Bar près du bronx [libre] (terminé)

Daniel poussa la porte du bar et balaya d'un air las les lieux et ceux qui s'y trouvaient.
Rare qu'un bar reste ouvert à une heure aussi tardive.
Matin ? nuit ? jour ?
peu importe ce n'était qu'un mélange de possible à venir et toujours les même fils à tirer et les mêmes inquiétudes qui poussent certains à courir vers leurs habitudes.
Machinalement il regarda sa montre.
une antiquité, évidemment, une montre à gousset du 19eme siècle..qui fonctionnait toujours.
Daniel ne fit pas attention à quelques regards qui s'échangeaient au comptoir lorsqu'il joua avec le cadrant précieux avant de le ranger d'une main lasse dans sa poche.
il commanda une vodka et s'ébouriffa les cheveux d'un geste nonchalant. Toujours cette même sensation de vide qui le taraudait depuis quelques années.
peut_être que finalement, il avait fait le tour de New York et qu'il était temps de changer d'air.
Perdu dans ses pensées, il ne sentit pas un jeune junkie paumé le bousculer et plonger sa main dans sa veste avant de prendre la fuite en courant vers la porte de sortie, la précieuse montre dan la main.
Daniel eu juste le temps d'esquisser un sourire étrange.
Et..
Lorsque le jeune franchit la porte en courant, Daniel d'un geste presque anodin rangea a nouveau sa montre dans sa poche alors qu'un instant auparavant elle était dans celui du voleur.
Apparemment personne n'avait relevé ce fait plus qu'étrange et il s'accouda au bar en soupirant.
il porta le liquide aux lèvres.
Brulant..une boule de feu dévastant sa trachée ..juste assez pour se sentir vivant.

Spoiler:

Louis:Margareth, tu es réveillée?
Le travail est fini depuis quelques heures. Le couple de clients habitait à la frontière nord de New York.
Louis:Margareth, s'il-te-plaît, je comprends que tu sois fâchée, mais dis-moi au moins si tu es là.
Louis rentre au club pour signifier la fin de son travail. Seul.
Louis:Je ne pouvais rien faire, c'est notre travail. Stephan connaissait aussi la demande.
Stephan est à l'hôpital. Le plus fragile des deux hommes n'a pas supporté le traitement.
Louis:Réponds-moi. Ne me boude pas.

Trop de fatigue s'est accumulée cette nuit. Un bar est encore ouvert. Louis le connaît, il s'y est déjà arrêté une ou deux fois par le passé. Mais ces dernières heures, il a déjà trop payé sa nature de mutant. Il met ses lunettes bleues fumées pour cacher en partie ses yeux blancs. Il entre, s'assoit au comptoir.
Louis: Un Plymouth Gin, s'il-vous-plaît. Naturel.
La voix est éteinte.

D'habitude, il est indifférent à la question de la cohabitation d'humains et de mutants. Les deux genres restent des animaux qui refoulent leur nature première. Parfois elle remonte.

Un homme est assis à sa droite à quelques tabourets de lui. Il a l'air calme, un peu ailleurs. Les clients présents sont sur leur fin. Pour une fois, Louis ressent un peu l'envie de savoir qu'il est accepté comme il est. Peut-être aussi pour pouvoir rassurer plus tard son jeune collègue à l'hôpital.
Il retire ses lunettes, les pose sur le comptoir, légèrement désaxées dans la direction de l'homme accoudé. Il le regarde brièvement le temps que cet homme voie ses yeux de mort. Tant pis s'il se met en colère contre le premier mutant venu, mais Louis veut vivre quelques minutes en sachant que d'autres connaissent sa différence. Si les iris étaient colorés, on pourrait dire que Louis a le regard fatigué.

Les yeux reviennent rapidement vers le grand miroir. Le barman lui sert son Plymouth Gin.
Louis: Merci.

