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| feuilles d'automne { Jester | |
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Invité Invité
| Sujet: feuilles d'automne { Jester Dim 12 Oct 2008 - 21:04 | |
| « send me up owl eyes unwinding asia and all your little diamonds all your little diamonds everybody that's inside me buries the body that's behind me the body that's behind me » Les jours s'enchaînaient sur New York et dans la vie de Wednesday rien n'avait jamais autant ressemblé à la routine. Chaque jour elle se levait, regardait par la fenêtre le soleil faire de même, récupérait tout les chats errants du quartiers, nombreux depuis qu'elle laissait la moitié de ses repas sur le bord de la fenêtre, puis allait dire bonjour à Eden, Jared et tant d'autres, et se lançait dans une de ces oisives journées dont elle avait le secret. Sa sœur ne lui laissant pas le droit de sortir, la plaçant toujours sous la surveillance de quelqu'un quand elle travaillait, Wednesday devait passer ses journées enfermée dans la Confrérie. Que pouvait-elle bien faire? Oh, comme tous les enfants, Wednesday pouvait s'amuser de rien. Contempler la ville, les arbres lui suffisait, ainsi que dessiner un monde parfait, jouer avec des bulles de savons, s'inventer des milliers de mondes et de vie... Mais au fond, cette routine cadrée, immuable, l'ennuyait. Chaque matin elle restait plus longtemps la tête dans sa main posée sur le rebord de la fenêtre. Chaque matin elle pensait et rêvait plus longtemps. Elle aspirait à plus de liberté, à de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres. Mais chaque jour elle se résignait à détacher ses yeux de l'immensité d'arbres et de béton, et retournait à sa routine quotidienne. Peut-être que ce qui lui manquait c'était l'occasion de s'en aller quelques heures de la Confrérie, seule. Mais ceci n'était qu'un prétexte, au fond ce qui lui manquait c'était le courage. Et ce matin verdoyant de rouge-là, alors que Eden était partie au travail et que Jared, dormait encore, Wednesday rassembla quelques affaires dans son sac et prit la poudre d'escampette. Elle passa par la façade, bien que cela n'apporte rien par rapport à un passage par la porte d'entrée. Weddie descendit lestement et sans bruit le long de la gouttière et atterrit dans le jardin de la Confrérie. En ce début d'automne, les arbres rougissaient et se délestaient de leur feuilles. La petite innocente admira les si belles nuances orangées et avança vers le portail. Quand elle referma la porte derrière elle, un parfum enivrant de rébellion et de liberté arriva en ses narines et l'emporta dans une danse gracieuse avec le vent et les feuilles d'automne. Elle venait de transgresser les règles établies et de s'échapper de ce petit monde étouffant. En ce doux matin d'Octobre, Wednesday était au plus haut du ciel. Il lui semblait même voir les nuages danser autour d'elle, dans de légères volutes de fumée s'entremêlant aux feuilles mortes. Wednesday se laissa guider par ce vent enivrant. Peu importe où elle allait, ce qui comptait était de profiter du moment de liberté dont elle venait de s'emparer. Ces pas l'emmenèrent, à travers de longues allées plantées d'arbres rougeoyants, vers la ville grouillante et frémissante. Il semblait que ses pas était attirée vers elle, comme un ours l'est par l'odeur du miel. Quelque chose d'irrésistible agissait comme un aimant sur ses pensées et son corps. Aucune limite, Aucun devoir, Aucun souci aujourd'hui. Simplement le bonheur de la liberté.
