Un nouveau départ... [Libre] [Terminé]

J'ouvris la porte du taxi avec un once d'hésitaion. J'y étais. L'institut Xavier pour élèves surdoués. Je sortis de la voiture tandis que le chauffeur me descendit ma valise du coffre. Il la déposa à mes côtés tandis que je me perdais dans une contemplation sans borne du batiment. En moi, je sentais que j'avais fait le bon choix. Le chauffeur de taxi me fit part de la note salée que je réglai sans broncher. Une fois les billets en main, il retourna de façon précipité dans sa voiture et partit en trombe. Avait-il eut peur et pris conscience de ma véritable nature ? Je n'aurais su dire. Je pris ma valise en main et entrai dans l'enceinte. Le soleil brillait et m'apportait une paix intérieur qui me permettait de me controler ou plutôt de voiler ma peur pour ne pas qu'elle me dérange.

Je suivais tranquillement l'allée centrale qui menait directement sur l'entrée principale, une grande porte en bois. Mon téléphone sonna, me signalant un nouveau message. Je le lut et sourit. Mes parents m'envoyaient leur soutien et me souhaitaient bonne chance pour cette première journée. Je repris ma marche, le sourire aux lèvres. En arrivant devant la porte, une boule se créa dans mon estomac. je tentai de me décontracter un maximum, prenant de grandes respiration et posa ma main sur la poignée.

*Courage Enora, tu peux le faire... Il s'agit simplement d'ouvrir cette porte...*

Cette simple action me paraissait pourtant bien difficile. J'avais peur de la réaction des autres et je commençai à me demander si c'était là réellement le bon choix de vie. Ma peur montait en moi, brouillant mes sens. Je lâchai un nouveau soupir et poussai la poignée. Je me glissai lentement à l'intérieur du batiment et prit soin de refermer la porte derrière moi. En me retournant, mes yeux s'illuminèrent d'un nouvel éclat. En aucun cas je ne m'étais attendue à cela. Tout était... normal. Mon imagination sans borne avait créée des images dans ma tête qui furent balayées par ce que je pouvais voir désormais. La boule de mon estomac s'évapora quelques instants, me laissant profiter du moment présent.

Je restai muette de stupeur et profitai encore de ce moment dans la solitude pour admirer les boiseries, les murs et repérer les couloirs d'où sortait des rires et des paroles. La peur m'envahit de nouveau tandis que des pas se faisaient entendre venant dans ma direction. Aurais-je droit à une chance dans le monde des mutants ? Je n'allais pas tarder à le savoir...

Il était encore très tôt lorsque David Haller s’était levé ce matin-là. Il n’avait passé que quelques heures dans sa chambre et avait été bien incapable de trouver le sommeil. Ce n’était pas la première fois que ce genre de mésaventures lui arrivait. Accaparé par toutes sortes de devoirs que lui conféraient ses nouvelles charges de rabbin, il passait la plupart de ses soirées au séminaire rabbinique, à la synagogue ou dans les quartiers juifs de New-York… ce qui bien évidemment avaient pour conséquence de pesé lourdement sur ses heures de sommeil. De plus, les étranges pressentiments, que ressentaient le jeune homme depuis quelques temps, n’amélioraient en rien sa fatigue. Il ignorait pour quelle raison mais il ne se passait pas une journée sans se sentir envahit par un sentiment de peur et cela pour n’importe quelle raison. Son pouvoir de téléportation semblait également jouer des tours à David et il commençait à craindre le pire. La personnalité de Fanya serait-elle en train de refaire surface ?

Quoiqu’il en soit, David refusait d’alarmer son père et les autres personnes de l’Institut pour s’y peu. La seule raison de ses brusques sauts d’humeur et le manque de contrôle de ses pouvoirs n’étaient sans doute dû qu’à la fatigue et David devait avant tout songer à revoir son rythme journalier… David sortit brusquement de ses réflexions lorsque regardant le cadran verdoyant de son réveil, il s’était aperçut que l’heure du petit-déjeuner était sur le point de sonner. Après avoir enfilé une tenue traditionnelle de rigueur, David accomplit sa prière du matin avant de se mettre en marche pour la cuisine.

C’ est alors que la route de David croisa celle de Daniel Hopes qui tout comme lui, venait à peine de se réveiller. Après avoir échangé quelques mots ils descendirent dans le vestibule et c’est alors qu’ils s’aperçurent de la présence d’une jeune fille qu’ils n’avaient jamais vu auparavant. La jeune demoiselle, plongée encore dans les méandres de l’adolescence, semblait anxieuse et regardait les alentours avec émerveillements. Il ne fallut qu’une poignée de seconde pour que David ne comprenne le but de sa visite. Si bien que le jeune homme lui sourit avec bienveillance et, lançant à Daniel un regard complice, s’approcha d’elle et se prépara à saluer comme il se devait la nouvelle arrivante.

- Bonjour Mademoiselle, soyez la bienvenue au sein de l’Institut Xavier. Je me nomme David Haller et voici Daniel Hopes. Nous sommes tous deux enseignants et résidents au sein de cette école. Pouvons-nous faire quoique se soit pour vous ?