Daniel, même si il a l'air ailleurs, est toujours à l'écoute du monde qui l'entoure.
Ainsi la présence du nouvel arrivant ne lui aura pas échappée.
Il préféra s'absorber dans la contemplation de son verre vide jusqu'à ce que le cliquetis des lunettes posées sur le comptoir le pousse par réflexe à jeter un regard à l'inconnu à la dérobade.
La singularité du regard qu'il perçut ne le frappa pas, il en déduit rapidement qu'il avait à faire soit à un original en quête de tenu vestimentaire non conformiste, soit à un mutant.
D'habitude, Daniel ne disait rien.
Il gardait pour lui ce que lui inspirait le monde et ses travers, se contentant d'encaisser encore et encore les choses qu'il trouvait inacceptables.
Mais pour une fois, il laissa échapper des bribes de conversation, sans doutes car le moment était propice ou bien peut être pour changer le ronron monotone du monde un instant, celui là même qui faisait furieusement écho au tic tac de sa montre dormant bien au chaud dans la poche de sa veste.

-
Vous devriez remettre vos lunettes, ce bar malgré les apparences n'est pas trop réputé pour sa tolérance envers la différence... Si d'apparence il s'agit juste, dites vous que vouloir être "différent" est une chose, le vivre en est une autre...et vous n'aimeriez pas ça.

Les doigts s’avancent vers le rebord du verre élancé. Louis préfère éviter les boissons échauffées par la chaleur des mains.

… : Vous devriez remettre vos lunettes, ce bar malgré les apparences n'est pas trop réputé pour sa tolérance envers la différence... Si d'apparence il s'agit juste, dites vous que vouloir être "différent" est une chose, le vivre en est une autre...et vous n'aimeriez pas ça.

Dans ces heures qui consacrent leur énergie à mourir dans la nuit et à naître au jour, une réaction même anodine le surprend. Les inflexions de la voix sont-elles lasses où est-ce l’effet de sa propre fatigue ?

La main touche le verre, s’arrête. Le rideau de la scène extérieure vient de s’entrouvrir sur un homme assis au dernier rang. Raffiné comme au théâtre, immobile comme spectateur, distant… par choix. Le rideau finira par retomber et l’homme à retourner à son verre.

Stephan doit encore être inconscient. La scène pour lui est peut-être finie. Et pour Louis… elle doit continuer. Mais doucement, si le régisseur le veut bien. S’il-vous-plaît, une pause entre deux leitmotivs en staccato forte.

Vous parlez par expérience ?
Un sourire à peine ébauché pour excuser la question improvisée dans un spectacle rôdé.

Vous détonez par votre allure, plus que moi.
Une tonalité mourant dans une harmonique plus aigue dénonçant une remarque destinée à lui-même comme à cet homme.

Vous êtes trop élégant pour ce bar.
Et Stephan était trop fragile pour la scène.

Daniel par habitude porta la main sur sa barbe naissante, pensant furtivement qu'il faudrait raser cela en rentrant. Il porta ensuite la main à son verre jouant machinalement avec le fond de liquide qui y stagnait.

- Et qu'est-ce qui ne détonne pas dans ce monde ?
Et si tout n'était qu'apparence ?
Vous êtes vous déjà demandé si nous même étions réels ou si nous ne vivions pas finalement nos propres fantasmes ?
Ca fait un peu scénario de film à deux balles, j'en conviens...

Il joua machinalement avec sa montre dans sa poche.

Merci pour l'élégance mais ce n'est pas le but..disons que je me suis toujours habillé comme ça...depuis fort longtemps.

Un sourire nostalgique naquit sur ses lèvres

Quand à l'expérience...je n'ai que celle de savoir observer les choses..qui ne demande qu'à être vues. Et puis, il faut être vraiment largué quand on est "différent" pour trainer dans ce genre de bouge, n'est-ce pas ?

Son regard se fit plus dur, presque douloureux. il fixait toujours son verre.

Ca fait bien longtemps que je me fous de cette différence. On est différent lorsqu'on inspire la peur. Moi je n'inspire rien, c'est ce que la vie m'a apprit : se fondre dans les murs.

D'un ton plus détendu, qui sonnait presque faux

Si c'est la question qui vous inquiète : vous ne me faites pas peur...c'est presque amusant de se confier à un inconnu à la naissance de l'aube.

