A l'abordage ! (PV Bryan)

Nous étions samedi ! Quelle joie pour les élèves et les professeurs : enfin, surtout pour les élèves d'être enfin en week end. Les rires et les chants se diffusaient dans tout le bâtiment et une certaine bonne humeur régnait dans l'air. Le sourire aux lèvres, il écoutait les paroles des occupants de l'institut : assis en tailleur sur le sol au centre de sa chambre, il laissait les bruits s'estomper peu à peu pour ne laisser place qu'au silence. Seul dans son esprit tourmenté, il en oublia les sons, il en oublia les sens, il en oublia les choses. Sa respiration était quasi inaudible mais néanmoins, il était toujours là, vivant, mais hors d'atteinte pour le moment. Naviguant quelque part dans les méandres de son cerveau, il avait décidé de prendre du temps pour réfléchir. Réfléchir à quoi ? A beaucoup de choses : certaines personnelles, d'autres un peu moins.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, la journée était déjà bien avancé et le repas du midi était déjà passé depuis longtemps. Il se leva, et se dirigea directement vers les cuisines ou il prit de quoi tenir jusqu'au repas du soir. Ses pas le menèrent ensuite à la bibliothèque où il se mit à rechercher des livres concernant la génétique. Bien qu'il soit très fort dans ce domaine et qu'il avait un accès assez conséquent à ces informations dans son esprit, il cherchait pourtant toujours plus loin. Ne tenant pas à rester enfermer toute la journée dans l'institut, il prit le grimoire qui l'interresser et, après avoir prit une veste, il sortit dans le parc ou, tout en marchant, consulta le livre qu'il venait d'emprunter. Levant de tant à autre le nez de son bouquin, il salua les personnages qu'il croisait, s'arrêtant parfois pour parler avec eux.

Ses yeux commencèrent un peu à fatiguer et comme il avait oublié de prendre ses lunettes qu'il avait posé la veille sur sa table de chevet, il referma le livre. Il ne se trouvait pas très loin du gymnase et il avait entendu dire qu'aujourd'hui des matchs de basket se dérouleraient toute la journée dans cette pièce là. Néanmoins, cinq heure sonnait à l'horloge et il se doutait bien que les matchs seraient terminés à cette heure ci. Alors qu'il pénétrait dans le bâtiment, le son d'un balon qui rebondissait contre le sol parvint jusqu'à ses oreilles. Surpris, il fronça les sourcils. Alors que ses sens se mettaient en action, il ne détecta qu'une seule source de chaleur provenant d'un être vivant.

Intrigué, il s'avança à grands pas vers le gymnase pour y découvrir un jeune homme de grande taille se trouvait là. D'un rapide coup d'oeil, il l'identifia comme étant un élève de l'institut. A en juger par les gants qu'il portait, il en déduisit que le contact direct avec autrui n'était pas des plus faciles. Il s'approcha en silence et s'installa par terre, dos au mur, attendant que le jeune homme finisse ce qu'il avait à faire.

Bryan Kane. Le biochimiste l'avait déjà eu un cours. Un élève brillant, même très brillant, et très prometteur mais qui n'était pas foutu de rendre un seul travail, un seul devoir malgré les notes excellentes qu'il obtenait en cours. Il se doutait bien que son élève ne travaillait pas et que tout lui souriait au niveau des études... Du moins, pour le moment ! Le jour où il le verrait en train d'étudier, le nez plongé dans un livre, il se poserait de sérieuses questions : beaucoup penseraient qu'il aurait reçu un coup sur la tête ou que le soleil avait grillé certaines de ces neurones. Silencieux, il regardait le jeune apprenti s'entrainait : il n'y avait pas de doute, c'était un sportif ! Un très bon sportif : il sourit plusieurs fois lorsqu'il vit le jeune homme effectuait plusieurs cascades qui ne seraient certainement jamais utilisées dans un match... Il suivait des yeux la course du ballon et son élève qui le maitrisait à la perfection, ou presque ! La balle vint frapper le sol et changea subitement de trajectoire : elle vint rouler aux pieds du professeur. Il entendit la voix de Bryan le saluer. Gardant le silence, il attrapa le ballon et se leva : il le fit rebondir et levant les yeux vers son interlocuteur, il répondit :

« Bonjour Bryan. Comment vas tu ? La mienne s'est bien passée, et la tienne ? »

Il fit tourner le ballon sur un de ses doigts et regarda le terrain : il se rappelait les innombrables matchs qu'il avait fait dans sa jeunesse. Le plus souvent, il faisait des matchs contre Cyke et ils n'hésitaient pas l'un et l'autre à se pourrir pendant les matchs tout en restant amicals. Qu'est ce qu'ils avaient pu rigolé... Ils étaient toujours en train d'essayer de nouvelles feintes pour contrer l'adversaire et les quelques cascasdes de Bryan sur le terrain le rendait nostalgique. L'idée lui traversa l'esprit de faire un match contre le jeune homme, une idée qui le fit sourire. Un sourire qui disparut bien vite : Bryan avait déjà du prendre sa soirée pour aller voir ses amis ou aller dormir, faire des matchs durant toute la journée devait être fatiguant. Il se risqua tout de même à poser la question :

« Dis-moi, Bryan, un match contre moi, ça te tente ? »

Après tout, il ne serait pas étonné que le jeune homme réponde non. Malgré l'énergie qu'il pouvait déceler dans son compagnon, il ne pensait pas qu'il aurait l'audace de jouer contre lui : non pas qu'il pensait que son camarade était une tapette mais simplement à cause de la différence de taille et de poids... Mais après tout, pourquoi pas ? Il avait toutes les chances de son côté pour le battre : il fit quelques rebonds avec le ballon tout en se dirigeant vers le panier, et il tira. Le ballon vint frappé le panneau et tomba dans le panier. Il sourit : pas trop mal pour quelqu'un qui n'avait pas jouer depuis longtemps. Rester à savoir ce que cela donnait en match contre quelqu'un de sur entrainer dans cette discipline sportive... Et s'il acceptait de faire ce match, peut être qu'il pourrait en faire d'autres... Et pourquoi pas intégrer les règles dont il s'était servi dans sa jeunesse avec ses camarades pour mettre du piment dans le jeu !

