Une rencontre dans un bar [ PV Alexander Summers ]

[Ceci se passe avant la rencontre avec Sarai]

Une jeune fille était accoudée à un bar, cette ado' de seize ans physiquement mais qui en vrai ne les avait pas toutes vécues, était appelée Laura, mais souvent surnommée X-23. Ou c'était l'inverse, elle était appelée X-23 mais souvent surnommée Laura.
Assise sur une chaise haute du bar, un cendrier à sa droite car oui, elle fumait mais non, elle ne vous dira pas quoi, et elle avait un verre d'alcool devant elle. Elle ne vous dira pas non plus ce qu'elle boit, mais le barman lui, si vous le payez assez cher vous le dira probablement. Mais la question n'était pas là.

Laura, qui portait une jolie et attirante robe bleue portait des chaussures à talons et était plutôt joliment maquillée. Pourtant elle n'était pas à une fête ou joyeuse, au contraire, elle se remettait d'une journée plutôt... pénible, comme toutes les autres auparavant et probablement toutes celles qui viendront. Elle n'appréciait pas franchement cette vie, mais au moins elle avait un peu d'argent et arrivait à survivre sans avoir à tuer, blesser ou autre. Mais pourtant elle n’en était pas plus heureuse. Vendre son corps n’était pas quelque chose qu’on appréciait facilement, ni auquel on s’habituait, mais il fallait bien vivre. Il fallait bien avoir de l’argent pour avoir de quoi manger. Surtout que dans son cas en buvant pas mal, fumant et parfois se droguant, l’argent partait souvent ailleurs que dans la nourriture… Elle en avait des défauts, pourtant la vie ne l’avait pas épargné mais elle était toujours là. Bien affaiblie et une ombre de ce qu’elle avait pu être, mais est-ce que c’était pire ou moins bien ? Puisqu’elle ne faisait pas le bonheur dans sa vie d’avant, peut-être que celle là était mieux, au moins elle rendait certains hommes heureux…

Mouai, cette constatation il fallait le dire, ne lui remontait pas le moral du tout, et le fait que le barman vienne lui demander si elle voulait quelque chose et qu’il ne fallait pas oublier de payer la démoralisait encore plus mais elle ne disait rien.
Prenant sa cigarette du cendrier et le portant à sa bouche, elle regarda autour d’elle, il y avait énormément de personne dans ce bar, il était plutôt bien rempli comme tout les jours. L’alcool coulait à flot et il n’était pas rare qu’il y ait des bagarres ou autres conflit, mais encore là, elle essayait de se faire petite lors de conflit pour ne pas attirer l’attention sur elle.
Puis elle observa la personne directement à côté de lui, c’était un jeune homme… (elle avait donc une chance sur deux, soit un homme, soit une femme, mais passons) il était … ben en fait c’était un homme seul dans un bar, pas grand-chose à dire dessus non plus et en faite, des hommes elle en avait bien marre. Alors lorsqu’elle avait un moment de repos elle n’allait pas se mettre à dévisager les gens, surtout que souvent dans les quartiers mal famés, c’était un signe de menace ou autre… Elle préférait ne pas prendre de risque car elle savait que pour un peu qu’elle s’énerverait, cette histoire tournerait au calvaire… Elle bu alors une gorgée du liquide dans son verre.

Et puis, après avoir finit de dévisager l’homme directement à ses côtés, elle regarda une autre personne un peu plus loin. C’était marrant comme il n’y avait presque que des hommes assis au bar. Il faut dire que les filles présentent étaient toutes soit en couples soit avec des amis. Et non pas seule, ce qui les faisait plutôt aller à une table. Elle en était donc à regarder l’homme un peu plus loin, il était plutôt joli il fallait le reconnaitre, mais les hommes lui apportait un dégout incroyable qui ne lui permettait pas d’avoir de sentiment pour qui que ce soit. Mais en tout cas, il l’a dévisagée, elle ne pouvait bien sur pas lui en vouloir car il faut dire qu’elle avait fait un peu la même chose.