Daniel dormait peu. Il caressait un rêve étrange ces derniers temps, il s'était prit d'intérêt pour une compilation de tous les jeunes mutants de l'Institut. Il n'en parlait à personne, il étudiait chaque mutant et évaluait la possibilité d'utilisation de son pouvoir à des buts offensif, défensif ou de soutient. Il étudiait et observait durant des heures les jeunes qui allaient et venaient en cours ou prêt du bâtiment.
Il montait une sorte de projet, rien de concret cependant.
Il fallait une force d'intervention rapide et "occulte" là ou les X Men de Charles ne pourraient pas intervenir à cause du battage médiatique.
Le concept était en gestation cependant mais cette force serait plus "radicale" et beaucoup moins "pacifiste".
Il la voyait cela comme un "mal" nécessaire au cas où la situation deviendrait intenable. Il fallait cependant que les membres potentiels aient des pouvoirs complémentaires et agissent comme une entité. Un travail d'équipe ou chaque action est calculée au millième près.
Il y pensait plus que sérieusement mais préférait garder tout cela pour lui.
Il eu le plaisir de croiser David alors qu'il venait de se se servir une tasse de café. Ils bavardèrent de chose et d'autres, plaisantant comme des amis qu'ils étaient devenu au fil de leurs conversations. Il décidèrent alors d'aller dans le parc pour partager dans un mutisme complice le silence du matin baignant le parc. Ils s'accordaient bien, chacun gardant ses mystères, mais étant souvent sur une même ligne de conduite et un discours analogue.

Ils croisèrent une jeune inconnue près de la porte et comme Daniel portait aux lèvres sa tasse de son café, il laissa tout naturellement à David le devoir de faire les présentations. Derrières ses lunettes rondes, il restait cependant aux aguets des moindres faits et gestes de la demoiselle, curieux d'en savoir plus sur la raison qui avait poussé ses pas à la conduire en ce lieu ce matin.

Alors que je terminai mon inspection des lieux, deux hommes s'approchèrent. Si j'avais entendu leurs pas, je ne m'étais pas attendue à ce qu'ils se présentent à deux. Je pris une grande inspiration tandis que je dévisageai rapidement les deux inconnus. Un regard confiant qui s'accordait avec leur attitude. L'un, derrière ses lunettes, buvait tranquillement une gorgée de café tandis que le second pris la parole :

- Bonjour Mademoiselle, soyez la bienvenue au sein de l’Institut Xavier. Je me nomme David Haller et voici Daniel Hopes. Nous sommes tous deux enseignants et résidents au sein de cette école. Pouvons-nous faire quoique se soit pour vous ?

Professeur ? La stupéfaction put se lire un instant sur mon visage tandis qu'un stress nouveau vint remplacer ma peur. Je me concentrai pour ne pas perdre le contrôle de moi même et tentai de rester maître de mes émotion. J'accordais un nouveau regard à ces deux personnes et remarquai que c'était à leur tour de me détailler dans les moindres détails. David Haller et Daniel Hopes. Deux mutants étaient face à moi et je restai plantée là. Une voix en moi m'hurlait de courir mais la curiosité me pétrifiait.

*Allez, dis quelque chose... Présentes toi !*

Je tentai d'esuisser un vague sourire et j'ouvris enfin la bouche :

- Euh... Bonjour, je m'appelle Enora Lacourt. J'arrive de France et j'aimerais m'intégrer dans votre école car je me suis découvert des.. dons ?

Daniel faillit en avaler son café de travers il fut ainsi plus vif à répondre que son ami David alors que l'étonnement se lisait su son visage.

Française ? Vous êtes française ??? c'est assez rare de croiser des compatriotes ici..quelle stupéfiante rencontre !

Rapidement et sans véritablement s'en rendre compte il bascula son langage en français, sa langue natale. Cette rencontre l'intéressait grandement, il rencontrait vraiment peu de Français dans les personnes de son entourage, c'est sans doute pour cela que sa parole avait été plus prompte à répondre que son esprit

Et d'où venez-vous exactement Mademoiselle, si ce n'est pas indiscret...moi je suis originaire d'un village de la somme qui n'existe plus à présent. Mais j'ai vécu à Paris de nombreuses années, j'y ai toujours un pied a terre d'ailleurs..

Daniel lui souriait sincèrement, remarquant au passage combien elle était stressée, et soudain il sembla se rendre compte que David ne comprenait peut être pas cette langue et qu'il lui avait quelque peu coupé la parole sous son empressement. Il lui adressa un clin d'oeil complice tout en commentant en reprenant la langue locale.

Excuses moi, mon ami, je te laisse poursuivre.

David ne put s’empêcher de prendre un air amusé devant la gêne de la jeune fille. Ses pensées, qui demeuraient un mystère pour Daniel, n’avait en revanche pas de secret pour le jeune télépathe. Il n’était à l’évidence pas facile pour la jeune fille de passer ce qu’elle pensait être « une épreuve d’intronisation » devant deux mutants à la fois et les professeurs devraient donc faire preuve de tout le tact et la gentillesse du monde. Avouer sa mutation n’était pas chose facile pour les jeunes gens qui la découvrait et s’il était une chose que les enseignants et les élèves devaient apprendre aux nouveaux arrivants c’est qu’ils n’étaient pas seuls à posséder de tels dons. En général, David répugnait à utiliser ses pouvoirs mais après tout pourquoi pas. Il appuya donc son chaleureux accueil par une transmission de pensées.

*N’aies aucune crainte Enora, Il n’est pas dans nos habitudes de dévorer nos élèves à peine franchit le pas de la porte*

Puis, il entendit Daniel lui lancé une remarque, tout heureux qu'il était de se trouver en sompagnie d'une compatriote. Il suivit leur conversation en français et ne sachant pas bien pour quelle raison, il lui prit l'envie d'en faire de même. Il adressa un large sourire à la jeune fille et reprit dans la langue de Molière.

- Tout d’abord saches que tu es la bienvenue parmi nous Enora. Les portes de l’Institut sont toujours grandes ouvertes aux jeunes gens qui tout comme toi possèdent des dons exceptionnels. Les élèves et le personnel enseignant te recevront à bras ouvert et tu demeureras au sein de l’institut ou tu recevras une très bonne instruction. Notre rôle à nous sera de t’aider et te faire progresser dans la maîtrise de tes pouvoirs… Mais tout d’abord explique-nous en quoi consistent exactement ces « dons » que tu possèdes ?