Il écouta attentivement les réponses de son filleul. Autant qu'il commence à s'entrainemer physiquement tout de suite, car le programme qu'il l'attendait avec ses autres compagnons de la squad oméga n'allait pas être de tout repos. Il espérait pouvoir bientôt obtenir une heure ou deux avec son partenaire, le professeur Xavier, pour organiser les sessions d'entrainement. Toujours les pousser à se dépasser et à les amener toujours plus haut : pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils sont capables d'augmenter leurs capacités et qu'il ne les lâcherait pas dans la nature sans que leur entrainement touche à sa fin.

« Je suis heureux que tu t'entendes bien avec Diana, Bryan ! » Son regard se perdit dans le vague pendant quelques instants, ses pensées revenant au jour où il avait accueillit sa filleule à l'institut : il s'en souviendrait pendant de nombreuses années, voir jusqu'à la fin de ses jours. Dans un murmure, il continua : « Et tu as beaucoup de chances d'avoir une partenaire tel que la demoiselle. » Revenant à la réalité lorsque son filleul dit qu'il n'avait rien contre le fait de faire un match contre lui : il lui fit un grand sourire. « Pas de souci, jeune homme, repose toi le temps qu'il faut ! » Attrapant le ballon, il se mit tranquillement à le faire rebondir sur le sol : le son de la balle contre le sol lui fit remonter pleins de souvenirs.

Marchant jusqu'au centre de la pièce, il mit le ballon au milieu du terrain et revint vers son filleul qui lui posa une question. Qu'est ce qu'il pensait des élèves de l'institut ? Ou plutôt, comment trouvait il les élèves de l'institut ? Ne répondant pas tout de suite, il pencha la tête sur le côté et ses pensées perdirent une nouvelle fois le fil de la réalité. Il en avait vu passer un paquet des élèves dans cette institut et tous étaient unique en leur genre. Il prit le temps de réfléchir avant de répondre :

« Comment je trouves les jeunes ? Tu sais, j'en ai rencontré beaucoup : ils passent et s'en vont ensuite faire leur vie. Certains restent à l'institut pour enseigner leur savoir aux plus jeunes ou intégrer le corps des X Men, parfois même les deux. D'autres tentent leurs chances dans le monde mais trouveront toujours une place ou se réfugier si le besoin se faisait ressentir de se faire protéger, ou tout simplement de parler. Pour ce qui est des élèves qui arpentent aujourd'hui les couloirs du bâtiment, ils sont comme leurs prédécesseurs, et seront comme leurs successeurs : ils sont tous uniques en leur genre ! Jamais je n'ai croisé un élève semblable à un autre et chacun a su apporter sa pierre à mon savoir ! Mais ça ne doit pas être la réponse que tu attends, n'est ce pas ? Et bien, pour être franc avec toi, je trouve que chaque élève à sa façon de penser, de voir, et d'être avec les autres et que je les apprécies chacun à leur façon d'être. Je ne dirais jamais d'un élève que c'est un nigaud, ou un froussard : les pousser vers le haut, toujours plus haut ! Donc, même si je ne réponds pas totalement à ta question, il faudra que tu te contentes de ma réponse car tu ne seras jamais ce que je pense personnellement des élèves. »

Il lui sourit et changeant de sujet, il demanda : « Tu es bientôt prêt ? » Et il partit faire quelques tours de salle pour s'échauffer et fit quelques élongations. Après avoir enlevé veste, tee shirt et chaussures, il se dirigea en pantalon au milieu du terrain. Le sol encore transpirant à cause des nombreux élèves ayant joués sur le terrain durant la journée lui collait aux poils, ce qui provoquait une désagréable sensation sur la plante des pieds. Néanmoins, il était beaucoup plus à l'aise dans cette tenue qu'avec tous les autres survêtements qu'il portait à longueur de journée. Il prit le ballon dans ses mains et se le fit passer d'une main à l'autre. Il lança alors à Bryan : « Dis moi, quelles sont les règles du basket que tu appliques pendant un match ? » Ses yeux se posèrent sur lui et il attendit sa réponse...

