Emplètes, catastrophe et ... rencontre (pv Max)

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Il devait être près de 17h 30. Tous les micros du centre commercial annonçaient la fermeture imminente. Chargée de sacs d'emplètes nécessaires à son nouvel état, Katara commençait à se décider à rentrer à l'institut. Passage à la banque, longue séance dans un cyber-café pour prévenir ses parents, shopping intensif histoire d'avoir suffisemment de vêtements et de matériel de toilette avant de recevoir le colis que ses parents devraient lui envoyer,...

Vaguement épuisée et tenaillée par la soif, Katara s'était laissé tentée par un smoothie. Assise maintenant sur le bord de la grande fontaine qui occupait le centre du hall, elle comptabilisait dans sa tête les dépenses forcées qu'elle avait du faire. Un solide trou dans son budget oui. Elle devrait penser à se trouver un job pour pouvoir couvrir ses dépenses. Maintenant qu'elle n'était plus à l'université, il était hors de question que ses parents continuent de payer pour elle.

Soudain, un petit garçon surgit de nulpart apparut devant son regard perdu. Il sautait en l'air en attrappant un freesbee. Avec un "je l'ai!" rempli de satisfaction et de joie, il retomba sur Katara qui déséquilibrée tomba dans la fontaine la tête la première. Les vingt centimètres d'eau suffirent à tremper la jeune fille comme une soupe.

*Oh non! C'est pas vrai... Pourquoi c'est toujours pour ma pomme des déveines pareilles?* pensa Katara qui se relevait péniblement.

Bien évidemment, effrayer par sa bêtise, le petit garnement avait disparu et les quelques autres personnes qui avaient assisté à la scène se pressaient de rejoindre la sortie ou le parking, menacé par la fermeture du magasin ou pressés par leurs obligations. Furibonde et hargneuse, Katara empoigna ses sacs et se dirigea d'un pas résolu vers les toilettes dame.

*Il n'est pas question que je rende ses vêtements à Ashley dans cet état!*

S'enfermant dans une cabine, elle apposa ses mains sur le tissus mouillé qui plaquait à son corps. L'eau présente dans les fibre vint alors tout doucement s'agglutiner à ses mains en laissant les vêtements secs comme s'ils avaient passé l'après-midi au soleil. Lorsque ses mains devenaient trop chargées d'eau, Katara les tendait au dessus de la cuvette et avec un petit geste sec, faisait retomber l'eau excédente dans les WC. Elle répéta l'opération avec ses cheveux. En un peu moins de trois minute, elle était seche des pieds à la tête. Elle reprit alors ses sacs, quitta les toilettes sous les yeux ébahis de la dame de cour et marcha d'un pas décidé vers la sortie de la gallerie marchande.

Elle croisa plusieurs regards étonnés qui l'alarmèrent. Elle se traita mentalement d'idiote.

*Mais quelle quiche! Pourquoi je n'ai pas changé de vêtements? Tout le monde se demande comment j'ai pu réussir cette prouesse... J'ai l'air fine!*

Sa litanie mentale continua de la sorte. Pourquoi son premier réflexe n'avait-il pas été de quitté ces vêtements légèrement trop petits pour elle qui la faisaient ressembler à une colégienne fashion? Elle ne manquait pas de vêtements plus à son goût et à la bonne taille dans ses nombreux sacs. Peut-être était-ce par goût du comique? Après tout, c'était assez agréable de se sentir comme la populaire du lycée...

Soudain, son regard croisa celui d'un jeune homme appuyé contre un pilier tout près des portes coulissantes de la sortie. Il la regard ait avec un air satisfait comme s'il avait tout percé de son secret. Vaguement inquiète mais ne voulant en rien laisser paraître, Katara le toisa d'un regard défiant et marcha d'un pas résolu vers la sortie. Elle était bien décidée à ne même pas tourner la tête vers lui lorsqu'elle passerait à côté. Feindre l'ignorance était encore ce qu'il y avait de mieux à faire dans cette situation gênante...