Quand Wednesday atteignit enfin le centre de la ville, elle se retrouva noyé dans le flot matinal de New-Yorkais, courant inlassablement vers leur travail et leurs soucis. Leurs visages fades se pressait devant ses yeux. Elle ne comprenait pas. Wednesday ne comprenait jamais. Les préoccupations de ces adultes tous semblables les uns aux autres lui étaient inutiles et l'ennuyait terriblement. Comment diable pouvait-on passer sa vie dans un bureau à taper des rapports sur le marché des yaourt aux laits transgénique au Pérou? Tout ceci était d'un ennui. Wednesday chassa bien vite tout ces histoires de grandes personnes et passa son chemin. Elle se laissa à nouveau porter par cet envoutant chant de la nature à l'automne jusqu'à Central Park. Égayé des multiples nuances de jaune, d'orange et de rouge, l'immense parc de Manhattan, poumon de l'implacable New York, semblait le seul havre de paix qui pourrait protéger la si jeune Wednesday du monde qui l'entourait. Sous les chênes éternellement endormis elle se sentait heureuse, enivrée par les odeurs fraiche de la nature au matin. Et alors, elle commença à courir et bondir au milieu des feuilles d'automnes, provoquant des tourbillons rouges et le cauchemar des agents d'entretiens. Qu'importe, plus rien ne touchait Wednesday. Rien n'avait jamais touché Wednesday d'ailleurs. Toujours tout lui passait au-dessus, de son entendement, de sa compréhension ou de son intérêt. Wednesday ne prenait dans la vie que ce qu'elle voulait. Et là ce qu'elle voulait, c'était rêver. Elle sentait même les nuages entourant ses rêves chatouiller ses bras découverts, rafraichissant son esprit de nouvelles et douces pensées. Mais ces nuages étaient bien plus, et n'étaient pas que des images dans sa tête, ils étaient bien réels. Autour de Wednesday virevoltait des volutes de fumées cotonneuses, tout à fait inédites dans la réalité de Wednesday. C'était comme si l'énergie de ses rêves dansait autour d'elle, profitant autant qu'elle de la beauté du monde. Quand elle se rendit compte de leur présence, Weddie ralentit sa danse et les observa, intriguée, suivre ses mouvements. Elle en effleura un de ses doigts et sentit un petit électrochoc glacé passer dans tout son corps. Le petit nuage qu'elle venait de toucher s'agita et accéléra sa rotation autour de la jeune fille qui tentait tant bien que mal de le suivre du regard. Il passa du blanc au gris foncé pour finalement devenir orange et faire, dans un élan sournois, tomber Wednesday dans les feuilles d'Automne. Ne comprenant rien à ce qui se passait, Wednesday fronça les sourcils alors que le nuage grossissait devant ses yeux. Il commença à prendre une forme définie, à se dessiner sous la forme d'une silhouette humaine. A cela s'ajouta de nouvelles couleurs, vert et rouge, et une main tendue irrésistiblement vers Wednesday. Elle la saisit et se laissa soulever d'une nouvelle sensation fraiche, tournoyer autour de l'étrange figure et enfin retomber dans le doux tapis de feuilles. A ces yeux alors s'imposa Peter Pan. C'était bien lui, son chapeau, son vert, ses yeux, sa jeunesse. Il était la figure principale des rêves de Wednesday. Tant de fois elle avait cru le voir dans ses yeux, et tant de fois ceci n'avait été qu'une image de son esprit. Mais il semblait si réel. Ce doux sourire chaleureux... Non, ce n'était qu'une hallucination. Et cette simple pensée le fit doucement s'évanouir au vent, emporté par le ballet des feuilles mortes, envolé loin de Wednesday. Il lui laissa un sentiment de mélancolie qu'elle délaya dans les arbres, les feuilles, le ciel et les nuages au travers des branches. Était-ce l'enfance qui se refusait à elle? Était-ce l'enfance qui la quittait? Non, non, elle ne grandirait pas... Elle ne le pouvait pas... Ses yeux se mouillèrent du visage inaltérable de l'enfance, l'apparition fugace de Peter Pan ne pouvant plus jamais la quitter. Éternel. Il était éternel. Et la jeunesse de Wednesday serait éternelle. Qu'elle soit Wendy ou Peter Pan, elle resterait l'enfant qu'elle avait toujours été. L'image de Peter Pan se délita dans son esprit, tout en en envahissant