Sujet: Une image exotique [PV] Dim 6 Mar 2011 - 23:59
Hetzen frissonna dans l’air froid du matin, et se frotta les yeux des pattes pour rester éveillé. Qu’attendait-elle…
Dans le journalisme, les mérites revenaient souvent aux journalistes. En fait, c’était presque toujours le cas. Logique : ils ont les idées, ils ont pris les risques. Ils ont eu les questions, les motivations. Les journalistes sont la bravoure du public, l’information à ceux qui ne la possède pas. Ils courent, ils marchent, ils rampent, mais toujours dans le même but, doré et sacré : avec la population, pour la population. Enfin, c’est ce qu’on veut croire. La vérité ne s’inscrit pourtant qu’avec un seul mot.
Pulitzer.
Le reste, ils s’en foutent. Le public, ils s’en foutent. Ils savent que la moitié de ce qu’ils écriront sera censuré. Que seuls les moments les plus choquants seront couchés sur papier. Que le rêve de la liberté de l’information tient de combien d’espace le propriétaire de la bijouterie Birks voudra acquérir pour la présentation de sa nouvelle bague « unique en son genre » et qui pourtant s’attache vaguement à un doigt comme toutes les autres… Mais tout ça, tout le monde le sait. Ça n’empêche personne de se lever le matin, et ça n’empêche pas les journalistes d’affluer de partout dès que le mot doré est possible. Je m’égare.
Nouveau frissonnement, la patte posée sur le sac de nylon noir qu’il a dû trainer dans sa gueule comme un idiot de Saint-Bernard. Elle a du retard. Mauvais infos ? Sûrement pas…
En vérité, les gens oublient qu’une image vaut mille mots. Et une bonne image, un journal entier. Les journalistes oublient les photographes. Ceux qui savent capter l’essence même d’une situation et ensuite la capturer comme un chasseur et sa pauvre proie. Ce sont eux qui font le plus gros du travail. Écrire ce n’est rien. En tout cas, pas dans cet emploi là. Avec cet appareil photo, je peux faire trois cents dollars en moins d’une demi-seconde. Qui peut se vanter d’un tel exploit ? Évidemment, ce n’est pas aussi simple que ça a l’air. Mais en gros, la photographie ne tient qu’à une chose : être là au bon moment. Et savoir où s’arrêter pour atteindre son but. Tous les bons photographes le savent. Moi ? J’ai oublié la deuxième partie depuis longtemps.
Elle se présenta enfin dans la cour arrière. Hetzen redevint alors William Strauss, et prit l’appareil photo. Voilà plus d’une heure qu’il attendait, caché derrière la remise d’entretien de la piscine. Trouver la maison de Kristina Keyes avait été plus simple qu’il ne l’avait crû. C’était un fait connu qu’elle commandait souvent des pizzas au Domino’s du coin. Après, il avait suffit d’une injection SQL dans le site de la succursale pour récupérer ce qu’il voulait dans la base de données locales. C’était presque un buffet à volonté.
Spoiler:
Toujours est-il que se faufiler à l’intérieur de sa maison de riche n’avait pas été aussi aisé. Il y avait beaucoup de sécurité dans ce coin. Mais qui serait scandalisé de voir ce qui semble un chien errant de loin faire le tour du quartier ? Vous avez compris le principe. Creuser sous la clôture avait une bonne idée, et maintenant Strauss n’avait plus qu’à attendre qu’elle fasse ses dix longueurs matinales – info trouvée dans un magazine aussi crédible que peuvent l’être les recueils de potins – et prendre une photo qui lui assurerait le loyer pour le mois. Se payer une bonne pizza…Un frisson lui secoua le cou, mais le jeune homme se rendit compte que c’était plutôt son cellulaire, attaché à une petite chaine autour de sa gorge…Il prit son appareil-photo dans sa main pendant qu’il répondait de l’autre en murmurant.
-Hm ? -Tu l’as ?
Nick Woodrow, son agent de liaison avec People’s magazine. Un journaliste, comme si ça existait pour vrai dans ce genre de publication. La porte de la véranda s’ouvrit, une jeune fille en peignoir en sortit. Strauss se mit à plat-ventre, l’appareil devant les yeux. - Pourquoi tu m’appelles, Woodrow… -On va bientôt atteindre le CTJ, et je dois savoir.
Le CTC, c’est le CLOSE THE JAWS. En gros, façon peu flatteuse de dire qu’il est trop tard pour publier dans la prochaine parution. La jeune fille dénoua le peignoir devant la piscine presque olympique, sous l’œil vigilant d’un garde du corps. Strauss garda sa main devant la lentille pour ne pas réfléchir au soleil. -Savoir ?.... -Ses seins, ils sont refaits ? C’est vrai ?
Il n’y a que trois règles dans la photographie professionnelle. La première, c’est de ne pas commenter ce qu’on va/a/avait photographier. Strauss prit trois clichés alors qu’elle plongeait dans l’eau dans un deux-pièces provoquant. Il en prit une autre de l’expression du garde du corps (c’est-à-dire comment il regardait son cul). Nick payait toujours pour ce genre de scandale. -T’es toujours là, Willy ? Alors ? -Je t’envoie ça là. Le paparazzi relia son téléphone et sa caméra et envoya directement les photos. Deuxième règle : envoyer et espérer être payé plutôt que d’attendre et de n’être jamais payé. Mais la troisième règle lui plaisait bien : efficacité = avantages. Il lui ferma la ligne au nez et se retransforma en prenant l’appareil dans sa gueule.
Le fennec longea le long du trottoir. C’était encore tôt, alors les gens n’était pas levés pour la plupart. De toute façon, il avait l’air d’un simple chat si on ne regardait pas de trop près…Un grognement le fit arrêter net dans ses pas. Oh non, quand même pas.
Spoiler:
Le chien est sans doute le meilleur ami de l’homme parce qu’il lui ressemble à fond. Même tempérament agressif, même hostilité avec tous ses semblables. Surtout les dobermans. Surtout quand ils sont avec leurs maitres un peu trop riches. -Un raton-laveur ! FONCE GREGORY IV ! MANGE-LE! L’adrénaline. Le fennec lâcha brusquement l’appareil photo qui roula sur le trottoir, tourna sur ses pattes pour prendre la fuite. Une femme tourne le coin en joggant. Sauter dans ses bras. Et l’autre qui interpelle la femme en retenant son chien qui aboit en montrant les dents -Il est à vous, ce rat, madame ? Un rat ? Quel rat ?
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Lun 7 Mar 2011 - 19:00
Un grognement se fit entendre, une espèce de plainte si on veut exagérer la chose. Mes yeux ne s’ouvrirent même pas. Je tendis mon bras hors de mon abri de couverture et appuyai sur la fonction « Snooze » de mon réveil matin. Un soupir de soulagement retentit, puis plus rien. Le sommeil m’avait emporté, pour une seconde fois. La fenêtre de ma chambre était entre-ouverte, laissant pénétrer un vent frais qui me faisait frissonner à plusieurs reprises, même étant protégée par un amas de chaudes couvertures. De nombreux habitants de New York s’étaient réveillés, pour certains déjà partie au boulot et pour d’autre, moi inclus, étendus les orteils en éventail sous l’édredon. Le familier son que font les Klaxons des voitures retentissait déjà dans tout le voisinage. Un des désavantages de vivre dans les villes, New York plus principalement, c’est effectivement le niveau de circulation qui s’avère être excessif. Y’a pas moyen de dormir paisiblement et de suivre un rythme de vie « Normal ». Les gens sont pressés, constamment à leur affaire pour certains, oubliant même parfois ce que représente vraiment le mot « Vivre ».
Un autre grognement, un juron même. Cette fois-ci, je n’avais pas d’autre possibilité. Une once de courage pointa le bout de son nez, m’encourageant à me lever et à suivre mes engagements. Depuis quelques semaines, environ un mois et demie pour être plus précis, j’avais décidé qu’il serait préférable pour moi de faire au moins une heure de jogging par jour afin de me tenir en forme. Par la même occasion, je m’efforçais de manger que des aliments sains pour la santé, me permettant toutefois quelques dérives au niveau de mon code d’alimentation lorsque je n’en peux vraiment plus. J’ai toujours dit qu’il était gratifiant d’être récompensé après avoir donné un effort quelconque, pour ma part j’en mérite constamment, donc à quoi bon se résigner.
M’efforçant à sortir de mon cocon de couverture, je m’étirai et sortie du lit d’un bond. Revêtant ma tenue de sport, en soit un short souple ainsi qu’un débardeur de couleur foncée, je me préparais mentalement à quitter mon domicile, ne serai-ce que pour quelques heures. Ma chambre à coucher était dans un état désastreux, on ne pouvait pas même voir le plancher en bois franc puisqu’il était recouvert de toutes sortes d’objets tels que des vêtements, mon sac à dos ainsi que les couvertures qui étaient tombées de mon lit durant la nuit. Je quittai la pièce sans ranger le désordre, découragée par le manque de temps. Rapidement, je coiffai mes cheveux en une espèce de chignon puis empoignai une pomme bien rouge avant de sortir à l’extérieur, verrouillant la porte avant de quitter.
Mon parcourt habituel ne se montrait pas être trop long. Je longeais les avenues adjacentes à mon appartement, en faisant attention pour ne pas happer personne au passage. Le meilleur moment pour faire mon jogging c’était à l’aube, alors que les rues ne sont pas bondées de touristes ou d’hommes d’affaires à l’air bête.