Puis, son esprit se retourna vers l’homme assis directement sur son côté gauche, pas le jeune homme, un plus vieux qui puait l’alcool, il n’était ni beau ni attirant, il était assis là depuis un bon moment et apparemment il avait bu comme… un trou qui se vidait au fur et à mesure qu’il se remplissait. Si elle n’avait pas peur… En faite, est-ce qu’on pouvait vraiment dire qu’elle n’avait pas peur ? Elle se savait plus forte et plus cruel que lui, encore qu’elle ne savait pas comment il avait vécu et ce qu’il avait fait dans sa vie. Mais en même temps, elle ne voulait pas d’ennui, si elle tuait quelqu’un à coup sûr elle se ferrait renvoyer, et puis elle devrait partir encore une fois pour ne pas se faire traquer comme une bête. Une bête… on lui avait déjà tellement fait remarqué qu’elle en était une, une machine à tuer qu’elle y avait cru. Mais maintenant elle n’avait plus du tout confiance en elle, elle ne voulait pas d’ennui et cela commençait par ne plus se battre. Et dieu sait qu’ici c’était dur pourtant, il faut dire que New York dans ses quartiers mal famés étaient plutôt violent et dangereux. Les hommes ivres et agressif étaient monnaie courante et si elle avait pu éviter le gros des ennuis jusqu’à présente, elle savait que ça ne durerait pas éternellement.

Et apparemment elle avait pensé trop fort, car ce moment semblait venu car l’homme assis à sa gauche se tourna vers elle et tout en faisant sentir son halène fétide lui dit d’une voix rauque. Lui, il portait ue chemise verte à pression et un jeans tout troué, il puait mais pas seulement de la bouche... Elle n'avait pas fait attention à lui plus que ça avant, car des puants elle en croisait régulièrement. Mais en général ça ne se passait pas comme ça.

- Eh ma belle, ça te dit de v’nir chez moi c’soir.-

En faite, il ne semblait même pas attendre de réponse car déjà il lui passa la main sur sa cuisse mise à nue sous sa robe.
Déjà elle se crispait et ça se voyait sur son visage, elle était devenue pâle ne sachant quoi faire, encore qu’elle sentait que sous sa peau, ses griffes allaient faire leur apparition…

C’était bien la première fois que quelqu’un l’aidait comme ça. Aider, ce n’était pas forcément le bon mot, mais finalement elle n’en trouvait pas d’autres mots pour dire ce que ce jeune homme avait fait pour elle. Mais en échange, qu’est-ce qu’il voulait ? Est-ce que ce sera pire que ce que l’autre vieux puants voulait ? Pire, ça l’étonnerait car elle connaissait les hommes, enfin, elle connaissait ce que les hommes voulaient pour se sentir bien et ça la dégoutait. Probablement que cet homme là était pareil, pourtant il avait dit au vieux pervers de partir avec un ton convainquant. Peut-être que si elle avait eu moins besoin de les côtoyer de manière « intime », lui aurait-elle fait confiance, mais la confiance c’était quelque chose qu’elle avait toujours eu de la peine à donner, surtout aux hommes depuis quelques temps, allez savoir pourquoi.

Pourtant, c’était la seule personne de tout le bar qui avait réagit à ce qui se passait. En même temps c’était peut-être la seule personne car il l’observait également, donc ce n’était pas forcément quelqu’un de mieux. Pourtant, il avait un sourire sur les lèvres, lorsque son agresseur était enfin partit, et s’était retourné vers elle pour la première fois de toute l’altercation. Elle qui, pendant toute l’agression avait appuyé ses coudes sur le bar et mis sa tête dans ses mains, bougeait enfin pour regarder le beau jeune homme qui l’avait aidé.
En le regardant, elle se demandait ce qu’il voulait, elle n’avait rien à offrir si ce n’est son corps, ce qui en général était bien suffisant. Tandis qu’elle pensait à ça, juste avant de prendre la parole, on pouvait voir qu’elle tenait ses mains crispées, on aurait pu croire que c’était pour être prête à l’attaque, ce qui n’était pas tout faux, mais c’était surtout pour être prête à sortir ses griffes à tout moment. Elle prit alors la parole, d’une voix plutôt basse mais jolie, on ne pouvait pas dire que c’était une voix chantante, mais c’était une voix qui à la base on la sentait douce, mais durcie par tout ce qu’elle avait vu depuis sa naissance.

- Merci, mais je ne peux rien vous donner en échange. –

C’était la seule chose qu’elle voyait lui dire, au contraire, elle sortit les quelques monnaies qu’elle avait de son sac à main qu’elle avait pris avec elle et les posa sur le comptoir, elle comptait ne pas s’attarder ici pour ne pas s’attirer encore d’autres ennuis. Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier, sans l’avoir finit complètement, puis vida la fin de son verre d’une traite ( cul sec xD ), puis elle le reposa sur le comptoir. Elle était enfin prête à partir, si ce n’est cet individu qui était étrange à ses yeux, qui était toujours juste là, à coté d’elle.

