Wednesday McCracken

Wednesday a le don de peur. Elle est en quelque sorte un condensateur de peurs, de terreur et de cauchemars. Dans son sommeil, elle est projetée dans le monde surréaliste des cauchemars des autres. Elle est totalement jetée dans l'intensité effrayante d'un cauchemar, se confondant dans la peau du rêveur, qui n'a aucune conscience de sa présence. Ces aventures dans l'inconscient d'autres personnes l'ont toujours terrorisée, au point qu'elle essaie le plus possible de ne pas dormir. Malheureusement, subir les craintes et les cauchemars du monde qui l'entoure lui est vital, car c'est de la peur qu'elle tire son énergie. Mais toutes ses terribles nuits l'ont marquée au plus profond. Ayant du encaisser et vivre tellement de craintes, les peurs extérieurs se sont souvent fondues dans les siennes, à tel point, que parfois elle se perd elle-même.Wednesday se souvient de tout les cauchemars qu'elle a vécu. Chacun est définitivement gravé en elle. Toutes ces peurs accumulées lui sont très difficiles à supporter. Au fur et à mesure elles s'amalgament à son propre torrent de peur et de haine pour former une énergie composite et très instable, qu'elle doit régulièrement libérer, pour éviter la surcharge. Mais libérer cette énergie signifie en expulser violemment un flux brut et incontrôlable, comme une terreur sauvage, pour les personnes à proximité, qui se retrouvent projetés face à la pire de leurs peur. Ce phénomène se déclenche de façon totalement aléatoire, ou quand l'inconscient de Weed le décide, comme un réflexe en cas de grand danger. Il lui est pratiquement impossible de provoquer consciemment une telle décharge, et même de la maitriser.

Wednesday n'est pas vraiment une fille qui se fond dans la normalité. Son physique pourrait être anodin mais c'est sans compter la façon dont elle le fait vivre. Elle n'est pas spécialement petite, mais la plupart de gens qu'elle côtoie peuvent la regarder de haut, son père, sa mère et même sa sœur Holly sont plus grand qu'elle. Mais elle n'a jamais vraiment porté d'attention à ces quelques centimètres de moins. De silhouette plutôt longiligne, elle n'en est pas pour autant maigre ou anorexique, assumant les formes qu'elle a, sans pour autant y accorder plus d'intérêt que ça. Son visage a un coté enfantin, presque poupin. Son regard est pourtant assez intrigant, avec de gros yeux globuleux, presque sculptés, Wednesday exprime presque toujours la malice ou la curiosité. L'expression de ses yeux est toujours accompagnée d'un sourire attrayant. Ce n'est que rarement qu'on lui voit une moue boudeuse, amère, quand la mélancolie l'envahit. Son attitude est toujours provocatrice, que ce soit par ses longs cheveux noirs aux envolées aériennes assez surprenantes, par ses vêtements toujours insolites et avec un air très « hand made », soit faits à la main- ou plutôt, détruits à la main-, Wednesday se fait presque toujours remarquer, par son coté très anticonformiste. Un inconvénient quand parfois, il vaut mieux rester discret.

Le moins que l'on puisse dire de Wednesday est qu'elle dégage quelque chose. Ce n'est pas une aura blanche ou noire, qui dit tout d'elle en une seconde, mais plutôt un mystère, un mystère bouillonnant tellement attirant. En apparence, elle est l'exact contraire de sa grande sœur Holly. Elle se présente toujours aux yeux du monde comme une adolescente délurée et totalement inconsciente, une véritable bombe à retardement. Elle a toujours un sourire aux lèvres, qu'il soit franc, mimé, ironique, charmeur ou rêveur. Toujours en mouvement, on se demande sérieusement d'où elle tire son énergie, tant celle-ci semble inépuisable. Détruisant, balayant tout sur son passage, peu de gens accepte de lui confier même un objet anodins, car souvent celui ci finit ouvert en plusieurs morceau et définitivement défaillant. Weed' se jette toujours partout, là où son envie la porte, sans se soucier des conséquences, ce qui lui attire continuellement des ennuis. En la croisant, on se dit d'elle qu'elle est folle, et on s'enfuit vite. Mais derrière cette façade, elle tente de cacher ses fissures et ses terreurs, dues à un lourd passé. Elle est très souvent sujette à des terreurs nocturnes ou diurnes, remontées de mauvais souvenirs de son enfance, la paralysant totalement. Il peut lui arriver de passer en une seconde d'un sourire jovial à un air blafard, effrayé. Tout ce qui peut lui rappeler son père ou sa mère lui inspire une haine farouche, mais aussi la terrorise au plus haut point.

Un pari. C'est ainsi qu'on pourrait décrire l'existence de Wednesday McCracken. Sa conception ne fut qu'un pari entre copains. Sa naissance un pari familial. Son nom un pari d'enfance et d'adolescence. Et ensuite, toute sa vie ne fut qu'une errance douteuse.
En fait, elle n'aurait jamais dû exister.

