Ténèbres et Lumière

Alors comme ça l'heure était venue. Georges en aurait été très déçu, c'était certain. Mais il n'en allait pas de même pour l'actuel détenteur de ce corps. Car ils n'avaient pas exactement les même visée, il fallait bien l'avouer. Georges avait voulu grimper dans la hiérarchie, devenir quelqu'un d'important, par un peu tout les moyens, tout en fondant une famille. Bref, il voulait devenir une personne respectable, influente, avec qui il fallait compter. Un plan de carrière intéressant, il fallait bien l'avouer. Mais le Roi d'Ombre, lui, visait autre chose. Il avait un plan, pour étendre son influence. Mais celui ci était tissé sur plusieurs décennie, voir siècle. Et il fallait bien patienter en attendant que les engrenages se mettent en place. Et pour ce faire, il avait trouvé des corps avec des positions influentes et intéressantes. Mais le corps qu'il possédait aujourd'hui occupait une fonction unique. Il avait accès aux nouveaux détenteur de pouvoirs de ce monde. Aux mutants. Et plus précisément à ceux qui répandent le mal, de façon consciente ou pas. Ces hommes et ces femmes qui pourraient, un jour ou l'autre lui servir de corps. Mais aussi, qui par leur simple existence faisait de lui un être plus puissant. Il se régalait des tendances maléfiques, malveillantes … De tout ce que l'humanité avait de plus abjecte. Et il n'y avait pas à dire l'humanité ne manquait jamais de satisfaire ses attentes les plus folles dans ce domaine. Au cours des millénaires qu'il avait hanté sous une forme ou une autre, a chaque fois l'être humain était parvenu à repousser les frontières de l'horreur, du sadisme.... Certes, il y avait fréquemment contribué, donnant un petit coup de pouce par ici, un autre par la, brisant un esprit droit pour en laisser un plus malléable. Mais il n'avait fait que jeter la petite pierre qui déclenchait l'avalanche.

Pour en revenir au sujet actuel, le Roi d'Ombre était attendu. Il avait un rendez-vous. Rien d'extraordinaire, en soit. Sa position l'obligeait fréquemment à prendre place à des réunions, discutions, entretiens de tout genre. Mais il s'agissait soit d'entrevue interne à la police, soit de réunion avec d'autre service d'état en charge de compétence proche de la sienne. Parfois des inévitables formations. Mais aujourd'hui il devait rencontrer un membre de l'armée. Un général, à ce qu'il avait cru comprendre. L'entrevue devait se dérouler dans un cadre informel, ce qui voulait dire que les informations échangées serraient de première importance, et ne devaient pas sortir du cadre de l'entrevue. Et le Roi d'Ombre avait toujours été curieux. Curieux de savoir ce qui se cachait derrière cette entrevue, même s'il se doutait de quelque chose, tout autant qu'il était curieux d'entendre les pensées du général. Il n'avait jamais rencontré un représentant officiel de l'armée des états unis depuis qu'il avait pris possession du corps de Patterson. Les souvenirs de genre l'informèrent qu'en deux occasions, il avait rencontré un général McFerguson. Il s'agissait de cas ou les enquêtes qu'il menait avaient un rapport avec certains projets de l'armée. Un mutant soldat devenu fou dans un cas, et un projet d'arme qui avait fait des dommages. Georges avait réussit à ménager la chèvre et le chou de façon à satisfaire sa hiérarchie et l'armée. Seul les victimes auraient pu se sentir un peu laissée, mais elle n'en avait jamais rien sut.

Le rendez vous avait lieu au commissariat central de New York, dans l'une des salles de réunions annexe. Georges était arrivé le premier, et avait pris son mal en patience. Une dizaine de minutes plus tard, le Général était arrivé, en compagnie d'un autre homme que Georges ne connaissait pas. Une brève incursion mentale lui apprit qu'il s'agissait d'une sorte d'un responsable délégué par le FBI a propos d'un projet. Le FBI et l'armée. Et bien, quoi qu'on lui veuille, ce n'était certainement pas anodin. Ce genre de personnes ne se déplaçaient pas pour offrir le thé à un agent de police. Il doutait même que le chef de la police de New York puisse se vanter d'avoir eux plus de trois visites de ce genre. Il s'avança vers eux, leur tendit la main, qu'ils serrèrent, l'un machinalement, l'autre avec vigueur. Puis le génral prit la parole :

« Commissaire Patterson, bonjour. Je suis le Général Darger, du Pentagone. Et voici l'agent Hawks, du FBI.

-Enchanté, messieurs. Que puis je pour vous ?

-Et bien, a dire vrai... Hum, je crois qu'il serrait plus simple de commencer par le commencement. Je suppose que vous avez connaissance de l'attaque qui a eu lieu sur la prison Cube, ou encore de la tension qui règne entre les différentes communautés que sont les mutants et les humains. Chaque partie ayant des extrémistes ou des cas particuliers qui jettent quotidiennement de l'huile sur le feu. On pourrait citer l'assassinat de votre maire comme exemple.

-Vous décrivez la avec brio le quotidien de ma brigade, monsieur.

-Certes, certes. Vous savez également qu'il n'y a pas à l'heure actuelle de réponse national à ce problème.

-Oui, je suis au courant. Le gouvernement ne peut rien proposer car il sait qu'il subira immédiatement un critique des extrémistes d'un bord ou de l'autre. Et ce flou juridique amène les états à se doter de leurs propres forces de répression, ainsi que d'un arsenal juridique particulier.

-C'est cela. Donc, le gouvernement s'est finalement décidé à agir. En créant une police pour les mutants.

-Un organe de fichage et d'appréhension, monsieur ? Cela risquerait d'être mal perçu, si je puis me permettre.

