Ludwig Okarinen - Kärinä

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NOM : Okarinen. PRENOM : Ludwig. ALIAS ET SURNOM : Kärinä (grésillement en finnois), Zala Ngokutya, Tarzan. AGE : 78 ans civils, 17 ans biologiques. DATE DE NAISSANCE : 28/04/1933. METIER: Ex-Deutsche Jungvolk, Ex-Guerrier Nguni, Ex-Domestique britannique, Vagabond temporel. NATIONALITE : Allemande, Apatride, puis disparu en 1944, situation irrégulière aux Etats-Unis. GENRE : Masculin. CLAN : Neutre.

Pouvoirs :

• Description :
  
  
  Voyage temporel :
  
  C'est une capacité complexe que celle-là. Considérons le temps comme une ligne droite et ce schéma qui résume assez bien :
  
  
  
  Il faut noter que les vitesses d'extension sont tout simplement égales au passage du temps dans la trame jouée par les autres personnages. En somme, si Ludwig est capable de voyager dans son propre futur jusqu'à un certain point, il ne lui est en revanche pas possible de voyager dans celui du forum.
  
  Son rythme biologique est indépendant, ainsi bien qu'il soit né en 1933, il aura actuellement dix-sept ans autant en l'an 0 qu'aujourd'hui. Se rencontrer lui-même n'a théoriquement aucune conséquence particulière, mais il préfère l'éviter.
  
  Le voyage volontaire prend environ dix secondes, et se caractérise par un grésillement (d'où le pseudonyme) qui s'entend fortement à environ cinq mètres de distance, dans les deux époques, et une impression de désintégration des corps d'un côté, de formation grain par grain de l'autre. Un voyage involontaire ''flash'' est instantané, ou peu s'en faut, mais le grésillement résonne tout de même pendant une durée équivalente.
  
  La limite maximale du poids transportable se situe dans les 150kg supplémentaires au poids de Ludwig. Au-delà, des incidents peuvent arriver. Ce qu'il doit transporté doit se situer dans un rayon d'un mètre cinquante, et y rester pendant au moins cinq secondes (si sortie de la zone entre 5 et 10s, des problèmes peuvent arriver, au choix, perdu dans une époque différente, violente éjection dans la destination de départ ou d'arrivée, effets plus funestes, etc). Une personne peut rester coincée dans une époque si Ludwig ne prend pas la peine de la reprendre avec lui...
  
  Lors d'un voyage, la position sur terre des transportés change : pour un transport volontaire, une précision de l'ordre de 10 kilomètres est possible, mais dans le cas d'un flash, c'est totalement aléatoire. Néanmoins, la réapparition se fait toujours sur un solide stable, dans un espace libre.
  
  Les événements historiques sont très difficiles à changer. En effet, une sorte de hasard obstiné qu'on pourrait nommer destin s'acharne à faire réaliser certaines actions, d'une façon ou d'une autre, quelles que soient les efforts des intrus temporels. Il est difficile de savoir si le destin va ou non empêcher certaines modifications, mais Ludwig a déjà réussi à faire altérer de nombreuses choses (largement mineures, à l'échelle mondiale, néanmoins : se faire quelques amis, enfouir des objets, etc). En cas de modification, seules les personnes voyageant à ce moment gardent le souvenir des éléments de l'ancienne réalité. Les voyageurs sont en effet toujours en dehors de la boucle temporelle, et rien ne peut leur arriver ou les changer, physiquement et mentalement, à cause d'un paradoxe, même dans les rares cas de modification de leur passé.
  
  
  NB : Toute modification temporelle potentiellement importante sera l'objet évident d'une demande à l'animation, et à l'accord des joueurs éventuellement concernés.
  
