être salvateur, oui peut-être mais dans tous les cas, il serait terrible.

La haine le traversait car cette créature immonde volait tout son bonheur, toute sa nouvelle vie. Ses yeux se rivèrent dans ceux de son ennemi qui se doutait forcément de son ultime demande, logique pour un chanteur passionné n'est-ce pas? Même sans son don de puissance de la voix Icare aurait quémandé cela. Après tout qu'avait-il à risquer le violoniste si fort? Rien du tout, ce n'était pas comme si Jay lui avait demandé un dernier vol. De ses yeux bleus il jaugeait sans fixer non plus le vampire; ne le suppliant pas, ne l'implorant pas, juste pour savoir si le violoniste tiendrait parole et accèderait à ce dernier voeu si simple, si sobre, si beau. Pousser la chansonnette maintenant serait trop risqué, il fallait que l'homme le laisse faire, sinon il pourrait le couper dans son élan. Icare voulait toutes les chances de son côté. Il calcula une dernière fois le tout dans sa tête, comme une mise en scène. Le mutant se souvenait bien avoir utilisé l'écho inoffensif partout pour compléter la sono, et même dans cet entrepôt comme si plusieurs personnes étaient dans la salle mais pas la montée de décibels, et encore heureux puisque sinon les vitres se seraient fissurées; or le but d'un concert n'était pas que la salle se démantèle.

*Allez, accepte connard, accepte que je te montre le chant ultime... *

Si l'autre lui avait fait connaitre la félicité avec son violon puis l'enfer, Icare espérait bien lui renvoyer l’ascenseur.

*Tu t'y attendais à cette demande hein? Alors accède-y et laisse moi te percer les tympans*
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 12:52

Lorsqu’Icare chargea, propulsé par ses puissantes ailes, le Violoniste se défila avait une agilité proprement démoniaque. Celons toutes vraisemblances, en buvant la jeunesse, il ne faisait pas que rallonger son espérance de vie. Restant digne, il se redressa et laissa l’ange parler. Il ne cachait plus sa rancœur. Pourtant, même la haine ne l’enlaidissait pas. Quand le jeune homme ailé eut terminé, lorsqu’il eut formulé son ultime demande, l’homme au catogan lui répondit avec cette même froideur, avec ce même ton solennel.[ /i]

-Vos excuses sont irrecevables, Icare. Je ne vous juge pas sur votre passé, que je ne mets pas en doute également. Je vous juge sur votre présent. Vous aimez les hommes et cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Cela me semble tellement contre-nature.

[i]Le Violoniste était né en 1711, il ne fallait pas lui en vouloir de ne pas tolérer pareille chose.


-Et de plus, cela n’a rien, strictement rien à voir avec le chant ou la musique. Je vous avais apprécié pour votre voix. J’ai certes éprouvé le besoin de faire plus ample connaissance. Oui, d’une certaine façon, j’ai été attiré vers vous mais sur le plain spirituel, le plan de l’art, des idées, pas le plan charnel. Le corps et l’esprit sont deux choses différentes. Ce qui distingue l’homme de l’animal, c’est l’esprit. L’art appartient à l’esprit.

Il s’interrompit, en proie à un dilemme dans son argumentation. Il considérait lui-même l’amour comme un art, l’amour sincère, sans doute le sentiment le plus noble qui puisse exister. Mais Icare avait été trop rapide. Il avait blessé l’homme au catogan, piétiné sa morale. S’il s’y était prit autrement, le Violoniste l’aurait repoussé certes mais il aurait compris.

-…L’amour est un art. Mais l’amour ne se construit pas en un jour, en une heure… vous êtes une bête.

Il mit dans ce dernier mot toute sa rancœur. Il poursuivit, plus ferme que jamais.

-Quand aux vies que je prends, que je brise, sachez que je les sélectionne avec soin. Je ne tue pas au hasard. Je m’approche, j’observe et ce n’est qu’à la fin que je décide. J’ôte l’existence à ceux qui ne la mérite pas.

Il oubliait de préciser qu’il éliminait exclusivement de jeunes personnes qui avaient toutes la vie devant elles. Mais il était vrai qu’il refusait de s’en prendre à des individu épanouis. Le violoniste conclut.

-Chantez donc, Icare, même si cela va me faire mal d’entendre une voix si belle sortir d’un corps si ignoble. Nous aurions vraiment du être ami. Vous avez tout gâché.

* * * * *

Je passe la porte, laissant aux deux policiers le soin de s’occuper du suspect. Devant moi, une cour intérieur apparait. Après un regard circulaire, je m’engage et la traverse, arme au poing. Voilà la porte de l’entrepôt. Par cette dernière me parvient des voix… deux voix. L’une doit appartenir au Violoniste, mon objectif. L’autre doit être celle d’Icare. Désormais sans un bruis, je m’approche. Je continu d’écouter et obtiens vite la confirmation de mes suppositions. Je décide de ne pas encore entrer. Le Violoniste, homme trop fier, a le tort de vouloir se justifier face à sa future victime. Ainsi il se livre, faisant sans le vouloir des aveux parfaits. Icare pourra témoigner. D’après ce que j’ai appris de lui, il devrait le faire sans réticence. Ce n’est pas un mauvais bougre. Il a juste tendance à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Moi-même j’entends tout, même si le mur et la porte étouffent les bruits. Le criminel est perdu. Je me tiens prêt à intervenir. Dos au mur, à côté de la porte, je guette mon heure.

* * * * *

Grim garde pour lui ses jurons. Au fond, il est presque contant. « Je l’avais dis », se disait-il en son fort intérieur. Docilement, sous la surveillance attentive des deux policiers, il mit la pancarte « Fermé » sur la porte et commença à baisser les rideaux de fer de la vitrine. Mais lui aussi attendait son heure. Il en avait trop dit à ce Icare. Le B.A.M. découvrirait forcément qu’il était un complice. Peut-être même découvriraient-ils ses autres magouilles. Non, il devait fuir avant d’avoir les menottes aux poignets. Sous son comptoir, il y avait un fusil chargé. Avec les anti-mutants, on été jamais assez prudent. Et puis il disposait de tous les avantages procurés par son gène X. Fausser compagnie aux deux flics ne devraient pas être si difficile que ça du moment qu’il agissait quand il fallait.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 13:34

-C'est sûr que vivre 300 ans ce n'est pas contre nature hein...

Le jeune homme était désormais hors de lui, il avait toujours un ton bas, tout simplement parce qu'il se préparait à envoyer le violoniste au tapis-espérait-il- Mettant tout son coeur à la recherche de son souffle, le mutant souriait presque. Un dernier vol... Il aurait pu demander ça pour s'enfuir mais Jay ne voulait pas de ça, il voulait combattre; même tuer cet homme immonde.


-Et de se prendre pour Dieu non plus. Le jugement dernier ce n'est pas vous.

*et encore si ce *** de Dieu existe*

Le mutant se tu ensuite, il avait quand même peur malgré la vaillance rare dont il faisait preuve cette fois. L'agilité démoniaque du violoniste l'inquiétait mais Icare puisait dans son courage, son amour justement pour sa famille retrouvée, ses amis peu nombreux mais si proches.

-Ce foutu chat était avec vous, c'est une évidence! Vous aviez déjà tout préparé... Même avant de me "juger"... Tout ça ce sont des bêtises, des mensonges! Je suis quelqu'un de discret, d'effacé, jamais je n'aurais fait le premier pas, vous m'avez poussé à croire en cette attirance.

Le jeune homme n'arrivait pas à se taire en réalité, après sa frayeur il était de nouveau ivre de colère. Il lui fallait sa concentration extrême pour garder son calme et une voix somme toute neutre même basse pour achever sur sa note la plus puissante; la note d'un phénix, irradiant de beauté mais aussi de dangerosité. Le mutant écouta le reste des paroles du violoniste, la colère montant en lui plus encore. Il avait fini par se résigner à aimer les hommes et ce n'était pas un espèce de vampire qui allait lui gâcher ce début d'acceptation. Doucement comme conclusion, pour ultime réponse il acheva par une rhétorique.

