Une arrivée discrète... en théorie (PV ouvert)

Le cours d’eau était étroit et peu profond, Lorena ne s’attendait pas à ce que la rivière devienne simple ruisseau si près de la côte. Après avoir confirmé que l’institut Charles Francis Xavier était bien l’endroit où il serait possible de trouver des réponses, elle avait gagné Salem en train et fait discrètement le tour de l’immense domaine boisé, avant de se poster en vue des larges grilles du portail. Elle avait passé la journée à observer de loin les allées et venues, la plupart celles de gens à l’aise et visiblement habitués, mais aussi l’arrivée d’une ou deux jeunes personnes, timides, hésitantes, un sac à la main. De nouveaux mutants fuyant le monde ou chassés de chez eux, à la recherche d’un refuge ? Probablement, mais Lorena ne s’était pas suffisamment approchée pour en savoir plus. Elle avait elle-même hésité à aller sonner, mais quelque chose la retenait, pas de l’inquiétude, mais une certaine méfiance. Après tout, elle ne connaissait pas ces gens, tout mutants qu’ils fussent, ni leurs véritables intentions. Rien n’est gratuit en ce monde, et ils accueilleraient vraiment comme ça des adolescents et des adultes, leur fourniraient gîte, couvert et éducation pendant des années sans la moindre contrepartie ? Qui les finançait, et dans quel but ? Elle aurait bien voulu croire à l’altruisme, et que cet endroit était vraiment le havre désintéressé qu’on décrivait, mais pas sans preuve.

Le périmètre était bien gardé. On n’y voyait personne, mais le reflet discret des caméras et de différents capteurs ne laissait pas de doute, l’endroit était sous surveillance, c’était bien normal. Et probablement que d’autres barrières, bien plus subtiles et efficaces, faisaient appel aux pouvoirs des résidents de l’institut. Ironiquement, alors qu’elle s’était forcée à venir sur la terre ferme pour trouver d’autres mutants, c’est en repassant par la mer que Lorena trouva une entrée. Au milieu du domaine, en bordure de forêt, un petit lac était relié au réseau fluvial, et si les surfaces des rivières y menant étaient forcément surveillées pour éviter l’intrusion d’embarcations, Lorena savait d’expérience que l’eau elle-même ne pouvait efficacement être contrôlée, du moins pas sans déclencher des alertes au moindre passage d’un gros saumon ou d’un tronc. Cela dit, malgré sa mutation, il n’était franchement pas évident de passer par là. Ce n’était pas la température glaciale de mi-novembre qui la dérangeait, pas elle, mais le courant étant fort et les pierres coupantes, et plus elle progressait moins la profondeur faiblissante lui laissait de marge de manœuvre. Elle commençait à craindre de devoir finir à pied, risquant ainsi grandement d’être repérée trop tôt, quand soudain le lit de la rivière plongea vers les ombres tandis que les bords s’écartaient.

Elle remonta très progressivement vers la surface et se dirigea vers des touffes de roseaux où elle se mit à l’affut, en ne laissant que ses yeux et ses oreilles dépasser de son milieu aquatique. Le lac était un peu isolé, et elle ne s’attendait évidemment pas à avoir directement vue sur le campus, mais elle ne pensait pas non plus qu’il y aurait du monde près de l’eau à cette heure-ci. Une silhouette se profilait sous la lueur de la lune montante, mais Lorena ne pouvait pas dire d’ici de qui il s’agissait ni si elle avait été repérée. Elle prenait un risque, car même si les mutants d’ici étaient pacifiques, ils n’apprécieraient peut-être pas d’être espionnés chez eux…

Darwin avait mal dormis la nuit derniere. ce qui fait que par un correspondance d'evenement logique, il s'était reveillé à midi, les cheveux blonds ébourriffés comme un nid de paille appartenant à deux faucons hysterique en cours de divorce. ses yeux petillants de sommeil, il était allé en cours ... un peu tard. le Professeur Summers (qu'il adorait, idolatrait et trouvait parfait, ce qui n'était pas vraiment reciproque depuis l'incident de l'Hopital) lui demanda d'expliquer son sommeil. Darwin avait eu deux heures de colles. apparemment, le fait qu'il explique que son nom de code, Darwin, procedait à augmenter l'ampleur de la loi de la causalité et des correspondances de l'effet papillon sur des actions tel que le sommeil n'avait pas eveillé la pitié du professeur aux lunettes rouges ... d'autant plus que Darwin était en chaussette.
il avait donc passé deux heures de colle, seul, guettant fievreusement la présence de sa plus grande peur, l'imprevisible et innaretable Kurkaru ... heureusement pour lui, aucun nain vert n'avait surgis. il avait donc pu écouter de la musique tranquillement tout en ecrivant une rédaction sur le sujet "mon nom de code influence-t'il ma vie de tout les jours ?" ... bon, Darwin aimait bien rigoler, mais il était pas idiot. il savait quand il fallait être serieux, et il travailla presque comme il fallait.
il passa le reste de la journée à faire differentes activités normales : mater les garçons et les filles, assis dans la cuisine en devorant du nutella à la cuillere. echapper à Kurkaru en se transformant pour augmenter sa vitesse. espionner Cyclope alors qu'il reparait sa voiture. echappait à Kurkaru en se jetant par la fenêtre du deuxième étage (heureusement que sa forme "aérienne" le prémunis des chutes ...). et puis, la nuit était tombée. et il n'arrivait pas à dormir. il avait donc décidé d'aller se balader sous la lune. il enfila un pantalon de toile épaisse en faisant attention au moindre bruit, se glissant dans son t-shirt à manche longue et son veston court de cuir comme un chat dans un trou de souris. aprés être sortis dans le couloir à pas de velour allégé en matiere grasse (seulement 5% !!) il se glissa par la fenêtre et descendit lentement, jusqu'à toucher la pelouse fraiche, jusqu'à goûter la liberté, enfin ...

sa balade s'effectua sous la lune, lentement, profitant. il grimpa aux arbres et profita de sa tranformation de course (qui servait aussi de forme arboricole) pour se trimballer de cîme en cîme. étant donné qu'il s'était levé à midi, il n'avait evidemment pas sommeil. il se deposa enfin, sautant d'une branche, sur la rive du lac. ce petit lac était bien sympathique la journée, mais effrayant la nuit ... un miroir noir et opaque, à peine quelques reflets de lunes glissants à même les vagues commes des poissons morts ... une plaque énorme d'obsidienne ... il en était là de ses observations quand il sursauta. la capacité à pressentir le danger de Darwin resultait d'un aiguisement particulierement affûté des cinq sens. le clapotis legers de l'eau quand Lorena sortit sa tête à la surface, et sa legere odeur humaine ... le sursaut de Darwin fut tel, quand il ressentis cette présence soudaine, qu'il sauta dans l'eau.
les capacités d'adaptation de Darwin étaient telles qu'une fois la moitié de son corps dans l'eau, il se transformait en conséquence. ainsi, dés qu'il se retrouva sous les eaux glacés du lac, son cops devint plus longiligne, plus affiné, ses mains et pieds se doterent de palmes, ses oreilles retrecirent tandis que ses capacités pulmonaires augmentèrent, lui permettant de rester environ 15 minutes sous l'eau ...

surpris par le froid, il remonta en vitesse, sortis la tête de l'eau en inspirant profondément puis ... elle était là, en face de lui, la tête. c'était une fille. et Darwin laissa libre-court à la seule réaction qui lui venait.