chaque recoin. Fut-ce sa mémoire ou autre chose qui la trahisse, son sourire doux s'étira à l'infini de ses joues, inquiétant peut-être, mais devenu le plus beau de tous en son esprit. Une seconde peut-être, on vit l'insaisissable sourire dans le souffle du vent. Wednesday se sentit alors vide, d'existence et de sens. Il lui sembla n'avoir plus aucune importance au monde. Il lui sembla ne plus rien voir dans le monde. Il n'y avait plus que du vide. Du vide et cette force implacable et irrésistible qui l'entrainait vers l'inconnu, quelque part où il n'y avait ni limites, ni règles, ni lois. Elle le sentait venir. |
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| Sujet: Re: feuilles d'automne { Jester Lun 13 Oct 2008 - 22:28 | |
| Enmitouflé dans un triste imperméable gris, sommet du crâne garnit d'un chapeau de cette même couleur monotone, Jester marchait, main dans les poches, dos vouté, sur l'un des nombreux sentier de Central Park. Il fallait bien se conformer à la populace, l'arrivée des flics n'était pas prévue pour tout de suite... Le conformisme, un bien vilain mot pour le déjanté Jester Field, mais ça ne le dérangeait pas plus que ça, si ça pouvait lui éviter de finir derrière les barreaux pareils déguisement... Et puis c'était amusant de berner les autorités locales aussi facilement.
Son long col était déplié, rehaussé et pointé vers le ciel. Encadrant ses joues, il créait sur celles-ci des ombrages masquant ses favoris et ces quelques mèches de cheveux verts descendant dans sa nuque. Seul son éternel sourire et l'éclat malsain de la profondeur de ses pupilles était nettement visible pour qui n'y prêterai aucune attention particulière.
Une brise légère soufflant quelques feuilles dorées sur son passage fit virevolter la petite plume garnissant le flanc de son chapeau. Elle représentait peut-être celle qu'il avait dans le crâne ? Qui sait. Soudain, un évènement le fit s'arrêta net. Un petit garçon venait de le percuter, se heurtant maladroitement à Mister Field et manquant de peu de tomber le derrière par terre. Le petit bonhomme avait un chapeau de cow-boy sur la tête et un vulgaire révolver en plastique dans la main. De sa grandeur, Jester n'avait absolument pas à bouger le petit doigt pour terroriser le petit garçon, ce dernier reculant de lui-même par pur réflexe, le sourire du mutant était terrifiant !
"N'aie pas peur petit. Tu aimes les clowns n'est-ce pas ?"
Le garçon hocha de la tête, bêta, restant muet. Jester enleva alors son chapeau, dégageant sa chevelure soigneusement coiffée, certes, mais quelques mèches rebelles bouclaient si et là. De suite le petit garçon qui ne devait pas avoir plus de six ans écarquilla les yeux, immobilisé par la peur, ses lèvres faisant une moue bizarre... dégoutée.
"C'est un beau fusil que tu as là" repris Jester avec le sourire "Mais j'ai un cadeau beaucoup plus intéressant pour toi petit bonhomme. Tu feras des envieux, crois moi !" dit-il amusé tout en s'accroupissant devant l'enfant, une main dans la poche. "Mais avant que je ne te le donne, il faudra que tu me fasses un joli sourire."
Le petit garçon sourit péniblement malgré que ses sourcils soient toujours crispés par la crainte et ses yeux aussi ronds que ceux d'un cocker.
"Hi-hi-hi" Jesty sortit alors un étrange objet de sa poche et le déposa doucement dans les mains du petit garçon. Un objet vert foncé arrondit comme une pomme de terre ; grillagé de creux rectangulaires ; une goupille ; un petit porte-clef représentant un smiley jaune... Une grenade ! Jester ébouriffa les cheveux de l'enfant et ajouta tout en se relevant "Va t'amuser avec tes camarades maintenant."
Jester se redressa, suivant du regard le jeune enfant, apercevant au loin ces petits cow-boys et petits indiens qui jouaient dans les buissons du parc. Un regard en coin pour leurs grands-parents s'étant levés de leur banc et regardant dans sa direction, interpellés, sensés surveiller ces garnements sans doute. Enorme sourire aux lèvres et sourcils froncés de malignité, Jester leur fit un signe de la main, les saluant... A moins qu'il ne leur dise au revoir...?