-Si je suis une bête, qu'êtes vous donc à vous repaître de la chair humaine?

Puis il eut le droit, le droit à sa dernière délivrance. Josh n'entendait rien de ce qui se tramait dehors, ni la police ni les autres, il savait juste être seul avec son dernier pouvoir pour surprendre l'inconnu. Le violoniste dit qu'il aurait mal lorsqu'il entendrait sa voix; et Icare à cette idée eut un petit sourire qui lui ressemblait guère, diabolique même. Il était heureux de faire souffrir pour une fois et peu lui importait de mourir. Cet homme avait tout gâché! Dans un dernier espoir de finir sur une bonne notre le mutant entama l'une de ses plus belles chansons; il n'essayait même pas de gagner du temps... Non, il savourait vraiment ce chant comme le dernier...

*Oh oui tu vas souffrir et plus que tu ne le crois, peut-être même que tu ne pourras plus jamais entendre de ta vie. Que se percent tes tympans!*


-Tu lèves tes yeux de pluie
Pour compter les étoiles.
T'as encore trop bu Lady
Ce soir, y'a pas d'étoiles.

Au bord de tes lèvres
Y'a ce truc qui n'existe pas
Que tu chantonnes sans trêve,
Humm ce truc qui n'existait pas.

Assise là, tu t'en vas,
Tu t'en vas, tout là-bas.
Un sourire posé et perdu
Perché sur ton coeur tordu...

De douleur ou bien d'ivresse
Il ne sait plus marcher droit.
T'as encore trop bu cette fois
Pour noyer tes larmes sèches.

T'as oublié leur présence
Et la tienne aussi...
T'as oublié tes absences
Et d'autres choses aussi.

Tu lèves tes yeux de pluie
Pour compter les étoiles.
T'as encore trop bu Lady
Ce soir, y'a pas d'étoiles.

Par la fenêtre fermée
Tu regardes les gens,
A travers la fumée,
Qui s'étend, qui s'étend...

Dans ce bar animé sans lumière
Où l'on danse le rock'and'roll
Y'a ce p'tit coin où tu te terres
Pour boire ta vie qui s'étiole.

A l'aurore tu rentres enfin,
Un gentil taxi te ramène,
C'est un triste lundi qui s'éteint
Sous le soleil qui s'éveille.

Tu lèves tes yeux de pluie
Pour compter les étoiles.
Tu me regardes et souris...
Ce matin, y'a une étoile.

La chanson était vive et pleine d'entrain exprès. Étrangement les notes semblaient gagner en intensité, et vers la fin lorsqu'Icare signifia qu'il y a avait une étoile matinale -le soleil lui-même- la voix passa par-dessus les décibels, gagnant en force; devenant anormalement haute. Magnifique mais dangereuse. L'entrepôt frissonna, une vitre se fissura... Josh y mettait toute sa force, tout son coeur. La voix augmentait encore, il la dirigeait exprès bien en face du vampire. Sa propre ouïe adaptée pour supporter son don n'était pas gênée. Fermant les yeux pour prolonger encore son chant si dangereux, le mutant fit même quelques pas vers l'homme; il avait un peu de mal car il avait augmenté très vite la sonorité afin que l'individu ne puisse pas échapper au supplice sonore-il l'espérait en tout cas.- et désormais il cherchait une seule chose, approcher cette présence bien que ce soit à l'aveugle pour lui déchirer les tympans. Qu'il ne puisse plus jamais écouter de musique sans souffrir... Pas totalement sourd non mais que ses oreilles ne puissent plus supporter la moindre note trop haut, que les lésions brisent sa passion et qu'il souffre pour l'éternité y comprit lorsqu'il tuerait ses prochaines victimes.

*C'était sans doute le dernier souffle d'Icare, mon dernier cri, j'espère que tu apprécies c*nnard*

Songea le jeune homme en achevant sur une note toujours aussi agréable et juste mais dont la sonorité était tout bonnement insupportable... Il ignorait si on l'entendait dehors mais l'entrepôt était une prison qui répercutait chacun de ses mots. Il espérait que la tête du violoniste allait se fendre en deux avec ça car lui ce n'était pas dix secondes qu'il ferait durer le supplice mais bien deux minutes, le temps d'une chanson... Comme quand il était en concert. Sa colère et son envie de vivre mêlés lui permirent de tenir deux minutes trente avant qu'il ne chancelle et perde tout à coup sa voix. Adossé à la porte le mutant recula pour observer son oeuvre. Muet maintenant.

Il tâcha de reprendre un peu son souffle pour espérer s'enfuir en volant ensuite. Épuisé mais ne voulant rien lâcher. Se jetant dans le vide ou sur le violoniste, comment savoir?! Le mutant se mit à le chercher à coup de griffes, les os cachés sous les ailes de ses plumes si douces cherchant à rencontrer le menton pour le fracasser même si face à cette agilité déconcertante il n'avait probablement aucune chance... Sans compter qu'il était très fatigué.

*C'est toi qui a tout gâché sale monstre, je te hais, je te hais! *


Des mots qu'il ne pouvait plus dire car il avait cassé sa voix à cause de son don. Il songea à sa régénération cellulaire: pouvait-elle le protéger du pouvoir d'aspiration de jeunesse? Possible mais ce serait vraiment un trop beau hasard et puis après une telle déception... Pourquoi continuer à vivre? Jamais plus il ne ferait confiance; le quota d'horreur était dépassé. Si même les gens envers qui il avait un bon pressentiment se révélaient être des monstres... Il abandonnait car le bonheur visiblement ne voulait pas de lui... Mais pas sans se battre, ses mains griffant le vide tentaient de le faire pour lui. Qu'il meure au moins comme un homme.
[hj: texte © Calli Kayan
Samedi 7 Mars 2009]
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 18:25

Le fourbe ! Le félon ! Comment avait-il put se faire berner de la sorte ?! Pas moins de quelques minutes plus tôt, le Violoniste avait put constater qu’Icare avait un pouvoir lié à sa voix. C’était si logique, si prévisible ! Mais il était trop tard ! L’homme au catogan, le vampire, payait le prix fort pour cette erreur. Bien sûr, il chercha à arrêter l’ange mais le bruit devint douleur bien avant qu’il n’y parvienne. Désorienté, mis au supplice, il ne pouvait plus que subir ! Tentant vainement de protéger ses oreilles bourdonnantes avec ses mains, il hurla sa souffrance et sa haine. Dans le vacarme, on ne l’entendit même pas. Tombant à genoux, fermant les yeux, il se demanda combien de temps sa tête allait résister. Les secondes devenaient des minutes… quand l’enfer prendrait-il fin ? Maudit soit cet Icare ! Il vomissait son nom, son image et à présent sa voix.

Lorsque la voix de l’ange se brisa, lorsque l’homme ailé en vint aux coups, il fut sans doute surpris de parvenir à toucher le Violoniste. Il l’avait pratiquement assommé. Les tympans crevés, le crâne douloureux, l’esprit embrumé, le vampire n’était pas vraiment en mesure de se défendre. Il comprit toutefois ce qui se passait. Tant bien que mal, il essaya de protéger son visage. Il se trainait au sol, espérant atteindre un refuge qui n’existait pas. Il avait perdu toute sa superbe. Mais Icare était fatigué. Manquant de force, il ne fut pas en mesure de réellement poussé son avantage. Au début, il parvint à blesser le Violoniste, à lui arracher quelques cris. Mais bientôt, l’homme au catogan, qui paraissait récupérer étrangement vite, réussit à se prémunir efficacement des coups soit en parant de ses bras, soit en esquivant grâce à son agilité retrouvée. Puis vint la contre-offensive, rapide, implacable. Avec dextérité, le Violoniste saisit Icare à la gorge. Non, il ne le mordit pas comme l’aurait un vampire dans la tradition. Son effroyable don s’exprimait par le contacte de ses mains. L’ange sentit un froid mordant noyer son corps, engourdir ses sens. Il vacilla. Son ennemi rompit volontairement le contact et le repoussa de deux coups de poings, puis il le renversa d’un troisième, plus puissant. Alors le Violoniste fut en mesure de se relever.

