Soul ne pouvait qu’être satisfait par la progression de son plan. En fait, les choses allaient bien plus vite qu’il ne l’avait escompté au départ. En cela, il pouvait remercier cette brave Rachel Oldway ainsi que la presse New-Yorkaise. La première avait vu en Lidia Morning une opportunité à ne pas laisser passer. Elle l’avait prise sous son aile. Elle s’occupait de tout. Soul… enfin Lidia, n’avait qu’à suivre la voie tracée par Oldway. Et la presse, elle, n’avait pas manqué de remarquer les débuts de la chanteuse. Il fallait dire que beaucoup de mystère planait autour de mademoiselle Morning. Prétendue morte quatre ans plus tôt, voilà qu’elle revenait subitement parmi les vivants, accompagnée par une vocation artistique et surtout par une voix extraordinaire. Sa carrière n’était qu’à ses balbutiements mais déjà on la présentait comme une future star. « Il faut mourir pour s’épanouir ! » titrait le Times dans le petit article qu’il lui avait consacré cette semaine. Et puis, autour de mademoiselle Morning, il y avait du scandale ! Cette fameuse Rachel Oldway, agent de Lidia, était en procès face aux Holy Girls, un groupe de musique catholique qui prétendait qu’on lui avait volé la voix de Morning, celle-ci s’étant présentée à leur audition avant d’être détournée par Rachel. Bref, du mystère, du scandale, du talent, que demander de plus ? Pour les journalistes, Lidia Morning, c’était du pain béni, tout à fait le genre de personnalité qui passionnait les foules !
Mais Soul devait prendre garde à ce que la situation ne lui échappe pas. Il avait allumé un feu, déjà vif, qu’il devait à présent maitriser aussi fort qu’il puisse devenir. Il n’avait pas le droit au moindre faut pas. Il savait que plus Lidia Morning deviendrait célèbre, plus elle serait surveillée. Les journalistes étaient prêt à tout pour obtenir l’information du siècle. Il fallait les craindre tout autant, voir d’avantage, que les enquêteurs du BAM ou les X-Men. On soupçonnait déjà Lidia de cacher quelque chose, d’être une mutante. Pour l’instant, cela l’aidait à se faire d’avantage connaitre mais bientôt, ce serait une véritable épée de Damoclès sur sa tête. Il s’y préparait. Il y passait beaucoup de temps.
Enfin passons. Assez parlé du futur. Intéressons-nous au présent. Et le présent, pour Lidia Morning, c’était pour l’instant faire les boutiques à la galerie marchande. Sur les conseils de Rachel, elle devait renouveler sa garde-robe. C’était aussi pour elle l’occasion de prendre un bain de foule et d’ainsi mesurer sa notoriété.
Elle marchait donc, l’air distraite, le regard errant sur les vitrines. Lidia Morning, c’était une gracieuse demoiselle. Sa peau pâle contrastait avec sa longue chevelure noire. Son maquillage bien ajusté, peut-être un peu excessif, relevait ses traits élégants. Elle portait un ensemble très chic tout aussi sombre que ses cheveux laissés au vent. Ses talons-aiguille battaient le sol dans un petit tempo bien typique. Enfin, son petit sac à main en cuir pendait de son épaule droite.
Au milieu de tout ce monde, on la remarquait à peine. Personne en tout cas ne l’avait reconnu. Elle allait porter son attention sur une boutique de chaussures quand, tout d’un coup, on la bouscula et, dans un même temps, on lui arracha son sac à main. Elle vacilla, retrouva son équilibre, réalisa qu’on venait de la voler et aperçu le voleur qui disparaissait déjà entre le flot de monde. C’était visiblement un adolescent. Soul se demanda un instant comment réagir. Mais il s’était déjà bien imprégné du rôle de Lidia Morning. Or de question de laisser filer ce brigand !
-Reviens par-là sale voyou ! Arrêtez-le, il a mon sac ! hurla-t-elle en se mettant à courir après le voleur.
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Sam 24 Mar 2012 - 11:42