Après avoir fait une bonne distance, je ralentis, essoufflée. Alors que je tournais un coin de rue, une boule de poil heurta ma poitrine. Mon premier réflexe fut de l’attraper, comme si cela aurait été un ballon de football. Un homme m’interpella, me demandant si le rat était à moi. Lorsque le mot « Rat » me vint à l’oreille, je ne pu m’empêcher de relâcher immédiatement la bête. Dégoutée, je frottai mes mains contre mon short et sautillai dans tous les sens, effrayée par l’animal que je n’avais toutefois pas encore regardé. En me voyant sauter dans tous les sens, l’homme d’affaire qui retenait un chien énorme haussa les épaules, tournant les talons. Me ressaisissant, j’observai la bête que j’avais précédemment jetée au sol qui semblait m’observer d’un air intrigué.
Le présumé « Rat » n’avait rien d’un rongeur, sinon son museau étroit ainsi que ses longues moustaches blanchâtres. Sa robe orangée, tirant légèrement sur le brun, ainsi que son apparence en tant que tel me faisaient penser à un chien, un petit chien. Celui-ci possédait une longue queue touffue, me rappelant celles des renards. Près de la bête, un appareil photo jonchait le sol. Ne me méfiant pas de la bête, je ramassai l’appareil. La personne qui l’avait perdu devait être bien déçue, il s’agissait un outil de qualité qui devait valoir quelques centaines de dollars.
« Le propriétaire s’est peut-être pris en photo, qui sait… »
Dis-je à voix basse avant d’ouvrir l’appareil grâce au bouton de démarrage. De nombreuses photos s’y retrouvaient, notamment des portraits de célébrités plus ou moins connues. Je soupirai, ne trouvant pas ce que je recherchais. Je passai la ganse en cuir qui retenait l’appareil autour de mon cou, puis me rendit compte que l’animal était toujours assis devant moi. Je penchai légèrement la tête sur le côté, observant la boule de poil.
« Bah t’attends quoi ? Vas t’en, allez. »
J’attendais, impatiente de retourner vaquer à mes occupations, que la bête ne daigne faire un mouvement quelconque. Mais après tout, elle ne me comprenait pas…[/list]
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Lun 7 Mar 2011 - 19:51
Éviter de travailler avec des humains avait toujours été dans mon intérêt. Soit ils ne servaient à rien, soit ils ne comprenaient rien. C’était encore potable pour doubler un acteur dans Law & Order (S’ils faillaient qu’ils se cassent un ongle en faisant une roulade…) mais pour le reste, il valait mieux faire les choses soi-même. C’est qu’on peut jamais faire confiance aux gens, au dirait qu’ils font exprès pour avoir une volonté différente, une vision déformée de la réalité. Ils oublient la différence entre la curiosité et l’amour-propre.
L’aboiement du chien avait failli m’achever par une crise cardiaque. Les instincts primaux avaient pris le dessus momentanément, et Strauss avait été incapable de renverser la vapeur. C’était bien là la faiblesse et le problème de son pouvoir : se maitriser était bien plus difficile que de maitriser la situation en elle-même. Sur un ordinateur, c’est ridicule, tout est à un clic, et la situation ne peut pas t’échapper. Mais lorsqu’on se bat contre ce qui nous définit, le jeu est tout autre…
Toujours est-il que Strauss avait sauté d’un bond dans les bras de la joggeuse. C’était un plan d’un extrême simplicité, faire croire à cet imbécile de riche qu’il n’y avait pas de raison de déchainer son molosse sur lui. Après il partirait ni vu ni connu. De toute façon, qui se plaindrait d’avoir un animal aussi mignon que lui dans les bras ? Évidemment la chance n’était pas au rendez-vous.
Non seulement elle le jeta au sol comme un détritus, le faisant rouler sur le trottoir, mais elle se mit en tête de ramasser son appareil-photo. Elle n’allait quand même pas oser…? Mais si. Assis, il la regarda prendre son appareil sans le moindre scrupule. Voleuse ! Avait-elle idée de combien ce truc valait ?
Toujours en faire plus, qu’ils disent. En savoir plus, c’est la clé, qu’ils disent. Mais c’est faux. Ça ne vaut pas toujours la peine de savoir. Parfois c’est inestimable, parfois c’est regrettable. Mais les humains ne sont pas habiles à choisir. Il leur faut un chemin tout fait, certain et sans hésitation. L’homme ne réalise le surplus d’information que lorsqu’il est trop tard. Mais ce paradoxe, il le réalise dans toutes les sphères de son existence, quand on y pense.
Elle regardait maintenant les photos dans son appareil, et il avait une furieuse envie de lui mordre la cheville. Elle avait l’air en forme, et sa jambe avait l’air ferme. Ce serait donc douloureux et très satisfaisant pour lui. La femme portait un débardeur et un short adapté à la course. Si elle n’avait pas été aussi effrontée, peut-être qu’elle aurait été attirante. Strauss fut tenté de trouver qu’elle était comme lui, d’une curiosité maladive, mais ça aurait été un peu trop gentil à son goût. Pas le choix.
Je ne me suis jamais vraiment regardé pendant la métamorphose. Je ne sais pas, je n’ai pas une envie folle de voir mon corps brisé en mille morceaux dans un petit tourbillon de ce qui deviendra soit de la fourrure, soit des vêtements. Chacun son style. Le fait est que c’est le moment le moins gracieux ( disons ) de ma personne. Hé, es-ce qu’on peut avoir des complexes en paix ?
Le Fennec dépassa la jeune fille prestement et tourna le coin avant de sauter au-dessus d’une clôture, hors de sa vue. Il reprit forme humaine en époussetant son gilet beige. Le jeune homme enjamba la clôture et s’avança vers la femme qui lui faisait maintenant dos. -Ça c’est à… -C’EST LUI ! JE L’AI VU !
Que…Quoi encore ? Strauss suspendit sa phrase et tourna la tête vers l’arrière. Deux hommes costauds avec lunettes noires couraient vers lui. Derrière une starlette en maillot de bain qui criait avec un air enragé. Elle l’avait vu. Oh merde… -C’EST SON COMPLICE ! ARRÊTEZ CETTE PÉTASSE Un autre talent des humains : compliquer. Au dirait que plus l’histoire est tordue, plus ils aiment. Ils adorent ça. Ils rencontrent leurs amoureuses sur des forums de Naruto, ils s’habillent avec de belles parures pour un enterrement. Ils suivent trente étapes faciles pour perdre les quelques kilos qu’ils regagneront d’ici un mois. Les humains sont les maestros de la complexité, mais il faut savoir y reconnaître une chose : aucun animal ne saurait survivre dans la complexité aussi bien que l’humain.
Strauss attrapa le bras de la fille et la tira avec lui en prenant son élan. -Pas le temps de discuter. Courez ! Il ne fallut pas longtemps pour semer les hurluberlus en uniforme qui les poursuivaient. Ils s’arrêtèrent au coin d’un arbre, et reprenant à peine son souffle. - Je disais donc, ce truc est à moi et vous allez me le rendre maintenant ! Il croisa les bras sur sa poitrine, intraitable. C’était à lui c’est tout ! C’est normal de vouloir récupérer ses affaires, surtout qu’elle n’a pas idée de la valeur des photos dedans…Il soupira. Peut-être qu’il était un peu brutal. Et les gardes du corps, c’était sa faute. Bon. Mais il voulait quand même son appareil. Et maintenant que les gens se levaient tranquillement en regardant à la fenêtre – habitude stupide - , lui arracher des mains n’était pas exactement la meilleure idée qui soit . Strauss fouilla les alentours des yeux en rageant. - Bon…Euh…Il y a un restaurant de l’autre côté de la rue…Euh…Allons déjeuner, je paie ? Soit les humains compliquent, soit ils sont compliqués. Et maintenant ? Les deux.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Lun 7 Mar 2011 - 19:58
Comme s’il avait compris ce que je venais de dire, l’animal s’éclipsa en tournant le même coin de rue par lequel j’étais arrivée. Une fois celui-ci disparu, je soupirai, m’apprêtant à me remettre en route et mettre cette histoire cocasse de côté. Alors que je m’engageais, fin prête à repartir, la voix d’un homme retentit, attirant du même coup mon attention. Je n’eus à peine le temps de me retourner que celui-ci m’empoignait déjà par le bras droit et m’entrainait dans sa course, bien que je ne sois absolument pas impliquée dans cette histoire de fou. Ainsi, je courais à travers la ville de New York aux côtés d’un étranger que je n’avais jamais vu auparavant, puisque nous étions pourchassés par des hommes en costard cravate qui voulaient apparemment sa peau. Heureusement que j’étais en forme, sinon je doute que j’aurais tenu le coup. Le garçon s’arrêta et relâcha enfin sa prise autour de mon bras qui était désormais endolori. Je frottai la peau à l’endroit où il m’avait serré qui était devenue rosée à cause de la pression qu’il exerçait.