Elle était tendue et nerveuse, mais apparemment il n’attendait rien d’elle, oui mais bon, règle numéro une lorsqu’on est dans la rue, ne jamais faire confiance à personne, bon ça, elle l’avait compris bien avant d’être dans la rue. Mais bon, il semblait sincère, malheureusement son pouvoir était de se régénérer et d’avoir des griffes et non de savoir si les gens disaient la vérité ou pas. Et d’ailleurs, si elle aurait eu ce pouvoir, est-ce qu’elle aurait mieux vécu ? Voir que la majorité des gens étaient faux n’étais pas forcément génial pour se remonter le moral, pourtant en ce moment ça lui aurait bien servi.
En même temps, il semblait sincère, et en tout cas, elle, elle voulait se reposer un peu, se sentir en sécurité cinq minutes, même si ce n’était que cinq minutes. Elle en avait marre d’être toujours sur les nerfs, stressée, agressive. Même si l’agressivité cependant devait faire partie de son caractère et que ça, elle ne le changerait pas. Elle qui allait se lever pour partir resta assise après avoir entendu la phrase avec un grand sourire. C’était ce sourire qui l’avait décidé à ne pas partir tout de suite. Pourquoi ? Simplement car elle n’en voyait presque jamais, mais qu’un souvenir comme ça lui rappelait quelque chose. Elle ne savait plus vraiment qui lui avait sourit ainsi tandis qu’elle était encore uniquement X-23 et non Laura. Mais elle se souvenait d’un grand sourire et d’une voix douce. Elle reprit alors la parole et lui dit, sur une voix toujours aussi basse mais déjà un peu plus assurée, mais toujours prête à se défendre ou partir en cas de problème :

- Oh non, vous ne m’avez ni gênée ni dérangée, au contraire, je vous remercie énormément. Je suis désolée, je ne me sens pas très à l’aise ici. –

En disant ici, on pouvait penser très franchement au bar, pourtant elle, elle pensait à quelque chose de plus grand, comme par exemple le réseau dans lequel elle était prise. Mais c’était vrai qu’elle ne se sentait pas vraiment à l’aise dans ce bar non plus, elle se sentait … observée et oppressée. Et dire qu’elle ne se sentait pas à l’aise… c’était un peu facile car ainsi elle pouvait faire croire aux gens qu’elle était par exemple claustrophobe, ou qu’elle souffrait d’ochlophobie ou d’agoraphobie. Encore qu’elle savait pertinemment qu’il avait bien comprit de quoi elle parlait. Pour ne pas laisser de blanc trop grand s’installer, elle reprit la parole afin de dire :

- Je m’appelle Laura en faite. –

Car il était plus facile de se parler en sachant comment on s’appelle. Cependant elle ne dit pas son nom de famille qui était Kinney. Car en disant cela, si on voulait la retrouver il était facile mais le souci c’est qu’elle n’est répertoriée nulle part et donc elle ne voulait pas d’ennui. Elle préférait s’en tenir à la strict vérité, elle s’appelait Laura.

Alexander Summer, un joli prénom et un drôle de nom de famille en faîte. Mais elle n’était pas du tout à juger sur une apparence ou quelque chose d’autres. Enfin, ce n’était pas complètement vrai, si elle ne jugeait pas une personne sur son nom, son apparence ou autre, elle jugeait immédiatement sur les actions, les mouvements, etc. Et souvent c’était en négatif. Il faut dire qu’elle ne jugeait pas sur les apparences car elle savait que bien souvent c’était trompeur. Elle, durant des missions qu’elle devait faire lorsqu’elle n’était que la tueuse, elle s’était faite passée pour d’autre chose que ce qu’elle était. Ou alors, un problème dans la vie comme elle subissait maintenant, était bien trompeur. Qui l’aurait reconnu, quelques années en arrière, vêtue de noir et se bâtant avec une rage bestiale, tuant, blessant sans remord, et maintenant. Maintenant, le reste d’elle-même qu’elle était. Même elle, elle avait de la peine à se reconnaître. Et pourtant c’était bel et bien elle.
Alexander, vu qu’elle connaissait maintenant son nom, était assez étrange, il souriait à tout moment ou presque, ça l’étonnait énormément, il devait avoir une belle vie pour être si joyeux, ou alors il cachait quelque chose. Mais il semblait sincère et droit, de plus il lui dit qu’il n’avait pas aimé comme le pervers l’avait traité.
En entendant cela, elle rougit légèrement. Contrairement à ce que tout le monde croirait, elle rougissait non pas pour ce qui s’était passé, elle vivait cela quotidiennement, mais plus car si on lui aurait dit il y a quelques années, qu’on lui ferrait subir ça sans qu’elle ne se défende, elle ne les aurait jamais cru. Comme quoi, les gens changeaient rapidement et pas forcément en bien. Ses joues légèrement plus rouge qu’avant, elle planta son regard dans celui d’Alexander et lui dit alors :

