L'Eden en pleine ville . { Mystique & Autres.

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Il faisait nuit noire dans Central Park. Une légère brise venait secouée les feuilles des arbres et la longue chevelure de l’Empoisonneuse. Elle avait quitté son Manoir en ruines après avoir taillé et arrangé les roses, et s’était dirigé vers l’épicerie la plus proche. Là, elle avait charmé le vendeur rondouillard et lui avait subtilisé quelques fruits qu’elle avait entamés sur la route. Une fois parvenue jusqu’au parc, où il régnait enfin un air ambiant respirable et un peu moins pollué, Pamela avait entreprit de trouver un coin à l’abri des regards et de s’occuper un peu de la végétation du parc, qui semblait quelque peu fatiguée. Vêtue d’un long manteau vert émeraude, Poison Ivy s’avança en direction d’un grand chêne. La pelouse à cet endroit ci était interdite au public mais lorsqu’elle marchait dessus, Pamela prenait soin d’utiliser ses pouvoirs afin de la redresser et de lui rendre une meilleure mine. Une fois sous l’imposante arbre qui lui servirait d’abri, elle s’y déshabilla.
Sous ce long manteau qui cachait les délicieuses formes de la femme, un corset vert serrait l’imposante poitrine bombé de Pamela et tombait en body sur ses hanches. Ses jambes étaient nues, ses pieds aussi et elle retira les longs gants verts qui couvraient ses bras fins et dangereux. Elle pendit ses affaires à la branche que l’arbre avait descendue. C’était comme si l’arbre était un porte-manteau vivant, il avait anticipé, s’était abaissé légèrement et remonter ensuite, pour mettre les habits de Pamela hors du sol. Pamela sourit, elle se sentait chez elle, entourée de végétation et d’arbres, cernée par l’air pur qu’ils lui envoyaient en cœur.
Elle se laissa tomber en arrière et, au lieu de s’étaler de tout son long sur le sol, elle fut réceptionnée en douceur par la branche du chêne, qui lui forma un siège confortable qui épousa les formes de son corps. Poison Ivy s’y installa du mieux qu’elle pu et fit relever légèrement la branche pour être légèrement en hauteur et dominé l’étendue d’herbes qui se trouvait devant elle. D’un mouvement de la main gracieux et lent, elle força la branche à la bercer doucement. Elle ferma les yeux quelques instants et savoura ce délicieux moment.
En compagnie d’un chêne, la vie lui semblait reprendre tout son sens.
Quelques racines sortirent du sol doucement et s’ouvrirent en magnifiques fleurs carnivores que Pamela aimait tant.

« Bonsoir Mesdemoiselles, la journée a-t-elle été douce ? »

Un sourire ravageur se forma sur les joues de l’Empoisonneuse et elle caressa tendrement les imposantes têtes garnies de dents que les fleurs formaient. Il semblait même que les fleurs frétillèrent lors du contact avec la mutante. Quel plaisir de pouvoir vivre entourés d’êtres aussi aimants que ceux de la flore. Pamela regarda la branche de l’arbre qui la soutenait, qui se changea légèrement, s’amincit et devint une longue liane, sur laquelle du lierre se mit à serpenter, un autre petit mouvement discret de la main, et la branche s’abaissa en se balançant, formant une balançoire de fortune très confortable. Pamela souriait à ne plus ne en pouvoir et reposa une main infiniment douce sur ses « magnifiques fleurs carnivores ».

« Comme vous êtes belles … » S’exclama t-elle doucement.

L’admiration qu’elle éprouvait pour ses plantes l’aveuglait complètement quant à la présence d’un intrus près de son jardin secret, mais un bruit attira son attention et les fleurs carnivores se mirent à gronder dans la direction du bruit. La branche qui la soutenait s’abaissa doucement et la déposa au sol.
Debout, encadrée des deux fleurs de taille démesurée, la jolie rousse lança d’une voix glaciale :

« Qui est là ? »

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La question de Poison Ivy ne reçut aucune réponse. Pendant un temps qui semblait durer une éternité, la végétarienne restait là, encadrée de ses deux fleurs voraces et grondantes. Puis le bruit se renouvela, accompagné de bruit de pas feutrés, probablement étouffés par la tendre épaisseur de l'herbe. Une silhouette féminine, dont les contours disputaient le prix de la sensualité à Pamela, se dessina bientôt dans l'ombre d'un arbre. La première chose clairement perceptible était sa crinière : la femme qui entrait dans ce jardin secret était rousse, exactement comme la maitresse des lieux. Mais la ressemblance s'arrêtait là. La nature mutante de l'intruse ne faisait aucun doute, à en juger par la couleur nocturne de sa peau et à l'insondable dorure de son regard.

Pour cette entrevue, Mystique était restée elle même.