Chacun sa méthode d'assimilation. Si Bryan dormait vraiment, sa respiration aurait été beaucoup plus lente. Et s'il n'en avait rien à faire de ce qu'Hank disait, certains muscles se seraient contractés, même sans le vouloir. Il en déduisit qu'il l'écoutait mais il aurait pu être un très bon acteur et feintait son jeu : néanmoins, il ne pensait pas que son filleul était un gars de cette trempe. Il éclata de rire lorsque Bryan répondit à sa question. Avec un grand sourire et les larmes aux yeux tant il riait, il lui répondit après avoir repris son souffle : « Le contact entre joueur est interdit, il l'a toujours été ! » Et reprenant son sérieux, il lança : « Des règles maisons ? Elles existent depuis que j'ai été élève ici. Quoi que, je ne serais pas étonné que mes prédécesseurs aient fait ça avant moi. Dis moi, Bryan, t'est il déjà arrivé de modifier certaines règles d'un sport ou d'en rajouter ? »

Après avoir entendu la réponse de son filleul, il lui mit le ballon entre les mains et lui dit d'une voix qui ne trahissait aucune émotion : « Jeune homme, ne pars pas pessimiste. Ce n'est parce que je suis plus grand et plus gros que toi que je dois forcément gagner, compris ? » Il continua sur sa lancée : « Dis moi, Bryan, est ce que tu connais ton ballon ? » Et sans prévenir, il tapa sous le ballon qu'il venait de mettre entre les mains de son acolyte : la balle resta suspendue pendant quelques secondes dans les airs et retomba dans la main du fauve. Le visage impassible, il plongea son regard dans le sien : « En tant que sportif, tu dois savoir que si tu ne fais du ballon ton allié, tu es foutu ! Garde toujours ça à l'esprit. » Laissant doucement rebondir la balle sur le sol, son regard demeura fixé sur son interlocuteur.

« Je te propose quelque chose : si tu gagnes ou que tu marques 2 paniers avant que j'en marque 5, je te laisse partir, si tu perds ou que je fais 5 paniers avant que tu ne marques tes deux paniers, tu restes avec moi dans le gymnase pendant les deux prochaines heures. Pour gagner, tu dois marquer 3 paniers. Pour que je gagne, je dois marqué 6 paniers. C'est équitable, non ? » Il lui tendit le ballon et se recula un peu : « Tu commences ? » Devant tel une colonne de marbre, il gardait une vue d'ensemble sur le terrain et son adversaire : que de souvenirs qui revenaient à sa mémoire. Cyke, qui le connaissait si bien, avait trouvé plusieurs feintes pour le gagner, et lui plusieurs autres pour les contrer. N'empêche, ils s'étaient toujours dépassés pour trouver le meilleur moyen de gagner leur adversaire tout en respectant les règles du basket...

Il y avait de fortes chances que son filleul accepte le marché. A moins bien sur qu'il avait une raison beaucoup plus importante pour échapper à l'entrainement intensif qu'Hank allait lui dispenser. Néanmoins, jamais il ne lui dirait que ces parties de basket n'étaient autre que des entrainements conçus pour l'aider à maîtriser son pouvoir. Vous ne voyez pas le rapport ? Et bien, vous le découvrirez au fil de notre histoire... Chaque chose en son temps !

Il sentit le regard de son filleul le dévisageait : il n'avait pas besoin de le regarder pour savoir qu'il tentait de trouver une faiblesse. S'il ne connaissait mieux, il les aurait trouvé ses failles. Néanmoins, même Cyke qui le connaissait depuis très longtemps avait eu du mal à les trouver et ce n'est pas un petit jeunot qui allait les trouver en un seul regard. Il sourit et d'un regard neutre, lui dit sans le regarder : « La prochaine fois que tu cherches comment battre ton adversaire, tache de ne pas faire des énergies extèrieures tes ennemis car elles te seront fatales. Prenons un exemple : je sais que tu as cherché à trouver quelque chose pour que tu puisses l'utiliser à ton avantage pendant le match. Comment je le sais ? Je n'ai pas besoin d'être télépathe ou un mutant de ce genre pour le deviner. : tu t'es trahi tout seul lorsque tu as posé ton regard sur moi et que l'on pouvait lire sur ton visage ce que tu pensais tout bas. »

Par la même occasion, la mise de son élève lui apprit qu'il ne se ferait pas avoir deux fois par la même ruse : il apprenait vite ! Il se tiendrait sur ses gardes maintenant. Tant mieux, le match n'en sera que plus intéressant. Néanmoins, quelque chose chiffonait encore le fauve. Alors que son filleul lui avait posé une question, la glace recouvrait le ballon au fur et à mesure qu'il tombait et revenait. Seulement, son pouvoir marchait de plus en plus lentement, il lui répondit : « Si tu veux utiliser ton pouvoir pendant le match, tu vas devoir te concentrer un peu plus, jeune homme ! Je sais que tu es fatigué, qu'après une journée comme ça tu es envie de te retrouver danas ton lit, mais que cela soit bien clair entre nous : si tu perds ce match, les deux prochaines heures risquent d'être un supplice si tu laisses la fatigue te gagner. Néanmoins, tu n'es pas obligé d'accepter... » Il se tut, attendant la réaction de Bryan : « En ce qui concerne mon pouvoir, même s''il était beaucoup moins voyant, tu ne m'aurais pas sorti ça, n'est ce pas ? Bryan, ne sous estime jamais ton adversaire. Mais ne le sur estime pas non plus : chaque ennemi à ses failles, et elles changent à chaque match... Tu me suis jusque là ? »

« Des règles ? Tu veux parler des nouvelles ? Aucune pour le moment, contente toi déjà de te concentrer sur le match qui va suivre et respecte notre accord quand à l'issu de ce match. D'accord ? » Il ne lui laissa pas le temps de trouver tous les points pour et contre de la question que déjà il passait à l'attaque, plongeant vers le ballon.