- Vous devez me prendre pour quelqu’un de ridicule, car j’aurais du me défendre seule. C’est ce que j’aurais fait il y a quelques temps, mais tout a tellement changé que j’ai un peu de peine à m’y retrouver. –

Il est vrai qu’elle peinait à s’y retrouver. Elle ne savait plus ce qui était le bien du mal, encore qu’il aurait fallut qu’elle le sache une fois. Avant, elle se serait défendu sans remord, alors que maintenant elle se laissait faire par n’importe qui, n’importe quand. La preuve dans ce bar. Elle ne comprenait pas comment est-ce qu’elle avait pu arriver à cet extrême là. Et en faite, elle se faisait un peu pitié, elle ne voulait plus être cette jeune fille. Pourtant Zebra Daddy lui avait promis tant de chose, et tant de belles choses auquel elle avait voulu croire, que maintenant elle était prisonnière de tout ça. Elle n’avait aucune chance de s’en sortir.

En plus de tout ça, Laura aurait qualifié ce jeune homme de gentleman, il était le premier à lui dire quelque chose de gentil depuis pas mal de temps. Peut-être même la première fois qu’on lui disait quelque chose de gentil alors que la personne qui lui disait cela était un parfait inconnu. En y repensant, effectivement ça devait bel et bien être sa première fois. Plus tard, lorsqu’elle y repensera, ça lui ferra chaud au cœur et elle se demandera bien souvent si elle le reverrait afin de lui dire merci pour tout ce qu’il a fait et lui a dit. Mais pour le moment, elle l’écoutait parlé et, sans savoir pourquoi, elle se sentait plus en sécurité avec lui qu’avec personne d’autres.
Lorsqu’il lui dit que lui aussi s’était égaré, elle en était surprise. Comme il le disait lui-même, il était bien et Laura, à le voir, aurait dit qu’il avait toujours été ainsi. Parce que finalement, elle ne s’imaginait pas plus tard être aussi gentille avec des gens. Elle avait toujours dans son caractère ce côté plutôt solitaire qui faisait qu’elle serait plus faite pour enfoncer les gens que pour les sortir de la merde. Elle n’en était pas fière, mais pourtant elle en était bien consciente. En regardant autour d’elle, elle vit que tout le monde vaquait à ses occupations et personne ne s’intéressait vraiment à elle ou à Alexander, il y avait beaucoup de monde et donc de bruit. Ce qui était bien pour parler sans craindre de se faire écouter. En même temps, ce qu’elle comptait dire au jeune homme n’était un secret pour personne, elle ne comptait pas vraiment parler des choses plus compliqués. En faite, tout ce qui se passait avant d’arriver à New York, elle comptait n’en parler à personne, plus jamais. Alors que tout ce qui se passait après ça, si elle n’en était pas fière, elle savait que tout le monde pouvait trouver des informations dessus. Tandis que le projet Arme X, elle était sûr, n’avait pas été divulgué à grand monde et surement pas à des gens dans la rue ainsi. En n’en parlant pas elle était sûre qu’elle serait au courant et que ça finirait oublier dans ses souvenirs. Oublié ? Est-ce que c’était vraiment possible d’oublier tout ça… Ce qu’elle avait du faire, subir. Non ce n’était pas possible, mais elle essayait en tout cas de mettre le plus de distance entre elle et ses souvenirs.

- Non ça va, je ne suis pas pressée, j’ai encore un peu de temps devant moi avant de … d’aller remplir des obligations. –

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’avait pas envie de lui dire ce qu’elle faisait pour gagner sa vie, même s’il pouvait largement s’en douter en voyant une jeune fille seule dans cette tenue.

- Comment est-ce que tu as pu t’y retrouver ? Lorsqu’on a l’impression qu’aucun endroit n’est fait pour nous et qu’on n’y aura de toute façon jamais sa place… -

Comment se sentir intégrée avec en premier des griffes comme elle avait, donc une mutation et en plus en ayant tué énormément d’innocent lorsqu’elle était plus jeune ? En faite, on pouvait presque se demander si ce n’était pas elle qui cherchait à se punir en croyant cela.

