Le pantalon de la honte [PV Samuele Lupo]

William marmonnait dans son sommeil. Quiconque aurait été dans la pièce à ce moment-là n'aurait rien comprit de son baragouinage. En fait, il rêvait, d'évènements passés, dont au réveil, il n'aurait même pas souvenir. Il était question de réincarnation, de choses si déroutantes, que son esprit n'en garderait aucunes traces, pour prémunir son hôte des méfaits de ces révélations... Ainsi donc, quand il se réveilla ce matin-là, aux environs de sept heures, il ne sut rien de ce qui avait si profondément troublé son somme. Non, tout ce qui lui importait, la, tout de suite, c'était de manger. Sans même se rhabiller, il se téléporta, vêtu ainsi d'un simple boxer noir, qui moulait généreusement ses formes. Il n'y avait jamais personne aussi tôt le matin, et il n'avait pas la patience de se mettre un pantalon, loin de là...

Il déboula donc de nul part, en plein milieu de la cuisine, sans y avoir été quelques secondes plus tôt. Là, il s'étira, avant de se rendre au frigo, lequel fut ouvert aussi vite que les bras du garçon pouvait le lui permettre. Ses yeux balayèrent l'intérieur du contenant, rempli de nourriture, d'aspect appétissante. Il aperçu un reste de gâteau au chocolat, et en prenant garde à ce que personne ne soit dans la pièce, y fourra son doigt avant de le mettre en bouche, s'assurant qu'il était mangeable. Un "hum" s'échappa de lui lorsqu'il avala le bout de gâteau, assurément délicieux. Il se déplaça, l'assiette dans la main, en prenant soin de la maitennir en équilibre sur sa main, tel un serveur doté d'une agilité adroite. Quand un petit bruit attira son attention, il se retourna, apercevant un homme, pas beaucoup plus âgé que lui, semblait-il. Un petit cri fut lâché sans qu'il ne le veuille, tandis que le plat fut libéré de ses mains, s'écrasant sans attendre sur le sol.

_ Han, désolé mec, tu m'a fait peur.

Puis, aussi vite qu'un plat tombant sur le pavé, il comprit qu'il était presque nu. Et merde. Il ne pouvait pas se téléporter hors d'ici, comble de la politesse, et son pouvoir ne pouvait pas lui permettre de tout faire sans un minimum de concentration. Cependant, tandis que son esprit se mit en quête de son imagination, cherchant ce qu'il pouvait faire apparaitre, l'image d'un short en jean lui apparut, plus vite qu'il ne l'avait cru, basculant dans la réalité au moment même ou il quémanda sa venue. Ainsi, de suite, il fut vêtu de ce même short, cachant ce qui lui restait de pudeur. Son torse resta nu, de toute manière, l'autre type était lui aussi un garçon, et il n'allait pas s'offusquer pour si peu. Alors que Wiccan s'attardait sur son interlocuteur, le reluquant avec toute la délicatesse qui lui était possible d'avoir, c'est à dire aucune, il s'aperçut qu'il l'avait déjà vu. Mais pas que. Outre le fait de l'avoir déjà vu quelque part, il savait qu'il était une sorte de collègue à lui, puisqu'ils appartenaient à la même team.

_ Samuele c'est ça ? Je suis William. Je sais pas si on t'as parlé de moi, mais la réciproque est vrai. C'est Hellion qui me l'a dit. Je suis censé rejoindre votre équipe.

Wiccan profita de sa soudaine puissance, dont il ne déterminait pas l'origine, pour réparer le plat, le faire léviter, et rendre au gâteau son aspect originel, se permettant même d'y ajouter une part. Deux verres de jus d'orange apparurent, dont l'un des deux fut prit par Wiccan, puis tendu à l'autre garçon.

_ Un petit verre ?

Cela faisait déjà un bon bout de temps que Samuele faisait partie de l’institut. Devenu petit à petit plus intégré au groupe des X-men, il commençait à retenir certains noms, et certains visages. Certains faisaient entièrement partie de son quotidien, entre les Squads, ou tout simplement ses colocataires de chambre, alors que d’autres ne faisaient que passer furtivement devant ses yeux, mais le nombre de fois où cela était arrivé lui avait suffit pour retenir quelques traits marquants : les yeux, un regard, un sourire… Samuele était très sensible à ce genre de détails. Resté tout de même de nature silencieuse, il se faisait une place parmi toutes les brutes que comptaient les élèves de l’institut. C’était avec ce même état d’esprit qu’il s’était levé ce matin là : la tête dans le choux, et une envie pressante d’aller aux toilettes, il ne disait mot en se levant tôt (Bien trop tôt selon lui) Il avait manqué déjà de s’écrouler sur ses affaires qui trainaient au pied de son lit, preuve qu’il devenait de plus en plus désordonné au fil du temps. Il s’était alors appuyé sur la rambarde de son lit en posant sa main sur son front : ses yeux ne visaient pas les bons trous… il lui fallait quelques secondes pour être d’attaque en cette journée qui promettait d’être chargée.

Après une douche rapide, et un bon moment de séance de coiffure, toujours sans faire de bruit, il sortit de sa chambre, laissant les autres dormir paisiblement. Il n’y avait aucun bruit dans le couloir, et le bois qui décorait cette aile de l’institut étouffait le moindre bruit qu’il faisait en marchant. C’était un bon début de journée… il était serein et se dirigeait vers la cuisine. Son ventre criait famine, à croire qu’il avait oublié de manger la veille. Pourtant Samuele pouvait manger sans subir de modifications corporelles intenses… C’était un trou ! Arrivé dans la cuisine, destination phare de cette matinée, il ouvrit tous les placards… pour faire un choix judicieux. Il se jeta alors sur un paquet de gâteaux au chocolat… sa faim était telle qu’il n’avait même pas pensé à boire avant. Son estomac risquait peut être de s’auto-dévorer s’il ne mangeait pas d’abord.

Perdu dans la poésie chronique qu’il avait dans la tête, Samuele croquait subtilement ses biscuits favoris… Mais au moment même où il mit le troisième dans sa bouche, la porte de la cuisine s’ouvrit en trombe laissant perplexe Samuele quand à sa position. Un jeune homme, probablement élève puisque nouveau dans les parages, venait de faire son entrée.

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Il n’y avait plus rien autour de Samuele… si ce n’était son biscuit perdu entre ses doigts et sa bouche recouverte de miettes. C’était une pose digne des scènes les plus glamours de l’histoire du cinéma, et Samuele en était l’acteur. Le jeune homme était en Boxer… et se dirigeait lui aussi vers le placard qui apparut par la même occasion. Une chaleur intense se fit ressentir dans le corps et dans le cœur de Sam. Il était perdu entre deux univers, incapable de distinguer le faux du vrai, et encore fallait il qu’il y ait du faux dans l’histoire. Il ne pouvait laisser ses yeux quitter ce corps sublime qui se dandinait devant lui. Ecarquillés, énormes… secs ! Le temps s’était littéralement arrêté et par la même occasion… ses pouvoirs n’avaient plus aucune limite. Laissant aller ses pouvoirs pour sentir son cœur battre la chamade, il avait presque oublié qu’il se devait une certaine retenue quand à son statut de mutant, surtout dans son cas avec le pouvoir qu’il contrôlait. Le plus étrange était que le jeune Homme n’avait même pas lancé un regard en sa direction… il ne l’avait donc pas vu… mais Samuele était il aussi discret que ca ?!

Le rêve s’épanouit alors au moment ou le jeune homme fit volte face avant de faire apparaitre un pantalon au dessus de son Boxer. Il lui tendit alors un verre de Jus d’orange en se présentant et reprit ses activités. Samuele avait prit ce verre, sans réfléchir, d’un seul geste de la main. Sa main était toujours tendue vers sa bouche, et la moitié du biscuit était tombée sur la table. Ses yeux encore écarquillés, presque ridés par la sécheresse ne cessaient de le fixer. D’un ton automatique… presque robotique il répondit timidement :

- Merci….

Il n’y avait pas de mots pour décrire cette scène hors normes. Samuele n’avait jamais vécu de tel moment jusqu’à ce jour… il en avait mal au cœur. Il se souvint alors que le jeune homme se mit à lui parler de la Squad Alpha… le temps que Sam avait mit avant de faire le lien de toute cette affaire était éffarant. Il laissa tomber malencontreusement la deuxième moitié du biscuit, puis d’un air gêné, enleva les miettes qui étaient restées collées à ses lèvres. S’il avait su, il n’aurait pas pensé à mettre des vêtements aussi infâmes que ce matin même.

- Euh… oui la squad. Bienvenu parmi nous alors… Comment ça on t’a parlé que je ne servais presque à rien dans l’histoire ? Si c’est le cas ne crois pas ce que te dis Scott… il ne réfléchit presque jamais… des fois je me demande s’il en est capable d’ailleurs.

Petite touche d’humour pour détendre l’atmosphère (ou le pantalon s’il n’avait pas fait attention) Samuele le sentait, il allait passer pour un bon lourdingue ! La Chance…

Manifestement, le garçon qui se trouvait devant lui avait un sérieux trouble mental. Peut-être un rechapé d'asile pour les fous, peut-être avait-il un pouvoir tellement nuisant psychiquement qu'il lui donnait un air hagard, légèrement con ? Bizarrement, il semblait sous le choc, comme si William avait dansé nu devant lui, le corps recouvert de chantilly... Non, sérieusement, c'était qui ce type ? Quand Hellion lui avait parlé de Samuele, jamais il n'avait précisé qu'il subissait un retard mental plutôt conséquent, ou un comportement à la limite de l'acceptable. Mais Wiccan l'observa plus attentivement. Peut-être était-il sous le coup d'une illusion, un télépathe se jouait-il de lui ? D'un mouvement de la main, William débarrassa le jeune homme d'une tare psychique qu'il ne semblait, vraisemblablement, pas détenir. Quel était son problème alors ? La possibilité que sa petite personne avait pu avoir une quelconque incidence sur son comportement le fit sourire. Bordel, personne ne restait aussi pantois devant un boxer de nos jours. Non, bien entendu que le problème était bien plus grave que cela.

_ Hum. De rien.

Wiccan ne tiqua même pas lorsque le bout de gâteau tomba, et lorsque l'autre s'enleva les miettes présentes autour de sa bouche, encore ouverte en grand, sous le coup de l'émotion. Mais quelle émotion ? Et puis cette façon qu'il avait de le regarder... Un peu flippant comme type. William n'avait pas vraiment d'expérience dans ce qu'il appelait "les relations de films" ou un homme déblatérait des tas de conneries pour séduire une fille, en ayant pour but que de la mettre sur le dos dans sa piaule. Non, le cerveau du jeune homme était à cent lieu de ne serait-ce que penser à une éventuelle attirance de la part de son interlocuteur. Pour lui, Samuele possédait un trouble, certes, mais maladif, une sorte de conséquence suite à l'apparition de son pouvoir peut-être ? Point positif, Samuele s'avérait être plutôt mignon. Pas dans le sens gentil, comme ce que l'on réponds à ceux qui demande si vous les trouvez beaux alors qu'en réalité ils sont affreux et que vous ne voulez pas les vexer, non, vraiment mignon, physiquement parlant, s'entend.

_ Merci ! Ouais pour la squad, c'est ça, je me souvenais plus du nom.

S'il se serait écouté, William aurait débuter X-men, montrant ainsi sa loyauté, mais malheureusement, et il en avait bien compris les raisons, il était d'une part trop jeune, et d'autre part trop inexpérimenté pour avoir la moindre chance d'intégrer cette équipe de grosbills. Mais un jour, il le savait, il allait répondre à l'appel silencieux du costume en cuir super sexy qui moulait parfaitement le corps de ses occupants. Oui, un jour, lui aussi, il poserait pour des magasines de super-héros, avec pour titre "We can love forever". Aussitôt qu'il repensait à cette chanson, qui, mystérieusement, traitait ironiquement de son nom, son imagination se développa, décidément très fertile présentement... Les premières notes du morceau sortirent de nul part, sans qu'aucun appareil quelconque ne le déploie. Le son n'était pas très fort, juste un fond sonore légèrement présent, assez présent cependant pour que William chantonne, se trémoussant irrésistiblement dans la pièce.


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_ Personne n'a dit que tu servais à rien mec... Hellion m'a simplement dit qu'il ne savait pas vraiment si vous étiez au courant de ma venue. Et je pense que tu t'en serais rappelé si tu avais déjà vu un mec comme moi non ?

William éclata de rire, un rire franc, lumineux. Il se fichait complètement de l'état mental de Samuele, il avait l'air sympa, et c'était tout ce qui comptait pour le jeune mutant.

_ C'est qui ce Scott ? Un autre mec canon ? Je sens que ça sent l'équipe des beaux gosses ça.

Wiccan rit de nouveau, dès le matin, il possédait un rire démentiel, pouvant faire sourire la plus frigide des femmes. Curieusement, le malaise de l'autre garçon lui plaisait, la timidité avait toujours été une qualité plus qu'un défaut pour lui. William se rapprocha de Samuele, posant son doigt sur la commissure de ses lèvres, et retira une miette qui ne s'était pas décidée à partir.

_ Faut apprendre à manger mon chou !

Oui, c'était décidé, William allait être le garant du bien-être de son coéquipier. Il se devait de l'aider, il se trouvait dans le besoin, et Wiccan n'avait jamais tourné le dos aux plus faibles.

Samuele n’en revenait pas… jamais dans sa vie, autant en Italie qu’à l’institut il n’avait rencontré de garçon aussi charmant que lui. Il restait encore pétrifié par ce que dégageait William… un érotisme intense, des ondes incontrôlables de passion foudroyante… BAM en plein cœur ! Et d’ailleurs, il pouvait le sentir en son torse, battre la chamade, comme jamais il ne l’avait sentit aussi excité de sa vie. Son caleçon lui disait qu’il n’allait plus jamais aller aux entrainements de la Squad en trainant des pieds, ça, c’était clair.

Samuele écoutait les paroles presque divines de son nouveau coéquipier, et lui répondait de façon automatique, d’une part pour ne pas paraitre encore plus stupide qu’il en avait l’air, et d’autre part parce qu’il était tout bonnement incapable de réfléchir dignement à une formulation de phrase, correcte et audible. Et c’était sans compter sur ses réelles intentions de réponses… parfois il s’en voulait de penser des choses étranges à son sujet, et il ne fallait pas provoquer son subconscient pour le faire ressortir à la place de la bienséance qui faisait de Samuele ce qu’il était.

Personne n'a dit que tu ne servais à rien mec... Hellion m'a simplement dit qu'il ne savait pas vraiment si vous étiez au courant de ma venue. Et je pense que tu t'en serais rappelé si tu avais déjà vu un mec comme moi non ?

« Et je pense que tu t'en serais rappelé si tu avais déjà vu un mec comme moi non ? »… quelle blague, aussitôt ses neurones firent cinquante tours sur eux même pour risquer de laisser échapper un « Oh ca mec ! Si c’était le cas je t’aurais coincé contre un mur et tu n’en serais pas sortit vivant ! »… mais il se reprit et lança un innocent et propre :

« En effet, je ne t’ai jamais croisé dans les parages… à croire qu’en tant que nouveaux élèves on se fait remarquer le moins possible… mais apparemment ca dépend des caractères… »

Il eu un sourire mesquin incontrôlable accompagné d’un clin d’œil qu’il n’avait pas réussit à contenir… mince alors, cette rencontre commençait bien, Samuele allait passer pour un pervers sexuel immoral et en manque de beautés fatales à conquérir ! Il croisa ses doigts alors sur la table, les deux mains rassemblées devant lui et se pinça la lèvre inférieure, comme le faisaient ceux qui voulaient sortir d’un rêve… ou d’un cauchemar, ce n’était pas encore très clair. Mais il n’eut pas le temps de s’attarder sur cette réflexion car William lui envoya un nouveau flot de paroles foudroyantes :

C'est qui ce Scott ? Un autre mec canon ? Je sens que ça sent l'équipe des beaux gosses ça.

Il laissa échapper un rire un peu gêné, puis relevant la tête pour lui répondre, il lui répondit sagement :

Scott… Ahahah… ca dépend de la définition que tu te fais d’un mec Canon. Il est plutôt grand, Barraqué… et d’un caractère assez trempé je dirais… mais je te laisse le soin de le rencontrer un de ces quatre, tu n’en seras que plus surpris.

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Puis en moins de temps qu’il ne lui fallait pour s’en rendre compte, Samuele le sentait s’approcher. Comme un radar il semblait capable de distinguer avec exactitude la distance qui le séparait du moindre pore de la peau de William… et cette distance se faisait de plus en plus faible. Un mètre… cinquante centimètres…. Trente… puis vingt… et dix… puis cinq… quatre, trois, deux, un….
Le doigt de William venait de se poser sur ses lèvres et d’un coup rapide mais subtil, il ôta les dernières miettes qui s’étaient accumulées sur ses lèvres. Gros Blanc… plus rien ne pouvait ramener Samuele a la réalité. Il se sentait dans un rêve, et s’imaginait déjà gambadant dans un pré fleuri, cheveux au vent, et sourire radieux dessiné sur son visage… Des rires sereins retentissants en fond sonore… Il se sentait bien.

Mais les sensations qu’il avait à l’intérieur de son être le firent subitement revenir à la réalité… son pouvoir ! Il ne l’avait plus sous contrôle il s’appuya subitement sur la table en poussant sa chaise en arrière et ferma les yeux pour reprendre le dessus. Il baissa la tête lentement, mi gêné, mi honteux et s’adressa furtivement à William sans oser le regarder :

« Je suis désolé, je dois y aller, je ne voudrais pas te causer de problèmes… »

Il s’en alla sans croiser son regard et se dirigea vers la porte… comme d’habitude son pouvoir était une entrave à la vie en société. Certaines fois, cela n’avait pas d’effets malsains, comme la fois où il avait rencontré Gambit, menaçant de faire exploser l’institut, mais au fond de lui, sentir qu’il était la cause d’un bouleversement à chaque fois qu’il s’approchait des gens le rendait malade. Il s’en voulait de s’en aller aussi rapidement… mais une part de lui espérait que William allait le retenir, et comprendre qu’il n’y était pour rien, tout du moins, que ces effets ne tenaient pas de sa volonté.

« En effet, je ne t’ai jamais croisé dans les parages… à croire qu’en tant que nouveaux élèves on se fait remarquer le moins possible… mais apparemment ca dépend des caractères… »

_ Ça veut dire quoi ça ? Non en fait, je suis assez discret, et personne me remarque, surtout quand je vais dans les douches de façon anonyme, dans le genre invisible quoi. D'ailleurs je t'ai regardé l'autre jour, c'était sympa. Tu m'en veux pas ?

D'un air goguenard, il rigola, sans se soucier une seule seconde que l'autre comprenne qu'il riait ou pas, ça, il s'en fichait. Son interlocuteur voulait jouer, il allait jouir, jouer, pardon. Le petit clin d'œil du garçon le fit rougir de suite. Bordel, son professeur, Morgan, lui avait fait pareil. Et comme d'habitude, William en rougissait. C'était ça le problème avec lui, il rougissait d'un rien.

_ J'aime bien les mecs baraqués. Je préfère. On a tellement l'impression d'être en sécurité avec eux... L'autre jour, hier je crois, j'ai vu un type, du genre rouge et fait de pierres précieuses, sérieusement, il était peut-être baraqué, mais alors jamais je ne pourrais sortir avec ce genre de type quoi... Pressé de le voir ce Scott en tout cas. Pas que je suis en quelconque manque heiiiin...

Il préférait mettre les choses au clair. Avec lui, c'était on regarde le menu mais on ne mange rien, philosophie qu'il s'infligeait, Dieu seul savait pourquoi... Alors qu'il avait enlevé les miettes sur la lèvre de Samuele, William se sentit fort. De plus en plus fort. Comme s'il pouvait tout faire. C'était un Oméga, un Dieu, il pouvait créer un monde, invoquer le Phénix, faire tant de choses, que tout s'embrouillait en lui. Ses yeux devinrent blancs, d'un blanc si profond, qu'il paraissait irréalistes. A la manière de Storm, mais en plus brillants, et plus dérangeants si c'était possible. Des tonnes de possibilités découlaient dans sa tête, qu'il essayait de retenir au maximum. Ses pouvoirs étaient tellement puissants présentement, qu'il aurait pu rayer l'institut de la carte en y pensant. Wiccan n'entendait plus rien, ses yeux étaient perdus dans le vague. Il lui semblait entendre Samuele s'excuser. Samuele. Il vit ses yeux, sa bouche, son corps, et de suite, il commençait à redevenir maitre de son corps. Il se concentra, et, momentanément, se mit à dessiner dans sa tête. Son interlocuteur de figea, tandis que la porte fut claquée en un tour de main. William priva rapidement son collègue de son pouvoir, quelques secondes, juste le temps de lui laisser le contrôle de celui-ci, et attrapa sa main, dans la sienne, dans un geste qui se voulait amical : reste.

_ Ne pars pas. Personne n'est mort. C'est pas grave, ok ? Sois pas dérangé, je sais que tu as des difficultés, et je sais que tu es mutant, je ne vais pas te jeter de pierres. Reste...