Arrivée de deux nouveaux [libre]

Maélisse leva les yeux vers le ciel tandis que le soleil se montrait timidement de derrière une masse nuageuse menaçante, qui provoqua chez la jeune femme un frisson, il n'allait peut être pas tarder à pleuvoir, et ce n'était pas la chose la plus réjouissante de la journée. Enfin entre ça et son entrée à l'Institut, peut être qu'un bon bain de pluie n'était pas si terrible que cela après tout. Elle ne savait en effet pas trop à quoi s'attendre, après tout on faisait rarement des reportages sur le mode de vie d'un mutant, prenait il un petit déjeuner le matin ? Se lavait il les dents avant d'aller se coucher ? Éprouvait il le besoin irrépressible de s'avaler une tablette entière de chocolat au lait parsemée de fins morceaux de noisettes après une déception sentimentale ? Tant de questions qui restaient en suspend et qui ne tarderaient sans doute pas à avoir leur réponse, non pas que Maélisse considérait ses congénères comme des bêtes curieuses, mais elle entrait dans un univers bien différent de celui dans lequel elle avait grandit. Elle entendit derrière elle le vrombissement du moteur du taxi qui l'avait accompagné jusque devant les grilles, repartir dans un crissement de pneus, elle tourna la tête pour le regarder s'éloigner dans un nuage de fumée et dire qu'elle se tenait là, droite comme un piquet entourée de deux énormes sacs de voyage pleins à craquer qui contenait le maximum de ses affaires et qu'elle n'osait pas bouger d'un pouce.
Quelques minutes passèrent avant qu'elle ne se décide enfin à avancer, après tout si elle était là c'était pour son bien et surtout celui d'autrui, elle devait arriver à maitriser cette...chose qu'elle faisait avec le vent avant de tuer quelqu'un, chose qui avait faillit se produire plus d'une fois comme la fois ou elle marchait dans la rue, alors qu'un type était entrain de repeindre le mur situé au dessus de sa porte d'entrée, il s'affairait tranquillement, redonnant un petit coup de jeune à sa façade quand Maélisse qui s'était prise la tête avec sa mère sortit de la voiture pour se rendre à la bibliothèque non loin de là et bien le type en question avait eut de la chance d'avoir un réverbère murale au dessus de son entrée puisque excédée par le chantage parental la jeune femme provoqua un vent qui déstabilisa l'échelle en équilibre qui se retrouva au sol. Se souvenant de la mésaventure du pauvre homme qui avait manqué de se faire mal en tombant, Maélisse rougit un peu de honte, c'était de sa responsabilité d'entrer dans cette école et de son devoir d'apprendre à le maitriser, ainsi gonflée de bonnes intentions, elle s'encouragea un peu...

"Allez ma vieille, fais un effort, ils ne vont pas te manger toute crue... C'est sure, qu'ils préféraient sans doute me faire cuire avant..."

Elle plaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, prit son courage à deux mains, ses bagages aussi puis s'encourageant une nouvelle fois mentalement ce coup-ci, avança jusqu'à passer les grilles. Un sourire apparut alors sur ses lèvres carmins, un sourire triomphale, elle était parvenue à faire cent mètre sans faire demi tour, c'était un véritable exploit. Mais les choses se corsaient, d'accord elle avait peut être fait le plus dur en passant les grilles, après tout n'est ce pas le symbole de son entré dans un autre univers que le sien, la frontière entre deux mondes, patati et patata... n'empêche que maintenant, plus elle allait avancer et plus elle allait devoir se confronter à ses nouveaux camarades... Elle fit une moue dubitative, non qu'elle eut une sainte horreur des « gens différents » mais plutôt parce qu'elle eut peur de commettre un impaire quelconque qui aurait pu lui porter préjudice dans sa nouvelle vie. Retentit alors l'hypothèse numéro deux de la chose qui aurait été la pire à arriver aujourd'hui, c'est à dire la pluie... Un bruit sourd et puissant un peu comme si l'on venait de faire tomber une étagère en chêne massif sur du parquet d'époque, elle sursauta et sa montée de stresse qui ne demandait qu'à être déclenché provoqua une bourrasque de vent qui emmêla ses cheveux lâchés, alors la pluie se mit à tomber. Attention, nous ne parlons pas là des deux trois gouttes d'un bel après midi dont le but premier serait de rafraichir l'atmosphère, non non, nous parlons bien des trombes d'eaux qui font qu'en quelques secondes à peines on se retrouve trempé jusqu'aux os.
Il aura donc fallu l'orage et sa pluie, le tonnerre et son vacarme pour que Maélisse accepte enfin de s'avancer jusqu'aux portes, espérant que la suite des événements ne seraient pas aussi... catastrophique.

