Pourquoi je suis sortie déjà ? [PV le Fléau]

C’était une journée grisée par les nuages qui avait débuté. Le temps n’était pas à mettre le nez dehors et pourtant Alessandra n’avait qu’une idée en tête aller au cinéma. La rousse avait toujours eu des idées un peu bizarres suivant les situations qui se présentaient à elle. Même l’intervention de plusieurs résidents qui voulaient revoir quelques notions avec elle, ne la firent pas tourner les talons. Bref, elle prit une veste légère dans sa penderie et sortie.

Quittant l’Institut avec sa voiture, elle prit soin de laisser un mot juste au cas où on la cherchait. Ça faisait déjà un moment qu’elle voulait sortir et aller se promener en dehors du parc que lui proposait l’établissement. Même si elle appréciait le professeur Xavier, elle voulait rester indépendante et aller ou bon lui semblait. En somme les échecs et discussions s’étaient bien mais pas trop.

Le temps de parcourir une quarantaine de kilomètres dans sa Mini. Et d’arrivée dans un coin un peu perdu à New-York. Elle avait trouvé ce lieu par hasard une fois, le cinéma passait des vieux films et en plus ce n’était pas excessif niveau prix. Ce qui l’amusait encore plus c’est qu’elle pouvait y croiser des jeunes ayant la vingtaine. Ce jour-là, elle ne trouva pas de place devant l’établissement et du tourner plusieurs fois avant de finalement abandonnée et aller plus loin. La rousse marcherai, elle n’était pas pressé ne sachant pas encore ce qu’elle irait voir.

Après avoir trouvé une place, elle remarqua que c’était une ruelle désertique. Pas très rassurant, mais ce n’était un quartier où les bandes régnaient. Heureusement d’ailleurs, le silence pesait, même si elle vit au loin des voyous en train de rayer des voitures juste pour le plaisir. Certains détalèrent en la voyant de peur d’être balancé à la police. Ça ferait mal à Aless s’ils venaient faire la même chose à sa voiture, elle qui sortait tout juste du garage.

Les quelques minutes qui suivirent étaient pour rejoindre la salle de cinéma. De là, elle paya une place pour un thriller, enfin c’était presque un film d’horreur. Un bon moyen de se détendre avant de reprendre la route ou se promener un peu. Deux heures après, elle sortie du cinéma, elle s’arrêta au milieu de la ruelle, amusée et se remémorant le film qu’elle venait de voir. En effet, dans la salle, elle devait être la seule à rire légèrement…les jeunes sursautèrent au moindre bruit, au moindre tremblement. L’acoustique de la salle était tellement neuve, qu’elle faisait trembler parfois les murs anciens.

En parlant de tremblements, Alessandra trouva curieux de voir bouger les déchets sur le sol, alors qu’il n’y avait pas de vent. Rien pas de souffle, elle continua à jouer avec ses clefs avant de voir une poubelle tombée sans raison. Des vibrations ? D’où pourraient-elles venir ?

Alessandra se retourna et constata avec surprise que c’était un homme d’une trentaine d’années qui s’amusait à envoyer des bouteilles contre les murs. Le verre a tendance à faire du bruit quand il se fracasse en morceaux, mais de là à être mal élever de la sorte. Ce n’était pas le genre d’individu à qui il faut parler, en général les gens prennent leur clic et leur clac et s’en vont mais curieusement Alessandra resta là sans bouger, observant la scène.

L’individu lui rappelait brièvement quelqu’un mais pas moyen de se rappeler et puis dévisager quelqu’un…enfin, elle continua à s’amuser avec ses clefs avant d’entendre les paroles de l’inconnu.

"Quoi, t'as un problème ? Ou'p'têtre pas ?"

La rousse sursauta, l’écho semblait tellement fort sur le moment.

-Evitez simplement d’envoyer vos bouteilles contre les voitures. Je suis sûre que c’est à votre portée de la mettre dans une poubelle.

Là c’était mal partit. Pourtant Alessandra avait fait des progrès pour se contrôler, mais parfois, il y a des choses qui restent. Et ce côté-là de sa personnalité avait du mal à partir, c’était curieux car ça ne collait pas du tout avec son apparence snob. Non par qu’elle se croyait au dessus des autres, mais quand elle était petite ont lui avaient apprit certaines manières d’être et ne pas être, ça aussi c’est restées à travers le temps. Pour l’heure, la rousse avait retrouvé le silence. Se demandant encore pourquoi elle était sortie.

Curieusement l’individu resta de marbre durant quelques minutes, comme s’il cherchait quelque chose autour de lui ou sur lui ? Il y avait des compagnies qu’il fallait éviter, Aless chercha discrètement de quoi se protéger juste au cas où. Elle sentit des éléments de plastiques autour d’elle, notamment dans les poubelles mais surtout elle vit un immense panneau d’affichage juste à une vingtaine de mètres d’elle. Le hic c’est qu’il était accroché au mur entre les deux individus.
Sur le coups, la rousse se demanda comment réagir s’il allait l’attaquer ou pire… Attendre était la seule chose à faire.

