Perdus au fond d'un bar... [Hypérion]

Invité

-BUUUUUUUURPS !
En entendant ce rot si magnifique, si puissant, toutes les personnes qui étaient dans le bar se retournèrent et eurent un haut-le-coeur en imaginant ce qui ne tarderait pas à suivre. Tout au fond du bar, Cardo était assis sur un tabouret, accoudé au comptoir. Il avait la tête basse, comme si elle était particulièrement lourde, et semblait perdu dans ses pensées. D'un (difficile) mouvement de bras, il commanda une nouvelle bouteille au patron. Le vieil homme à la barbe grisonnante commençait à se méfier de ce poirot qui polluait son bar, et prit ses précautions :
-Paye d'abord, petit !
Cardo releva la tête lentement.
-Payer ? S'exclama-t-il. Mais j'pourrais m'payer ce bar si j'voulais !
Il lâcha à nouveau un grand rot, puis jeta un coup d'oeil aux alentours pour regarder un peu le bar. Un endroit miteux et dégueulasse, aux tables rarement nettoyées et aux chaises poussiéreuses. Rien de bien reluisant, même pour un débit d'alcool. Dans un murmure, Cardo rajouta quelques mots :
-Enfin, si j'avais envie d'me retrouver avec un bouiboui miteux sur les bras...
-Quoi ? Demanda le patron, qui n'avait pas entendu.
Le Mutant éluda la question d'un signe de main et sortit son portefeuille. Il en tira deux gros billets qu'il tendit au tenancier. en voyant l'argent lui arriver dans la main, celui-ci changea d'attitude et sortit une nouvelle bouteille avec toute la déférence due à un grand Seigneur. Le pouvoir de l'argent amusait beaucoup Cardo, mais dans son état il ne prit même pas la peine d'y faire attention. Il se replongea seulement dans ses pensées, relâchant un bon rot de temps en temps histoire de rappeler à tout le monde qu'il était toujours là.
Rapidement, il s'imagina en train de combattre, ses os à la main, son corps luisant de sueur face à un adversaire puissant. Il s'imagina virevoltant autour de sa pauvre victime, frappant et tailladant au détour de ses mouvements,. Il s'imagina combattant avec le baume au coeur et le sourire aux lèvres. Et cette seule perspective lui donna un bon coup de fouet. Il se redressa sur sa chaise et se concentra un peu sur son pouvoir, lui permettant ainsi d'assimiler l'alcool dans ses os pour les fortifier. Cela le dégrisa un peu, et il se sentait prêt à attaquer encore une bouteille !

Invité

Un blouson de cuir sur le dos, Jay avançait lentement dans les ruelles sombres de la Grosse Pomme. Il faisait froid dehors, mais heureusement pour lui, la chaleur de sa cigarette le réchauffait pleinement. Enfin, il arriva devant un vieux pub irlandais; "Ye Olde Greene House". Ce petit bar miteux du quartier sud-est de New York devait payer chaque semestre une protection au racket, qui leur avait été offerte par les Yakuzas. Aujourd'hui, Hypérion se devait d'aller récolter la taxe, et il fallait bien le dire; le chauffage centrale de l'établissement était fort plaisant. Il s'avança vers le bar, et s'assied sur un tabouret. Le patron, qui le connaissait bien, s'empressa de ramener une petite enveloppe en papier carton, qu'il déposa devant le Yakuza.

C'est du bon boulot Al', mes patrons sont très satisfait de ton établissement; tu as toujours payé en temps et en heure.

Le vieil irlandais fit apparaitre un sourire sous sa barbe grisâtre. Il sortit alors une bière, et la posa devant Jay. Le mercenaire se contentât de décapsuler sa bouteille, et se pencha brièvement pour regarder le match de la NFL à la télévision. C'était un match amicale, entre deux équipes universitaires; Carnegie Lions vs Haverford Sharks. Jacob Montros, le running back d'Haverford fit une magnifique action, en interceptant le ballon de l'équipe adverse. Il s'apprêta à se lancer pour son touchdown, quand un son déplaisant surgit des acclamations des supporters. Jay se retourna, pour apercevoir un homme de la trentaine, complètement saoul, assis dans son coin. Il vidait une bouteille de scotch, sans se soucier des autres. Il se leva, mais fut interrompu par Albert, le tenant de l'établissement. Il ne voulait pas de bagarre dans son bar, mais Jay avait du boulot.

Tu ne paye pas une protection pour rien Al', je vais juste discuter avec ce type, voir le cogner un peu pour qu'il reprenne de ses idées.

Il s'avança vers l'alcoolique, et tira un tabouret pour s'assoir juste devant lui. Il but une gorgée de bière, et lui rota dans l'oreille...