  Enfin, Il n'y a pas d'infiltration technologique d'une époque à une autre. Tout d'abord, tout ce qui ne fait pas partie intégrante d'un être vivant retourne à l'état physique exact dans lequel il se trouvait à l'époque transportée, c'est-à-dire généralement à l'état de matière première informe. (Le cas d'un cyborg serait plus épineux, mais il reste à supposer que ce ne serait VRAIMENT pas agréable pour lui.) La mémoire des transportés est également modifiée pour correspondre aux connaissances technologiques de l'époque. Ils oublient temporairement tout du fonctionnement et de la conception des objets plus modernes, s'en rappelant très vaguement, sans parvenir exactement à se souvenir de ce à quoi ils ressemblaient. Les mutants possédants un génie mécanique sont susceptibles de recréer des objets technologiquement avancés, mais ils doivent reprendre leurs études de zéro.
  
  Dans le cas très particulier où Ludwig serait arraché à sa ligne temporel, il est probable qu'il se trouve dans l'incapacité de voyager volontairement, néanmoins, un flash pourrait peut-être le ramener dans une époque qui lui serait normalement accessible, pourvue qu'elle ne soit pas trop éloignée. En ce qui concerne les réalités alternatives, son pouvoir serait assez désorienté pour l'empêcher de voyager, mais il est possible qu'il s'y adapte au fil du temps (à définir, si jamais cela arrivait, mais pas dans le laps de temps habituel d'un RP).
  
  Génie adaptatif :
  
  Il s'agit presque de ce qu'on pourrait appeler de la science infuse. Sitôt transporté dans une époque, Ludwig gagne des facilités surnaturelles à s'adapter à celle-ci. Il apprend extrêmement vite les variations dues au temps des langues qu'il connaît déjà, et apprend plus vite (mais qui reste de l'ordre de la possibilité humaine) les langues qu'il ne connait pas. De plus, il acquière des compétences instinctives, qui ne s’embarrassent d'aucune théorie, du maniement des technologies les plus évoluées de l'époque. Néanmoins, cette maîtrise est assez limitée aux utilisations les plus directes, surtout dans le cas des objets qui possèdent beaucoup d'utilisations : ce pouvoir donne des bases confirmées dans le maniement de l'objet et des techniques, pas un niveau d'expert, même si un tel niveau est de fait plus facile à atteindre.
  
  L'origine de ses connaissances est floue, et a un rapport incontestable avec la régression des connaissances qui s'opère chez les voyageurs. Il est certain qu'elles sont en relation avec les habilités des êtres humains de l'époque, ce qui pourrait éventuellement la rapprocher d'une sorte de lien télépathique imprécis et s'appliquant sur la globalité des habitants du globe. La plupart du temps, Ludwig est parfaitement incapable de les conserver, et elles disparaissent dès que la situation ne les implique plus, aussi est-il rare qu'il en acquière beaucoup en même temps. Comme mentionné plus haut, l'apprentissage en est plus facile, aussi peut-il conserver des aspects à force d'entrainement (les langues, notamment), mais cela ne relève au final plus du pouvoir, simple adjudant.
  
  
• Niveaux de maitrise:
  
  
  Le voyage temporel est d'autant plus fatiguant que le temps parcouru est important. Pour aller vers des époques très éloignées les unes des autres, des pauses sont nécessaires. Il est capable de faire un exténuant bond total de 200 ans en une fois s'il ne transporte pas de charge importante ; et en se ménageant, il est capable de voyager environ 1000 ans en un peu plus d'une heure, après quoi il est épuisé, et sans doute incapable d'utiliser son pouvoir. S'il se concentre suffisamment, il lui est possible de faire des voyages dont la précision varie entre une ou deux heures.
  
  Une peur excessive provoque des ''flash'' : courts sauts temporels instantanés et à peu près aléatoires que Ludwig est pratiquement incapable de refréner. Le principal soucis des flash est qu'ils passent pas un circuit d'urgence qui l'empêche de voyager pendant parfois des jours entiers, et le laisse souvent inconscient les premières heures, une terrible migraine au réveil. Les flash se produisent aussi de temps en temps (une ou deux fois par an) sans raison explicable. Dans ce cas, l'effet est le même. Lors d'un flash, il peut exceptionnellement arriver qu'une ou deux personnes en contact direct avec lui soient transportées, mais elles subissent les mêmes séquelles que lui quant à l'inconscience.
  
  Les autres émotions, les manifestations dans la précipitation, peuvent le troubler s'il est en train de voyager, provoquant des imprécisions d'époque mais n'interrompent jamais le phénomène une fois lancé.
  