Son sourire quasi douloureux ne s'effaçait pas

Si je vous importune avec mon vague à l'âme, une parole et je peux redevenir anonyme, ca ne me dérange pas plus que ça.

Et qu'est-ce qui ne détonne pas dans ce monde ?
Et si tout n'était qu'apparence ?
Vous êtes vous déjà demandé si nous même étions réels ou si nous ne vivions pas finalement nos propres fantasmes ?
Ca fait un peu scénario de film à deux balles, j'en conviens...

Le spectateur du dernier rang s'était levé pour brutalement s'approcher de la scène. Louis ne s'y attendait pas, il est pris de court et ressent l'irrépressible envie de laisser retomber le rideau afin de retrouver son théâtre intérieur... vide. Sans Margareth.
Rester vaut peut-être la peine cette fois-ci. Il n'y a rien d'autre à faire ou à attendre pour le moment. L'homme est retourné vers les sièges du milieu de parterre. Il triture quelque chose dans sa poche.

Merci pour l'élégance mais ce n'est pas le but..disons que je me suis toujours habillé comme ça...depuis fort longtemps.
Quand à l'expérience...je n'ai que celle de savoir observer les choses..qui ne demande qu'à être vues. Et puis, il faut être vraiment largué quand on est "différent" pour trainer dans ce genre de bouge, n'est-ce pas ?

Mais quelle importance que ce soit réel ou apparent si quelqu'un en en jouit ou en souffre? Le principal est que ça existe pour quelqu'un.
Aujourd'hui, je dirais que ce que vous avez observé ces dernières années ne vous a pas donné le sourire. Enfin... je ne peux pas donner de leçon aujourd'hui non plus.
Vous pensez qu'il faut être largué pour venir ici quand on est différent? Peut-être. A moins que ce ne soit par nécessité ou par envie de ressentir plus fortement cette différence ou ses effets? Je ne sais pas.

Louis hausse un peu les épaules. Il devait avoir le même mouvement quand la maîtresse d'école lui poser une question à laquelle il ne savait pas répondre.
Je ne suis pas philosophe, vous savez.

Ca fait bien longtemps que je me fous de cette différence. On est différent lorsqu'on inspire la peur. Moi je n'inspire rien, c'est ce que la vie m'a apprit : se fondre dans les murs.

Je pensais plutôt l'inverse: la différence peut inspirer la peur. Mais pas à tout le monde toutefois. Certaines personnes suffisamment sûres d'elles l'acceptent bien. Peut-être les gens sont-ils juste insuffisamment sûrs d'eux.

Louis se pince brièvement la lèvre inférieure. Son vocabulaire plus scientifique allait refaire surface. L'interlocuteur ne l'est pas. Son job d'escort lui a inculqué le réflexe de s'adapter aux gens mais quand il s'essaie aux réflexions sur la nature humaine, ses automatismes innés reviennent.

Si c'est la question qui vous inquiète : vous ne me faites pas peur...c'est presque amusant de se confier à un inconnu à la naissance de l'aube.
Si je vous importune avec mon vague à l'âme, une parole et je peux redevenir anonyme, ca ne me dérange pas plus que ça.

Ah oui, un inconnu. Pour le moment, Louis aimerait surtout ne pas en être un. Il se sent mal depuis que son théâtre intérieur est vide. Il se retourne vers l'interlocuteur en souriant. Déformation professionnelle.

Si c'est presqu'amusant, tant mieux, ça vous aidera à retrouver un vrai sourire. Quel est votre nom? On m'appelle Med, pour Medicine.
Vous avez mentionné beaucoup d'observations... avez-vous beaucoup voyagé?
Louis montre le verre de vodka du doigt.
Physiquement et moins physiquement?

Daniel par réflexe repoussa son verre vide en commentant

- Je ne suis pas si largué que cela, j'habite à deux pas d'ici même si personne ne me connais.
Med ? ce n'est pas un nom...c'est un pseudo n'est-ce pas ? Comme ceux dont s'affublent parfois les mutants par esprit "communautaire".
Je dis celà mais en fait je n'en sais fichtre rien.
Mon nom à moi n'a rien de si détonant..Daniel.

