Drôle d'endroit pour un drôle [libre]

Sujet: Drôle d'endroit pour un drôle [libre] Lun 28 Mar 2011 - 17:54

---La liberté. Son doux nom s'inscrit sur mes lèvres sublimes. Ce soir, je suis beau garçon. Je porte un costume de grande marque, imité d'un dépliant gratuit de mode, légèrement ouvert, faussement négligé. Liberté disais-je donc, il n'y a que dans une situation comme la mienne qu'on comprend le véritable sens de ce mot. Pas de gosses à éduquer, pas de gosses à supporter, pas de parents à rencontrer, pas de parents à supporter, pas de principal auquel rendre des comptes, pas de principal à supporter. Cette vieille Emily qui croule sous le temps n'est plus le seul horizon qui se profile devant moi. Elle n'en est même plus un; c'est juste une pauvre femme qui a fait un mauvais choix, très loin, dans une autre ville, le passé. Pendant quarante ans, j'ai joué le latino, je renie tout ! Moi, je suis jeune ! J'ai une vingtaine d'années, de délicats cheveux blonds bouclés qui me retombent sur le front, des traits harmonieux, un corps joliment musclé par les heures d'exercices physiques que je n'ai jamais eu le courage de faire. Je suis aussi parfait qu'on puisse l'imaginer. Que je puisse l'imaginer, du moins...

---Seulement, toute cette liberté rime tout de même avec une certaine solitude. Elle ne me tiraille pas beaucoup, d'habitude, mais, que voulez-vous, on a tous ses petites humeurs. Il est tard, je traîne dans les quartiers branchés de New York. Le but ? Pénétrer dans une boîte, pour... hé bien, rencontrer des gens. Je n'ai pas un seul dollar en poche, mais sans difficulté, pas de plaisir. Voyons, ce bâtiment. En plissant les yeux, ébloui par les néons largement laids, je lis, ''Le Velvet''. Quoi qu'il en soit, en ce milieu de nuit, il n'y a pas de queue, juste un portier chauve qui a l'air de s'ennuyer. Je l'observe d'un envoutant regard vert, n'ayant pas encore de plan défini. Allez mon mignon, tu n'aurais pas comme l'envie d'aller aux toilettes ? Il baille en interpelant un groupe de deux jeunes filles. Elles ont vraiment vingt-et-un-an, celles là ? J'en doute, et lui aussi. L'une d'entre-elles ouvre son sac à main, en sort une carte, et pour bien exhiber la pièce d'identité, le pose à terre. Son amie fait de même : tous les papiers sont en règles, d'après eux, elles sont bel et bien nées avant 1989. Soit. En revanche, il n'a pas fallu des années pour qu'une luisante petite boule noire comme la nuit, légère mais perchée sur deux jambes puissantes, bondisse dans la besace.

---Le batracien (note : il s'agit d'un Amietophrynus gutturalis repeint pour l'occasion; un animal franchement charmant) franchis ainsi, au nez et à la barbe du vigile, -triste version capillo-défaillante de Louis Jouvet- le seuil de la discothèque. Parfaitement heureux, jusqu'à ce qu'il dénote une vive douleur au niveau de son postérieur. Très aigüe, il la reconnaît tout de suite, et peste. Il y a du métal très pur dans le coin, probablement de foutus bijoux que ces pisseuses n'ont pas osé mettre. Quelle idée stupide ! Elles ont dévalisé des vitrines ou quoi ? La quantité en est clairement louche, surtout si on suppose que le bagage de l'autre cocotte est rempli de la même manière. Je ne vais pas pouvoir tenir comme ça très longtemps, je sens déjà mon corps peiner à garder consistance. Balloté à droite à gauche, derrière la fermeture éclair, je n'ai aucune idée du paysage. Si j'avais encore été capable de pleurer... il ne ferait aucun doute que je me serais retenu... mais ça aurait tout de même été dur. Je rassemble mes dernières forces pour tenter une percée à grand coup de kératine. Le diamant aurait été mieux, mais sur le coup, je ne l'ai pas en tête. La transformation est pénible, néanmoins, le crapaud arbore à présent une corne frontale décente. Le premier assaut endommage le cuir, alors que le deuxième... est surpris par une main, qui tâte la chair flasque à souhait du glorieux combattant. Cri de dégoût (il n'y a pourtant pas de quoi); j'en profite pour sauter en dehors de cet enfer, éraflant au passage un doigt de la geôlière. Je m'éloigne à grand renfort de cabrioles, me fondant dans l'obscurité.