  Quant à son deuxième pouvoir, il est totalement passif. N'assistant que dans la pratique, Ludwig doit généralement utiliser directement un objet, ou se trouver dans une situation appropriée pour l'utiliser. Il est donc parfaitement incapable de donner des conseils sur le maniement de quoi que ce soit.
  
  
• Lien entre les Pouvoirs:
  
  Le second pouvoir est une adaptation de l'esprit aux voyages temporels.
  
  

Description Physique :

• Apparence :
  
  
  Le jeune homme faisait déjà dans son enfance le ravissement des théoriciens nazis. Tout dans sa personne en effet se conformait aux critères raciaux de la race aryenne. Il possédait la chance d'avoir la peau pâle, une pilosité blonde très claire, des yeux en amande d'un bleu sombre, un nez droit peu imposant... Ses pommettes sont hautes, ses sourcils horizontaux, ses lèvres étirées et son menton dirigé vers l'avant, porté par un cou assez large. C'est un garçon d'un mètre soixante-dix-huit, au corps évoquant une bonne forme physique, vigoureux sans être excessivement massif ou athlétique, dans des proportions harmonieuses d’environ cinquante-neuf kilos.
  
  Sans cesse charrié d'un temps à un autre, dans des situations souvent extrêmes, Ludwig a généralement fort peu de temps et de moyen pour s'occuper de lui-même et de sa tenue. Il porte des cheveux courts, coupés de temps en temps, un peu ébouriffés, qui vivent presque sans aucun soin. Plus que discrète, sa barbe est pratiquement inexistante, aussi n'y prête-t-il aucune attention. Son vêtement est sommaire, presque toujours décalé avec l'époque et encore plus avec la mode, à moins qu'il ne lui soit tombé sous la main au hasard des apparitions et des rencontres. Le mutant s'acharne à garder un demi-sourire de complaisance dans les situations dramatiques, un sourire dans la vie de tous les jours, et un grand sourire dans la joie, mais en réalité, ce n'est pas quelqu'un de très expressif.
  
  
• Signes Particuliers :
  
  
  On note la présence d'une scarification ethnique sur le pectoraux gauche, faite en Afrique, qui n'a pas très bien évoluée, sans doute à cause de la singularité du derme pour le tatoueur. Elle mesure presque dix centimètres de large pour autant de long, et représente la tête d'une race bovine aux grandes cornes, aujourd’hui disparue, symbole rituel de la tribu. Elle est un peu enflée et plutôt inesthétique, mais n'est ni infectée, ni douloureuse.
  
  

Caractère :

• Mental :
  
  
  Heureusement pour les fréquentations de Ludwig, un an de vie tribale aura suffi à venir à bout d'une bonne partie de la décennie d'endoctrinement du parti nazi. Il ne considère plus la race noire comme inférieure, la société traditionnelle africaine lui semblant tout aussi respectable. Néanmoins, il continue à entretenir quelques a priori sur les juifs : s'il n'est plus ouvertement antisémite, il ne les apprécie pas trop de manière passive, et aura plus de difficultés à se lier d'amitié avec une personne de cette confession. Toujours est-il qu'il se présente lui-même difficilement comme allemand, par honte et par peur des regards sur son passé, préférant remonter à ses origines et se prétendre finlandais. Il est évident qu'il sait actuellement que la Shoa fut une action terrible, mais il ne considère pas franchement sa famille comme responsable, son père ayant fuit peu avant la chute du Reich, il le voit comme un héros. Il lui reste quelques fragments de machisme se traduisant par ce qui paraît être de la galanterie, pardonnant plus facilement aux femmes, et leur laissant des facilités.
  
