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| L'art de la persuasion [PV Lio Han] | |
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| Sujet: L'art de la persuasion [PV Lio Han] Mar 27 Avr 2010 - 16:55 | |
| « Obtenir des informations ici revient à résoudre un casse-tête chinois les yeux bandés » se résignait à penser Origami, « L’Olympe Corporation ne joue pas la carte de la transparence, l’organisation est plus pudique qu’une vieille japonaise ». Il faut dire que l’autocensure et le culte du secret sont de mise, deux mots suffisent à décrire l’ambiance : méfiance et silence.
Origami, affamée après des heures de paperasses futiles à trier – généreux cadeau de son prédécesseur – se dirigeait vers la cafétéria en vue de rassasier un estomac honteusement bruyant depuis une demi-heure déjà. En chemin elle se faisait la réflexion que malgré tout le vitrage dont est constitué l’immeuble, ce-dernier demeurait triste. La lumière opaque qui se reflétait plus ou moins sur les murs gris des halls baignait l’atmosphère d’un voile d’ombre qui venait accentuer une ambiance déjà pesante. « Il ne manquerait plus que les grincements d’un violoniste dépressif en musique d’ascenseur pour que le taux de suicide d’employés fasse le gros titre des tabloïdes new-yorkais », rit-elle intérieurement.
Le réfectoire de l’entreprise n’était guère plus chaleureux que le reste du bâtiment. Toutefois les gens y semblaient plus galvanisés par du commérage, groupés par tables de trois ou quatre personnes, médisant les uns sur les autres à coups de ricanements et de regards suspicieux. Il était difficile de deviner qui appartenait à quel département, et encore plus ardu lorsqu’il s’agissait de déceler l’existence d’une nature mutante. Origami allait une fois de plus manger seule, forcée de se tenir à distance car personne n’était encore prêt à lui parler, elle n’était qu’une « nouvelle » livrée aux quolibets d’un microcosme où règne le mystère et les mensonges.
Parmi une horde de silhouettes étrangement similaires qui braillaient telles des pies se distinguait un jeune homme brun, d’origine asiatique, tout comme elle, qui se tenait à l’écart des autres, ignorant leurs visages grossièrement déformés par leur vulgarité, aussi bien dans leurs discussions que dans leur façon d’engloutir leurs plateau-repas. « Cet isolement volontaire ne serait pas forcément synonyme d’inaptitude à la conversation » espérait la jeune femme.
Elle n’allait pas jusqu’à songer réussir à obtenir beaucoup plus d’informations de sa part, mais peut-être que certains points communs qu’ils semblaient avoir inciteraient le jeune homme à baisser sa garde et à lui fournir quelques pistes. Izumi ignorait toujours les objectifs réels de l’entreprise et toute l’étendue de ses positions stratégiques. Quels produits ? Pour quels marchés ? Et cette difficulté à saisir le fonctionnement de la chaîne hiérarchique qui la frustrait beaucoup… Nombre de questions sans réponses qui ne cessaient jamais de tambouriner son crâne.
Origami s’approcha du jeune homme brun non sans appréhension, mais tout de même confiante. Sa nature fière et arrogante lui était dans cette démarche d’une grande aide. « La timidité c’est pour les imbéciles complexés qui croient que ça vaut la peine d’être apprécié par plus de la moitié des êtres humains ! » s’exclama-t-elle intérieurement.
Cette appréhension n’était donc pas le fruit d’une timidité mais plutôt de la crainte d’échouer son entrée en matière avec le jeune homme, qui l’enverrait paître par conséquent. Chose assez inconfortable. La jeune femme misa donc sur le culot.
« Bonjour, puis-je me joindre à la table des misanthropes, la seule qui aie l’air normale ? » plaisanta-t-elle en s’adressant au jeune homme lorsqu’elle fut arrivée à sa hauteur.
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| Sujet: Re: L'art de la persuasion [PV Lio Han] Sam 8 Mai 2010 - 13:37 | |
| Olympus n'avançait pas. Lio avait eut beau recevoir plus d'argent qu'il n'était nécessaire pour mettre sur pied tout le projet, le système de défense : Rien, rien de rien. Et c'était à s'en arracher les cheveux. On avait beau s'entourer de physiciens exceptionnels, de bonnes têtes pensantes, cela ne suffisait pas marcher dans les temps. A croire que la pression ne les faisait pas avancer suffisamment vite. "En en tuant un devant les autres, cela pourrait les motiver... A méditer." pensait-il. Et il replongea sa fourchette dans une bouillabaisse ragoutante mais presque comestible, laquelle devait en théorie lui permettre de tenir jusqu'au soir venu.