---Inopinément, j'arrive avec précipitation sur la zone où l'on danse, enfin, où on se trémousse, disons. J'évite un pied, puis deux, puis trois; j'ai la patte écrasée par le quatrième. Poussez vous donc, que je trouve un endroit calme. Derrière un angle de comptoir se matérialise le bel homme que j'avais quitté quelques minutes auparavant. Dans une position accroupie, il garde une posture assez grenouillesque l'espace d'un instant. Je m'applique encore à corriger ses yeux, restés un peu globuleux. Je reporte ensuite mon attention sur les deux filles, vaguement décidé à leur faire payer leur sottise, faute de mieux. Elles discutent avec un... type. Quel sérieux, elles ne semblent plus aucunement dérangées par l'évènement étrange survenu juste avant. Pourtant, ça n'a pas l'air de se dérouler correctement pour elles. Le type prend violemment le poignet d'une minette, et lui ordonne quelqu'chose, étouffé par le bruit omniprésent d'une musique pas terrible. De la grâce virile, de l'agressivité bien maîtrisée, je n'aurais pas fait mieux. Celle qu'il n'a pas agressé se met à pointer sur lui une minuscule arme de poing. Il a peut-être du soucis à se faire, finalement.

---Je suis partagé dans ma décision. Je ne repère personne d'autre ayant conscience du drame qui se joue juste à côté de lui. Pour sûr que si elle tire, par contre, tout le monde s'en rendra compte. J'entends défiler dans ma tête le générique des nouvelles aventures de Superman.

Sujet: Re: Drôle d'endroit pour un drôle [libre] Mar 29 Mar 2011 - 16:25

Détente pour moi en cette magnifique journée ensoleillée et d’ailleurs, j’en ai profité pour ranger mon costume de femme araignée dans la garde-robe car il est hors de question que je l’enfile aujourd’hui. Les super-héros ont le droit à un jour de repos de temps en temps et aujourd’hui, j’ai décidé que cela sera le mien, peu importe la gravité d’un futur incident. Après tout, je ne suis pas la seule à disposer de pouvoirs et qui met ses derniers au service de la population. Je m’installe donc tranquillement dans le canapé et je prends divers brochures pour commencer à tourner les pages afin de les regarder. Je m’arrête lorsque je tombe sur la publicité de l’une de ses boîtes branchées et ce soir, cela me tente de bien de sortir pour m’amuser un peu.

La dernière fois que je me suis rendue à ce genre d’endroit remonte à… Hum, jamais vu que je n’ai jamais eu l’occasion d’aller dans une boîte de nuit. Ce soir sera donc une grande première vu que j’irai dans cet endroit que l’on nomme : Le Velvet. Je profite donc de ce moment pour me relaxer, m’allongeant sur le canapé tout en allumant ensuite la télévision pour regarder les informations dans un premier temps et un petit film dans un second. Je finis par tomber endormie durant le film tellement que je le trouve ennuyant et mon sommeil dure quelques heures.

Quelques heures plus tard, je finis par me réveiller et je m’étire tout en me redressant avant de me diriger dans la salle de bain pour prendre une douche. Cette dernière étant terminée après une dizaine de minutes, je sors de la cabine pour enfiler une serviette autour de mon corps et une autre autour de ma chevelure. Je me dirige vers le miroir de la pièce pour commencer à me sécher et ensuite, je vais dans ma chambre pour prendre des sous-vêtements que je me presse d’enfiler. Je retourne dans la salle de bain pour mettre les serviettes dans le bac à linges et ensuite je me place de nouveau devant le miroir pour me maquiller légèrement. A présent que je suis presque prête, il me faut la tenue idéale pour me rendre dans ce genre d’endroit et je vote donc pour la robe noire, pas trop courte et pas trop longue non plus.