  Une répulsion du modèle disciplinaire s'est effectuée chez le jeune homme, les valeurs ayant été endormies par l'immense liberté dont il jouit. Il n'a plus beaucoup d'empathie quant aux paisibles travailleurs, dont il ne réalise pas vraiment le labeur sur la durée. Il lui semble qu'il a le droit de prendre ce qu'il trouve, dénigrant la possession individuelle. Il se révèle facilement opportuniste, en dépit des conséquences qu'il ne voit pas toujours. Sa morale est assez proche du naturel, bien qu'il soit généralement plus que complaisant, sa bonté agissant spontanément. On peut le qualifier d'individu sociable, quoiqu'il ait réellement du mal à s'attacher aux personnes. Il ressent lui-même relativement peu de tristesse face à l'absence d'êtres chers. Il apprécie la relation humaine, mais généralement pas pour de longues durées, et ne souffre pas de la solitude. Il recherche son propre bonheur, en étant conscient qu'il passe souvent par celui des autres. Ayant été jadis rêveur, c'est un amateur d'aventures avant tout. Il s'adapte facilement à la plupart des époques, autant grâce à ses facultés que par son ouverture d'esprit. Il cherche généralement à comprendre, avant de juger quoi que ce soit, et observe l'évolution et les hommes avec une curiosité presque constante.
  
  Faussement naïf, le mutant ne se mêle pas de politique et de problèmes de société. Il a développé un sentiment d'impuissance, voire de fatalisme, face aux éléments de grande ampleur, probablement à cause des conditions de son pouvoir. Ses actes lui paraîtraient peut-être avoir du sens seulement à l'époque butoir, car pour lui les évènements ne s'y sont pas encore déroulés, et y sont peut-être de fait encore modifiables. Il est possible que sa mentalité évolue en ce sens, mais il n'en ait qu'au début de son cheminement. Ludwig éprouve de la sympathie pour Xavier et son institution, qu'il voit comme un grand philanthrope. Magneto, en directe relation avec ses actions terroristes, ne lui inspire pas les meilleurs sentiments, et quoiqu'il put avoir des arguments pertinents, c'est rarement ainsi qu'on le lui a présenté. Il est pourtant prêt à entendre les raisons des deux partis, et il est vraisemblable qu'il soit plus touché par la crainte d'un génocide, et même qu'il y voit là son destin. Le BAM l'effraie en sa qualité d’organe policier extrêmement puissant, bien qu'il ne porte pas de jugement sur sa finalité. Il est en quelque sorte un relativiste. Il s'est totalement identifié à sa capacité de voyage temporel, il ne se déteste ni se valorise, il a juste conscience d'être ainsi. Si on le lui enlevait, il aurait l'impression de ne plus être qu'une coquille vide. Il ne se sent pourtant pas réellement intégré à la cause mutante, qui le laisse perplexe.

Histoire :

• Talents Particuliers :
  
  
  Les facilités pratiques de Ludwig sont immenses grâce à son pouvoir. Excepté cela, il a suivi une formation militaire moderne aux jeunesses hitlériennes, il a été formé au maniement des armes blanches et de jet en Afrique. Le cumul de ces talents en fait un combattant expérimenté et polyvalent en dépit de son âge. Il est capable de survivre dans la nature, pratiquant volontiers la chasse. Il parle parfaitement l'Allemand et une langue dérivée du Zoulou, et très correctement l'Anglais (avec un accent exotique et non identifiable) et le Finlandais.
  
  
• Possessions :
  
  
  Le mutant ne possède pratiquement rien de manière définitive, ne conservant qu'un nombre de choses très réduit lors de ses voyages. Il transporte parfois quelques objets précieux, mais parvient toujours à les perdre d'une manière ou d'une autre. Tout juste garde-t-il quelques caches à vêtements vieux comme le monde, lui évitant d'apparaître dans sa tenue d'Adam.
  
  
• Biographie :
  
  
  Comment étaient monsieur le père de Ludwig et ses camarades.
  
  En cette froide soirée de décembre 1939, dans un petit village rustique quelque part Pologne, l'ambiance est à la fête. Exceptionnellement, les hommes ont laissé leur bel uniforme noir taillé spécialement par Hugo Boss. Ils discutent joyeusement dans la langue de Goëthe de sujets assez raffinés, se resservent d'excellentes saucisses bavaroises, donnent des tapes viriles au jeune blondinet de six ans qui lorgne avec de grands yeux une pièce de charcuterie. Ce dernier, Ludwig, est le fils du Commandant Kristian Okarinen, d'abord connu comme Kristian Oikarinen. Une poignée de marks bien placés, une lettre en moins et un solide sens des relations faisait qu'on avait vite oublié l'origine finlandaise de ce militaire hardi. Ce soir-là, on buvait un peu à sa santé. Ces gens-là représentent quelques gradés de la Schutzstaffel. Ce soir-là, on boit à l'ouverture d'un nouveau camps dont il avait été désigné responsable.
  