A peine David avait-il terminé sa phrase qu'il entendit une voix, pareille à un murmure résonner dans sa tête.

*Tu parles d'une mutante! Non mais regarde-la. Toute timide et tremblottante sur ses jambes. On dirait un bébé prêt à faire dans sa culotte tellement elle a la frousse. Si c'est pas malheureux de voir ça.*

Je cherchai une réaction dans le regard de mes interlocuteurs. Je ne savais trop où me mettre, ou me cacher. Soudain, une vois douce et paisible m'atteignit sans que je ne puisse en distinguer la source.

*N’aies aucune crainte Enora, Il n’est pas dans nos habitudes de dévorer nos élèves à peine franchit le pas de la porte*

Mes yeux se posèrent sur David Haller qui me souriait. Un frisson me parcourut des pieds à la tête, désormais consciente que je ne pouvais même plus garder mes pensées secrètes. Je sursautai une fraction de secondes après, lorsque l'homme à lunettes réagit devant ma nationalité. Je me mis alors sur mes gardes tandis qu'il reprit la parole avec un sourire et dans ma langue natale. Un sourire s'esquissa alors sur mes lèvres, heureuse de trouver devant moi un quelconque réconfort. Ainsi, d'autres avant moi avait entrepris le périple que je venais de réaliser pour arriver ici. L'enthousiasme de cet homme me parraissait réel et je me relachai un peu.

- Eh bien... Je viens de Nantes. J'ai grandi là bas et je n'avais jamais quitté cette ville... Jusqu'à maintenant, en tout cas.

Daniel Hopes me sourit de nouveau et je ne put que lui rendre la pareille. Devant tant de sympathie de la part d'inconnus, je ne pouvais pas rester de marbre. De plus, le second professeur enchaina.

- Tout d’abord saches que tu es la bienvenue parmi nous Enora. Les portes de l’Institut sont toujours grandes ouvertes aux jeunes gens qui tout comme toi possèdent des dons exceptionnels. Les élèves et le personnel enseignant te recevront à bras ouvert et tu demeureras au sein de l’institut ou tu recevras une très bonne instruction. Notre rôle à nous sera de t’aider et te faire progresser dans la maîtrise de tes pouvoirs… Mais tout d’abord explique-nous en quoi consistent exactement ces « dons » que tu possèdes ?

Les mots que j'attendais. Depuis mon départ, j'avais tellement peur que l'on me rejette où que j'aille. Je savais que le professeur Xavier, tête même de cet institut, avait une grande tolérance envers mutants et humains. Je ne m'étais pourtant pas attendue à un accueil tel que celui que l'on me réservait actuellement. La boule dans mon estomac s'envola et le stress se dissipa.

- Je... Je peux créer des champs de forces... Un peu comme de l'énergie massive comprimée dans une sphère. La dernière fois qu'il m'est arrivé de m'en servir... j'ai... envoyé un de mes anciens camarades à terre quelques mètres plus loin. Mais c'était involontaire ! J'arrive aussi à créer une sorte de bouclier... Pas bien grand, certes et à vrai dire, je ne l'ai jamais réellement mis en pratique. J'avais... peur de me servir de mes pouvoirs.

Je baissai les yeux, ne sachant comment ces deux personnages allaient réagir devant une telle réaction. Ces pouvoirs faisaient partie de moi, je ne pouvais le nier. Mais la véritable chose que je redoutais, c'était qu'il me transforme en animal incontrôlable et dangereux. Me souvenant que l'un de ces professeurs étaient télépathe, j'espèrais qu'il comprenne ce que je ressentais vraiment.

Conscient de la gêne que la jeune Enora avait ressentie en se sentant ainsi scrutée de l’intérieur, David se jura qu’il ne se livrerait plus à ce genre de démonstration. La jeune fille se sentait déjà terriblement nerveuse, il était inutile d’en rajouter en l’effrayant de la sorte.

Fort heureusement, Daniel se porta à son secours. Avec beaucoup d’enthousiasme dans la voix, il lui avait fait savoir que lui-même était originaire de France. Cette révélation avait eut pour effet de calmer considérablement la jeune fille qui osa prononcer ses premières paroles sur un ton désormais beaucoup plus calme. D’après ses dires elle n’avait jamais franchi ne serait-ce que les murs de Nantes, il était normal qu’elle s’inquiète ainsi de ce qui l’attendait en arrivant dans un pays étrangers duquel elle ignorait tout et dont la population ne parlait pas sa langue natale.

Les paroles des deux jeunes gens lui avait permis de réduire son stress à néant et c’est avec plus ou moins d’assurance qu’elle osa leur avouer en quoi s’agissait exactement sa mutation. Le fait qu’elle en donne une définition aussi précise que « la création de champs de force » prouvait qu’elle avait dû longuement se renseigner sur le sujet et c’était sans nul doute une très bonne chose pour elle.

D avid écouta avec attention les propos de la jeune fille. Ce qu’il en tira étaient des remarques très habituelles de la part d’une jeune mutante. Le fait qu’elle découvre son pouvoir de façon si inattendue, la peur de devoir le révéler devant ses connaissances ainsi que celle de les utiliser ouvertement. Le jeune télépathe fut ensuite amusé par les réflexions d’Enora. Que s’imaginait-elle ? Que l’école était en réalité une sorte de base d’entraînement qui n’avait pour but que de créer des armes mutantes prêtes à combattre les humains ?... L’Institut était loin de ressembler à la confrérie et David devait tenter de le lui expliquer.

