18 août 1986Stryker poussa la porte avec discrétion. L’homme qui l’attendait lui faisait face depuis l’autre côté du bureau, au milieu de ses décorations militaires qui envahissaient les meubles et les murs. Il releva la tête quand il entendit le jeune homme entrer et sourit en l’apercevant. Aussitôt, William exécuta un salut militaire.
« Colonel ? »
« Rompez Lieutenant, et asseyez-vous. »
Stryker s’exécuta et s’assit en silence sur le fauteuil que lui signalait son ainé.
« Bien Lieutenant, vous devez vous demander pourquoi je vous ai fait venir avec tant de mystère… »
L’interpellé ne répondit pas et attendit la suite, qui vint sans tarder.
« Je n’ai malheureusement pas beaucoup de temps à vous accorder, je vais donc aller droit au but. Vous êtes brillant, Stryker. Très brillant. Et un homme de confiance. »
« Merci Monsieur. »
« C’est pour ça que j’ai décidé de vous inclure dans certains projets…disons…secrets. Et importants. Vous n’y participerez pas directement mais il y a certaines personnes que j’aimerais vous présenter...Pour l’instant, je ne vais rien vous dire mais je vous indiquerez ça en temps et en heure. Pour l’instant, allez vous reposer, je vous accorde quelques jours. Allez retrouver cette fille…Comment s’appelle-t-elle déjà…Elizabeth, n’est-ce pas ? »
« Oui, Monsieur. »
Inutile de demander d’en savoir un peu plus. Ce n’était pas les règles de la maison. Sans discuter, William se leva de son fauteuil et se dirigea vers la porte. Il entendit soudain son supérieur qui le rappelait.
« Lieutenant. »
« Oui, Monsieur. »
« Soyez discret. Le gouvernement ne voudrait pas que cela s’ébruite. Il y a des sujets…qui fâchent. »
« Bien Monsieur. »
18 août 1986 « Il est beau, tu ne trouves pas, William ? » « Oui, Elizabeth…Très beau » Oui il était beau, mais quelque chose clochait pourtant…Que s’était-il passé au juste ? Le temps s’était soudain comme figé et lui avait brouillé l’esprit. Seuls les souvenirs lui revenaient, imprécis. Il avait les mains couvertes de sang et il tenait un couteau dans sa main, ensanglanté lui aussi…
Il releva les yeux et vit près de lui le corps de sa femme. Sans vie. Quelques mètres plus loin, le berceau du bébé, tâché de rouge …
« Non, William, je t’en prie ! » Les cris de sa femme résonnaient de nouveau dans sa tête. Mais elle ne se rendait pas compte que cet enfant, leur enfant, était un de ces monstres ? Elle lui avait promis un fils et elle lui avait donné…ça ! Et voilà qu’elle s’interposait maintenant ! Comment osait-elle ? Défendre cette abomination !
Avant l’arrivée de cette créature, ils étaient heureux, Liz et lui. Il avait quitté l’armée, ils s’étaient mariés, misant sur une vie tranquille et saine…Il y avait cru...
Maintenant, la réalité lui apparaissait, encore plus sordide. Il les avait tués, tous les deux. Mais qu’est-ce qu’il avait fait ? Il se prit la tête entre les mains et resta un long moment assis sur le sol, sans réagir.
Puis doucement, il se releva. Son arme de poing était dans le tiroir de la cuisine, il la gardait là par simple mesure de protection, malgré la désapprobation de sa femme. Il l’attrapa et resta un moment à la regarder, fasciné par les lignes élégantes de l’automatique. Puis il approcha le revolver de sa tempe et le colla contre sa peau, frissonnant au contact du métal froid. Il n’avait pas le choix, il ne pouvait pas continuer à vivre…Mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur et sentait sa poigne chancelante. Il éloigna l’arme, incapable de mener ses actes jusqu’au bout…
Non, il n’avait pas le droit de revenir en arrière. Mû par une nouvelle force, il retourna le pistolet contre lui et prit une profonde inspiration.
Sa main tremblait encore lorsqu’il pressa la détente…
19 août 1986« Il est réveillé. Oui, vous pouvez aller le voir mais ne restez pas trop longtemps.»
Les voix lui parvenaient étouffées. Il avait du mal à entendre, sa vue restait floue. Tout ce qu’il distinguait, c’était du blanc. Maintenant, au dessus de lui, il apercevait une forme sombre et confuse. Et il entendait une voix qui lui semblait vaguement familière. Où était-il ?
« William, tu m’entends ? Je suis le père Balsey. »
« Père… Où suis-je ?»
« Tu es à l’hôpital, William. »
« Que s’est-il passé ? »
« William…On t’a retrouvé au milieu de ton sang, tu étais presque mort. Tu as eu de la chance, mon fils. Et… »
L’homme en soutane sembla hésiter. Mais il continua néanmoins.
« William, je suis désolé, Liz est morte. Et ton fils aussi. »
« Quoi… »
« Que s’est-il passé ? Qui vous a attaqué ? »
« Je m’en sou…viens plus… »
Il y eut un silence puis de nouveau la voix grave de son ami se fit entendre.
« On retrouvera qui a fait ça, William, je te le promets. Pour l’instant, repose-toi. »
20 mars 2000Il aimait l’image que lui renvoyait le miroir. Il l’avait toujours aimée. Celle d’un homme beau et dynamique, celle d’un meneur. Voilà quatre ans que le show fonctionnait…Les gens le suivaient. Il se recoiffa une dernière fois, arrangeant correctement chaque mèche, une par une, dans un geste quasi maladif. Non, il n’en faisait pas trop, il faisait juste ce qui fallait.