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! LE MONSTRE DU LAGOOOOOON !!

sans oublier que lui-même avait une apparence trés speciale, avec ses minuscules oreilles, ses narines applatis, ses mains plamés plaquait sur son visage hurlant ...

Lorena se tendit en jurant intérieurement. Bravo, pour une infiltration discrète c’était réussi. Non seulement la forme qu’elle avait vu approcher l’avait fait façon très originale, par les branchages, mais en plus elle l’avait repérée immédiatement, merci les sens mutants. Comment prévoir une stratégie discrète sans jamais rien savoir des capacités de la personne que l’on a en face ? Pas étonnant que les humains se méfient jusqu’à l’agressivité.
D’un côté, le mutant avait été bien plus effrayé qu’elle. En d’autres circonstances, elle aurait tenté de fuir par l’eau, mais avec la soudaine transformation de l’intrus, c’était risqué, et si elle aurait été prête à prendre ce risque en pleine mer, l’espace confiné de ce petit lac ne lui inspirait guère confiance quant à ses chances. Il s’était clairement adapté à la nage, différemment de sa propre mutation, mais assez néanmoins pour que les points communs soient indéniables. Pour la première fois de sa vie, elle trouvait quelqu’un qui pourrait la comprendre, devant qui elle n’aurait pas peur de se montrer. Quel meilleur ambassadeur pour approcher le monde des mutants ?

Avec un soupir liquide, elle ramena ses jambes sous elle, tâtonna pour trouver un appui stable sous ses pieds et commença à se lever. Elle devait vraiment se faire violence, c’était bien la première fois qu’elle se montrait volontairement à quelqu’un sous sa forme aquatique, mais ici c’était différent. Au contraire, cette apparence inhumaine serait peut-être son ticket d’entrée. Elle se déplia lentement, ses mains légèrement palmées écartées pour montrer qu’elle n’avait pas d’arme (autre que son couteau, mais il était sanglé à sa jambe encore submergée), la tête baissée, laissant ses cheveux trempés lui masquer le visage. A la lueur de la lune, sa peau gris perle avait plus que jamais une apparence de statue mouillée. On voyait, dans des fentes taillées dans sa combinaison de plongée, les branchies de ses flancs hoqueter les restes d’eau à mesure que sa respiration basculait vers l’air en la faisant toussoter. Elle leva ensuite sur le jeune homme ses yeux d’améthyste, parfaitement consciente de l’effet dérangeant qu’ils pouvaient avoir, mais espérant une fois encore que quelqu’un habitué à côtoyer des gens bleus, couverts de fourrure ou capables de s’enflammer littéralement à tout moment saurait passer outre, le temps qu’elle sèche et retrouve son apparence humaine. Sans compter que lui-même n’était pas spécialement… regardable.

- Bonsoir… C’est bien l’institut Xavier pour les Mutants, ici ? fit-elle de sa voix rauque, à peine audible, dès que sa gorge contint assez d’air pour parler.

bon, Darwin se calma assez vite. comme d'habitude. il en avait marre de hurler à tout bout de champ. quand il avait rencontré Kurkaru, passage ô combien horrible de sa vie, il avait hurlé. quand il avait rencontré Kitty, passage ô combien honteux de sa vie, il avait hurlé. et là, ben rebelotte, jamais deux sans trois ... il se rapprocha du bord en nageant lentement, observant la demoiselle aux cheveux évasés comme des pétales autour d'elle, flottant, noirs et luisant, sur l'onde à peine ridée de quelques vagues. il pouvait la regarder un peu mieux maintenant. qu'est ce qu'elle faisait ici, cette "sympathique" créature aquatique ... Darwin se demanda un instant si il ne s'agissait pas d'une mutante aquatique qui aurait vécu ici depuis toujours, ne pouvant quitter l'eau, et qu'il n'en ai jamais entendu parler. cette idée le seduisait. il aimait ce genre de légende. ses plus grands rêves étaient que les légendes urbaines tel que le T-Rex dans les égouts de New-York et le Wendigo canadien existe ... mais bon.

la jeune fille (car Darwin était suffisament habitué aux mutants pour savoir reconnaître une jeune fille) se rapprocha du bord pour prendre appuis, et commença à se lever. elle portait une tenue de plongée, ce qui montrait qu'elle avait l'habitude de son pouvoir. peut-être qu'à l'inverse de lui-même, qui ne garderait plus cette apparence trés longtemps, elle était obligé de rester comme ça indéfiniment. son corps était ... jolie en quelques sortes. sa peau grise, velouté, glissante rien qu'au regard, était speciale mais pas desagréable à regarder en un sens. ses grands yeux bleus et vitreux étaient tout aussi speciaux, mais pas derangeants. le geste qu'elle faisait semblait vouloir dire "j'ai pas d'arme pas la peine de courir" ... bon, Darwin savait que certains mutants n'avait pas besoin d'arme pour vous terrasser, mais en l'occurence il comprenait bien ce que la jeune fille aquatique voulait signifier. ce qui le dérangeait le plus c'était les branchies ... pas trés agréable à regarder, mais bon ... il evita d'y penser. il avait déjà appris à supporter la vue de Kurkaru, et à côté, cette fille était un top modèle. un top modèle qui parle en plus. Darwin écouta sa voix biarre tout en sortant de l'eau. dés que le niveau du lac atteignit ses mollets, son corps commença à reprendre sa forme normale (sauf qu'il était mouillé et mort de froid). une forme humaine basique. il n'y pouvait rien c'était automatique, mais il se doutait bien que la jeune fille serait peut-être "déçu" par ce changement. il se tourna vers elle tout en agitant ses cheveux d'une main pour essayer de les secher.

ouais, c'est bien ici, l'Institut de l'Etrange et des mutants, bienvenue au rendez-vous des anomalies que la société rejette ... il leva sa main en agitant les doigts, en signe de bienvenue ... moi c'est Darwin. désolé, je hurle pas tout le temps comme ça, j'ai juste un sens de detection du danger exacerbé, sa me rend legerement hysterique ... enfin, je veux pas dire que tu sois un danger ... bon, je m'enfonce. c'est quoi ton petit nom ?