Les deux adversaires s’étaient déplacés dans leur lute. Quand l’homme au catogan se redressa de toute sa hauteur, son visage fut illuminé par un rayon de soleil. Alors, l’ange put constater un détail effrayant. L’être hait paraissait avoir vieillit de quelques années mais en contre partie, ses blessures se refermaient à vu d’œil. Ses oreilles, ses tympans, s’étaient régénérés également.


-Votre voix est mortelle, Icare, fit le Violoniste avec froideur. Mais je suis immortel. Dommage.

Le froid que ressentait l’ange se dissipait peu à peu. Son propre facteur régénérant jouait-il en sa faveur ? Peut-être l’aidait-il à récupérer mais il allait s’avérer très insuffisant pour entraver l’absorption en elle-même. Ce n’était qu’un avant goût, un prélude.

-Vous m’avez tout au plus fait perdre une poignée d’années. Quelle ironie, je vais les retrouver en vous drainant. Vous avez joué, vous avez perdu. Adieu !

A cet instant, un fracas se fit entendre un peu plus loin. C’était la porte qu’on ouvrait à la volée. Dans l’embrasure, une sombre silhouette apparut.

-Je dérange peut-être ?

La voix masculine, plus grave que celle du Violoniste, était également très ferme. Ce n’était pas vraiment une question.

* * * * *

Ha, les artistes… chanter en pareille situation ! Décidément, je ne suis pas fait pour comprendre ce genre d’individus. J’imagine qu’il me manque quelque chose. Toutefois le chant d’Icare, auquel je ne porte tout d’abord pas de réelle attention car je suis trop concentré sur les objectifs de ma mission, se révèle être une arme. Finalement, le mutant n’avait pas perdu le nord. Seulement, je me retrouve moi-même assourdi. Heureusement que les cloisons me protègent sans quoi j’aurais eu les tympans crevés. Les mains sur les oreilles, j’ai l’impression d’entendre malgré le vacarme deux coups de feu. Je n’aime pas ça. Que se passe-t-il ? Je dispose de peux d’effectifs. J’ai du les diviser, pour bloquer les voie d’accès, pour s’occuper du suspect… La situation peut m’échapper.

Quoi qu’il se passe, je n’ai pas le temps de m’en occuper. Icare a cessé de chanter. Maintenant, dans l’entrepôt, j’entends des bruits de lute, des coups, des cris. Je reprends mes esprits et me décolle du mur. J’entends de nouveau le Violoniste, Icare semble en difficulté. Je ne suis pas étonné. Je sais de quoi est capable de criminel. J’ouvre la porte à la volée et m’engage dans l’entrepôt.


-Je dérange peut-être ? dis-je dans l’unique but d’attirer à moi l’intention du Violoniste.

Je le vois un peu plus loin. Icare est au sol. Le criminel se tourne dans ma direction.


-Je ne vous le fait pas dire ! s’exclame-t-il, colérique. A qui ais-je l’honneur ?
-Agent Wells, du B.A.M.. Je vous arrête pour meurtres et tentatives de meurtres.
-Tiens donc ?

Il est désagréablement surprit mais je suis presque certain qu’il ne va pas coopérer. Il est trop fier pour cela.

* * * * *

Tout d’un coup, depuis la boutique, on entend un bruit provenant de l’entrepôt. Etait-ce bien un chant ? Oui, aucun doute, c’était cela ! La surprise put se lire sur les visages, autant ceux des policiers que celui de Grim. De là, le son n’avait plus rien de nocif, ni même d’assourdissant. L’air de rien, l’hybride chat se dirigea derrière son comptoir. Il avait baissé les rideaux. Il ne lui restait plus qu’à éteindre son ordinateur dont il se servait pour gérer ses affaires. Mais au lieu de cela, il s’empara de son fusil. Il avait bien constaté que l’attention des policiers avait baissé d’un cran à cause de ce chant mélodieux. Quelle ironie ! Icare l’aidait à s’enfuir ! Quand ses gardiens remarquèrent l’arme, c’était bien trop tard. Deux détonations retentirent, deux personnes s’effondrèrent. Théodore Madvati avait agit avec un sang froid stupéfiant. Il avait l’habitude. Les deux policiers n’étaient pas morts, juste blessés, mais les achever n’avait aucun intérêt. Le chat prit la poudre d’escampette. Oui, bien sûr, il aurait put voler au secours du Violoniste mais pourquoi l’aurait-il fait ? Ce type imbu de lui-même n’avait que ce qu’il méritait. Le félin préférait disparaitre.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 18:53

La colère ourdissait ses sens. Icare voulait griffer, entendre le monstre geindre. C'était comme si le violoniste n'était pas vraiment une personne mais simplement son passé douloureux, ses démons, tous ses ennemis à la fois qu'il n'avait pas pu terrasser avant. Hélas l'homme reprit l'avantage et Josh se sentit plaqué, le froid l'envahit, faisant frissonner ses plumes. La morphologie de ses ailes l'empêchaient de toucher l'individu, dommage car leur force aurait pu lui permettre d'envoyer l'immortel valser au loin. Ce dernier prétendait l'être en tout cas. D'une voix cassée, brisée mais grondante comme celle d'un loup blessé en furie, le jeune homme répondit

-Pas si immortel que ça... Les cheveux blancs ça ne vous va vraiment pas!

Bien sûr c'était de la provocation-stupide et courageuse à la fois- car il n'avait pris que quelques années de plus. Quoiqu'il en soit Josh était épuisé. Même si le froid s'en était allé et que sa régénération lui avait permis de récupérer un peu après les deux coups de poing son état restait critique. Le mutant n'avait pas encore perdu d'années de sa vie mais déjà les plaies commençaient à ne plus se refermer, il saignait abondamment de l'arcade sourcilière et son cou était griffé. Allongé sur le ventre, les ailes étendues sur le sol sur toute leur envergure; le chanteur essayait de récupérer son souffle. Soudain la porte s'ouvrit, projetant de la lumière dans l'espace clos. Faiblement le jeune homme tourna la tête.

Se tenait là un être repoussant, il était assez grand, moins qu'Icare après ses "retouches" par Gretchen mais quand même, et il portait un vêtement un peu rétro. La vue si aiguisée du mutant volant reprit de sa superbe grâce à la lumière s'infiltrant. Le ciel bleu l'appelait mais le mutant bien qu'il commence à se ressourcer et à se redresser ne fuit pas, il ne chercha même pas à le faire.

La "belle" était un monstre, mais la "bête" qui venait d'apparaître appartenait au B.A.M un service qui avait déjà fait ses preuves. Icare voulait aider l'homme au pistolet, il se redressa petit à petit en s'aidant d'un pilier puis réfléchit à toute vitesse. C'était ses mains qui infligeaient les dégâts.

-Ce sont ses mains... Il ne faut pas qu'il vous touche. Et il est très agile...

Le mutant avait la voix brisée, néanmoins il essayait de parler pour renseigner le policier. Se plaçant sur le côté pour ne pas le gêner mais continuer de se battre si nécessaire Icare n'avait qu'une envie, c'était d'achever cet homme, si immortel soit-il... On devait bien l'avoir à l'usure vu qu'il avait déjà pris quelques années.

-Blessez le, il vieillira...

Acheva Icare sur un ton sifflant. Lui au moins avait une régénération moins efficace mais il conservait sa jeunesse... Enfin du moment que cette saleté de vampire ne le touchait plus. Testant ses ailes le jeune homme s'aperçut qu'il pouvait espérer décoller; il le fit, montant en hauteur comme pour avoir l'avantage, il était désormais à deux mètres du sol et semblait prêt à fondre sur sa proie-enfin plutôt son prédateur.- quitte à se prendre des poutres ou se casser les ailes sur des poteaux dans l'entrepôt exigu. Son héros à l'apparence monstrueuse avait tout son soutien, ça c'était certain. Le regard brillant mais désormais calmé, prêt à agir selon les ordres du policier; étrangement tranquille et raisonnable Icare attendait.