Il sortit sa montre et y jeta un coup d'oeil

- On voyage par l'esprit et par le corps.
J'ai épuisé le corps, je préfère l'esprit mais tous les endroits que je vois ne me sont pas inconnus, je n'y vois que des fantômes et des souvenirs.
Je pense qu'il n'y a pas un endroit que j'ai souhaité voir où je ne suis pas allé.
La vie est un livre dont je relis toujours les mêmes pages avec désintérêt.

Son regard se fit profond et il fixa celui de Med. On y lisait plus que la tristesse, on y voyait la certitude


- J'ai vu tant de choses ...que ce qui ce passe à présent à déjà l'odeur du passé. Gardez vous de trop vivre Med...à trop vieillir , on vieillit mal.

Il laissa passer un long silence, puis reporta son regard sur le zinc et comme si les mots sortaient tout seul.


- JE suis un mutant, Monsieur Med, vous êtes le premier à qui je dis ca depuis plus de 80 ans et le pire dans tout ca...c'est que je me fous des conséquences.

Med voulait tester le degré d’acceptation d’un humain et il tombe sur un mutant… ah… ça arrive…

Je suis d’un autre avis que le vôtre, soyons originaux et marquons notre différence, elle ne signifie pas antagonisme, après tout.
Je pense que si certains mutants prennent un pseudo, la plupart d’entre eux et des humains qui cachent leur vrai nom le font par souci d’anonymat ou de sécurité. Mais j’ai peut-être raté cet aspect communautaire de ma mutation(*). Je suis mutant aussi.

Louis est à bout, il y a des limites à sa capacité de réflexion philosophique et il veut absolument en apprendre plus sur cet homme qui pourrait lui permettre de se sentir moins seul pour le moment.

Un livre peut-il être relu et donner le même degré de plaisir que la première fois ? Non, c’est vrai, du moins si on recherche le même type de jouissance. Envisagé dans la recherche de l’abandon du moment, ce qui est perçu, réel ou pas, peut prendre des chemins nouveaux dans nos cerveaux.

Il boit la moitié de son Plymouth Gin. C’est plutôt rare qu’on lui demande son avis sur le sens de la vie.

Je suis moins concerné par la vieillesse puisque je peux ralentir mon vieillissement. Mais je suppose que vous ne parlez pas de métabolisme ? Je ne sais pas ce qui signifie vieillir, je n’y ai jamais réfléchi. Margareth me dit souvent que je vis trop dans l’instant présent.

Petit pincement de lèvres. C’est la première fois qu’il parle de la deuxième locataire de son cerveau.

Après cet instant de réflexion sur le sens de la vie, de la différence et de l’ennui, que diriez-vous d’un moment d’évasion ? Je ne vous propose pas d’oublier le présent mais de le vivre autrement…

Spoiler:

Daniel étouffa un petit rire discret, la conversation était atypique, amusante. C'était sans doute la rencontre la plus importante à ses yeux qu'il avait fait ces dernières années.

- Vous n'êtes pas de mon avis et c'est tant mieux car je suis de ceux qui pensent sincèrement que pour valider son point de vue, il faut tenter d'embrasser la totalités des champs du possible. On est riche que de la différence des autres...J'ai beaucoup écouté ces dernières années..beaucoup et ce que j'ai retenu c'est que l'on meure de hasard en allongeant le pas, c'est une assez bonne définition de la vie et de ses aléas..


Il joint les mains sous son menton

- Métabolisme ? oh que oui..j'en comprends le sens car voyez vous..moi aussi je vieillis peu...j'ai 116 ans, et croyez moi, chaque nouvelle unité d'année pèse comme une tonne accrochée à mon ame. ...

Il resta perplexe sur les dernières paroles de Med

- Vous me parlez comme parlerai le dernier des fourgueurs de came, Monsieur Med..et je les connais tous..je peux vous affirmer que je me suis envoyé ces dernières années dans la tête assez de substance pour faire trépasser la moitié de la ville en quelques heures...rien ne vient redonner des couleurs aux pages du livre dont vous me parlez.
Votre amie a raison..on se ressemble plus que vous n'osez le penser finalement, vous vous noyez dans le présent, je cherche à sombrer dans le passé...c'est juste

il claqua des doigts , l'air malicieux

_ ..un "bad timing".