Lorena détourna furtivement le regard, gênée. Si même quelqu’un d’aussi directement impliqué hurlait en la voyant, comment espérer atteindre l’acceptation sociale des mutations ? Mais quand il commença à sortir de l’eau et à changer de forme jusqu’à redevenir un jeune homme ordinaire, plutôt mignon bien qu’un peu jeune, elle mit ses émotions de côté. L’heure du premier contact était arrivée plus tôt que prévu, mais il fallait bien y faire face. Elle passa rapidement en revue quelques-uns des mensonges qu’elle avait préparés, mais là, une fois sur place, aucun ne lui paraissait suffisamment crédible ou approprié. Sans compter qu’elle ne pouvait pas exclure de tomber sur un mutant capable de lire dans ses pensées, ou du moins de voir clair dans ses intentions, inutile de rajouter ce risque à celui qu’elle prenait déjà. Soit, ce sera la vérité, tout au plus un peu édulcorée.

« Je m’appelle Lorena. » répondit-elle en faisant un effort peu concluant pour donner un peu de timbre à sa voix atrophiée. « J’ai entendu que c’était un endroit où les mutants peuvent trouver refuge et assistance. Mais si ma présence n’est pas bienvenue, je vous laisse tranquille, je ne veux gêner personne… »

Elle baissa la tête, faisant tomber de nouvelles gouttelettes de ses cheveux qui glissèrent sur sa joue, son cou, hésitèrent un moment à passer la jonction de sa combinaison, puis se décidèrent et poursuivirent leur route humide jusqu’à rejoindre le lac qui clapotait à ses tibias.

« Excusez-moi d’arriver par ici. » reprit-elle, voulant se justifier dans l’espoir, peut-être, d’atténuer la méfiance de son premier interlocuteur mutant. « Je ne me déplace que par l’eau, je n’ai pas pensé que ça poserai de problème, je n’ai pas l’habitude. »

eh ben, elle avait la trouille de quoi cette jeune femme ? encore une traumatisée, poursuivis pas son village, plongeant dans la mer du haut d'une falaise escarpé dans les highlands ecossais et venant jusqu'à Salem à la nage, échappant aux filets des pécheurs, aux requins géants, aux crocodiles de Floride et aux anaconda dans les égouts de chicago ... Darwin voyait déjà le film. enfin, il l'imaginait déjà surtout. même si ce film ne rimait pas vriament à grand chose au final ne serait-ce que géographiquement. mais qu'importe ce genre de chose au jeune homme, lui ne désir que le plaisir et le jeu, et que tout soit cool ...

bon, il avait les informations de base sur la jeune femme : peureuse donc traumatisé ou on ne sait quoi. peut-être poursuivis, elle parle de refuge. criminelle en fuite ? sa serait pas la première ... ah non, zut, là Darwin se refait des films. les informations de base c'est qu'elle est trempée, terrifié, qu'elle s'appelle Lorena et qu'elle n'est pas venu ici par hasard. et c'est là qu'il faudrait réagir en élève modèle. allez c'est partit ! un discours d'élève modèle du Professeur X, un !!

bon bien première chose, bonsoir Lorena. alors, tu as entendues des choses justes : ici c'est l'Institut. on accueil tout les types comme nous qui se trainent leur code genetique comme une casserole. et on les aide. enfin, on nous aide, parce que je suis aussi un "refugié" ... ce qui est sûr, c'est qu'on accueil tout le monde. pour quelle raison est-ce qu'on pourrais bien te refuser l'accés ? on est dans le même bateau ... enfin, dans le même lac, parce que tu m'as l'air plutot du genre à aller sous que sur les bateaux.

il rigola legerement. pas un rire moqueur. non, un rire sympathique, agréable. il ne riait pas d'elle, mais avec elle. toujours aussi paresseux, il en avait déjà marre de se tenir debout et s'assit dans l'herbe humide. quand à être mouillé, profitons-en pour l'être un peu plus. l'herbe humide c'est trés agréable, sa fait romantique, sa fait lyrique, sa fait cool ... si il avait put, il aurait fumer une cigarette en parlant d'une vois grave, des rayban sur le nez, et il aurait sortit une réplique du genre "t'inquiète pas poulette, on va t'sortir de là" ... mais bon, il avait pas la carrure ni la classe de James Bond, fallait s'y faire. il se contenta de tapoter l'herbe à côté de lui en regardant la jeune femme. pas trés prudent Darwin ? vous croyez ? si peu ... juste un peu trop confiant. mais bon, il était ce genre de type qu'un rien emerveille et qu'un evenement étrange ne fais pas sourciller.

allez, assis toi, reprend ton souffle. on va pas te manger. bon, je suis presque mort d'une crise cardiaque quand t'as surgis de l'eau, mais tu sais, y'a dans cet institut des types bien plus effrayant que ce que tu pense l'être ... y'a largement de la place pour toi.

Elle lui adressa un sourire d’abord timide, puis plus franc, qui illumina son visage au teint étrange. Elle eut un moment l’impression d’être soudain entrée dans un rêve, quelque vision rassurante et inattendue où un charmant jeune homme semblable à elle tombait du ciel pour la guider vers son premier havre de paix depuis des mois, voire des années. Certes, les petites voix dans sa tête ne cessaient pour autant de lui crier de se méfier, qu’elle n’en savait pas encore assez pour faire confiance, mais… c’était tellement tentant, justement, de s’abandonner pour une fois à une amitié spontanée et désintéressée. Et puis, l’eau restait à portée, sa porte de sortie, son issue de secours. Même avec sa mutation physique, ce… Darwin (sans doute un surnom, curieuse habitude de nombreux mutants) ne serait sans doute pas capable de la suivre - elle n’avait encore jamais rencontré rien qui soit capable de la suivre en sprint sous-marin, ni mutant, ni machine, ni animal (à part certaines espèces d’espadons, et encore). Ca y est, encore à songer à la trahison, la peur, la fuite, alors qu’elle n’avait jamais été si proche de trouver enfin un lieu où laisser tout cela derrière.

Lorsque Darwin s’assit dans l’herbe humide, elle hésita un instant, puis sortit de l’eau à son tour, posa son sac à dos étanche à ses pieds palmés, réunit une poignée de mousse et de feuilles et entreprit de se sécher avec des gestes habitués, puis elle s’agenouilla à côté du jeune homme frissonnant. Pour sa part, aucun signe ne montrait qu’elle eut froid, bien que la température ne soit guère élevée, mais pour quelqu’un ayant exploré les dessous des banquises ou les profondeurs trop lointaines pour recevoir le moindre rayon du soleil, mais pas encore assez pour profiter des sources chaudes du plancher océanique, il en fallait plus – enfin, moins.