Fredrik avait eu bien du mal à trouver le chemin de ce fameux institut, avec sa vieille Jeep Wrangler noire qui avait avalé kilomètre sur kilomètre depuis que Fredrik l'avait racheté pour une bouchée de pain à un vieil ivrogne Septuagénaire genre qui veut pas mourir et qui était un habitué du bar Métal, le gars avait du en voir passer des groupes et des groupes dans sa longue vie de pochtron. Pour couronner le superbe tableau, en plus maintenant qu'il avait enfin trouvé son chemin voilà qu'un foutu orage s'y mettait aussi, il avait touché le tiercé gagnant là... Il n'avait pas le choix que de rejoindre ce genre de secte, se retrouver avec la section maternelle, et si cela se trouvait, il était venu jusque là pour rien car peut être que personne ne voudrait de lui, quelle dévaine. il roula bien encore une bonne dizaine de minute lorsqu'il arriva enfin devant les grilles de l'institut, il s'arrêta pour regarder un instant, ébahi.

« Oh la vache, matte moi un peu l'engin c'est pas un institut ça c'est un vrai palace, jamais de ma vie je ne gagnerais suffisamment de blé pour pouvoir payer ne serait-ce qu'une soirée ici! Qu'est ce que je fous ici, bon sang! J'vais me faire jeter de ce palais aussi sec que je serais entré! »

Le jeune homme soupira, puis haussa les épaules, après tout il verrait bien ce qui allait se passer. Il passa la marche avant puis avança jusque devant les marche de l'institut, passa la marche arrière et se gara ou il put avant de couper le moteur. Il se tourna alors afin de mater ce qu'il avait emporté de son fabuleux 9 m² qu'il occupait sur son lieu de travail et dont même un SDF ne voudrait pour rien au monde. C'était un ancien garde manger plus long que haut, ne recevant jamais la lumière du jour avec une légère odeur de moisie persistante, dont l'équipement de fortune se résumait à un lit bricolé (enfin plutôt une vieille porte posé sur deux tréteaux avec un matelas au rabais mangé par les mites) et une douche se résumant à un tuyau d'arrivée d'eau froide et un trou d'évacuation. Pour ce qui était des toilettes celles du bar devait faire l'affaire. Donc ses seuls biens ne contenait que dans un gros mais unique sac à dos militaire, une guitare avec son ampli pour lesquels il s'était littéralement saigné aux quatre veines afin de les acquérir. Il tira ses affaires afin de les mettre à la place du mort mais un trou dans la capote de la voiture s'était déjà chargé de détremper ses vêtements de rechange, il toucha l'ampli et la guitare qui eux étaient secs, ce sont des petits signes comme cela qui lui faisaient croire qu'il y avait un Dieu, alors certes Dieu n'aimait pas Fredrik mais celui-ci le lui rendait bien, c'est pour cela d'ailleurs que ce dernier fit un signe d'insulte du doigt en direction du ciel afin de témoigner toute son affection pour le très-haut.