Il avait repris le contrôle, savoir qu'il n'allait pas mourir aidait sûrement, de même que d'être aidé pour une fois contrairement au moment où les X-Mens ne l'avaient pas fait alors que Gretchen le retenaient. Néanmoins Icare ne leur en voulait plus, ils n'avaient juste pas su, voilà tout. Sauf que là le policier était arrivé à temps! Un des supers agents du génial Daniel Hopes. Jay n'avait plus peur, il se sentait prêt à affronter n'importe quoi. L'air frais s'engouffrait à travers la vitre qu'il avait fissuré et la lumière claire lui donnait l'avantage comme lorsqu'il était dans les cieux aveuglants. Peut-être que le mutant avait tort... Mais il n'avait plus peur et l'inconnu pouvait compter sur lui.

*j'espère que tu ne vas pas mourir mais que tu vas devenir un vieux croûton et qu'on t’emmèneras en prison ou tu mourras d'arthrite*

Icare ne pensait même plus avec haine, il était trop épuisé pour ça. Il songeait juste que ce serait bien trop facile d'offrir une fin rapide à cet homme. Il ne fallait pas le torturer, pas devenir comme lui ou le griffer avec tant de colère. Non il fallait être plus humain avec ce monstre... C'était ce qui le tuerait car la vieillesse était probablement ce qui effrayait ce personnage horrible. Vieillir serait sans doute le châtiment le moins cruel d'un point de vue normal mais pour le violoniste, ce serait le pire.


Dernière édition par Icare le Mar 24 Mai 2011 - 21:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 21:08

Espérer le meilleur mais envisager le pire, voilà une règle d’or que je m’efforce constamment de respecter. Le pire, c’aurait été que le Violoniste prenne Icare en otage. J’ignore s’il y songea. Ayant étudié sa psychologie, je me dis que non. Il se veut chevaleresque. Il n’est pas du genre à se cacher derrière un bouclier de chair. De toute façon, il n’en a pas l’occasion. L’homme ailé a prit son envol, m’évitant ainsi de lui demander de s’éloigner. Il me facilite la tâche. D’ailleurs, il montre clairement cette volonté de me prêter main forte. Il multiplie les conseils et parait prêt à l’action. Néanmoins, il reste un civil, jeune qui plus est. Je ne peux décemment pas faire appel à son aide, la situation n’est pas assez critique pour le justifier. Je m’écarte donc de la porte afin de la dégager, sans cesser de fixer le criminel.

-Sortez Icare ! dis-je avec cette même fermeté.

J’entends être obéi mais n’est pas le temps de vraiment le vérifier. Le Violoniste s’approche de moi. Je lève mon arme. Il s’arrête et prend la parole. Il me défie du regard.


-Meurtre et tentatives de meurtres… c’est donc là les chefs d’acquissions ? C’est décevant, je dois bien l’avouer. Mon tableau de chasse n’est pas parfait. Une tentative, c’est un échec, non ?

Il cherche à m’intimider. J’ai un avantage sur lui : lui il ne sait pas à qui il a à faire. Je reste de marbre et débite les formules d’usages.

-Mains sur la tête. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.
-Vous êtes ridicule, petit agent. Vous et votre loi, vous me faites bien rire.

Il recommence à s’avancer. Je tire. La détonation résonne dans l’entrepôt. On entend ensuite la douille tomber à mes pieds. Je l’ai touché au bras. Je lis sur son visage la surprise et la douleur. Il s’attendait sans doute à un tir de somation. Pas de chance, il n’est pas imposé face à un mutant jugé hostile. Et quand bien même il l’aurait été, j’aurais grillé l’étape pour le bien de la mission.

-Votre facteur régénérant offre quelques facilités, monsieur le Violoniste, fais-je.

Cette fois, il ne répond pas. Il a sans doute compris quel genre d’individu je suis. Il ne pourra me faire ployer par les mots. Il se jette de côté. Je tire une seconde fois. Cette fois je le rate. Il disparait derrière les cartons. Je reste près de la porte, c’est l’unique échappatoire.


-Meurtre, tentatives de meurtres et refus d’obtempérer… vous aggravez votre cas.

Couvert par les cartons, il s’approche, je l’entends. Tout d’un coup, il se redresse. Il attrape un carton de petite taille et me le jette dessus. J’exécute un pas de côté. Il fonce sur moi. Je tire. Il est vrai que son agilité est grande. Il parvint à esquiver, il est sur moi. Il cherche à me frapper au visage. Je bloque et j’enchaine pour le repousser. Il est agile mais ne sait pas se battre. Je ne suis pas très fort mais lui non plus. Un musicien contre un agent rompu au combat… même mutant, ce type est fou. Le duel au corps à corps continu. J’ai rangé mon pistolet. Il joue sur sa rapidité, son agilité et aussi sa détermination. Moi, c’est mes automatismes qui s’expriment. Je me suis tant battu dans ma vie que tout vient naturellement. Mes mouvements peuvent rappeler certains arts mariaux. Je n’en ai toute fois pas la grâce. J’ai un style très brutal. Les coups pleuvent sans un mot. Le Violoniste déguste, moi aussi tout de même un peu. Sans doute décidé à jouer le tout pour le tout, le criminel se jette sur moi. Il a de la chance que je ne sois plus le même depuis cet accident. Il me renverse. Le duel devient lute. Il cherche à toucher mon visage, seule partie de mon corps exposée puisque je porte des gants. Il veut faire usage de son pouvoir, c’est sa dernière chance. J’ai attrapé ses mains avec les miennes. Enlacé, on roule sur le sol dans cette danse mortel. Mon regard est vissé dans le sien.

-Autant de laideur, c’en est presque de l’art, me dit-il avec sarcasme.

Je ne juge pas utile de répondre. J’ai un peu de mal à le maitriser. Je constate que sa blessure au bras est pratiquement refermé. Cela lui a coûté quelques nouvelles années.

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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMar 24 Mai 2011 - 22:35

Josh devait obéir, malgré l'envie lancinante de continuer le combat il se retira par la fenêtre fissurée qu'il acheva de briser d'un coup d'ailes. Le jeune homme se posa à l'abri pour ne pas causer plus d'ennuis au policier; néanmoins du haut de la fenêtre qu'il avait débarrassé du verre, le chanteur observait la scène. Le combat entre la belle-qui se muait petit à petit en monstre; plus que quelques années et il aurait enfin le visage qu'il méritait.- et la bête qui était en réalité un mutant au coeur d'or. Oui bien entendu, avec une apparence pareille Icare pensait que le policier en était un lui aussi. Il s'attendait à ce que ce dernier fasse montre de ses dons mais il ne le fit pas. L'agent était peut-être comme lui auparavant; quelqu'un qui refusait d'utiliser ses dons? Non... Il était dans la police et devait donc utiliser tous les moyens possibles. Ou alors son pouvoir devait être invisible, non?

Le mutant quoiqu'il en soit suivait le combat avec intérêt et inquiétude. Il sursauta violemment aux deux coups tirés et manqua de s'enfuir pour de bon mais... Si lui était sauvé... Il ne pouvait quand même pas laisser l'agent se faire tuer pour aller librement gambader et chanter qu'on l'avait sauvé. Non! Pas question, mais Icare ne devait pas non plus rester dans les pattes de l'inconnu. Le mutant avait donc choisi l'alternative. Oui sauf que rester ici... ça ne servait à rien! Oh mais oui! Peut-être y avait-il des policiers dehors! Si cet homme était venu, c'était sans doute parce qu'il traquait le criminel depuis longtemps. Certes quelqu'un aurait pu appeler la BAM mais le chat était clairement complice puisqu'il était un "ami" du violoniste et l'avait dirigé expressément vers l'entrepôt et vu la folie de l'individu, ça ne devait pas être un meurtre surprise. Autrement, personne n'avait pu les entendre vu l'éloignement de l'endroit... Alors ce policier avait certainement suivi! Et de toutes manières, que perdait-il à aller vérifier? Icare fonça en volant dans le magasin, le chemin fut très court et il en fut bien heureux.

