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Sujet: Also known as Smith [pv Fantine] Mar 8 Mar 2011 - 16:30
Acte 1 . QG de la Confrérie - Chambre de A. Hofmann - 21H30.
A l'extérieur il faisait nuit froide et tombante. La pluie abreuvait la forêt, l'eau ruisselant parmi les feuillages et la verdure. L'orage grondait, parsemant le ciel d'éclairs émergeant depuis les nuages ombragés. Quant au vent, il soufflait, son sifflement audible traversant les murs de la chambre d'Alexander baignée dans l'obscurité. Les quatre lits étaient défaits, déchiquetés, complètement désarticulés et dépouillés. La chambre en elle-même était en désordre, esquisse d'un chaos on ne pouvait plus complet. Son nid à lui n'était qu'un semblant de matelas douillet posé au sol comblé de coussins et de couettes, l'ensemble semblait confortable mais misérable pour qui enviait le luxe. Quelques bouteilles d'alcool vides rôdaient ci et là, le téléviseur n'émettait qu'un paysage parasité de neige, débauche témoignant d'un pouvoir parfois trop difficile à contenir. Aujourd'hui, rares sont ceux à s'en soucier, le fond intimidant du propriétaire n'invitait pas les questionnements, ni même n'invitait à y prêter plus d'attention. Alex était... à part, et souvent incompris, mais de ceci il s'agit d'une toute autre histoire.
Alexander était installé devant son bureau, les pieds sur la surface du meuble, son dos vautré dans un vieux siège en cuir usé et déchiqueté ci et là. Sa chambre était immergée dans la pénombre, seule la lueur de l'écran de son ordinateur éclairait une infime parcelle de la pièce d'une lueur bleutée, illuminant légèrement le visage d'une créature ailée perchée sur son dossier et ressemblant à un petit diable à la peau uniformément noire. Sur cet écran se trouvait quelques photo et plans dont la fenêtre d'un lecteur audio sophistiqué lisant une conversation entre un confrériste et une source anonyme.
Un torrent de textes, de données, de pixels, se projetta au travers de ses yeux, absorbant la moindre petite information succeptible d'affaiblir encore un peu plus ces nouvelles cibles. Alex consultait les dernières mises à jour du secteur Intelligence au sujet de Dirk Levinski, confrère suspect du secteur Interne à l'origine d'un appel téléphonique troublant vers l'extérieur. Objectivement, l'enregistrement audio de l'entretient révélait sans le moindre doute que le jeune Levinski était un traitre, contant ses ordres de mission à l'oreille d'un sombre inconnu portant le pseudonyme de "Smith". Un homme prudent visiblement : voix informatisée, dialogue concis et bref. La faille de cet homme résidait pourtant dans le fait que Dick Levinski était trop bavard, un amateur, déblatérant une flopée d'informations si précieuses que lui raccrocher au nez ne lui traversa pas l'esprit. Ou peut-être que si, mais confiant, ne soupçonnait sans doute pas que la confrérie gardait toujours un œil sur ses aspirants. La communication fut donc suffisamment longue pour pister le signal et conduire DEK tout droit au cœur des quartiers de Upper East Side. Un immeuble insalubre s'y trouvait ; la dernière piste, mal entretenu par son propriétaire, le refuge de ce mystérieux contact. Pour l'heure, il fallait d'abord s'occuper du cas de Levinski, le traitre. Viendrait ensuite le nom de Smith sur sa liste noire. Ce soir, les deux conspirateurs s'étaient donnés rendez-vous dans cet immeuble crasseux, sans doute à l'abris des regards sous les faibles lueurs des néons détraqués du bâtiment. Classique.
Un mutant allait mourir. Alex aurait pu en sourire, une fois encore, mais il ne le fit pas... Il s'agissait de l'un des leurs, et à son plus grand malheur il avait choisit la mauvaise voie. Trahison, un mot à la résonance répugnante pour Alexander, et même si c'est à lui que revenait l'honneur de mener l'opération au succès et qu'il mettrait un point d'honneur à ce que tout ceci serve d'exemple quitte à exposer sa tête au monde et déclarer haut et fort qu'à n'importe quel prix les humains payeront leur dette envers lui et les siens, il n'en ressent pas moins un soupçon de mélancolie à l'idée qu'un mutant puisse ainsi retourner sa veste et mettre délibérément ses frères en danger. On ne nait pas mutant, on le devient... Ce traitre, malgré ses aptitudes, n'en était pas un. Un humain sans valeur, et rien d'autre ne compte.