Il remit son chapeau en place sur sa tête, faisant volte face quant alors quelque chose interpella son attention. Une fille tombait à la renverse dans un tas de feuille morte. Décidément, c'est la journée des frapadingues aujourd'hui : un jeune homme précédement paniqué par une fleur qu'il fallut "secourir" et maintenant ceci.
Jester approcha de son pas assuré, refourgant ses mains gantées de gants de cuir noirs dans ses poches. Sourire enjoué aux lèvres et arrière plan d'enfants jouant paisiblement :
"Sainte Marie Macoumba, mais que faites vous donc mon enfant ?" |
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| Sujet: Re: feuilles d'automne { Jester Mar 14 Oct 2008 - 20:37 | |
| Les pensées de Wednesday se refroidirent dans, jusqu'à devenir aussi glacée que la douce neige d'hiver. Alors que ses larmes ne se tarissaient pas, protégées du vent par ses deux mains jointes, la raison de son chagrin s'évanouit, jusqu'à se perdre dans ce qui sortait de ses yeux. Ne restait que le vide au fond d'elle. L'insignifiance d'un caprice d'enfant. Wednesday tenta de sécher ses larmes, maintenant vides de sens. Elle se laissa porter par le lit moelleux que formait les feuilles d'automne sous son corps alangui. Il lui semblait possible qu'il la soulevât, et l'emmène gracieusement jusqu'aux nuages. Un instant même, Wednesday se vit parcourant la voute céleste à travers la nuit, le jour, le vent et les saisons. La vision s'évanouit une fois de plus, et Wednesday fondit à nouveau en larmes. Si seulement ses rêves pouvait devenir réalité! Rien qu'une minute, une seconde, le temps futile d'un battement de cil. Comprenait-elle ce qui lui était arrivé quelques instants plus tôt? De toute évidence, elle était totalement perdue. L'apparition de Peter Pan lui avait semblé un si réel jeu de son esprit, et cette danse irréel, une hallucination. Dans de nouvelles larmes, l'image de Peter Pan se déforma à nouveau pour arriver à cet étrange visage souriant. Wednesday crut une fois de plus en voir l'idée fugace dans une feuille d'automne mais quand elle les ouvrit, ses yeux s'arrêtèrent sur un visage de chair et de sang. Ses doigts s'étaient écartés autour de ses yeux sans quitter leur place de choix. Wednesday resta stupéfiée. Était-ce encore une illusion? L'image ne disparaissait pas. Terriblement troublée, elle restait figée ans sa position, sans pouvoir quitter des yeux cet être et ce sourire qui se dressait au dessus d'elle. Peur? Surement oui. Cet être avait peut-être l'air tout à fait inhumain, Wednesday avait l'étrange impression de l'avoir toujours connu, d'avoir toujours vu ce sourire, et d'avoir toujours entendu son rire. Elle était irrésistiblement attirée par ces deux grandes lèvres inamovible. Ces pensées-même la terrorisait. Oh Wednesday, n'étais-tu pas une pauvre enfant innocente? Dans son lit de feuilles mortes, elle espéra ne jamais avoir imaginé ce visage.
« Sainte Marie Macoumba, mais que faites vous donc mon enfant? » fit la voix distordue du sidérant personnage.
Il sembla à Wednesday que le grand méchant loup l'observait à travers ces yeux déments. Allait-il la manger ou dévorer son innocence pour la seule erreur d'être étalée au beau milieu d'une allée d'automne? Mais quelque chose l'empêchait de pendre ses jambes à son cou. Wednesday resta là à fixer la figure de la folle fantaisie, se protégeant cette fois la bouche de ses mains. Voulait-elle s'empêcher de parler, de crier, voir même de sourire? Wednesday e savait que penser et se laissa sombrer à nouveau dans son chagrin irraisonné. Elle ferma les yeux pour les détacher de ce regard d'acier dégoulinant de sang pour les rouvrir sur le ciel et les arbres. Les larmes y perlaient. Elle avait l'air d'une princesse de conte de fées égarée au milieu d'un monde si éloigné d'elle-même, totalement insensé à ses beaux yeux. Même si elle ne le voyait plus, le visage de l'homme restait en filigrane dans le bleu du ciel. D'une façon presque mécanique, ses lèvres émettèrent les sons traduisant sa tourmente.
