Nombre de messages : 260 Autre(s) identité(s) : Fuzzy, Buse Cendrée, Castor Roux
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Age du perso : 21 ans Date d'inscription : 28/03/2010
Sujet: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Mer 22 Déc 2010 - 21:51
Elle posa sa manette de ps3 sur la table basse tout en soupirant. Elle n'arrêtait pas de faire crever Kratos, foutu jeu de con...le spartiate était capable de latter du démon et les trois quart de la population de Brest rien qu'en lâchant une caisse mais dès qu'il fallait grimper sur une corniche, il se viandait comme un Timmy sans son siège. Cait' n'arrivait pas à se concentrer sur le jeu et sa dextérité laissait grandement à désirer du coup. Elle s'approcha de la baie vitrée du salon et s'absorba dans la contemplation de la neige qui tombait toujours alors que les rues de New York sommeillaient. Minuit trente. Le vide et le silence.
Il est de ces soirs où on ne peut pas fuir la solitude et l'introspection. On passe son temps à faire n'importe qu'elle connerie pour tuer le temps, finir un jeu, tchatché avec des potes "in live" quand ses possible, sur la toile via MSN ou Skype (et même sur des CB de forum, il parait). Il parait qu'on ferait n'importe quoi pour échapper à sa solitude ou aux ombres qui nous plombent la tête. J'ai une bonne nouvelle pour vous, des gens qui s'emmerdent, on est quelques milliards. Et puis quoi ? Le grand Amour qu'on dit ? Un secret , mes amis, ceux qui y croient sont invariablement ceux qui se disent ne pas l'avoir connu ou le chercher...y'a une raison. C'est la carotte qui fait avancer le bourricot. Un jour on finit par savoir ou on finit par s'aveugler. On n'est pas fait pour avancer tous les deux en regardant tous les deux vers le même horizon. Et vous savez pourquoi ? Bordel c'est si simple, c'est parce que sinon, on ne voit pas les merdes de chiens sur le bitume. Avec le temps, on ne retient que du sable de ce qu'on pensait être notre planche de salut. Ca arrive à tout le monde, même a des gens biens.
Cait passe son temps à se sentir morte. Autant le dire sans fars, sans détours et bien visible comme Oncle Bens invité d'honneur à une réunion encagoulée de ces connards de Kukukux Klan. Ace son compagnon de folie était devenu une icône inaccessible et sa réussite dans sa tentative d'échapper à ce milieu destructeur renvoyait Cait à son échec cuisant. Sa vie était aussi merdique qu'un match de foot de l'Equipe de France. Les joueurs avaient consommé trop de coke, les putes ronflaient à l'Hotel et Domenech avait troqué le ballon contre les cartes du poker... il avait déjà prouvé au monde ses grandes qualités de bluffeur en se faisant passer pour un entraineur. Pour résumer, le match sentait le sapin et Cait avait plus personne sur le ban des remplaçants et puis d'façon, les spectateurs avaient zapés sur le Porno du soir. On comble sa solitude comme on peut, on est seul, on est grand mais..bordel..on a toujours peur et on voudrait poser ses faiblesses rien qu'un peu. C'était juste entendre une voix qui dit "non mais laisse toutes ces conneries là dehors, on s'en fout..tant que tu es avec moi, y'a que ca qui compte" C'était juste boire du silence quand il n'y a que ca, mais pas boire du silence tout seul. C'était juste se sentir frissonner et abandonnée aux bras d'un autre. C'était pas grand chose, c'est clair. Mais quelque part, il n'y a que les autres qui finissent par vous prouver que, non, effectivement, on n'a pas encore avalé son extrait de naissance.
Chaque jour traine l'autre, comme une corvée. On fait semblant, on s'occupe en attendant qu'un train passe ou que quelque chose vienne mettre fin à la mélodie lancinante du métronome. La Petite Rousse à déjà ressassé tout ça un million de fois. Changer les mots, les décors, les visages c'est comme si Arthur cherchait à faire intello ou que soudain on trouvait un VRAI talent comique à Ruquier. Ca maquille mais ca change pas le fond du problème.
Pire que l'Inception, une idée lui rongeait les neurones. Une évidence. Elle entrevoyait une autre issue à toute cette merde, nous parlons ici d'une autre issue que celle qui consiste à tirer le Grand Rideau de nos illusions.
Elle passa une première fois devant sa porte de chambre et s'arrêta devant le seuil. Allez quoi ? 6 metres ? Juste 6 petits metres qui lui paraissait plus épuisant qu'un océan à traverser. Et après quoi ? Lui dire qu'elle avait fait un gros cauchemars ? Il lui dirait d'aller se faire une tisane pour se calmer..putain, lui et ses fichues trucs aux plantes. Tout se bousculait dans sa tête. Comment trouver les mots et même comment lui expliquer tout ca, ce qu'elle ressentait, ce dont elle avait besoin..et lui ? De quoi avait-il besoin ? Certainement pas d'une casse couille comme elle avec ses lubies et ses excentricités. Il pouvait se montrer si inaccessible mais pourtant, elle n'était pas aveugle. Elle l'entr'apercevait parfois à travers son masque et c'était fou ce qu'ils se ressemblaient tous deux. Elle en avait conscience, son regard parfois exprimait une tendresse non feinte pour elle. Mais s'agissait-il de plus et surtout risquait-elle vraiment de tout foutre en l'air avec ses états d'âme ?
Elle battit en retraite vers les chiottes. Tout en essayant de s'absorber dans un comics ou Mary Jane avouait avec émoi à Spidey qu'elle était arachnophobe, son esprit tortueux échafauder des plans plus foireux les uns que les autres. Elle songea d'abord à aller enfiler la tenue de Ziva que Dim lui avait perfidement offert pour venir en sa chambre en prononçant d'une voix suave " Han , où as tu rangé les menottes, il va falloir me "pénétrer" (confusion des mots Zivienne pour appréhender). Non, il risquerait de se marrer. Ou alors mettre a point un faux kidnapping ou il faut venir la délivrer ? Genre..Magnéto et tout les terroristes veulent faire des expériences sexuelles sur elle ? Non, il risquerait de se fâcher et de butter à tout va. Ou alors prétexter que c'est la fin du Monde là tout de suite si on couche pas ensemble car les extraterrestres l'ont exigés. Non, il l'enverrait s'enfermer dans sa chambre avec Rudyx..son ami vibrant long et rose que Cait avait été forcé de s'acheter dernièrement...