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Malgré son état avancé d'ébriété, Cardo remarqua immédiatement le nouvel arrivant. Non pas qu'il fut particulièrement impressionnant ou qu'il dégagea une aura particulière, c'était juste un asiatique. Dans un bar Irlandais, ça faisait un peu tâche, mais Cardo n'était pas du genre à avoir des préjugés. Là où la méfiance du mutant se fit largement plus forte, néanmoins, c'est quand il repéra du coin de l'oeil l'échange qui se déroula entre ce nouvel arrivant et le patron. L'enveloppe passa d'une main à l'autre, et seul l'oeil exercé de l'ancien mafieux qu'était Cardo avait pu repérer la transaction.
Il se méfia tout à coup beaucoup plus de cet asiatique. Les mafiosi sont fiers de leur héritage et se vantent d'etre d'honnêtes truands (sisi). De fait, ils se méfient fortement de toutes les autres mafias, notamment la Triade, celle des chinois. Et en voyant, Jay, Cardo pensa à tort que celui-ci était un de ces "chinetoques" dont on lui avait appris à se méfier. Mal à l'aise, il se retourna un peu sur son tabouret et tira une nouvelle gorgée d'alcool, essayant tant bien que mal de surveiller ce gars malgré son état pitoyable. Finalement, après quelques mots échangés avec le tenancier, celui-ci vint vers l'Italien et s'assit juste à côté de lui. Puis, sans s'annoncer, il lui rota à l'oreille.
Ce qui se passa chez Cardo à ce moment est indescriptible. Il se tendit subitement, tous ses sens en alerte, tel le fauve prêt à bondir. La pression monta d'un cran et atteignit son paroxysme quand les regards des deux hommes se croisèrent. Puis, tout à coup, ce fut l'escalade. Cardo relâcha toute la pression.
-BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURPS !
Un rot. Précis. Rapide. Puissant. Lâché en plein dans la gueule de Jay. Toute la salle se retourne vers les deux hommes d'un air dégoûté. Même le gérant ne put s'empêcher de se sentir mal à l'aise. Cardo éclata d'un rire tonitruant et, après un regard à l'assemblée, but directement à sa bouteille de whisky. Il finit par reprendre :
-Alors gamin, tu veux apprendre à un vieux singe à faire la grimace ? Dit-il, tout sourire. Fais mieux qu'ça, qu'on voit si t'as des tripes !

Invité

Cet homme était des plus rudes. Pour commencer, son attitude était mauvaise pour le commerce du pub. Ensuite, il venait d'insulter Jay en lui rotant au visage... Sans hésitation, Jay toucha la boucle de sa ceinture, et se changea en colosse de titane. Il souleva l'Italien, et le plaqua sur la table, renversant la bouteille de whisky.

Vas-y, continu tes conneries. La prochaine fois j'te balance dehors, c'est compris !?

Il lâcha son interlocuteur, et se retourna vers le bar. C'était assez commun de voir Jay s'énerver dans ce bistro, et les autres habitués n'avaient pas bougé d'un cil. Il se rassied sur son tabouret de bar, et alluma une clope. Il tremblait d'envie de se battre; il voulait expulser ce mec vers l'autre monde. Dans l'arrière plan, on pouvait entendre l'Italien se relever en grommelant quelques phrases. Jay lui, ne s'en souciait plus; il tirait sur sa cigarette comme de rien n'était, et commanda un shot au barman. C'était du cherry; cette liqueur faites de cerise, qui pouvait se montrer très forte. Il porta le verre à ses lèvres, et ressentit cette puissante sensation de chaleur. Il se secoua la tête, pour enfin se donner quelques tapettes sur les joues. Soudainement, l'Italien rappliqua, pour le meilleur, et pour le pire...

Invité

-Hiiiiiihihihihihiiii...
Cardo s'était laissé faire quand Ray l'avait saisi pour le plaquer contre la table. En bon combattant, il aurait pu réaliser une petite esquive ou quelque chose qu'il l'aurait mis hors de portée, mais c'était beaucoup plus amusant de se laisser faire pour voir la réaction de son interlocuteur. Il était si jeune... tout au plus la vingtaine. Et voilà qu'il se prenait déja pour un grand bandit. Fort amusé par la perspective d'une belle bagarre de comptoir, Cardo se releva sans rien grommeler du tout et sans se précipiter sur son adversaire, contrairement à ce que Jay sembla penser.
Bien au contraire, il s'aperçut qu'il n'était pas très assuré sur ses jambes, l'alcool faisant quelques ravages sur son équilibre. Il attrapa une table proche et s'appuya dessus pour rester stable, puis d'un revers de main il attrapa une bouteille qui traînait par là. Il en tira deux longues gorgées, s'essuya la bouche, et reprit son discours :
-Ouuuuuuuh mais c'est qu'il est méchant en plus. T'en as un super pouvoir !
Nouvelle gorgée. Cardo lacha la table (mais pas la bouteille) et se remit à tituber violemment. Un des clients proches de lui fit mine de se lever pour l'aider, mais il se ravisa rapidement quand il posa ses yeux sur Jay. Cardo, de son coté, continuait de rire doucement.
Puis, tout à coup, il saisit sa bouteille par le goulot et la lança sur le Japonais ! Sans prendre la peine de voir le résultat de son lancé (sûrement raté), il railla son adversaire du moment :
-Alors j'te préviens p'tit gars, dit-il. Si tu veux t'battre c'est dehors. C'est pas cool de casser un bar. Par contre fais gaffe à tes miches, parce que j'suis rond comme une queue de pelle, et... HIPS !
En s'entendant hoqueter ainsi, Cardo s'essuya la bouche d'un revers de manche et reprit sa respiration, avant de continuer :
-... j'disais donc qu'il faut que tu fasses gaffe, parce que moins j'suis plus bourré, hé ben plus j'suis moins fort. Et même que ça marche dans l'autre sens !

» SharkMan, Hyperion