  Même quand on était fils d'officier, et surtout quand on était fils d'un tel officier, la formation militaire n'était pas toujours des plus plaisantes. Les jeunesses hitlériennes accueillaient peu après le garçon candide, quoique déjà bien certain de ses valeurs. Bien que son commandant de père l'avait déconseillé, il était tout de même moins soumis aux brimades que les autres mâles aryens de son âge. Les corvées étaient moins souvent pour lui, et même les DJ, plus vieux, étaient moins méchants. Seul le détestait le fils d'un membre de la GESTAPO, le gros Joe, un grand gaillard de quatre ans son aîné qui quelques fois l'emmenait réfléchir sur la composition géologique des sols boueux.
  
  -HEY LUDWIG, T'ES SOURD ? lui beuglait-il ensuite, sa bouche grasse à moins d'un centimètre de son oreille.
  
  Ludwig ne s'en plaignait pas, car ce n'était pas un traitement vraiment cruel. Il s'avéra même d'une fois où il eut l'occasion de lui rendre la pareille, et le gros Joe fut de corvée. Quand il parti pour le Hitlerjugend, en 43, Ludwig parvint même à le regretter.
  
  Lorsqu'il était avec son père, au camp, le jeune garçon ne pouvait qu'être fasciné par l'autorité de celui-ci, capable de faire obéir tant d'hommes pourtant inférieurs. Il n'était bien sûr pas autorisé à parler aux prisonniers, mais on ne pouvait pas dire qu'il les plaignait plus que toutes les bêtes qu'on envoyait à l’abattoir pour qu'en ressorte ces excellentes saucisses bavaroises.
  
  ***
  
  
  La famille Okarinen fuit la police secrète et ce qu'il en advient.
  
  Voilà l'année 1944, et l'empire Germanique qui s'ébranle. Le commandant Okarinen en est à une discussion agitée avec ses amis les plus proches. En parfaits visionnaires, ils envisagent de fuir l'Allemagne. On chuchote très bas que l'attentat de juillet a fait perdre la raison à Hitler, et que son Reich en est à ses derniers balbutiements. On donne Berlin aux mains des Américains ou pire, des Soviétiques, dès janvier. La population est paniquée, la décision est prise. C'est un retour vers la Finlande pour toute la famille. Pays venant de se désengager du conflit, on espère y trouver asile. En vain.
  
  Le train, le ferry, puis une barque. Poursuivis par la police allemande,on doit se cacher en urgence quelque part sur une île suédoise. On abat de sang froid le seul ermite pêcheur qui vivait là, pour lui épargner la tentation de dénoncer la famille. On repart deux semaines plus tard, persuadés d'être hors de danger. Erreur. Un pistolet est pointé sur ''l'ex-commandant et déserteur Okarinen''. C'est le père du gros Joe en personne qui appuie sur la gâchette. Puis il se tourne vers madame Okarinen, fait la moue, et insatisfait de ses charmes, lui fait subir le même sort qu'au précédent. On laisse les cas plus enthousiasmant des deux sœurs et du frère cadets, Alicia, Eva, Edmund, et on se tourne vers l'aîné. On hésite, on se souvient que Ludwig a été un bon élément aux jeunesses hitlériennes et on rit beaucoup du manque d'aridité de ses bas. Finalement, on décide quand même que ce serait une balle dans la tête, car on a agi de façon semblable pour le père, la mère, et pour un garçon juif trouvé par hasard en chemin.
  
  ***
  
  De la façon dont le jeune Ludwig arrive chez un peuple Nguni et échappe à la mort.
  