Et la ligne bleu alors ? Ce n'était pas cette enseigne qui faisait une réclame comme quoi si quelqu'un faisait la queue derrière la ligne de démarcation au sol, ils ouvraient une nouvelle caisse ? Encore une publicité mensongère ! Il y avait cinq personnes avant lui à la caisse, et il devait faire la queue juste pour acheter des oeufs du beurre et du chocolat ! Comme s'il n'avait que ça à faire. L'envie absolument banale l'avait prise de se cuisiner lui même un gateau au chocolat plutôt que de l'acheter chez le patissier, mais il n'avait pas pensé que faire les courses lui prendrait aussi longtemps. Avant ce soir, il devait avoir lu un dossier et envoyer pâr courriel ses commentaires, et faire un gateau, ça prenait du temps, un bon gateau toujours. Et voila l'ancien Hadés, ancien maitre incontesté du milieu criminel, ancien vice directeur de l'Olymp Corp, réduit à faire la queue pour une lubie absurde avant de travailler sur un dossier d'une entreprise bien moins puissante que l'OC. On pourrait considérer que PDG à 20 ans, c'était une chance exceptionnelle, mais il avait subit un sérieux revers de fortune à cause de cet empafé de Phobos et de son espèce de meurtre/suicide. Fini le pouvoir absolu et despotique, fini sa comission sur se qu'il rapportait à l'OC, fini les comptes off shore alimenté par plusieurs millions tout les mois ! C'est vrai que son train de vie avait peu changé voir augmenté étant donné qu'il était d'un naturel discret, mais ça faisait un sérieux trou dans son budget, et devoir monté Damage Control avec les restes de l'OC lui avait couté plus de fond personnel qu'il ne l'avait tout d'abord estimé. En somme, passé de sous directeur d'une multinationale surpuissante à directeur d'une entreprise florissante peut être, mais de bien moins grande envergure.

Son tour arriva finalement et à peine aimable, il régla ses emplettes. Un peu excédé par tout ça, Max décida de s'offrir un petit extra avant le repas du traiteur et son dessert maison. Va pour un café gourmand avec un pain au chocolat. Y a pas de mal à se faire du bien non ? Il se disait ça aussi à propos de son autre source d'alimentation, bien moins orthodoxe que la viennoiserie, mais bien plus vitale pour lui.

Le monde continuait à tourner et à vivre, insouciant de la catastrophe qui s'était abattu sur l'OC. Les gens flanaient dans la galerie, chinaient dans les rayons. Les Kevin et Brandon pleuraient et faisaient du bruit tandis que les Pamela et les Amber se la pétaient sur des talons trop hauts pour elle qui rendaient leurs démarches incertaines. Encore que le tangage pouvait être quasiment volontaire. Mais à cause des Kevin et des Brandon jouant au freesbee en plein centre commercial, même plus besoin de ne pas avoir le pied marin pour se retrouver à l'eau. Une pauvre jeune fille se retrouva dans la fontaine, et ce contre son gré par la faute d'un joueur d'ultimate qui avait voulu la plaquer. Résultat, un terroriste de plus qui s'enfuyait dans la nature, et une victime trempée comme une soupe.

"La pauvre". Venant d'un homme qui avait commis quelques atrocités bien senties, c'était vraiment une véritable preuve d'affliction pour elle.

Il allait être l'heure de lever le camp, la galerie fermée et ne cessait de le répéter. Il était encore tôt mais ce soir la galerie faisait l'inventaire ou quelque chose de ce genre là. Il finit d'une traite son café et se leva, les provisions à la main. Son regard parcouru la foule avide de sortir et retomba sur la noyée de tout à l'heure aussi sèche que pouvait l'être une personne qui n'avait jamais connu un dégats des eaux. C'était pas naturel ça ! Il afficha un grand sourire comprenant la situation. Ce devait être une mutante qui manipulait l'eau ou la chaleur, à moins d'avoir une tenue de rechange à l'identique et un coiffeur avec sèche-cheveux sous la main. Pas discret mais il pouvait comprendre qu'elle n'avait pas envie de se retrouvée détrempée. Si lui l'avait vu, il y avait fort à parier que d'autres aussi l'avaient remarqué. Elle passa à côté de lui le snobant un peu. Il lui emboîta le pas puisque de toute façon il devait sortir aussi. Et puis il ne risquait rien à lui adresser la parole non ? En général les confréristes ne faisaient pas les magasins et elles n'étaient pas très coquettes.

Drôlement pratique de pouvoir se sécher comme ça non ? Ca doit être utile.

