Retour difficile [PV Ampère]

3h13 du matin, la foret était plongée dans un sommeil profond, même les hululement d'une chouette ne troubla pas la quiétude de l'endroit. Soudain un halo de lumière bleu apparut de nul part, une femme en sortit en faisant une roulade qui la précipita dans les buissons. La lumière disparut moins d'une seconde après. Affalé dans les broussaille Fatale reprit son souffle. La mutante paraissait épuiser. Elle respira profondément pour se remettre de ses émotions. Il en fallait beaucoup pour la déstabiliser mais ce soir ce n'était pas passé loin.

Elle s'était lancée dans cette folle aventure sans rien dire à personne. Du jour au lendemain elle avait disparut de la confrérie sans que nul ne sache où elle était. Elle n'avait pas donné signe de vie depuis plusieurs mois. Ce soir elle était consciente que le jeu en valait la chandelle. Elle serrait contre elle le pourquoi elle s'était battu depuis des mois. Même si sa mission n'avait pas été une totale réussite elle avait au moins obtenu le principal. Dans le tube anti-radiation,qu'elle serrait contre elle, il y avait le précieux Curium. Elle avait eut du mal à s'infiltrer dans la base scientifique et à approcher le précieux élément chimique. Il lui avait fallut déployer plus d'un stratagème pour y parvenir, mais c'était en fin chose faite. Il était en sa possession.
Elle leva son regard jaune vers le ciel, la nuit déployait devant ses yeux un magnifique ciel étoilé. Soudain une grimace défigura son visage. Les douleurs des plaies refaisaient surfaces. Péniblement elle réussi à redresser son torse pour s'assoir. Sa combinaison de latex violette était à plusieurs endroits lacérés. Elle sentait coulait le long de son bras droit le sang. Une plaie assez large lui entaillait l'omoplate.
Elle essaya de se lever mais ses jambes ne purent la soutenir. Elle retomba sur fesses. Pour l'instant n'avait plus de force. Elle savait qu'elle était dans les bois qui se situaient prés de la base. Très précisément prés du vieux chêne qui indiquait la route à prendre pour se rendre à l'entrée secrète.
Elle avait encore une bonne distance à parcourir pour arriver au bercail. Ne pouvant pour l'instant faire quoi que ce soit elle décida de se camoufler, de ne pas rester à couvert et de prendre quelques minutes de repos. Elle l'avait bien mérité.

Louise ne dormait pas cette nuit, encore rongée par l’insomnie qui la tiraillait de temps en temps. Et à présent, elle ne pouvait plus mettre cela sur le compte du stress et encore moins de la nouveauté. Après tout, cela faisait déjà six moi que la mécanicienne avait intégré la Confrérie et elle s’y était fait une place. Elle s’était en quelque sorte trouver un nouveau foyer, avec des gens comme elle...Une famille peut-être même. Quoi qu’il en soit, elle s’était parfaitement intégrée au groupe terroriste mais néanmoins, les nuits blanches la rattrapaient de temps à autre. Pas toujours facile d’enchainer le lendemain quand on avait tout juste deux ou trois heures de sommeil dans les pattes...Surtout quand il s’agissait de s’entrainer ou d’effectuer des misions diverses pour la Confrérie, et qu'il fallait suivre des gaillards comme Le Fléau ou des nerveux comme Pyro...Ca devenait vite le parcours du combattant...Enfin, bonne nouvelle, ces nuits d’insomnie commençaient à se faire moindre et à s’espacer chaque fois plus dans le temps. Il y avait encore un espoir qu'elles finissent pas stopper complètement...

Cette nuit, en revanche, n’avait pas été très propice pour prendre du repos et Ampère s’était retrouvée une fois de plus à se retourner sans cesse dans son lit, les yeux comme des soucoupes et complètement incapable de sombrer dans les bras de Morphée. Finalement, après avoir tenté de dormir pendant une bonne demi-heure, sans succès, elle avait décidé de sortir tout simplement de la chambre pour aller faire un tour, et accessoirement d’arrêter de faire du bruit et de laisser ses compagnes de dortoir tranquilles. Habillée rapidement, d’un vieil ensemble de sport et de baskets souples, la jeune femme était sortie doucement de la chambre en prenant bien soin de refermer la porte. Puis elle était remontée doucement vers le hall d’entrée, avec la ferme intention de sortir à l'extérieur. Une petite ballade nocturne lui changerait sûrement les idées.

Elle avait rapidement franchi le seuil, pour se retrouver à l’air libre et s’était arrêtée quelques instants devant l’entrée pour emplir ses poumons d’air frais. La nuit était claire et le ciel sans nuages, on pouvait parfaitement voir la couverture étoilée des cieux. Vraiment c’était une belle nuit pour se promener, malgré la fraicheur de la saison...Frissonnant à la différence de température, Louise avait resserré sa veste et remonté la fermeture éclair jusqu'au coup avant de s'élancer dans la forêt. Et à présent, la jeune mutante avançait entre les arbres, sans but précis. En réalité, elle suivait juste le chemin qu’elle avait l’habitude d’emprunter quand elle sortait ou quand elle rentrait à la Confrérie...Une route qui après plusieurs mois étaient devenue un automatisme à part entière pour elle, et qu'elle suivait sans sourciller, évitant sans problèmes les racines et les branches, plus par habitude que parce qu’elle les voyait réellement. Elle avançait simplement, perdue dans ses réflexions, se souciant peu de ce qui l'entourait et ne prêtant qu'une vague attention aux alentours.