Il attendait une réponse au milieu de toutes ses paroles, il fallait parler, utiliser la voix pour communiquer, comme un être civilisé, mais ça ne lui était plus naturel. Deux fois elle ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne sorte, avant de se lancer.
« Ça fait longtemps que tu es là ? » demanda-t-elle dans un souffle rauque, acceptant instinctivement sa familiarité, avant d’attraper son sac. « Tu trembles de froid… attend je dois avoir un pull au sec. »

Lorsqu’une silhouette jaillit des fourrés sans prévenir et se jeta à l’eau, Lorena bondit sur ses pieds en dégainant le couteau de chasse sous-marine sanglé à son mollet, en garde, prête à se défendre et de préférence en entraînant son adversaire potentiel dans le lac. Mais elle reprit presque aussitôt la maîtrise d’elle-même, se souvenant d’où elle était et qu’il serait franchement préférable de garder ses réflexes sous contrôle. Elle rengaina rapidement, mine de rien, tandis que le nouveau venu faisait un bond à la surface.

« En effet, je suis au bon endroit… » fit-elle à l’attention de Darwin tandis que l’arrivant nageait vers eux. « Vous êtes beaucoup comme ça, à être adaptés au milieu aquatique ? Je savais que je n’étais pas la seule, mais tout de même… »

Entre sa serviette improvisée et le petit vent sec d’hiver qui lui caressait la peau, Lorena séchait rapidement. D’ores et déjà sa peau, tout en restant pâle, avait reprit un teint bien plus humain, ses doigts avaient perdus leurs palmures, et n’ayant plus d’eau à évacuer les branchies de ses flancs étaient à présent refermées, ne laissant que deux minces fentes à peine discernables. Seul son regard conservait une étrange couleur mauve corail, mais cela aussi cédait peu à peu la place à des iris bruns pailletés de verts, jolis, mais plus classiques.

Lorsque le second jeune homme ruisselant sortit de l’eau, il parla d’un ton arrogant, presque agressif, qui laissa Lorena complètement de marbre.
« Non, ce sont des spectacles abjects, où les animaux sont exploités jusqu’à la torture pour le plaisir stupide des visiteurs, je ne les cautionne pas en y allant. Cela dit, » ajouta-t-elle avec un petit sourire adoucissant son expression, « c’était un joli saut, et je sais de quoi je parle. Je m’appelle Lorena, je viens d’arriver. »

Elle hésita à tendre la main, mais n’étant pas assez habituée au contact physique, préféra y renoncer. Chaque chose en son temps…

sa n'en finirais jamais. Darwin était maudit. bon, dans un premier temps, les choses s'étaient plutôt bien passés. ben ouais, la jeune fille s'était avancée pour venir à côté de lui. elle ne semblait eprouver aucune gène à la caresse de l'air nocturne et froid sur sa peau couleur de perle. elle se contenta d'arracher des herbes, geste que Darwin regarda avec un sourcil levé en signe d'incompréhension, avant de s'essuyer et de se sécher de manière rudimentaire. oulala, elle, elle avait vécu à la sauvage quelques temps apparemment ... enfin bon. elle était entrain d'essayer d'engager la conversation, de parler, de nouer des liens, et sa avait l'air difficile, quand un huluberlu frappadingue sortis des fourrés en courant et sauta dans le lac comme une furie.

Darwin était du genre à réagir trés vite, et de manière surprenante. mais sa voisine aussi. son sixième sens ne lui avait permis de devancer la vitesse de réaction de la femme-poisson que d'une seconde au plus. et pourtant, lui, c'était un professionel de la réaction. quand à elle ... elle avait directement sortis son couteau. son couteau ? un couteau à l'Institut, c'était quoi ce bordel !? avant même qu'il sache ce qu'il lui arrivait, Darwin s'était transformé dans sa forme la plus adapté à la fuite : son corps s'était tassé et amincis, ses jambes s'étaient dotés de trois articulations (à la manière des animaux à sabot) et ses bras s'étaient allongés jusqu'à toucher le sol. il avait immediatement utilisé ses nouvelles capacités physiques pour se mettre hors-de-portée du lac et du couteau, effectuant un bond en arrière d'une dizaine de mètre.

le mutant blagueur qui les avais surpris s'en donnait à coeur joie dans le lac. les bonds qu'il effectuait étaient de toute beauté. encore un mutant aquatique ? ils avaient rendez-vous ici ou quoi ? selon toute logique, la fille ne le connaissait pas. et lui, avec son déhanché et son attitude arrogante, ne semblait pas les connaître non plus. darwin quand à lui l'avait déjà aperçu dans l'Institut, il en était sur. de son côté, la beauté sortie des eaux rentra son couteau dans sa gaine, et Darwin repris petit à petit sa forme humaine de base. il s'approcha à nouveau de Lorena, pour lui montrer qu'il n'avait réagis que par reflexe, et repondis à sa question.

adapté au milieu aquatique, j'en connais pas beaucoup non. moi-même je ne suis pas specialement adapté à la vie sous-marine en particulier, mais c'est plutot que mon corps est capable de s'adapter à tout type d'environnement et de danger ...

par contre, les histoires d'écologie, c'était pas son truc. desesperement porté vers l'art et l'esthetique, le seul engagement politique de Darwin se portait sur l'acceptation des mutants. cause familiale oblige ....

euh, je propose que pour la suite on suive cette ordre (en partant de Lorena) vu qu'on est trois : Lorena -> Darwin -> James etc etc

"Quoi, vous avez jamais vu de spectacles marins ?"

Le garçon aux cheveux noirs regarda les deux jeunes gens droit dans les yeux, tout en peignant ses cheveux humides en arrière. Ses branchies dégagèrent un peu d'eau, qui ruissela le long du corps athlétique du plongeur. Il regarda plus précisément la jeune femme qui avait l'air plutôt inquiet et timide. Elle ne voulait pas parler, mais elle réussît à pousser sa peur de côté et faire sortir quelques mots de sa bouche.

-Non, ce sont des spectacles abjects, où les animaux sont exploités jusqu'à la torture pour le plaisir stupide des visiteurs, je ne les cautionne pas en y allant. Cela dit, c'était un joli saut, et je sais de quoi je parle. Je m'appelle Lorena, je viens d'arriver.

-Lorena, c'est sympa comme prénom. Je m'appelle James, et si je me rappel bien, toi c'est Darwin, n'est-ce pas ?

Puis il ne s'occupa plus du petit blondinet, et reposa ses yeux aussi sombres que les ténèbres sur Lorena. Ce fut rapide, et précis. Le coup-de-foudre frappa, enfin, c'est une façon de parler, car les éclaires l'aurai griller comme du poisson frit...

-Vous êtes ensemble ?, dit il d'un air nigaud, puis s'assied sur le sol froid. Je ne t'ai jamais vu à l'Institut, tu viens juste d'arriver ?

James n'était pas croyant. C'était un fier suiveur de l'évolution. Cependant, les évènements furent si bien mit en place qu'il eu crut pendant un bref moment à la providence, à un signe divin. Puis il reprit ses esprits. C'était sans doute une coïncidence. Puis, peut-être qu'elle ne l'aimait pas...

Lorena resta debout, mal à l’aise, tandis que James prenait place à côté d’eux comme s’il y avait été invité. Heureusement qu’elle n’était pas avec Darwin, comme James le demandait si maladroitement, car ils n’auraient pas spécialement apprécié sa présence.