Icare contourna le magasin puis il trouva une fenêtre par laquelle regarder. Voyant deux hommes à terre, ignorant quelle était la gravité, il n'osa pas entrer et sortit fébrilement son téléphone de sa poche. Un tel objet ne l'aurait pas sauvé face au violoniste et il n'y avait même pas pensé. Se sentant un peu enserré dans un étau le jeune homme essaya de se forcer au calme mais la peur revenait. Il téléphona à au bureau des affaires mutantes [HJ: ou à police secours si le numéro n'est pas accessible.] puis désarçonné il retourna à l'entrepôt.

Le policier était en pleine lutte avec le vampire et malheureusement les mains de ce dernier touchaient l'homme. Le violoniste disait que la laideur était presque un art; Icare était d'accord, mais c'était la laideur de son âme à lui qui l'était. Saisissant un des bouts de verre qu'il avait finit de briser pour s'installer là le jeune homme hésitait... Il avait jusque là obéi à l'agent de la BAM mais ses amis policiers semblaient blesser et le vampire allait absorber sa jeunesse...

La peur était revenue complètement; Icare sentait son souffle court, sa gorge le brûlait moins et sa voix revenait mais il était trop tôt et puis Jay ne voulait pas non plus casser les tympans de l'agent. Un frisson le parcourut. Le jeune homme attendit une dernière seconde pour obéir le plus possible à l'agent mais la situation était insoutenable... L'ange bondit sans un bruit; non pas qu'il eut conscience qu'il fallait surprendre l'ennemi, juste que son souffle était coupé par le stresse. Planant comme un dangereux aigle le jeune homme finit par atterrir sur quelque chose. Dans le feu de l'action sa vue s'était brouillée, il savait juste que c'était pas dans le corps du policier que le morceau de verre s'enfonça. Si c'était quelque part c'était sur le vampire, de ça il en était sûr à 100%... Le vampire ou le bois, mais pas l'agent, cela avait été son unique attention, plus le fait de reculer aussitôt d'un bond en arrière le mutant s'était de nouveau envolé. Le verre s'il avait réussi son coup s'était enfoncé dans le flanc et avait dérapé jusqu'à la cuisse en une blessure très profonde. L'artère touchée si elle l'était causait beaucoup d'ennuis. Mais n'était-ce pas plutôt le bois que le pauvre Icare avait visée malgré son attention pour viser juste? Leur danse mortelle était si rapide...

*Vous chantiez? J'en suis fort aise... Et bien dansez maintenant... *

Songea le mutant en remontant à la fenêtre, perché comme un ange qui contemple la basse violence de ce monde. Sa main droite qui saignait légèrement continuait de le faire; il ne s'était pas encore remis du combat et le verre était resté dans la plaie, empêchant la régénération d'agir mais quelle importance? Ce filet de sang qui s'échappait n'était rien d'autre que le témoin... Le témoin qui prouvait que les anges participaient aussi à ces bassesses et que les cieux ne leur étaient pas si accessible que ça. Sa main attrapa vivement un autre bout de verre alors qu'il se la blessait dans le même temps mais quelle importance?

Seul le fil ténu de la raison le poussa à se retenir et laisser l'agent terminer le travail si au moins il avait pu l'aider précédemment. Son être lui voulait encore griffer et briser le vampire, le tuer même...
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 7:58

-Je vous ai dis de partir, Icare ! Obéissez ! dis-je avec une fermeté redoublée alors que le Violoniste grimasse de douleur.

Je pensais que l’ange était parti. Mais non ou alors il était revenu. En tout cas, il venait de m’apporter une aide, peut-être pas indispensable, mais appréciable. Encore une fois, je ne peux le tolérer. Risquer ma vie, c’est mon métier. Protéger les civils est ma priorité. S’il arrive quelque chose à Icare, j’aurais échoué et je me refuse à l’échec. Le criminel est déstabilisé. J’en profite. Je lui envoie un coup de tête en plaine face. Il vacille. Je lâche ses mains et martèle son visage. Je le renverse. N’écoutant pas ma propre fatigue, je me redresse. Je ne laisse pas au criminel le moindre répit. Je le frappe encore, pour l’étourdir. Un coup sec et précis. D’une poigne ferme, je le retourne, le mettant sur le ventre. L’instant d’après, j’ai sorti une paire de menottes. Je lui entrave les poignets mais ce n’est pas encore fini. Je sors ensuite une paire de gants que je lui enfile de force. Ainsi, il ne peut plus utiliser son effroyable don. Ainsi, il ne représente plus le moindre danger. Maintenant c’est fini…

Je reste quelque secondes immobile, le souffle court. Les activités physiques m’épuisent vite. Encore une fois, j’ai honte de cette faiblesse. Toutefois, je peux noter une légère amélioration depuis que je suis au B.A.M.. Mes efforts acharnés portent lentement leurs fruits. J’observe le Violoniste. Il termine sa régénération. Bientôt, il n’aura plus la moindre trace de cet affrontement. Seuls ses vêtements déchirés témoignent. En revanche, il semble à présent avoir 35 ans. Je porte une main à mon menton douloureux. J’en viendrais presque à oublier que j’ai moi-même reçu des coups. Mais si peu. Non, c’est vraiment insignifiant. Je me lève. Je m’apprête à relever mon prisonnier quand tout d’un coup, mon téléphone sonne. Je réponds.


-Wells, dis-je comme à mon habitude.
-On a deux blessés. Le commerçant s’est enfuit.
-Merde. J’arrive.

Je raccroche. Alors c’était donc ça les coups de feu que j’avais entendu… Ce chat avait visiblement beaucoup à se reprocher, à moins qu’il n’ait paniqué mais je n’y crois pas. Je le traquerais comme j’ai traqué le Violoniste. Je découvrirais ses méfaits. Justice sera faite.

-Debout ! dis-je au criminel.

Je récupère mon chapeau tombé au sol puis je l’aide quand même à se relever. A présent, il est sous ma garde mais également ma protection. Sa parole est précieuse pour le B.A.M..


-Icare ! Venez à présent, cet terminé.

Je sors de l’entrepôt, traverse la cour intérieur et arrive dans le magasin. Le Violoniste s’est résigné à accepter sa défaite. Il ne me pause plus de difficulté. Il fixe le sol, l’air morose. J’observe les deux policiers, toujours au sol. L’un est blessé au bras, ça n’a pas l’air trop grave. L’autre en revanche, déjà inconscient, a été touché en plaine poitrine. Voilà qui va faire tâche sur mon rapport. Ici est également présent le chef de la brigade placée sous mes ordres pour cette intervention. Il a l’air furieux. Il prend la parole.

-J’ai appelé une ambulance. Je ne vous félicite pas. Le mode opératoire du B.A.M. laisse vraiment à désirer.

Je réponds sur l’instant. Je suis piqué au vif mais on le sent à peine.

-Jusqu’à la fin de cette opération, je suis votre supérieur hiérarchique. Veillez à communiquer de façon adéquate. J’ose espérer ne pas avoir à vous le rappeler. Qui plus est, je fais avec les moyens qu’on me donne. Vous rendez-vous compte que la zone n’a pas put être quadrillée correctement ? Vous rendez-vous compte que nous nous sommes présentés face à deux mutants à peine en supériorité numérique ? Cette intervention s’est déroulée sur le fil du rasoir et je trouve qu’on s’en sort plutôt bien. J’avais réclamé trois brigades. Mais passons, ce qui est fait est fait. Transmettez le signalement de Théodore Madvati. Il faut que les recherches débutent le plus vite possible avant qu’il n’ait le temps de trop s’éloigner. Rassemblez vos hommes ici-même. Vous formerez une escorte pour me conduire, moi et ce criminel, au QG du B.A.M..
-A vos ordres.