C'était cette nuit qu'il fallait frapper avant que Levinski ne complète ces informations par des éléments matériels, tangibles et concrets. Pour régler cette affaire, Dek reçu pour ordre de former un tandem avec un confrériste. Une carte de plus dans son jeu, une personne sur qui compter pour couvrir ses arrières, et vis versa. Si ses ordres généraux au sein d'Intelligence étaient de mettre à l'épreuve la loyauté des confréristes, alors soit, il opterait pour un nouvel apprenti. Il ouvrit alors un dossier numérisé à l'aide de son curseur, dévoilant alors sur l'écran quelques fiches d'identifications, sélectionnant les plus prometteurs et les plus utiles pour ce genre de mission. Il fit rapidement son choix : il ne voulait ni d'une tête brulée, ni d'un sapin de noël ambulant. Ni même d'un homme d'ailleurs, Alex s'en trouvait difficile et souvent insatisfait. Il lui fallait quelqu'un de plus subtile, par conséquent son choix fut rapidement fait, optant pour une compagnie à la fois séduisante et identique à la sienne - insoumise et rebelle. Dek attrapa alors un cellulaire sécurisé, pianota un numéro sur ce dernier et finit par poser l'appareil tout contre les ombrages de sa joue et de son oreille.
- [Décroche] - "D.E.K." se présenta-t-il. "Tu as fais ton choix ?" questionna une voix à travers le téléphone. "Fantine Caine." "Je transmet."
Fantin Caine allait bientôt frapper à sa porte. Alex se leva de son siège en reposant le téléphone sur son bureau, déstabilisant le diablotin emboité sur son dossier qui vint planer en douceur sur le sol. Tiens ? Ses essais semblaient porter doucement leurs fruits, les fibres musculaires créés pour cette créature semblaient se renforcer à mesure qu'il s'exerçait. Détachant son regard du petit diable, Alex fit glisser deux caisses en carton de sous son lit à l'aide de son pieds pour alors s'en saisir et les poser sur le matelas. A l'intérieur se trouvait deux combinaisons, sombres, extensibles et renforcées, de quoi uniformiser leur duo. Il n'y avait plus qu'à brieffer sa collègue, l'équiper, et suivraient ensemble Levinski par la suite qui ne tarderait plus à quitter le quartier général.
Fantine Caine Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Also known as Smith [pv Fantine] Mar 15 Mar 2011 - 14:00
Fantine était là, perdue dans les ténèbres de cette remise, ensevelie, enfouie, murée. Qui l'eût pu voir en cet état, après l'avoir vue rire jadis, eût frémi. Froide comme la nuit, froide comme la mort, plus un souffle d'air dans ses cheveux brun, plus un bruit humain à son oreille, plus une lueur de jour dans ses yeux, brisée en deux. C’était un renfermement volontaire, l’appel de la solitude. La foule la perturbait et l’agaçait. Elle était, depuis 1 an déjà, morte de l’intérieur, rigide et distante de caractère, furieuse dans les prunelles et agressive dans les paroles. Ainsi engourdie, immergée dans cet état de léthargie soutenue c’était à peine si elle avait remarqué deux ou trois fois le bruit de pas quelque part derrière cette porte en bois usé. Elle n’accordait aucune importance à cette porte qui lui ouvrait l’accès à un monde qu’elle méprisait (le monde en général, pas les confréristes). Toute cette joie, cette euphorie, ce bonheur, cette insouciance qu’elle eut connue autrefois l’étourdissait aujourd’hui. Le souvenir de cette époque lui laissait comme un arrière goût âcre dans la gorge. Cachée dans ce local où la Confrérie stockée du matériel informatique, Fantine empruntait l’obscurité de la pièce pour la nouer à son état mélancolique.