Elle portait d'ailleurs sa classique tenue blanche, à la fois élégante, séduisante et suffisamment légère pour permettre une totale liberté de mouvements. La métamorphe n'était apparemment pas armée et avançait d'une démarche chaloupée, féminine détermination. Quand elle fut assez près à son goût, la mutante s'arrêta, avant de poser un regard appréciateur sur l'endroit. Ses lèvres sombres s'arquèrent d'un sourire. L'endroit était plaisant, mais il paraissait peu probable que la maîtresse des lieux la laisse en jouir sans conditions... ses deux chiens de garde végétaux en étaient une preuve suffisante. De toute façon, Mystique était là pour une raison bien précise ce n'était pas deux vulgaires plantes carnivores qui lui empêcheraient de délivrer son message. Prenant un air amical et adoptant une voix rassurante, la métamorphe se décida enfin à répondre :

- Vous n'avez probablement pas conscience de la pertinence de votre question, en ce moment précis... elle marqua une pose, accentuant son sourire ...mais le plus simple reste quand même de m'appeller Mystique.

Après cette présentation, mi brève, mi pompeuse, Raven fit quelques pas sur le côté, se penchant sur une fleur particulièrement belle qui trainait dans le coin. Elle en redressa la tige du bout des doigts avant de poser son nez dessus. C'est là, toujours penchée sur la jolie plante, que Mystique décida de présenter le motif de sa venue :

- Vous devez vous douter que je ne suis pas là par hasard. En fait, je suis ici pour vous soumettre une offre. Elle se redressa lentement, gardant les mains dans son dos, comme une petite fille qui présente un exposé. Mais son visage et son regard trahissaient une assurance qu'on ne trouve que chez les personnes agées. Je sais que l'écologie vous préoccupe plus que la survie des mutants, mais... La dame bleue eut un sourire enjôleur. Je vous veux à la Confrérie de Magnéto.

Invité

L’étrangère à la peau d’un bleu magnifique et aux yeux fauves s’était avancée dans le jardin sans une once de réactions face aux deux plantes qui gardaient leur maîtresse. Sa démarche séduisante et son air hautain firent sourire malicieusement l’Empoisonneuse. Cette jolie femme intrépide avait un cran certain et cela avait le mérite de plaire à la rousse. Oui, tiens, elle aussi possédait une chevelure de feu magnifique. L’intrus intéressait Poison Ivy, de part son audacieuse arrivée mais également par sa façon d’être parfaitement calme et d’aller droit au but. Elle souleva un sourcil vers son interlocutrice et s’appuya sur la branche qui descendait réceptionner son bras à ce moment là. C’était comme si elle n’avait même à contrôler l’arbre, qu’il faisait tout pour l’assister. Comme un soutien. Dans une position aguicheuse, l’Empoisonneuse se présentait comme la femme fatale qu’elle était devenue, aussi sûre d’elle que l’était l’intrigante femme qui se tenait devant elle. Elles auraient pu faire un duel du regard, mais Poison Ivy, désirait seulement que l’individu s’en aille et laisse son petit Eden en paix. Une branche ressemblant sensiblement à une main vint apporter une pomme d’un rouge flamboyant à Pamela, qui la saisit entre ses doigts fins.
Elle y croqua élégamment un morceau et s’assit sur une autre branche qui venait à l’instant de descendre. Croisant les jambes de façon sensuelle, Poison Ivy prit place et ordonna mentalement à la branche de s’approcher de l’intrus. Doucement, s’étirant comme un bras gigantesque et silencieux, hormis les quelques craquements ça et là que le bois émettait en s’allongeant, Poison Ivy vint à la hauteur de la dame en blanc. Un sourire aguicheur se dessina sur ses lèvres pulpeuses et brillantes de poison. D’un geste lent, Pamela obligea une branche fine et souple à saisir la pomme qu’elle tenait et se penchant vers cette captivante femme.

« Mystique.. » articula-t-elle.

Un sourcil arrogant se souleva au dessus de ses yeux d’un vert profond, rappelant celui de l’émeraude, Mystique n’avait pas froid aux yeux, surtout de venir violer l’entrée de son espace vert. Ceci dit, Poison Ivy n’était pas bête, elle savait pertinemment que si la mutante, comme sa peau bleue laissait sous-entendre, s’était approché d’une femme vénéneuse, en gardant cependant quelques distances, c’était surtout pour lui faire une offre, ou un contrat alléchant. Poison Ivy pencha la tête au moment où Mystique reprit la parole, il fallait faire attention à chaque mots, chaque gestes qui trahiraient quoi que ce soit et surtout réfléchir en même temps qu’elle parlait, histoire de ne pas perdre de temps, l’Empoisonneuse avait sûrement d’autres choses à faire. Mystique s’approcha d’une fleur particulièrement jolie qui pendait à un arbuste et y renifla son parfum, sans jamais l’arracher ou la brusquée. Pamela avait retint un instant son souffle, elle n’aurait sans doute pas aimé qu’une inconnue vienne arrachée les fleurs de son jardin. Elle en profita pour lui tendre l’offre que Poison Ivy avait sentit venir.

La proposition fut à la hauteur et il lui sembla même que la barre était trop haute pour oser interposer un refus catégorique. Mystique venait peut être de faire mouche puisque l’Empoisonneuse se mit à réfléchir. Que lui proposait t-elle d’intéressant, cette offre.
La branche sur laquelle Poison Ivy était assise s’avança un peu plus et Pamela consentit enfin à descendre de sa lourde branche. Dressée face à Mystique, les mains sur ses hanches sexy, elle s’exprima du même ton glacial, levant toujours le même sourcil arrogant.