Boum. Boum. La balle s'échappait des mains du professeur McCoy pour aller s'écraser contre le sol et revenir doucement se placer entre les deux pattes du fauve. Le son parvenait jusqu'aux tympans du lanceur et raisonnait dans tout le gymnase alors occupé par seulement deux personnages aussi différents l'un de l'autre. L'un rose pale, l'autre bleu. L'un étant recouverte de peau, l'autre de poils. L'un ayant une masse corporelle n'atteignant pas la moitié de celle de l'autre. Néanmoins, tous les deux avaient une carrure de sportifs, les prochains matchs risquaient d'être intéressants, voir même très intéressant... si Bryan se donnait la peine d'avoir un peu de patience pour apprendre. Bryan Kane. Tout le monde connaissait sa réputation. Chez les élèves, c'était l'un de ses beaux gosses, dragueur à souhaits pour la gente féminine, blagueur et gars sympathique sur qui l'on pouvait certainement compté dans les moments difficile. Du côté de l'enseignement, c'est un autre affrontement entre les deux partis. D'un côté, un jeune homme qui ne fou strictement rien et qui réussit. De l'autre, des professeurs qui se demandent quoi faire de ce jeune surdoué qui se repose sur des bases acquises et qui ne semble vouloir apprendre que ce qui lui plait. Hank, quand à lui, après avoir réfléchi sur la question était arrivée à la même conclusion : son filleul avait beaucoup de facilités, certes mais il ne bossait que ce qui retenait son attention c'est à dire le sport et... et quoi au juste ? Si on se fiait aux apparences, nous aurions tous répondu : rien du tout. Et pourtant... le biochimiste était convaincu du contraire. Si la voie normale menant aux examens n'était pas adaptée, il est toujours temps de trouver une voie différente pour amener aux mêmes résultats : il suffisait de se pencher sur la question. Hors, étant parrain, c'était maintenant son devoir de mener son filleul à la réussite. Et bien qu'il ne doutait pas que Bryan réussirait du premier coup, avec la méthode qu'il utilisait maintenant, tous ses examens, cela ne serait pas lui rendre service que de le laisser continuer ainsi. Une idée commença doucement à germer dans son esprit.

Boum. Boum. Le ballon frappa une nouvelle fois le sol. Impassible, comme à l'accoutumer, il avait son regard fixé sur Bryan. Hum... Bonne tactique le coup du regard dans le vide. Néanmoins, son corps le trahissait. Certains spasms nerveux étaient parfois difficiles à controler et même si l'on croyait se trouver derrière un grand mur infranchissable, il s'avérait que les bases de cette immense construction étaient en réalité bien fragiles. N'ouvrant pas la bouche, n'émettant aucun son, il ne dit rien. Il lui expliquerait en temps et en heures. Il nota les différentes défaillances de son élève, et bien qu'il y en ai peu, elles le trahissaient et pouvaient le mener à sa perte. Le Fauve se souvenait lorsque lui aussi avait eu à réapprendre à se connaître : cela avait été long et périlleux. L'apprentissage de toute une vie : apprendre à se connaître pour être le meilleur dans tout ce que l'on entreprenait. Il avait du temps, beaucoup de temps à comprendre ça. Mais il y était parvenu, alors pourquoi pas son filleul : il avait tous les atouts de son côté pour devenir un excellent mutant. Alors pourquoi attendre pour lui faire part de son raisonnement ? Ses informations n'étaient tout simplement pas divulgables si l'interlocuteur n'était pas apte à les recevoir. Et puis, à quoi bon lui en parlait et lui donnait le tout sur un plateau d'argent si les expèriences de la vie lui permettent d'apprendre et de comprendre ? Hank allait le guider, mais il laissera à Bryan le choix. Il tentera de lui donner toutes les clés pour qu'il puisse lui même réfléchir et disposer de son avenir comme il l'entend. Néanmoins, avant, il fallait appronfondir les liens qui les unissaient jusqu'à présent. Actuellement, ils en étaient au stade d'élève à professeur. Les murs qui les séparaient, ils allaient devoir les briser pour pouvoir atteindre la confiance qu'il doit y avoir à l'oeuvre entre un parrain et un filleul.

Boum. Boum. Le rythme cardiaque du fauve se cala sur le rythme du ballon. Prenant quelques secondes pour fermer les yeux et se mettre en accord avec les énergies du terrain de basket, ses muscles se détendirent et un fin sourire apparut sur son visage. Savoir jouer avec la nature et les énergies mères, c'était l'une des plus grandes clés de la maitrise de son corps. Le chemin menant à cette harmonie entre le corps et l'esprit était hardu et beaucoup s'égarait sur les sentiers aléatoires. De nombreuses fois son espeit avait été emporté par les brumes de la facilité et il y avait toujours eu quelqu'un pour le ramener sur la route : il espérait pouvoir être ce quelqu'un pour son filleul. De nombreuses questions se bousculèrent aux portes de son esprit. Une légère crispation au niveau de sa main droite qui disparut lorsqu'il reprit entièrement le contrôle de lui même. Il pensa tout bas : « A toi de jouer, fiston. A partir de maintenant, tu es tout seul et tu ne peux compter que sur tes capacités à t'en sortir dans toutes circonstances. » Se mouvant dans l'espace, il observait tout en contrant une bonne partie des feintes et attaques de son adversaire : il avait de bonnes idées et il connaissait sur le bout des doigts mais cela ne serait pas suffisant pour vaincre un camarade de jeu tel qu'Hank. Lorsque la réponse de son filleul parvint à lui, il rétorqua :