- Ainsi tu as effectué un long périple depuis la France pour venir nous rejoindre ici. Je te félicite pour le grand courage dont tu a fais preuve et tiens à te préciser que tu as pris la bonne décision. Tu n’as aucune raison d’avoir peur de te servir de tes pouvoirs. Ici c’est monnaie courante et je suis certain que tu seras surprise de découvrir tous les dons que possèdent les résidents de cet Institut. Le but de ton entraînement au sein de l’Institut sera avant tout de t’apprendre à contrôler tes pouvoirs, de façon à ce que tu puisses en disposer librement et de façon très naturelle. A la fin de tes études, tu auras la possibilité de réintégrer le monde ou de rester ici afin d’enseigner à de nouveaux jeunes mutants. As-tu des questions particulières ? Quelque chose que tu souhaiterais éclaircir dès ton arrivée ?

A la suite de ses dires, Fanya ne put s’empêcher de se mêler à la conversation et d’ajouter son grain de sel dans l’esprit tortueux de son hôte

*Ah ces jeunes gens décidemment tous plus ignorant les uns que les autres. Scotchés à vos lèvres, vous pourriez leur souffler n’importe quoi qu’ils goberaient tout la bouche grande ouverte. Tu ne voudrais pas lui faire croire qu’elle doit passer une épreuve d’intronisation effrayante ! ça pourrais être drôlement amusant !*

Je souriai un peu plus à chaque mot rassurant que David débitait. Je ne m'étais pas attendue à un tel accueil et à vrai dire, j'en étais encore bien surprise. Je m'accrochai à la moindre parole et fus heureuse d'avoir trouvé là une place pour moi et celle que j'espérai. Etre un mutant était un fait incontrôlable mais on pouvait choisir le mutant que l'on souhaitait être.

- Ainsi tu as effectué un long périple depuis la France pour venir nous rejoindre ici. Je te félicite pour le grand courage dont tu a fais preuve et tiens à te préciser que tu as pris la bonne décision. Tu n’as aucune raison d’avoir peur de te servir de tes pouvoirs. Ici c’est monnaie courante et je suis certain que tu seras surprise de découvrir tous les dons que possèdent les résidents de cet Institut. Le but de ton entraînement au sein de l’Institut sera avant tout de t’apprendre à contrôler tes pouvoirs, de façon à ce que tu puisses en disposer librement et de façon très naturelle. A la fin de tes études, tu auras la possibilité de réintégrer le monde ou de rester ici afin d’enseigner à de nouveaux jeunes mutants. As-tu des questions particulières ? Quelque chose que tu souhaiterais éclaircir dès ton arrivée ?

A la fin de la tirade du jeune professeur, je lui rendis son sourire. Je n'avais pas envisagé faire quoi que ce soit de mon avenir depuis quelques jours tant la découverte de moi-même me tourmentait. Le fait d'entendre quelqu'un d'autre me préciser qu'il y avait une issue possible était on ne peut plus rassurant. Je pris le temps de réfléchir à d'éventuelles questions sans véritablement en trouver.

- Pour l'instant... J'aimerais juste que vous m'expliquiez le fonctionnement général de cette... grande maison. je n'ai jamais été en contact direct avec des mutants. Tout ce que je sais d'eux ce sont quelques informations faussées du net ou bien des reportages peu interessant alors j'aimerais ne pas commettre de faux pas. Cependant, j'ai bel et bien une question mais elle ne concerne pas l'institut. Vous m'avez demandé ce que je savais faire... mais vous ? A part fouiller dans la tête des gens, s'entend.

Je terminai ma phrase en lançant un petit regard malicieux à David. Puis, mon attention revint sur Daniel, l'homme à lunettes, qui n'avait pour le moment que peu parlé du monde mutant et de lui même. Quant à moi, mon stress, ma peur et mes soucis étaient desormais bien loin de moi. Je nageai dans une décontraction nouvelle et reposante.

Daniel s'amusait de cette charmante conversation, il fut surpris de voir David utiliser le français. Il ignorait le talent du jeune homme pour l'utilisation de la langue de Molière, quasi sans aucun accent en plus. Il lui restait encore beaucoup à découvrir sur David finalement. Le trac de la jeune demoiselle semblait s'être quelque peu évanoui, elle parlait à présent avec une réelle décontraction. Cependant le Professeur Hopes était un esprit facétieux et son humour était aussi déstabilisant que sa verve pouvait être acérée et cinglante. Lorsqu'elle demanda d'un ton enjoué les tenants et aboutissants des pouvoirs de chacun en le regardant -lui- il s'amusa de ce genre de présentation un peu trop "super heroesque" à son goût.
La discrétion dans l'action était depuis toujours son crédo.

Moi ? hooo je ne sais pas faire grand chose et pourtant je m'y exerce depuis longtemps. Je crois que le seul talent que je me connaisse est une certaine dextérité qui peut me permettre des applications diverses et variées : lancé de couteaux, de frisbee, de crêpe...et, c'est un secret que je vous révèle je suis un pianiste virtuose.

Il laissa passer un long silence, l'air profondément sérieux et scrutant derrière ses lunettes la réaction de la jeune fille. Puis il ajouta avec malice comme si une information capitale venait de lui effleurer l'esprit.

C'était une plaisanterie ! plus sérieusement, bon sang ne saurait mentir , en tant que Français , je cultive le talent de l'élégance, du raffinement et du charme. J'essaye d'ailleurs d'en inculquer les rudiments à mon ami David.

Il lui jeta un regard amusé et lui adressa un clin d'oeil

C'est malheureusement un échec cuisant...mais il progresse.