« J’préfère bosser pour ma pomme en général… Mais allez savoir Mystique, peut être avez-vous quels arguments à me présenter… »

Poison Ivy se rassit à nouveau sur la branche mais les deux plantes carnivores, qui n’avaient pas bougé depuis le début, s’étaient enfin avancées, encadrant leur maîtresse de leur imposantes mâchoires. L’Empoisonneuse fit descendre une autre branche en direction de Mystique, tout doucement. Elle forma un siège confortable et d’un geste gracieux, Poison Ivy invita Mystique à prendre place.

« On m’appelle Poison Ivy. »

Invité

Mystique hésita une seconde, face à ce siège végétal si gentiment offert. Etait-ce vraiment sage de s'assoir sur l'arme de quelqu'un, sans être sûr de la pureté de ses intentions ? Une seconde, une seule seconde d'hésitation et le joli postérieur de la métamorphe alla se nicher au creux de l'obéissante chaise-branche. S'y assayant avec la plus grande décontraction - jambes croisées, un bras derrière le "dossier" - Raven leva la main face à elle, comme pour présenter un objet immaginaire. De nouveau, ses yeux uniformément jaunes cherchèrent ceux de son interlocutrice.

C'était le moment de révéler les détails de l'offre.

- Vous, votre truc, c'est les plantes, l'écologie. Ce qui vous intéresse, c'est d'empêcher l'homme de transformer la monde en un caillou dévasté et pollué, que ce soit par des humains ou des mutants. Moi, je cherche à assurer la domination des mutants face à la peur xénophobe des humains. Elle marqua une pause. Aucun lien, à priori, entre votre quête et la mienne.
A priori seulement...

Pendant qu'elle parlait, Mystique ne cessait de jouer avec son siège, laissant ses doigts parcourir les nervures de la branche façonnée, appuyant davantage son dos contre le bois naturel. Ménageant ses effets, la mutante laissa le temps à sa dernière affirmation de faire son chemin dans la tête de son interlocutrice. Puis, après quelques secondes de silence, Raven reprit son exposé :

- Malgré quelques utopistes, comme ce cher Charles Xavier, humains et mutants finiront par entrer en guerre. Les humains ont trop peur de nous, de notre différence, pour nous accepter en leur sein. Ils ont trop peur de notre pouvoir pour ne pas envisager que nous l'utilisions contre eux. Je ne reviendrais pas sur l'esclavage de certaines ethnies, mais parlerais plus volontiers du statut de la femme aujourd'hui.

Mystique marqua un temps d'arrêt. Il fallait laisser le temps à Poison Ivy de capter le discours dans son entièreté, afin de déceler tous les chainons liant son raisonnement.

- Officiellement, hommes et femmes sont égaux, mais les inégalités persistent : salaires plus bas, confiance moindre. Et encore, je ne parle que des pays les plus "civilisés". Les hommes ne sont même pas capables de reconnaitre leur propre moitié comme un égal, sous prétexte qu'elle a des seins... aucune chance que des gens à peau bleue ou ayant un contrôle sur les plantes trouvent plus grâce à leurs yeux.
...
Tout ça nous mènera à la guerre civile. Le problème, c'est que si les mutants sont bien supérieurs aux humains, ces dernières ont accès à un armement plus massif. Compte tenu de la puissance de certains mutants et du niveau technologique actuel, pareil conflit risque de ravager la surface du globe en profondeur... et votre précieuse flore en subira les conséquences. Mystique reprit sa respiration, avant de poursuivre : Vous êtes une des seules personnes capables de penser les blessures du monde une fois le conflit terminé. Vous pourriez rester neutre, mais votre nature même vous placera en tant qu'ennemi de l'humanité et, sans soutient de la part des mutants, vous succomberez.

La métamorphe termina son discour en marquant une pause. Elle n'avait pas finit de parler et avait d'autres atouts dans sa manche, mais les négociations ne faisaient que commencer. Les fondations de l'endoctrinement étaient placées, il ne restait plus qu'à ajouter assez de ciment pour persuader Poison Ivy.

Se penchant en avant, Mystique eut un sourire poli.

- Bien sûr, ce sont vos talents immédiats qui m'intéressent et me poussent à vouloir vous rallier à ma cause, bien plus que la future survie de l'herbe et des fleurs... Mais on ne peut marcher côte à côte si ne va pas dans la même direction. Qu'en dites vous ?