Tout commença lors d'une énième frasque de Bert McCracken, chanteur rock célèbre pour sa consommation cyclopéenne de substances illicites. Déjà père d'une petite Holly, il en continuait pourtant ses soirées arrosées et défoncées. Et c'est là qu'il rencontra la jeune Lew Novain, femme au mœurs plutôt légères qui avaient atterri là personne ne su jamais trop comment. Un petit pari qu'elle finirait dans son lit, et Bert se jeta presque littéralement sur elle. Après quelques frivolités dont la descence nous oblige à passer les détails, ils se quittèrent et repartirent chacun dans leur direction. Bert l'oublia d'ailleurs totalement, jusqu'à ce que 7 mois plus tard Lew revienne frapper à sa porte avec un énorme ventre. Elle était absolument sure que l'enfant était de lui, même s'il protesta, lui rappelant que sa vie n'était pas un modèle de modération. De toute façon, il ne put repousser ce bloc de colère et de détermination qui s'installa chez lui de force. Elle insista pour accoucher à la maison, n'attachant pas une très grande importance à la fréquentation d'un hôpital. Elle préféra demander à Joseph McCracken de l'aider à accoucher, ayant appris par son frère Bert qu'il avait déjà réalisé l'accouchement de la petite Holly, mais celui-ci ayant oublié de lui expliquer les circonstances exactes de ce précédent accouchement. Mais cette fois-ci, Joseph n'eut pas à découper le ventre de la mère, il n'eut même rien a faire du tout, parce que finalement, Lew préféra accoucher toute seule dans une douleur intense. C'est donc ainsi que Bert McCracken fut père à nouveau d'une petite fille qu'il n'avait pas vraiment prévue. Vint ensuite un autre problème, le prénom. D'habitude les couples choisissent ensemble en consultant de petits livres où sont écrits tout les prénoms populaires, mais le couple en question n'était pas vraiment ordinaire. Ce fut en fait Bert qui choisi de l'appeler Wednesday et encore Bert qui choisit de lui donner pour deuxième prénom Extasy, Lew ayant eu un soudain désintérêt pour sa fonction de mère. Wednesday était en référence à la fille dans la famille Adams, et Extasy était le nom qu'il avait fait le pari de donner à un de ses enfants quand il avait découvert la drogue.

L'enfance de Wednesday fut ensuite un enchainement chaotique de vagabondages, d'expériences plus ou moins insouciantes et de fiascos en série. Sa demi-sœur Holly, de presque 3 ans son ainée, l'acceuilla plutôt bien, même si on ne pouvait pas dire qu'elle état la grande sœur modèle comme on en voit dans toutes les petites sitcoms. 10 mois après sa naissance, la mère de Wed' s'en alla aussi brusquement qu'elle était venue, semblant ne pas porter plus d'intérêt que ça à sa fille.Et Bert se retrouva avec encore un nouveau gosse sur les bras, ce dont il avait lui aussi l'air de se foutre royalement parfois. En fait, la seule personne qui portait un tant soit peu d'intérêt aux deux gamines était Joseph. Mais Holly et Wednesday pouvaient continuer leur jeune existence dans l'indifférence et la liberté la plus totale. Wednesday se démarqua par sa curiosité démente et son aptitude à mettre son nez partout. A 5 ans, elle découvrit d'étranges plantes sur le balcon, qu'elle trouva très jolies et décida d'étudier en détail, c'est à dire qu'à un moment, elle voulut les gouter. Et se fut Bert qui l'en empêcha au dernier moment, non par instinct paternel, mais plutôt par préservation de sa consommation personnelle. Mais Wed resterait toujours attirée par ces étranges pots sur le balcon, dont elle ne comprit qu'assez tardivement la nature.

Et un jour, à la surprise collective, Lew revint frapper à la porte. Elle emporta sa fille de force sans que vraiment personne ne proteste, sauf peut-être Holly, mais que personne n'écouta. Wednesday se retrouva pour la première fois seule avec sa mère, qui d'ailleurs l'avait embarquée sans raison apparente, alors qu'elle était dans une période de débauche totale. Logeant dans une chambre de bonne miteuse, Wednesday restait seule presque toute la journée et toute la nuit, sa mère étant toujours ailleurs, parfois enfermée, parfois non. Elle pouvait se livrer à des escapades dans le monde, totalement livrée à elle-même, à peine âgée de 7 ans. Mais cette situation ne l'avait pas vraiment dérangée, aussi insouciante et curieuse qu'elle était, de découvrir ce monde étrange qu'étaient les bas fonds de la ville. Plusieurs fois, la concierge la ramena dans la chambre, en essayant de couvrir sa mère de remontrances – sans succès – pour son visible désintéressement auprès de sa fille. C'est aussi à 7 ans que commencèrent ses terreurs nocturnes. A chaque fois qu'elle s'endormait, Wednesday se retrouvait projetée dans un monde terrifiant et cauchemardesque, peuplé de créatures difformes et de fantômes, manifestations de craintes enfantines, ou de phobies adultes, qu'elle ne comprenait absolument pas. Elle finit par avoir peur de s'endormir, peur de retrouver ce monde d'épouvante pure, que personne ne prenait au sérieux. Car ces cauchemars n'étaient pas une simple angoisse de l'abandon ou de n'importe quoi d'autre, c'était la première manifestation de son pouvoir. Bien sûr, elle ne comprit cela que bien plus tard.