« Est-ce celui qui hante mes songes depuis toujours. Est-ce le visage qui hante chaque nuit. Est-ce le sourire qui chaque jour me poursuit et se fond dans le mien. »
C'était des murmures à peine audibles, tirés d'un regard vide et d'une contemplation totale des nuages. Aussi soudainement qu'elle avait détaché ses yeux, Wednesday les reposa dans ceux de ce bien singulier passant. Cette fois, ils étaient durs, déterminés à percer un épais mystère, et peints d'une lourde tension. Brutalement, elle tenta de prendre appui de ses bras dans l'amas de feuilles craquant à l'envi. Cette tentative se solda par une belle rechute. Et finalement, au prix de déséquilibrés efforts, Wednesday parvint à se relever. Elle manqua à nouveau de glissa et se rattrapa sur les épaules de la seule personne présente. Ce contact provoqua un terrible choc dans son esprit. Tout ce mélangea. Passé, futur et présent. Bien et Mal. Elle et Lui. Wednesday serra ses ongles au plus profond des épaules auxquelles elle s'agrippait, pour finalement brusquement les en retirer. Elle avait cru voir défiler un tourbillon de sentiments, d'idées de souvenirs, d'évènements atroces, comme hilarants. Elle ne comprenait rien mais ressentait tout le poids d'un trop lourd passé dans l'âme de cet être. Il l'avait inondée. Wednesday se perdait presque. Elle ne savait plus qui elle était, ce qu'elle faisait ni ce qu'elle allait faire. Mais une seule chose lui était certaine. Elle connaissait ce visage depuis toujours, inscrit en elle depuis le début même. Et elle le regardait comme au premier jour, sans pouvoir en détacher les yeux. Son sourire migra sur son visage.
Dernière édition par Wednesday McCracken le Sam 18 Oct 2008 - 17:01, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: feuilles d'automne { Jester Mer 15 Oct 2008 - 12:03 | |
| Voici quelqu'un de peu banal, mais Jester ne semblait nullement abasourdit ou choqué à la vues de ces lamres qui perlaient sur ses joues. Il affichait uniquement une mimique interrogative, amusée et souriante à la fois, se contentant d'observer dans un premier temps. La jeune fille étallée sur le sol était peut-être de ce genre de personne complètement détruite neurologiquement parlant par la drogue et l'alcool, s'en était terriblement cocasse !
Elle murmura alors quelques mots, détachant son regard du sien pour convoiter l'imensité du ciel bleu. Le mutant à la chevelure verte lui tendit l'oreille avec attention, apportant sa main gantée à son lobe, tout sourire, ses yeux en coin rivés sur les lèvres de Weddie qui s'exprimait doucement. Sa bouche fut encore plus enchantée à ces paroles. Hanter ses rêves et ses nuits ? Quelle drôlerie, ce voir en prince charmant était le sumum du bizarre, cette fille devait être complètement folle. Ce pourquoi elle ne fut pas encore victime de l'une de ses "farces" d'ailleurs.
Jester inclina alors sa souriante face sur le côté, haussant un sourcil. En effet la jeune fille fit à nouveau rouler ses yeux dans sa direction, mais il était dangereux d'essayer de percer ce voile de mystère qui noyait Jester dans une brume épaisse et un ténébreux brouillard. A force d'essayer de comprende ce qu'il est, on finit tôt ou tard par devenir aussi fou que lui tant son existance et ce qui anime son esprit est incompréhenssible. Combien de psychiatre a-t-il fait enfermé déjà ?