« Essayer ? Tu vas seulement essayer de gagner ce match ? Ne tâche pas de gagner cette partie, bats moi ! Donne tout ce que tu as pour me vaincre ! Prouve moi que tu es le meilleur dans cette catégorie sportive... A moins bien sur que tu es trop peur de perdre et que ta virilité en prenne un coup. » Si son filleul ne montrait aucun signe d'énervement, c'est qu'il était fort. Toutefois, il doutait que Bryan reste impassible : quel homme digne de ce nom se laisserait insulter de tapette... Bien qu'il ne le pensait pas, Hank faisait tout pour que son adversaire se lâche et donne le meilleur de lui même : peut être n'était ce pas la bonne tactique mais elle marchait presque à tous les coups chez les jeunes de l'âge de son compagnon. Attrapant le ballon, il fit quelques pas avec et tira. Le ballon fit un parfait arc de cercle et tomba dans le panier. Alors qu'il revenait au milieu du terrain, il lança : « Lorsqu'on te demande de faire quelque chose, n'essaye jamais, fais le. Prends confiance en toi, fiston ! C'est pour le moment la seule porte de sortie vers ta soirée : gagner ! Alors ne tente pas, gagne. »

Il devait l'admettre : Bryan était bon, très bon. Toutefois, il n'avait rien d'exceptionnel, du moins, pas encore. Hank avait déjà sa propre idée sur la question. En regardant jouer son filleul, il sut qu'avec de l'entrainement, il sera meilleur que lui, bien meilleur que lui. Comment ? Quel entrainement ? Celui que tout le monde aurait du recevoir mais qui malheureusement ne s'enseigne plus depuis fort longtemps. Pourquoi enseigner un entrainement qui est démodé ? Il n'a jamais été démodé, les hommes l'ont seulement mis de côté puis oublié car cet apprentissage avait été jugé trop long et inadapté à notre siècle. Pourtant, ceux qui avaient suivi cette voix figurés parmi les meilleurs et le biochimiste devait beaucoup à cette formation qui avait aiguisé une bonne partie de ses gestes, de ses mouvements et de ses sens. Ne suivait pas tout à fait le match : une partie de son esprit était ailleurs, encore une fois. Il fit une faute, une seule, et elle permit à son adversaire de marquer un panier. Il marqua aussi le suivant : 2 à 1 en faveur de son élève. Un mince sourire apparut sur le visage du fauve et, grâce à des attaques précises et rapides, il domina rapidement le match. Lorsque le ballon frappa une cinquième fois le panneau pour tomber dans le panier, il tendit les mains pour récupérer la balle et se retourna vers son adversaire : le professeur McCoy n'était pas fatigué. Ses yeux d'un bleu d'acier vinrent capter le regard de son filleul :

« Tu t'es très bien débrouillé, tu as de très bonnes bases au basket. Les équipes nationales de basket payeraient cher pour avoir un joueur comme toi. Néanmoins... »

Sa voix s'éteignit et son regard d'acier transperça Bryan. Était il seulement prêt à vouloir aller plus loin que le possible ? Avait il seulement une idée de ce que c'était que d'aller au delà du possible ? La pus cruciale des questions était : allait il savoir utiliser ce savoir a bon escient ? Il était encore jeune, très jeune, sans doute trop jeune. Il fut un temps où l'on commençait à inculper les principes de cet entrainement dés l'âge de 5 ans. Pourquoi si jeunes ? Plus cet apprentissage était enseigné tard, plus il y avait de chances que l'élève se détourne de la voix et ne comprenne pas le but premier de ce que lui enseignait le mettre. Il a été prouvé scientifiquement que l'homme n'aimait pas apprendre et que c'était sur ses acquis qu'il entreprenait le futur et les nouveaux concepts. Toutefois, si Hank devait enseignait son savoir à son filleul, ce dernier aura à vider sa coupe sur les connaissances du basket pour la remplir avec les nouvelles. Serait il seulement capable de désapprendre ce qu'il a apprit ? Aurait il le courage d'abandonner son savoir pour en apprendre un nouveau ? Son visage avait reprit se masque impassible que tout le monde connaissait. Sans un mot, il se dirigea vers la pièce ou le matériel était entreposé et revint avec des foulards et des écouteurs qui lui recouvreraient entièrement les oreilles s'il le mettait. Pour convaincre Bryan de le suivre, il n'y avait qu'une solution envisageable et rapidement mis en place. Il lança :

« Fiston, tu te rappelles ce que nous avons convenu toi et moi avant que nous débutions le match ? Bien, je vais te montrer une chose : après cela, tu seras libre de choisir. Rester pour t'entrainer ou partir et ne plus jamais entendre parler de cet entrainement. »

Hank lui laissait le choix. Pourquoi ? Les règles du jeu avaient été pourtant claires au début : si le fauve gagnait, Bryan devait rester pour qu'il l'entraine. Néanmoins, il fallait reconnaître que le biochimiste détestait perdre son temps et que si son adversaire n'avait aucune motivation, il ne se casserait pas la tête à lui communiquer les bases de cet art. Toutefois, c'était dommage de passer à côté d'une occasion comme celle ci. Il demanda donc à son filleul de lui nouer un foulard devant les yeux et de s'assurer qu'il ne voyait rien ni n'entendait avec le casque qu'il avait sur les oreilles. Sur un ton neutre et en parlant sans crier (Hank ne s'entends pas parler quand il adresse la parole à cause du casque) :

« Je ne te vois pas et je ne t'entends pas. On va refaire un match et laisse moi te prouver que même les plus grands joueurs de basket ne serait pas capable de jouer dans de telles conditions. »