« Bon ben quand faut y aller... Faut y aller! "

Lorsqu'enfin il sortit de son véhicule, il prit sa guitare et son ampli couvrant ce dernier tant bien que mal par sa longue veste en cuir qui lui arrivait au niveau des chevilles, puis prit son sac de vêtements en bandoulière puis se dirigea devant l'entrée, cependant entre la voiture et le perron la pluie redoubla d'intensité, comme si Dieu en personne se vengeait du geste d'insulte. Il soupira un bref instant, ses longs cheveux collant son visage, il plissa ensuite les sourcils lui conférant un air austère et rustre puis continua à avancer jusqu'à enfin parvenir dans l'entrée, les dernière marches furent les plus difficiles puis il entra enfin dans l'institut. Il se trouva dans un immense hall d'entrée, puis cherchant quelqu'un du regard il vit une jeune femme entièrement trempée de dos, une marre s'était formée à ses pieds, et deux immenses sacs de voyage détrempés eux aussi, mais pas une seule autre âme qui vive, les lieux semblaient déserts avec une ambiance pesante comme dans les mauvais vieux films d'horreur des années 30. Il s'avança alors de la jeune femme afin de lui demander si elle savait ou se trouvait l'accueil mais visiblement elle avait l'air tout aussi paumé que lui alors il se ravisa puis naturellement, il se mit à siffler un air de Métal suffisamment fort pour attirer l'attention de personne, avant d'interpeller la jeune femme.

« Et toi là, sois gentille, fait du bruit comme moi, les sonnettes et les panneaux d'indications, ils connaissent pas et si tu fait pas de bruit pour te faire remarquer, je crois bien qu'on risque d'attendre jusqu'à la saint glin-glin dans ce hall! »

Maélisse avait rapidement changer d'avis sur l'Institut, en effet, elle n'avait jamais autant souhaité rentrer dans le bâtiment que lorsque la pluie avait redoublée, que les éclairs s'étaient déchainés accompagnés de leur tambourinant tonnerre, la jeune femme avait tenté de se dépêcher, mais il s'était révélé que trainer son sac à roulette dans le gravier tout en s'efforçant de garder l'autre sur son épaule était un véritable calvaire. Aussi après dix bonnes minutes de « tirer, pousser, rattraper » tout cela en perdant le moins de temps possible elle était parvenue dans un soupir de soulagement sur le perron de l'Institut. Bien évidement le sac au sol avait coincé ses roues dans l'arrête de la marche aussi à force de tirer, tirer, la lanière avait cassé... Dans son élan, la jeune femme dont les baskets n'offraient plus aucune adhérence, alors c'est dire en cas de pluie... avait posé le pied dans une flaque d'eau qui s'était formée à la faveur du vent de face qui depuis s'était calmé, or en prenant en compte l'élan qu'elle avait à ce moment là et le facteur de glisse résultant des surfaces peu poreuses que représentaient ses chaussures et le sol mouillé, je vous le donne dans le mille, Maélisse s'était retrouvée rapidement au sol dans un bruit mat et assez lugubre qui ne présageait rien de bon. Oui mais voilà, la force de l'habitude aidant, il n'y avait eut plus de peur que de mal. Elle s'était relevée après une minute pour reprendre ses esprits.

« Oh la vache... Qu'elle cruche... »

Elle s'aida de la surface marbré pour se lever, regarda la lanière qui était restée dans sa main puis le sac qui faisait sa rébellion, lui lança un regard mauvais avant de (oui oui...) s'adresser à lui.

« Bon écoute... Il pleut, il fait froid, je suis fatiguée, j'en ai ras la casquette... Alors maintenant tu vas faire ce que je te dis sinon ça va barder pour toi. Compris ? »

Elle avait posé ses poings sur ses hanches, son visage s'était figé dans une expression de haine profonde, qui heureusement ne déclencha cette fois ci aucune catastrophe ne s'était produite, elle reprit alors.