« Oui, comme je viens de dire. Je voulais attendre le matin pour me présenter aux responsables. Vous savez à qui je dois m’adresser ? »

Grande était la tentation de disparaître à nouveau, de retourner tranquillement dans les profondeurs oubliées où personne ne lui sautait dessus à l’improviste, mais elle n’allait tout de même pas renoncer si facilement, pas avant de leur avoir donné une chance. Elle ne se décidait pas à se rasseoir, et n’appréciait guère ce qu’elle lisait si ouvertement dans les yeux du nouveau venu, mais ne voulait pas paraître impolie. Et puis, il était quand même bien foutu, elle savait bien qu’il ne fallait pas juger les gens sans les connaître, même si la première impression pouvait être difficile à ignorer.

« Excusez-moi si je reste debout, j’ai un peu perdu l’habitude de la terre ferme, alors ça me fait bizarre de ne pas bouger. »

Ce qu’il y avait de bien avec cette excuse, c’est qu’en plus c’était vrai. Mais il fallait bien engager la conversation, au risque de passer pour une sauvage sans manière, ce qui ne serait d’ailleurs pas complètement faux. Par quoi on commençait en général ? La météo, moui, bof, tant qu’il ne pleuvait pas sur elle dans un lieu public, pas très passionnant. Tiens, leur origine, de quoi les faire parler sans trop s’avancer elle-même, parfait.

« Et sinon, vous venez d’où ? »

Darwin, frissonant dans ses vêtements ayant pris pour initiative ce s'autotransformer en éponge gelée, observa la scène avec un petit sourire. l'autre avait l'air de le connaître, ils avaient dut se parler une fois mais Darwin ne s'en souvenait pas. rien de bien gravissime il n'y avait qu'à faire semblant, un point c'est tout. mais il éclata litteralement de rire quand le mec dernierement arrivée leur posa sa question la plus idiotes, surgies du fin fond de la bêtise humaine. le rire de Darwin devint un hurlement souffreteux de joies, alors qu'il se courbait, tenant ses abdominaux douloureux et ses côtes tremblantes. et quand enfin il réussit à calmer ce fou rire terrible qui avait marqué sa soirée, il se tourna vers l'homme, hoquettant aléatoirement, des larmes au bord des yeux.

ahlala, t'es un comique. j'ai 17 ans. la demoiselle, aussi charmante soit-elle, à la vingtaine évidente. en plus, je ne veux vexer personne, mais je prefere les hommes ... mais si je vous dérange, je vous laisse entre vous ...

il fit un clin d'oeil à Lorena, un clin d'oeil trés trés peu discret. car Darwin ne savait pas rester discret ... non, à moins d'utiliser l'une de ses six formes d'évolutions qui lui permettait de se camoufler, il n'avait aucune envie d'éviter le regard des gens. l'orgueil, la vanité, ces affects de l'ego necessitait une intervention du regard d'autrui, du regard de la foule. darwin voulait être populaire, c'était accroché à lui, il ne pouvait se défaire de cette envie. il était jeune, il avait envie d'être le roi de l'Institut comme certains jeunes lycéens sont les rois du lycée. tant qu'on lui demandait pas d'épouser la reine ...
mais Lorena se mit à parler, alors Darwin sortit de ses rêves de grandeur.

faut t'adresser à un professeur ... alors y'a Tornade, c'est une grande black aux cheveux blancs, mais pas vieille hein. y'a Wolverine, c'est genre un ours, mais en un peu moins poilu et qui parle un peu plus ... Cyclope sinon, c'est le meilleure, il a la classe, il est beau, c'est un leader hors-pairs ... et je crois qu'il y a une nouvelle, une certaine Alison, genre la punk aux cheveux qui pourrait transpercer un sanglier tellement elle a mis de gel ... autrement dit t'as le choix ...

il rigolait seul à ses descriptions, tout en repensant à Cyclope. son idôle. si il pouvait devenir leader d'une équipe, comme lui, se serait parfait ... vraiment parfait ... il revelerait sa vrai valeur alors, il en était sur. dans sa famille, on avait toujours dit que les leader étaient Jissy. Jissy était un mutant étrange. il ne constituait qu'un seul esprit pour deux corps, celui de sa soeur et de son frère, tout deux jumeaux, et dont les esprits télépathes avaient fusionné pour créer cette personne sympathique et trés intelligente qu'était Jissy ... il en était là de ses reflexions quand la jeune fille leur posa une question de nouveau, histoire de continuer la conversation. une question qui avait un rapport avec ce qu'il était entrain de penser d'ailleurs ...
oh moi je viens de Floride. ma famille y vit en tout cas. j'ai de la chance, ce sont des humains militants pour les droits des mutants, sa doit être les seuls parents de tout l'Institut à être fier des capacités de leurs enfants ...

La jeune femme se leva tranquillement, et commença a faire des va et viens. Elle était super stressée, et ça se voyait dans les nombreux mouvements qu'elle faisait. Elle commença a sortir une excuse bidon; perde l'habitude de la terre ferme. Du moins ça paraissait bidon pour Mister Montros. Puis, James se dit a lui même que dans ce monde plein de mutants, de monstres et de fous, ça ne paraissait pas si étrange. Soudainement, Lorenna ouvrit la bouche comme pour s'exprimer. On pouvait sentir dans la tonalité de sa voix qu'elle n'était pas confiante, mais elle réussit tout de même a parler.

« Et sinon, vous venez d’où ? »

James sourit. Il avait presque tout oublier de son passé, surtout depuis l'incident a l'Université de New York. Il se souvint alors de toutes ses années avec son grand-père. Son père et sa mère qui n'avait pas reçu de nouvel depuis longtemps. Darwin répondit plus rapidement que lui. Il venait de Floride, au même endroit ou avait vécu James pendant 6-7 ans. Il hésita a mentir. Un facile: "Moi aussi" aurait fait le coup, mais il n'aimait pas la sensation du mensonge. Il sourit a la jeune femme, tout en enfilant son sweat-shirt.

"Je suis Québécois, de Québec City."

Sa réponse fut rapide et courte. Mais cela laissa un puissant effet sur la femme des mers, qui lui montra un léger sourire aussi.

"Et toi, tu viens d'où ?"

Lorena laissa échapper un sourire narquois à la mention de Québec. Elle ne risquait pas d’oublier sa tentative d’y aller, un peu trop tard dans la saison. Elle savait qu’il y ferait froid, même pour elle - et c’était dire. Mais elle n’avait tout de même pas imaginé que le Saint Laurent gèlerai à ce point ni sur une telle profondeur. Un peu en surface, comme une banquise fluviale, oui. Mais de là à ne devenir par endroits qu’un tunnel de glace compact, se réduisant à mesure qu’elle avançait, se refermant derrière elle… Elle avait bien cru y rester, non pas noyée bien sûr, mais broyée par l’hiver, bloquée jusqu’à l’épuisement et la famine, engourdie par une température indécente que les eaux salées des mers arctiques n’atteignaient jamais, nageant en rond comme une forcenée pour garder liquide une poche d’eau toujours plus petite autour d’elle. Elle qui avait déjà tendance à se méfier des fleuves par rapport au vaste océan, on ne l’y reprendrait plus en hiver, pas à ces latitudes en tous cas.