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Il ne sembla pas aux yeux de Poison Ivy que son invitée hésita à s’assoir, elle s’assit sur la branche ; le regard fixe et le visage serein. Soit elle avait pleinement confiance en elle et en Poison Ivy, soit elle tenait à montrer qui menait le jeu. C’était drôle, mais la première chose que l’Empoisonneuse eut envie de faire était de secouée la malchanceuse pour voir sa réaction et surtout sa façon de se défendre. Elle n’en fit rien, étant donné que Mystique semblait du moins suffisamment puissante pour rivaliser avec sa ruse, déjà semble t-il à un niveau fort élevé. La parole fut longue mais entrecoupée de pauses permettant à Poison Ivy d ‘accuser le coup à chaque petit paragraphe. Le discours était fluide et censé, voire même à la limite du préparé.
Poison Ivy n’aimait pas ça. Lorsque Mystique reprit la parole, Pamela eut un certain temps pour additionner dans son crâne ses propres arguments, ceux qui lui semblaient essentiels pour qu’elle daigne se joindre à n’importe quelle équipe que ce soit. Il fallait des femmes, non pas par préférence sexuelle, mais par principe, chez Poison Ivy, le fait d’être une femme avait toujours été une fierté à revendiquer, comme un privilège que l’ont avait accordé à la race Humaine, le privilège d’être une femme. Le second point n’importait bien souvent qu’à sa petite personne, il fallait qu’on respecte ce qu’elle protégeait. Elle se souvenait avoir étranglé avec des ronces un voleur qui avait écrasé les fleurs qu’elle s’était amusée à faire pousser dans la banque qu’ils avaient braquée. Le pauvre n’avait évidemment pas survécu.
Le respect de sa nature était donc primordial et c’est ce qu’était en train d’évoquer cette chère femme bleue aux terribles yeux ambrés. L’hardiesse de la mutante impressionnait l’Empoisonneuse. Bien que pas dupe, la jolie rousse se laissa prendre au fil du discours vicieux de la dame en bleu et découvrit peu à peu au combien l’éventail d’arguments de Mystique était soigneusement préparé. Lié le féminisme tant important aux yeux de Poison Ivy à la marche mutante contre le monde, voilà qui relevait d’une stratégie extrêmement perfide. Ceci dit, la question devait être réfléchie. Tout était tellement bien tissé ensemble qu’il relevait de l’impossible d’éviter la question essentielle. Surtout que Mystique développait tellement bien que tous les principes de base de Pamela y étaient, rangés comme deux à deux, prêts à servir de relai jusqu’à la signature du contrat. Trop de fois Poison Ivy s’était fait avoir, c’est ce qui lui avait valut toutes ces mutations. Lorsque Mystique eut fini, l’Empoisonneuse passa une main lasse dans ses longs cheveux et soupira. Que pouvait-on bien répondre à une argumentation pareille… ? Elle pouvait toujours la tuer parce qu’elle s’ennuyait, mais peut être se défendrait-elle et Pamela n’avait pas vraiment envie d’abîmer son petit jardin, même si l’envie d’une bonne bagarre lui donnait une irrésistible montée d’adrénaline. Elle leva une main fine au niveau de son visage et, dans le vide, ouvrit et referma la main à plusieurs reprises avant d’ajouter d’un ton glacial :

« Bla, Bla, Bla. »

Elle rabaissa la main et se redressa légèrement.

« J’y avais déjà pensé. Seule face à une armée d’humains en colère, aucuns mutants ou presque ne s’en sortirait. En revanche, je n’ai aucune assurance que ce que vous avancez soit bel et bien respecté, Mystique… »

Poison Ivy se pencha vers son interlocutrice et une branche fine et douce vint caresser la joue de la mutante bleue. Un sourire machiavélique se dessina sur les lèvres pulpeuses de la femme poison et elle expliqua d’une voix douce et sulfureuse.

« Ai-je un quelconque avantage, si ce n’est de devenir l’égérie féministe d’une bande de mauvais se prenant pour des super-vilains, à intégrer cette fameuse confrérie ?
Souffla t-elle. Et puis, si mes capacités tant intéressantes semblent utiles à cette équipe, pourquoi ce Magnéto n’est-il pas venu lui-même ? »

Un sourcil arrogant surplomba les paupières de Poison Ivy, s’était une habitude, une manière d’être arrogante et de le montrer aux autres. C’était aussi une façon de rester la femme fatale qu’elle était devenue suite à ses mutations. Ceci dit, face à une femme, le charme était beaucoup moins utile…

« Tant que c'ets bien payé... et que je suis libre de vivre dans mon propre jardin… Je ne suis pas du genre à cultiver celui des autres… si ce n'est pour les y enterrer… »

Derrière elle, les deux plantes carnivores émirent un grognement rauque.

Invité

Une fois son discours achevé, Mystique fit jouer ses talents d'actrice afin de rester stoïque face à la provocation de son interlocutrice. Le comportement princier de cette dernière commençait sérieusement à irriter la métamorphe qui, pourtant, n'en montrait rien. Est ce qu'Ivy était réellement aussi arrogante, ou bien était ce une forme de test qu'elle faisait passer à Raven, afin d'analyser ses réactions ? Quoi qu'il en fut, la mutante à peau bleutée était décidée à ne pas laisser l'ascendant à l'autre rouquine. Certaines personnes, comme Magnéto, devaient être caressées dans le sens du poil, d'autres remis à leur place.