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Katara pressa le pas. L'observateur de tout à l'heure la suivait. Elle se sentit affreusement mal à l'aise, se rapelant l'horrible aventure qu'elle avait vécue, pourchassée par Exodus. Hélas, elle ne pouvait pas s'encourir au beau milieu de tous comme une possédée. De plus, elle devait attendre le bus pour rentrer à l'Institut. Arrivée à l'arrêt, elle s'engouffra dans l'abribus, posa ses sacs et s'assit sur le banc, espérant dans son for intérieur que l'inconnu passerait son chemin. Il n'en fit hélas rien et vint même s'asseoir à côté d'elle. Katara qui gardait les yeux obstinément fixés sur le bout de ses chaussure l'entendit murmuré :

- Drôlement pratique de pouvoir se sécher comme ça non ? Ca doit être utile.

Katara sentit le sang refluer de son visage. Elle risqua un oeil vers son voisin de banc et vit qu'il tournait la tête vers elle. Elle ne pouvait décidément plus l'ignorer. Prenant une voix calme et légèrement hautaine, elle se contenta de répondre :

- Je vous demande pardon?

- Je vous demande pardon?

Et bien je veux dire, tomber dans la fontaine comme vous l'avez fait et vous retrouvez au sec et au chaud dans ces mêmes vêtements en quelques minutes, c'est rudement pratique, ça vous évitera d'attraper froid.

Bien évidemment, il ne s'était pas attendu pas à se qu'elle admette au premier venu qu'elle avait utilisée un pouvoir mutant pour se protéger du froid et de la bronchite, mais bon, nier l'évidence était une sacrée paire de manches, surtout si elle cherchait à le convaincre. Feindre ne servait à rien hormis à un dialogue de sourd et laissé les deux partis sur leur faim. Elle allait sans doute se débattre encore un peu pour tenter d'esquiver les liens qui la lierait à son statut, mais peu de chance qu'elle échappe au rêt du filet.

Non ? C'est curieux d'entrer dans les toilettes détrempée et d'en sortir séchée comme à l'étuve. C'est quoi votre truc ? Hydrokinésie ? Thermopathe ?

Elle pouvait être à peu prés n'importe quoi, même un ventilateur humain. Les pouvoirs pouvaient prendre n'importe quelle forme, même les plus inattendues. Un tentacule à la place du bras, une pince à la place de la main. Un regard capable de faire évaporer l'eau ? Elle était mutante, qu'elle le lui avoua ou pas, mais il se demandait bien quel pouvoir elle possédait. Ce n'était pas tout les jours qu'au hasard d'une rencontre anodine, il devinait la mutanité d'une personne et lui faisait la conversation.

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Katara serrait les dents. Continuer de nier relevait de l'idiotie pure. Toutefois, avouer totalement son pouvoir relevait de l'imprudence. Elle décida de jouer franc jeu sans se compromettre. Avisant qu'ils étaient bien seuls dans l'abribus, elle siffla entre ses dents d'un air rageur :

- Et après? qu'est-ce que ça peut vous faire? vous aussi vous êtes un de ces psychopates de mutants qui tentent de buter tous ceux qu'ils rencontrent?

A la réflexion, il ne semblait pas être très violent mais plutôt un de ces hommes d'affaires véreux qui manipulent les gens à redire. Katara jeta un oeil vers son filet à provision. du beurre, des oeufs, de la farine, du chocolat... Mais une chemise Degand sur le dos avec une rolex au poignet... Drôle de personnage qui prend le temps de se préparer un gâteau à lors qu'il semble pouvoir s'acheter une pièce montée en forêt noire trois fois par jours...

- Je n'ai rien qui puisse vous intéresser, monsieur, et vous non plus. Je ne suis ni dangereuse ni ambitieuse. Pasez votre chemin.

Puis, resserant ses bras, elle détourna la tête, priant pour que le mystérieux garçon parte. Le plus dangereux de la situation c'est que la curiosité de Katara était piquée. Ce garçon, somme toute pas dégeulasse, était énigmatique et mutant. Et pour une fois qu'elle en rencontrait un qui ne semblait pas taré ou dégénéré, ... Comme il était différent des filles de l'institut comme Ashley ou Kaitlyn... Ah le cruel dilemne entre la curiosité et la méfiance...

- Et après? qu'est-ce que ça peut vous faire? Vous aussi vous êtes un de ces psychopathes de mutants qui tentent de buter tous ceux qu'ils rencontrent ?

Euh, pas vraiment, et puis ce serait pas dans mon intérêt, je n'ai pas pour projet de me tuer ni personne d'autres d'ailleurs.