Il n’a pas apprécié que je le remette en place mais d’un autre côté, il a l’air d’avoir compris mon argumentation. Je place le Violoniste sous la garde de trois policiers fraichement arrivés. Ensuite, j’invite Icare à me suivre un peu à l’écart. Je me tourne vers lui.

-Vous allez bien ?
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 19:56

Le jeune homme surprit par la véhémence du policier en conclut qu'il le dérangeait vraiment. Remontant sur le rebord de la fenêtre, il y resta; regardant la scène. Lorsque le policier mit enfin les menottes Jay redescendit de son perchoir, laissant quelques plumes dans son sillage après un aussi rude combat. Duel écourté par l'arrivée du policier. En le voyant à la lumière Icare devina qu'il n'avait pas été pris d'une hallucination; cet homme était réellement affreux physiquement mais mentalement il était honnête et semblait faire son travail de manière formidable. Le chanteur le remercia d'un signe de tête, il ne pleurait pas malgré la retombée du choc; les larmes ne venaient pas. Il le ferait chez lui en s'écroulant dans sa douche ou sur son lit. Le mutant venait de voir son bonheur brisé. Toute sa confiance en lui et envers ce monde était retombé. Plus que les autres encore, cet ennemi était terrible. Allait-il continuer à voguer crescendo dans l'horreur éternellement?

La peur n'était plus bien que son coeur batte encore la chamade. Il resta légèrement éloigné lorsque l'agent Wells s'il avait bien compris s'expliqua avec un homme, n'écoutant pas la conversation par respect. Mais pas seulement, le fait est qu'Icare était également accaparé par le vampire qu'il fixait de ses yeux azur avec une intensité profonde. Finalement l'homme qui fixait le sol d'un air morose pouvait voir que même s'il était contre nature, ce n'était pas lui qu'on avait puni. Sa justice ne tenait pas. Josh voulait que l'adversaire déchu le regarder, qu'il voit sa défaite contre lui. Il avait envie d'enfoncer des bouts de verre dans son corps, encore et de nouveau encore; non pas pour le tuer mais pour le faire vieillir. Qu'il atteigne l'âge qui l’effraye car 35 ans ça passait encore. Mais sans doute que sans se nourrir il allait dépérir. Il n'empêche que c'était trop long à attendre pour Josh.

Lorsque le policier lui demandait si ça allait, le mutant n'avait toujours pas décollé son regard du monstre. On sentait toute sa colère contenue précédemment pendant l'attaque pour ne pas mettre plus en danger le policier quand il s'était efforcé de l'aider puis de lui obéir. Cette dernière semblait prête à exploser. Après Ace, cette histoire de pseudo séduction lui retirait tout son travail sur lui, tout le travail qu'avait effectué Daniel Hopes, il redémarrait presque à la case départ. De le voir si "jeune", si avenant encore Josh était en furie. Ce type avait failli le "dévorer" et on aurait retrouvé son cadavre de vieillard, c'était tellement horrible!

Gretchen, Tyler, le roi d'ombre -dont il ne connaissait pas vraiment le nom.- un autre affreux là dont il avait oublié le nom et qui volait, le prêtre fou qui lui avait tiré dessus alors qu'il sauvait une demoiselle du suicide; les ennemis de Kaleb pour finir en beauté par le vampire. La haine le submergea quand il pensa au moment où il se sentait si bien la veille... Et aussi aux insultes du vampire qui remettaient en branle tout son travail d'acceptation.

N'y tenant plus, la victime si docile d'habitude qui avait déjà commencé à montrer les crocs tout à l'heure en se défendant plus ou moins se jeta sur le vampire menotté. Il était désolé de créer des problèmes à l'agent de la BAM mais il était si en colère, totalement détruit, traumatisé à cause de cette saloperie qui l'avait insulté, humilié et avait cassé quelque chose en lui. Une chose à peine reconstruite. Comment ses chers parents allaient le retrouver désormais après une période de répit si courte? Il allait encore déprimer peut-être; avoir peur à chaque regard rencontré, avoir honte à chaque mot doux; quant à retourner au Blood Orchid où il avait pourtant fait un tabac... Impossible! Finalement il était plus en sécurité avec les loubards des bas fonds à croire.

-Je vais le tuer! Je vais le tuer!

Icare se jeta sur lui pour le griffer et même mordre. L'une de ses ailes puissantes se souleva, pour envoyer un coup d'articulation dans la mâchoire de l'individu qu'il espérait détruire. Il voulait souiller ce visage encore avenant pour que personne d'autre ne se laisse piéger, pour que le vampire n'est plus d'arme. Des larmes coulaient sur ses joues mais ce n'était pas de l'apitoiement, plutôt de la colère.

Ne sachant pas si on l'avait arrêté avant où s'il griffait vraiment la peau du monstre, le mutant se débattait pour faire le plus de mal possible.

-Tu ne feras plus ça à personne!!! Tu ne pourras pas! Je vais te tuer!

Icare se jeta une nouvelle fois sur l'individu, il était tellement ivre de haine qu'il ne savait même pas si un policier avait réussi à le retenir où s'il imaginait juste la chair de son adversaire se réduire en bouillie sous ses mains devenues serres. Pas de quoi le tuer c'était certain s'il l'avait touché mais bien de quoi lui faire prendre 10 ou 15 ans.

Il fallait bien un jour que le douc Icare se révolte contre tous ses ennuis, ses ennemis et tout était concentré sur le vampire. De plus le chat courrait encore puisqu'il n'était pas prisonnier des policiers apparemment, et vu l'ambulance il avait du les blesser en partir. L'hybride pourrait le retrouver et venger son maître; Icare avait peur, et tellement de haine en lui aussi. Il ne comprenait pas, ce n'était pas logique. Pourquoi l'homme si raffiné d'hier soir, le seul qui daigne après Ace poser les yeux sur lui malgré sa mutation était-il un monstre? Et pourquoi le mignon félin si gentil en était-il un aussi? Le monde s'écroulait.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeJeu 26 Mai 2011 - 9:23

Quand j’ai croisé son regard, j’ai compris. J’ai ouvert la bouche pour le mettre en garde et tenter de le raisonner mais déjà il était trop trad. Icare, ivre de rage, s’élançait sur mon prisonnier, proférant des menaces sans équivoques. Ce qui c’est passé, ce qu’a enduré le mutant, explique son geste mais ne le pardonne pas.

-Attention !

J’avertis mais c’est inutile. Le chef de la brigade a vu venir le mutant. Il est le premier a s’interposé. Les policiers aux côtés du Violoniste sont quand à eux prit au dépourvu. Ils faisaient plus attention au criminel qu’à la victime. Icare, malgré l’interposition, arrive à blesser celui qu’il semble tant détester. Heureusement, rien de grave. Déjà on éloigne le Violoniste et d’autres policiers portent main forte au chef de la brigade. Moi-même je vais maitriser l’ange.

L’ambulance vient d’arriver. Cette lute imprévue gêne les secours de s’occuper des deux blessés. L’un d’eux semble dan un état critique. Je suis hors de moi. Est-ce donc si difficile de se contrôler ? J’y arrive parfaitement alors pourquoi un autre, un mutant qui plus est, ne pourrait y parvenir ? On est quatre sur Icare et ce n’est pas de trop. Il est fou furieux. Je n’ai pas le choix. Je frappe pour étourdir et je n’y vais pas de main morte. Sitôt l’enragé un peu calmé, on le colle au mur avec violence.


-Icare ! Reprenez-vous !

J’hurle pour me faire entendre de cet être déraisonnable. D’un regard circulaire, j’évalue la situation. Le chef de brigade s’est mis en retrait. Il a le visage en sang. Un autre policier a reçu des coups douloureux. L’ange en a trop fait. Je ne peux passer outre. De plus, ce serait pure inconscience que de le laisser libre dans cet état.

