the first day of the rest of your days. ( Palouf et Lisbeth)

La complainte du vent n’est jamais là par hasard.
On l’écoute et on apprend.
Les rumeurs deviennent légendes et souvent un fond de vérité en ressort, il faut juste retenir que ce qui échappe du dessus du couvercle de cette marmite où l’on fait bouillir ce qui se doit d’être dit et surtout ce qui doit rester dans l’ombre à l’abri des regards. Une phrase, un élément porté par le vent. Et nous voilà à la veille d’un évènement étrange et important.

C’est un beau jour pour renaitre, surtout en ce jour du 31 décembre. L’année se meurt et en agonisant, elle dispense ses dernières promesses. Et voilà déjà les résolutions nouvelles d’une autre chance de les rendre exceptionnel les qui s’avancent.

Le quartier lui est inconnu mais l’agitation n’est plus aussi frénétique que quelques heures auparavant. Tout à chacun part fêter la nouvelle année et le café ne va pas tarder à mettre dehors les clients attardés. Qui peut bien veiller seul devant son verre en un soir si singulier ? Celui qui veut accompagner le cortège funèbre de cette fin sous les trompettes et les viva ? Celui que la solitude pousse au grégaire en cette période de partage ? Celui que les démons torturent indépendamment du temps et des lieux ? Ou peut être simplement celui pour qui le compte du temps n’a aucune espèce d’importance…

Daniel Hopes attendait un vieil ami. Il représentait son lien avec sa famille de cœur. Ce jour où chacun se préoccupait de célébrations plutôt que de se laisser obscurcir par les interminables méandres sinueux du quotidien ou d’un travail riches en procédures avouées ou occultes, était un jour parfait pour ne pas attirer l’attention. Le Time tricker restait soucieux, accaparé par lui même et son café refroidissait nourrissant seulement ses narines de ses effluves. Morgan serait à l’heure. Il l’était toujours, aussi fiable que la lame qu’il portait en son fourreau et que sa conviction que cette fin d’année allait être..Inattendue.

Deux semaines depuis son escapade sur la Cote Ouest, la cicatrice balafrant sa joue attestait de sa rencontre brutale avec le Confrériste Kyle Keneth. L’enquête ne s’était pas arrêtée là, loin de là. Daniel tenait une piste, il en était certain. Le Médecin Russe. Celui là même qui avait enregistré le décès d’une Miss Elioth bien vivante avait été arrêté sur ses ordres alors qu’il tentait de fuir au Mexique suite à une application dans du trafic d’organes. L’ordre de transfert à New York avait été signé et Daniel s’était rendu personnellement pour l’interroger. Il n’avait pas put y prendre le temps qu’il aurait voulu, les procédures savaient être longues et handicapantes.

Cependant cette rencontre avait prit une tournure étrange. L’homme était visible pourrit jusqu’à la moelle mais pas assez stupide pour ne pas être littéralement mort de trouille. Il semblait cependant avoir eu des contacts réguliers avec un russe, d’après ses dires) dont le signalement correspondait à l’un des sbires de Bradford. Probablement le chef ou certainement le plus prudent et malin de cet arbre qui, il en était à présent persuadé, cachait une forêt. Il lui communiqua un nom à consonance russe (Rostropopovitch) qui s’avéra être un faux, ce qui était plus que prévisible. Le reste du temps, il se voulait muet comme une tombe, à l’évidence terrorisé par les représailles auxquelles il s’exposait s’il devenait un peu trop bavard. Daniel usa de pragmatisme maniant carotte et le bâton est finit avec le peu de temps qu’il disposait à lui arracher quelques bribes d’informations en échanges d’une vie nouvelle et d’une protection permanente sous tutelle du BAM.

Il lui communiqua une adresse, une sorte de Hangar désaffecté sur Bakerstreet dans les anciens quartiers ouvriers proche du New Jersey. Il aurait plusieurs fois était amené à faire des livraisons de produits illicites en ce lieu et aurait repéré d’après ces dires «une collection de gars et filles louches qui entraient et sortait de ce truc comme dans un squatte ». Il n’avait jamais croisé la même personne et on l’avait toujours reçu sur le perron. Un soir, le « Russe » lui demanda de déposer à cette même adresse des étranges cigares couteux et relativement rares. Le « troisième » larron semblait donc avoir un lien avec l’adresse et les activités étranges qui habituellement s’y déroulaient.

Ce qui marqua surtout Daniel alors qu’il prenait congé fut un brusque éclat de terreur du Docteur laissant échapper une phrase « Bordel ! des Mutos..si je parles, j’suis mort..y’a des choses là bas..faut mieux que ca dorme..y’a un type qui a dit une fois a un autre…qu’avec leur conneries, c’est tout l’Institut Xavier qui leur tomberait dessus un jour ». Le « Professeur » en resta interloqué, qu’est ce que l’Institut venait fiche dans cette histoire ? Il tenta bien d’obtenir des détails supplémentaires mais l’énergumène exigea une immunité totale et d’être transporté dans un endroit plus sécurisé. Il avait raison et sa prévoyance n’avait d’égal que son infortune, Daniel avait à peine terminé les détails du transfert du prisonnier au sein du BAM que le malheureux était retrouvé dans sa cellule, massacré littéralement et d’une manière inexplicable car personne n’avait rien vu et surtout aucunes infractions n’avaient été commise.

Quoi qu’il en soit, c’était un message évident. Ce dossier devenait brulant et extrêmement dangereux. Le Fait qu’il concerne l’Institut était somme toute problématique car le pauvre Time Tricker devait protéger les arrières de ses « encombrants amis » à tout prix. Il prétexta donc auprès de ses collègues de régler le problème le lendemain du jour de l’an en estimant le danger « négligeable ». Parallèlement, il contacta immédiatement et secrètement Xavier afin d’avoir l’appui d’un X Men sur le terrain puisqu’il avait décidé d’aller, dans la plus grande discrétion, lui-même en éclaireur afin de tirer toute cette histoire au clair.
Il ne pouvait pas faire autrement, il s’agissait d’une enquête officielle du BAM et se il se devait de la mener à terme tout en éloignant ses employeurs pour un temps. Il planqua la veille toute la nuit afin d’observer les lieux et constata que l’endroit semblait effectivement désert, il ne s’y risqua pas sans l’aide de la personne qu’il attendait pour agir, une sorte de légat de Xavier en qui il avait parfaitement confiance.

Son regard était toujours fixé à travers la vitre sur le bâtiment de l’autre coté du trottoir lorsque la porte s’ouvrit faisant retentir la cloche d’une autre époque. Le regard du Time Tricker se posa sur un visage connu et il esquissa un demi-sourire.

- Bien le bonsoir, Morgan…pas de projet pour le Réveillons non plus ? Il semblerait qu’on va devoir s’abreuver ensemble de notre solitude réciproque. Je n’imaginais pas ma partenaire de rendez-vous galant aussi…mal rasée.

Morgan s'était levé en sachant ce qui l'attendait aujourd'hui. Il avait tout préparé pour cette grande occasion. La veille, il avait vérifié que son costume personnel soit parfait. Sa "commande" était enfin arrivé, il se devait jusque là de porter ce que l'Institut avait à sa taille. Il avait ensuite pris son café comme tout les matins, mais avec un respect du rituel matinale bien plus apprêté, relevant d'un caractère non plus coutûmier mais revelant de l'exceptionnalité du jour. Il avait rendez-vous aujourd'hui, il fallait prendre soin de tout. Il savait déjà qu'à s'afférer aussi promptement il se retrouverait prêt à partir bien avant l'heure du rendez-vous, mais il y avait une excitation febrile qui couvait en lui et qu'il ne pouvait assouvir qu'en s'agitant.

Deux jours plus tard, il avait été convié par les leader de l'Institut et s'était vu confié une mission. Pas la première certes, mais elle avait ceci de speciale qu'elle ne lui revenait pas par défaut mais par choix, il avait été designé tout specialement pour l'occasion. Tout ce qu'il en savait pour le moment, c'était qu'il devait rencontrer un vieil ami et l'accompagné dans une escapade dont les détails lui serait divulgué sur leur point de rendez-vous.
Il n'avait pas tout de suite réalisé que le jour de cette rencontre était aussi le jour de l'an, mais il n'en avait à vrai dire pas grand chose à faire. Il n'avait que peu de considération pour cette fête, qui n'était pour lui qu'un pretexte à la joie comme la plupart des sociétés en réclament. Et bien que sa reflexion consciente ne soit pas suffisament poussé pour que viennent à son esprit ces concepts sociologiques bien loin de son éducation miséreuse, Morgan retirait de cela une certaine relaxation quand à la venue de la nouvelle année. Il ne partageait que rarement l'engouement de ses congénères, plutôt heureux en général de pouvoir flotter jusqu'à ladite fête sans se heurter au stress de l'évènement.

Et cependant, ce jour était bien pour la première fois marqué par l'anxiété et l'envie, déchiré entre le trac et la volonté d'accélerer le temps. Jusqu'à ce qu'on le contacte et qu'on lui annonce qu'il allait le revoir, il ne s'était pas rendu compte que Daniel lui manquait. Ils ne s'étaient rencontrés que peu de fois, discutant de leur pupille, Enora Lacourt, ou d'un projet qui tomba finalement à l'eau lorsque le Timetricker devint l'une des nounou du nouveau-né gouvernementale que l'on appellait BAM. Néammoins, ces quelques dialogues avec cette homme avait tissé entre eux une nette confiance et une amitié subtile. Ils ne partageaient à vrai dire que peu de choses, mais ces choses étaient pour chacun d'eux de tels convictions qu'elles se trouvaient en réalité plus puissantes et concrètes que l'ensemble des conventions hypocrites que les gens nomment "sympathie".

Le ciel était maintenant recouvert d'ombrages grisâtre, nuages à vrai dire que l'on ne savait trop distinguer de l'horizon. Paladin avait finalement préféré faire une sieste plutôt que de s'entrainer une dernière fois comme il l'avait au préalable imaginé. Daniel seul savait peut-être ce qu'ils allaient se tartiner ce soir comme tuile, alors mieux valait préserver son énergie, qui ne pouvait se reconstruire aussi vite de nuit que de jour. Etant en effet de ces mutants absurdes qui s'amusent à recycler l'énergie solaire pour utiliser leurs dons, les simples reflets de la lune n'était que peu de chose pour recharger son corps.
Il se leva en frottant ses yeux de sa main de chair et se dirigea vers la petite salle de bain jointe à sa chambre pour se débarbouiller. Il n'était pas rasé mais c'était une apparence qu'il affectionnait. L'abscence de barbe le rajeunissait et lui durcissait les traits.
Rapidement il enfila sa tenue sur laquelle il ajouta un jean simple et une chemise à manche longue boutonné jusqu'en haut. l'envie lui passa par la tête de se faire une mèche et de mettre des lunettes histoire de faire la blague "hey je suis Clark Kent" ... mais l'envie fut fugace. D'autant qu'il était blond, ce qui n'était que peu le cas de superman. Un blouson sur le tout paracheva sa tenue "camouflage", sans oublier les gants de cuir qui lui servait à dissimuler la très peu discrète main jaune translucide qui lui sortait de la manche gauche. La coqueterie quelques instants aurait put lui faire porter son petit chapeau, mais la raison l'emporte largement : un bonnet serait moins opportun face aux regards à l'esthetique avisée, mais plus utile contre le froid de ce Janvier tapis dans l'ombre de Minuit.

Il descendit ensuite vers son taxi. Il n'avait pas de voiture à lui, preferait ne pas en emprunter à Cyclope, et discrétion oblige, le vol dans un halo luminescent n'était pas au programme des choses les plus judicieuses. L'allée fut quelques peu long, d'autant plus qu'il sentait l'excitation grandir à mesure qu'il s'approchait de la ville. Il bravait ce soir plus d'un danger, car il rencontrait ce soir Daniel Hopes, un ami en demande d'aide, mais aussi Daniel Hopes, un agent du BAM officiellement à la rechercher de Paladin, mutant à la prime élevé. Il avait la chance d'avoir un physique plus banal que Mystique ou Scott Hart, il avait donc moins marqué les esprits, mais la chose était sûr : Daniel et lui jouaient un jeu dangereux.

À l'heure dites cependant, il poussait sans ménagement la porte du petit bar où son vieil ami l'attendait (au sens qu'il était vieux, non que le relation le soit), l'accueillant d'une petite blague qui détendait tout de suite l'atmosphère. Frottant sa barbe tout en se dirigeant vers lui Morgan ne put s'empécher de reprendre son interlocuteur.

hé, n'oublis que mes rencards à moi sont mal rasés par choix. C'est toi qui devrait apprendre à apprécier ma pilosité.

Il s'adressa ensuite à la serveuse qui venait à sa rencontre, enlevant son bonnet dans le même temps.

un café viennois s'il vous plait. c'est la fête tout de même, dit-il en se tournant vers Daniel, un sourire ironique sur le faciés. un peu de chantilly devrait permettre d'entamer tout ça comme il se doit. Bon, avant d'attaquer le vif du sujet, comment ça se passe ton nouveau job ? j'te manque pas trop ? des collègues interessants ? aucun qui ne me vaille j'espère ...

Il lui adressa un léger sourire tout en joignant ses mains sous le menton les coudes posés sur la table, son café refroidissait lentement tendit que la nuit épousait les rues. Son cœur était soudain plus léger réchauffé aux badinages de Morgan. S’il est une personne qu’il respectait autant qu’un frère d’arme au même titre que Amara ou David, c’était bien celui qu’on surnommait Paladin. Son surnom lui-même en dressait le propos : froid et droit comme ce doit d’être la justice, loyal et brave devant l’épreuve.
Et pourtant, cet homme même était recherché par ses propres services. Daniel ne niait pas la véracité des faits car lui-même en rejoignant le BAM s’était miraculeusement absous de biens des crimes dont les âmes des malheureux damnés resteront sans doute encore longtemps non vengées. C’est sans doute les circonstances qui se jouent des destinées et les hasards malheureux ou les intrigues mesquines des parques avaient placé Morgan dans une situation des plus inconfortables. Ca n’entachait en rien l’affection réelle que le Time-Tricker lui vouait ni la confiance aveugle qu’il plaçait en lui.

Le job ?…De la paperasse en pagaille et quelques dossiers dont je suis en charge, le tien notamment. Par contre, si le personnel est aussi efficace que moi, nous avons des soucis à nous faire…regarde, je viens de te trouver finalement. Quel dommage que j’ai oublié mes menottes, j’aurais pu avoir une belle prime de fin d’année…j’ai quelques réparation à faire sur la Porche.

La serveuse lui déposa sa commande et Daniel sans laisser le temps de réagir au jeune mutant demanda à régler la note. Il poursuivit alors tout en jouant un peu nerveusement avec son paquet de cigarettes.

Morgan, plus sérieusement, ils sont dangereux. Ils ont le listing complet d’une grosse partie des X Men et des résidents de l’Institut, je n’ose même pas te parler des dossiers personnels, j’ai appris des choses sur moi-même la dedans que j’avais oublié. Ils débutent, mais une fois rodés ils seront difficiles à stopper. Concernant mes « collègues » je suis en train de rédiger des mémentos sur chacun d’entre eux et je te les ferais parvenir au plus vite. Ce que je peux dire c’est qu’en toute « objectivité » , ils me paraissent cleans. Mais tu me connais, avec le poids des années on apprend à être très prudent et il est dit que l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Ce qui est sur, c’est qu’un des chemins du BAM pourrait nous y mener tout droit, et ils en ont les moyens.

Daniel laissa passer un grand silence comme pour laisseer prendre conscience de ce qu’impliquaient les révélations qu’il venait de faire. Il laissa ainsi son interlocuteur déguster son met avant de poursuivre.

Ce n’est pas le sujet de notre entrevue, tu t’en doutes…Nous ne pouvons nous attarder ici plus longuement. Vois-tu ce bâtiment ressemblant à une manufacture désaffectée, au coin de la rue ?

Il indiqua d’un regard discret une direction à travers la vitrine du café.

C’est un repère de mutants activistes, des terroristes, peut être la confrérie. Mes sources n’en disent pas plus. Il semble déserté à présent et je m’en suis assuré depuis quelques jours.

Daniel sortit de sa poche un appareil étrange et joua un instant avec.

Calculateur et traceur de biométrie…un gadget de mes « employeurs ». C’est relativement précis et ca m’indique que les locaux sont vides de présences humaines et mutantes…bien entendu, si c’est un mutant capable de modifier ses paramètres biologiques, l’appareil devient inefficace. Incapable de discriminer mutant et humain. Il ne semble ne plus rien avoir de vivant la dedans mais à présent la réponse à la question qui te brule les lèvres et qui répondra à l’énigme de cette convocation non festive : ca concerne l’Institut. Je tiens de cette même source, que des données « sensibles » s’y trouvent. Je ne peux pas y intervenir au nom du BAM si je risque de vous compromettre, je suis donc obligé de m’y rendre seul.
Mais si il existe un homme qui réunit à la fois les deux paramètres essentiels pour accomplir cette exploration à mes cotés, à savoir la confiance et la capacité à flairer les pièges mutants qui m’échapperaient, c’est toi Morgan.

Daniel se leva sans plus attendre indiquant par son geste à son compagnon qu’ils devaient agir rapidement.

(on s'est mis d'accord avec Lis pour dire qu'étant en stase, son pouvoir n'agit plus autant. Pour ton appareil ça marche encore à peu prés, pour un traqueur comme Palouf, c'est moins efficace.)

Le sourire de Morgan ne disparut pas. Pourtant, il aurait put. Il se figea juste en une expression ridée, ses faussettes et les plis marqué sur la commissure de sa bouche tendue exprimait le poids des informations qu'il recevait. Le BAM était pour la mutanité un nouvel arrivant des plus dérangeant : il avait la capacité de faire plus de mal que la Confrérie tout en voulant faire plus de bien. Ce n'était à vrai dire qu'un outils, ce dont c'était trés vite rendu compte l'Institut, soucieuse de ce que la corruption pourrait faire de pire que les armes. Et c'est pour cela qu'ils avaient envoyé Daniel. Un homme de confiance et de puissance qui pourrait assurer une petite longueur d'avance aux X-men. D'autant que pas mal, à son instar, était pourchassé par cet allié capricieux qui n'avait pas de sens commun mais un pur cerveau de justice abscons et absolutiste dans les moindres recoins.
D'un autre côté, Paladin avait une sorte d'espoir secret dans ce nouvel organisme. C'était aprés tout ce qu'ils avaient de plus proche d'un "allié". Et pour le combat qui était leur, être à peu prés deux n'était pas un luxe, car leurs adversaires ne cessaient de se diversifier et de pulluler des strates les plus profondes aux plus hautes de la société. À commencer par le mystérieux ennemis qu'ils s'apprêtaient à déloger ce soir en sirotant des boissons chaudes dans un bar luminescent à deux pas d'un entrepots lugubres et de mauvaise augure.

Daniel était entrain de faire le topo à Morgan sur l'entrepots. Il avait agis comme habitude avec la coordination chirurgicale qui lui était caractéristique, payant la vendeuse sous son nez, sortant un appareil biomachintruc et montrant avec discrétion le lieu de leur escapade, le tout dans un intervalle court et entrecoupé comme il se devait d'informations clairs et précises. Du Daniel tout craché. Paladin lui était un monstre d'improvisation, un bestiaire de ce que l'impulsion et la intuition peuvent faire de pire et de meilleur. Ils étaient à ce propos plutôt complémentaire et Morgan s'accomodait avec plaisir des qualités acharnés de son interlocuteur.

Il avait la bouche plongé dans la mousse bon marché de son liégeois tiédis quand Daniel en arriva à la fin de sa phrase, allusion claire qui signifiait "je compte sur toi pour me dire si ce biomachin se trompe sur toute la ligne". Paladin releva donc la tête avec un air sérieux et plongea son regard vers l'entrepots. le sérieux de son visage jurait sévèrement avec la moustache de chantilly qui restait accroché sous son nez comme un postiche. Et tandis que les petites bulles de lait s'épanouissaient dans un joyeux cortège blanc sur son visage de clown triste, il scannait intensivement le lieu. Son don de détection était généralement au repos, il ne detectait que les personnes aux pouvoirs trés puissants ou les personnes au corps affaiblis par de sévères blessures ... en un mot, il ne réagissait qu'aux cas les plus alarmants.

En une fraction de seconde pourtant son radar s'étendit sur quelques centaines de mètre avant de cibler l'immeuble qui était leur cible. Il ne lui fallut en tout que deux secondes tout au plus pour sonder l'entiereté de la structure en profondeur. Une chose dans les profondeurs attira son attention comme un point d'ancrage sombre et envoutant : une présence familière, mais qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. Le sentiment était pour lui tout nouveau : son don possédait une mémoire extraordinaire, et il était sûr et certains de n'avoir jamais ressentis cette aura. Mais elle lui était bel et bien familière. Il n'arrivait toutefois pas à définir si elle était mutante ou non, homme ou femme, il s'agissait d'une présence qu'il aurait put apparenter à une silhouette. Sortant de sa trés courte transe, il se tourna de nouveau vers son ami.

Ton appareil doit pas être assez puissant. Il y a quelqu'un là-dedans contrairement à ce que tu penses. En sous sol ...

Il s'essuya sa moustache d'un revers de manche rapide qui mettait fin à toute plaisanterie.

... quelqu'un d'évanouie, d'endormis, je ne sais pas trop. c'est trés étrange, jamais ressentis ça avant, j'ai l'impression de connaître cette présence mais je ne l'ai jamais rencontré, et je suis incapable d'en percer les détails. Ça m'intrigue. On y va tout de suite.

Il vida son café liegeois d'une traite dans un grand bruit de liquide aspiré et se leva d'un coup, enjoignant Daniel à le suivre. L'impulsion face à la reflexion, mais dans une énergie méliorative. Il lui jeta toutefois un autre regard et s'appuya sur la table d'un bras pour lui murmurer quelques mots avant de sortir.

N'oublis pas, je ne detecte que les choses vivantes. Les pièges élèctroniques échappent totalement à mon don alors ... reste prés de moi. Mon deuxième pouvoir est plutôt pratique dans ces cas là ... je ne voudrais pas te voir partir en lambeau en marchant sur une mine ou je ne sais quoi. Si ces gars sont bien aussi dangereux que tu le dis, on a du soucis à se faire quand à ce qui peut nous attendre dans ce genre de lieux, car crois moi Daniel ...

Il le regarda intensément, comme pour bien signaler l'importance de ce qu'il allait dire.

Il n'y a RIEN de vivant là-dedans, excepté cette étrange présence qui ne peut exister. Rien, pas un rat, pas un chien errant ... on s'aventure dans quelque chose de morbide.

Il frappa la table du plat de la main, annonçant le coup de semonce de l'opération, et se servit de cet élan pour se retourner vers la sortie qu'il emprunta d'un pas alerte.

- Mais Kilvan, t’es vraiment complètement con ! c’est pas possible !!!! Comment tu appelles ça ? Des..Des crabes niqueurs ???
- Non non ! Violeurs, les crabes…pas niqueurs !

Kilvan était un génie de l’informatique et de la robotique. Il l’aurait pu devenir un de ces grands manitous renvoyant Bill Gates à ses playmobiles si seulement il n’avait pas eu deux défauts majeurs. Il était névrosé et complètement instable au point d’élevé son coté psychopathe au rang d’Art majeur et il était mutant de surcroit. Ajoutez à cela un look oscillant sans cesse entre le Geek stéréotypé et le Punk de Street of Rage et vous obtiendrez ce qui se fait de mieux en matière de Maraudeur de base attaché à la sécurité des bases secrète de ce cher Sinistre. Amélia le regarda de ses pupilles blanches sans expression tendit qu’il s’excitait en lui montrant le schéma de fabrication de ses drôles de créatures mécaniques ressemblant à de très gros crabes.

- Mais …qu’est ce que tu vas en foutre de tes robots ? Et pourquoi tu les appelles violeurs ???
- Ahhhh ca c’est signé Kilvan comme Killeur !
- C’est pas comme connard, plutôt ?
- Non s’pèce de mutante inculte, ta mutation c’est d’être une branque en orthographe en plus d’être hybride cloche de pâque avec ton vide entre tes deux oreilles ??? En fait ils ont une sorte de détecteur-attractif de chaleur…tant qu’ils localisent une source d’énergie, ils s’approchent jusqu’au contact et là ..BAM !! une fois sur la cible, ils déploient leur gros dard perforant..tu vois le truc qui ressemble à une foreuse ?? Une fois bien accroché, hop !!! on s’croirait sur un journal du Hard version gore !!!
- Beuuuurkkk
- T’es folle ! je gèrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrre !! En plus il suffit d’en laisser trois ou quatre en alerte lorsqu’on n’est plus dans les lieux et à moins d’envoyer un signal par infrarouge pour leur ordonner d’arrêter, c’est la fête du string pour leur cible. Le Boss va être content et me nommera Roi du Monde au moins…
- T’es vraiment chtarbé ! tu me fous les jetons
- Attends en plus, je peux les équiper d’un enregistrement sonore lors de leur activation…hé hé hééé ..ca sera « ma touuuche final ! » HAnnnn Hu hu huhuuuuu !.

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Fracturer la porte ne posa aucun problème à Morgan et Daniel resta en retrait, les sens aux aguets. Une fois pénétré dans les lieux , l’obscurité les forca à plisser les yeux un instant et le Time Tricker usa d’abord de sa lampe pour balayer rapidement le corridor qui leur faisait face. Rien ne semblait vivre en ce lieu et une légère couche de poussière sur le sol semblait indiquer que personne n’avait pénétré les lieux depuis quelques temps. Ils progressèrent tous deux cote à cote jusqu’à la salle principale. Effectivement les lieux étaient déserts. Il y avait là un bric à brac indescriptible de matériel divers et à l’évidence, un déménagement avait eu lieu il y a déjà un certain temps. Il restait un amas considérable de cartons. Daniel s’aventura à jeter un coup d’œil dans l’un d’eux. Du matériel médical, seringues et médicaments divers…il indiqua sa trouvaille à Morgan en levant un sourcil silencieux qui semblait dire « Mais où sommes nous tombé ».

Alors que Morgan s’attardait sur quelques bordereaux de livraison incompréhensible, Hopes prit son détecteur et l’activa.
Effectivement, la perspicacité de Morgan était plus qu’impressionnante. Il y avait bien là quelque chose de vivant, il ne s’était pas trompé. Daniel se rapprocha pour lui désigner l’appareil et lui indiquer une direction vers une porte en métal vers le fond de la pièce. De toute évidence la source n’était pas loin, mais le niveau indiqué ne laissait aucun doute sur l’emplacement : au sous sol ! Ils stagnèrent un instant devant la dite porte. Quelque chose ne cadrait pas, c’était plus qu’une intuition, tout simplement la logique. Comment pouvait-on laisser un tel lieu sans protection ? Et Surtout qu’est ce qui pouvait bien dormir là bas dans les ténèbres ?
Le Time Tricker n’était pas homme à tergiverser une heure, il usa de tactique et lorsqu’il fit jouer la poigné de cette étrange porte qui se trouvait ne pas être verrouillée, il déploya son champ de distorsion temporel au cas où cette simple opération aurait déclenché un puissant explosif. Dans le temps figé, il ouvrit entièrement la porte et scruta une volée de marche s’enfonçant dans les ténèbres des profondeurs. Rien…pas de mécanisme caché, il semblerait que son extrême prudence cette fois ci ne servait en rien. Il réactiva le temps et s’amusa un instant de la mine surprise de Morgan ayant probablement une impression étrange d’avoir assisté à un bégaiement du temps avec cette vue instantanée de la porte ouverte sur ce passage.

Mais à peine Daniel avait-il commencé à descendre quelques marches qu’un bruit sourd survint derrière lui. Il eut à peine le temps de se tourner qu’une « chose » assez volumineuse bouscula le jeune Paladin contre le mur et sauta littéralement au visage de Hopes qui n’eut que le temps de lever les bras dans un geste protecteur avant de tomber en arrière dans les escaliers en dévalant les marches dans un fracas épouvantable. L’attaque d’une vélocité extraordinaire s’était accompagné d’un son, une voix robotique, qui cria « TrOOOooOooOoOuvéééé ! » . Morgan assista à la chute du malheureux mais n’eut cependant pas le temps de lui porter secours car derrière lui deux autres voix s’élevèrent.

- TrOOooooOuvons le ! Mode Viol ! On !!!!

the first day of the rest of your days. ( Palouf et Lisbeth) Droidcrabe1

Devant lui deux Crabes violeurs émergeaient de nulle part, le mécanisme de l’ouverture de la porte venait de les activer. L’un d’eux s’élançait déjà sur le jeune homme depuis un carton tendit que le deuxième semblait danser une chorégraphie improbable d’une patte sur l’autre comme une ridicule parade d’encouragement à mi chemin entre le break dance et la chorégraphie d’une pom pom girl.

On ne le distinguait qu’avec difficulté dans la pénombre mais leur envergure était impressionnante et présageait un combat des plus éprouvants. Le système de protection dégénéré© des maraudeurs était certes à l’image de leur créateur : loufoque et grotesque mais terriblement efficace et mortel.

Morgan suivit Daniel le long de la route jusqu'au bâtiment. La porte principal étant bien trop exposée aux regards des passants, bien que rares, Paladin contourna le bâtiment pour trouver une entrée tout aussi close mais dont la discrétion lui permettait d'exercer ses talents. L'exercice de son talent sur la plaque de métal eut d'ailleurs pour effet de la faire s'écraser dans la poussière, révélant dans la lueur flottante des réverbères un grand espace remplit de cartons et autres contenants.

Morgan sentait plus intensément la présence étrange, sous leurs pieds presque. Mais ce lieu devait être la cachette de bien d'autres choses. Daniel lui révèla en effet dans un mouvement silencieux des seringues et du matériel médical légèrement souillés, par la rouille ou par le sang, la semi-obscurité ne permettant pas de le distinguer avec précision. Dans un cliquetis qui ne fit qu'accentuer l'oppression du silence, Hopes alluma sa lampe torche et balaya de son faisceau la salle. Etant un grand garçon, il laissa Hopes de son côté et s'approcha d'un carton remplit de vieux papier. Intensifiant légèrement l'énergie de son bras il le fit luire suffisament pour éclairer autour de lui, commençant à scruter les feuilles jaunies en soulevant de petits nuages de poussière. Bien que silencieuse en réalité, la poussière était dans les reflets de lumière la seule chose semblant vivante dans cette environnement à l'ambiance de tombeau. Morgan avait l'impression de l'entendre bruire contre l'air dans un crissement feutré.
C'est entre deux froissements de feuilles inutiles que Daniel vint l'interrompre, lui indiquant son appareil électroniques. Morgan le regarda et acquiesça sans rien avoir compris à l'instrument ni à ce qu'il voulait dire, mais suivit son ami vers la porte qu'il avait trouvé pour mener au sous-sol.

La suite de l'exploration fut moins drôle. Pour commencer, Paladin connaissait les pouvoirs de Hopes par la théorie, sans les avoir jamais experimenté, et il se rendit compte qu'il n'aimait pas ça du tout. A voir la porte s'ouvrir instantanément, il se rendit compte qu'il avait été sans protection l'espace d'un non-instant, et son orgueil comme son habitude de protection absolue lui valait de le prendre comme une vexation. Mais la suite fut plus dramatique. N'ayant pas le temps de réagir il ne put que constater la chute commune de ce qui s'était ruer sur Daniel. Lui-même n'avait été protégé du choc que par son bouclier automatique, qui s'était activé autour de lui de manière presque totale, témoignant de la rudesse du choc.

Inquiet pour son ami autant que choqué, Paladin s'apprêtait à descendre les escaliers engoncés dans la pénombres quand deux bruits mécaniques le firent se retourner. Sous ses yeux, deux créatures ressemblant à des araignées ou des crabes sortaient des caisses en se dandinant. Il maudit son don de detection qui ne lui permettait pas de sentir la présence des machines. Les créatures étaient de toutes évidence hostile, et pendant le bref instant qui le sépara de la charge d'un de ses adversaires mécaniques, il eut une pensée pour Daniel seul contre son propre ennemi.

Mais la situation était au combat. En un instant son corps entier fut recouvert d'une masse d'énergie jaune luminescente prenant la forme d'une sorte d'armure de trois mètres de haut. Son exoarmure de colosse était le meilleur outil de combat qu'il possédait, obéissant à ses ordres comme une extension de son propre corps et lui offrant une force encore supérieure à celle de son bras d'énergie. Problême : sa consommation d'énergie.
Un autre avantage de Paladin était les bombes à pression, des sphères d'énergie dans lesquelles il enfermait de grande quantité d'air sous pression, créant des ondes de choc devastatrice à leur libération. En implantant ces sphères d'énergie dans son bras, et en libérant l'air via un tube créé à l'interieur de celui-ci, il pouvait alors diriger l'onde de choc dans une seule direction. Il appelait ça le "canon à pression" ... la bonne nouvelle, c'était qu'il ne parait plus en mission sans charger au moins trois bombes à pression dans son bras.

le crabe mécanique se jeta sur son armure à grande vitesse, sa pointe métallique se heurtant à la parois d'énergie de l'exo-armure en s'enfonçant de quelques centimètres. Paladin recula d'un pas et attrapa le monstre robotique de la main de son armure, exerçant sur lui une pression suffisante pour l'immobiliser et cabosser le metal le composant. Il pointa alors ce poing emprisonnant la créature vers son autre adversaire. Utilisant alors son canon à pression dans le bras tenant son adversaire, il envoya sur celui-ci une onde de choc à bout portant qui pulvérisa son corps tout en rejetant ses débris vers l'autre droïde.

Certains jours on regrette amèrement certaines décisions ou choix. Hopes ne se battait exclusivement qu'avec des armes blanches mais aussi affutée que puisse être une lame d'un large coutelas lorgnant plus vers un ancêtre scramasaxe qu'un couteau de cuisine, il est largement inefficace sur la carcasse métallique d'un droid étrange qui se décide à vous surgir au visage sans vous en avertir au préalable.
La chute dans l'escalier était déjà une aventure en elle même, impossible de se maintenir ou de trouver quelque excroissance à agripper lorsque vos mains sont déjà occuper à tenter de repousser une masse métallique ressemblant à un crabe dont la tête assène des violent coup de foreuse en direction de votre visage.
Son dos racla largement les marches au point que si son esprit n'avait point été accaparé à tenter de comprendre la nature de l'assaillant hostile tout en esquivant les coups portés par la foreuse démoniaque, il aurait eu tout le loisir de compter chaque étape de son calvaire. Ce fut un choc violent sur la nuque qui lui indiqua le terminus du voyage et alors que la machine soudainement déstabilisée passait par dessus sa tête pour aller se perdre dans la pénombre il eut le réflexe de lancer son chant de distorsion temporelle.

L'étape suivante fut la plus périlleuse car le monde perdait sa couleur sous le choc reçu ce qui signifiait que Hopes risquait de perdre conscience. Il savait la créature figée dans son piège temporel mais si il cédait à l'évanouissement, son pouvoir se résorberait de lui même le laissant à la merci du crabe violeur dont la foreuse ne demandait qu'à se délecter de sa chair.
Il lutta contre lui même pendant ce qui lui sembla être une éternité, sur le fil du rasoir pendant un bref moment. Lorsqu'il commença à récupérer, il se redressa afin de savoir ce qu'il était advenu de ce mystérieux dispositif. Un violente douleur dans la jambe l'informa sur le fait qu'il devait sans doute s'être déboité la rotule, le sang sur le sol lui indiqua quand à lui que la foreuse lors de la première attaque lui avait entaillé l'épaule gauche.
Tout en grimaçant, il s'approcha de la créature figée dans les air dans une allure grotesque.
Du touché, il en comprit la nature et l'inutilité d'avoir recours à sa fidèle alliée qu'il laissa dans son fourreau. il avisa un solide pied de biche entreposé contre le mur de l'endroit où il se trouvait et qui ressemblait à une sorte de cave.
Il s'empara de l'instrument en grimaçant de douleur et l'abattit violemment sur le crabe le fracassant au sol.
Il se mit à l'exposer littéralement d'une pluie de coups le laissant presque chancelant. Il ne cessa son assaut que lorsque les pièces en furent éparpillées.

C'est alors qu'il reprenait son souffle en s'appuyant sur son arme de fortune que son regard se porta vers le fond du local. Il resta interdit une minute, ses yeux soudains s'agrandirent à la vue de ce qu'il venait de découvrir là sur le mur du fond. Une étrange installation technologique constituée d'appareils de contrôles et de trois cuves dont une était pleine d'un liquide verdâtre.
C'est surtout ce qui baignait dans une nudité totale dans ce liquide qui frappa de stupeur le professeur. Il ne pouvait pas l'avoir oublié, ni lui ni son compagnon. Ses lèvres s'entrouvrirent lâchant en français un "bordel de merde !" à peine audible et il faillit en lâcher son arme.

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Les débris du premier crabe vinrent déstabiliser un instant la danse ridicule du second dont la vrille dardait comme la promesse mortelle d'un tango funèbre en devenir. Alors que Paladin reculait légèrement pour assurer la suite de son assaut, une fois de plus il fit la désagréable expérience du bégaiement du temps.
Le crabe retrouvait à peine sa stabilité que l'instant d'après il se retrouvait à quelques pas de là totalement fracassé de toute part et traversé par un pied de biche qui le clouait littéralement dans le sol.
Ses pattes brassaient le vide s'agitant encore frénétiquement tendit que sa "vie mécanique" le quittait.
A ses cotés Hopes, plié en deux, épuisé et les mains sur les genoux reprenait son souffle en le fixant. Il se redressa avec peine et son visage noyé par la transpiration du au matraquage se tourna vers celui de son compagnon.
Il le fixa sans sourire avec une gravité qui pouvait alarmer de suite le jeune homme.
Le Time tricker était un habitué des bons mots, mais pas cette fois ci.
En soufflant lourdement, toujours à bout de souffle, il égraina d'une voix grave.

Morgan.....en bas...y'a quelque chose....que tu dois voir.....

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