En soit, s'il avait eut les moyens, à titre temporaire, il aurait dépensé son temps de pause pour aller dans un restaurant. "Peu importe que la nourriture y soit hors de prix pour peu qu'on arrive à avaler quelque chose". Et il finissait par repenser à cette multitude de calculs qu'il devrait effectuer lui même, après son repas. Autour, l'aura que dégageait la salle justifiait peut-être ce manque de volonté à travailler : Le cadre aurait été à revoir, sinon entièrement. Pas de couleurs vive, que la froideur métallique. Pas de fantaisies, rien que le conformisme.
Dans son costume de pingouin, les préoccupations du coréen tournaient sur tout à l'exception de l'hédonisme et il se renfermait sur lui même pour réfléchir. Ici, à l'OC, les groupes se faisaient par petite entité de service. La politique interne, imposée par le grand manitou qui faisait aussi office de gourou, ne permettait pas de discuter de son travail à voix trop audible. Ici donc, se connaissaient seulement ceux qui travaillaient dans le même bureau. Il n'était en effet par rare que deux personnes d'Ares, à trois portes d'intervalles ne se rencontrent jamais et, une fois ici, dans ce réfectoire, ne puisse pas se connaitre. C'était donc pour cela que les groupes n'excédaient pas trois même si avec le temps, on devinait où travaillait qui, pour peu que l'on savait à quoi correspondait les emblèmes. Ainsi, les ours étaient pour la plupart des membres de Déméter ou de Hestia, ceux dont les discussions se voyaient très codifiée sur l'aspect juridique appartenaient majoritairement au département Zeus. De part son expérience propre, Lio reconnaissait aussi quelques chercheurs de Dionysos, avec lesquelles il eut mangé une fois et où les termes d'amphétamines l'avaient mis sur la voie. Rien d'autre cependant, chacun devant garder son secret et lui ne cherchant pas à mettre mal à l'aise les autres. De son côté, il n'aurait pas non plus apprécié un interrogatoire pour connaitre sa position exacte dans un organigramme voilé de la société. Cette journée ressemblait donc à tant d'autres, seuls ses problèmes donnaient ce gout de la nouveauté, nouveauté dont il se serait bien passé.
Enfin, il avait bientôt achevé un tiers de cette source infecte qu'une jeune femme intervint, nouvelle semblait-il. Nouvelle ? Non pas parce qu'il ne l'avait pas vu ici, mais plutôt parce qu'elle se risquait d'aller s'asseoir avec quelqu'un d'un autre bureau que le sien. Il releva ses yeux, toujours impassible, pour la dévisager. Une autre venant de ces pays de l'Orient - qui signalons le, aurait plutôt été à l'Occident d'ici mais passons. Ses pupilles noires, intrigantes bien que pas vraiment menaçantes, des formes élancées, de longues jambes qui nourrirent toute l'imagination débordante d'un homme en manque d'ouverture sociale. Esquissant un sourire presque ironique :
- A vos risques et périls...
Elle pouvait, mais au fond, de quoi pourraient-ils discuter ? Il n'en avait que faire, et de toute façon, il ne tarderait pas à partir.
- Spoiler:
Ignoble, infâme, ridicule, court, inutile, déplaisant, d'un style inconcevable, en retard, mais mon esprit semble ne pas vouloir apporter quoi que ce soit à fournir en cette période où le soleil n'apparait que peu >.<
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| Sujet: Re: L'art de la persuasion [PV Lio Han] Dim 16 Mai 2010 - 18:14 | |
| Le jeune asiatique avait eu une réaction à laquelle Izumi ne s’attendait pas vraiment. Il faut dire que ce-dernier n’avait pas eu l’air de remarquer sa présence avant qu’elle ne soit à moins de trois pas de lui, il demeurait impassible, plongé dans des pensées mystérieuses qui semblaient lui causer bien des soucis au vu des plis de contrariété qui se dessinaient au-dessus de ses sourcils froncés. Ses mots résonnaient dans l’esprit de la jeune femme, il l’accueillait sur un défi : mise en garde et confrontée à une antipathie superficielle.
Ebranlée un instant, Izumi se ressaisit rapidement afin de rester maître de la situation, en apparence tout du moins.
« Ce jeune homme doit être un sociopathe d’entreprise affecté à des travaux juridiques, ou bien c’est un dirigeant en mal d’autorité », ironisa-t-elle intérieurement.