Elle reposa le comics en se prenant la tête. Ca y est ! Vive Spidey !! Elle allait prétexter la vision d'une grosse araignée velue dans sa chambre pour pouvoir pénétrer le sanctuaire du jeune russe ! Après tout une jeune fille terrifiée par un "monstre" ca émoustille toujours le beau mâle. Elle retourna à la porte, cette fois ci certaine de son plan et s'apprêta à frapper. Mais non...mais non !!! Il va sortir armé de se tatane magique pour exploser comme un bouton d'acné sur la tronche à Justin Biber, le monstre sur la tapisserie et si il ne le trouve pas de son regard viril et pénétrant, elle passerait une fois de plus pour avoir abusée de la quality shit, la boite a bonheur..
Oh et puis, merde !
Elle ouvrit la porte doucement après avoir pensé à fuir à nouveau vers la cuisine. Ses yeux s'habituèrent à la pénombre. Il était là dans son putain de lit aussi grand qu'un Tatami, elle distinguait sa forme mais rien d'autre. Même pas le bruit de sa respiration, c'était soit un putain de Ninja , soit il ne dormait simplement pas..c'était probablement cette réponse.
La suite vous paraitrait surréaliste. Il y a des choses qu'on fait sans en avoir conscience. Juste parce que c'est ce qui vous semble la meilleur chose à faire et si on pose la question par la suite sur ce qui a bien pu vous passer par la tête, la réponse est inévitablement la même. "Je ne sais pas". Caitlyn Elioth dès lors qu'elle eut pénétré la frontière et réussit à laisser tomber ce masque qui l'épuisait était dès lors totalement toutes défenses tombées. Plus de rôle à jouer..fonctionner à l'instinct et être soi même avec les blessures et les faiblesses. Sans dire un mot elle se déshabilla totalement, les yeux mi clos, un peu comme par réflexe lorsqu'on s'apprête à prendre une douche. Son calme tranchait impitoyablement avec les battements de son coeur faisant pulser son sang et qui finissait en venant battre les tempes par la mettre dans un état d'enivrement assez étrange.
D'un geste sur elle bougea le draps afin de se lover contre le dos du jeune homme où elle resta là, dans une immobilité mutuelle. Il pouvait gueuler à présent, elle s'en foutait, c'était déjà beaucoup..juste cette chaleur de sa peau contre la sienne. Ca valait toutes ses audaces et toutes les remontrances. Personnes ne pouvaient ,à ses yeux, comprendre combien elle en avait besoin.
Pas d'explications, pas de mots. Elle ferma les yeux tout en souriant, se concentrant juste sur son odeur et sa respiration à lui. Respirer à deux. Ca voulait dire ne plus respirer seule.
James Tucker Agent du B.A.M. Alpha
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Sujet: Re: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Mar 28 Déc 2010 - 5:59
« But I, being poor, have only my dreams ; I have spread my dreams beneath your feet ; Tread softly because you tread on my dreams. »*
~ L'espoir fait vivre et la vie donne l'espoir. Quel abominable cercle vicieux n'est-ce pas ? Le désespoir tue et la mort désespère, au moins dans ce cas il n'y a pas de déceptions. Mais, des deux duquel se séparer ? Mourir englué dans une illusion suintant le mensonge et l'hypocrisie ou vivre sans volonté et se laisser aller dans une marche dénaturée de tout sens et emplie de lucidité ? Lui ne s'embarrasse ni de l'un ni de l'autre voilà tout. Il n'attend rien comme il n'espère pas, il ne rêve ni ne vit vraiment, passant à travers cette vie comme l'on marche dans la neige : dans un silence feutré, dans cette immensité blanche et brillante qui vous arrache les yeux, sans savoir ni où elle commence ni où elle fini - si tant est qu'elle se termine un jour - avec, comme toute promesse de repos, la vision rassurante de ces tombeaux séculaires, qui vous tendent les bras au bout du chemin, comme l'on revoit la Mort, cette vieille amie, oubliée depuis l'éternité d'une vie.
New York était toujours aussi grise, morne et terne que d'habitude. Le blanc de l'hiver, le rouge de Noël, les sourires et les joies du nouvel an, quelque soit le masque dont la ville se parait elle ne pouvait changer sa véritable nature et la façon dont lui percevait ce fourmillement cyclopéen et incessant de vie, véritable puis de crasse et de merde que la société humaine. Les rues charrient dans les caniveaux l'odeur du sang frais, le vent transporte entre les bâtiments les échos de pleurs sans nom et les égouts emportent dans leurs flots la sueur crasse et rance des ébats amoureux, dont la jouissance couvre et recouvre allègrement toute cette folie pour la masquer aveuglément car, voici, le monde est au bord du précipice, face à la vision de l'enfer, et tous, libéraux, intellectuels et corrupteurs du peuple restent bouche bée**, sans rien trouver d'autre à dire que cette chienlit que l'on se balance avec force au visage, dans l'espoir de continuer à vivre sa vie sans aucun soucis, à l'ombre de ce léviathan sombrant dans la déliquescence, nécrosé et bouffi.
Et là, parmi ces millions d'âmes errantes entassées comme dans un charnier, il y avait la sienne. La sienne et celle de Caitlyn, trônant tous les deux au sommet de cet amas d'absurdités vivantes, nageant à contre courant du reste du monde en semant chaos et désolation sur leur passage à l'image de ce qu'il étaient devenus désormais. Et, depuis peu, il y avait aussi une autre place à leurs côtés, vide, hagarde, comme une cicatrice blafarde marquante par son absence. Le trône d'un troisième dégénéré, qui manquait à l'appel, et dont le silence cinglant était la seule preuve qu'il avait existé. Mais il résonnait toujours, en eux, comme un cri qui n'en finissait pas, qui refusait de s'éteindre, et dont l'écho ressortait au travers des sanglots et torrents de larmes qui coulaient des yeux de cette petite folle ; au travers de ces sursauts lorsque le téléphone sonnait, et au travers des milles et uns passages désespérés sur le Facebook de Ace Bradford, dangereux terroriste reconnu à travers tout le territoire tant pour son potentiel mortel que pour son imprévisibilité. Mais c'était fini, tout était terminé. La Dream Team pouvait remballer ses clics et ses clacs et baisser le rideau. A deux, ce n'était plus vraiment une équipe, et ce n'était plus vraiment pareil. Vous aurez beau dire ce que vous voudrez, Dimitry a aussi cherché à le retrouver, malgré son apparente froideur et le désintéressement flagrant qu'il affichait habituellement. Il l'avait fait un peu pour Ace, beaucoup pour Caitlyn, il fallait l'avouer - ce qui en soit était déjà une marque de générosité -, mais aucun des deux n'avait eu les résultats escomptés et il l'avait alors personnellement considéré comme mort, au terme d'une énième de ses folles incartades, ne voulant pas se voiler naïvement la face d'illusions, dans ce monde où le sinistre et le lugubre étaient maîtres.