Apparemment parfaitement calme et décontractée, Mystique restait adossée à son fauteuil végétal, ne se laissant pas impressionner. Pourtant, la branchette caressante qui était venue frotter la joue féminine se retrouva emprisonnée entre deux doigts, puis tordue de manière volontairement "douloureuse". Raven joua ainsi avec le petit bout de plante jusqu'à ce que Pamela eut finit de s'exprimer, comme s'il s'agissait du geste le plus anodin. Mais la vieille Darkholme n'était pas dupe, elle savait que ce geste risquait d'incommoder sa vis à vis. Prenant une profonde inspiration, la métamorphe reprit finalement la parole. Malgré son apparente nonchalence, Mystique parlait d'une voix légèrement acide :

- Je vais être plus claire : je n'ai rien à respecter vous concernant. Vous n'êtes actuellement pas ma sœur d'arme et ne recevrez rien de plus que ma gratitude et mon respect en le devenant. Après avoir rejetté la branchette d'une pichenette, elle poursuivit : Tout ce que vous avez à gagner à rejoindre la Confrérie, c'est le toit, le couvert un peu d'aide, en cas de besoin.

Mystique décroisa et recroisa ses jambes, fixant Poison Ivy droit dans les yeux. Elle espérait que le message était passé... il n'y avait plus qu'à espérer que sa vie au sein de plantes lui obéissant au doigt et à l'oeil ne l'ai pas transformée en une petite reine arrogante et capricieuse. Raven jouait gros, mais elle n'avait pas l'intention de ramper face à son interlocutrice. Elle n'était pas non plus la leader des Mauvais Mutants et ne pouvait promettre de paiement face aux services. Après une courte pause, la métamorphe poursuivit :

- Cependant, le monde végétal à tout à gagner à ce que vous deveniez Confrériste. Comme je l'ai dis, vous soignerez ses blessures après la guerre qui aura lieu en survivant et avez plus de chances de survivre au milieu d'une masse que seule. Mystique pencha la tête sur le côté. Maintenant, pourquoi les mutants méritent ils plus de dominer ce monde que les humains, aux yeux de la Flore ? Simple : les mutants, de par leurs capacités, ont moins besoin de technologie que les humains. Pourquoi utiliser une grue si l'on peut soulever plusieurs tonnes à bout de bras ? Pourquoi utiliser un avion si on peut déjà voler ? Et, arrêtez moi si je me trompe, mais la technologie est une cause majeure de pollution... Personnellement, le sort des plantes m'importe peu, mais les faits sont là.

La stratégie de Raven était palpable, même pour Ivy : Il fallait faire coïncider les aspirations de l'Empoisonnée avec celles de la Confrérie. Pour marcher côte à côte, il fallait aller dans la même direction. Appuyant nonchalamment sa tête sur son poing, Mystique prit un air plus détaché, plus rêveur. Sa voix ne démentait d'ailleurs pas son aspect, lorsqu'elle reprit la parole :

- Et concernant Magnéto... disons que je n'ai pas attendu ses ordres pour venir vous trouver. J'ai été leader de la Confrérie, fut un temps, et n'ai pas l'intention d'attendre le vénéré chef pour faire avancer les choses. Fiez vous à moi, plus qu'à lui. Ses objectifs sont les mêmes que les miens, il est charismatique et très puissant, alors je lui obéis. Mais il ne respecte pas plus ses alliés que s'il s'agissait d'outils.
...
Maintenant, vous n'êtes pas obligée de l'aimer, ou de m'aimer, pour coopérer. Après tout, même sous les ordres quelqu'un, vous êtes libre de désobéir.

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La branche tordue et agressée de la sorte se mit à se tordre sur elle-même, craquant et grinçant furieusement. Poison Ivy sentit son sang se glacer l’espace d’un instant : comment une personne pareille, se disait prête à aller dans son sens, si elle manifestait si peu d’intérêt face au sort de la flore, et n’hésitait pas à tordre cette brindille sans aucuns scrupules ? L’idée revint à l’esprit de mettre la mutante à l’épreuve, mais pour le moment, Poison Ivy s’amusait bien avec cette étrangère peu commode. L’étrangler serait trop rapide. Peut être pouvait-elle l’a laissé à ses plantes carnivores, ou encore la percer de ronces. Une série d’idées fusèrent lorsqu’enfin Mystique consentit à lâcher la branche.
Elle recula brusquement et se dressa comme un serpent furieux. Le cobra de bois frétilla quelques instants puis un regard de la part de la jolie rousse la calma et elle redevint inerte. L’espace d’un instant c’était comme si l’arbre avait eut une vie propre. Cependant, Poison Ivy ne jugea plus utile de se défendre, Mystique venait d’émettre un discours bref mais un ton légèrement acide captiva Poison Ivy. Son interlocutrice n’était pas patiente, ou pas excessivement, et elle semblait faire un effort considérable pour ne pas mettre une gifle à l’Empoisonneuse avant de s’en aller en jurant. Ceci dit, il semblait que la Confrérie avait besoin de monde, ou alors que Mystique tenait vraiment à ce que Poison Ivy intègre la fine équipe de bras cassés qu’ils devaient être. Le même sourcil, toujours arrogant au possible, s’arque bouta au dessus des paupières maquillées de la pin-up. Appuyée négligemment sur une branche à sa hauteur, Poison Ivy sentait un mélange d’exaspération et d’ennuis à parler avec la femme en bleu. Non pas qu’elle soit inintéressante, mais le discours trop bien huilé, trop arrangé suivant les desseins de l’Empoisonneuse. Tout cela était trop clair, trop précis et trop bien conçu, même si tous les arguments avaient suffisamment convaincus Poison Ivy et qu’elle hésitait totalement.