Du temps, il fallait toujours du temps, et elle commence à en avoir bien marre de devoir toujours patienter. Avec ses seize ans, elle était bien impatiente, un peu comme tout les ados’ de son âge, peut-être même plus car avec la période qu’elle traverse, elle est vraiment impatiente de s’en sortir. Mais c’est la première fois qu’elle pense à s’en sortir. Avant de rencontrer Alexander, elle ne pensait pas qu’il était vraiment possible de voire autre chose. Mais en même temps c’était peut-être ça qu’elle attendait, qu’on lui dise quelque chose comme ça pour reprendre un peu histoire. Et si elle ne pensait pas que ce serait aujourd’hui et ici, elle était ravie que ça soit arrivé. Mais bon, pour le moment elle ne pensait pas à partir, elle savait que ce serait trop compliqué, qu’elle risquait trop en allant dire à son « employeur » qu’elle voulait arrêter, là toute suite maintenant. Mais par contre elle ne désespérait pas, elle trouverait bien une solution pour partir. Une fois …
Faire de son passé une force… dans son cas, son passé pourrait lui rendre service si elle voulait devenir une tueuse à gage… mise à part ça elle ne voyait pas trop l’utilité de savoir comment tuer des gens sans bruit ou autre… Ce que disait son nouvel ami, si on pouvait le compter dans ses amis, puisque c’était surtout un parfait inconnu, vu qu’elle ne savait que son nom et son prénom, bien sûr, c’était bien assez pour retrouver sa trace si on travail dans une agence fédérale, mais pour Laura, ça servait uniquement à l’appeler pour lui parler.
Une famille… il faut dire qu’elle n’avait jamais connu ça, mais qu’est-ce qu’elle aimerait bien en trouver une. En faite ce n’était pas vrai, qu’est-ce qu’elle aurait voulut en connaître une, maintenant elle était probablement trop indépendante pour avoir des barrières strict. Même si c’était ce qu’inconsciemment elle recherchait, elle cherchait à être entourée pour être protégée, et qu’on lui dise quoi faire, pour ne pas avoir à y réfléchir elle-même et de faire des conneries. Etrange la fille me direz-vous ? Ben ouai, c’est bien pour ça qu’on peut la qualifié de perdue, car elle veut quelque chose qu’en même temps elle ne veut pas.

- J’espère… Franchement j’espère, je ne demande que ça, partir d’ici, changer de vie… Je l’ai fait une fois. Si je ne fais plus de mal aux gens, j’ai l’impression que pour moi c’est pire. Mais bon, pour les autres c’est sans aucun doute mieux. Enfin, j’vais pas dire que j’étais bien où j’étais avant car ce n’était pas le cas, mais c’était… ouai enfin voilà, c’était différent. T’façon ce qui est fait est fait et je ne veux plus jamais remettre les pieds là-bas, ni même les revoir. –

En disant cela, on pouvait dire qu’elle parlait presque autant à Alexander, qui ne devait pas vraiment comprendre ce qu’elle disait, que pour elle. Le dire à voix haute lui permettait d’en prendre plus conscience.
Puis, elle le regarda droit dans les yeux, on voyait qu’elle voulait lui demander quelque chose qui faisait mal à entendre. Mais elle voulait savoir, pas qu’elle était curieuse, mais surtout comment s’en remettre. Mais elle le dit sur un ton encore plus bas, même si personne ne les écoutait.

- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ? -

Laura regardait Alexander d'un air presque sympathique, en tous cas plus détendu qu'au début de leur rencontre. Ils avaient discuté du passé, et de l'impacte qu'il pouvait avoir sur leur futur... et même si Laura parlait avec aisance de tout cela elle semblait rester assez perplexe. Elle devait être vraiment bléssée par son histoire pour réagir ainsi a des sujet presque aussi habituels que ça. Elle se dévoilait de plus en plus, laissant de plus en plus de place à Alexander d'entrer dans son histoire pour connaitre les raisons de son comportement, ou pour la comprendre plus qu'il ne la comprenait déjà. Il éprouvait de la sympathie pour cette jeune fille, même si elle cachait des choses, et même si son esprit était perturbé par ce qu'elle semblait avoir enduré. Il repensa alors à sa phrase, qu'elle avait lançé sans hésiter et sans penser plus qu'il ne le fallait:

- J’espère… Franchement j’espère, je ne demande que ça, partir d’ici, changer de vie… Je l’ai fait une fois. Si je ne fais plus de mal aux gens, j’ai l’impression que pour moi c’est pire. Mais bon, pour les autres c’est sans aucun doute mieux. Enfin, j’vais pas dire que j’étais bien où j’étais avant car ce n’était pas le cas, mais c’était… ouai enfin voilà, c’était différent. T’façon ce qui est fait est fait et je ne veux plus jamais remettre les pieds là-bas, ni même les revoir. –