Mais contre toute attente il avait refait surface, sortant d'on ne savait où exactement et, surtout, on ne savait comment. Vortex aimait les surprises. En grande majorité, c'était lui qui les faisait, même si elles n'étaient pas du goût de tout le monde car la plupart du temps improvisées en pleine mission. Mais là, il avait dépassé tout ce qu'il avait fait précédemment, réduisant au stade de larve unicellulaire tous ses exploits passés. Maintenant, il avait une vie. Mais pas une vie désincarnée comme la leur, non non non, une vie, qu'il pouvait vivre et, s'il était toujours recherché par les autorités, il avait quelqu'un qui l'attendait le soir en rentrant chez lui, il avait une raison de marcher en ce monde, un but à chérir et des proches à protéger. Qui l'eut cru ? Qu'entre eux trois, lui, le plus dégénéré, tout le contraire des mots méticulosité, discrétion, sécurité et planification, serait le premier à quitter cette vie de mercenaire aventurier ? C'était celui dont Dimitry avait eu le plus de craintes, dans le sens où son espérance de vie - déjà faible dû à son statut de maraudeur - n'allait pas en augmentant à chaque connerie qu'il faisait, volontaire ou non. Maintenant, il n'y avait pas plus que des flics bedonnant passant leurs journées à manger des donuts à la fraise qui pensaient à lui. Non. Maintenant, il pouvait partir que son souvenir ne serait pas happé par l'abîme de l'oubli. Maintenant, il était repassé de l'autre côté de la ligne. Non, maintenant, il était sauvé. Alors, il ne leur restait plus qu'à tourner la tête et l'oublier, pour continuer sur ce chemin, l'épée de damoclès au dessus de leur tête. Continuer, inlassablement, jusqu'à ce qu'ils rencontrent cette lame, qui les arrêtera, pour l'éternité.
Alors, plongé dans le noir, non, il ne rêvait pas. Les rêves sont fait pour les vivants, et sont de ce fruit défendu aux morts. Plongé dans le noir, il ne dormait même pas. Plongé dans le noir, il ne respirait plus. Il ne faisait qu'écouter le bruit des pas caractéristiques de Cailtyn Elioth, qui pénétrait dans ce qui était sans doute la seule pièce que s'était appropriée Dimitry, percevant avec une acuité inhabituelle le froissement des vêtements tombant sur le sol, du drap qui se soulève, et de la peau qui frotte contre le tissu du matelas. Le dos tourné, immobile, tapis dans l'obscurité tel le croquemitaine, seuls ses yeux ouverts et brillants dans le noir pouvaient attester qu'il n'était pas simplement mort. La chaleur de sa peau contre la sienne et le souffle de sa respiration le long de son dos, un instant, il cru ne plus être seul dans ce monde. Un instant seulement. Il n'alla pas chercher de tisane, il ne protesta pas en grognant comme un ours mal léché, il ne fit rien, ni pour signifier son mécontentement, ni pour signifier son accord à ce conciliabule nocturne. Il laissa simplement le temps passer. Quelques secondes, ou quelques minutes, ou quelques heures, peu importait. Les yeux fermés, il essayait de sentir ce que cela faisait de ne pas se savoir tout seul dans un si grand lit. Une présence autre qu'une pute offerte pour ses dix huit ans par son oncle, bien sûr. C'était étrange, presque incompatible avec son être, le refusant inconsciemment dans un réflexe depuis trop longtemps acquis.
Puis, au bout d'un moment, toujours sans avoir bougé, il se dématérialisa. Lentement. Se dérobant à la petite rousse comme s'il lui glissait entre les doigts, laissant filer la chaleur de son corps pour laisser la place à ce truc informe et noir, froid au toucher, par lequel il pouvait voir Caitlyn dans tous ses détails, aucunement gêné par l'obscurité. Il se rematérialisa un instant plus tard. Rien n'avait changé, si ce n'est qu'il faisait désormais face à ce qui était certainement le seul leprechaun irlandais et roux perdu en Amérique.
_ Caitlyn... »
Son regard, insondable, perçait la pénombre comme l'aigle fend les cieux, plongeant directement dans le regard perdu de cette petite chose frêle et frémissante qui se tenait à ses côtés. Petite chose qui pourtant était la seule pour laquelle il éprouvait ce que l'on pouvait apparenter à un sentiment d'attachement. Petite chose qui était peut-être encore la seule raison qui le poussait à se modérer parfois lors des missions données par Sinistre, l'empêchant de sombrer totalement dans une folie sanglante et meurtrière pour vivre pleinement l'excitation et l'adrénaline d'un combat inégal pour son adversaire, par la simple idée que, s'il disparaissait, il ne la reverrait tout simplement plus. Et c'était salvateur, aussi bien pour elle, que pour lui, qui s'empêchait ainsi de se détruire totalement. Mais, pour combien de temps encore.
Dimitry n'a jamais été très doué pour exprimer des sujets autres que des choses totalement impersonnelles comme le travail, le temps, l'argent, etc... ne mettant rien de sa personne en jeu que ce qu'il souhaite montrer. A vrai dire, ce n'est pas qu'il n'était pas très doué, c'était qu'il n'en était en réalité simplement pas capable. Elle avait perdu son frère, son autre moitié, sa vie, ses rêves. Il ne lui restait que lui, un pauvre dégénéré juste bon à crever avec une réplique classe avant son dernier souffle, et encore. Non, il n'était pas la bonne personne pour veiller sur elle, certainement pas. Ils étaient tous condamnés à crever, mais il y avait des façons de le faire plus enviables que d'autres. Ace était peut-être un foutu con par moments, mais il était beaucoup plus humain que lui, elle aurait dû partir avec ce dégénéré plutôt que lui, elle s'en serait peut-être sorti ainsi. Il y a dans la vie des mots qui vous frappent. Des mots, de simples mots, comme on en voit tous les jours, mais qui expriment une idée ou un sentiment avec une clarté et une concision si extraordinaires qu'ils vous percutent la gueule comme un trente deux tonnes lancé à pleine vitesse. Cailtyn avait peut-être une manière très franche et directe de s'exprimer, mais c'était justement ce qui faisait sa force. Toucher droit au cœur, sans fioriture, sans soucis de la bienséance, et sans ménagement pour sa pauvre victime. Mais elle n'était pas que panthère et savait aussi être chat.