Il était rester mettre de son corps durant tout l'échange : Hank avait le terrain en mémoire et il alla se positionner face à Bryan au milieu du terrain. Il lui proposa même de commencer. Le ballon se mit à rebondir sur le terrain et son adversaire commença à se déplacer. Il sourit et passa à l'attaque. Le professeur McCoy domina durant tout le match et marqua cinq paniers en moins de temps qu'il ne faut pour préparer une salade de fruits pour quatre personnes. Quoi ? Comment ? Gagner un match alors qu'il était privé de ses deux sens essentiels ? Crier victoire alors qu'il n'avait rien entendu et rien vu ? C'est impossible. Il serait judicieux de répondre à ces accusations : rien n'est impossible, il suffit juste de savoir comment s'y prendre. Mais, avouez que gagner un match alors que... Tss, tss, on ne dévoile pas ses secrets à ceux qui n'ont pas emprunté la voix... Enlevant casque et foulard, il se tourna vers son filleul et demanda :

« Alors, verdict ? Tu es avec moi ? »

Il n'avait pas failli une seule fois pendant le match, comme s'il avait toujours été en pleine possession de ses sens. Et pourtant... il avait gagner sans voir ni entendre, sans aucune faute et étant toujours dans les limites du terrain. A chaque fois qu'il tirait, il marquait. Et le pire dans toute cette histoire, c'est qu'il n'était même pas fatigué. Son secret ? Vous le saurez... un jour peut être !

Et voila…Bryan avait réussi à mettre un panier, plus que un seul à marquer mais la sur confiance prit le dessus sur lui et il sauta sur l’occasion pour marqué à nouveau. Oups! Hank lui piqua le ballon des mains et alla marquer lui-même le point. Se qui eu pour l’effet de frustré le jeune homme. Comment avait-il pu manquer cette chance? Le panier juste devant lui! Et merde. Il devait subtiliser le ballon de Hank et de réussir à marquer avant que celui-ci lui retire.
Quoi?! Non! Ce n’est pas vrai?! Le fauve ne prit pas 5 secondes pour marquer le but gagnant.

Le mutant tomba à genou sous l’épuisement. Il était complètement crever, si Hank serait arrivé un peu plus tôt se aurait surement été autre chose se match. Il essuya son front en sueur ne redressant que la tête vers son adversaire. Personne lui avait mit une rince comme il venait de le faire, ce n’était pas sans dire que le Fauve avait près de 10-15 ans d’Expériences de plus que lui.

-Les yeux bandés….Mais c’est quoi ce cirque?

L’étudiant se remit tant bien que mal sur ses jambes pour faire face à Henry. Le fait qu’il est les yeux bandé le déstabilisa énormément, ne sachant pas quoi faire, étant donnez qu’habituellement il lisait l’adversaire par ses yeux. Le regard trahissait n’importe quoi, une fois que l’on réussi à contrôler cela, peu de joueur pouvait nous battre. Mais Hank Analysait tout, réfléchissait tout le temps, un vrai ordinateur à quatre pattes!

Mais bon, peu importe, il allait faire de son mieux pour s’adapter au jeu. Hank le battait à plat de couture avec les yeux bandés, cela n’en était même pas drôle. Mais Hank pu remarquer que le jeune homme marquait de plus en plus d’opposition qu’il s’améliorait très rapidement en analysant les le match en cours. Sauf que le jeune homme faisait parfois des passes qui ne servait absolument a rien car Hank ne faisait pas du tout à quoi il s’attendait. Son corps ne voulait plus fonctionner, il voulait tout simplement tout laissez tomber pour aller se reposé, reprendre des forces.

À nouveau, il mit genou à terre. Ses jambes ne voulaient plus avancer, ne voulait plus marcher. La journée lui avait anéanti le corps et de jouer au basket avec son tuteur venait de l’achever. Il avait mal, très mal. Ses mollets ne demandaient qu’a quitté le corps du jeune homme pour enfin se reposé. Hank ne connaissait pas beaucoup son passé dans les sports ou son comportement face à l’école. Dans les sports, il était le meilleur car il ne faisait que cela, il se surmenait comme en ce moment pour s’entrainer le plus possible pour repousser toujours les limites que son corps lui imposait. C’était la même chose pour ses cours, même en microbiologie et en génétique.

Il était dans le cours et il ne travaillait pas en dehors des classes. Comment réussissait-il à l’école sans tricher? Il n’étudiait pas mais pourtant remettait toujours ses devoirs. Sauf qu’il avait fait son devoir pendant le cours présent et le remettait le cours d’après pour être comme les autres. Il ne se gênait pas pour aider les autres aussi. Tout cela lui semblait tellement facile mais il planchait énormément PENDANT les cours pour ne pas avoir à faire cela en dehors. Comment se rappelait-il de la matière alors s’il avait déjà fait son devoir? Il relisait avant le cours se qu’il avait fait comme devoir et le remettait au professeur en entrant en classe pour paraître comme les autres. Est-ce que Hank savait tout cela sur lui? Jamais il ne l’aurait su étant donner qu’il semblait toujours se foutre de tout même si c’était tout le contraire pour Bryan. Malgré toute la compréhension et la bonté du professeur McCoy, Bryan voulait cacher cet aspect de lui pour paraître le plus…. « Cool» possible.

L’image à l’école pour un étudiant c’est très important. C’est le degré que les gens vont se faire de toi et la majorité des étudiants de l’école appréciait bien le maître de la glace parce qu’il n’était justement pas comme les autres. Il semblait se la couler douce et de faire croire que la chance était de son côté alors qu’il travaillait durement pour avoir ce qu’il avait mais au moment où lui, le voulait bien.