Elle parlait d'un endroit qui semblait la tourmenter, un endroit ou elle ne voulait absolument pas retourner. En y repensant, Alexander voyait beaucoup de mutants au passé difficile et aux secrets douloureux, des x-men en général, mais beaucoup d'autres mutants étaient dans son cas. Il se dit alors que découvrir qu'elle était une mutante le l'étonnerait pas plus que ça. Mais il ne voulait pas en parler là, pas maintenant, parce qu'ils n'étaient pas seuls dans ce bar, qui désemplissait tout de même. Il continuait alors de la regarder en pensant à tout cela, et en essayant d'assembler toutes les pièces d'un puzzle qu'il tentait de finir. Il la voyait le regarder d'un air interrogatif, comme si elle mourrait d'envie de lui poser une question gênante voire mal placée. Il se conforta dans son idée à l'instant où il l'entendit poser la question fatidique:

- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ? -

Cette question bloqua Alexander pendant un instant. Il s'attendait à tout sauf à ça, alors il mit un certain temps à préparer sa réponse avant de lui dire d'une vois aussi basse qu'elle:


-Euh... Il m'est arrivé, mais les circonstance ne peuvent pas se dire ici.-Il la regardait avec insistance en essayant de comprendre ce qu'elle cherchait, puis il repris -Mais qui es-tu?

Il voyait à peu près ou elle voulait en venir, mais il voulait qu'elle lui dise... Il fallait que ce soit elle qui lui dise car il voulait en être certain... il était adepte de l'expression "Je ne crois que ce que je vois", mais dans son cas c'était plus "Je ne crois que ce que j'entends". Il continuait alors de la regarder avec insistance, espérant une réponse plus concrète de sa part en s'éloignant dy mystère pour rentrer dans le concret.

A voir comment avait réagit Alexander, il ne s’attendait pas à cette question. En faite, elle avait même honte de lui avoir demandé ça ainsi, et dire qu’elle ne le connaissait presque pas. En faite elle ne le connaissait pas du tout, elle ne savait rien de lui et elle lui posait des questions pareilles. Mais en fait c’était probablement car elle ne le connaissait pas qu’elle osait et se permettait de lui demander quelque chose pareil.
Elle allait lui dire d’oublier sa question un peu bête et osée, mais apparemment, même si ça l’avait pris de court, il lui répondit. Il lui dit que oui, il avait déjà tué quelqu’un dans des circonstances qui ne se disaient pas dans un bar. Mais elle avait sa réponse, elle ne voulait pas savoir qui, ni pourquoi, ni comment, ni tout autre chose. Elle voulait juste savoir. Mais c’était la phrase d’après qui la fit en même temps rougir puis soupirer profondément. Soupirer de remord probablement. Qui était-elle ? Elle ne pouvait même pas dire qu’elle était née d’une union, ou de parents. Elle avait eu une mère porteuse, qui l’avait aimé tout de même, mais qu’elle avait tuée. Pas de père, pour tout papa, elle avait eu droit à des expériences… Tout ça pour avoir un mutant comme enfant. Enfant… si on pouvait l’appeler enfant, elle n’avait jamais eu d’enfance. Mais la question n’était pas là.

- Non oublie … Je ne veux pas savoir ce qui t’as poussé à le faire ou à ne pas le faire, ça ne me regarde pas. –

Pourtant, elle devait bien répondre elle-même à la question qui lui avait été posé. Qui était-elle ? La question était ambiguë, tout comme l’était la réponse dans son cas. Si elle avait très bien compris ce qu’il demandait, elle ne se voyait pas du tout le lui dire. Elle ne le connaissait pas, en plus même si elle le connaissait un peu plus, elle ne dirait rien. Ou en tout cas pas tout, elle ne voulait plus franchement parler de tout ça. Et surtout pas dans un bar au milieu d’une foule immense.
Avant de répondre quoique ce soit, elle regarda sa montre, dans moins de trois heures elle devrait recommencer à « travailler », ça la déprimait et la désespérait au plus au point. Pour se remonter le moral, elle se ralluma une cigarette qu’elle avait sur elle. Elle regarda Alexander pour savoir s’il en voulait une avant de répondre :

- Franchement… C’est compliqué et ça prendrait trop de temps. Et puis je n’ai pas du tout envie de t’expliquer, t’es sympa, j’veux pas que tu saches ce que j’ai fait, car après j’imagine déjà ce que tu vas penser de moi. –

Puis elle alluma son briquet et s’alluma sa cigarette.