Maintenant que je viens d’enfiler des bottes en cuir noires, je prends mon sac à main pour sortir de mon appartement afin de me rendre à cette boîte de nuit qui ne se trouve pas trop loin de chez moi. Une fois devant l’établissement, je remarque qu’il n’y a pas de fil et donc je me dirige vers le vigile qui surveille l’entrée. Ce dernier me détaille de la tête aux pieds lorsque je me dirige vers lui et il semble ne pas me vouloir laisser entrer pour le moment.

-Bonsoir mademoiselle, puis-je avoir vos papiers d’identité s’il vous plait ?

« Bonsoir monsieur et oui, tout de suite. »

J’ouvre mon sac et j’y plonge ma main à l’intérieur pour saisir mon porte-feuille. J’ouvre ce dernier et rapidement, je sors ma carte d’identité que je présente au vigile.

« Voilà. »

-Merci.

Le vigile met quelques secondes pour la vérifier avant de me la rendre avec un sourire.

-Tout est en ordre, vous pouvez entrer mademoiselle O’Brian.

« Je vous remercie. »

Je souris au vigile qui m’ouvre la porte et je peux enfin mettre mon premier pas à l’intérieur de la boîte de nuit. Je ne cache pas que je suis très excitée à l’idée de m’amuser avec d’autres personnes car après tout, j’en ai le droit comme tout le monde. J’observe la foule présente en ce lieu qui me semble immense et je souris comme une petite fille qui vient tout juste d’avoir son premier jouet. Je me dirige alors vers le bar pour prendre place sur l’un des tabourets et j’observe le barman qui s’approche de moi.

« Bonsoir, un cocktail maison s’il vous plait. »

-Tout de suite.

Sur la brochure, je me souviens qu’ils servent ce genre de cocktail donc je le laisse faire tandis que mon regard se porte autour de moi. C’est alors que plus loin, je remarque une petite altercation entre un homme et deux jeunes femmes. Par malheur, celle qui n’a pas le poignet pris par l’individu, sort une arme et la pointe sur ce dernier. Si elle tire, elle risque de terminer en prison et par la même occasion, mettre fin à cette soirée. Il est hors de question qu’elle fasse une telle chose, je veux m’amuser moi et je fais signe au barman que je reviens de suite pour me diriger vers le petit groupe.

« Pardonnez-moi d’intervenir sans prévenir mais vous feriez mieux de ranger votre arme mademoiselle. » Je m’adresse dans un premier temps à la jeune femme disposant une arme et je porte mon attention vers le jeune homme qui retient la seconde jeune fille. « Quant à vous, je vous conseille de la lâcher de suite où cela va mal finir… »

(Je me suis arrêtée là, je te laisse choisir la réaction qu’auront les individus suite à cela Smile

)

---Je me gratte le menton. Au moment où je m'étais plus ou moins décidé à intervenir, sans trop savoir si j'allais ou non envenimer la situation, une jeune femme avait commencé à jouer la médiatrice... Presque la justicière, j'ai bien eu raison d'entonner à voix basse un thème de super-héros ; mon instinct ne se trompe jamais. Elle est plutôt jolie, maquillée et habillée avec goût et soin, elle a une fraicheur qui me rappelle un peu celle d'Irene, mais je ne m'y attarde pas trop. Ma fille ne lui ressemblera pas, de toute façon, si elle prend le chemin de sa mère et de sa chevelure blonde. Le quatuor entonne une douce symphonie pour une héroïne, une victime, un tortionnaire et un pistolet. Est-ce la conséquence de sa virilité bafouée qui attise une très mauvaise humeur, de l'avertissement un peu cru de la nouvelle arrivée, d'une volonté de garder secret une situation où même ainsi, il n'aurait pas le bon rôle ? Un peu des trois, ou tout simplement une manifestation de son imposante bêtise ? Toujours est-il que cet homme singulier jette un regard profondément noir à la médiatrice, et lui décoche un bon vieux :

----Occupe toi de tes affaires, toi. » bien sec et colérique, quoiqu'un peu diminué par la situation.