-On l’embarque !

On exécute mon ordre avec empressement. Les policiers, sur les nerfs, n’attendaient que ça. Icare est menotté et tenu à bonne distance du Violoniste. Ha, décidément, c’aurait été trop simple qu’il n’y ait qu’un seul incident. Le chat qui se tire, l’ange qui débloque… cette intervention va me laisser un arrière goût. Mon rapport risque de ne pas être à mon honneur. Je suis responsable de tout. J’assume mais c’est dommage. Je soupire.

* * * * *

Pendant la lute, le Violoniste a eu le temps de se régénérer. Icare l’a si peu blessé qu’on ne remarque même pas un quelconque signe de vieillissement. A présent, il arborait un sourire. A présent, il regardait l’ange. Ce dernier, en voulant marquer plus encore sa victoire, l’avait au contraire ternie. Il avait donné au criminel une certaine satisfaction, celle de lui montrer à quel point il avait mal. Peut-être n’avait-il pas été « dévoré » mais il avait été brisé. Les mots étaient décidément la plus vicieuse des armes. Les mots, justement, l’homme au catogan allait encore en prononcer. Sitôt le calme revenu, sitôt Icare entravé, le vampire s’adressa à lui avec une sournoiserie non dissimulée. Son ton, cela dit, restait digne, restait élégant.

-Voyez que j’avais raison : vous êtes une bête. Ange de la luxure et de la bassesse, je vous ai révélé.
-Assez ! Intervint l’agent du B.A.M. d’on ton sans réplique. Emmenez-le !

Les deux policiers aux côtés du Violoniste veulent le conduire vers les véhicules mais il résista. Cette fois, il s’adressa à Oliver Wells avec respect.

-Monsieur Wells, dans l’entrepôt se trouve mon violon. Pourrais-je au moins le récupérer ?
-S’il a été volé, il sera rendu à son légitime propriétaire.
-Je suis peut-être un assassin mais pas un voleur. Tous mes instruments ont été acquis honnêtement. J’en ai les preuves chez moi.
-Nous vérifierons cela en temps utile. Je m’occupe du violon.
-Merci.

On emporta le Violoniste. Oliver s’éclipsa un instant et revint l’instrument en main. Accompagné du reste des policiers valides, ainsi que d’Icare surveillé de près, il prit la direction des véhicules. Il y en avait quatre garés dans une rue voisine, à l’abri des regard. Trois étaient de la police. Le dernier était frappé du sigle du B.A.M..

-Icare dans ma voiture, le Violoniste dans l’une de vos voitures. On forme un convoi jusqu’au QG du B.A.M.. En route messieurs.

Oliver distribuait ses dernières instructions. L’ange fut installé à l’arrière, en compagnie d’un policier. Wells prit le volent. Bientôt les moteurs rugirent. Bientôt les sirènes retentirent. L’ambulance, également, s’en allait. De nouveaux policiers arrivaient vers le magasin. Ils allaient apposer les scellés. L’endroit était désormais interdit d’accès pour le bien de l’enquête.

* * * * *

« Je l’avais dis », se disait sans cesse Grim. Il avait abandonné son fusil pour ne pas trop se faire remarquer dans la rue. Au pas de course, il regagnait son appartement où, moins de deux heures plus tôt, il s’était disputé avec le Violoniste. Une fois sur place, il agit avec méthode mais également avec hâte. Son temps était compté, il ne le savait que trop bien. Il changea de vêtements. Dans un sac à dos, il entassa des affaires, l’argent en liquide qu’il possédait, les disques-durs amovibles de son ordinateur et les munitions de son flingue. Le pistolet en question, il le chargea et le cacha dans son pantalon toujours aussi ample. Une couture avait été modifiée à cet effet. Quand il eut terminé, il enleva la puce de son téléphone portable pour la broyer entre ses griffes. Ensuite, il vida un bidon d’essence dans son appartement. Le dit bidon paraissait n’attendre que ça, preuve de la prévoyance du félon félin. Théodore gratta une allumette et quitta les lieux. De retour dans la rue, il alla au distributeur le plus proche et se servit de sa carte de crédit pour retirer tout l’argent qu’il pouvait. Il abandonna ensuite la carte sur le trottoir. Maintenant, il pouvait disparaitre.

Ce jour là, il avait perdu son travail, il avait perdu sa tranquillité. Il en voulait au Violoniste, à Icare, à tout le monde.

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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeJeu 26 Mai 2011 - 10:00

Josh fronça les sourcils quand le violoniste répliqua; il allait le démonter! Seulement 4 personnes le retenaient, l'empêchant de finir le travail. Des menottes suivirent et le touché avec l'acier puis les paroles d'Oliver qui l'avait plaqué contre le mur semblèrent le calmer; montrant qu'au fond il n'était pas bien méchant; une fois qu'il se remit du coup que lui avait porté Wells -qui avait été assez fort pour l'étourdir l'ange ne s'énerva plus. Une fois éloigné de son ennemi il se laissa même faire très docilement; à peine inquiet. Lui qui était toujours stressé au moindre problème semblait désormais se moquer de ce qui lui arriverait, il ne regrettait pas son geste même s'il était désolé pour les policiers blessés. D'ailleurs il s'excusa envers celui qui avait le visage en sang et monta dans la fameuse voiture.

-Je suis désolé Agent Wells, c'était la fois de trop...

Mais ça ne servirait sûrement pas à ce qu'on lui pardonne. Tant pis. Sage désormais il regardait à travers la vitre le paysage qui défilait. Dommage qu'il ait raté le violoniste, histoire qu'il soit puni pour quelque chose au moins. Le jeune homme avait surtout peur qu'au moindre défaut de manipulation ce foutu musicien puisse attraper quelqu'un et lui voler sa jeunesse. Même s'il était encore présentement, il rêvait sûrement de dix ans de moins et en volant son geôlier, en le rendant aussi inutile que pouvait l'être un vieillard de 80 ans qui en avait 40 deux minutes avant il pourrait s'enfuir... Et même si on le rattraperait, ce criminel volerait encore des vies; peut-être même se ferait-il sa place en prison. Franchement Icare serait plus tranquille s'il avait la certitude que Wells s'occupait personnellement de ce vampire. Oliver serait probablement la dernière personne en qui Icare avait confiance pendant longtemps. Il était le seul compétent à ses yeux.

-Vais-je aller en prison?

Demanda-t-il d'une voix adoucie et plus calme. Un peu de frayeur semblait percer mais pas tant que ça, franchement, il avait moins peur de ça que de la sortie inopinée du vampire. Le jeune mutant était simplement inquiet pour les policiers blessés, s'il avait pu massacrer l'homme au catogan il l'aurait fait. Son unique regret était d'avoir rendu difficile la tâche à Wells et blessé ces deux policiers. S'être excusé auprès d'eux et d'Oliver ne suffirait sûrement pas mais il y tenait.

Seulement après ces questions, Icare plutôt bavard lors de ses dernières agressions était muet comme une tombe, il regardait simplement le joli paysage sans même verser une larme, l'air absent tout simplement. Ses yeux bleus s'attardèrent sur le ciel, il écoutait d'une oreille Wells mais personne d'autre ne pourrait désormais l'atteindre. Son regard s'était finalement posé sur le ciel qu'il aspirait à rejoindre, ce serait tellement plus simple.