Lorsque David lui avait posé la question, il ne s’attendait certes pas à une telle réflexion de la jeune fille. Comment devait-elle se comporter en présence de mutants ? La question lui avait semblé bien étrange. Pensait-elle que les mutants étaient une communauté pouvant avoir des coutumes et des rites particuliers ? David lui lança un sourire affectueux et lui répondit

- Il ne te sera pas bien difficile de t’ingérer ici, rassure-toi. Nos diverses mutations ne font pas de nous des êtres si différents des humains. Contente-toi seulement de vivre comme tu le faisais dans tes écoles précédentes. Contente-toi de bien travailler, de respecter tes professeures et tes camarades, d’éviter de faire une démonstration de tes pouvoirs quand tu n’es pas invitée à le faire… Quelques règles viendront ensuite s’ajouter, mais ne t’inquiètes pas, elles ne seront en rien difficiles à suivre.

Enora les interrogea ensuite sur les pouvoirs que possédaient chacun des professeurs, La remarque de la jeune fille sur l’utilisation de sa télépathie fit sourire David. La petite semblait pleine de malice et de vivacité d’esprit, ce qui n’était par pour déplaire au jeune rabbin. David apprécia énormément la petite pointe d’humour que Daniel ajouta à la conversation. Lui qui hésitait à faire de pareille remarque sur ses propres dons se réjouit de voir son collègue faire preuve d’une telle audace à son propos. Il répondit donc à son clin d’œil et tenta de lui lancer une pique aussi pointue que la sienne.

- Certes je ne suis pas un aussi élégant, raffiné et spirituel que mon collègue ci-présent mais ma mutation ne m’handicape nullement au niveau de mon physique. Aucun gonflement de cheville, ni tête gonflante pour m’handicapé… Quant à mon pouvoir à moi, il semblerait que cela soit de supporter son égo avec une remarquable ténacité… Plus sérieusement Enora, je possède un grand nombre de pouvoirs. La télépathie, qui me permet comme tu viens de le signaler de lire et de contrôler l’esprit des gens. La télékinésie, qui me permet de déplacer et de manipuler à distance. La pyrokinésie qui me donne le pouvoir d’enflammer des objets à distance et enfin ma téléportation me permet de me déplacer sur une longue distance sans aucun effort physique.

Pouffant et soupirant dans la tête de David, Fanya ne put s’empêcher de rajouter.

*Ce cher Monsieur Hopes est décidemment un Français de pure souche. La modestie n’est véritablement pas son point fort. Quant à toi David, aurais-tu eu le culot d’oublier à qui tu dois tes pouvoirs ? Il ne s'agit pas de TA téléportation mais de la mienne*

Il porta a ses lèvres la tasse pour en finir le contenu tout en ajoutant sur un ton anodin à l'intention de son collègue.

Hum...Tu as oublié de mentionner mon charme, David et j'y tiens énormément...

Il laissa échapper un instant, puis d'un geste rapide il porta la main à son visage afin d'en retirer ses lunettes qu'il utilisait rarement.

Je contrôle le Temps, je suis capable de quasiment le figer et d'interagir dans ce temps alterné. Je vieillis au ralentit à cause de cette mutation, j'ai 116 ans mais je ne crois pas être le doyen ici...c'est la seule compensation qu'il me vient à l'esprit. J'occupe le poste de Professeur de Morale et de Citoyenneté. Ce que t'a dit le Professeur Haller est tout à fait exact, tu n'auras aucun mal à t'acclimater ici, si un esprit aussi vieux et retord que le mien peut y parvenir alors toi qui a la malice et la fraicheur de la jeunesse, tu devrais pouvoir y arriver sans aucun problème. Tu te feras vite des amis ici et nous sommes bien entendu à ta disposition pour t'écouter si tu rencontres des difficultés.
Au secrétariat tu trouveras une liste détaillée des cours qui sont dispensés ici ainsi que les personnes que tu peux rencontrer. On te donnera une chambre que tu partageras avec une camarade, les autres informations te seront données en temps voulu.

J'écoutai attentivement les deux professeurs. Je remarquai immédiatement que la plus grande qualité française qu'avait gardé Daniel était son humour. A chacune de ses boutades un peu plus extravagantes que les autres, je devais me mordre la lèvre inférieure et garder un sourire crispé pour ne pas éclater de rire. Cependant, je ne pus me retenir plus longtemps lorsque son collègue enchaina de la même manière pour lui rendre la pareil. J'avais la ferme impression d'avoir affaire à deux enfants qui se chamaillaient de façon quasi continue. Mais comme dit le proverbe "qui aime bien, châtie bien", je n'eus aucun mal à repérer entre eux une véritable amitié.

Tous deux prirent ensuite soin de me rassurer sur mon avenir dans cette école et son fonctionnement qui était on ne peut plus banal. Une seule remarque cependant m'arracha une grimace. "Eviter de faire une démonstration de tes pouvoirs quand tu n’es pas invitée à le faire…" Voilà qui allait être bien difficile étant donné que je ne controlais... rien.

- Je... J'aimerais vous signaler avant tout que ne pas utiliser mes pouvoirs ne dépends pas.... vraiment de mon ressort. Pour le reste, je vous remercie de tous ces conseils et je pense que je suis maintenant réellement prête à vivre ici...

Je souris un instant. Puis, ils m'expliquèrent en quoi consistaient leurs pouvoirs. Et il ne s'agissait pas de faire des crêpes ou autres. Je fus fortement surprise de la diversité des pouvoirs qui animaient David. Jamais je n'aurais cru qu'un seul mutant pouvait être si puissant ! Tous ces pouvoirs étaient liés à sa tête, je n'eus aucun mal à faire ce rapprochement. Je me demandais ce qui pouvait bien s'y passer, actuellement, dans sa tête, quand Daniel prit la parole à son tour. Et je découvris que je n'étais pas au bout de mes surprises. Non seulement il controlait le temps mais en plus... Il devrait avoir l'apparence d'un vieillard sénil !

- Vous avez... 116 ans ? Mais vous ne les faîtes pas du tout !