"Et toi, tu viens d'où ?" demanda James d’un ton un peu trop sûr de lui.

Elle failli répondre en français, y renonça, pas la peine de montrer qu’elle était un peu polyglotte, mieux valait d’abord se réhabituer à parler avec une seule langue, ce serait déjà pas mal.

« Oh, moi… » Elle eut un vague geste de la main. « Un peu partout… » Son regard sauta d’un jeune homme à l’autre. Ils attendaient plus, évidemment. Et difficile de s’y soustraire, d’autant que c’était elle qui avait lancé le sujet. « Atlantique, Pacifique, Océan Indien… Mais j’ai grandi en Nouvelle-Zélande. »

Lorena fouilla dans le sac à dos étanche qu’elle tenait toujours à la main et en sorti un petit pull à col roulé, plié très serré, qu’elle tendit à Darwin.

« Tiens, à moins que tu caches une fourrure d’ours dans ton gène X, tu vas attraper la crève. Ne t’inquiète pas pour moi, je ne le mets que pour ne pas attirer l’attention en me baladant en T-Shirt en hiver. » Pas que je me balade si souvent en public, ajouta-t-elle mentalement, mais elle avait déjà prononcé deux phrases d’affilée à haute voix, il ne fallait pas trop en demander non plus. Elle reporta son attention sur James, mais visiblement sa mutation ressemblait à la sienne, il était donc logique de supposer qu’il ne craignait pas plus les basses températures qu’elle, ou alors ça devait sérieusement le limiter dans les eaux ou les profondeurs qu’il pouvait parcourir. Et puis, c’était un grand garçon, il pouvait toujours dire s’il avait froid.

« Il est tard, non ? Je ne voudrais pas vous causer des problèmes en vous retenant loin du campus. Je peux attendre le matin dans le lac… »

[hrp] Désolé Darwin, j'avais vraiment envi de rp la, je te file mon prochain tour si tu veux ^^ [/hrp]

James avait posé sa question, et pour la première fois dans la soirée, Lorenna répondit sans trop hésiter. Sa façon de parler avait changé énormément. James en conclus qu'elle commençait a apprécier la présence des deux individus.

"Oh, moi… Un peu partout… Atlantique, Pacifique, Océan Indien… Mais j’ai grandi en Nouvelle-Zélande."

A ce moment la, James finit un commentaire plutôt con. Il lui demanda si elle était Néozélandaise. Mais bien sur qu'elle l'était, quoi d'autres ? Une alien ayant vécu avec les All Blacks ? Puis, sans attendre la réponse de la jeune femme, il répliqua que c'était une question stupide, et qu'elle n'avait pas besoin d'y répondre. La jeune femme se pencha alors en direction de son sac, plongeant la main dans son petit sac de chasse sous-marine. Elle y sortit un pull-over, et le posa sur les épaules de Darwin. Ses gestes étaient beaucoup plus naturels, elle était enfin confiante. Cependant, bien que heureux que sa nouvelle amie soit enfin confortable, James devint un petit peu jaloux. Jaloux car elle ne s'occupait pas trop de lui. Elle se retourna, et le regarda de ses yeux obscures. La lune venait d'apparaitre. La lueur de cette dernière reflétait toute la pureté du visage de la jeune femme. Puis il comprit. Elle savait que lui aussi ne craignait pas les températures. James avait trouvé une personne qui lui ressemblait beaucoup.

"Il est tard, non ? Je ne voudrais pas vous causer des problèmes en vous retenant loin du campus. Je peux attendre le matin dans le lac…"

Elle n'eut pas finit sa phrase que SharkMan la coupa.

"Moi je n'aurai pas de problèmes. J'ai 25 ans, et donc plus de cours a l'institut. Par contre lui..." il pointa Darwin, "il va s'en prendre plein la gueule si il est pas au lit avant 10 heures. Sinon, pas question que tu restes dans le lac ce soir. Nous ne sommes vraiment pas loin de l'institut, tu devrais venir avec nous, je suis sur que le Professeur Xavier ou Storm te trouveront une chambre convenable pour la nuit."

[HRP] Je me permets de répondre directement, je suis dispo presque 18 heures sur 24 pour RP alors quand j’ai l’occasion d’enchaîner j’en profite ! Mais ne t’inquiète pas Darwin on ne t’oublie pas. Pendant que j’y suis, deux petites notes pour James : ce n’est pas un gros sac de randonnée qu’a Lorena, mais au contraire un sac compact de chasse sous-marine, qu’elle utilise pour garder ses rares affaires terrestres au sec quand elle est dans l’eau, mais c’est un détail. Par contre fais attention en RP de ne pas t’avancer sur les actions des autres joueurs. Tu peux les interpréter comme tu veux, mais ne les fais pas agir directement, même pour des petites choses ;-). Bon, sur ce, où en étions-nous… [/HRP]


Heureusement que James s’était repris lui-même, ça évitait à Lorena de devoir mentir ou de s’engager dans des explications qu’elle n’avait aucune intention de donner. Il continuait de la regarder d’un air explicite, dont elle ne savait si elle devait s’en offusquer, l’ignorer, ou se sentir flattée. D’un côté ses manières peu subtiles, son assurance frisant l’arrogance, la façon dédaigneuse dont il traitait le « jeune » Darwin, avaient nettement tendance à l’agacer. Mais d’un autre côté… Son corps harmonieux et musclé, son visage fin et décidé, éveillaient en elle des sensations qu’elle n’avait eu d’autre choix que laisser de côté depuis longtemps, trop longtemps. De plus, mieux qu’aucun homme avant lui, il était bien placé pour la comprendre, et pourrait peut-être même la suivre dans son étrange domaine sous-marin qu’elle n’avait encore jamais pu partager avec quiconque.

Elle se força à reporter son attention sur Darwin, espérant que sa peau était encore assez humide et la lumière assez faible pour masquer son embarras et ses joues empourpées.