Il s'approcha de Med l'air soudain très sérieux.

_ On a tous quelque chose à trader Monsieur Med, tous..même le plus intègre des intègres...je ne doute pas que vous puissiez avoir quelque chose pour moi, ou que vous le pensez...
Mais moi, qu'est ce que j'ai à vous donner en échange ?

il laissa passer un long silence, puis une étincelle passa dans son regard. Daniel perdait le controle, la fatigue, la lassitude, il voulait aller au bout de lui même en cet instant.
Il s'empara d'un couteau à service qui trainait près d'une assiette et leva sa manche sans quitter une seconde son interlocuteur du regard . Puis doucement, il s'entailla la bras, plissant les yeux. Aussi tôt, il fit jouer son pouvoir sur la zone de contact une fois qu'il eut passer la lame.
Sous le regard de son "invité" peu à peu ,au ralentit, la ligne écarlate se traça millième de seconde après millième de seconde...infiniment lentement
Daniel serra les dent et d'une voix calme acheva d'un ton très bas.


- Vous voulez vivre l'instant présent ? Moi je peux figer ce moment...et les émotions qui en découlent comme en ce moment même..la douleur....mais je donnerai tout pour figer le passé !!!

Louis (Med): Je ne peux pas figer votre passé, désolé. Bien que je pense qu'on puisse trouver des alternatives. Mais je peux tenir le rôle du dernier fourgueur de came.
Louis sourit. Oui, il est - entre autres - fourgueur de came et ça ne le dérange pas plus que ça. La police lui reprocherait bien pire si elle était au courant de son agenda complet.

Louis (Med): Venez, nous verrons plus tard ce que vous pourrez me donner en échange. Pour le moment, ce n'est pas ça le plus important pour moi.

Il se lève et termine son verre d'une traite. Il demande l'addition et veut payer mais au moment où il dépose le billet, deux hommes se sont approchés de lui. Le plus ventru d'entre eux pose sa main sur l'épaule de Med:
Tu t'es perdu, mutos?
C'est un homme de la quarantaine, pas très grand mais très en forme et en chair. Contrairement à ce qu'on pourrait penser d'un homme agressif, il est habillé correctement: certainement un homme de la classe moyenne, rien à voir avec des casseurs des bas étages. La mort récent du maire semble avoir échauffé les esprits...
Louis (Med): Margareth? $]@&§!!! elle n'est pas là
Louis (Med): Merci, je crois que je trouverai la sortie seul.
Med essaie d'atteindre la sortie mais le deuxième homme, plus jeune et plus musclé lui barre la route. Ce dernier est habillé d'un costume classique gris foncé. Un employé ou un membre d'une profession libérale? Peu importe, il n'est guère plus convivial que son ami.
On va te faire passer l'envie de te perdre dans le coin.

- Tsssssssssss

Daniel dépose en soufflant son due sur le zinc et y ajoute une vingtaine de dollars de plus. puis comme si la scène lui était complètement indifférente, il se dirige vers la sortie ou Med reste bloqué par le second individu. Il dépasse l'enrobé.

L'instant d'après et sans que Daniel ne stoppe sa course ni ne se retourne, l'individu s'écroule en hurlant.

- Yeeeeeeaaaaaah Mon bras , ma jambe aaaaaaaaaaahhh !

Il se traine par terre, son bras droit est étrange tordu et son vêtement commence à se colorer d'un rouge vif qui se repend peu à peu. Pareillement sa jambe, tordue, se balance dans une position obscène. Daniel, ignorant les cris faisant écho au silence qui est tombé dans le bar dépasse Med à s'arrête à un pas du baraqué.