Il la regarda alors tenter de se redresser à maintes reprises, ne se déplaçant guère pour lui préter main forte. Non, au lieu de ça, Jester ne se lassait de rire sans pudeur. Lorsqu'elle perdit l'équilibre, le bouffon ne put s'empêcher de dire :
"On ne vous a jamais dit que le rire pouvait tout guérir !?"
Et "pouf" la voici tombant dans ses bras, se ratrappant sur ses épaules. Jester en recula sa tête, les yeux exorbités figés sur le visage de Widdie, ses sourcils relevés comme étonnés comme pour dire "allons donc", mais toujours ce sourire accentué sur ses lèvres qui témoignait de sa bonne humeur maladive indiquant qu'il prenait tout ceci comme une grande rigolade.
Elle semblait si désorientée à son contact qu'elle crispait ses ongles dans sa peau ! Les yeux jaunes de Jester se posèrent, l'espace d'une seconde, sur ces doigts féminins contre lui, une paupière crispée sous le coup d'une infime douleur pourtant incapable d'entraver ses lèvres diablement joyeuses. Diantre, elle souriait maintenant ! Jester aurait pu être destabilisé car jamais personne n'avait été assez fou pour lui rendre sa joie de vivre si terrifiante pour le commun des mortels, mais non, bien au contraire :
"Que dites vous ? Une danse !? ...Soyons fou ! HAa-hahahahaha !"
Et Jester l'entraina tout contre lui, la prenant par la taille, se saisissant de l'une des mains délicates de Wednesday, déposant un baiser sur le revers de sa main avant de la guider dans une valse endiablée. Tournicoti-Tournicotons ! Jester ne ménageait pas la pauvre jeune fille, l'emportant vers la gauche de ses grands pas conducteurs ! Et si elle ne savait pas suivre ce n'était pas grave, elle trainerait les pieds ! A droite à présent, la faisant tournoyer sur elle même, la ramenant à ses côtés, il jouait avec elle, profitant de cet état de confusion pour l'entrainer comme une marionette, Jester en parfait marionetiste.
Scène accompagnée de rires d'enfants au loin qui jouaient à la gue-guerre. Jester ne sembla pas y préter attention, pourtant il avait mit en place une maccabre réaction en chaine qui offrirait un magnifique final à cette valse délirante. Les vielles personnes présentes s'approchaient déjà de leurs petits enfants jouant parmi les arbres dont ils avaient la charge, inquiète de savoir ce que cet étrange bonhomme qu'était Jester leur avait voulu à l'un d'eux tout à l'heure. |
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| Sujet: Re: feuilles d'automne { Jester Sam 18 Oct 2008 - 20:12 | |
| « hold me close and hold me fast the magic spell you cast this is la vie en rose [...] when you press me to your heart i’m in a world apart » Comme le temps passe, et comme les temps changent. Comme les doux nuages de l'enfance si vite s'évanouissent, et comme le gris orage de la vieillesse aussitôt les remplacent. Il n'y a pas de soleil après eux. Tamisée dans l'enfance, sa lumière s'oublie si vite de ceux qui grandissent. Mais quel est ce soleil? Le bonheur. Le simple bonheur de pouvoir sourire à la vie, au monde et à tout ceux-là qui ne vous comprennent pas. Esquisser un sourire un jour lumineux à tant de gens gris devenait la pire des provocations, simplement parce qu'eux, abandonnant innocence et amour, avaient oublié comment étirer leurs lèvres sur leur joues. Rares alors étaient ceux qui gardaient la capacité de sourire. Certains seraient d'heureux innocents. D'autres d'heureux coupables. Tous regardés de travers pour le simple fait de sourire. L'ont devenait coupables quand au sourire on associait le plus terrible des rires. C'était l'attribut de tout ces irrésistibles désaxés, enfermés dans un asile ou en totale liberté dans ces rues sombres. Laisseriez-vous vos enfants y jouer tranquillement si vous saviez que les plus dangereux psychopathes se cachaient derrière un simple sourire?
