Le temps de rendre les comptes [partie 1][PV Shawn]

Lentement, ma couverte atteignit le sol au pied du lit de mon voisin de chambre. Mes muscles étaient tendus à leurs limites. Je sentais chaque goutte de sueur qui s’écoulait sur mon corps. Mon souffle était rapide, sec et court. Mes bras étaient étendus en direction de la porte, mes Anges sur le point de cracher leurs notes bruyantes et mortelles. Mes yeux me picotaient à force de ne pas se fermer et de recevoir ainsi la sueur sans protection. Mon souffle commençât à reprendre un rythme plus normal mais mes muscles étaient toujours aussi rigides qu’une statue. Dans un effort surhumain, je tournai un peu le coup pour jeter un coup d’œil à mon lit, vide. J’étais pourtant persuader qu’Anne-Éléonore s’y trouvait. Je retournai à nouveau mes yeux vers la porte close. Elle n’émettait pas le rayon de lumière qu’elle émettait une seconde auparavant. Je ne bougeais toujours pas pourtant. Quelque chose devait forcément clocher. La fenêtre! Alors que je me tenais fixe devant la porte depuis un bon dix minutes, mon corps sembla se déplacer instantanément dans l’autre sens pour que je fasse face à la fenêtre. La lune était haute et pleine, aucun autre bruit que les criquets ne sonnait au travers la mince fente que j’y avais laissée pour que l’air pure de la fin de l’été entre dans la pièce.

Lentement, mon corps s’allégea à nouveau. Mes muscles se détendaient un peu me laissant un peu chambranlant dans une position quasi-inhumaine formée par la peur. Mes yeux clignèrent finalement et tout le reste de ma tension tomba dans une bouffée. Mon corps s’affala sur le sol sans que je ne m’en rende compte. Je restai ainsi sur le sol, les armes au point. Je pensai alors au danger de la situation et je remis les crans de sûretés mais je ne fis pas plus de mouvement. C’était trop difficile pour l’instant. Il faut dire que je n’étais pas affalée dans tous les sens du terme. Mon esprit lui était encore à pleine capacité. J’analysais chaque minuscule son, les répertoriant dans une partie de mon esprit en ordre de risque. Au rythme du temps, je supprimais les sons qui n’étaient plus d’actualités mais je ne faisais toujours pas de mouvement. Je ne bougerais pas avant d’être certains que j’étais en dehors du piège que je ressentais. Lentement, les sons que je classifiais comme suffisamment risqués s’éclaircissaient et au bout d’un certains temps. Les sons « rouges » furent tous supprimés. Je tentai un coup d’œil vers le cadran. J’avais passé presque 45 minutes sur le sol. Oui, je pouvais me relever maintenant.

Lentement, je me remis sur mes pieds, j’avais pourtant toujours les doigts sur las gâchettes de mes Anges, prêt à m’en servir. Je me déplaçai lentement dans ma chambre alors qu’il approchait 3 heures du matin. J’enfilai un pantalon et, sans gilet, je mis mon manteau au dessus. Je me faufilai dans les corridors comme une ombre blanche. Je croisai quelques élèves que j’évitai avec attention, les mains prêts de mes Anges. Peut de temps après, je sortais dans la cour. Je jetai un œil un peu partout mais il n’y avait rien de dangereux de visible. Je me dirigeai vers la forêt, d’où je ne sortirais pas avant les premières lueurs du jour alors que les oiseaux commencent à chanter. Je semblais beaucoup moins sur les nerfs alors mais ses habits étaient tachés de quelques goutes rouges et de terre. La soirée avait été dure et cela se lisait dans mon regard. Ce que j’avais fait durant cette soirée, valait mieux que ça reste mon secret.

Ou je me dirigeai? Vers la fenêtre de ma chambre ou j’atterris de mon vol sans qu’aucun regard ne se pose sur moi. Je changeai mes vêtements et cacha ceux-là au fond d’un tiroir pour l’instant. Tant que personne ne puisse les voir, c’était ça le but. Évidemment, ça ne sentirais pas la rose bien rapidement mais peut-importe, tant que je pouvais reste incognito un peu plus longtemps, je m’arrangerai bien pour les laver sans que personne ne remarque le sang qui s’y trouvait. Comment pourrais-je expliquer ça à qui que ce soit. Mais au moins j’avais ce que j’avais besoin d’avoir. Un lieu exact. Je n’en comprenais toutefois pas la raison. Quoiqu’au fond, il pouvait bien avoir envie d’avoir une maison à l’autre bout du monde si l’idée lui plaisait. J’étais quand même curieux de savoir pourquoi là bas, pourquoi à Rome?

Avec de nouveaux vêtements propre mais identique, je me dirigeai vers la cuisine ou je me fis un excellent petit déjeuner. Je montai ensuite vers la chambre de Shawn. Il n’était peut-être que 8 heures du matin mais peut m’importe. Je choisis lorsqu’il doit avoir à accomplir sa part de notre travail. Une assiette d’œuf, de bacon, de saucisse et de patate dans une main. Je cognai à la porte de sa chambre.

- Déjeuner, mange! L’avion décolle dans 55 minutes exactement. Avec les 25 minutes du voyage en voiture, on part dans 25 minutes. Soit près! Prend du linge pour une semaine, et il va faire chaud.

Je retournai alors dans ma chambre pour me préparer moi-même. Je pris mes tournevis et m’assurai d’avoir des recharges pour mes armes. Je plongeai aussi quelques morceaux de rechange dans un sac à dos. Je jetai un coup d’œil à mon coin de chambre qui semblait bien vide tout d’un coup. Pour ne pas qu’on donne ma chambre à quelqu’un d’autre, j’y plaçai un mot écris que je reviendrais dans une semaine ou deux mais que je ne quittais pas l’institut. Je pris ensuite la dernière chose qu’il me manquait et je me rendis vers la chambre de Shawn à nouveau.

- Près?