  -Usebenzani ? Uhlalaphi insizwa umlungu ?*
  
  « Je suis en enfer et voilà le diable » pensa dans un élan d'originalité le jeune Ludwig, en voyant qu'il était étendu nu sur un sol de sable brûlant, et qu'un de ces êtres à la peau noire le contemplait sans pudeur des pieds à la tête. Il poussa les hauts cris, sa peur l'empêchant de faire la juste remarque que l'individu possédait une grande pointe admirablement aiguisée.
  
  -Ah-a-arrière, sous-homme ! bégaya-t-il paniqué, fidèle à son éducation.
  
  Heureusement pour lui, le guerrier ne saisit ni l'ordre ni l'insulte, car il n'entendait pas un traître mot de ce bellement en raclements de gorges. Il se demandait plutôt s'il aurait une plus grande gloire à amener sa trouvaille vivante ou au bout de sa sagaie. N'ayant pas l'envie de porter une carcasse à bout de bras jusque dans son village à deux lieues, il choisi de le laisser marcher à son côté. Il le prit donc cordialement par le bras, sans rencontrer trop de résistance de la part d'un corps meurtri où de petits charognards aventureux avaient déjà commencé à donner quelques coups de bec sournois.
  
  Une fois qu'il y fut rendu, il exhibe son trophée au chef Sosa, qui l'en félicite. On fait mander le grigrimancien, qui déclare que les organes d'homme blanc sont de puissantes amulettes pour celui qui peut en porter. Plusieurs femmes viennent préparer la cérémonie d'extraction, peignant avec le plus grand soin de bleu cobalt, de rouge garance, de vert malachite et de jaune souffre les endroits appropriés à la découpe. Retentit soudain une grande vibration qui panique toute la tribu. Seule une des préparatrices a l'audace de rester, hébétée : Qnawa est à peine consciente d'être la cause, par son contact avec un être de la même nature qu'elle, de la décharge sourde. Ludwig, lui, grâce à ce merveilleux pouvoir, ne porte plus aucune trace de blessure ou de coup. Impressionné, le sorcier lui-même lui présente des excuses incompréhensibles, et le baptise Zala Ngokutya, ''celui qui se régénère'', ne sachant pas que l'éberlué ne le mérite pas.
  
  *Quel est ton nom, et d'où viens-tu, homme blanc ?
  
  ***
  
  La vie tribale du jeune Ludwig et comment elle prend fin.
  
  Il serait sottise de prétendre que Ludwig vécu de façon normale, pendant plus d'un an, parmi ce peuple d'Afrique équatoriale. Néanmoins, face à l'incertitude de l'endroit où il était tombé, et malgré les premières réticences réciproques des deux parties, il se convainquit que sa place était peut-être ici, et apprit la langue. Il rencontra de nouveau Qnawa, et une attirance mutuelle vit le jour. Une détonation se faisait entendre à chacun de leur contact, mais toujours moins importante, étant proportionnelle au nombre de blessures qu'arborait Ludwig. Elle n'était plus une enfant, mais selon les rites de la tribu, elle n'avait pas encore l'âge requis pour avoir un mari. Elle était toujours souriante, et elle apprit à Ludwig à l'être tout autant. Ludwig, qui, grâce à cette charmante compagnie, n'était plus du tout effronté, commença à cultiver quelques espérances. Comme il était, semblait-il, naturellement très doué au maniement de la sagaie, qu'il avait les bons réflexes d'un guerrier, on en fit un protecteur du peuple.
  
  Tout se déroula de la meilleure façon possible jusqu'à l'arrivée dans la région d'une nouvelle faction conquérante. Leurs armées immenses n'eurent aucun mal à vaincre les défenses du village. Les envahisseurs pratiquèrent ensuite ce qui était de l'eugénisme, bien qu'on ne le désignait pas par ce mot, Francis Galton ne l'ayant pas encore inventé. Le sorcier était vieux et le chef Sosa malade, aussi on les tua. Les autres hommes furent bien sûr soumis, et les filles, comme le voulait la coutume, distribuées aux vainqueurs. Ludwig faisait un triste rapprochement entre ce désastre et l'assassinat familial dont il avait été témoin douze ou treize mois plus tôt. On se demande quoi faire de lui jusqu'à ce qu'un sangoma, très âgé, mais pas exécuté car il se trouve être l'oncle du roi conquérant, se rappelle que l'on fait des organes des hommes blancs de merveilleux talismans. Le pauvre Ludwig prend partie de s'enfuir, mais séparé de la belle Qnawa, ses jambes perdent la volonté de courir. Un grand grésillement coupe toutefois le sangoma dans ses traditions alors que son stock vivant de puissantes amulettes disparaît sous ses yeux.
  