Temps figé lorsque Daniel arrive au niveau du premier. Instinctivement il déploie son champ temporel et dévisage en silence l'agresseur. Rapidement, il lui attrape le bras et d'un geste du genoux le brise en deux dans un sinistre fracas faisant jaillir l'os hors de la chair. Puis calmement il s'agenouille et joint ses deux mains comme une masse avant de frapper de toute sa force sur le tibia qui cède dans un fracas sinistre. Il se redresse, se recoiffe et observe un instant la scène grotesque de l'homme stoïque avec le bras et la jambe en morceau, un sourire nait sur ses lèvres, puis il se détourne de lui et résorbe son champ d'intervention lorsqu'il l'a enfin dépassé.

Daniel sort de sa veste des petites lunettes rondes qu'il porte à son visage avant de planter un regard sombre sur son vis à vis. Les hurlements du premier ne le dérangent pas, il esquisse un sourire qui a tout d'un rictus, pour la première fois, il a véritablement l'air dangereux et d'une cruauté hors du commun.

- Cher Monsieur, il y a trois sortes de "mutos", il y a ceux qui ont peur et qui se cachent, ceux qui veulent en découdre et font le mal et enfin il y a surtout ceux qu'il ne vaut mieux pas faire chier.
il semblerait que vous soyez tombé sur le troisième cas de figure, votre compagnon souffre d'une double fracture du bras et d'une jambe brisée...il s'en sort à bon compte.
Il vous reste à présent deux options car voyez vous, vous vous trouvez dans mon périmètre.
En d'autre terme , vous êtes sous mon contrôle si je le désire. Alors vous pouvez ignorez l'incident, ramassez le débris qui vous sert de comparse et vous écarter de mon chemin, oublier tout ce merdier et retrouver votre vie banale dès le lendemain...et vous n'entendrez plus parlez ni de moi, ni de mon ami.
La deuxième option , je vous la déconseille vivement. J'ai sur moi une superbe lame de fabrication japonaise, du Ghinzu, si vous voulez savoir...alors si d'ici 3 vous ne disparaissez pas de ma vue, sans que vous ne compreniez ce qui va se passer, vous vous retrouverez l'instant suivant avec votre œil droit tranché dans la paume de votre main et nous, nous serons loin...triste mésaventure pour un résultat si...déstabilisant , n'est-ce pas ?

Cette fois si le sourire de Daniel se faisait carnassier.

Soyez raisonnable, c'est dur de vivre borgne, vous n'aimeriez pas...

On va te faire passer l'envie de te perdre dans le coin.
Yeeeeeeaaaaaah Mon bras , ma jambe aaaaaaaaaaahhh !

Louis (Med): What the $§&#`£ ?!

Le plus jeune et le plus belliqueux des deux hommes se tord de douleur, un bras et une jambe désarticulés. Le sang commence à imprégner son costume, il risque de ne jamais se remettre complètement de ces blessures-là. Louis se retourne vers l'homme à la montre; celui-ci est prêt à engager le replet:
Daniel: Cher Monsieur, il y a trois sortes de "mutos", il y a ceux qui ont peur et qui se cachent, ceux qui veulent en découdre et font le mal et enfin il y a surtout ceux qu'il ne vaut mieux pas faire chier.
Il semblerait que vous soyez tombé sur le troisième cas de figure, votre compagnon souffre d'une double fracture du bras et d'une jambe brisée...il s'en sort à bon compte.
Il vous reste à présent deux options car voyez vous, vous vous trouvez dans mon périmètre.
En d'autre terme , vous êtes sous mon contrôle si je le désire. Alors vous pouvez ignorez l'incident, ramassez le débris qui vous sert de comparse et vous écarter de mon chemin, oublier tout ce merdier et retrouver votre vie banale dès le lendemain...et vous n'entendrez plus parlez ni de moi, ni de mon ami.
La deuxième option , je vous la déconseille vivement. J'ai sur moi une superbe lame de fabrication japonaise, du Ghinzu, si vous voulez savoir...alors si d'ici 3 vous ne disparaissez pas de ma vue, sans que vous ne compreniez ce qui va se passer, vous vous retrouverez l'instant suivant avec votre œil droit tranché dans la paume de votre main et nous, nous serons loin...triste mésaventure pour un résultat si...déstabilisant , n'est-ce pas ?
Soyez raisonnable, c'est dur de vivre borgne, vous n'aimeriez pas...
Med ne reconnaît pas le mélancolique fataliste à qui il vient de proposer ses paradis artificiels. Il a l'impression d'avoir un prédateur près de lui. Est-ce vraiment le même homme?