« Je n’ai besoin ni d’un toit, ni d’un couvert. J’ai déjà tout à ma disposition…»

Elle se redressa, descendit de siège et par la pensée, celui de Mystique se souleva doucement, reposant la mutant bleue sur le sol. L’arbre, en bon petit porte manteau gentleman, rapporta les gants et le manteau de Poison Ivy. Elle enfila avec grâce ses gants et l’arbre déposa sur ses épaules fines le long manteau. Les yeux fermés, prenant une grande inspiration, Pamela déposa une main gracieuse sur sa poitrine brûlante et toisa ensuite Mystique d’un regard froid et sulfureux :

« Il me faut une petit condition avant de m’engager…. »

Un immense sourire machiavélique se dessina sur les lèvres pulpeuses et elle plana son regard d’émeraude dans celui de Mystique.

« Montre moi ce que t’as dans le ventre ! »

Immédiatement, Pamela lança ses bras en avant, en direction de la mutante prête à l’engager.
Une volée de bois vert, littéralement, se précipita en tous sens sur Mystique. Branches, lianes, ronces et lierres se mirent à danser ensembles, dans un bruit de fouet et de sifflements inquiétants. Si elle voulait Poison Ivy, il fallait lui prouver qu’on était suffisamment forte.

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Mystique, si elle n'était apparemment pas armée, avait pourtant gardé une lame dans sa botte. Mais l'arme était destinée à un assassinat rapide, une action précise visant directement Ivy, sans passer par la case "combat". La métamorphe s'en était équipé, au cas où son interlocutrice voudrait attenter à sa vie. Mais le comportement de cette dernière, sa manière de la reposer au sol avant de l'attaquer, plutôt que de profiter de la situation pour l'étouffer directement dans sa branche, était une preuve suffisante : Poison Ivy voulait un combat loyal, pas une vulgaire mise à mort. Raven respecterait sa volonté... même si elle n'était pas sûre qu'un échec de sa part ne signifiait pas la mort.

De toute façon, elle était obligée de se défendre.

Le fouet géant de toutes ces lianes, ces ronces et ces lierres aglomérés ensemble sifflait en direction de Mystique. Les armes tels que les fouets ou les fléaux d'arme avaient ça de redoutable qu'ils étaient relativement imprévisible. Mais, en combattante aguerrie, la métamorphe parvint à esquiver, se jetant sur le côté. Se réceptionnant d'une roulade, Raven se prépara à contre attaquer, s'élançant au pas de course vers Ivy. Sur le trajet, la dame bleue fit migrer sa masse musculaire de son bras gauche à son bras droit, atrophiant l'un pour décupler l'autre. Quand elle fut à quelques pas, elle arma son poing hypertrophié, sur lequel une multitudes de pointes osseuses commencèrent à se former.

Ivy avait le fouet, Mystique avec l'étoile du matin.

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Bien, non seulement l'adversaire avait du réflexe, mais en plus sa rapidité et sa souplesse rivalisait sensiblement avec l'attirail de branchages de « Madame Nature ». Surprise par la rapidité de l’action, Pamela n’eut d’autre choix que de lancer le bras végétal long comme un lampadaire en direction de Mystique, claquant dans l’air comme un fouet tressé.
La rapidité ne fut sans doute pas assez rapide, puisque Mystique se retrouva bientôt en face de Poison Ivy, un de ses bras ayant doublé de taille, l’autre étant atrocement atrophié. Un coup fut porté, mais l’Empoisonneuse l’esquiva de justesse en se jetant en arrière. Une branche vint la réceptionner et la souleva hors du sol. Un agile mouvement permis à Pamela de se remettre sur pieds et, d’un geste rapide, elle envoya une autre branche s’écraser à l’endroit où Mystique se trouvait. Ignorant si son coup avait fait mouche ou non, Poison Ivy glissa le long de la branche et s’appuya contre une autre branche, elle se retrouva ainsi au milieu du grand chêne, dos au tronc, assise dans un harnais de lianes. Pamela écarta les bras et se concentra, L’arbre entier se mit à prendre vie. Ses branches robustes formèrent des bras puissants, enchevêtrements étranges de racines, d’écorces et de feuilles. Le tronc se souleva du sol, levant quelques gros morceaux de terre au passage, et se divisa en deux jambes puissantes, terminées par d’innombrables racines noueuses et agitées. Le bruit du pas de ce « géant vert » fut assourdissant. Poison Ivy fit cesser tout mouvement à l’arbre et écouta attentivement. Non seulement il lui semblait que Mystique s’était cachée, mais en plus elle n’entendait plus aucuns bruits…

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Bien qu'elle ai plus d'années d'entrainement que n'importe quel humain maitre dans l'art du combat, l'attaque de Mystique se solda par un échec : sa cible esquivant in extremis cet énorme poing, devenu arme de guerre. Si cette dernière n'avait d'ailleurs pas eu le soutient de la végétation, le combat se serait terminé là : tombée sur le dos, Pamela n'aurait alors eut d'autre choix que de regarder son adversaire s'approcher pour lui porter le coup de grâce. Mais, heureusement pour elle, une branche était venue la tirer de là, pendant qu'une autre passait de nouveau à l'attaque, essayant d'écraser la métamorphe. Cette dernière ne se laissa pas faire et, d'un pas seul pas, laissa le bras végétal s'écraser dans l'herbe. Sans attendre, Raven arma son poing, avant de l'écraser sur cette branche, la brisant net.

