Petit jeu d'échec (Kirsten)

Une douce et agréable nuit s’annonçait. Kirsten était de sortie. Des hanches et un ventre dessinés, une chevelure parfaitement domptée, des yeux aguicheurs et une tenue de soirée d’un noir à en faire fondre plus d’un. La jeune femme était bien décidée à se faire de nouvelles connaissances. La solitude était pesante, surtout depuis qu’elle endossait ce rôle de super héroïne Cette soirée était unique. En effet depuis des semaines Wonder K lui prenait chaque nuit afin d’assurer la sécurité en ville. Les agressions se multipliaient, de plus en plus de mutant se servaient de leur don pour faire le mal, une décadence frappante. Wonder K n’avait d’autre choix que d’intervenir. Inconnue du grand publique elle ne cherchait pas véritablement à se faire un nom, quoi que curieuse d’une célébrité nouvelle. Quoi qu’il en soit cette soirée appartenait à Kirsten, Kirsten la femme, Kirsten la séductrice, Kirsten l’indomptable. Dans sa tenue moulante elle arpentait les rues telle une déesse en quête d’amour. La jeune femme s’attarda un moment devant une vitrine. Ce magasin proposait de somptueuse robes mais a des prix exorbitant. L’idée d’un instant la jeune femme pensa se faire mercenaire. La réalité et surtout la raison reprit le dessus. Elle continua sa route, presque dépitée. Certes son salaire comportait quatre gros chiffres mais celui-ci n’était pas assez du goût de la jeune femme. Elle rêvait en effet de luxe, de paillettes, de privilège. Qui pourrait à l’heure actuelle dire le contraire. Qui pouvait prétendre ne pas aimer l’argent ? Les hypocrites voulant faire bon genre sûrement. Quoi qu’il en soit la jeune femme se força a marcher la tête haute, rien ne pourrait gâcher sa soirée, et surtout pas de vulgaire bout de tissus… mais quel tissus. Arrivée au coin d’une rue, la jeune femme entreprit de se promener quelques instants dans le parc, elle n’était pas pressée et pouvait largement faire un détour. La nature, les espaces vert d’une grande ville. Nature domptée, nature contrôlée. Magnifique, on ne pourrait en discuter, mais triste dans un sens. Qu’importe, Kirsten ne pouvait lutter contre une société entière et dans le fond cet espace vert ne pouvait que rendre les gens heureux et c‘Est-ce qui importait. Une voix rauque retentis non loin de là, un jeune s’adressant agressivement à un vieillard. Le jeune menaçait l’homme à la carrure étrangement imposante avec une arme, un couteau plus précisément. Cette soirée était celle de Kirsten et non celle de Wonder K. La jeune femme ne pouvait n néanmoins pas nier l’attaque et laisser faire ce gang. Elle s’approcha alors discrètement du lieu de l’altercation naissante. L’homme répondit sèchement aux jeunes ce qui ne fit qu’envenimer la situation. Le jeune feinta de poignarder celui qui avait osé le défier. Sa main se heurta alors à une coque d’acier qui venait d’apparaître sur le torse du vieillard. Sa lame avait disparue. Kirsten s’interposa et se mit face aux jeunes avant de prendre la parole.

Quel courage, attaquer en bande une personne sans défense. Je vous félicite messieurs. Est-ce cela que tu cherches ?

Le poignard avait repris forme dans le monde réel. Kirsten le tenait fermement, narguant ses opposants. Elle n’échangea aucun regard avec le vieil arrogant. S’approchant toujours plus de ce qui semblait être le chef du groupe elle lui lança un sourire narquois.

Dois je user de la force pour vous faire déguerpir ou serez vous assez intelligent que pour partir de vous-même ?

Sur ces paroles deux statues de deux mètres faites de bitume et de pierres se dressèrent de chaque coté de la jeune femme. Imposantes amazones tendant leur arc en direction des vagabonds du dimanche. La première des amazones arborait une longue chevelure cachant l’emplacement d’un sein autrefois existant. Son arc semblait majestueux, plus grand encore qu’elle-même. Quant à la deuxième, une agressive aux cheveux rasé, elle arborait, elle, un visage angélique. Son arc était beaucoup plus petit que celui de sa consoeur mais elle pouvait tirer trois flèches en même temps. Kirsten s’approcha d’avantage, ne se trouvant maintenant plus qu’à quelques centimètre du chef.

Je compte jusque trois ?