Les yeux se sont tournés vers eux et le chimiste n'aime pas la tournure que prennent les choses. Il se souvient que Daniel lui a dit habiter le quartier. Ce serait mauvais pour lui qu'il se fasse trop remarquer près de son habitation. "Vouloir être "différent" est une chose, le vivre en est une autre..." Parfait, c'est le good timing pour appliquer la leçon.

Louis touche le bras de son père de substitution du jour du bout des doigts: dans l'ardeur du moment, il n'aimerait pas se retrouver avec trois membres fracturés...
Louis (Med): Je vous en prie, faisons profil bas. Cela vaut mieux pour votre quiétude à vous aussi, si j'ai bien compris.

Med regarde ce qui ressemble à un boulimique. A présent, il est seul face aux deux mutants. Louis essaie de prendre la voix la plus neutre possible afin de sortir cet humain de sa torpeur.
Louis (Med): Ne tentez rien je vous prie, ni maintenant ni dans le futur. Je vous prendrais le deuxième œil.
Pour décourager toute poursuite éventuelle, dans un mouvement sec de balancier acquis lors des combats de rues menés pour l'argent, Louis injecte dans le cou boudiné l'anesthésiant qu'il tenait dans sa main depuis les premiers signes d'agressivité.
Louis (Med) tirant Daniel par le bras: Partons, prenons ma voiture.
La masse en chandail s'écroule.

Après quelques mètres, Louis se rend compte qu'il tient toujours le "spectateur du dernier rang" par le bras. Ca le surprend, il n'est pas habitué à s'accrocher au propre comme au figuré à quelqu'un.
Louis (Med): Oh! Pardon! Où habitez-vous? La voiture est là.
C'est le denier modèle du coupé Mercédès - gris. La marque et le modèle sont moins courants aux USA mais les clients du club de Lady Mackerel en apprécient le style européen et BCBG. La couleur devrait la rendre moins voyante, du moins c'est ce qu'espère Med en ouvrant les portes.
Louis (Med): Où habitez-vous?

Spoiler:

Une fois qu'il fut dans la voiture, Daniel laissa passer une minute puis enleva ses lunettes et les rangea calmement dans sa poche de veston.
Brusquement et sans autres sommations, il agrippa Med a la gorge le plaquant contre la vitre du véhicule avec une agilité déconcertante et le fixa d'un regard dur et froid.

Lorsqu'on donne un choix...mutant ou humain...on RESPECTE le choix ! Cet abrutit avait le choix de sa conduite, son libre arbitre, c'est une valeur qu'on se doit de respecter, en le paralysant, tu l'as soustrait au choix qui lui était donné et donc tu as choisi pour lui. J'ai fais mon choix en te prettant main forte et en neutralisant avec violence -chose que j'exècre- le premier. Lorsqu'on leur donne le choix, on le respecte..souviens t-en à l'avenir.

Il le relâcha doucement, son regard changea, se faisant moins dur, plus paternel. il s'éloigna de Med et boucla sa ceinture comme si de rien n'était.

Tu agis avec trop de précipitations par moment, je prends toujours des risques calculés, le meilleur moyen d'allonger son espérance de vie c'est d'essayer de ne pas la raccourcir Med. Le bar, tout ca..c'est pas important... dans le Bronx, que tu sois un mutant c'est juste un prétexte à la baston, demain, ils n'y penseront plus. Prends un peu plus soin de toi, je suis sur que tu manquerais à quelqu'un si tu disparaissais.

45 Tardis Street, c'est l'adresse d'une boutique, c'est là qu'on va.

Ils s’asseyent dans la voiture, Med un peu plus précipitamment que son passager. Le coupé étant garé à plusieurs centaines de mètres du bar, il espère que personne ne les a suivis, ce qui semble être le cas.

Il prend quelques secondes pour souffler en portant sa main droite à son front. La soirée avait été merdique, le petit jour ne s’avérait guère mieux.

