Marie était à la recherche d’un coin tranquille, un coin ou elle pourrait tranquillement lire, un coin ou elle ne le croiserait pas lui. La salle à manger était sans doute le choix le plus judicieux, l’heure du repas était passée depuis longtemps, et les élèves devaient l’avoir déserté. Elle poussa la porte en bois, voyant avec soulagement qu’elle n’était occupée que par une seule personne. Kitty. La jeune mutante ne la dérangeait pas particulièrement. Elle se rendit soudain compte, que depuis son retour elle ne l’avait absolument pas revu, ni même croisé. Pendant un instant elle garda le regard rivé sur les grandes fenêtres ornées de vitraux de la pièce. Grâce au soleil, les couleurs se reflétaient sur le parquet, reformant des motifs abstraits qui lui firent un moment oublier la raison de sa venue.
Quelques secondes plus tard, elle se rendit compte, qu’elle était toujours plantée sur le seuil de la poèce, et que la brunette ne semblait pas l’avoir remarqué. Elle hésita à avancer, après tout, elle n’était pas réellement amies, et Kitty semblait à consigner soigneusement, elle ne savait quoi, dans un carnet.
« Son journal sans doute »
Elle avança, toussotant légèrement pour signaler sa présence et ne pas surprendre la cadette. Sa présence n’était après tout, peut être pas, désiré. Finalement, elle se posta près de la table, tirant une chaise à elle, le meuble fit un petit bruit désagréable lorsqu’il racla le plancher.
-Ca ne te dérange pas que je m’asseye ?
Avant d’attendre la moindre réponse, elle prit place et posa son livre sur la table, c’était « le maître du haut château » de Philip K. Dick, depuis qu’elle l’avait ouvert, elle avait eu beaucoup de mal à le refermer, pas bien certaine de réussir a saisir tous ce que le prodige de la science fiction tentait d’exprimer. Afin d’éviter un trop long silence, et de paraître impoli et sans gêne Marie demanda :
-Comment vas-tu ?