X-men, le jeu de Rôle
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 Something Old, something New, something Blood (Creamy)

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Daniel Hopes
Agent du B.A.M. Alpha
Daniel Hopes


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Pouvoirs : alteration du temps

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MessageSujet: Something Old, something New, something Blood (Creamy)   Something Old, something New, something Blood (Creamy) Icon_minitimeMer 26 Jan 2011 - 20:15

A l’évidence, c’était cette folle urgence de vivre qui lui manquait.
L’insouciance du demain que l’on brulait sur l’autel d’un déjà sonnant comme une fête sans fin et dont on dispersait les cendres au petit matin blafard le cœur déjà cerclé des absinthes d’autres folies en devenir. A cette époque révolue le temps ne signifiait rien de tangible, il se respirait comme l’air ou s’évanouissait comme le sourire factice sur le visage quasi diaphane de ces filles dont on savait au premier battement de cil que l’amour qu’elles délivreraient ne servirait qu’à se sentir encore un peu plus vivant et à trainer ses sens un peu plus vers un lendemain de hasard.
Les fantômes passaient, grimaçant, stupides de leurs danses un peu gauches en tentant tant bien que mal de ressusciter une époque dont la saveur s’était perdue dans la légende. Il fallait avoir humer l’air du passé pour en reconnaitre l’odeur parmi la putréfaction de ces temps sans âme. Il fallait connaitre pour se targuer de reconnaitre. Il fallait avoir éparpillé ses souffrances sur le zinc aux milles histoires de ces lieux tourmentés pour en caresser la nostalgie bienveillante. Mais sous la poussière dormait la même frénésie dans les souvenirs. Les photos jaunisses l’image sans imagination ni sensibilité mais la mémoire saisit parfois la complexité de l’instant en la dénaturant sous l’œil créateur et parti pris. Remarquable machine que ce cerveau capable d’exhumer depuis les profondeurs des cimetières tout un univers coloré et bruyant encombrés soudain de ces visages qui dorment depuis bien longtemps sous le linceul du temps. Il en était là, observant le ballet des festivités d’un club qu’il ne connaissait pas mais dont le charme faisait parfois écho à un décor familier d’une jeunesse vieille.
Cette frénésie s’était perdue et ce spectacle même si il tentait avec ses pauvres armes de rivaliser avec le ravissement de jadis n’était qu’une œuvre inachevée, incomplète car dénuée d’âme.
La couleur sans la saveur en quelque sorte, mais lui, gardien de cette effervescence des années vingt, en avait-il encore un souvenir probant ? Rien n’était moins sur car quoi qu’on en dise, le temps était corrosif. En effet tel l’eau passant sur les galets, il adoucissait et il mythifiait les événements en portant aux nues le meilleur et exacerbant le pire. Hopes s’assombrissait, il le savait et le sentait. De sa renaissance, le meilleur en était parti dans les cendres légères de ses cigarettes. Pour avoir longuement observé à l’ombre de l’Autre, il savait que la vie était rythmée de cycles et que l’air préféré du temps était l’éternel recommencement.
Sa liaison avec Ashe Lovelace l’avait laissé exsangue au sens propre comme au figuré et de passion dévorante, il ne voulait plus en entendre un traitre mot, la page était douloureusement tournée sans que l’un ou l’autre n’ose porter d’une plume sanglante le mot létal. Cette relation avait était placé sous le joug de l’anormalité de sa forme comme son fond car même si il savait ses sentiments pour elle comme il se doutait des siens, ils leur étaient incapable de rester ensemble sans s’abimer mutuellement et pourtant ils avaient un besoin irrépressible de l’autre. De plus, la séparation d’avec sa famille de cœur et plus particulièrement d’Enora Lacourt achevait de le plonger dans un abime de douleur doucereuse comme s’il piétinait lourdement dans l’antichambre d’une profonde dépression.
Comme toujours, le Time Tricker trouvait le salut dans l’introspection et l’isolement. Le voilà parlant de moins en moins fréquemment et s’absorbant de plus en plus dans quelque tâche qu’il voulait être primordial. Même son regard jadis si pétillant avait perdu de cet éclat où il subsistait les restes de folie de la jeunesse de celui qu’on nommait le Pianiste Décadent, celui qui de son art enflammait la salle et sous un éclat de rire quasi enfantin saluait d’une révérence trop appuyée pour être sincère une bourgeoisie trop sage venue s’encanailler.
Pour l’heure, il contemplait le spectacle, jouant d’une façon négligée avec un verre d’alcool fort et chercher dans ses souvenirs, l’inspiration des revues contemporaines que le lieu offraient en distraction à sa clientèle, il est vrai, très sélecte. Il y avait certes de bonnes choses, mais toujours il manquait cette touche de sincérité capable de convoquer les mânes espiègles d’une époque.

Ca n’empêchait pas le spectacle d’être d’une qualité irréprochable et l’ambiance particulièrement soignée et distinguée. C’était un endroit plaisant pour personnes qui cherchaient à être charmés mais c’était loin d’être le cas du « professeur » qui affichait un air détaché à la limite de la lassitude. En revanche, son compagnon de tablé semblait apprécier le spectacle à sa juste valeur en affichant un sourire quasi carnassier et aux vues de ses mouvements oculaires fureteurs et avides les ravissements qui lui étaient offert étaient des plus plaisants. De toute évidence, Randy goutait avec plaisir son « séjour linguistique ». Il est pourtant des lieux plus chauds que l’enfer même dans la brume déprimante de Londres mais rien ne valait le ravissement de changer d’ait et d’espacer les terres de tour un océan. Hopes le suivait de loin en loin dans ses éructations tout en jouant avec le pied en cristal de son verre afin de faire onduler un reste de Bordeaux somme toute très honorable.

- Arrrrff ! Daniel ! Comment peux-tu rester de marbre ? C’est tout Paris qui s’illumine à la sauce yankie , ça devrait te plaire, je t’assure que même à Londres, on ne trouve pas d’endroit aussi plaisant !


- Peut-être parce que ce n’est pas Paris et que je n’aime pas dénaturer un gout par une sauce trop fade et surtout qu’un bouzeux de ton genre ne connait rien de cette époque ni de ce qu’on appelait la « décadence distinguée ».

- Tu es un rabat-joie de classe international, ça doit être ta mutation secondaire.

- Quand je pense que nous partageons le même insigne du BAM, ca me donne la nausée.

- Ah ? Je croyais que c’était du à mon parfum…soit.


Daniel soupira et regarda sa montre d’un air agacé tendit qu’un tour de chant d’une magnifique fille brune à la chevelure aussi généreuse et bouillonnante que sa chute de rein était vertigineuse sonnait son épilogue dans des cuivres ronflant. Il reporta son regard sur son « invité » dont la chevelure peroxydée se mariait anormalement bien à l’ambiance feutrée des lieux. Randy savait se rendre insupportable, certes, mais il avait un gout vestimentaire raffiné et qui rivalisait souvent avec l’élégance distinguée du Time Tricker au point que des regards féminins souvent se perdaient vers leur table. On les aurait cru sortit tous deux des années cinquante en parfait self made men fortunés. Hopes laissa mourir le chant de la belle brune et en dégusta par respect le deuil, puis il interrogea à nouveau son compagnon.


- Je sais que tu ne comptes pas rentrer seul ce soir mais ca ne justifie en rien ce besoin impératif de m’inviter ici ce soir, surtout s’il ne s’agissait que d’attester de tes réussites dans le domaine de la séduction. Tu seras donc aimable de m’informer de ma présence ici.

- Hum..Je regagne Londres demain et comme je ne connais personne ici à part toi, je me suis dis..

- Rectification. Tu ne connais réellement personne ici, surtout pas moi.

- Et bien saches que c’est inexacte, je connais au moins une personne qui se trouve être à New York et qui ne devrait pas y être, une personne que tu « devrais » connaitre.

- Cela concerne le BAM ou non ?

- Certainement pas. Cela te concerne toi. Jennifer est ici, elle respire le même air que nous.

- Et de qui parles-tu ?

- Bordel, Daniel…six messages sur ton portable de la part de Jarvis..ça t’arrive de décrocher ton téléphone ?


- Je ne réponds plus sur mon téléphone personnelle…les morts n’ont rien à raconter. Ainsi , elle est ici ? Que veut-elle ?

- Qu’est ce que j’en sais ? Apprendre à connaitre sa seule famille, te demander de l’argent de poche, te péter la tronche..on l’a fliqué jusqu’à l’Institut, Jarvis m’a demandé de t..

- Ca ne me regarde en rien.

Le ton de la voix était sec et véritablement impératif, le regard qui l’accompagna sonnait comme une alarme qui scotcha Randy sur place. Celui-ci resta un instant interdit puis murmura.


- C’est tout de même ta petite fille..


- Elle est en sécurité chez Xavier, point final. La famille qu’elle est venue trouver n’existe plus en ce qui me concerne. Je suis un Agent Assermenté du Gouvernement, je n’ai plus de famille et encore moins des amis alors remballes tes conseils si tu ne veux pas que je fasse passer le message d’une manière plus directe.
Reprends un verre et regardes les danseuses.


Il détourna le regard de son interlocuteur pour lui signifier que la discussion était close et de nouveau se mit à jouer avec son verre d’un air las. Sur scène un nouveau numéro commençait, mais alors que Hopes promenait son regard d’un air fatigué, une personne brutalement, il n’y avait pas d’autres mots, accrocha son regard. Immédiatement il se figea et son manège avec le verre avec lui. Cette femme. C’était l’évidence. Juste cette femme. Enfin quelque chose qui venait brusquement d’éveiller sa curiosité. Dans ses gestes, dans un charisme qui en disait bien plus que n’importe quel discours, elle traversait l’espace comme légèrement étrangère aux choses, et pour cause ! C’est lorsque de bien loin pourtant leur regard se croisèrent qu’ils se reconnurent sans pourtant savoir déjà croisé un jour. Hopes ne put refréner un énigmatique sourire qui trouva un spectral écho sur celui de la mystérieuse apparition.
Tout ici sonnait faux sauf elle. Tout ici était en phase avec le présent sauf elle. Paradoxe délicieux que cette seule âme authentique dans un lieu reconstitué et qui devient par la même, le mensonge pour échapper aux regards trop curieux.

On pourrait se questionner pour comprendre comment en ce moment précis Daniel se forgea cette certitude que cette égérie d’un renouveau avait partagé le même temps révolu et la réponse reste énigmatique. Il est dit que les enfants d’un même trouble peuvent se reconnaitre parmi la multitude, elle seule respirait par son attitude non feinte cette décadence distinguée dont parlait Hopes, elle ne pouvait s’imiter, elle se vivait. C’est Henry Jening qui un soir de beuverie monstrueux au Club 57 par un été assommant de 1925 lui en avait jeté l’axiome dans un éclat de rire au gout d’absinthe : « Nous Sommes les Enfants du Siècle de la Décadence Distinguée, mes amis, nous troussons les femmes en les vous-voyant ! ».

Elle était de ce temps, indubitablement et c’est avec un murmure malicieux que le « professeur » en dressa le charme :

- Cette femme, n’est pas ce qu’elle laisse à paraitre, c’est une orchidée qui a oublié de faner.

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