Spoiler:
Histoire d'en garder une trace, corbeille de Caitlyn a écrit:
"On m'a dit qu'il était plus facile de poser par écrit ce qu'on pense. Non, en fait même ca c'est pas mon truc. Toi tu savais écrire , pas moi. C'était toi l'intello de la famille, c'est que maman disait tout le temps, comme elle disait qu'on ferait jamais rien de bon de moi. Ben tu vois. Finalement elle avait pas tord. J'sais plus à qui parler de tout ce qui m'étouffe, alors je m'adresse à ceux qui me répondront pas, c'est plus facile. Tu me manques, c'est terrible comme tu me manques et lui aussi, j'arrive plus à savoir comment c'était avec lui, ca fait si mal que j'en ai honte. Le pire c'est que je finis par me manquer aussi. Je sais pas comment dire. C'est comme si je m'asseyais au bord de ma vie et que je regardais tout ce merdier. Je suis pas fière de c'que je fais. Ca c'est clair mais c'est pas comme si j'y pouvais quelque chose. Et puis je dois veiller sur quelqu'un, on se ressemble au point que..j'sais pas, je crois pas au destin mais on était fait pour être ensemble, sans l'être vraiment..c'est tout le drame de ma vie. Y'a des moments où je ne continue que parce qu'il est là et que je crois, je dis bien je crois, qu'il a besoin de moi même si il ne le dira pas. J'ai révé qu'on arrivait à tout plaquer, les Maraudeurs, Sinistre et notre chute libre et qu'on finissait par vivre à deux vraiment mais ailleurs...c'est con..je sais, je ne veux pas le laisser, jamais. J'ai laissé partir Ace et ca m'a brisé le coeur. Au moins je l'aurai sauvé lui, il doit m'en vouloir mais c'était tout ce que je pouvais faire pour le protéger, je crois que c'est foutu pour nous. Alors je le regarde en souriant, Dimitry mais je la ferme parce que ca sert à rien de rêver à des conneries. J'aimerai lui dire ce que j'ai sur le cœur, il est si fort, je l'admire tellement mais j'ai peur de l'emmerder , je l'ai a fait assez chié comme ca et tu sais combien je peux être gavante quand je m'y met. Des fois je veux juste qu'il soit fière de moi, d'autre fois juste mourir et que ca finisse. Quand je sors, j'en arrive a ne même pas savoir si je rentrerais. Je veux juste que ca se passe vite. Je te dirais pas sans douleur Même ca, j'y ai pas le droit. J'espère qu'il y a un paradis pour nous, vieux con, tu fais chié de m'avoir planté là, sérieux Kyle. Mais bon, c'est pas grave. Je sais que je te viens déjà.'
_ Caitlyn. »
C'était vraiment un imbécile, il était si fermé, même à elle, qu'elle ne pouvait pas lui parler, elle le faisait à un ordinateur, une foutu machine, un objet sans âme, incapable de jugement, mais aussi incapable de compassion ou de compréhension. Était-il si froid et si mort à ce point que la compagnie d'un ordinateur offrait plus de réconfort que lui-même ? Ce qu'il voulait lui dire là, c'était l'achèvement d'un nombre incalculable d'heures solitaires passées à y penser. De simples mots qui lui semblait être un labeur à affronter aussi effroyable que de de provoquer la chute d'un deuxième mur de Berlin. Il voulait simplement briser ce truc entre elle et lui qui le rendait invincible, intouchable, inaccessible et au delà de toutes considérations mortelles à ses yeux. Un simple être humain, comme tous les autres. C'était tout ce qu'il fallait lui montrer. pour faire taire cette angoisse dans ses yeux verts, pour la réchauffer de l'intérieur et lui offrir plus qu'une tonne de fric inutile et gerbant. Pour le simple bonheur de voir un sourire fleurir sur ces lèvres. Il en était à un point, ou devoir assassiner une légion entière de soldats lui paraissait tellement plus facile que de supporter cet instant présent. Étrangement, il sourit, tristement, mais il ne se la ferma pas, parce que ce dont ils avaient besoin, c'était peut-être, justement, de rêver à des conneries. Il posa sa main sur sa joue froide, doucement.
_ Caitlyn. Je sais. Je suis désolé. Je ne peux pas t'aider, je ne suis pas celui qui effacera ces blessures que tu as en toi, je ne suis pas celui qui te donnera ce que tu attends. Ce n'est pas avec moi que tu ira mieux, ce n'est pas avec moi que tu retrouvera la chaleur d'un frère ou d'un amant. Je suis aussi froid que l'hiver qui nous entoure, si ce n'est même plus. Je suis aussi désintéressé du monde qu'un mort puisse l'être, et je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir nous tenir. Je ne suis pas celui qu'il te faut sur lequel tu dois t'appuyer, tu ne pourras jamais rien construire de bien avec moi. Je ne pourrais t'apporter que la promesse d'une mort violente, pas la sérénité d'une vie tranquille. Et s'il y a une seule chose que je ne souhaite pas dans ce monde, c'est de te voir mourir pour rien, dans l'oubli de la Caitlyn que tu étais avant, avant ce jour où tu es morte. Si tu veux partir sans moi pour recommencer une vie ailleurs, je ne t'en voudrai pas, tu peux même prendre de l'argent si tu veux. Si tu préfères retrouver Ace pour que vous puissiez être heureux ensemble, je ne t'en voudrai pas. Si tu ne peux plus supporter cette vie, avec moi, et que tu souhaites arrêter, je ne t'en voudrai pas. S'il existe une chance pour que la Caitlyn Elioth que tu étais avant tout ça revienne, alors saisis-là. Ne la laisse pas passer. Je ne suis qu'un corps destiné à l'abattoir et je ne veux pas t'emporter avec moi. Si tu peux retrouver un rêve dans ta vie, même une simple connerie, alors fais-le, tout simplement. Tu es morte aux yeux de la loi, je peux te faire devenir n'importe qui, n'importe quelle fausse identité, tu n'as qu'à me demander et je le ferai. »
Il retira sa main, doucement, comme l'on rechigne à quitter les doux domaines des rêves sous une couette assaillie par l'hiver, avant de baisser les yeux, le regard vide, attendant une quelconque réaction. Il ne voulait pas la regarder, il ne le pouvait pas. Cela lui faisait mal de lui demander de partir, mais c'était pour son bien. C'était la meilleure des décisions qu'elle pouvait prendre, au-delà de n'importe quelle autre. Il pouvait retourner à sa solitude silencieuse, comme elle pouvait retourner vers les échos de ces éclats de rires chaleureux qu'elle avait perdu.