« Que dites vous? Une danse!? ...Soyons fous! » lanca la voix inhumaine du clown au sourire inhumain, à la petite fille égarée dans le sentier de la forêt. « don't you walk away from me 'cause I got to get you next to me if you've got game girl step to me lose them friends and dance with me dance next to me, dance next to me » Wednesday se laissa entraîner dans ce ballet infernal, guidée par l'étrangeté même, à travers l'autre danse des feuilles d'automne. L'adolescente pouvait sentir leurs mouvements au fond de son âme alors que son corps était entraîné sans qu'elle n'exprimât aucune résistance. Les mains sûrs autour de sa taille et dans une de ses mains l'emmenait dans un endroit inconnu, mais diablement attirant. Il n'y avait aucune peur, ni aucune tristesse dans son esprit, seulement le sentiment d'allégresse que lui procurait cette danse. Danse avec le diable. Wednesday avait le sourire figée dans la configuration la plus étirée qu'elle connaisse, et se laissait emportée comme un objet inerte par le diable en personne. Elle n'était plus que le pantin docile du génial marionnettiste qu'était Jester Field. Ses yeux même se fermèrent et elle le laissa totalement jouer des fils qui s'échappaient de ses membres et articulations. Enivrée par la danse de Satan, Wednesday quitta son simple état et laissa emporter son esprit après so corps dans la danse. Ses pensées voguèrent à travers les nuages blancs comme elles l'avaient déjà fait auparavant et d'une douce étreinte se fondirent dans celles du danseur de l'enfer. L'esprit de Wednesday était lentement aspiré, par les songes et le fond de cette âme dérangée. Elle y aima instantanément chaque cauchemar, chaque empreinte d'un souvenir douloureux, entendant d'une façon primaire les ravages et le chaos bien singulier qui régnait ici. Elle se laissa partir comme elle était entrée, dans la plus douce des marches, ayant dissipé une partie du brouillard qu'était l'esprit du malin. Quand lentement, ses pensées reprirent leur place en son corps, Wednesday ne put réprimer ce qui lui vint, soit qu'elle l'eut ramené de son voyage en cet autre, soit qu'elle l'eût au fond d'elle depuis le début. Ses lèvres et tout son visage s'agitèrent, et un son du plus profond de ses entrailles s'en sortit. Un rire inhumain, suraigu, loin de toute décence, s'élevait dans l'allée aux arbres en feu. Par ce rire, Wednesday transcendait sa condition et devenait coupable d'offenser la société. Maintenant, elle serait heureuse du feu, du chaos et de chaque mort de ses mains ou de celles de son libérateur. Son visage, sa personalité, son inconscient et son rire étaient maintenant gravés en elle. La danse d'Hadès et Perséphone dans les enfers s'acheva peut-être, dans un dernier pas suspendu. Le rire de Wednesday s'évanouit de lui même et elle plonge ses yeux maintenant animés par le terrible feu de l'enfer, dans ceux du Diable. Elle était maintenant partante pour n'importe lequel de ses projets, que ce soit mettre le feu à Central Park ou rendre tout ces gens infiniment plus souriants. Dans ses yeux, elle vit que le plan était déjà en marche n'attendant plus que le signal de départ et l'apothéose du chaos. Dieu qu'elle était loin la Wednesday qu'on avait cru connaître. Sage enfant innocente se délectant de jouer dans les bulles de savons ou les feuilles d'automne. Rêveuse insouciante à des paradis blancs et à une famille heureuse et unie. Aujourd'hui, elle ne voyait plus que l'enfer en flamme, et des sourire sur ces visages. Mais en réalité, peut-être était-ce toujours la même Wednesday qui avait ouvert le fond de son âme à la démence pure, libérant le terrifiant démon que depuis le commencement elle abritait. « oh please oh please oh can't you see that I got to get you baby to lose yourself with me » |
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| Sujet: Re: feuilles d'automne { Jester Lun 20 Oct 2008 - 15:43 | |
| Comme il est mignon le petit smiley jaune en pendentif attaché au cadeau du gentil clown souriant... Le petit garçon, entouré de ses amis, le prit entre ses doigts, tira d'abord doucement pour ne pas le cassé... Sans succès. Alors l'un de ses petits camarades proposa son aide : il tira un tout petit peu plus fort, enserrant l'engin de mort dans sa main, pressant le levier. Il arracha enfin ce précieux visage simplet, armant l'explosif d'un niais "clic" ridicule lorsqu'il déroba la goupille à son arme, enclanchant déjà le mécanisme vicieux. La maccabre réaction en chaine avait déjà commencé alors que les grands parents des petits enfants intervenaient : "tu sais bien qu'il ne faut pas s'adresser aux inconnus !" enchainant sur : "qu'as tu dans les mains, montre moi ça." Voix aussi tremblotantes de vielles personnes qu'inconscientes du danger à venir. Mais comment pouvoir anticiper ? Les gens étaient-ils tous aussi timbré pour avoir la présence d'esprit de laisser pareil chose entre les mains d'un enfant ? Impossible d'y songer quand on vit dans l'ignorance.
