Le très ouvertement dénommé « Love Plazza » a été ouvert il y a peu, à la frontière entre Manhattan et Harlem, là où les prix sont encore abordables – surtout après la crise immobilière.
Les propriétaires ont retenu leurs élans amoureux et le design est sobre mais reflète la clientèle visée : les couples amoureux d’un certain standing. Une abondance de tissus rouges rosés, de bois blancs et de dorures lui donnent un aspect de Saint-Valentin toute l’année.
Les love hôtels de New York n’atteignent pas encore le kitsch de ceux de Tokyo mais ils ont un point commun important : ils garantissent un minimum de discrétion. Le grand salon offre de nombreux recoins intimistes à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
Louis attend dans l’un d’entre eux, assis à la dernière fenêtre dans un fauteuil club blanc crème et caché par le ciel de lit reconverti intelligemment en paravent… rouge rosé, évidemment. Pour mieux se fondre dans la clientèle en ce moment très affairée dans les chambres, il s’est élégamment habillé d’un costume bleu marine à fines rayures gris clair. Une chemise blanche, un foulard parme et des cadeaux délicatement emballés finissent le stéréotype de l’homme attendant sa dulcinée.