Bon assez de description sur lui, il était temps de passé aux choses sérieuses. Il se redressa lentement sur ses jambes, puisant ses forces dans ses dernières ressources. Il regarda Hank avec le même regard perçant que celui-ci lui avait adressé. Il avait réveillé l’esprit du guerrier en lui, en fait c’est plutôt Bryan qui avait décidé de montré ce qu’il valait vraiment. Tout être vivant possède un potentiel illimité, suffit qu’il ait la volonté pour grimper et atteindre le potentiel désiré. Tout compte fait, le professeur McCoy se rendrait peut-être compte que lui et son filleul n’était pas si différent que cela après tout.

-Je suis avec vous Hank, Montrez moi ce qu’il faut que je fasse pour l’entrainement que je me mette au travail dès maintenant.

Le jeune homme était très silencieux et sage à comparé à d’habitude. Son caractère joueur était parti pour les matchs cédant la place au jeune homme travaillant, ce qu’il avait toujours été. C’était un très grand signe de confiance qu’il venait de faire au professeur, peu de personne le connaissait sous ce jour et si il aurait voulu, il aurait très bien pu partir se plaignant d’être fatiguer et tout. Mais il savait très bien que McCoy n’aurait jamais voulu l’entrainez si il aurait parti de ce gymnase. Il était dans les meilleurs, mais il n’était pas LE meilleur encore. Il savait que si quelqu’un était bien placé pour lui faire un entrainement digne de ce nom, c’était le fauve. Il resta droit à fixer le professeur directement dans les yeux, ne clignant même pas des yeux.

Ça y est. Il avait réussi à capter l'autre Bryan, celui que l'on pouvait en cours. Certes, il avait mis du temps à comprendre comment fonctionner son filleul, et encore aujourd'hui, il ne comprenait pas tout dans sa vision des choses. Néanmoins, il ne demandait qu'à ce qu'on lui explique, qu'on lui montre le chemin qui mène à la découverte de l'autre. Il pencha sa tête sur le côté et ne quitta pas Bryan du regard.

Près un rapide coup d'oeil, il fut évident qu'il était fatigué et même sans pousser un examen plus détaillé, il était évident qu'il ne pourrait pas suivre un entrainement intensif. Après une journée de matchs, Hank pouvait le concevoir mais... Il savait que son élève pouvait faire mieux, beaucoup mieux. Par exemple, il pourrait être capable de tenir vingt quatre heures de jeux sans pour autant avoir la fatigue qui s'abatte sur ses épaules. Toutefois, pour atteindre ce but, il fallait s'entrainer... Et le professeur était arrivé à ses fins en happant le Bryan qu'il voulait.

Son interlocuteur se releva. Et bien, sans la savoir, les entrainements avec son camarade allaient lui réserver pleins de surprises... qui ne seront pas pour lui déplaire, bien au contraire !

« Au travail ? Qui te dit que l'entrainement est un travail ? »

Un sourire apparut et une petite flamme s'alluma dans ses yeux, ce petit feu que peu de personnes avait su allumer, ce brasier accordé aux camarades auxquels il décidait de placer en eux une part de sa confiance. Cela lui faisait toujours drôle de transmettre autre chose que ses cours et son savoir théorique à des élèves. La plupart des autres apprentissages relevait d'un autre ordre, de son passé et à chaque fois il avait cette impression de transmettre un peu de son être lorsqu'il le faisait.

En ce début de soirée bien avancé, il vint s'allonger au centre de la pièce et invita d'un signe de la main son compagnon à le rejoindre. Il l'invita à faire de même et à fermer ses paupières. Faire le premier entrainement dans ce sens ? Pourquoi pas... Sa première fois aussi avait été comme cela, quoi que... pas tout à fait ! Hank allait y ajouter une petite touche personnelle... Sa voix transperça alors le silence :

« La définition même de l'entrainement est une action qui te permet de te perfectionner et de te maintenir en condition dans un domaine donné. Mais ça, tu le sais déjà car, comme tous les athlétes, tu le fais déjà ! Toutefois, un entrainement, c'est plus que ça ! C'est un perpétuel combat et une éternel alliance entre ton corps et toi. Sans ton corps, tu n'es rien, et sans ton esprit, ton corps n'est rien.

Tu as appris toutes les feintes qu'il y avait à apprendre, tu connais toutes les règles, d'un rapide coup d'oeil tu peux mettre en avant les points forts et les failles de ton adversaire, tu sais comment dissimuler les tiennes aux autres joueurs. Néanmoins, cela ne te permettra pas de survivre face à des joueurs tels que Cyke ou moi. Tu sais tout faire selon les règles standards du basket. Toutefois, sans enfreindre le protocole de ce jeu, il est possible de pousser beaucoup plus loin et de percer les secrets de ce jeu.

Il faut que tu désapprennes ce que tu as appris pour remplir ta coupe de nouvelles connaissances. Cette phrase te semble abstraite ? Elle ne veut rien dire selon toi ? Ou tu trouve tout simplement qu'elle est stupide ? Ne la juge pas avant de l'avoir compris. Aujourd'hui tu ne comprends peut être pas, mais laisse le temps et les entrainements te mener, te guider à la réponse. Tu es toujours avec moi ? »

Ecartant les bras, il vint doucement prendre la main de son filleul dans la sienne. Le contact de la peau contre ses poils lui rappela ô combien la peau d'un être vivant dit d'« apparence normale » pouvait être douce au toucher. Un calme apaisant régner en maître sur le gymnase. La respiration du fauve se mit à ralentir doucement. Il reprit la parole :

« Le monde est régit par des lois. Le monde possède ses énergies propres : elles sont partout. Les quatre éléments peuvent nous le prouver. Ton pouvoir le pourra aussi et plus tu pourras maîtriser les énergies du monde, plus tu pourras devenir puissant. Ce que nous allons apprendre durant ces entrainements pourra te servir partout... Du moment que tu sais les utiliser...