Oui bon, ce n'était pas tout à fait vrai, il avait déjà tué et continuerai à le faire, mais ça n'avait rien à voir avec la conversation actuelle. Il était entré dans le rôle du paisible passant qui faisait la conversation (une conversation un peu indiscrète certes mais cependant aimable) à une parfaite inconnue. Celle ci était réfractaire à la conversation. Pourtant il n'avait pas l'haleine aviné, ne balbutié pas des paroles incompréhensible, et il avait même de sang sur les mains et pour un peu elle l'envoyait valser comme un malpropre, lui qui était le plus civilisé et le plus courtois des hommes... A certaines heures de la journée du moins. Les autres, il ne valait peut être mieux pas lui parler, mais à cet instant, il n'avait aucune intention répréhensible.

- Je n'ai rien qui puisse vous intéresser, monsieur, et vous non plus. Je ne suis ni dangereuse ni ambitieuse. Passez votre chemin.

Beaucoup d'assertions, et aucune avec lesquelles je puisse être d'accord. Votre pouvoir est très intéressant et le mien aussi, enfin, je crois. Quand au reste, tout le monde est dangereux, et vous la première, je suis sur que si vraiment je vous indisposais, vous pourriez vous débarrasser de moi sans difficulté. Encore que se ne soit pas la peine de faire cet effort. Je suis sûrement moins dangereux que vous. Je suis incapable de faire le moindre mal. Allons, soyons sérieux, je suis sur que vous avez déjà tenue tête à des personnes bien pire que moi et que vous vous en êtes sortie, pas la peine d'avoir de vous inquiéter. La rue est éclairé et il y a du passage. Et après l'ambition, on a en tous un peu, chacun à son niveau. Vous n'avez aucun rêve ou aucune aspiration ? Je ne parle de pas d'être la meilleure dans un domaine, mais au moins de s'y donner à fond et de faire de son mieux, c'est déjà être ambitieux.

Encore une longue phrase qui dure, qui dure... Il allait vraiment devoir apprendre à faire des phrases courtes et éviter les monologues. A coup sur elle allait le prendre pour un cinglé. Il aurait été vieux, elle l'aurait pris pour un vieillard esseulé qui tentait de faire la conversation à une jeune fille pour éloigner le spectre de la solitude. La vision des gens change selon leur apparence. Il aurait été moche et rablé, elle l'aurait pris pour un rat un peu lourd qui lui faisait du gringue. Avec lui... et bien il ne savait pas trop se qu'elle était en train de penser.

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Le discours du jeune homme était attreyant, pour ne pas dire hypnotique. Katara ne savait pas pourquoi mais il lui donnait l'impression d'être quelqu'un d'influant. Sous ses airs de serpent soyeux et sournois, il semblait savoir ce qu'il voulait, où il allait,... tant de choses qui manquaient à Katara pour le moment.

Les mots prophétiques et apocalyptiques de l'inconnu du Kaf-Kaf résonnaient dans sa tête. La peur des mutants, l'hostilité du gouvernement, la passivité de Xavier et de ses Xmen... Ce mutant, puisqu'il s'était avoué mutant lui aussi, semblait avoir l'argent, le pouvoir, la position sociale et tout ce qui dans le monde corrompu et véreux de la politique semblait être des arguments de choc pour obtenir la paix de la part du gouvenement. L'aide qu'il pouvait peut-être lui offrir était loin d'être néglegeable pour elle, serveuse de café logée et soit-disant protégée par la charité de Xavier...

Toutefois, il n'avait pas le profil d'un samaritain. Ce genre d'hommes influents et riches n'arrive pas à une telle position en pratiquant l'abnégation. Il devrait surement attendre quelque chose d'elle en retour si d'aventure il consentait à la protéger. Katara se sentait peu encline à savoir une telle épée de Damoclès au dessus de sa tête. Elle s'entendit murmurer :

- Je veux simplement vivre en paix.

Et puis, comme si une autre parlait par sa voix :

- Et pouvoir me soustraire à n'importe quel danger si d'aventure il se présentait.

Voilà, elle avait lâché le bout de la ficelle, il n'avait plus qu'à tirer dessus. A lui de faire en sorte que le mince fil tendu ne se casse pas net.

- Je veux simplement vivre en paix. Et pouvoir me soustraire à n'importe quel danger si d'aventure il se présentait.