La jeune femme ne perdait pas son objectif de vue. Obtenir des informations rapidement était crucial, même si cela lui demandait l’effort de se mêler aux larbins ; sa couverture était bien trop légère, et elle le savait. La meilleure approche avec ce type semblait être de jouer la carte de la séduction. Un homme qui mange seul à table est un homme certes occupé, mais un homme qui n’est pas au téléphone à ce moment là est un homme seul. Izumi allait tout miser sur cette solitude. Aucun homme souffrant de ce mal ne se risquerait de refuser son agréable compagnie, ne serait-ce que pour quelques minutes. Elle pouvait compter sur son physique, quant à ses yeux noirs profonds, cliché du mystérieux orient dans l’inconscient collectif occidental, elle espérait que ce détail ne durcirait pas trop son regard d’un naturel assez froid. Ce jeu de séduction n’était pas un exercice nouveau pour elle puisque sa misanthropie l’avait forcée depuis plusieurs années à simuler différentes attitudes afin de parvenir à ses fins dans le milieu machiste qu’est celui des grandes entreprises du business américain. Son « pouvoir » de belle femme, elle en avait eu connaissance bien assez tôt. Cela la répugnait au début, mais ensuite l’absence de toute présence masculine dans son intimité l’avait immunisée de toute gêne, elle prenait ça pour un jeu. Ou bien comblait-elle le manque…elle n’en savait trop rien et n’en avait qu’à faire de toute façon, elle est bien trop importante et surbookée pour se soucier de ces futilités.
Izumi feinta un sourire amusé et lança un regard malicieux au jeune homme qu’elle appuya par un pincement de lèvres. Elle contourna la table pour s’asseoir devant lui, ce-dernier semblait acquiescer d’un regard qui la suivait, ne bronchant pas d’un cil. C’était un beau jeune homme, lui aussi venu d’Asie, avec cet air d’occidental affairé. Calme, ses gestes étaient parfaitement conscients et maîtrisés. En costume, sérieux, bien rasé, mangeant proprement…
« C’en est un qui soigne son apparence et qui prend des distances pour tout garder sous contrôle » réalisa la jeune femme. « Il doit avoir affaire aux gens importants de cette boîte…c’est un gros poisson » s’extasia-t-elle.
Izumi défit les quelques plis de son tailleur puis tira le tissu sur les deux côtés avant de s’asseoir. Elle avança sa chaise pour s’approcher de la table et de son plateau-repas. Elle voulait s’assurer d’être bien au-dessus de son assiette pour ne pas risquer de tacher ses habits de travail. Ce ne fut qu’après deux gorgées d’eau qu’elle choisit de rompre le silence gêné qui s’était installé :
« _ Je relève le défi…une vie sans risque est trop fade à mon goût ! » conclut-elle, et avant que le type n’aie pu esquisser une réponse elle ajouta : « Vous semblez très préoccupé dans cet espace supposé être dédié à la détente. Vous tenir compagnie pourrait peut-être pallier à cela…Je m’appelle Izumi et je suis enchantée de vous rencontrer. »
La jeune femme tentait de paraître sûre d’elle, c’était une stratégie à double tranchant puisque cela pouvait à la fois charmer et intriguer le jeune homme, mais aussi l’intimider ou pire l’agresser dans son espace de réclusion sociale. Izumi demeurait tout de même confiante pour souhaiter percevoir dans le regard dur de l’homme assis en face d’elle une légère douceur nouvelle. |
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| Sujet: Re: L'art de la persuasion [PV Lio Han] Dim 13 Juin 2010 - 22:36 | |
| "Jamais l'identité des Maîtres, jamais votre identité en tant que directeur de l'entité Ares ne devra être révélée..." Cette phrase de Phobos ne cessait de tourner dans le crâne du coréen. Jamais personne ne devait connaitre sa position sinon quoi tout un mur de sécurités basées sur le secret ne s'effondrerait. Et il en allait de même pour les autres secteurs : La dernière réunion qui avait rassemblés les Dieux en était une belle preuve. Et chaque employer devait instinctivement comprendre qu'il en serait de même pour eux : Jamais ils ne révèleraient leurs travaux, jamais ils n'en parleraient, pas même à leur famille. Ils travaillaient dans la boîte de Phobos et s'en était tout, point final... Dans la mesure où on n'avait pas l'occasion de parler du travail, de quoi pouvait-on parler avec les autres ? De sport ? Lui ne suivait pas. De femmes ? Ses rares conquêtes n'avaient rien d'excitant pour les autres. De voitures ? Sujet assez plat et relativement peu intéressant. A quoi bon continuer sur la voie d'une discussion ? Rien n'en ressortirait. Rien... Cherchait-il à croire tout du moins.