Je dévisageai une nouvelle fois le jeune professeur à qui j'aurais accordé au plus 5 ans d'ancienneté par rapport à son collègue. Puis, je me rendis compte de ma curiosité excessive et sentis le rouge me monter aux joues.

La petite joute verbale que c’était livré les deux professeurs semblait beaucoup amuser la jeune fille. N’était-ce pas après tout compréhensible ? Se livrer ainsi à une chamaillerie puérile devant une de leurs futures étudiantes, ne leur permettrait certes pas de grimper dans l’estime de la mutante. David sourit à cette idée et adressa à la jeune mutante, un sourire des plus joviaux.

Peu après que David énuméra les règles de l’Institut, il perçut une petite hésitation dans le comportement d’Enora. Craignant d’avoir pu l’effrayer de quelque façon que se soit, il fut rassurer de découvrir que l’attitude de la mutant n’était due qu’à sa peur de ne pas maîtriser ses pouvoirs. Le jeune rabbin crut alors bon de rectifier ses dires.

- Pardonne-moi Enora, je me suis sans doute mal exprimé. Nous comprenons tout à fait que ta mutation est une chose toute nouvelle pour toi et il est bien naturel que tu commettes certaines erreurs au début de ta formation. Ce que je voulais dire par « démonstration des pouvoirs » ne tenait qu’en son utilisation. Il ne te sera formellement interdit d’utiliser tes pouvoirs pour faire la fière devant tes amis ou plus grave que tout, t’en servir dans un duel contre l’un de tes camarades lors d’une dispute.

Il écouta par la suite Daniel, rajouter encore quelques règles derrière ses propres propos. La jeune fille approuva dans un sourire et David fut ravi de constater que l’adolescente était une jeune fille charmante et bien élevée qui s’habituerait sans peine à la vie au sein de l’Institut.

Puis, chacun des deux professeurs énoncèrent et développèrent leurs pouvoir devoir devant Enora. Celle-ci semblait littéralement boire leurs paroles et était curieuses d’entendre David énumérer une telle quantité de pouvoirs. Le professeur avait bien naturellement évité d’aborder le douloureux problème de sa capacité « d’absorption de personnalités ». La principale raison à son refus était qu’il ne tenait en aucune façon à effrayer la jeune fille dès son arrivée en ces lieux. Comment aurait-elle bien pu réagir en apprenant que même parmi les plus expérimentés des mutants, certains d’entre eux ne maitrisaient pas suffisamment des pouvoir et pouvait se révéler être de véritable dangers pour leur proches. Fanya elle, n'apprécia guère la curiosité qu'elle lisait dans l'esprit de la jeune fille. Elle déclara à David.

*Prends garde mon ami. Il ne faudrait pas que cette petite arrivistes découvre notre secret cela pourrait devenir à la longue uns situation follement embarassante.*

La dernière remarque d’Enora fit grandement sourire David. Il est vrai que l’apparence du vieux mutant ne révélait en rien son âge véritable et plus d’une personne était étonnée en l’apprenant. Combien de fois Daniel avait-il bien pu entendre ces fameuses exclamations au travers des discussions qu’il avait nouées avec ses interlocuteurs. David tourna vers Daniel un visage des plus enjoués, impatient de découvrir la réaction de celui-ci.

Daniel afficha un sourire espiègle en se penchant sur la jeune fille. il appréciait réellement sa candeur et sa fraicheur, Enora faisait une ambassadrice charmante de la jeunesse mutante qu'il voulait préserver par tous les moyens. Ce sentiment de bien être aiguisa sons sens de l'humour.

Ah merci...mais je gage que si tu dis ca c'est surtout parce que tu ne m'as pas encore vu ni enlever mon dentier, ni me promener dans les couloirs à l'aide de mon déambulateur. Plus sincèrement, ce n'est pas un vieillissement dissimulé, j'ai l'age réel de mon corps...a tout cassé 17 ans ?

Il guetta du regard la réaction de David sous l'énormité qu'il venait de commettre tout en affichant un sourire carnassier. Il surenchérit en faisant mine de réajuster son costume et l'air dédaigneux

Tu fais bien de garder le silence, j'ai l'air bien plus jeune que toi mon pauvre David

Il adressa à Enora un clin d'œil complice

Je commençai à prendre beaucoup de plaisir à cette conversation qui était partie désormais sur le ton de la moquerie. Les échanges de sourire à laquelle elle contribuait m'avait rendu ma bonne humeur en quelques secondes, laissant mon sombre passé dans une parenthèse. Ce monde que je redécouvrais d'un oeil nouveau me semblait beaucoup plus beau quand je me rendis compte qu'il y a quelques minutes encore, les deux professeurs qui riaient et souriaent avec moi étaient des étrangers.

Devant mon mal-être sur mes pouvoirs David sut de nouveau trouver les mots justes pour me réconforter tout en justifiant la véritable visée de ses dires. J'eus un sursaut de surprise quand il m'annonca la raison pour laquelle il m'avait fait cet avertissement.

- Il ne te sera formellement interdit d’utiliser tes pouvoirs pour faire la fière devant tes amis ou plus grave que tout, t’en servir dans un duel contre l’un de tes camarades lors d’une dispute.

Je me demandai comment on pouvait être bête au point de se mettre en avant en utilisant ses pouvoirs. La dangerosité de la chose me fit frissoner et je réalisai que je n'avais jamais réellement pensé à mes pouvoirs en tant qu'armes... Bon, sauf peut être dans un combat mortel contre un dangereux criminel...