« Vous êtes sûr que ça ne posera pas de problème ? Je ne vais tout de même pas déranger les responsables en me pointant en pleine nuit, il n’y a pas d’urgence… »

il était evident pour Darwin que le contact avait été prolifique entre les deux mutants aquatiques et pisciformes qu'étaient James Montros et Lorena Marquez. ils se comprenaient, se regardaient bizarrement, et il y avait une tension qui faisait sourire Darwin. il imaginait assez bien ce qu'il devait se passer. si il venait à croiser un mutant aux pouvoirs évolutif (qui plus est grand, brun, un peu barbu et musclé), lui aussi aurais réagis de cette manière, lui aussi aurais eu un sentiment ... de soulagement. comme si on était plus le seul ainsi sur Terre.

d'un autre côté, il avait plus rien à faire dans l'histoire. il pris cependant trés volontier le pull over de Lorena, et se pelotonna dans la laine, tout tremblotant. son corps n'avait pas encore de veritable forme lui permettant de s'adapter aux temperatures. apparemment, seules les dangers materielles lui étaient imputé. en revanche, sa forme aquatique resistait au froid, elle, mais par pur soucis de logique. et il ne pouvait ni l'activer sur commande, ni l'obtenir hors de l'eau ... ahlala, qu'ils étaient nul ses pouvoirs. James et Lorena semblaient vivrent dans le froid comme si rien ne les atteignait, et Darwin, tout grelottant, leur aurait bien jeté des pierres ... mais il avait la fleme de bouger dans l'air glacial.

il les ecouta parler de leurs origines. lui n'avait jamais réellement bougé de sa Floride natale ... tout juste quelques incursions à New-York ou autres grandes villes, mais pas de vrais voyages. d'autant plus depuis l'apparition de ses pouvoirs incontrôlées. le Quebec, pourtant voisin, lui semblait au moins aussi lointain que la Nouvelle-Zélande et l'Océanie ... il rendit soudain le pull à Lorena ... il en avait marre de rester là, et il ne voulait pas géner les deux tourtereaux, qui plus est plus agés que lui. d'autant plus qu'il risquait gros, comme le soulignait James, en restant dehors à cette heure. il salua les deux Hommes-Poissons de la main.

t'as raison James, vaut mieux que je rentre, je compte sur toi pour nous ramener Lorena ... elle merite de venir passer une nuit et plus à l'Institut, autant qu'elle en voudra ... c'est pas une prison, c'est pas non plus une forteresse ... quand on est majeur, on y est libre ...

il les salua une derniere fois et partie à travers les ombres du bois jusqu'à l'Institut.

Tendre la main ? C’aurait été la chose civilisée à faire, mais non, décidément, les contacts physiques devront attendre un peu. Lorena se contenta donc d’un signe et d’un sourire sincère.

« OK Darwin, bonne nuit alors, je pense qu’on se reverra bientôt. Et… merci ! Tu es la première personne que j’ai rencontrée ici, je ne l’oublierai pas. »

Ce départ un peu précipité, ce sourire en coin… elle espérait ne pas avoir fait fuir le jeune homme, et presque autant qu’il ne se soit pas retiré par politesse en imaginant quelque chose entre elle et James. Après tout, elle ne le connaissait pas du tout ! En attendant, elle se retrouvait seule, avec un quasi-inconnu aux appétits explicites, au fond d’un bois obscur, en pleine nuit… Outre que peu convenable, cette situation lui en rappelait désagréablement d’autres qu’elle aurait préféré oublier. En rangeant le pull, elle s’assura par pur réflexe et en toute discrétion que son couteau était bien à sa place dans l’étui dissimulé à son tibia, et estima à tout hasard la distance la séparant de l’eau clapotant sous la lune. Elle se sermonnait pour sa méfiance et sa nervosité, les mutants ne voulaient sans doute que l’aider, mais des années passées en solitaire et à la dure ne s’ignoraient pas facilement. Pas plus que les pulsions refoulées que ses hormones se chargeaient de lui rappeler sous la forme de bouffées de chaleur et d’un rose aux joues, certes fort discrets, mais qui la faisaient presque ressembler à une humaine ordinaire, alors qu’ainsi exposée au froid et à l’humidité ses pouvoirs restaient en surface pour la protéger de l’hypothermie.

Peu à l’aise et sur ses gardes, elle releva lentement les yeux sur James, se méfiant autant d’elle-même que de lui en l’occurrence.

« C’est la première fois que je rencontre quelqu’un avec un pouvoir semblable au mien… » commença-t-elle avant de laisser la phrase en suspens, sans savoir par où continuer.

Lorena ne put retenir un petit rire, le premier qu’elle émettait depuis longtemps. Il l’avait fait exprès ou quoi ? Si c’était pour détendre l’atmosphère, il avait en partie atteint son but. A moins que ce soit pour tromper sa méfiance, une ruse pour la pousser à le sous-estimer ? Ca y est, encore la paranoïa qui remonte. Elle jeta un œil à la lune ; il restait quelques heures avant le jour, qu’elle devait de toute façon passer à attendre par ici, autant en profiter. Et puis… elle devait bien admettre qu’elle était curieuse de se mesurer à quelqu’un. Elle avait fait la course avec les plus rapides animaux marins, avait ridiculisé les plus performantes machines des hommes, avait même une fois réussi à rattraper et dévier une torpille menaçant un navire ami. Qu’en serait-il face à un autre mutant ? Elle n’avait jamais eu le goût de la compétition, mais le simple fait que cette possibilité existe ne manquait pas d’attrait - tant que cela restait amical, bien entendu. Refusant de laisser ses pensées dériver encore vers un hypothétique combat, elle approcha de la rive à petits pas, avec un sourire.

« Il n’y a vraiment que des monstres comme nous pour dire que cette eau est bonne… Il s’en faut de peu qu’une pellicule de glace se forme. Mais pourquoi pas, en effet. »

Elle posa son sac sous un buisson et avança régulièrement, sans ralentir quand l’eau froide lécha ses pieds nus, puis ses mollets, ses cuisses, sa taille. Elle joignit alors ses mains et, contrairement à tout autre nageur, expulsa l’air de ses poumons pour mieux les remplir d’eau, puis plongea souplement en provoquant à peine une ride à la surface de l’étang.

En quelques mouvements, elle se propulsa au fond jusqu’à frôler la vase, et remonta droit à la surface où elle s’autorisa un double salto. Et oui, il n’y avait pas que James qui connaissait des tours, et elle n’avait pas passé quelques mois en compagnie d’une colonie de dauphins sans en retenir quelques uns. Elle nagea ensuite doucement jusqu’à lui, et s’immobilisa à quelques brasses avec un sourire plus détendu. Au contact de l’eau, sa peau était redevenue d’un teint de perle, et ses yeux luisaient d’une étrange couleur violacée. Ici, elle était bien.