« Maintenant, je vais m'approcher de toi et saisir la poignée frontale, je vais la relever de manière à dégager tes satanées roues arrière... Je ne tolèrerais aucune... mais alors aucune résistance. Me suis je bien fais comprendre ? »

Bien évidement, elle n'était pas suffisamment siphonné du ciboulot pour attendre la réponse du sac, aussi elle s'avança une fois ses paroles terminées, saisie la dite poignée et tenta de soulever à grand peine le sac de 4 tonnes... S'aidant de sa seconde main, elle parvint finalement à décoincer les roues dans un petit « clic » salvateur. Blague à part, à présent elle allait devoir entrer dans le bâtiment mais avant cela, elle essora tant bien que mal ses longs cheveux d'où s'échappa un mince filet d'eau qui se transforma à son tour en flaque, l'air ambiant s'était rafraichit, aussi trempée comme elle l'était Maélisse frissonna, il était temps qu'elle passe cette foutu porte et qu'elle aille se réchauffer à l'intérieur, du coups pour l'heure elle était beaucoup moins angoissée et n'attendait qu'une chose, se mettre à l'abri.
Maélisse poussa donc la porte d'entrée, à l'intérieur tout était assez silencieux, dans l'entrée en tout cas, il n'y avait pas âme qui vive, se retrouvant seul dans la pénombre juste éclairée par les éclairs qui se multipliaient à l'extérieur, la jeune femme se retrouva planté là, à attendre que quelqu'un veuille bien passer par là et lui indiquer l'accueil. Elle attendit... Attendit... détaillant du regard l'intérieur cosy des lieux, dont les boiseries donnait un certain cachet à la bâtisse, elle qui s'était retrouvée intimidé à l'extérieur par la magnificence de l'Institut n'était pas déçue. Oui mais voilà après avoir détaillé tout les coins et recoins, elle se dit qu'il faudrait peut être trouvé une solution rapidement à son problème, elle allait tenter de le résoudre quand un bruit derrière elle retentit.
La jeune femme sursauta et restant figée, sans oser se retourner, attendit qu'on s'adresse à elle pour se retourner.

Donc elle se retourna et se trouva nez à nez avec un jeune homme, placé en contre jour avec la lumière de l'extérieur, elle plissa les yeux pour essayer de déterminer à qui elle avait à faire, une chose était sure, « ça » avait l'air humain, au son de la voix, « ça » devait être un individu du sexe masculin et « ça » avait l'air impatient... Un peu gêné par ce qu'il venait de lui dire, vu que si s'était son genre de se faire remarquer elle l'aurait déjà fait depuis bien 10 minutes, elle se retrouva un peu niaise...

« Du bruit ? Bin je suis là depuis 10 minutes et j'ai toujours vu personne, ni entendu d'ailleurs...Mais si tu veux... »

Si il était là, c'était sans doute qu'il était mutant, il ne ressemblait pas à un livreur de pizza en tout cas, du coup, mieux ne valait il pas le contrarier... Elle lui sourit puis le détailla un peu du regard, la lumière à l'extérieur s'était un peu atténuée, maintenant qu'elle le voyait mieux, elle se rendit compte qu'elle avait bien fait de ne pas le contrarier, l'individu n'était visiblement pas quelqu'un à embêter, avec son regard hostile et sa « sympathie » toute naturelle, non vraiment elle avait bien fait. Elle s'approcha un peu de lui, respectant tout de même un périmètre de sécurité, laissant ses affaires derrière elle, Maélisse tenta alors d'être « amicale ».

« Moi c'est Maélisse... Il pleut beaucoup dehors, j'espère que ce n'est pas un mauvais présage... »

Elle fronça les sourcils et se demanda en elle même quel était ce sujet de discussion vraiment bidon qu'elle venait de sortir de son chapeau, elle resta un peu perplexe, il ne devait pas vraiment avoir envie de perdre du temps avec elle, en tout cas c'était ce que l'expression de son visage lui disait... Et bin, il n'y avait pas à dire, sa nouvelle vie dans l'Institut commençait assez mal...

