Litanie du Lac

[Victoria en priorité, mais ouvert à tous^^]

On était jeudi, et comme tous les jeudi, John avait passé l’après midi à l’hôpital, près de Katrin.
Comme tous les jeudi il s’était lamenté, s’était excusé, s’était apitoyé, et comme tous les jeudi Katrin restait là, immobile, ne vivant que grâce à des machines.
Comme tous les jeudi les infirmières l’avaient gentiment mis dehors en lui promettant, comme tous les jeudi, de l’appeler en cas du moindre changement.

Comme tous les John était donc aller faire un tour dans le parc, histoire de se changer les idées, il s’était assis sur un banc, près du lac et admirer la lente nage des canards, sauf qu’aujourd’hui…

« Hé Sonic ! Sonic ! » C’était Josh, un gamin du quartier qui venait souvent avec sa mère se balader dans le parc, il ne savait pas pourquoi il l’appelait Sonic, mais l’homme trouvait que c’était un juste pseudo compte tenu de sa caractéristique.
D’ailleurs aujourd’hui Josh était accompagné de toute sa bande de copain et d’une jeune fille que John ne connaissait pas.
« Sonic ! Moera elle me crois pas quand j’lui dit qu’t’es le meilleur chanteur du moooonde ! »
« Du monde peut-être pas mais il est vrai que je chante bien, pourquoi tu me surnomme Sonic au fait ? »
« Ben pasque t’as la même tête que Sonic le hérisson avec ta coupe ? T’as pas vu la télé ? »
Allons bon ! Voilà qu’il avait une tête de hérisson maintenant ! D’accord pour la coupe, mais il était loin de courir aussi vite que le fameux hérisson bleu.
« Si… Moera, je te parie que j’arrive à te faire pleurer rien qu’en sifflant.»
« Z’en êtes même pas capable ! » répondit-elle l’air renfrogné, tout à fait Katrin à cet âge.
John se mit donc à siffler un air triste s’aidant de ses sentiments et de son pouvoir pour lui donner un maximum de portée, seulement dans son emportement il ne fit pas attention et dans des basses fréquences émit un véritable cri de détresse, le mutant jugea cela sans importance puisque seul les animaux le perceraient, mais aujourd’hui quelqu’un d’autre entendrait ce message.
Quand il eu fini, Moera en avait les larmes aux yeux, Josh aussi et également tout ses copains.
Quelqu’un cria le nom d’un des enfants au loin.
« Zut c’est ma mère ! À Jeudi Sonic ! » Avait hurler Josh alors qu’il s’éloignait avec ses copains.
John resta là, assit à fixer le lac, les yeux pourtant vagues se demandant comment il pouvait faire pour tirer Katrin de ce maudit lit d’hôpital.
Tout à sa réflexion il entama une légère litanie, grave, à la fois douce et triste, tout juste fredonnée donc la mélodie fût emportée par la brise.

[HJ] Horreur malheur ! j'avais pas vu ce post ! disoulée Je considère que nous sommes après l'épisode du Fléau en ce qui concerne la chronologie [/HJ]

Son escapade en ville avec Sam avait considérablement bouleversé Victoria. Pour commencer, elle n'eut plus aussi peur qu'avant de ses pouvoirs. Elle ne savait pas exactement si en fait elle avait juste pris un peu d'assurance ou si elle les maitrisait effectivement un peu mieux, mais elle avait l'impression agréale de ne plus être aussi dangereuse qu'avant, du moins pas quand elle ne le désirait pas. Ce n'est pas pour autant qu'elle s'était mise à parler comme avant, elle préférait la sûreté et continuait à se servir de son carnet. L'habitude sans doute.

La rencontre avec celui qui se faisait appeller le Fléau n'avait cependant pas amélioré sa confiance en l'espèce humaine. Depuis l'incident, elle était sans cesse méfiante, sur ses gardes. Hors de question de devoir repasser par cette épreuve...

Maintenant, elle osait aller jusqu'en ville de temps en temps, même si elle évitait l'endroit de la rencontre. Cela était relaxant de quitter parfois l'institut, de ne plus être dans les pattes de dizaines d'élèves X-Men qui vous regardent bizarrement parce qu'un gros cinglé vous est tombé dessus. Merde, elle avait rien demandé, alors qu'on lui foute la paix à la fin !

Central Park était l'endroit idéal pour ça. Peu de monde en comparaison des rues, des décors enchanteurs, des arbres, des animaux, de l'herbe, même un lac, des choses qu'elle n'avait pas pu voir d'aussi près pendant si longtemps. Elle se sentait rajeunir, redevenir une petite fille adorable, comme avant d'avoir été changé en haut-parleur humaine.

Elle flânait dans le parc, marchant doucement le long des sentiers de terre, sa longue robe bleu nuit et ses long cheveux noirs flottant légèrement dans la brise qui s'était levée. Elle n'accorda aucune importance au gamin qui demanda à sa mère si elle était malade, puisqu'elle était pâle comme un linge, elle rougit à peine quand deux espèces d'abrutis sifflèrent à son passage, avec quelques commentaires grivois au passage, des mecs normaux quoi...

Elle s'assit précautionneusement sur un banc près du lac, sortit son carnet et griffonna quelques mots sur son carnet avant de froisser la feuille, mécontente, et la jeter dans la poubelle non loin. Elle recommença son petit manège quatre fois, sans pour autant parvenir à un résultat la satisfaisant.