Un petit rayon de lumière, engendré par la présence de la lune, s’infiltrait par delà la fenêtre qui donnait une vue sur un extérieur désertique et chaotique. Rien n’était identifiable. Tout à coup, Fantine se prit d’un certain intérêt pour cette fenêtre, ou plutôt ce qu’il y avait au delà. Elle laissa ses yeux phosphorescents percer le carreau et contempler la beauté du firmament. Elle jeta un regard affectueux à la voûte céleste qui exposait sur son drap de nuit ses plus beaux diamants tandis qu’à ses côtés l’astre sélénite menait sa guerre éternelle contre l’épaisse masse nuageuse qui osait s’interposer entre elle et son divin éclat. Les reflets des rayons lunaires qui s’introduisaient dans ses yeux donnaient l’impression de deux spectres blafards ayant dévorés la couleur cuivrée qui habitait quotidiennement ses prunelles. Elle fut contrainte de détourner son regard vers le petit appareil électronique qui vibra dans sa poche de jean. Le substantif « anonyme » s’inscrivit sur l’écran. Fronçant les sourcils, elle lâcha un soupir avant de décrocher, ne pipant pas le moindre mot. Elle n’allait pas adapter un comportement charmant avec la personne qui venait de troubler son inertie. Une voix masculine et un peu trop familière à son goût lui susurra quelques notes.
- Je ne te réveille pas ma belle ? Ecoute t’es constamment introuvable, le repaire est vaste, certes, mais il a ses limites. Il est presque impossible de mettre la main sur toi Fantine.
- C’est pour cela qu’on m’a munit d’un téléphone. Viens en aux faits, je n’ai pas que ça à faire que d’échanger des paroles inutiles avec toi.
Siffla t-elle d’un ton qui soulignait en souplesse sa contrariété. Son interlocuteur laissa planer un blanc, le temps de remettre ses idées en place puis renchérie.
- Ouai…ça va pas te plaire mais Dek a demandé à ce que t’aille le voir. Il doit être dans sa chambre, il t’a choisi pour le seconder dans une mission. C’est la dernière sur la droite, tu ne peux pas la manquer. Bref il t’attend.
Puis il raccrocha avant de se faire incendier. La jeune femme pressa fortement le bouton rouge de son mobile et pesta envers la fatalité. Fantine adorait les missions et ne manquait pas de volontarisme pour se jeter sur le premier objectif délivré par Magnéto. L’effet de liberté, de défoulement, d’adrénaline que dégageaient les missions était une façon de se ré-oxygéner et d’assouvir d’ésotériques désirs. Elle agissait majoritairement seule et s’en sortait toujours avec brio. Du moins, si on ne lui accordait aucun binôme, c’est que les objectifs qu’on lui fixait étaient adaptés pour sa condition de mutante isolée. Dans le cas actuel, le but visé nécessitait l’union de deux agents. Protestataire mais contrainte, elle quitta en toute discrétion son refuge. Elle ne tenait pas à ce qu’on la surprenne à en sortir, elle aurait été obligée de se dénicher un nouvel endroit tapis d’ombre et laisser à l’abandon, chose qui n’était pas simple au sein de la Confrérie.
Elle traversa l’aile supérieure pour atteindre le quartier des apprentis confréristes jusqu’à poursuivre en direction du coin des garçons. Elle commença à croiser plusieurs mutants qui ne manquèrent pas de la toiser de leurs yeux avides. Elle évita un esclandre parmi les siens et passa outre, gardant à l’esprit l’objectif qu’elle suivait. D’autres, simplement curieux de trouver une fille dans leur domaine, lui adressèrent un simple sourire aimable. Hélas, elle n’était pas du genre à les rendre… Elle avait dû croiser une ou deux fois Dek mais sans plus, les souvenirs qu’elle avait de lui étaient flous. Elle le connaissait plus de réputation qu’autre chose. Après tout, ça ne faisait qu’un an qu’elle avait rejoint la troupe et en vue de ses lacunes dans le domaine de la communication, il serait difficile de jalouser une liste d’amis aussi maigre que celle de Fantine. Elle finit par trouver la chambre. Elle dévisagea la porte de haut en bas, exaspérée en songeant à ce qu’elle faisait mais les ordres étaient les ordres. Elle n’avait pas à discuter les directives de Magnéto. L’ex-infirmière frappa le bois de la porte à trois reprises et attendit docilement à ce qu’on l’invite à pénétrer dans la chambre…