La gorge est prise en étau et une pression le plaque contre la vitre gauche. Daniel a l’air furieux.

Daniel : Lorsqu'on donne un choix...mutant ou humain...on RESPECTE le choix ! Cet abruti avait le choix de sa conduite, son libre arbitre, c'est une valeur qu'on se doit de respecter, en le paralysant, tu l'as soustrait au choix qui lui était donné et donc tu as choisi pour lui. J'ai fais mon choix en te prêtant main forte et en neutralisant avec violence -chose que j'exècre- le premier. Lorsqu'on leur donne le choix, on le respecte… Souviens t-en à l'avenir.

Margareth : Hey ! Il est fou !
Louis (Med) : Ca va, on a vu pire toi et moi. Enfin de retour ?

La prise se desserre. Les muscles de son passager se détendent.

Daniel : Tu agis avec trop de précipitations par moment, je prends toujours des risques calculés, le meilleur moyen d'allonger son espérance de vie c'est d'essayer de ne pas la raccourcir Med. Le bar, tout ca… c'est pas important... dans le Bronx, que tu sois un mutant c'est juste un prétexte à la baston, demain, ils n'y penseront plus. Prends un peu plus soin de toi, je suis sûr que tu manquerais à quelqu'un si tu disparaissais.
45 Tardis Street, c'est l'adresse d'une boutique, c'est là qu'on va.

Margareth : Je dors la nuit, moi.
Louis (Med) : Tu étais surtout fâchée…

Louis démarre. C'est inutile de discuter aujourd’hui, ça ne lui avait rien apporté de bon ces dernières heures. La voiture démarre doucement, son chauffeur préfère passer inaperçu et le modèle choisi par Lady M ne l’aide pas vraiment dans ce but…

Margareth : Il y avait de quoi. Et de nouveau, avec qui t’es-tu acoquiné ?
Louis (Med) : Tu ne le connais pas, tu le juges déjà…

45 Tardis Street est sise à quelques rues seulement du bar. Le GPS a vite fait de les y conduire. Malgré les récents changements positifs qui ont fait d’Harlem un centre plus dynamique et attractif, malgré le standing en réelle progression Harlem conserve des traces de son passé criminel et artistique. Ils traversent quelques rues hautes de vieilles briques, croisent un ou deux bars de jazz.

Louis (Med) : On est arrivé. Au temps en emporte le vent ?

Margareth : On s'en va!
Louis (Med) : Oui, oui, j'ai bien compris que tu n'étais pas d'humeur.
Margareth : Et toi tu n'en peux plus. Avec ou sans booster, ton corps va bientôt lâcher.

Louis (Med) : Finalement, je dois vous quitter plus tôt que prévu. Mais j'espère qu'on se reverra?

Margareth : Non! Je refuse de le revoir!
Louis (Med) : ...

La boutique ou la librairie est peinte dans des tons neutres et foncés. Distinguer son intérieur depuis l’habitacle de la voiture est un peu ardu à cause de la poussière qui semble y avoir déballé ses valises mais le chimiste a l’impression d’y reconnaître des piles de bouquins et des antiquités.

Daniel se contenta de jeter un regard éteint à son interlocuteur avant d'ouvrir la portière pour descendre. Il se pencha et s'appuya sur l'encadrement de la porte pour lui adresser quelques mots.

Je vis dans ce magasin, c'est le mien...tu passes quand tu veux, mais je voudrais plus que tu viennes comme on vient voir un ami plus qu'autre chose. Ma porte est toujours ouverte si tu veux discuter, boire un verre ou que t'as un problème, tu viens et t'hésites pas.. Fais gaffes à toi.

Il referma la porte et lui adressa un signe de salut tendit qu'il se dirigeait vers la porte. Il fouilla dans sa poche pour y trouver ses clés et une fois trouvées, il les fit jouer dans la serrure. il traversa le local des ventes comme un fantôme jusqu'à sa chambre de vie et s'écroula comme une masse dans ce dernier. Il jeta un regard à son réveil et pour la première fois depuis longtemps, il trouva le sommeil rapidement.