Et quoi alors ? Avoir toute ses affaires toujours dans une valise, prête à lever le camp en cinq minutes ? Pourquoi faire ? Et à quoi bon, quand on fuit, on ne battît rien. Si c'est pour ne plus avoir de vie, à quoi bon ? Un quelconque instinct de préservation caché dans les gènes ? Je suis d'accord pour le vivre en paix, et pour la fuite dans une certaine mesure, mais pas pour n'importe quel danger. Le principe de vivre en société avec des lois, c'est de tous se restreindre pour tous vivre en paix. Vous avez lu le Léviathan de Hobbes ? Il y développe l'idée de contrat social. En gros, on accepte tous de pas faire tout se qu'on veut pour qu'on puisse tous mieux vivre. Alors tout le monde ne joue pas le jeu, la ce serait une utopie et ce serait limite ennuyeux, et c'est à ça que sert de vivre à plusieurs. Il y aura toujours quelqu'un ou un groupe pour tenir tête au loup qui sort la tête du troupeau. J'imagine que quand vous parlez de danger, vous parlez d'une personne ou d'un groupe, mais d'un danger plus spirituel. Pour ça, il y a le gouvernement, la police, l'armée, la BAM, et même de bons samaritains comme les Xmen. On ne peut pas tous être des "guerriers", il faut que tout le monde joue un rôle différent. Le mien par exemple, c'est de secourir les victimes lors des catastrophes et de reconstruire après. Je ne peux pas empêcher les méchants d'agir, je ne peux pas les punir, je ne peux qu’atténuer les souffrances après coup. C'est rien d'aussi glorieux que d'affronter les méchants ou de rêver de changer le monde, mais j'apporte ma pierre, à ma mesure. Alors à quoi bon fuir et à quoi bon se cacher, si on est sur de perdre à la fin, autant tenter sa chance non ? Je ne sais pas se qui vous effraie à ce point pour qu'un simple inconnu vous mette dans cet état, je ne sais pas se que vous voulez fuir, mais demandez vous juste, si vous n'avez pas peur d'avoir peur ? Si vraiment quelqu'un en a après vous, alors il vous cherchera toujours jusqu’à ce que quelque chose l'arrête, et si ce n'était pas si grave, un jour vous vous retournerais et verrait que personne ne vous suit et que vous avez perdu votre temps sans rien faire de constructif sur cet Terre.

Encore une phrase à rallonge ! Mais raccourci mon gars, tu pollues à parler comme ça ! Même une référence littéraire au milieu pour faire un peu classe et cultivé afin d'étayer un peu ses propos. Sur que comme ça, toute la suite allait couler de source. Rien à contester quand on cite un philosophe reconnu, un bon argument au milieu de toute une théorie, ça la rend forcément valide non ?

Sinon, vous fuyez quoi exactement ?

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Quelle tirade, quelle diatribe... S'il n'avait pas avouer travailler dans l'humanitaire, Katara l'aurait volontier pris pour un politicien ou un sénateur. Il lui manquait tout de même quelques années pour le rôle.

Le discours du jeune homme ne la convainquit qu'à moitier. L'humanitaire ne permettait généralement pas de s'habiller en Givenchy et de porter une rollex. Cependant, son petit discours faisait son chemin dans l'esprit sinueux de la jeune femme. Que faisait-elle de sa vie à part servir des cafés dans un bouiboui sordide de l'aube au crépuscule? Pourquoi voudrait-elle fuir? Elle ne savait même pas si Exodus était toujours à ses trousses. Son image prématurément vieillie et rongée par l'angoisse et un style de vie nomade lui glissa devant les yeux. Elle ne pensait pas assez à son avenir.

Était-ce vraiment ça qu'elle voulait? Servir d'infâmes jus de chaussettes toute la sainte journée pour ensuite aller s'effondrer sur une paillasse dans l'écurie homologuée Charles Xavier entre deux juments pure race qui ne pensaient qu'à leur crinière en attendant que le gouvernement xénophobe lui tombe sur le rable? Katara faillit hurler non de toutes ses forces mais elle eut assez de self-contrôle pour se retenir.

- Tout ça est très facile à dire pour vous. Bien sûr, cette vie de fugitive me pèse, bien sûr je suis prisonnière de mon propre pouvoir, bien sûr je n'ai pas imaginé mon avenir comme ça... Mais voyez-vous, je ne roule pas sur l'or et la notoriété, moi, et la vie est loin d'être aussi facile que pour vous. Vous êtes quelqu'un parce que vous êtes riche. L'argent est d'ailleurs la première puissance de ce monde mais croyez-vous qu'il vous mette à l'abri? Le jour ou vos précieux billet verts viendront à vous manquer, vous ne serez plus à leurs yeux qu'un infâme mutant qu'ils s'empresseront de traquer et d'abbattre froidement.