Deux âmes errantes parmi ces millions, deux âmes vacillantes, sans chaleur et sans nom. »
* « Mais je suis pauvre, je n'ai plus que mes rêves. J'ai déroulé mes rêves sous tes pieds. Marche doucement, parce que tu marches sur mes rêves. » ~ William Buttler Yeats
** Rorschach, Watchmen
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Mar 28 Déc 2010 - 10:37
D'un geste vif elle rattrapa sa main qui s'échappait déjà. Elle se contenta de la garder dans la sienne, le forçant à lever les yeux vers son visage pour qu'il puisse dans la pénombre y décerner tout le sérieux dont elle faisait montre ce soir là. Ce qui se jouait ici, à ses yeux, était des plus importants. Tout comme la conversation avec Ace, il avait raison sur certains points et entièrement tord sur d'autres. Comment pouvait-il une seconde concevoir qu'elle serait mieux ailleurs qu'avec lui ? Comment ne voyait-il combien il lui était devenu essentiel pour vivre ? Si ce n'avait pas été Dimitry, là, lové contre elle, elle l'aurait giflé sans aucune retenue.
Tais toi...imbécile. Je crois que jamais j'n'aurai pensé te dire ca à toi qui est si économe en mots mais ..ferme là ! Tu veux me chasser ? Comme Ace ? Que je vous perde tous les deux ? Arrêtes ton discours sur ton "c'est mieux pour toi..blablablaaa", j'suis une grande fille, j'sais très bien ce qui est bon pour moi, alors pour une fois..tu vas m'écouter, c'est peut être la seule leçon que je te donnerai jamais..alors tu m'écoutes et tu te tais au lieu de dire ce genre de connerie..
Elle ramena sa main de façon autoritaire le forçant presque à la poser sur sa joue. Elle contenait un sentiment indéfinissable, colère..tristesse..frustration...peut être tous en même temps, ce qui est sur c'est que les larmes embrumaient ses yeux d'émeraude.
Tu crois qu'j'sais pas comment tu es ? Tu crois qu'j'ai passé autant temps auprès de toi sans te "voir"..que j'ai passé autant temps sans apprendre à t'aimer avec tes forces et tes faiblesses ? Qu'est ce que tu crois ? Je joue l'idiote...je ne fais que ca.."jouer". Cette nuit, j'ai juste besoin d'autre chose, c'est tout. C'est pas d'l'amour, je te rassure..je sais même pas ce que je ressens..c'est confus. Mais j'suis sur d'une chose, je ne reste pas ici parce que j'ai nulle part où aller. Je reste ici parce que j'aime ta sale tronche et notre vie a tous les deux , même si elle sonne "fake". Je te vois, mister Lyov, je vois tes blessures et que tu l'veuilles ou non..je sais que je les soignerais avec du temps..C'est mon but et même si tu n'y crois pas, moi j'y croirais pour deux, tant pis ! J'suis là pour toi et je te l'ai promis. Les choses sont claires pour moi..je vois notre avenir à deux..ce qu'on sera l'un pour l'autre, j'm'en tape...mais je sais qu'on sera deux. Ca sera ca ou alors autant que tu me demandes d'aller chercher mon flingue pour que je me loge une balle entre les deux yeux parce qu'un ailleurs sans toi..ca sert à rien.
Bordel..Est ce que t'es con au point de ne pas voir à quel point je tiens à toi ? Foutue Bourrique ??
Sa voix s'était brisée sur la dernière réplique et un sanglot l'avait empêché d'aller plus en avant. Elle respira comme pour se contenir et lui lâcha enfin la main. Elle garda le silence une longue minute et se contenta de le regarder. Elle s'avança timidement et plaqua ses lèvres contre les siennes en un baiser figé par une tendresse brulante, elle ferma les yeux pour mieux ressentir sa chaleur puis doucement enfouis son visage dans le creux de son torse en murmurant.
Tu n'es pas froid..tu crois l'être..mais tu ne l'es pas...c'est parce que..personne ne te l'a dit avant..moi je te l'dis..ta chaleur me fais du bien, Dimitry. Tu n'es pas vide..tu tombe..c'est tout..t'as oublié, t'as juste oublié de vivre . Tout comme moi. Mais on peut réapprendre, toi et moi..il n'est pas trop tard...je peux y arriver..si on est deux..je peux et toi aussi. Tu n'es pas seul, comme le gosse sur cette photo que tu m'as montré, tu sens ma main dans la tienne ? Je te l'ai dis..on veille l'un sur l'autre...Je ne veux pas faire comme Ace, je ne veux pas d'une vie sans toi...ne me chasse pas, non..ne me chasse pas..
Ce qui se joue là, dans cette chambre au cœur de la nuit, n'a pas d'importance dans le monde. La vie prendra à nouveau ses habitudes au matin, chassant les uns vers une routine certaine ou se grignotent les heures. Souvent on meurt de hasard en allongeant le pas, trop ou peu pressé d'aller tirer le feuille de marbre servant de linceul. Souvent on se sent au carrefour des possibles lorsque le destin hésite avec vous et que la décision vous change tous deux. Ce ne change rien, des paroles ou des gestes échangés entre deux âmes errantes dans la nuit. Mais je vous assure que lorsqu'elles se délivrent de manière crue et sans le poids des non dits, telle la sève qui s'épanche de l'arbre écorché, elle parviennent à briser les plus hautes murailles. Lorsque deux êtres changent, c'est l'humanité qui change.
Et dès lors il n'y a rien de plus important au monde... Que ce qui ce joue dans cette chambre au cœur de la nuit.
James Tucker Agent du B.A.M. Alpha
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Sujet: Re: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Ven 31 Déc 2010 - 15:22
~ Oui, il la sent, il sent la chaleur de cette main dans la sienne avec toute l'acuité possible dont est capable de faire preuve l'être humain, et même bien plus encore. C'est étrange, la manière dont elle lui parle. Inhabituel sutout. Cela fait longtemps qu'on ne lui a pas dicté ce qu'il devait faire, peut-être trop même. On eut dit qu'elle le grondait, comme une mère gronde son enfant d'avoir outrepassé un interdit. Il la regardait dans les yeux, attiré, presque forcé, par ce regard aux reflets verdâtres qui lui lançait un cri de protestation en pleine face, se révoltant contre ses propres mots. Et la douceur de cette peau sous ces doigts froids, le frissonnement de ces mots qui coulent directement de sa bouche en son cœur, comme un torrent de lave dans un lac aux eaux gelées. Le choc thermique est bien peu de chose alors face à la force de l'impact des mots de Caitlyn sur sa psyché.