---Formidable, on dirait presque que c'est lui qui tient l'arme. Il se renfrogne et hésite encore à lâcher le bras de la captive, qui n'est elle-même pas trop sûre du comportement qu'elle doit avoir. Elle ne semble pas vraiment enchantée non plus qu'une intruse s’immisce dans ses petites relations, mais son expression est plus mitigée que son amie : profondément dégoûtée, le regard froid, elle baisse de quelques centimètres le canon de son revolver. Essentiellement parce qu'elle craint que la nouvelle donne l'alerte, sans doute. Pendant ce temps, moi, je me rapproche gentiment, avec la discrétion d'un barbapapa dans un magasin de gomme à mâcher. Je cherche rapidement ce que je pourrais dire, pour décoincer un peu la situation qui s'enlise, s'enfonçant dans la soutenance des intentions. Il est trop tard pour changer d'apparence, je vais donc devoir faire avec ce que j'ai, toujours cette face de garçon un tantinet blanc-bec. Mon esprit fait la synthèse des événements. Une des filles conserve dans son sac bien plus de bijoux que la normale, que du reste elle ne porte pas. Les minettes abordent ensuite d'un commun accord (ou sont abordées, va savoir) une personne, et discutent chiffons avec lui. Puis ça tourne mal, limite règlement de compte, bref, ambiance, disons, stressée. J'ai de bonnes chances avec un trafic de pierreries, je crois bien. Il suffit de trouver un rôle qui fasse un peu peur à tout le monde.

----Inspecteur Talus Tison. » je débite, à un demi-mètre d'eux, le coude appuyé sur le comptoir, une jolie mèche blonde descendant un peu sur mes yeux. Puis, avec un mouvement de doigt circulaire presque théâtral : « Je vous arrête, pour vol, recèle, menace, et possiblement détention illégale d'arme à feu. » Je marque une pause, c'est une mise en scène grandiose. « Tous les quatre. »

---Autant frustrer le plus de personnes possibles... Que font généralement les policiers, dans ces moments-là ? Ah, oui, ils montrent leur insigne reluisant. Justement, je crois bien l'avoir dans ma poche, quelle chance. Le temps de me l'imaginer, je fais semblant de fouiller à l'intérieur de ma belle veste. Bon, une étoile sur fond d'aigle américain, le nom du grade, le tout avec la forme approximative d'un blason. La musique constante, l'empressement, la luminosité relative brouille un peu mes capacités... Bigre, il ne va pas falloir qu'ils le regardent trop longuement. Je le sors, et le range précipitamment. Ça ne m'empêche pas d'avoir à réprimer un fou rire. Je ne me serais jamais vu une seule seconde en flicaille, mais c'est plus drôle que je ne l'aurais cru.

Mon arrivée met visiblement tout le monde mal à l’aise y compris les jeunes femmes vu qu’à la base, mon intervention a pour but de leur venir en aide et d’éviter que l’une d’elle fait une grave erreur. Le premier a réagir est le jeune homme, me demandant de m’occuper de mes affaires dans un ton sec et colérique. Je ne suis pas étonnée de la réaction de ce dernier vu qu’il est le premier en tort et je lui adresse un petit sourire en coin.

« Justement, je me mêle de ce qui me regarde car je veux passer une excellente soirée et sans incident si vous voyez ce que je veux dire. »

Observant les deux jeunes femmes à présent, je commence à ressentir un reproche surtout venant de celle qui tient l’arme tandis que l’autre après regard froid en ma direction, se contente de baisser les yeux. Décidément, j’ai du mal choisir l’endroit pour m’amuser et dire que cette soirée ne fait que commencer, j’espère qu’il n’y aura pas d’autre incident une fois celui réglé. Je remarque qu’une nouvelle personne se rapproche de nous, plus précisément un homme et ce dernier nous regarde à sa façon. Lorsque ce dernier prend la parole, je pousse un léger soupir car à présent, c’est un inspecteur qui se mêle à ce problème.