Mais ce qui se jouait, un peu plus loin, était tout autre chose. Sous le regard ébahis de Mystique, Poison Ivy associait son corps à un arbre entier, se changeant littéralement en un énorme golem de bois. Pas de doute, les pouvoirs de celle là valaient le détour... et l'avoir au sein de la Confrérie serait un atout de choix. Réfléchissant à toute allure, Raven chercha une solution, mais rien ne vint. Rapidement, ses bras retrouvèrent leur taille normale car la force de son poing, même doublée, ne suffirait pas à abattre un chêne. Mais, lorsque Pamela était de nouveau prête au combat, elle ne trouva pourtant rien, toute trace de son adversaire disparue.

La métamorphe était devenue caméléon. Se collant au tronc d'un autre arbre, elle avait modifié sa physiologie pour atténuer les formes de son corps, changeant son épiderme en écorce d'arbre. Ainsi, elle ressemblait à une partie un plus noueuse du tronc, mais guère plus... Il fallait juste que son ennemi se retourne. Avec un corps aussi imposant, tout déplacement devrait être relativement lent. Profitant du temps offert, Mystique quitta sa cachette, s'élançant au pas de course vers Poison Ivy - ou, plutôt, l'arbre dans lequel elle s'était collée - donnant à ses pieds des coussinets, comme les pattes des félins, afin de rendre sa progression plus feutrée. Ensuite, il ne lui resterait plus qu'à s'accrocher au tronc vivant, pour escalader le bazard jusqu'à trouver la conductrice. Une griffe, copiée à Wolverine, était déjà sortie de sa main, en prévision de cet instant.

Bien sûr, Iviy pouvait toujours la repérer avant ça. Auquel cas, Mystique devrait trouver autre chose pour abattre le chêne vivant. Et, malheureusement, elle avait oublié sa tronçonneuse à la maison...

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L’idée de prendre le chêne comme habitacle s’était imposée à Poison Ivy comme une évidence, mais finalement, ce n’était sans doute pas une si bonne idée. La mutante était vive, agile et visiblement très loin d’être bête. Pamela avait beau avoir un égo surdimensionné, il ne fallait pas non plus trop jouer avec le feu. Evidemment, maintenant, que faire ? La mutante bleue s’était dissimulée et le chêne était un peu trop lent. Impossible d’assurer ses arrières convenablement avec une pareille armure. La sensuelle femme entreprit de descendre, mais fut très surprise de voir un nœud sur l’arbre qu’elle n’avait pas vu avant, elle fut quasi-certaine de l’avoir vu bouger et se jeta en arrière. Elle glissa alors de la branche et sa tête percuta violemment le tronc du chêne. Evidemment, l’arbre n’avait pu anticiper la chute et Pamela prit de plein fouet l’écorce dure et rugueuse du grand chêne. Elle fut sonnée. Immédiatement, l’immense golem de bois s’immobilisa, ses racines retournant dans le sol herbeux et aucune liane ne vinrent saisir Pamela, qui s’écrasa avec un bruit sourd sur le sol. Percutée au front, où un hématome rougissant se dessinait, la jolie rouquine se redressa difficilement. Autour d’elle, quelques fleurs et brins d’herbe se mirent à pousser, d’autres fanaient à grande vitesse, comme si l’hématome de l’Empoisonneuse attristait la flore. Ce devait être un spectacle assez étrange, puisque Pamela avait cessé tout combat avec Mystique et l’avait même presque complètement oublié. Ses yeux d’émeraude s’étaient fixés sur cette fleur fanée, terriblement triste qui lui brisait le cœur comme une douleur physique. Une foule de pensées tristes passèrent dans sa tête pendant qu’elle exécutait une série de caresses sur la fleur, qui reprenait peu à peu un peu de couleur. Derrière elle, sans s’en rendre compte, Poison Ivy faisait pousser par la pensée un tas de fleurs, des jonquilles, des tulipes, des pâquerettes et mêmes un bel hortensia au milieu de la pelouse, son esprit était en phase totale avec son environnement. Elle fit un baiser timide sur les pétales de la fleur qu’elle venait de guérir et cette dernière prit une teinte violette, voire à la limite du fuchsia criard. Elle venait de passer du poison sur les pétales d’une fleur, sans la faire mourir. Un sourire d’enfant se dessina sur son visage.