Lorsque la jeune fille se retourna pour lui faire face, il se rendit compte du malaise de Maélisse. Il haussa les épaules puis soupira, visiblement c'était une chèvre comme lui l'était, une malchanceuse qui ne semblait pas plus que lui savoir ce qu'elle avait à foutre dans ce palace. Pour couronner le tout, c'était la timide coincée de service, non franchement la journée ne s'arrangeait pas au fil du temps, la poisse, pourquoi Dieu était-il aussi cruel avec lui.

« Ben oui! Faire du bruit, du bordel, enfin tu vois attirer l'attention! C'est un bizutage pour les nouveaux ou quoi, le coup de se signaler à l'accueil! La bonne question, c'est si on le trouve par nous même on gagne quoi? »

Il secoua alors la tête, son comportement n'était pas inamical, le jeune homme était juste excéder, il devait surement avoir un caractère bien affirmé, contrairement à elle, lui avait l'intention de ne pas s'éterniser comme un niais dans le hall. L'eau coulait abondamment de son être, il faisait de ce fait plutôt froid et mieux valait se faire remarquer que de tomber malade. Pour commencer, il ouvrit son sac militaire, lorsque celui-ci le fut, l'eau contenu à l'intérieur s'échappa sur le sol, Fredrik souffla puis farfouilla un instant pour ressortir l'élément utile dans ce genre de situation ( ceux qui ont parié sur le couteau suisse de MacGyver ont perdus): l'élastique à cheveux. Ayant trouvé le précieux objet salvateur, le jeune homme tira ses longs cheveux blonds en arrière afin de les attacher, bien entendu ne s'étant pas essorer les cheveux au préalable, l'eau coula le long de son dos déclenchant chez lui un frisson désagréable qui le fit grelotter un bref instant.

« Quelle bille, la vache, la vache, la vache! Punaise c'est glacé! »

La tentative de la jeune femme d'être amicale fut plutôt bien perçu même si c'est grelottant qu'il lui tendit la main accompagné d'une tentative bien sur manqué de sourire, fallait pas rêver la dureté de ses traits et l'état dans lequel il se trouvait n'allait pas arranger le tableau de son visage.

«Fredrik, mais tout le monde m'appelle Fred! »

Visiblement elle croyait au mauvais présage, un fin sourire qui tenait plus du rictus que d'autre chose, se dessina sur son visage.

« Si y'a bien un truc que j'peux te dire, c'est que si l'orage doit faire des dégâts, c'est sur ma paume que ça va tomber! »

D'ailleurs en parlant de cela le jeune homme regarda en direction du plafond, sait-on jamais... Une infiltration d'eau qui virerait comme par enchantement en catastrophe; Prenons l'exemple de la dernière fois dans le bar où il travaillait, bien entendu il avait reçu une décharge électrique qui l'avait mis littéralement chaos et ce à cause d'un appareil qui au lieu de fonctionner normalement avait pris Fredrik pour une prise de Terre. Non franchement la jeune femme n'avait rien à craindre tant qu'elle se tenait à distance respectable de lui. Certes le sujet de discussion n'était pas des plus passionnant mais c'était déjà pas si mal.

« Et sinon, t'en es venue comment toi à te retrouver dans cet endroit? »

Fredrik semblait pour sa part beaucoup plus à l'aise, sa philosophie étant « grouille toi de vivre ta vie avant que la mort ne frappe à ta porte », un mode de vie somme toute pas très folichon mais qui l'avait aidé à transcender son état de déprime du à la mort de son frère, et lui avait ouvert les yeux sur pas mal de choses. Grâce à cela, le jeune homme allait dans la vie crânement de l'avant, en prenant celle-ci comme une farce, une mauvaise plaisanterie, un distraction du vieux cinglé de la Bible qui de là-haut devait bien se marrer. Ses sentiments au sujet de Dieu était très mitigé, oui il ne l'aimait pas, voire il le détestait même profondément depuis la mort de la moitié de son âme, mais comment pouvait-il en tenir totalement rigueur à cette entité suprême et omniprésente, enfin selon les dires des saintes écritures... Nul doute que dans d'autre circonstance, si les rôles avaient été échangé, Fredrik se serait bien marrer.