C'était... Terrible. C'était comme si ses mots l'épluchaient, apportant un sentiment de compassion apaisante de par le fait de savoir qu'elle savait, mais le saignant à vif, comme arrachant une peau cicatrisée pour dévoiler de nouveau la chair vulnérable à l'air libre. Non, sa main ne tremblait pas. Il se l'interdisait, il ne pouvait tout simplement pas envisager de montrer une seule seconde que ce flot soudain d'adrénaline là lui faisait plus d'effet que de sauter d'un avion en plein ciel, sans parachute, et avec le bleu de l'océan infini en dessous de lui qui lui promettait une fin aussi violente que soudaine mais, heureusement, indolore. Elle avait cette touche de franchise désarmante, cette insolente et illogique gentillesse à son égard, cette manière de dire les choses qui le remuait plus que si on lui demandait d'égorger une nurserie entière sur le champ.
Il ne disait rien, non. Silencieux. Il ne bougeait pas, immobile dans l'ombre de la nuit. Seuls ses yeux suivaient ceux de la petite rousse qui était plongée dans l'abîme total, mais plongé dans l'abîme avec lui. Et là, sans crier gare, il ne fit que suivre ses bas instincts primaires lors de cet élan de passion fougueux et sensuel qui les étreignit ensemble, inédit, inattendu et, surtout, foudroyant, malgré la fugacité de l'instant présent. Ce n'était pas de l'amour, non, c'était juste comme de respirer une bouffée d'air frais au milieu du désert aride et suffocant, comme de sentir la douceur du cashmere après avoir escaladé une montagne à mains nues, ou même comme entendre le chant des oiseaux après une vie de surdité. C'était simplement se sentir vivre.
Mais, allongés là, enlacés, comme deux amants à l'aube d'une vie nouvelle, il était comme bloqué par ses mots. Il la laissait avancer, ce qu'elle faisait à grands coups de machette, mais il refusait en même temps de lui répondre, parce que ça faisait mal, terriblement mal, de se voir insuffler à nouveau l'idée d'un espoir incongru, auquel on se prenait à vouloir croire lorsque l'on était que désolation. Ressentir, c'est souffrir, et renier, c'est se protéger. Sans attaches, sans bien auxquels l'on tienne, sans proches pour lesquels craindre, il n'y a plus de faiblesse dans l'âme humaine et, si l'on devient creux comme l'armure, l'on gagne alors cette invulnérabilité et cette inaccessibilité aux yeux des autres. On perd également la notion de limite, et d'ici à ce que le diable vous emporte, il 'n y a plus qu'un pas. La respiration instable, le cœur battant et la tête d'une Irlandaise paumée sur le torse, il n'y avait rien à dire.
Perdu dans ces draps, elle dans ses bras, il fixait le plafond d'un air situé à mi chemin entre le tiraillement, l'incompréhension et l'appréhension. Paradoxe ultime de voir qu'il craignait moins Sinistre le convoquer pour monnayer sa personne et ses capacités de mutants comme une vulgaire prostituée, que de continuer à écouter Caitlyn arpenter le chemin des blessures internes qui les liaient tous les deux. Ainsi, l'un contre l'autre, ils résonnaient ensemble, au rythme apaisant mais inéluctable du tic tac cruel et impersonnel de l'horloge annonçant la fin du monde.
Ils restèrent là, peut-être de longues minutes, profitant chacun de la chaleur de l'autre, trouvant en ce miroir de l'âme un soutien réconfortant, tandis qu'ils contemplaient avec froideur la désolation qui les ravageait. Puis, avec une hésitation manifeste dont l'innocence renvoyait à une extrême candeur cet être pourtant capable d'égorger pour de l'argent, Dimitry prit la parole d'une voix faible et douce, presque un murmure dans le creux des oreilles de celle à qui les mots étaient destinés.
_ Tu sais, Caitlyn... Noël ne veut plus rien dire pour moi. Les fêtes de fin d'année, la bonne humeur... Cette ébauche veule et désespérante de joie et d'hypocrisie. Je ne crois plus en tout ça. Je ne crois pas en la bonne foi des hommes qui peuplent cette terre. La seule chose que je remarque, c'est que ce n'est qu'un autre moyen, qu'une opportunité de plus de brasser de l'argent. Encore, et toujours, de l'argent. »
Il laissa passer quelques instants de silence interrogateur, où il fallait logiquement se demander quel schéma de pensées logique avait-il suivit avant d'en arriver là et, surtout, où celui-ci allait bien pouvoir le mener.
_ Et pourtant... J'ai voulu t'en faire un, de cadeau de noël. Mais aussi riche que je puisse être, je ne suis même pas capable de savoir ce qui pourrait faire plaisir à une personne aussi détachée que moi des considérations matérielles. Il y avait bien une chose, cette chose. Alors j'ai cherché, mais je n'ai pas encore trouvé. Je suis désolé. »
Et pourtant, peut-être que cela viendrait finalement. En retard, certes, mais il ne désespérait pas de réussir à trouver ce qu'il était en train de chercher pour lui en faire le présent. A savoir, les responsables de la mort de Kyle et de Byron. Entreprise longue et fastidieuse mais, après tout, ne lui avait-il pas promis qu'elle aurait un jour le tribu de larmes et de sang qu'elle réclamait ?