  ***
  
  Ce qui arrive en pays d'Angleterre et la façon dont Ludwig en apprend plus.
  
  Comme c'est souvent le cas, il pleut sur Londre à l'aube du 8 décembre 1923. Quarante-deux degrés fahrenheit n'est pas la température idéale pour un jeune homme d'environ treize ans portant pour seul habit un pagne de tissu africain qui tombe sur la pierre de la chaussée trempée. Un bon gentleman du nom de Richard Cholmondley, passionné de culture coloniale et homme de grand cœur, fait ramasser par son domestique le garçon sur le pavé, le prenant pour un original intéressant. A son réveil, il lui offre le couvert, avant de constater que son protéger ne parle que quelques mots d'anglais. Intéressé, il préfère attendre qu'il apprenne la langue, et il le fait mettre aux cuisines et au balais, où, après le chagrin et la surprise passée, il se révéla un serviteur très capable, aucun avis ne portant sur un adolescent de cet âge, et surtout dans cet accoutrement. Ludwig demanda bien vite où il se trouvait, et on lui répondit qu'il était dans le manoir du Lord. N'ayant point eu vent d'un lord en Afrique, il demanda de quel pays, et à son grand étonnement, on lui répondit la Grande-Bretagne. Ses derniers doutes quant à ses pouvoirs magiques n'étaient plus. Les domestiques, dont certain étaient amateurs de littérature, le surnommèrent Tarzan, en référence au personnage de l'américain Burroughs, qui avait déjà un peu de succès en ce temps-là.
  
  Il demanda ensuite ce qu'il en était devenu d'Hitler, de Himmler et de l'empire germanique. On lui dit que l'empire avait perdu la guerre, mais on lui assura ne connaître ni l'un ni l'autre des personnages. Comme le garçon s'énervait un peu, on interrogea monsieur qui, homme cultivé, avait entendu parler d'un monsieur Hitler, chef d'un obscur parti allemand. On trouva même dans quelques correspondances un rapport qui prétendait qu'une personne de ce nom avait tenté assez lamentablement de prendre le pouvoir, et qu'il avait été enfermé pour trahison. Ludwig fit assez vite le rapprochement, et en lisant la date du journal, il se rendit compte qu'il n'avait pas voyagé que dans l'espace, mais également dans le temps. Il pensa d'abord à revenir en Afrique, pour libérer la belle Qnawa, mais il se heurta à un problème épineux. Même s'il parvenait à maîtriser sa destination, il n'avait strictement aucune idée de l'endroit ni de l'époque où elle se trouvait... Il se rabattit alors sur un second projet tout aussi noble, qui était d'empêcher sa famille de quitter la petite île suédoise et par conséquent de l'extraire au triste sort qui l'attendait.
  
  ***
  
  Les recherches de Ludwig et sa rencontre avec monsieur son frère, un professeur de sciences.
  
  Ludwig passa les mois suivants à tenter par des moyens saugrenus de déclencher un nouveau bon temporel. Son obsession était telle qu'on le renvoya de la maison de Cholmondley, lassé de sa folie apparente, et bien qu'il fut un grand homme généreux. Ludwig finit par parvenir à quelque chose en sautant du haut de l'aile sud du Old Bailey. Il se réveilla dans un hôpital d'un pays dont il entendait vaguement le langage. On lui prodigua tous les soins possibles, avec le plus parfait agréable, et il sut rapidement qu'il était en Finlande, en l'an de grâce 1989. On lui manda ensuite qui étaient ses parents, et s'ils étaient assurés pour rembourser de telles attentions. Il mentit en disant que c'était Edmund Oikarinen, et on contacta l'homme d'âge mûr portant ce nom, qui habitait le plus proche de l’hôpital, c'est-à-dire à Vantaa. Cet Oikarinen là était frère de Ludwig, et un scientifique qui se félicitait d'ouvrir l'année même le centre d'exposition Heureka. Il avait une vie et des mœurs un peu volages, aussi quand on l’appela du centre médical, il crut, sans bien comprendre, que c'était l'une de ses nombreuses compagnes d'un soir qui prétendait qu'il était père de quelque enfant. Il balbutia, mais se déplaça quand même au nom de la morale.
  
