Arrivée [Priorité aux Xmens]

Il y avait eut ce passage pour qu'enfin, seule. Ma course s'était achevée, et je marchais, dans un manoir mal éclairé, nuit tombée. Où étais-je ? Je l'ignorais, en sureté sans doute. Je l'espérais. Personne ne se trouvait là et dans mes pensées défilaient les visions de mes êtres chers. Lentement, dans mon uniforme Xmen, je m'asseyais sur le sol rapprochant mes genoux de ma poitrine. Je repensais... oui, je repensais.

Diablo... Il m'avait amené dans un institut dont les couloirs ressemblaient étrangement à ce lieu, transporté en un claquement de doigt. Son cœur d'or s'était ouvert au mien, nous avions passé des instants magiques, féériques, l'un avec l'autre, que ce soit à baigner dans l'adrénaline ou simplement se réchauffer, dans la neige, à patienter pour une opération de sauvetage. Enfin, il y eut ce jour où les tirs avaient traversés et où son don ne suffit pas pour le sauver. Son sang s'était déversé et d'une vie fragile, m'abandonnant, il me regarda, en un sourire d'espoir pour me dire qu'il ne me quitterait jamais totalement, tant que je penserais à lui, qu'il subsisterait en mon cœur.

Scott... Le Cyclope comme il se faisait appeler. Je l'avais trouvé dès mon premier jour, tout joyeux, heureux d'en voir un autre se joindre à lui. Malgré sa différence, il avait eut ce don pour me transporter dans un monde paisible, me calmer quand j'étais allée trop mal... Et dieu sait qu'il avait du intervenir. La nuit, comme avec plusieurs autres, nous partions tous en salle des dangers et alors, on s'entrainait, soit pour oublier nos soucis à l'extérieur, soit pour ressouder nos liens. Enfin, arriva la nuit de l'assaut. Je me souvenais de ses cris, de ce qu'il m'avait contraint à fuir. Par amour fraternel pour lui, je m'étais tout de même attisé à rester au près de lui. Et les carcasses de cyborgs s'entassèrent, par dizaines. Dans un combat qui dura plusieurs minutes. Pour ma part, je le perçu telles des heures et on élevait la voix, ordonnant à l'autre de quitter la salle, sinon quoi on ne tiendrait pas tout les deux. Non, nous n'avions pas tenus. Parmi les rafales, il y en eut qu'on intercepta pas : Il mourut. J'avais beau m'être réfugié pour le prendre dans mes bras, espérer que mon don apporterait un pouvoir capable de le faire revenir : Rien. Il mourra là, dans mon étreinte.

Le Professeur Charles Xavier. De sa générosité ou de son ouverture d'esprit, j'ignore ce qui m'éblouissait le plus. Je l'aimais, profondément, j'aimais l'amour qu'il nous portait à tous, ce qu'il nous offrit comme cadeau de vie, comme refuge. On ne lui avait pourtant rien demandé, il n'empêche : Il nous offrait tout. Dans mon coin, adossé au mur, je me remémorais l'instant de notre première rencontre, dans l'institut. Il nous était venu dans un siège roulant, accompagné des autres. Rien qu'au plus profond de ces grands yeux, je l'avais perçu : Sa présence, son charisme. Quelques mots suffisaient pour que ma confiance lui soit accordée et, avec Scott, si ce ne serait même bien devant, il fut l'homme qui me réconforta par dessus tout. Oui, j'aimais cet homme, comme un ami qui fait parti de sa famille, un oncle ou un père de sang.

Jana. Que ce soit avec le phénix qu'elle avait abrité, ou simplement dans ses excès de fureur, je n'avais jamais été suffisamment réceptive pour lui témoigner ma reconnaissance. Je l'avais rejetée trop à tord, lui mettant sur le dos la mort du professeur. Je m'étais simplement trop vite embarquée pour ne pas comprendre comment sa propre existence pouvait se faire difficile. A présent, je pouvais l'admettre et je rejoignais sans encombre pour ressentir ses propres souffrances. Les partager avec la défunte. Une lueur d'amour brûlait aussi pour elle, je la sentais à présent, dans l'immense poids qui dévorait mon cœur.

Hank. Mon affreuse boule de poils bleus. Malgré sa nonchalance, il avait été homme sur qui l'on pouvait compter. Ensemble, nous étions comme deux bouclier pour le groupe, chargeant ensemble dans les tas que nous croisions. Ma mémoire torturait mon âme par ces instants où nous courrions ensemble, l'un à côté de l'autre, un regard entre nous. Malgré toute la puissance, la force et la violence de cette échange, oui, je le ressentais encore, je l'aimais.

Hellion. Je ne le connaissais pas beaucoup et il décéda bien avant les autres. Une seule mission en sa compagnie et il me sauva la mise. Mon don s'était à peine défait que je me retrouvais sans protection. Un tir, un temps... Puis deux... Trois... Quatre... Boum. Dans des réflexes inhumains, la balle se figea nette. Télékinésiste hors paire, j'avais aimé son action, et cela s'était gravé au point que je revoyais son regard, là, dès à présent.

Rémy. Mon maitre charmeur. Son visage me revenait lui aussi. Il y eut quelques instants passés pour un sauvetage et bien sûr, notre propre attaque contre le pseudo laboratoire; puis la détonation. Son visage fut le dernier que je pus voir dans l'immensité lumineuse, aveuglante. Bien au-delà de ses capacités, j'avais ressenti une profonde émotion de compassion en le regardant, émotion que je revivais ici encore.