Sa voix baissa et se fêla légèrement. Réprimant un sanglot, elle ajouta :

- Vous avez l'air fin avec vos nobles idées. Les mutants n'ont pas d'avenir, juste quelques mois devant eux. Excusez-moi d'essayer de fuir cette fatalité.

- Tout ça est très facile à dire pour vous. Bien sûr, cette vie de fugitive me pèse, bien sûr je suis prisonnière de mon propre pouvoir, bien sûr je n'ai pas imaginé mon avenir comme ça... Mais voyez-vous, je ne roule pas sur l'or et la notoriété, moi, et la vie est loin d'être aussi facile que pour vous. Vous êtes quelqu'un parce que vous êtes riche. L'argent est d'ailleurs la première puissance de ce monde mais croyez-vous qu'il vous mette à l'abri? Le jour ou vos précieux billet verts viendront à vous manquer, vous ne serez plus à leurs yeux qu'un infâme mutant qu'ils s'empresseront de traquer et d'abbattre froidement. Vous avez l'air fin avec vos nobles idées. Les mutants n'ont pas d'avenir, juste quelques mois devant eux. Excusez-moi d'essayer de fuir cette fatalité.

Pardon ? Je crois que vous vous méprenez sur moi, je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, il y a encore deux ans, je faisais des études avec les bourses versées par le gouvernement. Pour y arriver, j'ai du retrousser mes manches, travailler dur, m'investir à fond. Aujourd'hui encore, rien n'est gagné, et je dois continuer à lutter. Quand au reste et à notre avenir, je refuse de le fuir. Il est possible qu'un jour, et j'en suis même persuadé, les mutants soient persécutés, et pourquoi à votre avis ? Parce que d'un côté vous avez les mutants extrémistes qui veulent prendre les devants, et de l’autre des isolationnistes qui vivent entre eux se cachant du reste du monde. Je ne suis ni un optimiste ni un idéaliste, je ne crois pas que je peux changer le monde, mais je ne veux pas le subir non plus. Conclusion ? Je mets mes dons au service de la communauté. Entre les confréristes qui sont des terroristes, et l'institut qui serait plutôt du genre à se cacher, il n'y a personne pour remonter l'image des mutants dans l'opinion publique. Je ne suis pas un télépathe capable de changer l'opinion du monde à notre égard, je ne peux que retrousser mes manches et espérer que ça suffise, on en revient à l'argument de tout à l'heure, si on est sur de perdre à la fin, autant tenter sa chance non ? Je ne veux pas me cacher puisque si les mutants sont persécutés, on sera tous fiché avec des tests génétiques, je ne veux pas affronter le système puisqu'il est nécessaire et je ne veux pas le changer car ce serait en pure perte. A moins que vous n'ayez une meilleur option, je tente ma chance du côté du système. Je crois totalement en cette solution. Pourquoi irait il réduire au silence une personne qui les aide et qui les soutient ? ET de toute façon, on en est pas pas encore au quatrième Reich, et mon argent me permettra peut être de fuir. Mes plans pour l'avenir ne sont pas parfaits c'est vrai, mais dans le pire de cas, je n'aurais pas de regret. Et c'est peut être ça le plus important non ? Ce n'est pas de gagner à la fin, c'est d'avoir fait de son mieux non ? Je n'ai pas un pouvoir surpuissant, je ne suis pas l'homme le plus charismatique du pays, je n'ai que ma bonne volonté et l'argent que ça m'a rapporté jusque là, ce sera peut être pas assez, mais ça me suffit pour essayer. Et vous ?

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Refuser de fuir? Une idée oroginale qui commençait à faire son chemin dans l'esprit de Katara. L'inconnu avait peut-être raison. Entrer dans l'engrenage du gouvernement et devenir un rouage essentiel serait peut-être un excellent moyen de se mettre à l'abri des représailles. Après tout, Hitler lui-même n'avait-il pas fait quelques exceptions?

- Il me faudrait des années avant d'arriver là où vous en êtes et nous n'avons probablement que quelques mois. Et puis, tous les mutants ne peuvent pas devenir des mères Theresa. A part devenir volontaire à amnesty international ou a médecin du monde,... je n'ai pas vraiment de choix de carrière qui s'offre à moi.

Puis, sa curiosité reprit le dessus.