  Il fut très étonné de voir un enfant de cet âge, et allait repartir quand Ludwig commença à lui réciter la généalogie de leur famille commune. Reconnaissant dans un grand élan de joie un frère qu'il avait quitté quand il n'était d'un marmot de six ans, il paye ses dettes et l’emmena avec lui dans son appartement de Tikkurila. Ludwig lui raconta toute son histoire, qu'il fut bien obligé de croire, lui qui n'avait vieilli que de quelques années en un demi-siècle. Edmund connaissait déjà le phénomène mutant, et envisageait même d'y consacrer une partie de son exposition à celui-ci, aussi expliqua-t-il ainsi l'étrange aventure. Comme tous les bons pédagogues en la matière, il lui dit que c'était quelque chose qu'il pouvait contrôler en y mettant suffisamment de volonté, mais se trouva incapable de mettre en pratique ses enseignements. Ce fut un vieux mutant à l'apparence bestiale, rencontré dans un casino, à qui on proposa de donner quelques cours de méditation. Sous son professorat, en Allemagne, Ludwig acquis une certaine maîtrise de lui-même, mais pas le moins du monde de son pouvoir. Un soir d'hiver, on se souvint qu'il s'essayait encore à un exercice particulièrement compliqué donné la veille. D'autres disciples répandaient la rumeur idiote que le maître l'avait mordu. Puis il disparut dans un grésillement.
  
  ***
  
  Du premier voyage volontaire, du destin et des diverses autres aventures qui en suivirent.
  
  Ce fut alors la toute première fois que Ludwig apparaissait toujours propriétaire de sa vue et de ses autres sens et sans grand mal de tête. Il était revenu en Allemagne impériale de 1944. Il essaya bien sûr par mille moyens de changer la destiné de son père, de sa mère et de ses sœurs, sans compromettre celle de son frère, qui s'en était sorti après bien des préjudices. Il voulait éviter au mieux de se rencontrer lui-même, ne sachant pas l'effet que cela pourrait avoir sur l'un ou l'autre. Il engagea même un juif suédois errant, qui contre quelques marks accepta d'aller leur porter la nouvelle, mais celui-ci fut abattu sur une route par des allemands de passage. Même les plans les plus infaillibles échouaient de façon pitoyable. C'est ainsi que Ludwig se résigne à admettre que l'avenir des hommes est impossible à changer, tracé par la main impitoyable du destin. Il abandonne alors sa famille aux mains du père du gros Joe et de la GESTAPO, et tout espoir de revoir Qnawa.
  
  Au fil des années, il bouscule alors les époques. Il vole ce dont il a besoin pour vivre, ce qui est chose facile quand on dispose d'un tel pouvoir. On se souvient l'avoir vu au baptême de Clovis, au mariage de Guillaume 1e, à la première représentation de Roméo et Juliette, à la démonstration de la nature de la foudre de Benjamin Franklin, à un repas entre mendiants sous un pont d’Amsterdam en 1901, et plus récemment, dans un institut au nom bien connu, en l'an 2011.

Modération a écrit:

Y a-t-il pas un risque qu'il atterrisse un jour dans un mur ou au milieu de bêtes sauvages?

Modération a écrit:

Par quel moyen précisément, arrive t'il à gérer son "atterrissage"?

Modération a écrit:

Tu parle d' "un institut au nom bien connu, en l'an 2011.", tu parle de l'institut Xavier?

Modération a écrit:

As-tu décidé de rester à cette époque ou tu ne fais que passer? Pourquoi resterait il en ce temps précisément?