Le garçon tendit alors la main, content tandis qu'il relachait le levier. "c'est le clown là-bas qui me la donné, papy" Le vielle homme écarquilla les yeux, à peine eu-t-il le temps de s'interroger sur la réalité de l'arme, de s'emparer de la grenade en poussant un juron, que le mal était déjà fait. Le garçon se recula, c'était à lui ! Pourquoi grand-père lui confisquait toujours tout ce qu'il trouvait !? Non mais ! Tous sans exeption virent alors défiler leur vie devant leur yeux l'espace d'une infime fraction de seconde. C'était trop tard, la grenade chauffa dans sa main et c'est le drame. Une détonation assourdissante et BRoUMpF !! Les corps volèrent dans le périmètre de l'explosion, hurlements de peur mélés de douleur brisant la tranquilité du parc. Criblés d'éclats de métal, de serpentins d'acier cranté, de shrapnel en tout genre déchiquetant la peau de leur visage et déchirant leurs habits de nombreux impacts. Leurs cadavres retombèrent lourdement sur le sol, les oiseaux effrayés s'envolèrent dans les airs, enfants et viellards fauchés en quelques secondes, massacrés sans pitié, personne n'avait été épargnés et ce pour une seule et unique raison : le mal pour le mal dans son absolu.
Le timing fut diablement parfait. Aléatoire cela va s'en dire, mais le résultat était à couper le souffle. Wednesday et Jester étaient restés immobiles dans un dernier pas suspendu lorsque les innoncents explosèrent en arrière plan. Ses yeux nimbés de flammes fixant sa partenaire, sa main dans la sienne, la saluant ensuite courbé vers l'avant, chevelure découverte, son chapeau abaissé courtoisement dans son autre main et sourire indélébile sur les lèvres. Il se redressa, inclinant la tête en direction de ses méfaits lorsqu'il recouvrit à nouveau son crâne.
"Diantre, mais où va le monde ? Vous avez vu ça ? Hi-hi-hi"
D'un geste vif et méthodique du bras une mystérieuse canne fit son apparition dans sa main, sortant de sa manche où elle avait été repliée. Elle était si grande qu'il paraissait pourtant impossible de la dissimuler... Jester serait-il illusioniste à ses heures ? Elle qui avait sourit, elle qui avait rit indécement d'un rire aussi dément que le siens, n'était pas encore arrivée au bout de ses tourments. Pour en sonder le coeur et l'esprit et pour en rajouter une couche à toute cette comédie, Jester l'invita à se promener tranquillement en direction du massacre, sa main en suspenssion prenant la sienne à la manière des grandes gens au sang bleu d'autrefois. Des râles de souffrance se faisaient déjà entendre, pour sûr qu'il y avait au moins un survivant. En effet, l'un des vieillards remuait légèrement, sonné, en sang, agonisant, le corps encore fumant, baragouinant une suite de mot incompréhenssible alors qu'un enfant était mort, sa tête posée sur son ventre. |
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