-Non, non, rien de tout cela. Le gouvernement est réaliste, voyez vous. Il s'agirait simplement d'une force de police adapté au cas particulier que représentent les crimes et délits commis par les mutants. Il est clair qu'il faut un personnel spécialement formé, un champ d'action élargie, du matériel particulier. Savez vous dans quel circonstances le FBI à été créé ?

-Quand les criminels ont pris consciences en masse de l'immunité que leur conférait le changement d'état. Un crime commis dans un état était du ressort de la police de cet état. Et elle n'avait aucun moyen d'aller intervenir dans un autre état, sans un problème de juridiction.

-Exactement. Et bien, nous sommes dans un cas figure un peu similaire.

-J'en conviens. Mais je ne vois pas en quoi vous aviez besoin d'organiser une réunion avec moi... »

Pour la première fois, l'agent du FBI prit la parole. Il s'exprimait d'une fois grave, et lente.

« Ne vous faites pas plus bête que vous ne l'êtes, Patterson. Ce projet est sur le point de se lancer, mais nous n'avons pas de temps pour former le personnel. Il nous faut donc du personnel déjà qualifier. C'est la que vous intervenez, vous et votre brigade.

-L'état de New York n'a pas regardé à la dépense après la mort du Maire, ce qui fait que votre état dispose d'arme qui ne sont pas très courante.

-Vous voulez sans doute parler des Mandroides ? Si c'est le cas, je ne suis pas le bon interlocuteur...

-Les mandroides sont un aspect du problème. Il est certain que nous avons l'intention de reprendre cette technologie a notre compte. Mais je pensais d'avantage à votre brigade qui est formée, rodée et efficace.

-A dire vrai, nous aimerions vous engager, vous et vos hommes. Pour devenir une partie du noyau de cette nouvelle structure. Vous avez l'expérience du terrain et des investigations.

-Vous me demandez de quitter le service de l'état pour rejoindre celui de la nation, si je comprends bien ?

-Tout à fait.

-Pour être exacte nous vous demandons ça et plus encore : nous aimerions que vous parveniez à convaincre vos hommes de faire comme vous.

-Hum. J'aimerais en savoir plus sur cette structure avant de dire oui.

-Bien entendu. Je vais vous faire un bref topo, puis vous remettre ce dossier, qui contient des informations complètes sur le projet. Cette structure aura pour nom le Bureau des Affaires mutants et aura un champs d'action national. Le bureau aura des cellules dans chaque état, et sa direction sera placée dans l'état de New York. Son personnel devra se composer de personnes qualifiées aux investigations policières, ayant un dossier correspondant au profil des affaires dont elle aura la charge. Enfin, ça c'est ce à quoi nous devons tendre. Comme je vous l'ai dit, nous n'avons pas de personnel formé.

-Enfin, si. Comme vous vous en doutez, votre brigade n'est pas la seule à se voir proposer l'offre que nous vous faisons. Toutes les structures ayant un rapport avec les investigations sur les mutants seront regroupée. Par exemple, la branche qui leur ait dévolue au sein du FBI sera intégrée. Il en va de même pour des services comme la NSA ou autre.

-Mais ce ne sera pas suffisant, nous nous en doutons. Par conséquent, nous inviterons nos agents à faire preuve d'esprit d'initiative dans le recrutement. Les dossiers, comme je l'ai déjà dit devrons être exemplaire, cependant.

-Excusez moi mais... Comment allez vous gérer la campagne de diffamation qui va avoir lieu ? Je veux dire, il est certain que les mutants vont mal le prendre. Ils diront qu'il risque d'y avoir des dérives.

-C'est encore une fois parfaitement exact. Cependant, nous avons deux arguments en notre faveur : les mutants seront encouragé à devenir membre de la structure. Si leur dossier le permet, bien sur. Second argument, nous avons donné des garanties morales en engageant un proche du professeur Xavier à un rang qui lui permettra d'avoir un droit de regard sur les actions du Bureau.

-Intéressant. Je connais ce personnage ?

-J'en doute. Monsieur Daniel Hopes est assez secret. Même s'il a récemment fait parlé de lui.

-Encore deux questions, messieurs : qu'en est il des rangs et du salaire ?

-Vous conserverez votre salaire actuel, il va servir de référence pour les personne de votre échelon.

-Nous allons avoir une hiérarchie simplifiée, au moins pour le début. Un serrez échelon deux : soit en terme bureaucratique : agent de liaison.

-Dernière question : j'ai combien de temps pour donner ma réponse ?

-Le plus tôt serrait le mieux. Nous pouvons vous accorder un délai d'une semaine, au grand maximum.

-Merci messieurs, je vais étudier la question. »

Il se séparèrent après avoir échanger une poignée de main. Le Roi d'Ombre jubilait. Il avait appris quantité de choses utiles, et allait pouvoir accéder à une organisation dont le pouvoir naissant ne pourrait qu'aller en s'accroissant. Il y veillerais, naturellement. Mais les bons sentiments ne duraient jamais. D'ici quelques années, les humains prendraient des mesures radicales pour se débarrasser des mutants. Il pourrait alors profiter pleinement de sa situation pour se venger. Autre point intéressant que ce Hopes. D'après ce qu'il avait lu dans les esprits de ses vis à vis, il s'agissait de la même personne que celle qu'il avait découverte dans l'esprit du jeune mutant ailés, quelques semaines plus tôt. Une personne fascinante. Il tirerait bien du plaisir à le fréquenter. Le ferait il sombrer dans la corruption ou laisserait il la réalité briser son monde de fiction ? Il savourait d'avance de dilemme et ses conséquences...