Adossée sur le tronc de l’arbre, j’observais de mes yeux marron le jeune homme qui réquisitionnait l’appareil photo qui, semblerait-il, lui appartenait. D’un regard hautain, je me mis à le reluquer, curieuse de savoir sur quel type de mec j’étais tombée. L’impoli était légèrement plus grand que moi, étant toutefois plus large que moi, ceci dû à son corps maintenu en forme et cela sûrement grâce à un entrainement quelconque. Ses cheveux étaient blonds, tirant légèrement sur le brun, et quant à ses yeux ils étaient bleus-gris. À la première impression, j’imaginais que cet homme devait être le type de mec que veulent toutes les filles, le cliché du gars populaire en gros. Pour ce qui était de son éducation, tout laissait croire qu’il n’était pas du genre à être poli, pas même en présence d’une femme. L’expression sur mon visage se durcit alors que j’allais lui répondre ;
« D’abord… Je ne sais pour quelle raison, on me traine jusqu’à l’autre bout du monde. Secundo, ta manière d’agir en présence d’inconnus s’avère plus qu’impolie. Je peux comprendre que tu étais pressé à… à je ne sais quoi, en fait. Puis, après m’avoir emmené ici, en me trainant par le bras, tu penses que tu pourras récupérer ton appareil sans même me faire des excuses ? Inscrits toi à des cours de politesse, imbécile. »
Furieuse, il n’était pas question que je ne remette cet appareil photo à une personne qui n’avait même pas l’obligeance de me faire des excuses dignes de ce nom. En plus de cela, l’homme en question ne s’était pas même présenté, ce qui, selon moi, était une belle preuve d’impolitesse. Sa beauté était évidente, certes, mais pour ce qui était de ses manières, je n’ose même pas me prononcer sur le sujet. Comme s’il avait tenté de rectifier son tir, ce dernier m’invita à aller manger à un restaurant qui se trouvait non loin de l’endroit où nous étions. J’éclatai de rire en me moquant de sa pitoyable façon d’agir. Je posai ma main droite sur ma hanche tout en l’observant d’un air arrogant.
« Si tu veux récupérer cet appareil photo, et je me fous complètement de sa valeur ou même du prix qu’il t’a couté, tu devras me faire des excuses franches et satisfaisantes. Non mais tu me prends pour qui ? Ta mère ? J’espère que tu la traites autrement, la pauvre. Ah et, j’imagine que t’avais compris que c’est mort pour le restaurant, non ? »
Peut-être que j’avais légèrement dépassé les limites du possible. Sa réaction m’importait peu. Il pouvait me gueuler dessus s’il le désirait, je m’en foutais. Tant qu’il ne montrerait aucun signe d’excuses à mon égard, je conserverais son appareil photo en lieu sûr. Les portraits de célébrités contenues à l’intérieur de la carte mémoire me laissaient croire que celui-ci devait être photographe, voir journaliste. Ce n’était qu’une supposition, toutefois. Si cela s’avérait être son gagne-pain, il trouverait la suite plus difficile. L’expression sur mon visage s’adoucit alors que je regardais le blond.
« Je m’appelle Eden Harrison, malgré moi enchantée de faire ta connaissance, même si les circonstances ne sont pas très appropriées. »
Mes doigts frôlèrent la ganse en cuir de l’appareil. Pendant un instant, j’hésitai à lui rendre son objet et de retourner à mes occupations. Je relâchai la cordelette, renonçant du même coup à le lui rendre.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Mar 8 Mar 2011 - 2:19
J’ai longtemps crû que ce qui m’énervait le plus chez l’humain, c’était les émotions. Elles sont comme une plaie qui s’est infectée sans relâche pendant des années. Elle consume, elle digère ce qui a de mieux dans le raisonnement, cette fine barrière qui nous différencie pourtant des animaux. Pourquoi doit-elle exister ? L’émotion a-t-il jamais amené quoi que ce soit de bon en ce monde ? Mais il a sans peine justifié la guerre, le martyre, l’abomination et l’inconcevable. On m’a ensuite parlé d’amour, mais ce n’est là que j’ai découvert ce qui m’horrifiait le plus chez l’humain. Chez la femme.
Strauss regarda la fille, incrédule. D’abord, elle ne semblait pas avoir compris qu’il lui avait sauvé la peau. Ces gardes du corps étaient prêts à tout pour garder leur emploi, et balayer une supposée complice faisait très bien partie des choses qu’ils feraient sans hésiter. Quelle malchance, tomber sur une idiote pareille. Pendant qu’elle déblatérait comme un ruminant, le jeune homme la détailla des yeux. Assez grande, mince comme un fil sauf à certains endroits précis, les cheveux longs ramassés dans une espèce de boule capillaire disgracieuse. Des yeux bruns foncés, comme ses cheveux. Une autre starlette sortie tout droit de Barbie’s Land.
L’apparence. Il n’y a rien que je méprise le plus chez l’homme que son souci pour l’apparence. Croit-elle que je n’ai pas vu comment elle m’a regardé ? Et moi, que je l’ai regardé. Nous sommes des animaux, mais contrairement à eux, nous agissons en vertu de l’apparence et non par libre choix. Si j’avais eu l’allure d’un clôchard, m’aurait-elle seulement adressé la parole, ce mannequin de bas étage ? Non, c’est certain. Et à cet instant, cet uniquement mon apparence qui me permet de caresser l’idée de récupérer ce foutu appareil photo. Qu’es-ce qui m’empêchait de la défoncer, déjà ? Ah oui, cette vieille jardinière qui venait arroser ses fleurs, pas loin…
Strauss attendit qu’elle ait fini de s’époumoner en riant, ce genre de rire qui est si parfait qu’il est irriter, pour rétorquer. « Écoute moi bien, garce, tu vas – » et son téléphone sonna tout à coup. William soupira bruyamment en lui faisant d’attendre en se la fermant comme une grande. -HM ? - On m’a appelé. Pour Hetzen. - Ce n’est pas le moment *Regarde Eden en faisant la moue* -T’es sur un coup ? -On peut dire ça. *Regard* Je fais de la chasse au renard, mais j’ai attrapé une biche. -Je vois. Je te recontacte, Hetzen. Le jeune homme ferma son téléphone et soupira en le rangeant dans sa poche, finissant par lever les yeux vers la fille. Galère, merde merde merde. Il n’avait vraiment pas besoin de ça en plus. Comment gérer ? Ce n’était pas aussi facile qu’avec un ordinateur. Il se leva et s’approcha plus près de la fille. -Hmph…Eh…Bon. Écoute, je pense qu’on a tout deux mieux à faire que socialiser. Et je ne vais pas m’excuser de t’avoir sauvé d’un sal quart d’heure. Alors on fait un échange. L’instinct est absent chez l’humain, ou presque. Un autre truc que je n’aime pas, mais qui est utile en soit lorsqu’on peut les récupérer. C’est l’humain qui a inventé la surprise, et de ce fait, l’effet de surprise. C’est typique de l’homme de n’être pas prêt à la suite es choses. Il prévoit, certes, mais jamais il ne peut s’attendre à tout, et c’est à ce moment que j’interviens. Mon boulot, c’est d’aller là où il ne regarde pas. Et j’y suis devenu fort habile, également.
Strauss se pencha en avant, emprisonna la jeune fille de son bras gauche et l’embrassa brutalement. Son autre main glissa. Au bout d’une seconde, il l’a repoussa en s’essuyant les lèvres. -Uno, apprends que se brosser les dents en se levant le matin, c’est toujours utile. Secondo, ce n’est pas pour rien qu’on a inventé les sacs à mains pour les filles de ton genre. Il leva un petit portefeuille. -C’était dans ta poche. Oh que vois-je ? Joli permis de conduire, tes cheveux étaient franchement mieux sérieux. Soyons sérieux. Il y a amplement assez d’argent là-dedans pour aller déjeuner comme des vrais petits amoureux. Raconter nos vies, quels sont nos sports favoris, tu sais tout les trucs de romans roses que tu dois dévorer. À ce moment là, on échange et on repart chacun de son côté. Tu en dis quoi, Barbie ? Il ferma son poing sur le portefeuille, un sourire malin aux lèvres. -Ça ou bien je le lance dans la fontaine, dans le parc derrière nous. Je lance très bien. Tu veux tester ? Oh, ravi de te rencontrer. William. Strauss. Son accent allemand était d’autant plus incisif qu’il souriait légèrement à présent en regardant son permis de conduire.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Mar 8 Mar 2011 - 14:53
Je levai un sourcil, lorsque celui-ci s’adressa à moi en employant le mot « Garce ». Ce devait être une première, jamais auparavant on ne m’avait autant manqué de respect. Mon visage exprimait un air ahuri, n’étant pas en mesure de comprendre ce qui se passait. Son téléphone portable sonna, le garçon me fit signe de patienter. Patienter ? Moi ? Je hochai la tête, désespérée. Aucun respect. Pas étonnant que ce jeune homme soit poursuivit par des types louches en costard cravate, les fous c’est bon pour l’asile, pas pour trainer dans les rues de New York. Toujours appuyée contre l’arbre, j’observais le garçon d’un air interrogateur alors qu’il m’apportait son point de vue. Un rire strident se fit entendre lorsque ce dernier prétendait m’avoir « sauvé » de ces agents vêtus de noir.
« Nan mais tu te prends pour qui au juste ? Superman ? C’est vraiment pathétique ton truc, tu devrais peut-être oublier ton appareil photo une bonne fois pour toutes. T’as deux options, soit tu t’excuses, soit tu sèches. Le choix n’est pas très compli… »
Avant que je n’aie eut le temps de terminer ma phrase, mon interlocuteur me maintenu solidement et m’embrassa d’une manière bestiale. Je tentai à maintes reprises de me retirer, cependant sa musculature lui permettait de m’empêcher de quitter sa puissante étreinte. Lorsqu’il me relâcha enfin, ma main droite rejoignit automatiquement sa joue, laissant une belle marque rougeâtre sur celle-ci. L’impact du coup avait provoqué un son sonore. Des gens s’étaient retournés dans notre direction, intrigués par nos manières peu habituelles. Son arrogance était à un point tel qu’il me faisait perdre le contrôle sur ma personne, comme déstabilisée. Mon regard défiait le sien, il était impossible pour moi de me résigner, c’était bien ancré dans mon caractère.