L’image était importante pour convaincre les gens, bien avant les mots.
Dieu le guidait de toute façon. Il l’avait sauvé. De la mort. De la justice. Après son sauvetage quasi miraculeux quatorze ans auparavant, il avait eu du temps pour penser. L’enquête n’était pas allée très loin, on en avait conclu à l’attaque d’une tierce personne, un assassin jamais retrouvé, un fou qui avait tué une femme et son fils à coups de couteaux avant de se retourner contre Stryker en lui tirant dessus avec sa propre arme. Avec son passé sans tâche, William avait été considéré comme survivant, blessé en tentant de sauver sa famille…
Dieu l’avait sauvé. Il l’avait empêché de se tuer. Et il lui avait donné un fils mutant pour lui ouvrir les yeux sur la réalité. Sur le danger que représentaient ces indésirables. Il était l’envoyé de l’Eternel. Peut-être pas le seul mais un parmi tant d’autres. Ici sur le sol des Etats-Unis d’Amérique…Avant de s’attaquer au reste du monde. Et il se devait de le dire aux autres. Qu’il était là pour les aider. Lui, le révérend Stryker.
C’était l’heure. Il réajusta ses manches et son écharpe puis jeta un dernier coup d’œil à son reflet. Parfait.
Quelques minutes après, il se retrouvait dans la salle d’enregistrement. La salle était déjà pleine de ses fidèles venus assister à la séance et le soutenir. Ses assistants lui apportèrent l’ultime touche de maquillage, histoire de ne pas paraître trop reluisant sous les projecteurs. Puis il fit face à la caméra, attendit le signe du caméraman et sans perdre de temps, commença à parler.
« Bienvenue mes frères ! Nous voilà un jour de plus réunis par la bonne grâce de l’Eternel.»
Il marqua une courte pause, pour contempler la foule, avant de poursuivre.
« Je ne vous apprendrai rien, mais l’humanité est en danger. Oui, il y a la guerre, oui, il y a la famine, toutes ces plaies qui frappent notre monde. Mais il y a bien pire et nous ne pouvons plus nous voiler la face. Ni nous terrer dans nos maisons sans réagir ! Vous, vous savez de quoi je parle. Ces mutants, ces créatures dotées de pouvoirs abominables, vous mettent en danger. Ils bafouillent l’humanité, ils souillent notre société et notre religion…Mais ne vous inquiétez pas. Dieu ne laissera pas une telle abomination sur Terre. Bientôt sa vengeance sera assouvie... Je viens à vous en toute humilité, et je remets toute mon énergie et toute mon allégeance à l’Eternel. J’ai promis de le servir et Lui m’a donné la force de le faire.»
Il criait à présent et respirait fort, mettant dans chaque mot sa haine et sa colère, exaltant à chacune de ses paroles. Il y croyait dur comme fer à ses idéaux. Face à lui, ses fidèles semblaient comme hypnotisés et buvaient chacune de ses paroles.
Oui, bientôt, il aurait dans ses mains les armes nécessaires pour mener sa mission à terme…
7 décembre 2007Stryker scruta les hommes rassemblés en face de lui. De toutes les origines, de toutes les races. Mais pas un seul mutant, bien évidement. Néanmoins tous de pauvres diables, déçus par leur existence, faciles à manipuler. Ils avaient été maltraités par la vie et les convaincre que les mutants étaient la cause de leurs soucis avait été simple. Qu’ils étaient les ennemis, ceux à abattre. Et que lui, Stryker, était leur chef.
« Est-ce que vous allez laisser ces créatures vivre ? Regardez ce qu’elles ont fait de vous. »
Les individus ne bronchaient pas, rigides dans une attitude presque militaire, un semblant de garde à vous pour la plupart. Mais peu importait à Stryker, leur obéissance et leur soumission étaient la seule chose qu’il leur imposait.
« Traquez-les partout, n’en laissez aucun… »
Il s’interrompit brièvement avant de poursuivre.
« …et surtout n’ayez aucune pitié. »
Il lorgna ses hommes. Ils étaient nombreux, ils étaient rageurs. Les mutants n’avaient aucune chance. Ils les extermineraient tous…
- Spoiler:
NdA : Il y a deux événements de la biographie de Stryker que je n’ai pas inclus, parce qu’ils influenceraient sur le forum, je pense :
- l’enlèvement et la torture de Charles Xavier…
- l’enlèvement de Kitty Pryde et sa tentative d’assassinat « télévisée » : outre le fait qu’on ne peut mentionner que Magnéto ou Charles Xavier, cet épisode marque un arrêt temporaire dans les activités de Stryker, puisqu’il se fait tirer dessus.
Joueur
Personne sur l'avatar : pour l’instant, j’ai choisi une image des comics
Age dans la vraie vie : 25 ans
Expérience en RP : très faible
Où avez-vous entendu parler de notre forum : sur la CB…
Double comptes : oui, Ampère
Votre personnage provient-il des Comics ou des Films X-Men : affirmatif
Je certifie avoir lu le règlement et m’engage à en respecter les clauses. Je m'engage à toujours écrire au moins 5 lignes pleines dans chacun de mes messages en Role-Play. [Ampère]
- Spoiler:
Si je dis que ça fait 3 fois que je lis le règlement, vous risquez de pas me croire…^^
Kurkaru]