Nouveau revirement de situation. A 10 ans, Wednesday fut presque jetée sur le palier de son père, sa mère négligeant encore une fois de plus sa fonction de mère. C'est pleine d'espoir qu'elle rentra dans la maison, heureuse de retrouver son autre univers familial. Malheureusement, son père l'accueillant très mal, exaspéré qu'elle lui revienne une fois de plus sur les bras. Wednesday était pourtant ravie de revoir son oncle et sa sœur, même si elle eut à regret de constater que celle-ci ne parlait plus du tout. Et ce fut dans cet environnement un peu mouvementé qu'elle entama son long processus d'adolescence. Chaotique, bien sûr. Elle fit de nouvelles découvertes, comme certaines substances farineuses qui transitaient parfois dans l'appartement. Elle dut les expérimenter de toutes les façons différentes. La plus mémorable fut surement de l'incorporer dans un supposé gâteau, qui se retrouva à plonger tout ceux qui en avait mangé dans un état de zombie léthargique. Wednesday dut admettre que ce n'était peut-être pas de la farine. Mais ce n'est qu'à 14 ans qu'elle compris vraiment la nature des substances qu'elle rencontrait régulièrement dans l'appartement. Au collège, on leur avait demandé de cultiver et d'étudier une plante quelconque pour le cours de bio. Alors que tout le monde se jetait sur des géraniums ou des bonsaïs, Wed se rappela les herbes qui poussait sur le balcon, et qu'elle avait presque failli gouter enfant. Elle l'identifia comme une variété exotique de bambou et quand elle présenta son travail, elle fut directement convoquée pour un conseil disciplinaire. Elle ne comprenait vraiment pas un tel débordement pour une petite plante exotique. On ne lui expliqua vraiment que très tardivement la véritable nature et utilisation de cette plante. Ce n'est pas vraiment son expulsion certaine qui préoccupa son père, mais plutôt le vol de ses petites cultures clandestines. Mais quand cette histoire vient aux oreilles de Lew – un peu tard il faut l'admettre –, celle-ci se pointa immédiatement chez Bert. Elle voulait absolument envoyer Wednesday dans un internat, loin de lui, Bert se foutait un peu de la voir partir mais rappela qu'une expulsion pour utilisation de substance illicites ne serait pas glorieux dans son dossier.

Elle fut finalement envoyée dans un Internat de la banlieue Nord de New York qui avait l'air irréprochable sur le papier. Mais dans la réalité, Wed se rendit vite compte que l'endroit n'avait pas spécialement pour vocation le bien-être et la béatitude de ses élèves. Mais elle était assez contente de quitter les frivolités de sa mère et la violence de son père. Le réveil était militaire, les cours martiaux et le repos inexistants. Entre les élèves aussi ont pouvait sentir de fortes tensions. Le racisme était omniprésent. Haines raciales, Haines sociales, ainsi qu'une nouvelle forme de haine, envers les mutants, nouveaux bouc-émissaires de tout les caïds du coin. Les conflits humains-mutants s'intensifiait de façon exponentielle. Et la découverte de son pouvoir ne fut pas vraiment une chance pour Wednesday. Ses camarades de dortoirs avaient vite eu à faire à ses terreurs nocturnes, et quand elle leur raconta les cauchemars qu'elle vivait, elles se rendirent compte qu'en réalité Wednesday vivait les même cauchemars qu'elle. Toutes furent effrayées à l'idée qu'elle entre dans leur univers le plus personnel. La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre, et Wed dut vite se rallier aux autres mutants, et participer à la guerre au lycée. L'évolution de son pouvoir n'arrangea pas vraiment le cours de la situation. Il s'avéra que régulièrement, elle avait une sorte de surcharge d'énergie d'épouvante, qui alors explosait et se répandait dans tout l'établissement, provoquant une avalanche de chimères cauchemardesques à tout les jeunes, profs ou autres. Tous surent bientôt que c'était Wednesday qui en était la cause, ce qui revint à jeter de l'huile sur le feu. C'est à ce moment là qu'elle décida qu'il était peut-être temps de filer discrètement. Elle se renseigna sur des possibles points de chute pour mutants, et entendit parler de la « Confrérie », un lieu ou d'autres mutants vivaient contre les humains. Wed déserta son lycée et se mit à la recherche de cette étrange Confrérie.