[hj : j’adore cette phrase << Entre Cyclope qui se lavait les dents 10 fois par jour et Wolverine qui n'a pas pris de douche depuis son dernier passage dans les cellules militaires.>> ]

A première vue, il ne réagissait pas par la violence. Car le silence était présent, mais la rouquine se doutait pertinemment qu’elle se ferait envoyer sur les roses. Les jeunes d’aujourd’hui étaient pour la plupart pour ne pas dire la quasi-totalité mal-élevés. Ou du moins éduqués dans la violence et les insultes à tout va. Même si Aless paraissait sereine dans ses propos, elle trouvait toujours le moyen de se mettre dans l’embarras lorsqu’elle décidait de sortir alors qu’elle pourrait être tranquille chez elle.

Pour poursuivre dans sa « bêtise », au point où elle en était, en même temps, elle décida de se rapprocher de l’individu. Qu’est ce qu’il ferait, hein ? Certes, il était plutôt grand, c’était un tas de muscles, bon ok, elle n’avait pas choisit le plus petit pour faire la morale sur une malheureusement bouteille en verre non jetée dans une poubelle mais bon. Que voulez-vous contrôler quand on est comme ça de nature ? L’écologie non, mais le minimum simplement. Doucement, les mètres se réduisirent entre les deux interlocuteurs, elle s’arrêta pour l’écouter parler.

"T'as de bons conseils, grand mère. Mais tu sais ce que t'peux en faire, de tes conseils ? Je n'aime pas qu'on me prenne pour un imbécile. Donc, à mon tour de te fournir un peu d'aide : mêle toi de tes oignons si tu veux pas finir entre quatre planches.

C’est alors qu’il termina ce qu’il était en train de manger, pour finalement jeter par terre un nouveau déchet. Alessandra nota la provocation de l’homme, elle tiqua légèrement n’appréciant pas – mais pas du tout – un tel comportement, elle soupira. Et lui répondit même.

-Je n’ai jamais dit que vous étiez un imbécile, mais vu votre comportement je vais finir par le croire. Elle ricana légèrement avant de reprendre d’un ton plus sérieux. Réagir par la menace est un argument qui prouve votre incapacité de discuter et réagir convenablement.

Aless détestait mettre les gens à leur place, même si elle était enseignante. Ayant déjà eu des cas difficiles, la femme avait toujours réussi à mettre en place une discussion, jamais elle n’a levée ni même penser de lever la main sur un élève ni qui que ce soit d’autres, d’ailleurs. Mais ce gars là…il avait quelque chose qui l’empêchait de rentrer. Têtue comme elle est, elle resta de marbre devant la stupidité de l’individu qui lui servait d’interlocuteur. De plus, elle était de plus en plus proche de son panneau d’affichage alors…pas de problèmes, si ?

Alessandra était tombée sur un individu dès plus étrange, elle ne s’était pas attardée sur la musculature de ce dernier. Mais maintenant qu’il s’était rapproché, elle préféra reculer ne serait ce d’un pas, histoire de pas se rendre trop ridicule en taille à côté de lui. Le problème avec ce genre de personne c’est qu’on ne contrôle pas toujours ses émotions et ses mots. Même s’il s’entêtait à montrer sa supériorité physique, il ne semblait pas bien malin. Donc maîtrisable…

Quoique, elle le vit tendre brusquement son bras contre un mur d’immeuble et en ressortir sans aucune – réelles – égratignures. La rousse comprit alors qu’il n’était pas totalement humain, il y avait du mutant en lui. Et pas n’importe quel gène, une force surhumaine, là la mouise montrait le bout de son nez. La force qui avait fait preuve mit un doute dans l’esprit de la femme, serait-elle assez forte pour canaliser une telle pression ? Maintenant qu’elle l’avait cherché, elle devait maintenir son sérieux et ne pas se ridiculiser. Il s’avança et broya ce qui restait de « résidus » entre ses mains, juste au dessus de la tête de la rousse.

"T'es pire que mon frangin, mamie, à déblatérer sur ce qu'il faut ou pas faire et à essayer de me faire passer pour un idiot. Mais s'tu veux rester en vie, j'te conseille de changer de ton rapido, capich ? Soit, je suis d'humeur généreuse, alors je vais te laisser en vie si tu t'excuse."

Là, deux choix s’offraient à elle, soit elle s’écrase soit elle répond. Malheureusement, se fut la deuxième solution qui fut énoncée.

-Votre frère ? Le respect de vos aînés vous ne connaissez pas ?! Ҫa ne fait pas partit de votre vocabulaire.

En même temps, ça serait un bon entraînement de se faire la main sur un mutant avec telle pouvoir. Pour le moment, elle n’avait pas fait étalage de son don, il pensait qu’elle était une simple personne qui lui cherche des noises avec la politesse. Alessandra avait par conséquent un avantage, la surprise. Sereine comme à son habitude, elle fixa la moindre réaction de son interlocuteur.