Elle allait recommencer quand un bruit étrange attira son attention. Un air triste comme un jour de pluie, sifflé à une bande de gamin par un homme dans la fleur de l'âge non loin d'elle. Les mioches en avaient tous les larmes aux yeux, mais pas Victoria. Non pas qu'elle ait acquis une super-résistance aux airs tristes sifflés par un homme dans la fleur de l'âge à une bande de gamin, c'était simplement parce qu'elle avait vécu tants de malheurs et de misères ces dernières années que la tristesse était devenue une vieille amie. En fait, Victoria aimait à penser qu'elle avait déja pleuré toutes les larmes de son corps.

Une fois les gamins partis, l'inconnu se mit à chantonner quelque chose, d'aussi triste mais de bien plus doux. Incapable d'écrire dans ces conditions, elle se déplaça silencieusement vers l'inconnu qui semblait absorbé par ce qu'il chantonnait, s'asseyait sans bruits de l'autre côté de son banc, le fixant de ses yeux verts. Elle ne savait pas ce qui l'avait pris, mais tant pis, trop tard maintenant...


*Pas moyen d'être tranquille dans ce foutu pays ou quoi ?*

Tout à sa litanie, Sonic ne remarqua d’abord pas la jeune femme en robe bleue nuit qui s’assit sur le banc d’à côté. Ce n’est que quand il entendit un bruit de feuille froissée qu’il tendit l’oreille, il n’avait nullement envie d’être dérangé et surtout pas par un être humain trop idiot ou trop ivre pour y foutre la paix.
John était toujours très agressif quand il se remémorait l’accident et en ce moment précis il était plutôt irritable, s’en voulant comme jamais et de maudissant de toutes les malédictions connues ou même inconnues.

Alors qui allait passer à un véritable hymne au désespoir, un cri qui vous crève le cœur, John sentit comme un poids se poser sur lui, un regard glacial, étranger et pourtant curieux, il en eu des frissons, cette sensations ne lui était pas tout à fait inconnue, il l’avait ressentit en présence de certaines personnes, parfois de parfait inconnus…
D’un mouvement tranquille le mutant tourna la tête et stoppa net en voyant les yeux verts qui le fixaient, qu’est-ce qu’elle avait ?
Il se demanda ce que cette jeune femme lui voulait puisque, pour le commun des mortels, il était resté silencieux et stoïque depuis le départ des gamins.
L’avait-elle entendu ? Impossible il lui aurait fallu un ouïe au moins égale à celle d’un chien !
Fronçant légèrement les sourcils, John se mit à émettre dans les même fréquences que ça litanie, il voulait être sur, il voulait savoir si cette fille l’entendait vraiment, sans ouvrir la bouche ni même desserrer les lèvres il prononça :

« Qui es-tu et que me veux-tu ? »

[DSL du retard --']

[HJ] Pas de soucis, j'avoue que je vois jamais quand tu réponds tout de suite de toute façon ^^ [/HJ]

Bon, maintenant qu'il l'avait vue, trop tard pour faire machine arrière. Et en plus de ça, non seulement il l'avait vue mais en plus il lui demandait qui elle était et ce qu'elle lui voulait. Etrangement, il lui avait demandé ça sans ouvrir la bouche, ce qui confirmait sa théorie : ce mec était certainement un mutant, à moins qu'elle ne se mette à entendre des voix...

Il n'avait pas vraiment l'air de bonne humeur, aussi Victoria décida-t-elle de lui répondre rapidement. Elle hésitait entre lui répondre à l'écrit ou à l'oral, avec tous les risques que ça comportait. L'écrit était plus sûr mais elle en avait tellement marre de parler en écrivant sur un bloc note qu'elle se décida à parler pour de vrai.

Elle détourna la tête, fixant le lac qu'il avait fixcé avant qu'il se rende compte de sa présence, pas pour une quelconque histoire de gène ou de timidité, mais plus pour des raisons de sécurité : elle ne tenait pas à éclater le crâne des personnes à qui elle parlait, et si elle maitrisait un peu mieux son pouvoir, elle ne souhaitait pas prendre de risques, surtout quand sa vie à elle n'était pas en danger, comme en ce moment.


"Je suis... Victoria. Je ne vous veux pas de mal, et je ne sais même pas moi même ce que je vous veux..."


Elle avait seulement murmuré, et pourtant. Des vaguelettes se formaient à la surface du lac sur une bonne cinquantainte de mètres, crée par l'onde parasite qui, bien qu'innofensive ce coup là, était impressionnante. Elle se retint de regarder à nouveau son interlocuteur, gênée par sa voix. Elle tentait de la contrôler tant bien que mal, et le résultat était... pour le moins étrange : une voix changeante, tantôt d'un volume adapté, tantôt bien en dessous, pas plus forte qu'un chuchotement, tantôt glaciale et effrayante, tantôt sensuelle et presque provocatrice, une voix qui prenait à chaque instant une nuance différente. Elle avait l'impression qu'à côté d'elle, les pauvres ados en train de muer vivaient une expérience presque sympathique...

Une fois la surface du lac lisse comme avant qu'elle ne la trouble, et ses joues aussi pâles qu'elles l'étaient en temps normal, elle se décida alors enfin à regarder à nouveau son interlocuteur. Elle se leva, fit un salut de la tête, comme pour s'excuser du dérangement, puis fit mine de s'en aller...