[HRP]On n'est pas les seuls en fait : http://www.20minutes.fr/diaporama/78-25-0-0-Il-fait-12-C-a-Shenyang-ce-13-decembre-2008-en-Chine-mais-ca-n-empeche-pas-ce-nageur-de-prendre-un-bain-matinal-dans-l-eau-glacee-du-parc.php[/HRP]

[HRP] Oh lol :p [/HRP]

Lorena déposa son sac de plongé sous un petit arbre a baies, et approcha de la mare. Elle s'avança lentement dans l'eau, mais sans montrer la moindre souffrance ou hésitation au contacte de l'eau glaciale. Elle prit une position de plongeon, puis se propulsa dans le lac. James avait remarqué qu'aucune onde sur la surface n'avait pu se faire voir, montrant un saut bien en finesse et en souplesse. Il mit la tête sous l'eau, et observa sa camarade arriver presque tout au fond. La profondeur devait faire entre 5 a 10 mètres dans ce coin de l'étang. Lorena changea alors de direction, et remonta en flèche. L'homme-requin eu du mal a la suivre des yeux, mais elle sortit de l'eau en un bond monumentale. Elle fit un double-salto avant, puis retomba dans l'eau. James savait qu'ils s'entendraient bien. Elle fit quelques mouvement, et ils se trouvaient plus qu'a quelques brasses l'un de l'autre. Elle lui fit un sourire, il lui répondit par le même signe. Leurs yeux aussi sombres que l'ivoire étaient magnifiques, et la peau de la jeune femme semblait luire sous la pleine lune. Soudainement, James disparu de la surface. Il était dans les abysses en train de jouer avec les quelques poissons et batraciens apparents. Ms Marquez avait le regardait jouer, et James l'invita le rejoindre dans l'obscurité d'un simple signe de la main.

Lorena observait avec intérêt James se déplacer sous l’eau. Si au final le résultat était proche, leurs mutations étaient différentes. Cela ne sauterait pas aux yeux du premier observateur venu, mais Lorena était bien placée pour faire la différence. Déjà, ses branchies à lui étaient placées à l’arrière, dans l’alignement de sa tête, quand les siennes évacuaient l’eau par les flancs, sous les poumons. Leurs techniques de nage aussi différaient : bien que n’étant pas limitée par leur respiration, Lorena avait des mouvements verticaux proches de ceux des dauphins, et son hydrokinésie lui permettait de passer outre bien des limitations physiques ; James ondulait plutôt à l’horizontale, en mouvements puissants et saccadés rappelant nettement ceux des grands requins. Elle se demanda, comme souvent, par quel caprice la nature dotait les mutants de capacités si variées et extraordinaires. Et encore, eux se contentaient de prouesses matérielles, que penser de ceux maîtrisant les éléments ou les pensées ?

Quand il l’invita à le rejoindre, elle n’hésita plus. D’une certaine façon, un compagnon aquatique était ce qu’elle attendait depuis des années, peut-être était-ce même l’une des raisons inconsciente qui l’avaient poussé à se rapprocher de l’institut Xavier. Elle n’aurait jamais cru qu’une telle opportunité se présente si rapidement et opportunément, mais maintenant qu’elle était là… pourquoi ne pas en profiter ?
Elle descendit tranquillement en spirale, attentive à nager avec ses membres palmés plutôt que comme elle en commençait à en prendre l’habitude, en poussant l’eau par le mental, préférant instinctivement ne pas tout dévoiler de ses capacités défiant les lois de l’aquadynamisme.

Elle passa tout près de lui, effectua un audacieux demi-tour de cétacé dans une gerbe de bulles et de minuscules tourbillons, revint le frôler avec un sourire, devinant le sien malgré l’obscurité. L’eau douce et claire du lac la changeait des courants salés et troubles de la haute mer. Le fait qu’ils ne pouvaient parler sous l’eau ne la dérangeait pas, bien au contraire, mais il restait d’autres formes de communication, et elle se surprit des pensées à faire rougir les jeunes filles bien élevées. Mais là au fond de l’eau, dans son élément, les règles et conventions de la surface ne la concernaient plus. Elle fit mine de se cacher dans des algues, sous un tronc en partie enfoui, avant de revenir près de lui, et plongea ses yeux d’améthyste dans son regard de squale humain.

Lorena jouait avec lui. Elle dansait sur les différents rythmes des courants aquatiques, et l'entourait petit a petit. Plus elle se rapprochait de lui, moins James ne se mouvait. Il restait la, immobile, en la regardant. Puis, quand elle fut assez proche de lui pour qu'il puisse la toucher, elle reculait et partait se "cacher" derrières quelques algues ou buche flottante. Puis, elle recommençait son tour. Elle revenait, pour repartir ensuite. C'était une danse silencieuse; seuls les bulles d'air propulsé par leurs branchies faisaient des sons minimes. Mais cette fois ci, elle ne recula point. Ses yeux d’améthyste fixait ceux du squale. Il ne savait trop quoi faire, et, d'un signe de sa main palmée, il montra la surface. Il n'attendit pas Lorena pour remonter, et sorti de l'eau. Son blouson était trempé, car il était tombé a l'eau avec. Par contre, son pantalon et ses petites affaires étaient toujours la, sur le sable. Il se retourna juste a temps pour voir sa collègue remonter, et s'assied pour remettre son jean. Puis, il regarda son amie qui était a présent devant son sac, et il se releva. Enfin, il lui tendit la main, et, un sourire a la bouche, commença a parler.

"Tu viens, je t'emmène a l'école."

[hrp] Je pense qu'on a finit, je te laisse boucler le rp, et peut être on peut continuer a l'entrée de l'institut avec le Prof X ou un autre X-Men.[/hrp]

Lorena regarda James remonter à la surface avec un mélange de surprise déçue et de soulagement. Il n’avait pas du percevoir, ou pas su comprendre, l’état dans lequel il l’avait mise, et c’était pour le mieux. Ou alors il l’avait parfaitement cerné, mais avait préféré ne pas en profiter, et c’était tout à son honneur. Dans tous les cas, malgré la frustration physique, elle lui en était reconnaissante, ce comportement ne lui ressemblait tellement pas ! Mais d’un autre côté, elle n’avait encore jamais rencontré un homme aussi compatible avec son côté marin, moins policé, moins contrôlé, presque plus sauvage que celle qu’elle était à la surface. Et puis, si elle était acceptée à l’institut, il y aurait d’autres occasions. Après un dernier regard au lac obscur, une dernière inspiration de cette eau si douce qu’elle lui faisait l’effet d’un air vivifiant des montagnes, elle se propulsa à son tour vers la rive.

Elle s’ébroua, secoua ses longs cheveux en projetant des myriades de gouttelettes scintillantes sous la lueur faiblissante de la lune, et enfila par-dessus sa combinaison humide un pantalon léger et un T-shirt de son sac, curieusement déplacés pour la saison, mais plus civilisés qu’une tenue de plongée. En revanche elle ne soucia pas de s’essuyer. Si le campus était assez loin pour qu’elle ai le temps de sécher, tant mieux, mais sinon tant pis. Ici, elle n’avait plus peur de se présenter sous son aspect mutant.

Le ciel à l’est s’éclaircissait, le jour n’allait plus tarder. Elle se retourna vers James qui la regardait en souriant et accepta sa main tendue.
« Je te suis. »


FIN DU RP
La suite à l’entrée de l’institut, au petit matin. J’espère que les profs se lèvent tôt ;-P
James, tu veux ouvrir le prochain topic ?