- Mais vous-même? qu'avez-vous fait pour être si riche et indispensable au gouvernement en travaillant dans l'humanitaire?

Indispensable au gouvernement ? Comme vous y allez ! Certainement pas, je n'en suis pas encore arrivé à ce point. Je suis le directeur de Damage Control. C'est une entreprise nationale qui s'occupe des catastrophes. Pour faire simple, en cas de catastrophes naturelles ou d'actes de terrorismes ou autres, DC vient en aide au victime et les extrayant des décombres, puis après, on remporte les contrats pour la reconstruction des zones sinistrées. On est entre le caritatif et le lucratif. Et beaucoup d'employés sont des mutants, que se soit pour détecter les survivants, les extraire, les soigner, puis après pour faciliter les chantiers, ils font usage de leurs pouvoirs. Ça permet de révéler sa nature mutante au grand jour, mais comme on s'en sert pour venir en aide aux autres, ça évite que l'on se fasse jeter des pierres. Tenez, moi par exemple, je peux détecter les êtres vivants autour de moi, si bien que je peux repérer où sont les gens enfouis sous les décombres. Rien de transcendant, mais quand on extrait une famille comme ça, elle est souvent reconnaissante. On a pas trop eu l'occasion d’œuvrer aux USA, on a plus travaillé à l'étranger, mais on va pas s'en plaindre vu que ça veut dire qu'il n'y a pas eu de grosses catastrophes sur le territoire. C'est triste à dire, mais les malheurs sont mon fond de commerce, et je me sers de ces catastrophes pour rebondir dessus et promouvoir les mutants. Ça peut paraître cynique car je gagne aussi de l'argent comme ça, mais c'est comme ça qu'on travaille. Une de mes principales tâches, c'est de trouver un poste aux volontaires. Tout le monde n'est pas compétent pour faire sauter un rocher à la dynamite ou manier un tracto-pelle, alors quand on a un mutant qui se porte volontaire, on essaye de lui trouver un poste quand on ne le forme pas. C'est coûteux, mais c'est un peu le leitmotiv de mon entreprise. Parfois même on ne les engage pas et on les enregistre comme "réservistes" en cas de gros problèmes.

Il glissa sa main dans sa veste et sorti la carte de visite de DC

Tenez. Vous par exemple, qu'elles sont vos capacités et vos qualifications. Je n'ai jamais rencontré de mutants dont on ne pouvait pas tirer profit de ses capacités pour sauver des gens et améliorer la cause mutante.

Il devait prendre à garde, à force, il allait finir par recruter une inconnue, il avait déjà assez de mal avec les CV qu'il recevait et les offres d'emplois, mais Max avait grimpé les échelons car un jour un homme riche avait vu en lui plus qu'un étudiant et lui avait mis le pied à l'étrier. Tout le monde peut réussir à grimper l'échelle sociale pourvu qu'il s'en donne la peine et que le destin lui donne un bon coup de pouce

Invité

La poitrine de Katara se décompressait au fur et à mesure que l'inconnu lui expliquait en quoi consistait son métier. Ainsi, c'était un altruiste, un homme qui se souciait de la vie des autres et s'appliquait à la leur conserver le plus longtemps possible. D'accord, il faisait son beurre sur le malheur des autres mais Katara n'y voyait pas d'inconvénient. Bon ne s'écrit pas avec un C. Il faut aussi penser à vivre. S'il pouvait s'enrichir aux dépends du gouvernement tout en aidant les populations sinistrées, elle trouvait celà parfaitement louable. Quoi de mieux qu'une telle organisation pour se faire bien voir du gouvernement ou se soustraire à son influence. Travailler à l'étranger, s'était se protéger momentanément à son pouvoir...

Katara fut aussi touchée par l'importance et l'attention qu'il accordait à chaque membre de sa société, chaque mutant pouvait servir, était reconnu comme un sauveteur à part entière et non comme une bête de foire ou un danger potentiel.

Lorsqu'il glissa sa carte de visite dans la main de Katara, celle-ci sentit comme une lueur d'espoir luire dans sa poitrine. S'il lui remettait sa carte, s'est qu'il la considérait comme une aide potentielle. Peut-être arriverait-elle à se faire engager là-bas. Rangeant précieusement la carte dans sont portefeuille, non sans y avoir lu le nom de Maximilien Fray avant, elle lui répondit.

- Je suis hydrokinésiste. Je contrôle l'eau.