La première prise de contact avait été un peu spéciale, le jeune garçon n'avait pas l'air particulièrement méchant juste de mauvais poils, un éclair plus lumineux que les autres brilla à travers la fenêtre et illumina le visage de Maélisse, ses traits étaient légèrement crispés, elle n'avait pas imaginé que son premier contact avec le monde mutant se passerait ainsi... Elle était trempée jusqu'aux os, les cheveux attachés en arrière dégageait ses yeux qui lui donnaient l'air d'un pauvre petit chat mouillé, la seule chance qu'elle avait s'était que la montée d'adrénaline à l'arrivée du type l'empêchait de greloter.
Le sourire crispé, les dents serrées, elle « émit » un petit rire nerveux alors que le nouvel arrivant lui demandait s'ils avaient un prix à gagner en trouvant l'accueille... Décidément, il était aux antipodes de ce qu'elle était elle, jamais au grand jamais elle n'aurait osé se faire remarquer, d'ailleurs elle avait décidé avant qu'il ne vienne chambouler ses plans de rester là, à prendre racine, jusqu'à ce que quelqu'un daigne passer dans le coin... Et apparemment, ce n'était définitivement pas ce qui allait ce passer. Elle regarda à gauche, à droite, un peu gêné, comme si elle était un boulet au pied du mec en face d'elle.
Maélisse le vit alors se pencher au dessus de son sac et l'ouvrir, elle le fixa n'osant bouger, tremblant presque en se demandant quel objet il allait sortir de celui ci. Mais qu'imaginait elle ? Qu'il avait un Magnum ou un sniper planqué dans son bagage et qu'il allait traquer dans cette école la moindre personne qui aurait pu lui indiquer l'accueille, en la prenant en otage ? Non, bien sure qu'il ne s'encombrerait pas d'elle, qu'elle idée...
Un élastique... un vulgaire élastique... en même temps c'était ce qu'elle même avait fait en entrant, elle avait essoré ses cheveux et se les étaient attachés, alors lui avec ses longues mèches...
Maélisse le vit frissonner quand l'eau dégoulina dans son dos, elle étouffa un sourire devant la tête qu'il avait tiré, détournant la tête, elle se mordit la lèvre jusqu'au sang avant qu'un silence embarrassant pour elle ne s'installe. Dire quelque chose, il fallait dire quelque chose... Son regard croisa le sien, enfin en tout cas c'est ce qu'elle s'imagina, elle eut un frisson d'effroi rien qu'à cette idée... Allez dire n'importe quoi... Le silence était lourd à présent et seul le tonnerre était la preuve que le temps ne s'était pas arrêté...

« Oui, c'est vrai, on dirait pas comme ça... mais elle est glacée... »

Sa gorge se noua... Peut être qu'elle aurait mieux fait de se taire en fait... Elle se vit intérieurement se frapper le front du plat de la main... Idiote... Non mais vraiment, parler de l'eau glacée... Heureusement que le ridicule ne tuait pas sinon un éclair puissant et redoutable aurait traversé les vitres de l'entrer pour venir la frapper directement, ainsi le verre des vitres l'auraient transpercé de toute part et elle aurait été électrocutée...Somme toute une mort grandiose, mais un peu prématurée.
Le sourire qu'il tenta la rassura un peu, même s'il était un peu manqué, elle ne lui en tenait pas rigueur. Fredrik hein ? Prénom pas très commun en tout cas à sa connaissance.

« Alors je crois qu'à tout les deux nous avons plus de chance de nous faire frapper par un éclair dans les 3 prochaines minutes que le reste du monde dans toute leur vie... Donc... Bienvenu au club... »

Maélisse aussi avait eu un rictus au coin des lèvres, combien de chance avait elle pour se retrouver avec lui dans cet institut, pourvu que le bâtiment ne brûle pas au bout de trois jours... La jeune femme s'était à peu près détendue, finalement dans le monde des mutants les choses pouvaient être sympa, voire agréable... Mais très vite, il lui demanda pourquoi elle se trouvait en ce lundi à un peu plus de 15 heures de l'après midi dans ce hall assombrie, après avoir prit un bain habillé, tiré ses deux sacs sur des kilomètres et des kilomètres, s'être ramassée au sol et se retrouver là plantée comme une cruche.