Je le détaille un moment tandis qu’il s’accoude au comptoir d’un air très décontracté et j’avoue que discuter avec un inspecteur ne m’enchante pas du tout. La suite de ses paroles me laissent perplexe, nous sommes tous les quatre en état d’arrestation alors que je ne suis coupable de rien du tout. Je ne suis pas d’accord et je vais lui exprimer mon mécontentement à m’intégrer dans ce genre d’histoire alors que je suis simplement là pour éviter un incident quelconque.

« Ecoutez monsieur l’inspecteur… Je ne connais pas ses personnes, j’ai juste intervenu afin d’éviter que leur altercation tourne très mal. »

Je lui désigne d’une main la jeune femme qui tient une arme en main.

« Cette jeune femme possède une arme et elle est prête à l’utiliser contre cet homme pour aider son amie. »

A présent, je croise les bras pour reprendre la parole tout en étant légèrement un peu énervée suite à la situation.

« C’est à cause de cela que j’ai décidé d’intervenir… je devais mettre fin à cela et au plus vite. Maintenant si vous décidez de m’emmener, je vous suivrai sans la moindre hésitation car je ne veux pas avoir d’ennuis vu que je suis ici pour m’amuser… »

Oui je suis prête à suivre cet inspecteur pour faire une déposition et oui je veux vraiment éviter les ennuis car j’aimerai passer une soirée sans problèmes.

---C'est très gentil tout ça, la justicière essayant de se justifier avec toute la bonne foi du monde. Je sens dans ses yeux le futile espoir que je vais faire semblant de la croire, et lui laisser passer une soirée parfaitement agréable. Sans doute un véritable enquêteur, en son âme et conscience, en aurait fait ainsi. Hélas, en ce moment même, le principe d'intégrité m'est parfaitement étranger. Ma bouche s'étire en un sourire bien charmant, sans toutefois être réellement sympathique. Il inspirerait plutôt un certain plaisir malsain devant le visage décomposé des deux délinquantes qui m'indique que j'ai probablement vu juste. Il est également possible que la seule présence d'un inspecteur les affecte, je suis bien placé pour avoir rencontré ce genre de personnes il y a quelques années. Enfin, il y a déjà au moins deux décennies... Des gens qui étaient, c'est bête pour eux, bien trop louches, même quand ils n'avaient rien fait, pour continuer dans le crime... Bon, il y a eux, et il y a les nettement plus nerveux, comme l'agresseur de ces dames. Alors que la jeune fille range son arme avec raideur, sans trop savoir si elle devait où non s'enfuir en courant en espérant échapper à ce policier sorti de nulle part, lui a le comportement inverse.

---Le ballot me tombe dessus, ni plus ni moins, un gros canif cranté à la main. Il faut dire qu'il est costaux, en tout cas un peu plus que moi sous cette apparence, qui n'est pourtant vraiment pas celle d'un gringalet. A travers sa veste en cuir, outre la désagréable odeur de sueur et d'alcool qui atteste d'une hygiène de vie, disons, médiocre, je peux sentir peser une lourde musculature. Tout droit sorti d'un quartier sale de New York, sans doute rompu à ce genre d'intimidation pataude, il me plaque d'une main puissante la tête contre le comptoir. Ses doigts sont dégoûtants, je n'imagine même pas ce qu'il a pu toucher. Il va mettre des miettes dans ma superbe chevelure blonde. L'effet de surprise a joué pour lui, pas très chic de sa part. De plus, je dois à présent faire particulièrement attention. Si ce n'est pas l'envie de me métamorphoser en un bon gros gorille, histoire de lui arracher un bras ou deux, qui manque, vu comment il m’appuie dessus, je risque de perdre une bonne partie de ma matière pendant la transformation.