Peut-être que si elle avait été un poil plus attentive, elle aurait pu remarquer la mutante dissimulée entre l'obscur feuillage...Mais ce n'était pas le cas et pour couronner le tout, elle n'avait aucune faculté de détection. Ce fut donc en complète aveugle qu'elle passa près du vieux chêne, persuadée qu'elle était tout seule dans ces bois...Vraiment, la relève de la Confrérie avait encore des trucs à apprendre...

Fatale se sentait extrêmement épuisé. Elle n'aimait pas se sentir dans cet état de faiblesse. Elle n'était pas sans ressource mais bien loin de ses capacités en temps normal. Elle essayait de récupérer doucement, mais les douleurs étaient persistantes. Elle avait l'impression d'être passé sous un camion. Vu son piètre état elle supposait que dans le meilleur des cas elle avait au moins une cote de fêlée. Avec l'expérience elle avait appris à évaluer rapidement l'étendu des dégâts et à paraît aux blessures les plus importantes. Quoiqu'il en soit son corps meurtrit l'empêcher de pouvoir récupérer pleinement son énergie. De plus même si la nuit était clémente elle commençait sérieusement à avoir froid. Elle se disait qu'il serait franchement bête de mourir d'hypothermie après s'être donné autant de mal. Ce n'était pas spécialement très glorieux comme fin, il aurait mieux valu mourir au combat. Elle essayait de tirer au clair la situation. De voir qu'elle était la meilleur option à envisager. Économiser suffisamment de force dans l'espoir de pouvoir de nouveau se téléporter ou bien tout simplement essayer de trainer sa carcasse jusqu'à la base dans l'espoir de croiser une patrouille.

Alors qu'elle était plongé dans ses pensée un bruit vient la distraire. Rapidement les réflexes de tueuses reprirent le dessus. Il y avait peu de chance que les hommes qu'elle avait abusé pour récupérer le précieux curium aient pu la suivre. Elle ne voulait cependant prendre aucun risque. Pour éviter de se faire repérer elle changea la couleur des yeux. Le jaune pouvant être trop perçant dans la nuit, elle opta pour un noir profond. Il était tout aussi possible que ce ne soit qu'une bête sauvage mais elle préférait être vigilante. Rapidement elle identifia des pas qui se dirigeaient plus ou moins dans sa direction. Après un petit moment elle distingua nettement une forme, l'avantage d'un clair de lune. C'est donc une jeune fille qui déambulait dans la nuit. Elle passa à moins d'un mètre de Fatale sans la voir. La confrériste préférait cela à une patrouille de police. Cette jeune personne pourrait parfaitement lui servir. Elle s'en débarrasserait en temps voulu. Le tout était maintenant de l'aborder d'une façon ou d'une autre. Elle prit une profonde respiration, aussitôt ses cheveux bleus devinèrent d'un noir ébène. Elle s'économisait au niveau de l'utilisation de ses pouvoirs. Il fallait prévoir à toute éventualité.
Fatale redressa donc de nouveau son buste faisant ainsi du bruit par le craquement des branches de l'arbuste qui la dissimulait. Elle sentit de nouveau une vive douleur qui vient la lancer, elle fit une légère grimace. Elle respira profondément puis d'une voix douce elle s'exclama.

«S'il vous plait! Mademoiselle... »

Son plan était simple, se faire aider à rejoindre la base et improviser au fur et à mesure. Une fois en lieu sur, égorger cette pauvre fille qui avait eu le malheur de croiser sa route.

Louise continuait à avancer entre les arbres sur le chemin connu, sans se douter de la présence humaine à quelques mètres d'elle, quand elle entendit soudain la voix féminine l'interpeller. Un ton doux et inquiet, et un appel à l'aide qui ne laissait présager incidemment rien de bon. Aussitôt sur le qui vive, Louise sortit de ses pensées et se retourna immédiatement dans la direction de la voix qu'elle ne reconnaissait pas, se mettant en position défensive, bien campée sur ses jambes, et tentant de voir qui venait de lui parler. Entre les arbustes, elle aperçut la silhouette de la femme qui venait de sortir d'entre les feuilles et elle la toisa aussitôt avec soin. Avec la clarté de la lune et du ciel étoilé qui éclairaient la nuit et parvenaient à traverser l’épais feuillage, la mécanicienne parvenait à entrevoir un peu les traits de l’inconnue. Une femme qu’à priori elle n’avait jamais vue et dont la présence à une distance relativement proche de la Confrérie n’était pas vraiment de bon augure. Aussi grande qu’elle et visiblement musclée, elle se tenait à quelques mètres de là où se trouvait Louise. Cette dernière ne bougea pas tout de suite, et adoptant un ton calme mais ferme, elle lui lança:

"Qui es-tu et que fais-tu ici?"