Lio finirait son repas, bientôt, n'osant imaginer la quantité indécente de travail qu'il restait à mettre en place, d'ordres à donner, de paperasse à remplir. Tout poussait à ne plus intervenir sur quoi que ce soit avec cette étrangère, nouvelle. Pour autant, le simple homme qu'il était ne pu s'empêcher de détailler les quelques formes apparentes, les gestes gracieux qu'elle opérait et cette attention s'enfouissait dans un visage toujours impassible. Pourquoi ? Fruit d'un raisonnement militaire ? D'une discipline de fer pour ses premières années ? Tout cela réuni et elle avait beau chercher à se montrer aguicheuse - ce qui signalons le, avait bien fait se retourner quatre hommes qui valaient bien cent vingt livres à la table de derrière - sans pour autant lui laisser transparaitre trop d'intérêt. En lui, il y avait bien sûr ces petites pulsions maladives qui l'envoutaient, incantaient pour qu'il ne s'embarque dans une large entreprise. Rien pour autant : La force du mentale, du rationnel.
« Vous semblez très préoccupé dans cet espace supposé être dédié à la détente. Vous tenir compagnie pourrait peut-être pallier à cela…Je m’appelle Izumi et je suis enchantée de vous rencontrer. »« Enchanté... » Non, finalement il tiendrait, ne laisserait rien ressortir de lui. Il fallait simplement positionner toute une barrière mentale à son encontre pour que rien ne filtre... Et là, c'est le drame, on se penche à peine sur les pupilles que des mots s'évadent seuls « Vous , vous êtes nouvelle ici... » Rien de trop grave mais une sorte de faiblesse se dessinait. Non, rien que ses mots n'eurent d'agréables, toujours froids, secs, sans émotions. Mais l'acte de relancer une discussion, ou tout du moins s'apparenter à une relance avait de quoi changer la donne. Elle le remarquerait, pour sûr et sa tonalité avait changé, comme si les derniers mots exprimaient une certaine amertume dans sa voix. Amertume volontairement introduite, mais présente. Non, il resterait seul, encore et toujours. Après tout, qu'avait-elle à répondre à ça ?
Quelques minutes encore à tenir, avant qu'il ne se laisse finalement sauver par des couverts inutiles pour une assiette sale bien que vide. Et il attaquait la suite de cette chose ragoutante, immonde qui, une fois posée sur la langue, relevait d'un véritable opéra gustatif. Comme d'une immense tragédie aux assourdissants cuivres qui hurlaient pitoyablement pour laisser toute la délicatesse aux acteurs médiocres que d'ennuyer la foule ameutée sur des sièges vieillots, grandement trop mieux inconfortables. Le récital commençait à la première bouchée, comme un étouffement du premier comédien qui, à défaut de n'avoir pu prendre un cours respectable pour sauver son jeu d'acteur pire que moyen, en venait finalement à s'époumoner pour crier tous les malheurs des mondes, dans un cliché commun, banal. Inintéressant ? Il fallait attendre le nouvel évènement, cette étape où un simple morceau de salade s'en allait entre les dents, comme la chute presque préméditée de l'acteur sur scène avant de finir parmi les spectateurs, manquant d'assassiner deux-trois vieux enfants du premier rang. Dans cette chute, c'était tout le rire maladroit du publique qui cherchait à dissoudre la gène, se croyant tout fait volontaire, telle une grosse grasse face du Moyen Âge. Bientôt, le coup de théâtre, ce passage immonde où la nourriture pourrait rentrer en contact avec le palais. On attendait que cela, appréhendait la chute (quoi qu'il aurait fallu qu'il soit possible de descendre encore plus bas)... Quand tout à coup, ça arrivait, ce ça appréhendé, comme une violente décharge qui irritait non seulement la gorge, mais aussi tout le nez par quelques horribles particules en suspensions qui s'étaient détachées pour tyranniser les narines, comme des morceaux de cadavres déconfits qui s'envolaient dans une tornade fourbe. Enfin ! C'était passé, l'estomac n'avait plus qu'à faire son travail, avant que quelques heures plus tard, ce ne soit le sacrilège des maux de ventre qui ne reprenne. Tout ça pour quoi ? Finir une assiette ?... Non, car il restait encore huit troupes amassées dans la vaisselle, attendant leur tour pour commettre de nouveaux carnages. Bon Dieu, puissiez vous lui donner la force de survivre jusque là !.. Et si possible sans faire passer un prédateur de la pire espèce devant ses yeux.
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