Kaleb Cardigans Neutre Gamma
Nombre de messages : 93 Age : 38 Autre(s) identité(s) : Tombstone/ Gargouille (Morgan de sa vie d'avant)
Pouvoirs : Corps de Pierre/ Pétrification/ Controle des pétrifications
Age du perso : 24 ans Date d'inscription : 29/12/2010
| Sujet: Les rouages des souvenirs... Dim 2 Jan 2011 - 17:42 | |
| Date: Vernissage d'une Expo entièrement dédiée à Morgan (alias Kaleb Cardigans) la veille de la tentative de meurtre dont il a été victime dans son appartement.******
-Un autre verre de champagne pour notre artiste? Dit Jenny Lissar
Bon sang que je détestais cette femme, c'était elle qui avait fait de moi et de mes œuvres un nom qui n'échappait à aucun grand connaisseur du domaine artistique. Elle était persuadée d'avoir un charme tout particulier sur moi et n'avait même pas eu l'once d'esprit nécessaire pour comprendre que je n'aimais pas les femmes. Comme quoi, avoir une place importante dans la culture ne requiers pas une lucidité absolue. Elle me tendit une autre coupe et plissa ses lèvres rouge carmin de manière qu'elle devait penser subtile, mais qui en réalité relevait du burlesque. Au moment ou je m'apprêtais à saisir ce quatrième verre, un charmant garçon s'en empara et me fit un clin d'œil, après avoir descendu d'un traite le précieux alcool, l'homme m'offrit le sourire le plus charmeur qui m'eut été donné de voir.
-Morgan, votre travail me fascine, vous semblez capter une force dans vos sculptures, elles sont comme réelles... C'est une folie, vous savez que plusieurs de mes amis savants se penchent sur votre cas, vous en impressionnez plus d'un. Et ce matériau, quelle pierre sublime, si malléable apparemment, quel est son nom?
-Monsieur, permettez moi de garder mes secrets. De même, de quel dentiste tirez vous la blancheur de vos dents, ça relève du surnaturel.
L'homme se vexa, perdit son sourire et s'éloigna. Je jubilai de voir de tels rapaces contraint de quitter leur proie... La politesse, une supercherie à l'échelle mondiale, une hypocrisie tolérée, encouragée, enseignée. Rien de plus détestable que de devoir sourire à cette femme qui ne me lâche pas du regard, ou de serrer la main d'un parfait inconnu et de répéter une dizaine de fois dans la même soirée « heureux de vous rencontrer » alors qu'il aurait fallu dire « Vous ne m'intéressez pas ». Jenny s'approcha de moi en mimant la plus abominable des moues. Elle se pendit à mon épaule et murmura:
-Kaleb, c'est ton vernissage ce soir, tâche de ne pas refroidir tous les invités...
-Je n'ai pas demandé à être présent ce soir, si ces invités veulent voir Morgan ils verront Morgan, mais tel qu'il est. Et qu'ils arrêtent avec leurs questions, tu leur a dit que je ne voulais pas de question sur ma façon de travailler?
-Oui, mais tu sais, le pouvoir rend sourd.
Elle s'éloigna en prenant soin de chalouper sa démarche, dans un but que l'on aurait pu croire disgracieux, mais qui se voulait pourtant séduisant. Je me fatiguais de ces soirées, c'était le rendez-vous des snobinards au cirque, et j'étais leur prétexte pour se retrouver, la plupart de ces personnes ne prêtaient aucun jugement moral sur mon travail et n'y voyaient qu'une technique fantastique. S'ils achetaient mes œuvres ce n'était que par pur plaisir de pouvoir dire « j'ai un Morgan dans mon salon, vous devriez venir le contempler... » et j'en passe, l'art n'était devenu qu'une étiquette qui grossissait en fonction de la cagnotte qu'elle nécessitait. Alors que je sombrai dans un violent et profond ennui, un être tout à fait Idyllique tourna en ma direction, il s'arrêta un instant face à l'une de mes œuvres, un bas relief dont la composition était tout à fait subtile. Ses yeux brillèrent, et l'espace d'un instant je cru y voir un éclat de lucidité. Il s'approcha et dit d'une voix suave:
-J'imagine qu'on vous répète ça à longueur de soirées, mais il y a dans votre travail un engagement tout à fait honorable, j'aime la force de vos compositions, si vous saviez comme elle me bouleverse... Ce bas relief est tout à fait sublime...
-Vous venez de me faire un compliment qui me va droit au cœur, j'apprécie que certaines personnes aiment encore mon travail en fonction de sa part d'implicite, et non de son prix ou je ne sais quelle autre perfide dérive.
L'homme me dévisagea, il semblait soudain illuminé par mes paroles et chuchota.