_ Caitlyn... »
Il redressa doucement le visage de Caitlyn d'une main sous le menton, pour la regarder dans les yeux, profiter de ce moment de calme et de répit au milieu de cet océan de souffrance absurde qu'est la vie humaine elle-même. Ses yeux verts et brillants dans le noir, le bruit de leurs respirations invisibles, la chaleurs de leurs corps... Pourquoi tenait-elle tant à lui au final ? Parce qu'ils étaient semblables ? parce qu'elle l'aimait vraiment ? Et lui, alors ? Pourquoi essayer de la rejeter alors que personne d'autre ne le voyait comme elle le voyait ? Il frissonnait à chaque fois que ces yeux se posait sur lui, avec cette lucidité absolue dans le regard. Il ne voulait pas que ça s'arrête, il voulait encore sentir ce frisson de l'âme que rien au monde n'était capable d'acheter, cette chaleur brûlante qui le faisait se sentir vivre de nouveau. En silence, il la regarda, et en silence, il l'embrassa. »
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Sujet: Re: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Sam 1 Jan 2011 - 10:27
Entrez dans la légende là où il est dit qu’au bout des ténèbres il y a l’espoir. Là où il est dit qu’un renouveau viendra des cendres fumantes d’un monde consumé par ses enfants amputés du cœur et dont les yeux ne savent plus discerner l’avenir à travers les brumes vaporeuses des illusions qu’ils s’imposent eux même. Il est des vérités qui ne s’apprennent qu’au bout de soi même, des vérités sur ce monde et sur les autres. Nous ne sommes pas faits pour stagner, nous sommes faits pour réinventer le monde et lui donner les couleurs qui nous font défauts. Nous ne sommes pas faits pour vivre dans l’obscurité : nous trainerons nos carcasses à la lumière d’un soleil et si il n’existe plus, nous en recréerons un fait de nos croyances et de choses que l’on tient pour certaines. Nous ne sommes pas faits pour être malheureux car notre temps est compté, nous comparerons nos douleurs et finirons par y trouver des chemins familiers qui seront moins pénibles à emprunter à plusieurs. Il ne tient qu’à nous d’être ce que nous voulons être, le reste n’est que lâcheté, pudeur ou crainte : on ne peut pas éternellement accuser le destin.
C’est dans les moments où la vie s’arrête et observe que les êtres se forgent sur l’enclume des évènements. Le créateur anonyme et vaporeux en dégage la précieuse beauté sous la gangue encore fumante des aléas et très vite l’expose à la vue de ce nouveau monde qui sera demain. Les choses métaphysique la dépassent, non pas qu’elle ne puisse pas les comprendre mais simplement que dans cet instant, elle n’a jamais été aussi lucide sur ce qu’elle faisait et que parfois, le langage du corps vaut toutes les ébauches d’un discours raisonné. Ses lèvres sont douces et elle s’abime dans cette douceur si désirée. Il peut parler et épancher son cœur, elle l’écoutera sans le brider car elle sait que du bout du regard qu’ils se livrent tous deux d’une manière inédite, abattant les derniers non dits. Caitlyn ne parlera pas de suite car elle accepte sa souffrance comme il a attesté au long de ses mois sans lumière de la sienne, elle le guide en silence, d’âme à âme.
Il ne résiste pas et sa passivité trahit son intention. D’autres y verraient un abandon à l’autre dans un geste de tendresse et d’amour pour répondre à son appel des sens bien trop évident. Caitlyn sait qu’il ne s’agit pas de cela. Cette passivité est tout ce que le jeune homme peut lui donner de plus beau, il vient de déposer les armes, il cesse d’être Dimitry : il devient un Homme et l’accepte comme une Femme. Seulement au bout de cette acceptation d’être autre, il y a simplement l’inexpérience. Comme agir avec une autre en étant soi quand on passe son temps à renvoyer une image fausse et qu’on finit par oublier ce qu’on était vraiment ? Il doit réapprendre ou peut être simplement apprendre. Avec infiniment de tendresse, une tendresse dont elle se croyait incapable, elle décide de le guider dans ce dialogue inédit. Elle lui montre doucement les gestes, son corps devient un livre dont elle veut parcourir les pages avec lui, sans brusquerie et surtout en toute complicité.
C’est dans l’étreinte qu’elle comprend. Elle s’était fourvoyée. Elle cherchait à se remplir le corps plutôt que le cœur. Quelque chose est en train de naitre, ici, dans ses bras tendit qu’elle ressent leurs plaisirs à tous deux, quelque chose qu’elle ne lui dira pas tout de suite parce que quelque part, l’enjeu en est si grand qu’il la terrifie. Elle lui donne bien plus qu’elle pensait cette nuit à travers quelques murmures et gémissements. Au-delà de la fusion de deux corps, un lien inédit se crée.
Il s’est livré avec sincérité et douleur, elle s’est donné toute entière, sans retenue, elle s’est donné au point de s’en perdre et de façon imprévue et irrémédiable. La jour qui naitra sera différent à bien égards, elle ne pourra pour l’instant avouer ce fait, l’amour n’est pas pour elle..mais pourtant. Pour l’heure elle se blottit contre lui après un nouvel assaut. Combien de fois ? Combien de temps ? Impossible d’en égrainer le compte, le jour va poindre et pour la première fois depuis une éternité, ce jour ne la terrifie plus. Les mots vont venir, elle le sent déjà.
Elle a l’impression à présent d’être un peu de lui, de le connaitre comme personne au monde, mais surtout..la chute vertigineuse semble s’être interrompue dans son esprit. Elle est différente, elle le sent dans ses entrailles. Elle dépose un nouveau baiser sur ses lèvres comme sa signature et l’observe le visage sur son torse avec une expression grave.
- Je crois..que tu ne pourras plus jamais dire que tu n’as rien..maintenant.
Elle se tut. C’était assez explicite comme ca et bien plus puissant que ce qu’elle aurait pu dire.
Oui, il l’avait elle.