Wolverine. Mon guerrier d'adamantium. En tout point contraire aux systèmes conventionnels, son sens rebelle m'avait fortement touché, dominé, et déstabilisé. Pour autant, nos pouvoirs de pseudo-invulnérabilité (qui devaient avoir pour conséquence notre pseudo-invivabilité), nous avait rapprochés. Si l'on m'avait mise devant le fait qu'un de nous deux puisse mourir avant l'autre, j'aurais imaginé, comme souhaiter que ce soit moi. Lui possédait une aura au combien plus charismatique que la mienne ! Et son adresse, son contacte qui n'avait rien d'humain ! Si certains le craignaient, il en était tout autre pour ma part. Et je regrettais profondément les dernières secondes que je venais de vivre. Effondré comme tant d'autres. J'osais imaginer que d'ici demain, dans ma dimension à moi, deux stèles de pierre s'élèveraient du sol, dans cet immense parking mortuaire où des centaines de semblables tremblaient au fil du vent. Même si j'avais l'intime volonté de ne plus le voir, de passer à un autre, toutes les souffrances qu'il avait du subir dans les secondes précédentes dépassaient l'entendement. Plus faible que lui, j'estimais injuste d'avoir survécu. Pour peu que le choix me fut proposé, j'aurais pris sa place car lui, au moins, aurait pu achever cette opération, j'en avais la conviction.

Malicia. Ma terrible sangsue. Si beaucoup m'ont apporté de quoi me construire moi même, je pense en avoir fait le plus dans son cas. De part son don, fléau qui la contraignait, les derniers jours de sa vie se firent sans doute plus dur qu'aucun d'entre nous. Alors, j'avais pris la décision de discuter avec elle, plus de temps, pour comprendre, l'aider au mieux. Dans notre échange, je gagnais en courage, en détermination face à celle dont elle avait fait preuve depuis plusieurs années déjà. L'instant le plus intense de notre relation, le moment où je l'avais pris dans mes bras nus pour lui apporter une once de plaisir, me revint. C'eut beau en être profondément désagréable de mon côté, le sentiment qu'elle en ressentit me permit de tenir, ou même d'en éprouver de la fierté par la suite...

Alex. L'un et l'autre avions mené une action en duo, sur un camp de concentration. Ses rafales avaient été nombreuses, au point que sur notre chemin du retour, il n'était plus apte à nous protéger. Dès lors, je m'étais enquis d'effectuer son travail et nous pûmes nous en tirer avec tous les honneurs. Ce simple épisode, mêlé à nos soirées de poker, nos balades aux alentours du parc, nos entrainements, lui valait bien une autre place dans mon petit organe et je le revoyais, préservant d'autres étudiants dans l'assaut contre l'institut. Je ne l'avais su qu'après mais, là encore il fut arrivé en panne de batterie. C'est ce qui le tua. Aujourd'hui encore, comme dans tant d'autres moments alors, je me tourmentais. Et si seulement j'étais descendu à temps, serais-je arrivé à temps pour l'aider ? Le sauver ? En ce départ, Scott m'aurait-il suivit ? Aurions nous pu nous en sortir tous les trois ? Étais-je responsable de leur mort ?

Je continuais ces questions, me persécutant à nouveau. Oui, j'étais coupable, coupable d'avoir principalement fuit ma dimension pour une dont j'ignorais tout, chaudes larmes roulantes sur mon visage attristé.

Hut Hut Hut HUT !

Le centre de la ligne passa au quater-back qui posa le ballon au sol et Jullian frappa dedans comme un malade pour dégager le ballon le plus loin possible. C'était la quatrième tentative, et ils ne pouvaient pas se permettre de prendre le risque de laisser l'équipe adverse prendre l'offensive aussi prés de leur zone d'en but. Alors Jullian allait taper le ballon pour que l'équipe adverse reprenne la phase d'attaque à l'autre bout du terrain plutôt que de tenter une percée ou une passe qui pourrait échouer.L'ennui c'est qu'Hellion n'était vraiment pas un bon quicker, alors plutôt que d'envoyer le ballon dans l'axe du terrain, il partit carrément sur le côté. Le quater-back avait mal positionné le ballon en plus. Bref, il l'avait envoyé loin et totalement hors du terrain. Heureusement que c'était juste un match amical entre élève à sept contre sept. Plus qu'à aller chercher la balle. Ils récupérèrent le ballon perdu près de l'entrée et se dispersèrent, mettant fin au match. Jullian n'ayant rien de précis à faire aujourd'hui, il alla se changer, se laver, et descendit au sous sol. Si il rencontrait quelqu'un tant mieux, sinon il irait se faire un petit entrainement en salle des dangers. Peut être un niveau trois, ou un scénario aléatoire, juste pour s'occuper et progresser encore. Peut être un scénario personnalisé où il serait le leader des Xmens ? Il devait pouvoir programmer ça. Se mettre dans la peau de Cyclope, excellente idée ça, et puis si Scott l'apprenait, il ne pourrait pas lui reprocher de vouloir s'améliorer. Au détour d'un couloir, il découvrit une personne prostrée au sol dans un uniforme xmen en mauvais état. Jullian se précipita et s'agenouilla à coté de la blonde.

Qu'est se qui se passe ? Vous allez bien ?

Il ne la reconnaissait pas. Il ne l'avait jamais vu, ni vu aucune archive sur elle. Le même âge que lui environ, blonde, ça ne correspondait à personne.

Qui êtes vous, comment êtes vous arrivés ici ?