Puis, suite à mon exclamation, Daniel se pencha vers moi avec ce petit sourire en coin qui annonçait l'arrivée de crêpes... Ou plutôt, d'une nouvelle boutade dont il avait le secret. Après son explication, je ne pus m'empêcher d'imaginer le jeune professeur avec un dentier ou une canne. Ces images superposées l'une à l'autre, je lachai un léger rire qui se transforma en véritable fou rire lorsqu'il ajouta qu'il avait 17 ans. Sur le plan mental, c'était sûr et certain, il ne pouvait guère avoir plus ! J'eus du mal à respirer tant je riai. Cependant, lorsque je parvins à me calmer, j'écoutai la dernière phrase de ce très (mais alors trèèès) jeune professeur et souris de nouveau à son clin d'oeil. J'eus alors la drôle d'impression d'être avec des membres de ma famille.

Je me tournai alors à mon tour vers David. Avant qu'il ne réponde, je réussis tout de même à placer une petite phrase :

- Vous voilà seul avec deux ados. Il faudra peut être penser à enseigner la modestie à mon collègue francophone !

Je souris encore une fois au jeune homme avant d'écouter sa réponse.

Un bref sursaut secoua Enora, lorsque David lui fit part de cette réflexion. Ce n’était qu’un mouvement à peine perceptible, mais le jeune garçon le comprit immédiatement. Il n’était d’ailleurs pas nécessaire pour David de pénétrer son esprit afin d’en connaître la raison. Après tout, elle était encore loin de tout savoir sur le conflit entre humains et mutants qui secouait le monde depuis déjà plusieurs années. David ne put s’empêcher de s’interroger sur le problème des anti-mutants sur le vieux continent. Que s’avaient-ils exactement de la mutation ? Existait-il en Europe des terroristes mutants aussi dangereux qu’ici ? Que savaient les Français des agissements de la confrérie et des autres groupes pro-mutants ? David ne put s’empêcher d’interroger Enora sur le sujet. Puisqu’il ne désirait guère l’effrayer, il se contenterait de l’interroger sur sa culture générale en la matière.

- Dis-moi Enora, depuis ton arrivée ici, je ne cesse de me poser une question. Que savais-tu exactement sur les mutants avant ton arrivée ici ?

David avait lancé cette question sur un ton des plus innocents. Son but n’était après tout que d’obtenir quelques petits éléments de réponses. Il se pencherait plus sérieusement sur cette question à un autre moment.

David aperçut ensuite Daniel se pencher à l’oreille d’Enora pour lui offrir une tirade des plus savoureuses. Imaginé le Time Tricker portant un dentier ou se baladant dans les couloirs de l’Institut avec son fidèle déambulateur, provoqua chez le rabbin un immense four rire qui ne s’arrêta qu’après quelques minutes. Il adressa ensuite un clin d’œil à la jeune fille qui lui offrit sa première pique, lancée avec beaucoup de panache.

- Et bien, en ce cas Mademoiselle Lacourt, il me paraitrait judicieux de vous garder à l’œil tout les deux. Mais malheureusement ma chère, je me vois obliger de décliner votre proposition. A son âge, il n’est certes plus possible de lui enseigner la modestie. Je me contenterais donc de le supporter tel qu’il est condamné à rester, pleins d’orgueil et de fausse modestie.

Soudain, l’estomac de David se mit à le tirailler de tous côtés. Se souvenant soudainement qu’il n’avait pas encore prit son petit-déjeuner, il lança à Enora un regard interrogateur.

- Mais pardonne-nous Enora, nous manquons à tous nos devoirs. Tu viens d’effectuer un très long voyage et je suppose que tu dois littéralement mourir de faim. Que dirais-tu d’un petit déjeuner copieux ? Mon cher Daniel a beau avoir la langue bien pendue, il sait faire d’excellentes crêpes.

Il avait lancé cette exclamation sans même interroger Daniel au préalable est espérait vivement qu’il saurait lui pardonner son audace. Cela n’empêcha Fanya d’éclater soudainement de rire, ce qui ne manqua pas de provoquer un certain déséquilibre chez son hôte avant d’ajouter.

*Mais ce que tu peux être cruel avec lui David. Remarque je te félicite enfin une certaine prise de position de ta part. On arrivera certainement à faire quelque chose de toi en fin de compte *

Daniel laissa échapper un rire léger tout en remettant ses lunettes. Il se pencha sur la jeune fille et lui adressa un sourire carnassier.

Mademoiselle Lacourt, ais-je révé ou venez-vous ouvertement de vous moquer de votre professeur de citoyenneté ?
Quelle genre de punition peut mériter un tel comportement...hummm...la sanction devrait-être exemplaire , il pourrait y avoir effet de contagion auprès des autres élèves...c'est que je tiens à ce que chacun m'admire pour mon charisme si magnifique et éblouissant...tu ne voudrais pas entacher le beau charisme de ton professeur, j'en suis sur déjà, préféré : non ? hummmm ?

David proposa un petit déjeuné, hors Ilianna l'attendait déjà de son coté pour partager leur festin matinal. Il afficha une moue contrariée.

Désolé David, j'ai déjà prit mes disposition pour déjeuner, je ne pensais faire une aussi charmante rencontre...il faudra donc que vous m'excusiez tous deux...Pour me faire pardonner Enora, je vous conduirai moi même à votre chambre lorsque j'en aurai terminé avec mes obligations. Je vous donnerai à cette occasion les détails complémentaires pour finaliser votre intégration.

Il salua David et adressa à Erona un dernier message délivré en Français.

Vous m'avez fait forte impression Enora, j'aimerai vous voir à mes cours et en tant que compatriote, je serai particulièrement à votre écoute au moindre problème...vous pouvez compter sur ma présence à vos cotés.

Il lui adressa un clin d'oeil avant de quitter les lieux.