« En plus, tu crois que tu réussiras à me faire marcher grâce à de pitoyables menaces. C’est déchirant, même ma nièce âgée de 3 ans ne pourrait agir de manière si déplorable. Pauvre Willy, tu veux un bonbon ? Un sourire provocant se dessina sur mes lèvres à cet instant précis. Qu’est-ce qui m’empêche d’écraser, là tout de suite, ton appareil sous ma chaussure ? Sa valeur m’importe peu, et je dois avouer que te voir pleurnicher comme un enfant pourrait m’amuser, pendant un instant du moins. »
C'était sans gêne que j'avais lâché ce mensonge effronté, éhonté. Mes intentions n’étaient pas mauvaises, néanmoins, je ne pouvais me laisser faire. Surtout qu’il me tendait la perche, cela ne faisait qu’augmenter mon envie à jouer à son petit jeu. De toute façon, qu’avais-je à perdre ? Lorsque je quitterais les lieux, j’aurais déjà oublié cet abruti et aurai passé à autre chose. Profiter de l’occasion était la seule chose que je pouvais faire, pour le moment du moins. Cet imbécile possédait mon porte-monnaie, après tout. Un sourire provocateur se dessina sur mes lèvres alors que j’avançais sur lui.
« À croire que t’as pas les moyens pour te nourrir. Toutefois, je ne crois pas que les animaux ne soient admis dans les restaurants… Et puisque je n’ai pas envie de t’inviter à venir chez moi, donc aucune autre alternative, j’imagine qu’ils sauront faire exception pour cette fois-ci, non ? »
Il voulait jouer à ce jeu là ? On y jouerait. J’étais désormais suffisamment près de lui, étant même capable de sentir son souffle sur ma peau blanchâtre. Je relevai un peu la tête, afin de mieux voir son visage. La proximité entre nos deux corps en devenait effrayante. Si je l’avais désiré, j’aurais pu facilement fusionner avec lui. Pourtant, utiliser mes pouvoirs face à cet homme n’était pas avantageux, cela pourrait très bien m’apporter plus de mal que de bien. Les pouvoirs, selon moi, ne devraient être utilisés lorsqu’il est question de nécessité et quand il n’y a aucune autre option. En attendant, je ne pouvais compter que sur la persuasion afin de récupérer ce qui m’appartenait. Je glissai ma main sur la ganse de l’appareil, l’objectif scintilla sous les rayons du soleil. J’observais le restaurant situé l’autre côté de la rue, le même endroit où il m’avait invité quelques minutes plus tôt. C’était ironique.
Je lui saisis la main, l’entrainant malgré moi à me suivre. Une fois devant l’enseigne affichant notre destination, je soupirai et relâchai la main du dénommé Strauss. Je croisai les bras, puis entrai dans le bâtiment suivit de près par l’autre abruti. Un homme, qui devait assurément être le serveur aux vues de son accoutrement, se présenta devant moi et je lui soufflai que je désirais une table pour deux. Le garçon jeta un regard en direction de celui qui m’accompagnait, puis nous fit signe de le suivre. Nous ayant assigné une table, au bord de la fenêtre, il tourna les talons puis nous laissa en tête à tête avec les menus. Alors que j’observais la section déjeuner, je jetai un regard en direction de l’homme assis devant moi.
« Ta manière d’agir me dégoute. On se croirait dans un vieux film ayant reçu peu de budget pour sa réalisation. Après une courte pause, je posai mon menu sur la table et posa mon coude sur la table. Mon menton rejoignit la paume de ma main. Alors, qu’est-ce que tu me veux ? Il doit bien y avoir une raison pour que tu aies insisté autant pour venir dans ce foutu restaurant. »
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Mer 9 Mar 2011 - 0:40
Cette proximité soudaine l’énervait un peu, mais c’était pour une bonne cause. Rétablir un équilibre de pouvoir entre elle et lui. Strauss n’aimait pas dépendre des autres, surtout pas une princesse qui vient faire son jogging en espérant perdre du poids qu’elle n’a pas de toute manière. Toujours est-il que son acte ne l’avait pas dérangé le moins du monde, lui. Il savait comment abuser de son charme pour prendre avantage des autres. Ça ne voulait pas dire que ça lui plaisait d’être aussi direct, d’ailleurs c’était rarement le cas. Mais en contrepartie, il pouvait observer la réaction de la victime. Docteur, regardons à l’intérieur.
Je l’écoutai sans vraiment l’écouter, à la façon qu’on écouterait une naine de 5 pied et 1, d’une oreille distante et peu intéressée. Sa voix était sans gène pourtant il était évident qu’elle ne mettrait jamais ses menaces à exécution pour la simple raison qu’elle avait maintenant plus besoin de moi que moi d’elle. Je peux m’acheter une nouvelle caméra, à la limite récupérer la carte mémoire me suffisait amplement. Mais elle, perdre toutes ses cartes, son argent, ses permis ? Oh làlà. Mais elle souriait quand même, et je trouvais ça fascinant. Les humains sont tellement plus complexes que la bête, et parfois ma curiosité en est piquée. Dommage qu’elle n’était qu’une fille de riche ordinaire…
William ne répondit rien lorsqu’elle menaça d’écraser son appareil. Peut-être ne se rendait-elle pas compte qu’il aurait pu lui arracher la ganse en même temps qu’il l’embrassait ? En même temps, que peut-on demander d’une fille qui doit aimer Twilight et écouter de la musique pop en se déhanchant le soir ? - Tu as fini de parler ? Les aboiements me rendent sourd…. Elle se rapprocha encore de lui et Strauss ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Qu’es-ce qu’elle fout au juste ? Il l’écouta en roulant des yeux, ignorant les regards des gens autour qui s’était retourné en entendant la gifle. Parlant de ça, elle lui brûlait atrocement. Cette garce avait frappé plutôt fort pour une fille, c’était étonnant. Le jeune homme avait envie de se masser la joue, mais ça aurait été beaucoup trop plaisant pour Hannah Montana. - Moi, un animal ? Au moins je n’en ai pas l’haleine, moi… Je devais avouer que ça m’amusait de plus en plus. C’était un moyen de plus pour faire sortir mon caractère animal. Je n’avais pas chassé depuis des semaines, à être aussi discret…Mon dernier boulot remontait déjà à trois semaines, mais je ne se sentais pas encore à l’aise. Ça avait été une affaire plus compliquée que les autres, dans le sens où j’avais dû passé un nombre d’heure sur le terrain sous une affreuse pluie qui m’avait laissé avec un rhume titanesque pendant une semaine. Je déteste le froid.
Elle lui prit la main tout d’un coup, le sortant de sa rêverie. Elle avait la peau douce. Strauss regarda sa main : c’était bien celle qui l’avait giflé il n’y a pas une minute ? Et maintenant elle serrait la sienne ? C’est à rien n’y comprendre. William suivit docilement en rangeant le portefeuille de sa victime dans sa poche. Ils allèrent donc au restaurent et furent assis par un charmant serveur qui n’arrêta de regarder le postérieur d’Eden que lorsqu’elle fut assise, ce qui fit un peu pouffer William. Il regarda le menu avec un faux air intéressé, ignorant bêtement la femme, qui se mit à se plaindre encore et encore. C’est qu’elle était têtue. Un peu plus on aurait crû une étudiante de dix sept ans qui vit encore chez sa mère au canada…C’était peut-être le cas, d’ailleurs. - Hmm…En fait j’avais seulement faim, et comment j’aurais pu refuser qu’une si jolie fille m’invite à déjeuner ? Je te dégoute ? Par rapport à quoi au juste, Barbie ? Aux standards de la société ? Il considéra le menu un instant, puis leva les yeux. La réponse n’allait pas satisfaire la jeune fille, sans doute. Strauss soupira. - À la base je voulais seulement m’excuser de t’avoir un peu malmené MÊME si c’était pour t’aider. Et puis tu as quand même ramasser mon appareil photo…Je ne sais pas trop comment tu en es venu à l’avoir, d’ailleurs. Le serveur s’approcha alors et ils commandèrent. Strauss prit le truc le moins cher du menu et attendit qu’il parte avant de poursuivre. - Mais puisque tu as décidé de rendre les choses difficiles, j’ai songé plus intéressant de te forcer un peu la main, princesse. Et t’as pas eu l’air de détester non plus. As-tu l’œil ? Voyons voir. William s’appuya sur son coude et la regarda avec intensité pendant un cours moment. - Tu as de l’argent, ou bien tu prétends en avoir, si on considère les marques sur tes fringues… Tu as un diplôme, ou tu es allée à l’université. Tu n’aimes pas la routine, mais tu l’endures quand même. Tu as eu une éducation de petite princesse. Tu es forte physiquement, mais trop délicate pour en abuser, comme tout le reste d’ailleurs. Oh et tu ne te brosses pas les dents le matin. Le mutant ricana gentiment et montra un sourire malin avant de s’emparer de sa main et la tâtonner entre les siennes. - Pas beaucoup de travail manuel, et beaucoup d’études, c’est bien ce que je disais. Pas beaucoup de soins, mais des trucs de filles de temps à autres. Il la relâcha pour prendre son verre de jus d’orange. - Mon gagne-pain, c’est d’observer les gens. À ton tour de regarder, Cendrillon. Un petit sourire en coin, il baissa les yeux vers la fenêtre. Il n’aimait pas les espaces clos….
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Mer 9 Mar 2011 - 2:48
« Et je ne t’ai pas invité, je te rappelle. Tu m’y as forcé, nuance. Quand j’y pense, ça ne fait pas très gentlemen, tout ça… J’imagine que tu sauras te rattraper sur autre chose, pas vrai ? Du moins je l’espère, parce que là… Je soupirai. Était-il vraiment nécessaire qu’il me demande pourquoi il me répugnait ? C’était pourtant évident, dû à la manière dont il me traitait. La question est bête... Imagine qu’une parfaite inconnue t’empêche de bouger et qu’elle t’embrasse sauvagement. Quoique vu ta gueule, je doute que ça ne te dérange, en fait… »
J’avais remarqué, depuis notre rencontre qui remontait à une demi-heure tout au plus, que William s’amusait à me donner des surnoms empruntés ici et là qui me rappelaient, pour chacun d’entre eux, quelque chose. N’était-il dont pas capable d’inventer quelque chose de potable, de réaliste du moins ? Malgré que je déteste qu’on me donne des surnoms aussi horribles, je tâchai de ne pas le faire paraitre, préférant ignorer le tout plutôt que de lui donner envie de continuer. De toute manière, une réaction excessive face à cela ne ferait que lui donner raison et ce n’était absolument pas mon intention. Ce devait être mon côté dominateur qui me l’en empêchait, je suppose.
Le serveur vint finalement à notre table afin de prendre nos commandes. Je n’avais pas tellement faim, et puis déjeuner aussi tôt n’était pas dans mes habitudes. Je décidai tout de même de commander un petit quelque chose, histoire d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Je n’avais aucune idée du temps que nous allions passer ici, tout ce que j’espérais était qu’il me rende mon porte-monnaie accompagné d’excuses. Strauss récupérerait son appareil photo, je retournerais à ma routine et cette histoire serait derrière nous. Le serveur ramassa nos menus et disparut de mon champ de vision. Mon attention se reporta sur le garçon ;
« Un peu malmené tu dis ? Je n’ai jamais été aussi mal traitée depuis ma naissance ! Crois-moi, je m’en souviendrai longtemps. Et puis, je crois que c’est ta faute si j’ai été poursuivie par des types louches vêtus d’uniformes, qu’est-ce qu’ils gueulaient déjà ? C’est lui, je l’ai vu ? Je soupirai, puis repris. Pour ce qui est de l’objet qui t’intéresse tant, figure-toi que je l’ai ramassé sur le sol, sur le bord de la rue. Compte toi chanceux que ce soit moi qui l’ait récupérer et pas un sale type junkie qui l’aurait rapporté chez le prêteur sur gage du coin. »
Lorsque ce dernier se mit à me détailler, sans vraiment savoir qui je suis ou ce que je fais dans la vie, je ne pu m’empêcher de sourire. Son sens de l’observation était plus précis que je n’aurais pu le croire, la plus part des choses qu’il constatait à propos de ma personne s’avéraient véridiques. Coïncidence ? Fort possible, néanmoins s’il possédait un appareil photo rempli de vedettes pour certaines connues, il devait avoir un talent quelconque de ce côté-là ou un je-ne-sais-quoi qui lui permettait de bien cibler le caractère des gens qu’il rencontre.
« J’ai grandit au Kansas, sur une ferme aux abords de la rivière Smoky Hill plus précisément, jusqu’à ce que ma mère ne soit réaffectée dans l’état de New York pour une étude quelconque qu’elle ne pouvait pas suivre à Hays. Je pris une gorgée d’eau, redéposai le verre encore rempli et croisai mes bras. J’ai suivit des études pour devenir Biologiste à l’Université du Michigan, tout comme ma mère d’ailleurs. En gros, c’est ça. »
Je n’allais quand même pas me mettre à raconter ma vie. Je n’ai dit que le minimum et selon moi c’était largement suffisant. Et puis, cet homme, William Strauss, je ne le connaissais absolument pas. À quoi il s’attendait ? À ce que je lui donne mon adresse et mon numéro de téléphone ? Mon numéro de carte bleue avec ça ! C’était désormais à mon tour de poser les questions, et ce, même s’il n’en avait pas envie. Je n’allais pas me gêner. Il venait de me passer sous interrogatoire.
« Alors… Pour être honnête envers toi, la première chose que j’ai pensé en te voyant c’est que t’es le genre de type qui fait craquer toutes les filles. Le gros cliché du beau gosse méga populaire qui ne sort qu’avec les plus belles nanas de son quartier. Tu vois le genre ? T’as une bonne carrure, sans parler de la force physique... Je me remémorai l’instant où il m’avait agrippé pour m’embrasser. Tu dois probablement t’entrainer. Pour ce qui est de ton niveau d’éducation, je pense que t’es parents t’ont négligé et que c’est pour cette raison que tu es aussi impoli envers les autres. Après moi je dis ça, mais peut-être que j’ai tout faux. Tu voulais savoir ce que je pense de toi, et bien voilà. »
Le serveur repassa, nos assiettes dans les mains. Celui-ci nous sourit puis déposa devant chacun d’entre nous ce que nous avions commandé respectivement. Deux toasts dorés arrosées d’un filament de sirop d’érable accompagné de quelques tranches d’oranges bien fraiches étaient disposées devant moi. Je remerciai le garçon, puis attendit qu’il ne quitte notre table avant de continuer sur ma lancée.
« Raconte-moi ce que tu fais dans la vie. Je suis curieuse de savoir pourquoi j’étais poursuivie sans aucune raison, précédemment. »
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Jeu 10 Mar 2011 - 1:08
« Ma gueule ? Qu’es-ce qu’elle a ma gueule, Giraffe ? » L’humain est susceptible, mais j’aime bien. C’est en le manipulant qu’on se réalise soi-même en tant que bête, qu’on renoue avec ses instincts. Comment s’en plaindre ? Eden Harrison ne faisait pas exception à la règle selon moi. Elle ne semblait jamais avoir été habituée à vivre avec le vrai monde, et je me donnais un malin plaisir à ne pas la rendre trop confortable dans cet environnement. Il fallait la forcer à s’adapter, à réagir. Peut-être était-elle aussi fascinante qu’on pouvait le prétendre, après tout. J’avais tout mon temps et ma curiosité était maintenant lâchée, tel un fauve en pleine jungle…
Strauss s’amusa à regarder les cartes du portefeuille d’Eden pendant qu’elle parlait. C’était rare pour lui d’avoir de l’info sans avoir à chercher et sa lui plaisait : enfin un boulot sans effort. Mais c’était également sans réel intérêt. Il avait la source directement droit devant lui. Et celle-ci était plus agréable à regarder qu’un permis de conduire. - En fait, ça aurait été plus simple avec un prêteur sur gages, mais bon…Ces types ? Ils n’aiment pas les photos, disons. Ils t’ont pris pour ma complice, sans doute. T’excite pas trop, je travaille seul, Madonna. Il la regarda sourire tout en sirotant son jus d’orange tranquillement. Elle avait un beau sourire, Strauss pouvait au moins admettre ça. Les dents de quelqu’un qui n’a pas connu la faim. Pas que ce fut le cas de William, qui possédait une dentition impeccable. C’est un fait, c’est tout. Il ferma les yeux : ce qu’il pouvait en penser, des conneries, parfois, c’est fou. Lorsqu’elle se mit à parler de lui, le jeune homme sourit puis finit par éclater de rire. Strauss secoua la tête, n’en croyant pas ses oreilles. - Tu serais surprise de mon niveau d’éducation, Zelda…Et pour le reste…Je suis pas Justin Bieber, pardon.
Le serveur arriva enfin et déposa les assiettes devant en souriant un peu trop longtemps à Eden, ce qui fit pouffer Strauss. Le photographe attaqua directement ses œufs-bacon avec un faim de loup – enfin, de fennec. - Ce que je fais ? Bizarre que ça t’intéresse tout à coup, tu ne serais pas un peu facile ? *Sourire* .Toujours est-il que j’ai fait plusieurs boulots dans ma vie. Pour l’instant je suis cascadeur à Chelsea Piers et photographe à temps partiel pour le People’s . Aucun des deux ne me plaît vraiment, mais je fais mon argent et on me laisse tranquille, sauf quand Miley Cirrus se pointe et me vole mon matériel de travail… Sur ça, il devint silencieux et mangea un moment. Peut-être était-il trop dur avec cette fille, c’est vrai. Mais Strauss se rendit compte qu’il avait n’avait parlé à personne de façon amicale depuis fort longtemps. Le mutant n’avait pas de réels amis – les membres de gangs et les partenaires de Poker ne comptaient surtout pas. - Biologiste, hein ? Tu dois en connaître un rayon sur les animaux et la génétique… Tu penses quoi des mutants au juste, Lady Gaga ? C’était une question comme une autre. S’il avait affaire à une maniaque pro-humanité, il avait envie de le savoir maintenant, au moins. Au bout d’un moment, constatant que la femme avait fini de manger, Strauss sortit le portefeuille volé et déposa un billet de vingt sur la table. William prit alors la main d’Eden et l’invita à se lever. - Allez, on s’arrache. T’as pas trop le choix de suivre, Peach Ils marchèrent le long des arbres et entrèrent dans le parc, contournant la fameuse fontaine qui lui avait si gracieusement servi de source à menace. C’était une habitude chez lui d’utiliser son environnement au maximum. Il jeta un coup d’œil à son appareil photo, toujours accroché à l’épaule de la biologiste. - T’as l’air en forme toi aussi, tu sais. Mais je parierais cher que tu es plutôt paresseuse. Tu aimerais te lever tard le matin, tu n’es pas très à l’ordre dans tes trucs, la totale quoi… Il sauta à pieds joints sur le bord de la fontaine, marchant sur la mince barre de pierre circulaire avec une assez bonne dextérité. C’était plutôt maladroit par rapport à ses capacités lorsque transformé, mais ça suffisait. - Tu vois, le monde, il est en équilibre. Nous sommes les poids de chaque côté de la balance… Le cascadeur s’assit sur le bord et regarda Eden avec un petit sourire. Il étira le bras. - Et parfois, certains bouleversent les choses. Comme moi, Rihanna. William Strauss projeta sa main et éclaboussa d’eau Eden en plein visage, avant de se tordre de rire.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Jeu 10 Mar 2011 - 18:28
Me prendre pour sa complice ? C’est n’importe quoi ! Comment penser qu’une fille comme moi pourrait être associée avec une personne comme lui ? Je retins un rire, William et moi étaient beaucoup trop différents l’un de l’autre pour faire équipe sur quoique ce soit. Même pour quelqu’un qui ne nous connait pas, c’est assez évident, non ? Nous n’étions pas du même monde, n’avions forcément pas les mêmes passions et surtout nos modes de vie étaient totalement à l’opposé l’un de l’autre. Je travaillais dans un bureau de biologie alors que sa vocation première était cascadeur, mais aussi photographe à temps partiel. Dans le cas présent, je m’étais trompée sur toute la ligne. C’était lui qui courrait après les autres et pas le contraire. S’il désirait obtenir des photographies qui lui rapporteraient une bonne quantité d’argent pour ensuite survenir à ses besoins primaires, il devait inévitablement entrer dans la vie de ces célébrités qui ne veulent qu’avoir la paix dans ce monde infesté de paparazzis. Le désavantage d’être cascadeur, c’est que ce n’est pas forcément toi qui a les mérites pour les acrobaties exécutées. Tu ne fais que vivre dans l’ombre de celui que tu imites, celui dont tu dois imiter les mouvements afin d’être crédible dans ton rôle. Son ton abrupt, sec, et sa manière d’agir avec moi étaient peut-être reliés à un sentiment de négligence des autres par rapport à son travail acharné. Ce ne devait pas être aisé d’être cascadeur, tout compte fait… C’est bien dans des situations pareilles qu’on se rend compte que l’argent ne fait pas le bonheur. Willy aurait donc un point faible, une faiblesse apparente ? Un sourire malicieux s’étira sur mes lèvres.
J’entamai mes toasts dorés alors que le garçon me demandait ce que je pensais des mutants. Je m’étouffai avec ma bouchée puis bu une gorgée d’eau afin de stopper ces toussotements plus que dérangeant. Je redéposai ma fourchette, prenant une grande inspiration par la suite et m’adossa au dossier de mon siège. Avait-il deviné que… ? Non, c’était impossible. Pendant un moment, je me demandais si je n’avais pas fusionné avec lui par accident, ne serai-ce qu’une seconde. Après un temps de réflexion, je me rendis compte que ce n’était que très peu probable. Je n’avais ressenti aucune émotion forte qui pu provoquer une quelconque Symbiose avec le corps du Photographe. C’était probablement une question posée par simple hasard et comme les mutants vivent tout autour de nous, c’était sûrement une coïncidence et rien d’autre. Je fis comme si rien n’était, répondant machinalement à ses interrogations. Après tout, c’était la meilleure chose à faire.
« Évidemment, je travaille fréquemment sur la génétique des animaux, donc je m’y connais plutôt bien. Toutefois, ce n’est pas la branche que je préfère étudier, le métabolisme humain m’intéresse davantage. En fait, pour être honnête, la raison pour laquelle ma mère a été réaffectée à New York, c’est pour étudier les mutants. Après, je ne suis pas forcément d’accord avec ça. Pourtant, je tiens à préciser que les mutants sur qui l’on fait des études sont totalement conscients et ont décidé de permettre aux biologistes d’étudier leur corps ainsi que son fonctionnement… »
J’avais volontairement évité de parler directement de ce que je pensais des personnes ayant subis des mutations quelconques. Peut-être qu’il ne s’en rendrait pas compte, peut-être que si. Cela ne me dérangeait pas. S’il désirait réellement savoir ce que je pensais des mutants, Strauss n’hésiterait pas et insisterait. Il me semblait être du genre insistant, qui ne laisse pas tomber facilement en gros. Je suppose que c’est un préalable à avoir afin d’être un bon photographe. Sans ça, il devait être difficile d’obtenir des portraits de personnes aussi importantes que Madonna par exemple.
Après avoir fini de manger, William sortit mon portefeuille et paya l’addition. Je pouvais continuer à rêver que celui-ci ne daigne me le redonner, cela n’arriverait évidemment pas. Un soupir, puis je le suivis à l’extérieur. Le serveur nous sourit alors que nous quittions le restaurant. Le jeune homme m’emmena dans un parc que je connaissais déjà, ayant un logement dans le quartier.
« Moi paresseuse ? Hum, ouais, t’as pas tord… Y’a pas de mal à ça, n’empêche. On ne fait pas toujours des choses qu’on aime faire, la preuve, t’aimes pas ton job. Sauf que ça, je dois l’avouer, c’est plutôt con. T’es pris avec ça pour le restant de tes jours, ça ne te fait pas peur ? »
Je m’approchai de la fontaine, observant l’homme d’une vingtaine d’années qui agissait en gamin. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en le voyant faire. Alors que je ne m’y attendais absolument pas, Willy m’éclaboussa d’eau directement dans le visage. Immobile et étonnée par la même occasion, j’observais de mes yeux marron l’homme qui se foutait carrément de ma gueule. Sans réfléchir, je posai l’appareil sur le sol et me jetai sur lui. Je le poussai au niveau de la poitrine pour le faire basculer directement dans la fontaine. Mon rire cristallin retentit alors que je prenais place sur le bord en granite, observant l’abruti qui venait de faire un tour dans la flotte. Les vêtements de celui-ci étaient détrempés, l’eau ruisselait sur son corps. J’avais complètement oublié que je le méprisais, ne serai-ce qu’une trentaine de minutes auparavant. Je le laissai prendre place à mes côtés, sur le rebord de la fontaine. Un mince sourire se dessina sur mes lèvres. Je ramassai l’appareil photo qui jonchait le sol et plongeai mon regard dans le siens.
« Tiens, reprend-le. Je ne te forcerai pas à rester ici plus longtemps, surtout que tu dois avoir des affaires à régler. De toute façon, c’est la seule chose qui t’as poussé à passer la matinée avec moi, non ? »
Je passai la ganse en cuir autour du cou du garçon, puis m’arrêtai en tenant toujours la cordelette. La proximité entre nos visages était embarrassante. Mes joues avaient pris une teinte rosée, sans parler qu’elles devenaient de plus en plus brulantes. Je détournai le visage, relâchant ma prise sur la ganse de l’appareil par la même occasion.
« Tu vis dans le quartier ? Il ne me semble pas t’avoir vu auparavant, j’imagine que c’est parce que New York est grand. Je te fais visiter le quartier, si tu veux. Y’a pas grand-chose à voir, mais c’est toujours mieux que de rien faire. »
Ma main se posa sur la sienne, je l’entrainai à me suivre. En fait, il n’y avait rien à voir d’extraordinaire dans mon quartier. C’était un coin bien ordinaire de New York que les gens normaux fréquentent. N’étant pas riche, ayant un salaire dans la moyenne, c’était tout ce que je pouvais obtenir dans mes prix. J’engageai notre déplacement sur une grande avenue du quartier, assurément celle la plus fréquentée étant entourée de boutiques, toutefois peu reconnues. Après une quinzaine de minutes de marche, je m’arrêtai devant un bâtiment quelconque.
« Et là… Eh bien c’est là que je vis. Mon appartement s’y trouve, en résumé. C’est pas super comme endroit, mais on fait avec. »
Je souris, silencieuse.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Mer 16 Mar 2011 - 21:31
L’animal est prévisible, du moins d’un point de vue objectif : survivre est tout ce qui lui importe. On sait qu’il cherchera à fuir lorsque ce n’est pas à son avantage, à combattre lorsqu’il pouvoir l’emporter. On sait qu’il cherchera à se libérer d’un piège, et d’éviter d’y tomber. C’est ainsi l’art de l’instinct, merveilleux stimulus neuronaux. Ou presque. L’ennui, c’est qu’une surdose vous fait perdre toute liberté. On ne décide plus, le corps le fait à notre place. Et ça, c’est un manque de liberté que je ne pourrais pas supporter en étant doté du raisonnement humain. Car l’humain, lui, est véritablement imprévisible, car il n’a presque pas de repères biologiques pour diriger ses actions. On croit que l’on sait, mais dans la plupart des cas, on devine plutôt…Eden Harrison faisait parti de ce monde. Et malgré moi, moi aussi.
La giclée d’eau en plein visage l’avait bien fait rire. En fait, il n’avait probablement pas autant ri depuis des mois. Strauss devait avouer que son travail « underground » était une cause de stress non-négligeable. Sa faisait du bien de se laisser aller de temps en temps. Grâce à elle…Rien ne pourrait gâcher ce moment. Ou…Il releva les yeux et vit Eden se précipiter sur lui. Sans doute William aurait-il pu l’éviter ou bien l’emporter avec lui, mais la surprise l’en empêcha et un froid horrible lui envahit la tête puis le reste du corps. Strauss vit des bulles puis l’onde glacée du fond de pierre de la fontaine. L’éclaboussure retentit comme une bombe de bruit à ses oreilles. Un frisson effroyable le secoua alors qu’il s’extirpa lentement de la baignoire circulaire. C’était à son tour de rire, et William ne trouva rien d’autre à dire qu’un maugrément. Il détestait le froid, était incapable de le supporter. Passant la main dans ses cheveux détrempés, Strauss s’assit à côté d’Eden, qui se pencha et passa la ganse de son foutu appareil autour de son cou. Occupé à trembler, il ne se posa pas de question à la couleur subite des joues de la jeune fille. D’une main sans entrain, Hetzen extirpa de sa poche un porte feuille complètement mouillé. - Hm…Je crois pas que l’eau fera de mal à tes cartes, et t’avais plus de billets…Voilà donc…J’ai un petit appartement dans le coin plus pauvre du secteur résidentiel, et je me fais discret normalement. Disons que j’évite le jogging à la Angelina Jolie, moi….brrrrrr… Elle lui tira alors la main et l’entraina dans les rues de New York, et il suivit sans trop savoir pourquoi en tremblotant. Il ne faisait pas froid mais son linge n’allait pas sécher avant un moment, et ses souliers étaient dégoutants. Au bout d’un moment, il convint de briser le silence. - Je sais ce que tu penses…Tu crois que mon boulot c’est d’harceler des gens qui veulent juste être tranquille…Brrrrr….Mais c’est faux, du moins en partie. Ils aiment l’attention. C’est leur drogue. Juste la fille de tantôt…Elle m’a vue pendant qu’elle plongeait dans sa piscine. Mais elle a lâché ses gardes cinq minutes après…Les humains sont comme ça et toi aussi d’ailleurs… Ils continuèrent à marcher en silence. Le jeune homme n’était jamais allé dans ce coin des quartiers. Il faut dire que la plupart de son boulot se passait dans les coins pauvres, pas dans cette région. C’était plutôt sympa, mais ça sentait l’artificiel et l’image illusionnée.
Les hommes aiment se faire croire des choses. De la religion à l’art, ils sont pleins d’images qui leur feraient plaisir dans la réalité. C’est d’une tristesse infinie de croire à ces idioties. Mais moi-même je finis par y croire parfois. La nature humaine est tellement souillée…
Strauss regarda la jeune fille pendant qu’elle lui décrivait son appartement. Il ne l’écoutait pas vraiment, il se contentait de regarder son visage, ses joues étrangement colorées, son expression enjoué. Comment pouvait-on être enjoué à décrire son logement ? Pour l’humain s’énerve t-il pour des choses aussi insignifiantes ? Il l’interrompit dans sa phrase et la poussa contre le mur de l’immeuble avant de l’embrasser sous le regard des passants. Le tout dura au moins cinq secondes, qui furent interrompue par la sonnerie de son cellulaire. Il ouvrit les yeux en grondant, regarda Eden et la relâcha de son étreinte. Allait-il encore se gifler ? Strauss s’en foutait pas mal, à vrai dire. Il aurait les deux joues rouges au moins. -Je…Eden…Désolé. Il fit un pas en arrière et répondit au téléphone. -Quoi…? -McOphrey s’est enfuit. - Comment ? - Un mec s’est endormi, il s’est libéré et s’est cassé. Retrouve-le. -Le double. - T’as une demi-heure, sinon il ira aux flics, nous caftera, et je vais filer ton putain de nom,Hetzen - Il a une carte de crédit ? Quelle marque ? - MC. 30 minutes William ferma son téléphone et se gratta la tête. Il n’aurait jamais le temps de retourner chez lui, de démarrer tout ses trucs et de trouver le gars en moins d’une demi-heure… Il leva les yeux vers Eden. Il eut un sourire malin, oubliant qu’elle avait entendue toute la conversation. - Tu n’aurais pas un ordinateur, chez toi ? Je dois vérifier mes mails. S’il-vous-plait ? Fais-moi confiance… Il fit les yeux doux qui faisaient craquer la plupart des filles de Sherbrooke.
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Jeu 17 Mar 2011 - 2:55
Avant que je n’aie terminé ma phrase, le jeune homme me plaqua contre le mur de brique du bâtiment, derechef. Nos lèvres s’effleurèrent, me faisant frissonner du même coup, puis le dénommé William m’embrassa. Ce qui m’entourait, les passants et la ville de New York toute entière même, mon appartement et la raison de notre venue ici, étaient devenu insignifiant. Mes mains se glissèrent machinalement autour de son cou, puis je prolongeai le baiser. Cependant… Cet instant ne fut qu’éphémère. La sonnerie du téléphone cellulaire du jeune homme retentit, rompant de manière indécente notre étreinte qui m’avait semblé ne durer qu’une fraction de secondes. La stupéfaction pouvait se lire sur les traits de mon visage, ne m’attendant absolument pas à ce genre d’évènement. Mes yeux fixèrent le sol alors que j’écoutais attentivement la discussion qu’entretenait Strauss avec une personne qui m’était encore inconnue. En vain, j’essayais d’imaginer les questions que lui posait cet individu en fonction des réponses que lui fournissait le blond. Ce n’était évidemment pas suffisant et je n’en saurais probablement rien lorsque ce dernier aurait raccroché. Tout ce que je pouvais déduire ne m’assurait rien de bon. Le garçon me semblait légèrement stressé, anxieux par rapport à quelque chose dont il venait d’être informé à l’instant. Je poussai un long soupir, on aurait pu croire à une plainte si l’on avait un peu d’imagination.
Toujours adossée au mur, je levai mes prunelles brillantes en direction du garçon, un sourire amer aux lèvres. La soudaine impression de m’être fait avoir, qu’on ait joué avec moi, grandissait en moi. Un sentiment d’amertume se faisait plus présent, prenant de l’ampleur pour chaque seconde écoulée passée dans l’ignorance et le doute. Je me mordis la lèvre inférieure, hochant lentement la tête, consternée par les évènements précédents. Comment pouvais-je lui faire confiance si je ne pouvais même pas être certaine de ce qu’il me racontait ? Cet effronté essayait même de me faire croire qu’il désirait « Vérifier ses e-mails ». Non mais il me prenait pour une conne ou quoi ? L’agressivité pris place, je n’étais plus en mesure de me contrôler. Je jetai un regard méprisant en direction du garçon.
« Comment ai-je pu penser qu’un imbécile tel que toi ne puisse être honnête… T’es vraiment un salopard, Strauss. Dans un premier temps, tu joues avec moi comme si je n’étais qu’un vulgaire objet que tu peux manipuler à ta guise. Figure-toi que ce n’est pas le cas. Tu mériterais que quelqu’un te remette à ta place, tsss… Puis, par la suite, tu essaies de me faire croire que tu dois vérifier tes e-mails, ah oui ? Tu sais ce que je leur fais à tes messages, moi ? »
Un long frisson me parcourut la colonne vertébrale. Ma respiration était devenue plus saccadée, c’était probablement dû aux fortes émotions qui me parcouraient, et qui ne cessaient de changer de forme. Les larmes m’étaient montées aux yeux, sans pour autant rouler sur mes joues blanchâtres. Je détournai le regard, offusquée, puis glissai ma main dans la poche arrière de mon short. J’en ressortis les clés de mon appartements et les brandis devant moi.
« Prends-les et fait ton sale boulot. Après tu dégages et tu t’arranges pour qu’on ne se rencontre plus. C’est un deal. »
Je séparai mon dos du mur, puis me dirigeai avec nonchalance vers l’escalier en granit grisâtre qui menait à la porte principale du bâtiment. Je franchisai l’embrasure de la porte, suivit de près par le jeune homme. Nos déplacements se firent dans un silence complet, ma respiration s’était réajustée et était redevenue normale. Mon visage s’était durcit, ne laissant paraitre aucune expression réelle et mon regard semblait vide et désintéressé. J’agissais généralement ainsi, fermant mon être aux autres en pensant qu’il était préférable de faire ainsi. Ne serai-ce que quelques instants auparavant, j’en avais déjà trop laissé paraitre. Si nos corps s’étaient touchés, ne serai-ce qu’effleurés, la fusion aurait probablement été instantanée… Une faiblesse au niveau du contrôle de mes émotions provoquait parfois une symbiose indésirable, chose qui arrive trop fréquemment malheureusement. Si jamais ce fauteur de trouble apprenait que j’étais une mutante, ce serait bien le comble de mes malheurs.
Dans l’ascenseur, j’observais, impatiente, les numéros lumineux qui s’allumaient les uns après les autres après un certain intervalle de temps. Quelques secondes passèrent, voir une minute, puis le chiffre « 7 » s’alluma. Les larges portes en acier s’ouvrirent pour nous laisser passer. Nous traversâmes un long couloir, puis je m’arrêtai devant une porte sur laquelle les chiffres « 43 » étaient illustrés. Faisant tourner la clé dans la serrure afin de déverrouiller la porte, je jetai un regard rapide en direction du blond. Je finis par soupirer, honteuse. Honteuse parce qu’à quelque part je regrettais de l’avoir insulté de cette manière. Sa vie de me regardait pas, après tout. Il fait ce qu’il veut, raconte de la merde s’il le désire. Et puis, ce baiser, si je ne l’avais pas voulu, j’aurais pu réagir en fonction. J’observai encore un instant ses yeux bleus tirant sur le gris, tenant toujours la porte à demi-close. Je la fermai totalement, tournant mon corps dans sa direction pour lui faire face. Quelques secondes filèrent avant que je ne dise quoique ce soit. Mes yeux marron se baignaient dans l’azur qui composait les siens.