Louise était loin d'être naïve et suffisamment méfiante pour ne pas se foncer tête baissée dans un piège. Surtout pas en pleine forêt et à une heure si matinale. Vaguement inquiète et prête à réagir à tout instant, elle s'avança un peu, tout en se maintenant à une distance respectable, mais de façon à mieux voir la demoiselle. La combinaison de la nouvelle venue était déchirée en divers endroits, laissant apparaitre de larges blessures qui semblaient sérieuses...La femme n'avait visiblement pas l'air de buffler quand à son état et son besoin d'aide...Sauf qu'Ampère n’était pas du genre à aider les gens comme ça, par pur altruisme. Bien sûr, si elle avait su que la jeune femme planquée entre les arbres était une mutante, et qui plus est une acolyte de la Confrérie, nul doute qu’elle n’aurait pas douté le moindre instant pour lui porter son aide. Mais à cet instant précis, en plein milieu de la nuit, elle se tenait surtout sur ses gardes. Parce que dans la forêt, elle n’avait aucune source d’électricité à portée de main pour pouvoir se défendre en cas d’attaque. Et si jamais cela arrivait, elle ne pouvait compter que sur la force de ses poings et de ses muscles. Chose dont heureusement elle n’était pas dépourvue, et face à l'état sûrement affaibli de l'inconnue, elle avait sûrement une chance de s'en sortir.

Elle fit un nouveau pas en avant, elle était maintenant presque à portée de main de l'inconnue. Si celle-ci voulait l'attaquer, il lui était possible de le faire à présent, mais Louise restait alerte. Et si la femme voulait de l'aide, elle avait intérêt à répondre correctement à ses questions...Si elle n'était pas la bonne personne, il y avait peu de chances pour qu'Ampère lui offre son secours...

Au moins Fatale avait réussi à attirer l'attention de la jeune demoiselle. C'était déjà cela de gagné. Elle n'aimait se sentir dans cet état. Sa fierté en prenait un sacré coup. Elle se sentait comme un oisillon tombé du nid. Elle n'avait pas trop le choix pour l'instant. Il valait mieux ravaler son orgueil plutôt que de ce trainer comme une loque sans être sur d'y parvenir. Ce qui la soucier le plus était vraiment cette douleur costale. Qui la lançait à intervalle régulier. Elle espérait ne pas faire d'hémorragie interne. La jeune fille était sur la défensive. Cela lui sauta clairement aux yeux. Fatale pouvait le concevoir, ce faire aborder en pleine nuit dans les bois il y avait de quoi à avoir la frousse. Elle lui posa des questions qui était pour la tueuse des plus embarrassante. * et toi qu'est ce que tu fous ici?* pensa la mutante. Il est vrai que ce n'était pas vraiment l'heure idéale pour se promener. Elle n'était pas en position de force. Il lui fallait trouver un truc convainquant sans trop l'impressionner. Au vu de la situation dire qu'elle faisait du camping était peu crédible. Elle décida qu'elle ne tournerait pas trop autour du pot, mais qu'elle ne pouvait pas prendre de risque.

"J'ai eu quelques déboires avec une bête sauvage alors que j'allais retrouver des vieux amis!"

En quelques sortes elle n'était pas si loin que cela de la vérité. Elle espérait surtout que la donzelle gobe son mensonge sans trop chercher à comprendre. Cela voulait tout dire et ne rien dire en même temps. Elle se doutait qu'elle allait piqué sans nul doute la curiosité de la demoiselle.
Pour Fatale, il était de bonne augure de voir la jeune fille se rapprocher. Cela lui permettait de mieux l'évaluer. Même si elle était diminuer physiquement elle n'était pas non plus à l'agonie. Ce qui asticotait l'esprit de la Mutante c'était de savoir elle aussi pourquoi une jeune demoiselle se trouvait ici. Maintenant qu'elle la voyait mieux elle n'avait pas l'air d'une scout égarer ni même d'une jeune fille apeuré. Le doute était permis qu'elle appartienne à la confrérie. Après tout la base n'était pas si loin que cela. Elle ne voulait pas prendre de risque, le visage de la jeune fille lui étant inconnu. Elle ne pouvait pas ce permette un faux pas. Elle se disait qu'elle l'avait joué suffisamment subtil. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'elle ne tombe pas sur une idiote finie qui ne comprendrait rien. Elle était consciente qu'au sein de sa propre organisation il n'y avait pas toujours que des lumières. Il y avait aussi la possibilité que ce ne soit qu'une fugueuse scoitant les bois.
Bon le principal c'était que cette dernière l'aide, un point c'est tout.

«Si vous pouviez m'aider à me relever.»

Elle n'avait pas refait de tentative. Elle espérait seulement que ses jambes puissent la soutenir.

Comme il fallait s'y attendre, la jeune Louise tiqua sur le terme "vieux amis". Au fin fond de la forêt, dans un endroit aussi écarté que la zone où se trouvait la Confrérie, les seules personnes humaines étaient les confréristes eux-mêmes. Et encore, il aurait été plus judicieux de parler de mutants, pas de cette saleté d'homo sapiens. Quant aux seules bêtes sauvages dont la mécanicienne avait eu vent de l'existence, c'était encore les assassins assoiffés de sang et les racailles qui peuplaient l'organisation terroriste à laquelle elle appartenait. Enfin, on ne pouvait jamais savoir...Peut-être qu'après tout, la femme parlait de la Confrérie. Louise n'y était que depuis quelques mois et il y avait très certainement beaucoup de membres qui étaient partis ou qui s'étaient absentés, et qu'elle ne connaissait pas. On lui avait bien parler de quelques uns, les plus importants, et de ceux qui avaient marqué le plus l'histoire de la Confrérie, mais Louise n'en était pas pour autant capables de les reconnaitre. Elle se souvenait de certains noms, de mutants en particuliers mais de là à pouvoir faire un rapprochement avec une femme blessée dans la forêt, c'était carrément impossible.

Bien. Elle allait l'aider. Mais avant il fallait qu'elle sache quelques précisions. S'il s'agissait d'une mutante amie ou neutre, elle lui porterait son aide sans hésiter. S'il s'agissait d'une ennemie, ou pire d'une humaine, il lui faudrait adopté une toute autre stratégie qui ne risquerait pas d'être au goût de l'inconnu. Se redressant de toute sa hauteur, pour bien montrer que elle, elle allait bien, et adoptant une voix sérieuse et grave qui ne laissait pas de doutes quant à ses intentions, elle s'approcha encore un peu -maintenant elle était tout à fait à portée de la femme- et elle lui lança dans un ton qui n'avait rien d'amical...Neutre avec une pointe d'agressivité et de menace.

"Je vais t'aider mais au moindre geste brusque, tu y passes. Vu? Et vu ton état, j’pense pas que tu puisses t’y risquer."

Elle bluffait bien entendu, mais la femme n’était pas censé savoir que dans la forêt, Ampère était absolument autant privée de ses pouvoirs et donc aussi inoffensive qu'une humaine. Elle prenait des risques mais elle ne reculait pas devant le danger potentiel. Peut-être que quelques temps auparavant, elle aurait préféré fuir sans plus, abandonnant la femme à son sort et échappant aux ennuis. Mais depuis qu'elle était entrée à la Confrérie, elle avait appris à ignorer le danger, ou du moins à l'affronter sans reculer.

Elle se pencha vers la femme et la saisit par le bras pour que celle-ci puisse s'appuyer sur elle et soulager une partie de son poids, afin de pouvoir marcher. Puis elle colla son regard dans le sien, restant toujours sur le qui vive.

"Et tes amis, ils sont qui exactement? P'être bien qu'on a des amis en commun, après tout."

Elle avait dit ça d'un ton plus neutre, moins méchant, pour lui montrer qu'après tout, il lui suffisait de quelques mots avoués, de simples paroles pour qu'elle lui apporte toute l'aide et l'attention dont elle avait besoin. Pour savoir si elle la ramènerait à la Confrérie en tant que blessée ou en temps que prisonnière...Elle marqua une brève pause et elle poursuivit d'un ton égal.

"Et s'ls sont différents, faudra trouver une bonne raison pour que je t'aide."

Fatale était assez satisfaite de son coup. Elle avait donc suffisamment amadoué sa cible pour que celle-ci lui se décide à l'aider un peu. Les menaces proféraient suffisamment clairement la faisait bien rire dans son fort intérieur la mutante. Certes elle n'était pas au mieux de sa forme, mais elle n'en restait pas moins une dangereuse criminelle. Dans le passé s'était sortie de situation encore bien pire. Elle avait la notion que son état physique qui n'était pas des plus opérationnels. Elle n'en restait pas moins redoutable. Alors qu'à ses yeux cette jeune enfant n'était rien d'autre qu'une biche sans défense. Si la jeune demoiselle pensait qu'elle pouvait lui faire peur elle se trompait lourdement. Pour Fatale il était très facile de la tuer avec sa dague empoisonnée qu'elle dissimulait dans sa combinaison. Vu le peu de distance qui les séparaient, un bon lancé en plein cœur et le tour aurait été joué. Elle chassa rapidement cette idée. Ce n'était pas le moment de penser à cela. Elle était consciente que sans une petite aide elle aurait quelles difficultés à rentrer. Elle décida de la jouait plutôt inoffensive et sans défense. Elle ne voulait surtout pas effrayer cette donzelle qui roulait des mécaniques. Fatale savait se montrer sournoise. Quand elle serait en sécurité elle aviserait de l'avenir de sa bienfaitrice.

« Je ne suis pas stupide, je ne suis pas en état de me battre. Si je réclame votre aide c'est que j'en ai grand besoin. »

Dit elle en toute innocence. Elle avait pris l'air le plus sincère qu'elle pouvait. Pour cette menteuse professionnelle ce n'était pas grand chose. Elle n'avait nullement l'attention d'en venir au main sauf si la situation l'exigeait réellement ce qui apriori n'était pas le cas, du moins pour l'instant. Elle avait eu sa dose de combats rapprochés pour la soirée. Surtout que le dernier n'avait pas été très glorieux pour elle et l'avait rudement mal mené.
Elle ne fut pas mécontente quand son inconnue se décida à lui porter secoure. Au moins pour l'instant sa stratégie allait dans le sens qu'elle désirait, c'était toujours cela de gagné.
Elle prit une profonde respiration et se redressa assez rapidement tout en serrant les dents. La douleur lui déchirant les cotes. Le fait d'avoir fait un mouvement si brusque fit couler par la plaie de son omoplate une belle giclé de sang, qui dégoulina le long de son bras. Elle respira profondément. La souffrance était supportable et grâce au soutien que lui apportait la demoiselle elle tenait enfin sur ses jambes. C'était pour Fatale un bon début et peut être la fin de son calvaire.
Quand elle s'était redressée, elle s'était arrangée pour tenir bien fermement le tube anti-radiation. Après tout il était la cause de tout ses ennuis. Elle n'allait pas le laisser en pleine nature. Au risque que son inconnu lui pose une nouvelle salve de questions.
La demoiselle avait l'air curieuse d'en savoir plus. Elle voulait se sans nul doute se rassurer pensa la mutante. Fatale n'était née de la dernière pluie. La jeune fille lui lança une perche par ses questions. Il était possible qu'en effet il soit de la même organisation. Après tout elle venait de lui confirmer l'un de ses soupçons. N'étant pas totalement stupide au point de se dévoiler, La méfiance était quand même de rigueur. Fatale se décida de lâcher un peu plus le morceau.

« Mes amis ne sont pas des boys scout si tu veux tout savoir. Mes amis et moi sommes un groupe de personnes différentes avec des forts potentiels exceptionnels. Je suis connue sous le nom de Fatale.»

Elle l'avait lâché son identité. Elle espérait qu'au sein de la confrérie il ne l'avait pas totalement oublié. Si tel était le cas elle ferait rapidement le nécessaire pour leur rafraichir la mémoire. Quitte à devoir botter quelques nouvelles fesses pour raviver les souvenirs.

« Quand à avoir une bonne raison de m'aider, je sais être très reconnaissante. Je peux t'assurer qu'il est rare que je sois redevable et que je reste en dette. »

Si effectivement son inconnue était la confrérie, elle aurait tout à y gagner. Même si Fatale pouvait se montrer froide et inflexible avec la race homo sapiens ou ses ennemis. Elle pouvait être une alliée de taille pour une jeune recrue.

Louise restait de marbre tandis que la femme se relevait, profitant pleinement de son aide. Elle n'avait pas vraiment l'air au meilleur de sa forme, et à voir le sang qui coulait le long de son corps, elle semblait avoir sérieusement besoin de soins médicaux urgents. Pendant que la femme lui répondait, la jeune mutante tentait de voir dans la semi obscurité jusqu'où s'étendaient ses blessures mais elle avait l'air sacrément touchée. A se demander qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour terminer dans un tel état. En attendant, elle semblait vouloir coopérer, et Louise ne voyait aucun signe agressif ou suspect dans son attitude, mais elle n'en oubliait pas autant de rester sur ses gardes, guettant encore et toujours une éventuelle attaque.

La femme s'appuyait sur elle et Ampère n'avait aucune difficulté à la soutenir. Dans la main libre de la grande blessée, elle voyait que celle-ci gardait quelque chose, mais la mécanicienne n'arrivait pas à savoir de quoi il s'agissait. A priori, cela ne ressemblait pas à une arme. Mais elle n'avait pas vraiment le temps de se pencher sur la question car la demoiselle répondait déjà. Et les mots qu'elle prononça furent porteurs de fortes révélations...Louise marqua un instant d'arrêt. La femme venait enfin de décliner son identité et s’était présentée sous le nom de "Fatale". Et ce pseudonyme ne lui était en aucun cas inconnu, elle en avait un vague souvenir d’en avoir parlé avec le Fléau. Celui-ci, entre deux bières, lui avait fait un petit récapitulatif des personnalités qui faisaient ou avaient fait partie de la Confrérie. Histoire de se mettre au parfum. Histoire de savoir qui était qui, ce qui s’était passé, et le pourquoi du comment. Cette petite mise au parfum était nécessaire, il fallait savoir qui étaient leurs alliés, qui étaient les traitres. Et dans le discours flamboyant et exhaustif du Fléau, le nom de Fatale avait raisonné parmi les plus importants. Une puissante mutante, dangereuse et terriblement efficace, le genre qu'il valait mieux avoir avec soi plutôt que contre soi. Et cette toute nouvelle révélation avertissait Louise d'une chose qui lui semblait totalement évidente à présent...Les petites menaces qu'elle avait proférées quelques instants plutôt et qui sur le moment lui avaient semblé importantes, étaient en fait totalement dérisoires. Un peu comme si un enfant avait tenté d’impressionner un adulte...Sûr de lui et de la portée de ses mots mais au fond, complètement inutile. Et d’après ce qu’on lui avait dit, la faiblesse apparente de la mutante ne se révélerait pas un véritable obstacle si celle-ci décidait soudain de lui mettre la pâtée...

Néanmoins, il n’y avait plus de raisons pour que cela se produise, n’est-ce pas ? L’inconnue était une alliée, un acolyte qui plus est, et donc une supérieure hiérarchique. C’était plus qu’il n’en fallait pour que Louise lui apporte toute l’aide dont elle avait besoin et elle allait s’y exécuter dès à présent. Cette femme faisait partie des siens, de cette Confrérie qui était devenue son foyer, et dans l’esprit d’Ampère, il était tout naturel qu’elle lui porte son soutien. Elle réajusta sa prise sur sa nouvelle compagne et commença à l’entrainer doucement sur le chemin qui conduisait à la Confrérie, non sans avoir lâché auparavant quelques mots qui se voulaient rassurants.

"Il me semble qu'on m'a déjà parlé de toi en réalité. Un ami qu'on a en commun...On l'appelle le Fléau."

A présent, il n'y avait aucun risque qu'elle décline son propre nom et celui de l'acolyte, n'est-ce pas? Un infime doute subsistait toujours, bien évidement, mais en considérant que la mutante avait daigné se présenter, qu'il était évident qu'elle connaissait la Confrérie, le risque restait minime...Elle avait besoin de soins, et Louise ne pouvait plus trop se permettre de perdre du temps. Elle marchait à présent lentement, pour éviter de trop secouer la femme.

"Quant à moi, on m'appelle Ampère. Il est évident que nous sommes du même camp...Mon aide t'est toute acquise."

Elle n’avait pas oublié l’objet que la mutante tenait entre les doigts, mais elle ne cherchait plus à savoir ce que c'était. Ce n'était plus ses affaires à présent, et si jamais cela était important, nul doute qu'elle en serait informée bien assez tôt. Pour l'instant, la priorité était toute simple: rentrer rapidement à l'abri et rejoindre la sécurité et la chaleur de la Confrérie...

Son retour en direction de la base était un soulagement. Dans son fort intérieur retrouver le centre des opérations de la confrérie était une satisfaction. Depuis des mois elle n'avait pas vraiment connu de répit. Elle avait été accaparé par sa mission. Au moins dans la base avec les siens elle pourrait être elle même, ne pas porter de masque. Elle n'avait pas cru que son retour se ferait si difficilement. Le soutien de cette inconnue était une aide précieuse. Elle prenait pleinement conscience que sans cette fille il lui aurait été extrêmement difficile de marcher. Chacun de ses pas étaient assez douloureux. Elle n'en montrait rien, ce n'était pas son genre de ce plaindre. Son bras droit devenait de plus en plus engourdit. Elle se disait que son calvaire arrivait à sa fin. Certes il lui restait encore de la distance à parcourir avant de pouvoir pleinement se reposer.
Le changement de comportement de son acolyte ne lui avait pas échappé depuis qu'elle avait décliné son identité. Au moins cela avait eu un effet bénéfique puisque cette dernière lui apportait son entière coopération. Elle fut un peu rassuré que son nom fasse toujours son petit effet parmi ses pairs. Les doutes pour Fatale furent totalement dissipé quand son allié lui annonça qu'il avait une connaissance commune.

«Je suis fort heureuse que notre cher fléau continue à vénérer ma mémoire. Je lui en suis reconnaissante. Possible que la prochaine fois je lui laisse ma place. A son tour de se faire un peu massacrer. »

Elle avait dis cela avec un ton amusé. Elle n'était pas au mieux de sa forme pour une acolyte de premier ordre, ce n'était pas très fameux. Elle était loin du retour triomphant qu'elle avait espéré. Dans son malheur, pour ce soir elle était sortie d' affaire, il n'y avait plus de danger. La jeune fille n'avait jamais à ses yeux représenté une réelle menace. Au moins dans son malheur elle était tombée sur une nouvelle confrériste. Cette nouvelle recrue avait au moins le mérite d'être très efficace. Elle avait démontré des bonnes aptitudes. Elles avançaient tranquillement dans ses bois. Ce rythme était pour Fatale suffisant, ne l'épuisant pas trop. Ce qui la faisait rager c'est que dans son état normal elle aurait pu en instant rentrée à la base. Ce qui était et fait, il fallait avancer.
En tout cas son appui devait suffisamment lui faire confiance puisqu'elle finit par se présenter. Ce que Fatale appréciait chez cette jeune personne c'était sa discrétion. Elle n'avait posé aucune question indiscrète. Elle était toute acquise à la cause de la confrérie, ce qui était une grande qualité pour Fatale. La tueuse en avait vu défilé des jeunes recrue, surtout des têtes brulés. Beaucoup d'entre eux avait une durée de vie fort malheureusement limité. Fatale voulut en tout cas lever tous les doutes. Elle voulait se montrer rassurante.

« Merci pour ton soutien, la confrérie a fait un bon choix en te recrutant. Je suis en général plus opérationnel. Ma fin de mission ne s'est pas passé comme j'aurais souhaité. Pour être franche je ne serais pas mécontente de revoir enfin le QG.»

Elle souhaitait briser un peu la glace avec celle qui lui était d'un bon soutient. En général Fatale n'était pas une grande bavarde. Mais elle préférait parler plutôt qu'un long silence malsain et pesant s'installe. Cela lui permettait aussi d'oublier un peu ses blessures et de se focaliser sur autre chose.

Le retour vers la Confrérie se faisait lentement, ralenti au rythme de la marche de la blessée. Louise la guidait calmement, s'appliquant à la guider entre les buissons et les arbres et l'écoutait parler du Fléau. La femme tentait de plaisanter à propos de l'acolyte et Louise répondit par un simple sourire sincère. Au moins, malgré les blessures et la douceur, Fatale semblait garder l'humour et le sourire, et Ampère y reconnaissait bien les talents et le courage qu’on lui avait ventés chez l’acolyte. Cette dernière continuait de lui parler, la remerciant et la complimentant. Elle revenait d’une mission. Secrète apparemment puisque Louise n’en avait jamais eu vent. La mécanicienne se contenta de hocher puis elle prit la parole.

« De rien Je suis désolée de t’avoir agressée au début mais j’ignorais qui tu étais. »

Les intrus étaient des dangers pour la Confrérie, elle ne pouvait pas se permettre de laisser trainer n’importe qui à proximité, et nul que doute que Fatale comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire. Elle laissa échapper un petit rire et continua à parler, sur un ton détaché.

« J’ai fait également un tour à l’infirmerie après ma première mission pour la Confrérie. Et ce n'est pas la seule fois que j'y suis passée...J’avoue que ce n’est pas très agréable. »

C’était même franchement affreux. Un mauvais souvenir que ces divers séjours entre les mains des médecins...Mieux valait oublier. Après tout l’important, c’était qu’ils reviennent victorieux de leurs missions. Mais elle n’ajouta rien...Il n’était pas sûr que Fatale ait réussi la sienne, autant ne pas la fâcher. De toute façon, le fait qu’elle soit revenue était une excellente chose, la Confrérie avait besoin de ses meilleurs éléments, et Fatale en était très certainement un des piliers les plus solides.

Elles arrivaient à présent à l'entrée secrète et Louise aida la mutante à passer la porte. Alors qu'elle refermait derrière, elle jeta un dernier coup en arrière, histoire de s'assurer que personne ne les suivait. D’un simple geste de la main, elle alluma le corridor qui menait au repère, révélant la véritable nature de ses pouvoirs. A présent, elle se sentait plus sûre, maintenant qu'elle avait de nouveau l'électricité sous son contrôle...Pas évidement par rapport à sa compagne, elle savait que celle-ci ne l'attaquerait pas, mais par rapport à l'extérieur, il n'y avait pas photo...Elle se sentait mieux à l'intérieur.

D'ailleurs, elle réalisait maintenant qu'elle avait eu de la chance. Sortir sans aucune arme n'avait pas été des plus judicieux et si Fatale n'avait pas été des siens, elle aurait pu s'attirer de sérieux ennuis. Réfléchissant sur le problème, elle se fit la réflexion mentale de sortir armée et correctement préparée les autres fois...On était jamais sûrs de rien...D'une voix calme, elle ajouta:

"On m'a beaucoup parlé de toi. C'est bien que tu sois revenue."

Fatale voyait la fin de son calvaire approcher à grand pas ou plutôt à petit pas plus exactement. Elle reconnaissait bien les lieux, qu'elle avait arpenté à plusieurs reprises. Elle jugeait son aide de fortune fort charmante mais extrêmement naïve. Son attitude ne l'avait nullement choqué, bien au contraire. Fatale aurait agi de toute façon de la sorte, voir même pire.

« Logique tu ne savais pas qui j'étais. La méfiance est mère de sureté. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Tu protégeais notre organisation. Je pense que j'aurais été plus sévère dans les mêmes circonstances. »

Fatale était réaliste. Elle savait qu'il y avait peu de chance qu'elle apporte à son tour une aide totalement dénouer d'intérêt. Il aurait fallu que l'autre lui montre patte blanche beaucoup plus rapidement et avec des preuves. Elle n'allait pas lui avouer qu'elle avait joué un peu la comédie pour se faire aider et qu'elle n'avait jamais vu en elle un danger potentiel. Ampère lui évoqua quelques mauvais souvenirs de missions qui avaient aussi mal tourné. Fatale n'était pas non plus à sa première visite à l'infirmerie. C'était monnaie courante quand on vivait dans l'illégalité. Dans l'ensemble elle avait souvent réussi à esquiver les pires des situations en prenant la fuite. Certes ce n'était pas très glorieux, mais cela lui avait permis d'être toujours en vie. Quand la cause était désespérée cela ne servait à rien d'être blessée. De plus depuis qu'elle était à la confrérie elle était plus dans l'ombre et glaner des informations que sur le terrain en première ligne. Il y avait cependant des exemptions, elle était allée au front et au moins elle était parvenue en partie à ses fins. A force de marcher même lentement ils arrivèrent à l'entrée secrète de la base. Elle n'était pas mécontente d'être totalement en sécurité. L'aide que lui apporta la jeune fille pour pénétrer fut la bienvenue. A plusieurs reprise elle sentit une violente douleur. Il était grandement temps d'arrivée. Elle se sentait vidé par cette petite marche. La vigilance de son acolyte ne lui échappa pas. Fatale remarqua le coup d'œil discret avant qu'elle ne ferme la porte. Il est vrai qu'elle ne lui avait toujours pas dit toute la vérité. Il y avait de coin à être inquiet quand on connaissait la réputation de la mutante et quand on voyait son état assez pitoyable il y avait de quoi s'inquiéter.

«Aucune crainte à avoir, mes agresseurs sont forts loin!»

Elle se voulait rassurante. Ampère lui fit donc une petite démonstration de ses pouvoirs. Il était aussi grandement temps pour Fatale de faire disparaître le masque. Elle leva l'illusion et repris son apparence normale. Elle était enfin de retour chez elle et c'était bon. Sa nouvelle alliée lui souhaita un bon retour. C'était plaisant pour la tueuse.

« Merci, j'espère que ce n'est que des compliments. Celui qui aura été médisant, je le ferais tué. »

Elle éclata d'un petit rire qui disparut rapidement laissant place à une grimace. Ce n'était pas une bonne idée de rire, cela lui faisait extrêmement mal. Il ne lui restait plus qu'à aller à l'infirmerie.

«J'aurais un dernier service à te demander. Je vais filer à l'infirmerie mais pourrais tu m'envoyais quelqu'un du service recherche. J'ai un petit cadeau pour eux. »

Elle désigna la boite anti-radiation. Après tout il fallait mettre ce précieux trésor en sécurité. Sa mission n'était pas totalement finit et elle passait avant son bien être.

Louise n'eut qu'un simple haussement de sourcils lorsque sa compagne, sans crier gare, changea soudain d'apparence. Sans doute les métamorphoses régulières de Mystique l'avaient préparée à ce changement et en réalité, elle n'en fut pas plus dérangée que ça. L'habitude donc mais aussi le fait qu'elle connaissait les pouvoirs de l'acolyte. Le Fléau avait bien fait son boulot et l'avait correctement renseignée sur le sujet. A voir la nouvelle Fatale, la vraie en réalité, avec ses cheveux bleus et ses yeux d'un jaune perçant, Louise pouvait mesurer à sa juste valeur l'ampleur des talents de la femme, similaires à ceux de la dame bleue. Bien sûr, la mécanicienne savait que son pouvoir de métamorphose n'était pas le seul. D'après ce qu'on lui avait dit, l'invisibilité et la téléportation comptaient elles aussi dans la liste de ses nombreux talents, et la jeune apprentie aurait bien voulu la voir à l'œuvre...Peut-être à une autre occasion...

Néanmoins, malgré son admiration, elle ne voyait pas Fatale comme un modèle à suivre. Ou du moins pas complètement. Elle reconnaissait les prouesses et les talents de ses supérieurs et elle s'en inspirait, sans toutefois tomber dans le piège du modèle. Elle voulait être forte, monter en grade mais sans être la pâle copie d'un autre. Autrement dit, elle se forgeait son propre caractère, sa propre image. La jeune mutante s'inspirait des autres, volait en quelque sorte leurs savoirs et leurs connaissances, tout autant qu'elle s'appuyait sur sa propre expérience, ce qu'elle apprenait de ses victoires et de ses échecs. Elle était néanmoins encore bleue, un diamant à l'état brut à façonner et à polir, mais elle avait de l'ambition. Quitter l'Argentine pour rejoindre la Confrérie avait été un premier pas...Le début d'une longue route pour changer de vie, peu à peu. Et dans l'esprit de la mutante, il n'y avait pas de doute...Jusqu'à présent, elle avait fait les bons choix.

Sortant de ses pensées, Louise se reconcentra sur sa supérieure et sourit à sa plaisanterie. Non, elle n'avait jamais entendu personne maudire Fatale. Une chose de toute façon qui lui paraissait peu probable. Il n'était pas vraiment très judicieux de critiquer ouvertement les puissants acolytes, ils avaient le pouvoir pour faire tomber les têtes. Quant au service que lui demandait Fatale, elle ne voyait aucun empêchement pour ne pas s'exécuter.

"Pas de soucis. je t'accompagne à l'infirmerie et je pars chercher Maiwenn."

Il n'était pas sûr que la Cyrène apprécie de se faire tirer du lit à une heure pareille de la nuit...Mais nul doute que lorsqu'elle en connaitrait la raison, elle reverrait sans doute son jugement. Il fallait faire ça par étapes. D'abord accompagner Fatale, qui ne pouvait décemment pas poser un pied devant l'autre sans son aide. Puis s'occuper du fameux "cadeau". Un présent qui laissait beaucoup de questions en suspens dans l'esprit d'Ampère, mais qu'elle n'allait évidemment pas poser. La seule chose qui était certaine, c'était que cette nuit, elle s'était trouvée au bon endroit au bon moment...

Finalement, les nuits d'insomnie avaient parfois du bon...


[RP TERMINE]