Spoiler:

La question de David ne me bouleversa guère. Je savais qu'à un moment où un autre, on allait me demander ce genre de chose. Cependant, mes pensées eurent plus de mal à se mettre en ordre que prévu sans que je ne sache réellement pourquoi. Cette question qui me parraissait facile me posa pourtant quelques difficultés car je ne voulais pas tomber à côté. Je pris cependant mon courage à deux mains et me lançai :

- Eh bien... je sais ce qu'on nous en dit aux infos en France. C'est-à-dire que pour certains humains comme mutants, une guerre est imminante et incontournable. C'est du moins ce que l'on peut en comprendre lorsqu'on entends ces gens parler. ils voilent leurs discours mais c'est facile de lire entre les lignes. Tout ce qu'iil désirent, c'est l'éradication de l'espèce opposée et qui finallement leur fait peur. je pensais que nous devions obligatoirement choisir un de ces deux camps jusqu'au jour où je suis tombée sur un débat sur les mutants dans lequel est intervenu Charles Xavier. Là, j'ai compris qu'il était dans le vrai et que les "clans" que l'on nous montraient été... poussés à l'extrème.

Je repris mon souffle et scrutai le visage neutre de David. Je dus cependant me résoudre à le laisser là dessus car le professeur Hopes vint prendre sa revanche sur ma petite réplique. Je souris de plus belle lorsque je l'entendis me menacer d'une sanction des plus exemplaires qu'il soit. Apparement, ce cher monsieur n'avait pas l'habitude d'avoir quelqu'un en face de lui différent de David, ayant le même genre d'humour que lui et surtout, osant l'utiliser. Je laissai échapper un rire léger lorsque je l'entendis signaler qu'il devait déjà être mon professeur préféré. Étant français, il partait déjà avec une bonne longueur d'avance mais la conversation que nous venions d'avoir m'avait montré que c'était réellement un homme charmant et que je ne me lasserais pas de sitôt d'assister à ses cours et de passer du temps à le taquiner.

Si David n'en avait pas fait lui même la remarque, ma faim aurait pu passer inaperçue encore un bon moment. Mais maintenant qu'il le disait, je me rendis compte que je n'avais pas manger depuis le déjeuner de la veille. Si Daniel se déroba en me promettant toutefois de me faire découvrir lui même ma chambre, je comptai bien ne plus m'arrêter de parler. Je lançai à David un sourire rayonnant.

- Je serais ravie de partager ce petit déjeuner avec vous, monsieur Haller.

Je jetai un regard sur ma valise qui était restée à mes côtés durant toute la discussion, me demandant si je devais la prendre ou non.

David goûtait chaque parole de la jeune mutantes avec grand plaisir, comme s’il portait déjà à sa bouche une délicieuse tasse de chocolat chaud. La faim commençait à s’emparer de lui, c’était incontestable mais connaître l’avis de la jeune fille sur la question mutante, surpassait tous les besoins superficiels qu’il avait à satisfaire. C’est vrai qu’il aurait dû s’en douter depuis longtemps. Si l’intolérance de leurs compatriotes ne les poussait pas à s’enfuir de chez eux, l’Institut Xavier ne compterait pas en son sein autant d’élèves étrangers. David sourit aux propos très avisés de cette jeune fille. Enora était sans nul doute une adolescente très intelligente et le professeur songeait déjà qu’il aurait beaucoup de plaisir à converser avec elle dans l’avenir. Désireux de lui faire part de son admiration, il hocha la tête et lui répondit

- Tu es une jeune fille pleine de bon sens Enora. Tu as déjà saisis l’essence même des conflits entre humains et mutant et c’est une chose rare chez une nouvelle élève. La peur Enora est un sentiment très puissants qui paralyse jusqu’au pouvoir de réflexion du peuple. Créer un sentiment de panique parmi la population humaine permet aux dirigeants de les manipuler à leur guise et à bouleverser jusqu’à leur conviction des plus profondes. Voilà pourquoi il est essentiel de faire comprendre aux humains que nous ne sommes pas leurs ennemis et que notre seule volonté est de vivre en paix parmi eux… Mais tu auras bien de le temps d’apprendre tout cela durant ta formation ici.

Ne désirant pas pousser plus loin cette conversation, il se tourna vers Daniel qui déclina gentiment son offre. Toutefois, il se proposait d’ores et déjà d’accompagner la jeune mutante jusqu’à sa chambre lorsqu’il en aurait fini avec ses obligations. Enora en était fort heureuse. Elle semblait déjà avoir adopté ce cher professeur Hopes qu’elle comptait déjà parmi ses professeurs favoris.

Un curieux phénomène se produisit dans l’esprit de David lorsque celui-ci pardonna l’absence de son collègue. Fanya, qui jusqu’alors ne s’était contentée que d’observer la scène en glissant quelques petites remarque, prit soudainement possession du corps de David. Que Daniel refuse de préparer le petit-déjeuner était une chose, mais partir sans même emporter les valises de la petite était un crime qu’elle estimait impardonnable.

Se téléportant jusqu’à lui, il lui posa une main sur l’épaule. Lui faisant volte-face, il laissa tomber sa main sur son épaule et en une petite moue le supplia dans un râle.

- Dani tu voudrais bien être un amour et transporter la valise de Mademoiselle Lacourt jusqu’à sa chambre?

David ne lui laissant guère le temps de répondre, glissa la valise dans les mains su Time Tricker et téléporta à nouveau jusqu’à Enora.

- Très bien Mademoiselle Lacourt, maintenant que la question de vos bagages est réglée nous pouvons nous rendre à la cuisine… A défaut de savoir préparer de bonnes crêpes je me contenterais de vous préparer une spécialité sucrée juive dont vous me direz des nouvelles.

Sur ce, le professeur et l’élève se dirigèrent vers les cuisine de l’Institut. David allait enfin pouvoir manger et profiter pour faire plus amples connaissance avec la charmante Enora Lacourt.

Spoiler: