Pause shoping [libre]

« Jusqu’à il y a un peu moins d’un an, j’étais parfaitement contente de mon sort » répondit Béatrice qui avait toujours été consciente de la chance qu’elle avait eut en tombant pour ainsi dire là elle était tombé à la naissance, même –ou plutôt surtout- en regardant à côté et ce malgré les petits points noirs qu’il y avait aussi eut dans sa vie comme partout.

« J’ai pas dit tout pour me plaindre, surtout après ce que toi tu m’as dit. C’est juste que j’ai tendance à m’étendre quand je parle de ma famille même quand je n’en dis pas que du bien ce qui n’est pas toujours le cas. »

Lorsque le serveur arriva près d’elle, elle commanda l’une des salades de la carte, n’ayant pas excessivement faim.
Son choix n’avait rien n’avoir avec un quelconque régime cependant, en outre elle savait pour avoir fréquenter deux ou trois filles obsédé par leur poids que les sauces qui agrémentaient les salades démolissaient parfois leur côté diététique.

« Tu vois toujours ta mère ? » demanda ensuite Béatrice, afin de ne pas repartir dans un autre monologue qui n’intéresserait pas forcement la jeune femme, même si elle avait l'impression d'aborder là un sujet délicat. Au pire, Maiwenn repartirait sur autre chose.

Béatrice hocha légèrement la tête quand Maiwenn l’informa de l’état de la mort de sa mère. Elle allait ajouter quelque chose comme « je suis désolée » ou « C’est triste » mais le ton qu’avait employé la jeune femme l’en dissuada.
Le serveur apporta alors un carafe d’eau comme demandé et Béatrice se servit après avoir proposer à Maiwenn de remplir son verre avant. Une fois le verre remplis, elle bue une bonne gorgée d’eau, redoutant d’un coup que ce ne soit pas quelque chose de plus fort.
*Génial* *S’il te plait évite de sombrer aussi dans l’alcoolisme*

Le serveur parti, Maiwenn reprit la parole et posa une question. Béatrice sourit légèrement, réceptive à sa pointe d’humour même si elle avait aussi de quoi lui trouver un goût amer.
« Pas grand chose depuis mon retour de Washington » dit-elle alors. « Là-bas j’avais un peu travaillé, des petits boulots plus qu’autre chose. Avant de venir faire du shoping j’hésitait à aller à l’institut de Xavier mais comme tu peux le constater je n’y suis pas »

Sur ses mots, le serveur apporta ce qu’elles avaient respectivement commandé.
« Et toi ? » demanda t-elle quand le serveur fut partie non sans l’avoir avant gratifier d’un sourire et d’un merci. « Tu consacres toutes tes journées à rechercher des mutants ou bien tu travailles aussi à côté ? »
Question stupide ? Pas forcement, la jeune femme avait peut-être vendu un certain nombre de disque à ses heures et vivaient peut-être encore de ce qu’elle avait touché de la vente. Allez savoir.

En attendant sa réponse, elle entama sa salade, qui à son grand plaisir était assez copieuse pour caler son petit creux.

Béatrice n’avait jamais vraiment vu les choses sous cette angle là : intégrer un groupe par soucis de sécurité. Il faut dire aussi que cela n’avait jamais été sa principale préoccupation.
Ne s’étant jamais vraiment senti menacée à l’exception du soir où elle avait rencontrée Dent-de-sabre, pourquoi s’en serait-elle souciée ?

Sa mutation avait en outre eut jusque là l’avantage d’être discrète. Pas de meubles qui bougent, pas de gens blessés ou de choses qui apparaissent soudainement d’on ne sait trop où. Son apparence physique était en outre tout ce qu’il y avait de plus « normal ».

Pour elle, son éventuel besoin d’aller trouver ce Xavier ce situait donc ailleurs.

Elle sourit néanmoins à ce que dit la jeune femme, tout en ayant l’impression que ce n’était pas la première fois qu’elle s’excusait pour avoir donné son avis.
« Y’a pas de mal » dit-elle ensuite.

Elle écouta ensuite Maiwenn répondre à l’une de ses questions, fronçant légèrement les sourcils lorsque cette dernière lui fit part de la manière dont on l’avait joliment plumée.
Il lui paraissait étrange que cela eut pu se produire sans que la jeune femme ait eut la possibilité de récupérer quelque chose en faisant appel à la justice, justice en laquelle Béatrice surtout dès avis de ce genre de litiges avaient encore fois, à tord ou à raison.

Elle ne dit rien sur ce sujet cependant mais continua de manger et d’écouter.
Elle hocha ensuite légèrement la tête en entendant la dernière phrase de la jeune femme.
« Je crois que je comprends mais je ne suis pas persuadée qu’un mutant sous prétexte qu’il est aussi un mutant aura forcement de quoi comprendre un autre mutant. Il y aura peut-être plus de chance pour qu’il y parvienne plus facilement qu’un autre mais pour certaine chose seulement, enfin je crois. »

Elle n’était pas tout à fait certaine d’avoir été claire, bien que les choses le furent dans son esprit. Elle comprenait parfaitement que Maiwenn ait le sentiment de ne pas pouvoir être compris par grand monde, et veuille y remédier. Elle même l’avait peut-être aussi ressentis sans vraiment le reconnaître. Mais les mutants étaient tous différents tant par leur passé que par leur pouvoir, et elle doutait que le simple fait de se dire que l’on était deux mutants soit suffisant pour deux personnes arrivent véritablement à ce connaître et à ce comprendre, choses qui pour elle étaient difficilement dissociables.

Elle soupira ensuite légèrement et jeta un coup d'oeil dans la salle du restaurant, histoire de couper court à des pensées qui risquaient fort de revenir au sujet auquel elle ne devait plus penser pour le moment.

Béatrice écouta posément la jeune femme dont l’opinion ne lui semblait pas particulièrement étonnante.
Elle comprenait le point de vue mais n’était toujours pas certaine de le partager.
Maintenant peut-être que le problème venait d’elle : elle ressentait plus de peur que d’admiration face aux manifestations de pouvoirs mutants les plus spectaculaires que l’on voyait parfois aux informations.
A force d’essayer de faire comme si elle était « humaine » en était-elle venu à penser comme eux ?

Question purement rhétorique à laquelle la réponse était non, du temps où elle ne se savait pas mutant elle-même, elle était presque mieux disposée envers eux que maintenant.
Contradictoire ?
*Compliqué surtout, s’il te plait pense à autre chose*.

« Tu as découvert tes pouvoirs tôt ? » demanda t-elle alors, en pensant que les siens à l’inverse s’étaient peut-être un peu manifesté sur le tard.
En attendant la réponse, Béatrice continua à débarrasser son assiette de son contenu.

[hj : c pas grave]

Béatrice hocha légèrement la tête tandis que Maiwenn parlait, effectivement, 13 ans c’est jeune ou alors c’était vraiment Béatrice qui avait vu ses pouvoirs se déclencher sur le tard, chose tout à fait possible mais ne connaissant pas beaucoup d’autres mutants elle ne parvenait pas à se rendre compte.

« Moi je crois que ça s’est déclenché sur le tard, vers mes 15 ans en fait. J’ai jamais réussi à comprendre pourquoi c’est arriver à ce moment là » dit la jeune femme, même si Maiwenn ne lui avait pas retourné la question.

Béatrice repensa alors à ce que lui avait dit Tom ou son « fantôme » il y a peu. D’après lui en effet, cette deuxième capacité se serait déclenchée en même temps que la première.
Ceci paraissait néanmoins étrange à la jeune femme. Elle était peut-être un brin égocentrique… mais au point de ne pas se rendre compte qu’elle voyait des gens qui n’existaient pas ou plus pour les autres.

Béatrice refit alors un tour d’horizon de ce qui se passait dans le restaurant, les sourcils légèrement froncés comme si cela allait l’aider à identifier ceux que tout le monde voyait des autres –si autres il y avait…
Rien, rien ne lui paru étrange. *Bon*

« Excuse-moi » dit-elle ensuite comme elle reporta son regard et son attention vers Maiwenn.
« Je vérifiais juste quelque chose ».