---Encore une fois, la population de la boîte ne remarque rien, ou fait semblant de ne rien remarquer, ce qui revient à peu près au même. Le gaillard sait bien s'y prendre, le couteau, entre ma gorge et le bois du bar, ne laisse se refléter qu'une lueur très discrète, presque invisible. Le rayonnement désagréable du métal, heureusement un alliage, me pique la peau. Avec sa paume, il me bloque également la mâchoire dans une position fermée. Difficile de crier, mais de toute façon, je ne m'y serais sans doute pas abaissé. Sa réaction a beau être impulsive et relativement stupide, sa prise elle est efficace. Il commence à forcer sur la lame, qui s'enfonce de plusieurs millimètres dans ma chair. Ne voyant aucun sang perler, il insiste un peu, puis abandonne le projet de me faire mal (que, sans s'en rendre compte, il effectuait plutôt bien).

---Son haleine fétide à une distance risible de mon oreille, il se met à articuler :

----T'oublies ce que t'as vu, et tu vas faire chier ailleurs, OK boucle d'or ?
----...fhehgafheauxours. »

Pourquoi ai-je l’impression que cette soirée va être gâchée à cause de cet incident ? Décidément, je n’ai vraiment pas de chances, pour une fois que je suis là pour m’amuser et à peine arrivée, je suis embarquée dans une telle situation. Pourquoi le destin s’acharne tout le temps sur moi ? J’aimerai bien le savoir et malheureusement, c’est une question dont la réponse ne me sera jamais donnée. Je n’ai pas l’impression que mes explications ont été claires pour l’inspecteur de police et si il décide d’embarquer ses trois personnes, j’ai l’impression que je ferai partie du lot. Je me contente donc de soupir légèrement tandis que je me masse légèrement la tempe droite avec l’une de mes mains, réfléchissant à la solution pour me sortir de cette situation. Si je décide de m’enfuir, je serai considérée comme une hors la loi et ce n’est pas réellement moi vu que j’œuvre pour le bien. Solution à supprimer sur le champ et la seule qui me reste, est de me montrer très coopérative avec cet agent des forces de l’ordre, je n’ai guère le choix d’ailleurs.

Contre toute attente, l’homme saute sur l’inspecteur immobiliser ce dernier sur le comptoir et je remarque que dans l’une de ses mains, il détient un couteau. Je rêve, il ne va tout de même pas menacer une personnes des forces de l’ordre ? Visiblement, il ne semble pas plaisanter et je regarde autour de moi pour voir si une personne quelconque va bouger le petit doigt. Chose vraiment déplorable, personne ne bouge pour intervenir dans cette situation et les clients se contentent de se déhancher sur le rythme de la musique. A nouveau, je n’ai guère le choix et je vais devoir intervenir pour sauver l’inspecteur cette fois.

« S’il vous plait, ne faites pas une chose aussi stupide surtout devant tous ses témoins… »

Peut-être que mes paroles vont faire réfléchir cet individu et dans tous les cas, je me prépare à agir même si je dois utiliser mes pouvoirs de mutante. Chose étonnante, j’arrive à remarquer la lame de l’individu pénétrer de quelques millimètres dans la peau de l’inspecteur et aucune goutte de sang s’écoule de la petite blessure. Sur le coup, je reste figée et je me demande si cet homme est un humain ordinaire. Ayant sans doute remarqué cela, l’agresseur finit par relâcher l’inspecteur avant de prendre la parole, lui demandant ainsi d’oublier cela et d’aller embêter son monde ailleurs. Suite à ses paroles, je décide intervenir en faisant jaillir des toiles pour de mes poignets pour l’immobiliser.

« Désolée mais après un tel geste, vous n’irez pas plus loin… »

A présent, je suis démasquée aux yeux de tous en révélant ma véritable nature de mutante après avoir utilisé l’un de mes deux pouvoirs et je porte mon attention sur l’inspecteur pour voir sa réaction.