Cette attaque qu'il avait lancé, pareil à la femme violée -c'était métaphoriquement parlant comparable.- désespérée l'avait poussé dans ses ultimes retranchements et désormais il se sentait épuisé. Comme un enfant sage, ses yeux se fermaient tout doucement et petit à petit, il semblait s'endormir. Sa propre régénération s'activait à soigner petit à petit ses blessures mais cela se faisait avec lenteur et sa voix resterait enrouée pour un bon temps. Malgré la force qu'il pouvait avoir et un entrainement certain on voyait qu'il n'avait pas l'habitude de vraiment se battre. Après son coup de folie il était le plus doux des agneaux. Quel gâchis.
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeJeu 26 Mai 2011 - 14:45

-Ce que vous avez fait ne restera sans doute pas sans conséquence. Vous avez blessé des membres des forces publics pendant l’exercice de leurs fonctions. Des circonstances atténuantes jouent en votre faveur mais vous risqué une amande, peut-être quelques moins de prison avec sursis. S’il y a des poursuites contre vous, je ne serais trop vous conseiller de plaider coupable. Cela vous épargnera un procès que vous perdriez de toute façon.

Je débite ma tirade avec une parfaite neutralité. Les yeux rivées sur la route, je pense déjà à la façon dont il faudra clôturer le dossier. J’ai quelques heures de paperasses devant moi. Je poursuis sur ma lancée.

-Dans tous les cas, vous ne devriez pas rester au Triskelion plus d’une demi-journée, sous réserve que votre comportement reste convenable. Cela vous laissera le temps de faire votre déposition relative au Violoniste. Puisque je vous ais sous la main, autant en profiter.

Je n’ai plus rien à ajouter. Le convoie de police se dirige à bonne allure vers le QG du B.A.M. ; nous grillons les feux rouges, les stops, nous prenons à peine compte des limitations de vitesses. Nous sommes prioritaires et nous ne nous en privons pas. Plus vite nous serons arrivé, mieux ce sera. Au bout de cinq minutes, mon téléphone sonne. Je réponds.

-Wells ?
-Nous avons été averti d’un incendie. C’est l’appartement d’un certain Grim qui est parti en fumée. Votre chat s’est volatilisé, j’en ai peur, et il a prit ses précautions.
-J’en prend note. Merci.

C’était Craven, le type chargé de la relation B.A.M./police, au bout du fil. Le dossier du Violoniste est peut-être sur le point de se clôturer, enfin en ce qui me concerne, mais celui de Grim vient de s’ouvrir. Je juge utile de le dire à Icare. Il est concerné.

-Icare, vous vous étiez adressé à un hybride-chat dans le magasin de jouet, le surnommé Grim. Il est en fuite et nous ne le retrouverons certainement pas tout de suite. Il a l’air rusé. Soyez prudent, nous ignorons quelles sont ses intentions. Si vous le recroisez, avertissez le B.A.M. sans délai.

HRP : grâce à l’affaire DSK, j’ai appris qu’aux USA, en cas d’accusation, si on plaide coupable, il n’y a pas de procès. On reçoit d’office une sanction un peu « allégée » car on n’a admis notre culpabilité. En revanche, si on plaide non coupable, il y a procès et on risque alors de recevoir une peine plus importante si on perd bien sûr. Voilà pour la petite infos Smile
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MessageSujet: Re: Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV]   Quand la belle est cruelle et que la bête est honnête [PV] Icon_minitimeJeu 26 Mai 2011 - 15:07

-d'accord... Je plaiderai donc coupable. Je suis vraiment désolé pour ces agents. Pas pour lui... Mais pour eux oui. Le violoniste vous savez, il s'en sortira... Et il recommencera; où alors il fera sa loi en prison.

Une information pour une autre, un prêté pour un rendu. Icare n'avait pas trop d'argent mais l'amende devrait passer vu qu'il commençait à être recherché en tant que chanteur dans des bars de mieux en mieux famés -même si ironie du sort, le seul accident de ces derniers temps avait eu lieu dans le plus classe d'entre eux.- Le chat quant à lui s'était volatilisé, cela énerva le mutant qui ne fit montre d'aucune violence cependant; son acte précédent était vraiment isolé. Le jeune homme qui avait rouvert les yeux après avoir commencé à s'assoupir se tourna tant bien que mal vers l'agent-essayez de vous mouvoir avec "grâce" dans une voiture, à côté d'une personne d'un mère 76 si maigre soit-elle quand vous avez 5 mètres d'envergure d'ailes. Bonne chance.- ses iris se plantant dans ceux du policier qui lui avait annoncé la sentence avec un calme olympien. Toujours tourné vers le violoniste, le mutant reprit ses "avertissements".

-Vous devriez faire en sorte qu'il soit trop vieux. Il est dans la force de l'âge là. Un petit défaut technique et c'est le massacre. Je ne connais pas mieux votre travail que vous, oh ça non... Mais je vous avoue que si ce n'est pas vous qui le maîtrisez de A à Z je sais qu'il s'échappera...

Icare posa ses yeux dehors, il espérait franchement se tromper, mais même son avocat pourrait à cause de l'agilité de son client se retrouver pompé de son énergie puis les gardiens une fois en pleine forme. Il suffisait qu'il puisse faire montre de son agilité et tout était fichu. L'ange hocha la tête quand celui qu'il croyait être un de ses comparses mutants lui signifia qu'il devrait l'appeler si jamais le chat faisait irruption dans sa vie.

-Je vous appellerai oui. Que dois-je faire maintenant? Vous dire comment tout s'est produit où faut-il attendre qu'on arrive dans votre bureau? Est-ce qu'on peut m'enlever les menottes si je jure de bien me tenir s'il vous plait? Ce n'est pas très... Aisé pour moi dans cet espace clos.

Le jeune homme écoutait attentivement Oliver, mais le fait qu'il dise "je ferai ce que vous dites" montrait bien que seul l'agent avait le droit à cette considération. Pour le reste, le jeune chanteur était plutôt pessimiste et prudent, il n'y avait que son interlocuteur qui avait sa confiance. Quant aux larmes elles ne venaient toujours pas, le choc était encore trop présent... Pareillement pour vraiment réaliser qu'il risquait la prison pour quelques mois. et pire encore pour comprendre qu'il s'en fichait éperdument (ou presque.) Après tout qu'était la prison en contrepartie à sa vie sauve? Icare n'en savait trop rien, en fait il ne savait même pas si le fait de s'en être sorti était une bonne idée.

Observant son interlocuteur à la dérobée, Icare prit conscience pleinement comme le gêne X avait abîmé ce dernier -pas dans le sens où il le pensait.- mais l'homme ne le dégoûtait pas. Peut-être que s'il l'avait croisé dans la rue, le mutant aurait pudiquement tourné les yeux mais l'agent Wells l'avait sauvé, ainsi sa laideur ne pouvait pas entrer en ligne de compte et Josh posait directement ses yeux dans ceux de son vis à vis, sans la moindre peur ou dégoût. Il se sentait bien plus en sécurité avec cet individu qu'avec le violoniste au visage avenant ou même un autre policier quelconque au physique "humain". Oliver était vraiment sa référence et sa dernière avant longtemps. Se renfermant de nouveau, laissant traîner une oreille uniquement en l'honneur de l'agent de la B.A.M Icare était retourné à sa fenêtre. Il espérait qu'ils arriveraient bientôt et sans encombre ni nouveau coup de téléphone pour l'agent. Si c'était pour que ce soit encore une mauvaise nouvelle...

Il aurait voulu demander à Oliver pourquoi il avait choisi ce métier, s'il avait des enfants, depuis combien de temps il travaillait à la B.A.M, comment allait Daniel mais aucune question avenante n'arrivait à sortir, il était malgré lui devenu froid et très introverti, comme au tout début avant son internement à l'institut, en pire peut-être car une rechute est toujours plus grave que la première "maladie".

Finalement le convoi arriva à la B.A.M et Josh descendit de la voiture comme on le lui demandait. Comme prévu il sortit dans l'après midi après avoir témoigné, salué et remercié Oliver Wells, promettant de tout bien faire comme il l'avait préconisé. Partant à pied, il semblait étrangement impassible, comme quelqu'un qui marche d'un bon pas pour aller faire ses courses. Il craquerait plus tard...


[HJ: si tu veux on pourra faire une ellipse pour décider de sa "punition"; genre ils se revoient plus tard pour ça... Merci pour l'info! j'avais appris ça aussi Razz
je conclus ici donc ]

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