J’avançai vers lui, hésitant inconsciemment à me jeter directement sur lui. J’approchai mon visage du sien, m’arrêtant une fraction de seconde lorsque mes lèvres couleur pêche ne furent qu’à quelques centimètres des siennes. Je glissai mes mains autour de son cou, approchai mon visage jusqu’à ce que… Soudainement, je m’arrêtai. Le bout de mes doigts me picotaient, comme si… Mon cœur fit trois tours dans ma poitrine. Je tentai de dégager ma main, sans résultat. Je donnai un coup, tirai ma main vers l’extérieur, en vain. Mes doigts, et probablement une partie de ma main, venaient de fusionner avec l’organisme du garçon. Le contact de nos tissus épithélial ainsi que le haut niveau émotionnel avait provoqué une symbiose partielle de nos corps. Paniquée, je tentais par tous les moyens de me dégager.
« Je… Je n’y arrive pas ! C’est coincé ! Mes mains et ton cou… Saloperie ! »
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Sujet: Re: Une image exotique [PV] Jeu 31 Mar 2011 - 0:36
La vérité, c’est qu’on ne trouve la vérité nulle part. Paradoxal, non ? Le fait est que, chez l’humain, mentir est l’équivalent de respirer. Ça lui plait de tisser des chimères. C’est si simple et tellement mieux que la plate réalité… Évidemment il y a ceux qui mentent pour mentir et ceux qui mentent pour éviter les conflits. C’était mon cas. J’avais considéré, depuis le tout début de ma carrière de recherchiste pour le côté illégal de New York, que personne d’autre que moi ne devrait tirer avantage ou désavantage de ma situation. Pas d’amis proches ni de partenaires. Personne pour trop parler, personne pour séparer le butin. Ma situation financière ne s’en portait que mieux, sans parler de ma conscience…
Strauss se mit la main derrière la tête, très légèrement mal à l’aise par les propos d’Eden. Elle n’avait pas tort, mais pas du tout. C’était son genre de manipuler les gens, mais rarement dans des cas aussi extrêmes que maintenant. Certes, il n’allait pas défouler ses émotions comme elle non plus. Le calme amenait la concentration, chose dont ne pouvait se vanter la colère. Qu’elle s’énerve, soit, il trouverait bien un moyen d’atteindre son but, le fichu ordinateur qui devait être dans son appartement. Le jeune homme se tortilla d’une jambe à l’autre, nerveux malgré lui. Trente minutes pour retrouver un gars, ce n’est pas beaucoup. Mais il s’en sentait très capable, pourvu que l’allemand ait accès à un ordinateur avec internet pour un court moment. Il fallait gagner du temps. Après le monologue initial de la jeune fille, Strauss essaya de se montrer compatissant. - Eden, enfin…C’est important. Et si je jouais avec toi, tu ne t’en rendrais même pas compte. Notre baiser, là, c’était rien pour toi ? M’enfin… Comment lui en vouloir, en effet, à cette malheureuse joggeuse qui était tombé sur son chemin. D’un autre côté, si elle n’avait pas pris son appareil et ensuite entrainé dans ce maudit coin de riche, il serait confortablement assis chez lui devant son ordinateur, avec une bière dans une main et des cœurs de palmiers dans l’autre. Les citadines et leurs manies de visite de voisinage… Toujours est-il qu’il devait faire avec le matériel présent. Ça ne lui plaisait pas d’abuser ainsi de la fragile confiance qu’avait Eden envers lui, mais en même s’il ne retrouvait pas le type d’ici très bientôt, il passerait un moment pénible chez le FBI. Évidemment, ils ne l’accuseraient de rien, mais l’allemand serait forcé de répondre à leurs questions piégées – ou du moins le croient t-ils…- pendant toute une nuit avant de regagner une cellule sous-chauffée où il grelotterait pendant d’autres interminables heures. Ce qui lui faisait penser qu’Eden, elle, avait la peau brûlante, accueillante. Au moins elle n’avait pas l’air d’être de ses filles qui s’achètent des tonnes de souliers et se pavanent avec ensuite.
Nous étions maintenant dans l’ascenseur. Elle m’avait demandé de partir dès que j’aurais fini, et j’acceptais sa décision avec un léger regret, ce qui n’était pas du tout mon genre. Séduit par une parfaite inconnue, moi le solitaire perpétuel ? Ce n’était pas juste un choix, j’aime tout simplement qu’on me fiche la paix. Seulement, l’idée de la quitter me mettait mal à l’aise. J’essaierais sans doute de m’excuser à nouveau, aussi maladroitement que j’en ai toujours été capable. Elle fondrait sous mon sourire contraint et me laisserait comme ça. Les humains sont comme ça. Le physique avant tout. Ma personnalité avait peu d’importance, ma beauté naturelle faisait son travail. Trop bien…
William remarqua qu’elle semblait s’être calmée et demeurait sans émotions notables sur son visage sans défauts. Voilà qui n’était pas de très bon augure. L’esprit est plus malléable lorsqu’il est en proie à des émotions fortes. Il ferait avec. Il faisait toujours avec, après tout. Le duo de fortune marchèrent le long du couloir en silence : elle ne semblait pas avoir envie de converser davantage, et Hetzen ne s’en plaignait pas, appréciant le silence qui lui permettait de réfléchir de quelle façon il arriverait à contourner le serveur Apache de MasterCard DBA America. Probablement utiliserait-il une déviation par injection SQL ? Non, le serveur devait posséder un système de redondance signalétique qui couperait la connexion sans effectuer l’injection. Alors comment… William leva la tête et s’aperçu qu’elle était en train de déverrouiller et le jeune homme s’appuya contre le mur, silencieux. Mais c’est alors qu’elle se retourna et s’avança pour s’appuyer sur sons corps, le laissant muet de surprise, légèrement feinte il faut l’avouer. Le jeune homme la laissa approcher son visage du sien, restant sans mots, et frissonna en sentant ses doigts chauds dans son cou. C’est alors que les choses mal tournèrent. Il la regarda devenir progressivement nerveuse et sentit une étrange tension dans sa nuque. Le jeune homme sentait toujours la chaleur de ses mains, mais c’était différant. Au dirait que… Sa propre main alla tâter son cou. Hetzen ne comprit d’abord pas, et passa sa main le long du bras laiteux de la jeune fille mais n’arriva que jusqu’à son cou, sans toucher ses doigts. Qu’es-ce que c’était que cette histoire encore ? Les évènements s’enchaînèrent dans sa tête et un déclic raisonna dans son crâne. - Tu es…Tu es une mutante. Éviter mes questions, éviter les contacts quand t’étais énervé, c’était donc ça... Elle essayait de se dégager mais Strauss entoura un bras autour de son corps et la colla contre lui fermement. - On ne peut pas forcer un pouvoir, idiote. Calme-toi, rentrons dans ton appartement….Doucement, Eden, arrête de tirer, bordel. Mais calme-toi ! Ils entrèrent dans l’appartement à la manière d’un crabe, alors qu’Hetzen évaluait leur degré d’amplitude de mouvement, qui n’était pas exactement fameuse. Les pensées se succédaient à vive allure dans sa tête. Le jeune homme ignorait la nature exacte des pouvoirs de la joggeuse. D’après ce qu’il pouvait sentir sur son cou, la peau s’était entièrement mêlée à la sienne dans une composition homogène. Elle faisait…Partie de lui. C’était vraiment bizarre comme sensation. Il ne put s’empêcher d’avoir un petit rire alors qu’ils trébuchèrent légèrement sur ce qui devait être une paire de bottes dans le vestibule. L’appartement était joli mais dans un état épouvantable côté ménage, ce qui contrastait avec l’idée qu’Hetzen s’était fait d’Harrison. Alors c’était lui l’ordonné dans ce couple bidon ? Voilà qui était plutôt amusant.
- Dis, Lindsay Lohan, un peu de ménage de temps en temps ne ferait pas de mal, tu sais…On se croirait à Sherbrooke, par moments… Où est ton… Il se cogna la tête contre un bord d’armoire alors qu’ils progressaient vers la cuisine. Au même moment, il trébucha dans un manteau qui traînait sur le sol, et perdit l’équilibre, entraînant Eden avec lui au sol, qui tomba sur lui. Maugréant en se frottant la tête, il resta inerte, désespéré par la situation. Le jeune homme plongea son regard gris dans le sien. -Eden, je vais être très très honnête avec toi…Si on reste comme ça, je peux ne pas travailler…Et si je ne mets pas au boulot, de très vilaines choses vont m’arriver. Il faut que tu me fasses confiance. Il faut que tu te calme et relâche ton pouvoir. Maintenant. Je la regardai en silence pendant un instant avant de resserrer mon étreinte sur son corps mince mais athlétique. L’instant d’après, je posais doucement mes lèvres sur les siennes, comme par instinct…Quels curieux animaux sommes-nous…
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Sujet: Re: Une image exotique [PV]
Une image exotique [PV]
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