Ton corps est constitué de différents flux d'énergies comme l'air de la pièce, et tout objet se trouvant dans cette pièce. Beaucoup sont des contraires mais il est possible de les harmoniser pour arriver à un tout et gagner en vitesse, en précision. Si tu arrives à les vivre avec ton corps, alors même tes sens pourront t'être enlevés que tu pourras continuer à jouer. Si tu arrives à ce que ton corps, ton esprit et le monde extérieur ne fassent qu'un alors tu pourras avoir le monde à tes pieds...

Théorique ? Nous sommes tous obligés de passer par là pour saisir la suite des exercices proposés. As tu des questions ? »

Le souffle du fauve était devenu inaudible, on aurait pu le croire mourant car sa poitrine ne se soulevait presque plus. Il prenait le risque de lui apprendre mais il avait peur qu'il prenne la grosse tête. Ceux qui avaient appris à jouer avec les énergies naturels avaient été parfois menés à leur perte en voulant contrôler le monde. Il espérait de ne pas avoir à essuyer un échec de plus parce qu'il ne se le pardonnerait jamais...

« Écoute moi bien, mon filleul. Tu vas te laisser guider par ma voix... Laisse le monde extérieur ou il est et concentre toi sur ton corps. Oublie tes amis qui peuvent t'attendre pour une soirée télé, oublie les cours, oublie tout ce qui peut t'attacher à ce monde et écoute... Est ce que tu entends ? »

En même temps qu'il parlait, il avait fait de même pour lui, oubliant le monde extérieur. Ses muscles se détendirent et on aurait pu croire qu'il dormait d'un sommeil paisible. Toutefois, s'il advenait qu'un ennemi survienne, son corps aurait pu réagir avec une rapidité foudroyante : corps et esprit, esprit et corps. Une seule harmonie pour plusieurs énergies...

Il sourit lorsqu'il entendit la réponse de son élève. Dans un soupir, il lui répondit :

« Du moment que c'est la bonne moitié qui est vide... »

Tout en continuant à se détendre au son de sa voix, il ouvrit les yeux et commença doucement à se déplacer. Se levant lentement, il vint placer le ballon juste au dessus de son filleul et le lâcha. La balle vint rebondir à côté de la tête de son ami.

« J'avoue qu'entre une soirée avec une jolie demoiselle et un entrainement, j'aurais choisi la première solution. Tu as choisi de rester, alors oublie la deux minutes, veux tu ? »

Il ne savait pas qui c'était, et il ne voulait pas le savoir. Toutefois, Hank connaissait assez son filleul pour savoir qu'il était très apprécié de la gente féminine. Le fauve sourit intérieurement : à une époque, lui aussi avait été comme son acolyte... Mais cela remontait à très longtemps, tellement longtemps qu'il ne serait même plus dire si les techniques de drague qu'il employait à l'époque serait toujours valable aujourd'hui.

« Relève toi »

Il alla se placer au centre et l'invita à le rejoindre :

« Avant de continuer, je voulais juste te dire d'éviter de penser trop fort, ça pourrait t'attirer certains ennuis... Et je t'avoue que ce petit entrainement, ce n'est pas moi qui est dit oui ! J'ai juste fait une proposition ! »

Et avec un grand sourire, il lui balança le ballon : il avait été lancé de telle façon qu'on aurait pu croire un boulet venant d'être tiré à l'instant d'un canon. Comment il avait réussi à le savoir ? Tout était technique et mathématique... Il était possible de berner un vieux loup mais qu'avec beaucoup d'entrainements... Et il savait que les élèves détestaient souvent les horaires auxquelles il plaçait leurs exercices physiques.

D'un certain côté, c'était fait exprès. D'un autre côté, il ne pouvait pas les placer à des moments ou ça les arrangeaient tout le temps. Se dirigeant alors vers le cabanon où était disposé tout le matériel sportif, il sortit des barres, des poutres, des plots, des cerceaux et vint les disposer sur le terrain en sifflotant. Une fois que cela fut fait, il revint au centre avec un foulard, il lui dit simplement :

« Mémorise le terrain ! »

Il croisa les bras sur la poitrine et devint une statue durant quelques instants. Lorsqu'il fut sur que Bryan avait enregistré le moindre détail, il le mena à l'une des extrémités du terrain, il lui banda les yeux et lui expliqua les règles :

« Traverse le terrain sans perdre la balle ni déplacer les objets se trouvant sur le terrain. Une fois arrivé de l'autre côté, marque. Tu ne sortiras pas tant que tu n'y arriveras pas. Je te conseille de t'appliquer car la soirée est bien avancer et il serait dommage de faire attendre encore plus longtemps ton amie ! »

Il avait prononcer la dernière phrase sur un ton un peu ironique. Non pas qu'il se moquait de son filleul, simplement pour le pousser à réussir tout en prenant son temps. Il était clair qu'il n'y arriverait pas ce soir... Il allait falloir plusieurs heures d'entrainement, et Hank n'avait nullement l'intention de le retenir toute la soirée... Il voulait juste s'assurer que Bryan avait réussi l'exercice précédent ! Comment ? Ce qui allait suivre aller le démontrer...