Kaleb Cardigans Neutre Gamma
Nombre de messages : 93 Age : 38 Autre(s) identité(s) : Tombstone/ Gargouille (Morgan de sa vie d'avant)
Pouvoirs : Corps de Pierre/ Pétrification/ Controle des pétrifications
Age du perso : 24 ans Date d'inscription : 29/12/2010
| Sujet: Véritable Illusion Sam 5 Fév 2011 - 17:40 | |
| [La veille du rendez-vous avec Icare, dans son atelier]
trois heures moins quatre, un étrange goût de nostalgie au palais, et sur la langue l'amertume du passé... trois heures moins trois, une odeur de cramé le long de mes doigts gantés. Avachi sur mon unique canapé, je savoure avec lassitude ma solitude. Cela fait une heure que les minutes passent tranquillement sous mes yeux, comme des miettes de ma vie qu'on m'obligeait à voir disparaître, alors que ma mémoire était si confuse, si incomplète... Pourtant, une certitude se rependait dans toutes mes fibres, je n'étais pas fait pour une vie d'homme, une vie d'humain... Chacun de mes actes était une catastrophe... Demain, j'allais voir ce jeune homme, mais dans quel but, j'étais certes en vie, mais je vivais dans mon mensonge... L'éternel mensonge, celui qui vous tracasse lorsque vous ne pouvez plus penser qu'à ça. Une supercherie à l'échelle de la vie, qui vous donne cette sensation de fausseté, qui peu à peu vous contamine, vous empoisonne et vous étouffe. Je n'étais pas plus un artiste que ce grade n'était destiné qu'aux humains, je n'étais pas moins un mutant que certains voulaient ma peau. Il était temps de réaliser le bain de merde dans lequel je m'étais plongé, du jour au lendemain. Un frisson d'extase remonta de mes mains jusqu'aux tempes. Ma cigarette venait de me bruler un doigt. Quelle étrange sensation que la douleur, lorsque mon don, anesthésié par le cuir, ne me protégeait plus des réels problèmes qui constituaient ma vie. Le mégot s'échoua sur le sol, et comme ce qu'il reste après le désir, mon pied vint faire de lui la chose la plus insignifiante au monde. Mais vie s'était ce mégot, lorsque l'on se rend compte de l'illusion, et pas seulement les mirages du bonheur, mais surtout ceux que l'on considérait vraiment comme véridique.
Mon regard se détourna vers ces immenses tours qui s'élevaient dans la pénombre trouée de carrés lumineux. Alors que je me perdais dans cette ascension visuelle, un reflet qui apparaissait en premier plan sur la vitre trembla. Je me retournais soudain, une silhouette, très effacé fit peu à peu sa complète apparition, là, juste face à moi. Le visage m'était familier... Étrangement, je ne prit pas une seule seconde pour douter de ce qui m'arrivait, c'était une réelle apparition, non un mirage de Morgana... J'étais au moins certain de cela. La silhouette me fit signe, elle ne pouvait communiquer avec moi. Elle se posa juste face à moi, en souriant. Le visage avait beau m'être encore une énigme, je savais que je connaissais cet homme. Une mâchoire carrée, un nez fin et droit, un regard brun taché d'éclats d'émeraudes, des pommettes tout juste visibles. Et ce sourire, si particulier affichait des dents parfaites. Cet homme était un ami d'enfance à moi, voila ce qui me revint, même s'il avait dix ans de plus, j'étais convaincu que cette idée était bonne. Il acquiesça comme répondant à mes questions intérieures. L'échange était purement silencieux, purement visuel, car si je ne pouvais l'entendre, il en allait de même pour lui. Nous étions sourds l'un envers l'autre, et pourtant les regards parlaient à présent leur langage. Un première impression, totalement paradoxale, fit irruption en moi, j'étais face à la réalité, et pourtant, cette impression de vérité, me venait toute entière d'un fantôme. Je compris qu'il voulait me prévenir de sa très proche possibilité de parler. Les choses allaient pouvoir être plus compréhensibles.
Quatre heures et quart, la silhouette disparaît, s'évanouit dans la pénombre de mon atelier, je suis à présent seul... Bien que je l'ai toujours été, j'ai une sensation d'amitié dans le cœur, une impression de vérité tendre au fond du palais. Je suis a peu prêt sûr d'être en vie pour quelque chose. | |
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