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Sujet: Re: Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim) Lun 17 Jan 2011 - 0:36
~ L'impression de contrôler sa vie, ses actes, son image et cette sensation vaine et vicieuse qui nous fait croire que nous sommes les maîtres du monde, de notre destin et que ce que nous pouvons devenir ne tient qu'à nous et à nos choix. Foutaises. On ne fait que se donner l'illusion de contrôle, pour donner un semblant de sens et de stabilité au cours de notre vie, pour se voiler la face et refuser de voir tout cela comme étant inutile et pour nier l'évidence : nous ne sommes que de pauvres êtres insignifiants jetés sans vergogne et sans pitié dans le flux des âmes qui nous entourent, auxquelles nous nous heurtons sans cesse, dans ce qu'Edith Piaf appellerait "le tourbillon de la vie". Morbide n'est-ce pas ? Pas Edith Piaf hein, mais le reste. Oui, vraiment, vous pensez que vos choix ont un réel sens ? Vous pensez qu'ils ont un impact aussi important que celui que vous leur donnez ? Les choses n'ont d'importance que si on s'y intéresse, autrement, elles perdent toute leur essence et se voient totalement dénaturées. Posez vous la question, vous qui êtes si sûrs de vous. Ce que vous faites aujourd'hui en ce moment même est-il à ce point important que demain quelqu'un s'en souviendra ? Que vaut votre libre arbitre et votre pouvoir décisionnel face à celui des autres ? Vous vous battez pour changer les choses, mais vous êtes un contre une multitude. Chacun de vos choix se répercute sur les autres par vagues successives, et il n'en reste au final qu'un pathétique écho désincarné. Vous ne pouvez pas lutter. Vous ne pouvez que tenter de vous orienter désespérément dans cette déferlante chaotique en tentant de garder la tête hors de l'eau pour éviter la noyade, jusqu'à cette chute, sans fin et définitive, qu'est le point final de votre misérable existence. Et nous le sommes tous, aliénés. Tous, nous nous cachons derrière ces artifices, ces faux semblants et ces mensonges. Nous mentons aux autres, nous mentons au monde, et nous nous mentons à nous même, par peur de simplement errer sans fin dans ce gouffre béant de l'existence. Alors on s'accroche aux choses, aux autres, et on espère qu'à plusieurs on peut tenir plus facilement, ralentir le flux. Mais ce n'est qu'un mensonge, car nous sommes seuls, éternellement seuls, et chaque rencontre de plus est une incarcération supplémentaire. Et c'est la même chose pour ces deux êtres insignifiants. Ils sont seuls. A deux, certes, mais seuls. Certains disent qu'on ne peut pas vivre très longtemps sous cette forme désincarnée qui est la leur. Et pourtant, pourtant, défiant la rugissante vérité, ils sont là. Et la Terre frissonne sous leurs pieds.
Non, il ne veut pas que ça s'arrête, il ne veut pas partir, il ne veut pas qu'elle s'en aille et qu'elle le quitte. C'est comme une angoisse, terrible et mortelle, qui vous prend au cœur comme si une main gantée de fer à pointes le pressait. Comme une fissure dans la glace qui s'insinue jusqu'au centre, manquant de le vriller plus encore et de faire valser en éclat tout ce qui a existé précédemment. C'est une menace, pire encore qu'une promesse de mort sanglante et agonisante. Une épée de Damoclès qui se suspend au dessus de sa nuque, pouvant tomber à n'importe quel moment, comme jamais. Et cette petite rousse lui remue le cœur avec plus de force encore qu'elle ne l'imagine. Elle le fait revivre, mais elle le tue de nouveau. Elle lui fait mal, elle le rend accro comme une drogue mais elle lui fait plus peur encore que n'importe quoi d'autre. Il craint presque de s'en approcher, comme il craint qu'elle ne disparaisse, de peur de l'abîmer, même malgré lui. Il n'arrive pas à trouver la juste distance entre elle et lui, il ne sait pas et il ne comprend pas, alors il se sent faible, et il enrage. Contre elle, contre lui, de sa propre impuissance et stupidité. Il en vient même presque à tout vouloir rejeter, partir, et retrouver cette solitude lancinante mais familière. Car il est plus facile de se laisser aller que de souffrir pour remonter la pente, c'est bien connu. Là où les autres tentent de ralentir le flux, la seule chose que lui puisse faire dans ce cas c'est de fuir plus en avant encore, d'accélérer les choses pour aller plus vite, en finir dès que possible, et échapper au gouffre, son gouffre, en essayant d'orienter le chemin de sa vie plus ou moins comme il l'entend. Nous fuyons tous en avant, tous, mais certains plus vite que d'autres, voilà tout.
Là, dans le murmure doré de l'aube naissante, il est blotti contre elle, comme il n'aurait jamais dû être. Avoir quelqu'un. Paradoxalement pour lui, c'est inconcevable, et c'est pourtant ce qu'il cherche depuis toujours. Mais il sait qu'il ne sera pas capable de lui apporter ce dont elle aura besoin, de la protéger, et de se protéger eux deux. Il vaudrait peut-être mieux qu'il retourne se cacher dans les ombres dont il est le maître, petite chose docile et obéissante de Sinistre, et ne pas chercher à retrouver la morsure ardente de la lumière dont il a été privé. Elle semble si sereine, et lui aussi. Mais lui, comme d'habitude, il ne fait qu'afficher un masque dont la froideur brûlante n'a d'égal que son mutisme. Il a construit sa vie sur ces bases, et elle est en train de tout foutre en l'air. Pour le meilleur, mais aussi peut-être, pour le pire.
Et tandis qu'ils s'endorment dans ce halo de lumière nouvelle, il sait qu'il ne peut plus se cacher d'elle, et cet attachement qui les relie est la première base d'une faille en lui qu'il essayait jusque là d'éviter. Il ne répond pas, se contentant d'admirer le lever du soleil au travers de la baie vitrée scandaleusement large qui compose un des murs de sa chambre, et dont la vue donne directement sur Central Park, son lac au loin et sa verdure harmonieuse. Chacune des feuilles brille comme de l'or devant le lever de l'astre du jour, et pourtant cela le laisse totalement froid et indifférent. Immobile, il ne dort pas. Immobile, il attend simplement que le temps passe et qu'elle soit endormie profondément pour augmenter l'opacité des vitres avec la petite télécommande posée sur la table de nuit et diminuer l'intensité du soleil qui pénètre dans la pièce. Il resta là quelque heures, sans dormir. De toutes façons, il ne le pouvait pas. Pas avec elle contre lui, pas avec sa chaleur. Et il ne le voulait pas. pas pour faire ces rêves qu'il essaie d'éviter.
Et puis finalement, il finit par disparaître, doucement, la laissant seule dans les draps blancs, se dématérialisant sans un seul bruit pour quitter la pièce et laisser la solitude prendre sa place, prenant la sienne sur la terrasse du balcon de son salon, accoudé à la rambarde, toujours en caleçon et short, pas le moins du monde dérangé par le froid du dehors ou, du moins, cela ne se voyait-il pas et il ne le montrerait pas. Sortant une cigarette, il l'alluma d'un coup de zippo avant de tirer dessus profondément. Fumer était devenu plus une habitude qu'une réelle envie et cela lui prenait moins souvent qu'on ne pouvait le penser. Observant le va et vient incessant de la ville qui fourmillaient quelques étages plus bas du haut de sa position, il faisait froid mine de rien. Mais cela ne l'empêcha pas de venir s'asseoir sur l'une des chaises disponible sur la petite terrasse pour se réchauffer à la maigre chaleur du soleil, somnolent de plus en plus avant de venir roupiller définitivement.
Pour, d'un songe, contrôler ce monde d'inconscients.
[HJ : Aaarf, la fin est immoooonde désolé OO] »
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Maybe Tomorrow, i'll find my way. (Dim)
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