Laura se rendait bien compte que ce que lui disait Alexander, était quelque chose d’important pour lui, quelque chose qu’on ne dit pas facilement et pas n’importe où. Mais pourtant il avait fait un effort pour lui en parler, ici même et maintenant. Bien sûr elle devrait se confier, de toute façon elle le ferrait bien une fois. Mais elle ne pensait pas que c’était le moment et l’heure ici et aujourd’hui. En même temps, il y avait tout de même des choses qu’elle pouvait lui dire sans trop ouvrir à nouveau cette plaie qui était immense en elle.
Elle pensait à ce qu’il avait dit, une découverte incroyable qui lui avait changé la vie. Ça pouvait être tout et n’importe quoi. Par exemple il avait pu se rendre compte qu’il avait été adopté ou alors qu’il était mutant.

*Est-ce que ce serait possible qu’il soit mutant ? *

Mais si cette idée lui avait traversé l’esprit un court instant, elle ne le fit pas remarquer au jeune homme à côté d’elle, ça semblait trop impossible. Il faut dire qu’elle ne savait rien sur le nombre de mutant existant, on ne lui avait jamais dit cela et même si elle en avait croisé quelques un, ça restait très rare et un pourcentage très minime.
Malgré ce qu’il disait avoir vécu, il s’en sortait bien, et elle espérait elle-même avoir cette chance. Pouvoir rapidement s’en sortir, se trouver un endroit bien à elle où elle puisse se sentir bien, vivre correctement, étudier, apprendre, rire, jouer, sortir, se faire des amis. Se faire des amis, cette grande envie qu’elle avait, et même si elle n’osait pas vraiment penser à Alexander comme un ami car probablement que c’était la seule et l’unique fois qu’elle le verrait.
Elle prit une inspiration plus profonde et tira une fois sur sa cigarette avant de commencer à lui dire quelque chose. Des choses qui lui permettait s’il voulait vraiment et s’il avait les bons contacts, ce qu’elle doutait, de probablement en savoir plus. Mais finalement elle savait ou du moins, elle imaginait qu’il n’aurait jamais l’opportunité d’en savoir plus, et qu’il l’oublierait rapidement.

- En faite… Par quel bout commencer dans ce que je peux te dire… Par le début ce serait mieux. –

Déjà à ce moment là elle ne savait pas comment dire ni quoi dire.

- Je suis une expérience. Je suis née avec des capacités voulut, ils savaient déjà comment j’allais être avant de naître. Puis ensuite j’ai été élevée dans leur bon vouloir afin de faire leur sale besogne. Née ainsi pour être plus docile… Ce que j’ai fait durant des années, puis il… -

Non, elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas continuer car elle avait toujours en tête le faite qu’elle tue sa mère dans un « accès de rage » contrôlé par d’autre. Elle l’avait tué alors qu’elle était la seule personne à l’avoir aimé.

- Enfin… voilà –

Si son ton n’avait pas changé, on pouvait vite se rendre compte qu’elle était bouleversée.

Il était vraiment sympa, il ne la bousculait pas, ne l'obligeait pas à dire des choses qu'elle ne voulait pas dire. Il respectait simplement ses décisions même si ça devait probablement le frustrer un peu de ne pas savoir la suite de l'histoire. Mais c’est vrai que pour elle c’était dur également d’en parler. Elle n’avait jamais rien dit à personne n’ayant jamais eu la chance de voir une psychologue ou autre pour discuter librement et vider son sac. Mais elle avait la possibilité justement maintenant de partager son fardeau avec quelqu’un d’autre. Elle ne le verrait plus jamais probablement, c’était peut-être le bon moment d’en discuter. Si Alexander vivait avec des connaissances sur la vie de Laura, ça ne l’empêcherait pas de dormir et peut-être qu’elle irait mieux.

- Ne t’inquiète pas pour ce que j’ai à faire plus tard. J’ai encore du temps avant de devoir y aller. Et on viendra me le rappeler bien assez tôt si je ne suis pas à l’heure. –

Même si elle se disait qu’elle préférait très volontiers ne pas avoir à besoin de le faire, rester au bord de la route pour voir les hommes qui pour la plupart trompent leurs femmes, sont vieux et seuls ou alors des jeunes adultes en quêtes d’aventure. Mais si tous ces hommes étaient différents, les personnes qui les recevaient, elles, étaient toujours pareilles. C’était toujours les même personnes qui devaient les subir afin d’avoir de l’argent pour survivre. Pour survivre et bien souvent se payer drogue, nourriture, alcool, cigarettes, … Ce qui faisaient que l’argent qu’elles gagnaient étaient bien souvent utiliser pour des choses qui leurs étaient devenues vitales.