-Je n'en attendais pas moins de vous... Cher Morgan, souhaitez vous venir boire un verre chez moi après le vernissage?
-J'accepte, si vous saviez comme je m'ennuie à mourir, ça devrait être interdit de devoir confronter un artiste tel que moi face à son public, je suis abominable avec lui.
-Moi je vous ai trouvé tout à fait adorable.
Il était charmant, d'un brun sombre à souhait, deux perles ambrées pour yeux, un nez fin d'une forme tout à fait parfaite. Il était charmant... Un brun prétentieux...Trois mots suffisent à de longues descriptions. Et son phrasé m'avait tout simplement envouté... La soirée passa, les secondes devinrent des minutes et les heures une moitié d'éternité. Je serrai des mains par dizaine, employai les mêmes formulations, et mon sourire était fixé sur mon visage par la simple magie de l'hypocrisie. Vint enfin le temps des jaguars qui s'éloignent, des limousines privées, des grands défilés de la bourgeoisie moderne. L'homme s'avança à nouveau vers moi, et m'invita à le rejoindre dans sa voiture privée. Durant le trajet il me confia qu'il avait déjà réservé le bas relief, qui ne se lassai pas de l'observer. Il me servit une dernière coupe de champagne et me dit:
-Je ne me suis pas présenté, mais vous comprenez pourquoi, la drogue que j'ai versé dans votre coupe, vous savez celle que vous venez de boire, elle vous fera perdre la mémoire, mais son champ d'action est limité, je ne pouvais pas vous révéler mon identité avant. Je suis Rupert Grown, votre plus gros client... J'ai toujours été bluffé par votre technique, et ma curiosité m'a poussé à me défaire de l'une de vos œuvres pour faire quelques analyses, et figurez vous que la pierre que vous sculptez est unique... Et affreusement résistante. Vous pouvez m'expliquer?
Je me sentais mal, tout tanguait, et je n'arrivais même plus à me tenir droit.
-J'ai mes secrets, je détiens la seule carrière au monde qui produit cette pierre...
-Ne me mentez pas, j'ai horreur des menteurs... Cette pierre résiste à des pressions tout à fait incroyable, elle égale la dureté du diamant, jamais des bras aussi fins que les vôtres ne pourraient la sculpter...
-Pour rayer un diamant, il faut un diamant... Pour sculpter ma pierre, il en faut un autre échantillon aiguisé.
D'un revers incroyable sa main claqua ma joue, réflexe, cette dernière se pétrifia, l'homme se brisa les doigts, toutes ses phalanges craquèrent. Il retira sa main. Moi j'ôtai l'un de mes gants et attrapais sa main brisée, avec ce que je pouvais faire dans mon état, je parvins à changer le sang qui y circulait en pierre.
-Mais, quelle folie, voilà, vous me donnez les réponses que j'attendais.
Sa main explosa, il hurla, le chauffeur arrêta le contact, soudain tout devint vague, la drogue était à l'apogée de ses effets... Le chauffeur sembla pénétrer dans ma tête, et petit à petit je me senti perdre tout ce qui constituait ma mémoire... Jusqu'à l'inconscience.
~Tard dans la nuit~
J'avais repris connaissance, mais ma vision ne suivait pas... Grown était là, son moignon était bandé mais saignait abondamment, il tenait dans la main qu'il lui restait une seringue tordue et répétait sans cesse:
-Quel étrange pouvoir, qu'as-tu à me raconter d'autre, tu as une faiblesse, c'est évident... Il me faut un échantillon de ton sang, je veux t'étudier, pour mieux te faire souffrir.
Grown posa son regard sur mes gants, il sembla comprendre, en prit un, le posa sur mon bras et planta l'aiguille au travers, jusque dans ma peau, je ne pu m'empêcher de crier, les liens qui me retenaient prisonnier était résistants, il ne servait à rien de tenter quoi que ce soit. Grown regarda longtemps le liquide qu'il venait de drainer.
-Tu n'es finalement pas si imperméable Morgan.... Je saurai bientôt tous tes secrets, toutes tes faiblesses... Tu ne comprends pas ce que le mensonge représente pour moi, quelle torture j'endure... J'ai perdu des milliers dans tes œuvres...
Je n'y comprenais plus rien, pourquoi une telle réaction, mon art résidait dans la composition, mon don n'était qu'un moyen, mon outil de travail... Personne n'y comprenait rien...
-J'en ai fini avec lui, Amnésik à toi de jouer, on passe à la seconde partie du plan...
Un autre homme s'approcha de moi, c'était le chauffeur, il posa ses mains sur mes temps, et se fut le noir total...
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(Kaleb n'a aucun souvenir de cette nuit pour le moment, c'est pourtant après avoir retrouvé sa mémoire qu'il choisira son camp) | |
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