« Je... Enfin... Disons qu'il se passe des choses avec le vent... quand... quand je suis énervée ou surprise...  voilà pourquoi je suis là... »

Elle marqua un silence puis dit timidement.

« Et toi ? »

Il la regarda toujours en grelottant puis se mit à sourire de manière carnassière, puis reprit un peu moqueur

« Tu as l'air plutôt doué en calcul, mais je crois qu'un de mes prof disait que moins par moins donne plus où un truc du genre... Peut-être que j'aurai dû l'écouter ce vieux cinglé au final!

Fredrik tout en écoutant la jeune femme s'était mis à la recherche éventuelle d'une prise de courant. Au grand mot les grands remède, il allait branché l'ampli de sa guitare en tachant pour une fois de pas prendre le jus, et jouer un petit morceau d'inspiration néo-classique à la Malmsteen. Il allait y aller très fort, c'est sur qu'après cela si personne ne venait pour les conduire à l'accueil, il se casserai en embarquant son talent, ses affaires et la fille, la vie rock'n roll somme toute. Il ouvrit alors l'étui, pour en dévoiler son superbe engin, avant de poser un regard évocateur sur la jeune femme.

« Mates moi un peu cette merveille, c'est notre moyen ultime pour que quelqu'un daigne enfin nous conduire à ce satané accueil! »

Un sourire maléfique à souhait se dessina sur le visage du jeune homme, il allait faire crier sa guitare jusqu'à ce que celle ci lui demande grâce, il jubilait, si personne n'était foutu de s'apercevoir de leur présence du moins, il allait l'entendre. Son sourire se mua en rire rauque, un rire malsain puis ce rire cessa net, ne trouvant toujours pas de prise pour brancher l'ampli.

« C'est bien notre vaine ça, j'trouve pas de prise... Dis y'en a pas une de ton coté? »

Le jeune homme commençait visiblement à s'impatienter, il n'avait jamais attendu aussi longtemps de sa vie ou peut-être, si en fait, mais c'était toujours la fin du boulot.

«  Hum, c'était quoi déjà ta question? »

Il ne laissa pas le temps à la jeune femme de répondre pour enchainer.

« Ah oui c'est vrai désolé! Le pouvoir, en fait c'est un peu dur à expliquer, on va dire que je contrôle...Hum comment dire... le temps! Enfin quand je parle de temps, je parle pas du truc qu'y dehors hein... Je parle de ce que les humains dont nous faisons partis se serve pour découper une journée... Désolé l'explication est brouillon mais j'ai pas de mots pour définir la nature de ce don! »

Il lui fit un léger sourire manqué et totalement paumé, mettre un mot sur sa condition n'était pas des plus aisés pour lui, elle était peut-être la premier personne à avoir une conversation aussi longue avec lui. Non vraiment, Fredrik n'était pas vraiment à l'aise en communication puis comme pour se protéger d'autrui, il prit sa guitare et commença à grattouiller l'instrument afin de jouer un petit morceau d'opéra dont il était friand, avant de changer le sujet de discutions.

« T'as toujours trouvé aucune prise de ton coté? C'est la galère, si ça continu quand il nous retrouverons, on sera deux cadavres puants dans leur hall! »

Il se mit alors à éclater de rire, non pas un rire sadique mais un rire résigné, puis il regarda vers le plafond puis fit un nouveau geste d'insulte du doigt à l'intention du très haut qui n'existait même pas peut-être au fond.

« Il te plait celui là, hein vieil fou, ça t'amuse toujours autant de taper ton cul de vieux cinglé au plafond en te foutant de notre gueule! »