- C’est juste que ça me faire repenser à des choses que je pensais avoir mis de côté pour toujours… Le jour où je me suis enfuie j’ai fait une connerie. J’voulais pas faire ça… -

Tout en disant cela, elle revoyait très clairement tout ce qui s’était passé ce jour là. Cette odeur qui la rendait folle, qu’ils avaient appliqués sur sa mère, ça l’avait obligé à la tuer. Ça l’avait rendue dans un état de folie incontrôlable et elle l’avait tué. C’était la seule personne qui l’avait vraiment aimé. Et c’était elle qui l’avait tué.

- Je ne pouvais pas me contrôler… et elle devenait trop gênante. Mais c’était la seule personne qui m’avait protégé et qui semblait m’aimer. Et moi… -

Des larmes commençaient à couler sur ses joues, probablement qu’Alexander avait compris. Mais elle ne pouvait pas aller plus loin, pour elle c’était trop dur. Si elle avait pu revenir en arrière, ça aurait été une des nombreuses choses qu’elle aurait changées. Ne pas avoir tué toutes ces personnes pour rien, elle aurait refusé tout ce qu’on lui avait dit de faire depuis le début. Mais pour elle, lorsqu’elle était petite, ce n’était qu’un jeu ces entrainements, ce n’était que plus tard qu’elle avait compris. Se passant sa main sur sa joue pour essuyer les larmes, elle avait fait couler son maquillage, mais elle le referait plus tard. Elle avait le temps.

Tandis qu’il lui tendait un mouchoir, elle regarda l’heure sur son téléphone portable qui se trouvait dans son sac. Il était l’heure bientôt de retourner travailler, elle devait tout bientôt partir sous peine de se faire rappeler à l’ordre. Elle avait passé un agréable moment avec Alexander, si elle pouvait dire cela ainsi, malgré tout ce qu’elle lui avait dit et qu’elle avait pleuré. C’était la première fois qu’elle avait parlé aussi ouvertement et si elle était déprimée maintenant, plus tard elle se sentirait libérée d’un léger poids.

Prendre un autre chemin lui avait-il dit, c’était ce qu’elle essayait de faire. Du moins, c’est ce qu’elle avait tenté de faire en partant du laboratoire d’où elle était. Mais on avait à nouveau profité de sa faiblesse passagère pour l’embobiné ailleurs. Et c’était à cet endroit qu’elle devait aller maintenant. Mais elle espérait bel et bien partir et recommencer sa vie à nouveau une fois. La seule chose à savoir c’était quand. Quand est-ce qu’elle pourrait partir ? Elle ne le savait pas encore, mais ça arrivera d’ici quelques mois, elle tuera le proxénète qui l’employait et s’enfuira. Mais pour le moment, tuer encore ne lui effleura même pas l’esprit.

Relevant légèrement la tête, elle croisa le regard d’Alexander peut-être pour une des dernières fois.

- Je vais devoir y aller. Mes … obligations m’attendent et je n’ai pas intérêt à être en retard. Mais je te remercie. Je pense que je ne peux pas vraiment te dire tout le bien que tu m’as fait mais ça m’a fait du bien de parler un peu. Et encore merci pour l’ivrogne de toute à l’heure. –

Elle avait dit tout cela sur une voix qui se voulait plus rassurée qu’au début. Elle allait devoir bien réfléchir à tout ce qu’il lui avait dit, et à ce qu’elle lui avait raconté également. Elle voulait que sa vie devienne meilleure et elle voulait y croire encore. Elle se leva alors de la chaise de bar sur laquelle elle était assise depuis le début de leur discussion. La jeune mutante croisa alors le regard du barman qui semblait ravi qu’ils partent, vu qu’ils ne consommaient pas de boisson mais elle n’en tient pas rigueur.

- Je ne pense pas qu’on se revoie une fois. Mais qui sait ce que l’avenir nous ferra vivre bien que ça m’étonne énormément. Mais j’essayerai de m’en aller dès que ce sera possible et alors si j’y arrive je découvrirais où tu vis et je viendrais te dire bonjour et te prouver que j’aurais pris un nouveau départ. –

Bien que tout cela ne fût encore qu’à l’étape du rêve, elle avait envie de rêver encore et encore car au final il ne lui restait plus que ça.