Elle hommis volontairement de lui dire à quel point son pouvoir était limité. Elle avait plus de chance qu'il lui propose une place en ignorant ces détails.

L'eau ? Et bien tu es très bien tombée ! Soixante dix pour cent de la planète est recouverte d'eau et le corps humain pareil. Non je rigole, ce serait un pouvoir très utile pour venir en aide aux gens, surtout lors des dégâts des eaux, des inondations, des raz de marée. Travailler dans les zones humides. Je parie que tu n'as peut être même pas conscience de toute les possibilités de ton pouvoir. Tu peux extraire l'humidité ambiante, des plantes, du sol ou juste la flaque devant toi ? Ca pourrait aussi fournir de l'eau au population sans faire venir toute une logistique de camions et de matériels. Et puis ce n'était pas comme s'il y avait pas toujours des problèmes d'infiltrations d'eau dans la construction après tout. Très sérieusement, tes pouvoirs seraient d'une aide prodigieuse pour nos activités. Tu...

Ce serait vraiment phénoménal d'avoir une personne comme elle dans l'entreprise, à tout point de vue. Mais il n'allait quand même pas la relancer alors qu'elle lui avait clairement dit qu'elle ne voulait pas d'attaches. Même s'il pensait l'avoir un peu convaincu avec ses arguments. Ou du moins avoir un peu adoucis ses humeurs.

Tu sais, personnellement, je n'ai pu arriver là où j'en suis que parce que quelqu'un m'a tendu la main. Ce n'était pas la meilleur personne sur Terre, mais elle avait des rêves, et avait de grandes ambitions pour le monde, il pensait qu'on pouvait en faire quelque chose de bien. J'ai en quelques sortes hérités de certaines de ses idées, avec moins d'idéalisme que lui. Tu sais, ça pourrait te paraitre cavalier, mais si un jour tu ne voulais plus fuir, je serais prêt à te tendre la main. Enfin, je dis ça, mais en fait, je ne te connais pas, et je me sens un peu ridicule d'avoir dit ça maintenant, alors que tu vas m'envoyer bouler

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Au fur et à mesure que Maximilien parlait, Katara voyait s'ouvrir devant elle un avenir glorieux et altruiste. Il donnait un sens à sa vie et surtout à ses pouvoirs. Oh, certes, elle n'était pas candide au point de croirequ'il n'avait pas d'idée derrière la tête en lui racontant ça. Il voulait arriver à l'engager, c'était certains. Et Katara avait bien envie d'accepter... Après tout, il semblait dénué de mauvais sentiments et son organisation n'était en rien néfaste. Il était le seul à lui avoir spontanément tendu la main sans y mettre un piège ou une intention cachée. Katara esquissa un sourire.

- Ne me prenez pas pour une cruche monsieur Fray. Dès le début vous aviez dans l'idée de me proposer un poste chez vous.

Devant le regard mi surpris mi gêné de Maximilien, elle rit franchement et poursuivit.

- Oh, ne vous fatiguez pas à chercher des justifications douteuses. Ce serait inutile car j'accepte votre proposition.

Maximilien sembla alors tomber de deux étages. Il afficha un visage coi, visiblement très surpris de voir avec quelle rapidité et quelle facilité elle avait accepté. Un vrombissement de moteur se fit entendre au loin. Le bus arrivait. Elle farfouilla à la hâte dans ses sacs, y trouva un ticket de caisse inutile, puis, se rendant compte qu'elle n'avait pas de quoi écrire, elle attrappa le bic qui dépassait de la poche de la veste de Maximilien. Elle griffonna son numéro dessus et lui tendit le petit papier chiffonné.

- Voici mon numéro de téléphone. Mon bus arrive et je n'ai pas le temps de parler plus longuement. Si je ne vous contacte pas d'ici qulques jours, relancez moi.

Le bus s'était arrêté et elle empoigna ses sacs pour grimper. Avant de s'engouffrer dans le bus, elle tourna la tête par dessus son épaule et lui sourit doucement.

- C'est mon numéro personnel alors, n'hésitez pas. Vous serez sûr de ne tomber que sur moi.

Le laissant découvrir son nom sur le papier, elle monta la dernière marche, entendit la porte claquer derrière elle et partit s'asseoir au fond du bus, se demandant si Maximilien la suivait encore des yeux... Un peu de rose lui monta aux joues... Pour la première fois depuis longtemps, un poids avait disparu dans sa poitrine.