« Chuut. Là. Voilà ma jolie, te voilà à nouveau ravissante… »

Un regard froid retomba sur Mystique, qui semblait ne plus avoir trop d’envie de se battre, tout comme l’Empoisonneuse. Elle s’adressa à elle comme si elles ne s’étaient jamais vu avant, et comme si quatre heures venaient de s’écouler, alors qu’il y avait à peine deux minutes, branchages et racines volaient en tous sens…

« Tu es encore là toi ? Bien, pour ta Confrérie, j’ai pris ma décision. »

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Finalement, il semblait que le plan de la métamorphe ne fonctionna que partiellement. Elle avait réussi à se dissimuler, puis à atteindre cette armure végétale sans trop de difficultés, mais fut repérée une fois en place... Sans réfléchir, Raven avait sauté dès qu'elle se rendit compte qu'Ivy l'avait remarquée. Quitte à être découverte, autant ne pas rester gentiment accrochée à l'arme de son ennemie. Au moins, sur le sol, elle aurait une meilleure mobilité. Sa survie ne fut en fin de compte due qu'à une maladresse de la part de son adversaire, qui glissa et se cogna dans la surprise. Mystique était prête à poursuivre l'affrontement, mais la mort d'une pauvre fleur innocente sembla mettre un terme au combat. Incrédule, la dame bleue observa sa vis à vis se pencher sur le malheureux végétal, avant de le ressusciter d'un baiser. Scène ironique, quand on savait que le baiser de Pamela pouvait être mortel...

S'approchant d'une démarche chaloupée, la métamorphe glissait au milieu de la végétation florale, comme si leur brusque apparition eut été parfaitement naturelle. Elle s'arrêta cependant quand Poison Ivy lui lança ce fameux regard de glace dont elle seule avait le secret. Si elle était encore là ? Bien sûr, Mystique était toujours là où il y avait quelque chose d'utile à faire, des personnes intéressante à endoctriner. Quelle était la décision finale d'Ivy ? Raven n'aurait su le dire... Cette femme fatale savait amener son suspens. Heureusement que la centenaire était une bonne comédienne, son impatience se serait remarquée, sinon. Aussi, sa voix était calme et posée, lorsqu'elle demanda simplement :

- Je vous écoute, Pamela.

L'avait elle déjà appelée par son prénom ? Non. Maintenant qu'on approchait du dénouement, Mystique dévoilait un peu de son jeu... Elle savait des choses. Mais ça, Poison Ivy l'avait probablement remarquée seule.

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Pamela n’avait plus envie de se battre, la pauvre fleur qu’elle venait de sauver mourrait doucement entre ses doigts, brûlée par l’acide du poison que ses lèvres charnues avaient déposé sur les pétales. Le visage horrifié, elle la laissa glisser d’entre sa main et disparaître en l’air, laissant échapper une fine fumée noire. Même si le fait que ses lèvres soient vénéneuses n’était pas nouveau, Poison Ivy accusa le coup. Elle glissa un doigt ganté sur ses lèvres et se perdit dans la contemplation de cette misérable ramure. Elle cligna ses yeux plusieurs fois avant de reporter son attention sur la fatidique erreur de Mystique. Elle avait bien prononcé son prénom et non son surnom, ce que Pamela était certaine d’avoir tu. Un regard froid mais moins agressif que les autres se posa sur la mutante bleue. Passant son attention couleur d’émeraude de ses pieds jusqu’à sa tête, elle semblait analyser chaque partie du corps de Mystique. Poison Ivy se redressa, se détournant lentement de ses fleurs pour se concentrer uniquement sur la mutante qui lui faisait face. Quelques pas d’une démarche sensuelle diminuèrent la distance qui séparait les deux femmes, mais leurs regards restaient irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, comme charmés. Un sourcil beaucoup moins arrogant se hissa légèrement plus haut que d’habitude au dessus de l’œil de l’Empoisonneuse. Si l’on pensait Poison Ivy capable d’une autre expression que l’agacement et une attitude autre que l’arrogance, cela serait passé pour de la surprise et de la frayeur. Elle ne bougea cependant pas, et se contenta d’avaler lentement et discrètement sa salive, sans jamais cessé de dompter son adversaire du regard. Un ton froid, mais nettement moins impressionnant résonna dans sa tête, lorsqu’elle demanda d’un air le plus calme possible :

« Je ne souviens pas avoir dit mon prénom. »

Une pause s’installa dans le discours. Poison Ivy s’avança doucement et tendit sa main gantée à sa nouvelle associée. Un sourire enfin honnête se dessina sur les lèvres de l’Empoisonneuse, ou était-ce un leurre ? Elle se mordit ses lèvres pulpeuses, sans jamais tourner le regard perçant qu’elle avait lancé à Mystique. Un air fier prit possession du visage de Pamela et elle redressa légèrement la tête, comme si elle cherchait à se donner une prestance.

« J’accepte le marché. Je veux bien rejoindre la Confrérie.»

Elle patienta tranquillement, le sourcil arrogant à nouveau levé, l’air glacial de nouveau maître du visage de la belle.

« Cependant, il faudra m’expliquer par quel heureux hasard vous avez pris connaissance de mon prénom… »

» En pleine nuit (libre)