Tu ne regardes jamais les infos ? (Enora)

Loljob : c'était tro lol la soirée d'hier, non ?
Loverrabbit : ça manquait de nanas
Superman67 : c'étai super !
Bangyourhead : chais pa, j'y étais pa
Positivattitude : moi nan plus, mé c'était tro cool quand meme !
Loljob : tro LOL tu veux dire
Positivattitude : Oué !
Loljob : LOL
Positivattitude : LOL
Superman67 : LOL LOL LOL
Loverrabbit : LOL *L'émoticône "porno.jfg" n'arrive pas à s'afficher correctement*

FrenchNeko s'est connecté(e)

FrenchNeko : Salut les garçons !
Loverrabbit : Oué ! Une nana !!!!
Positivattittude : Salut
Loljob : LOOOOOOL !
Bangyourhead : Slut
Superman67 : C'est super qu'il yai une fille
FrenchNeko : Vous voulez voir ma poitrine ?
Loverrabbit : Ah ouais !
Loverrabbit : Ouais !
Loverrabbit : Ouais !
Loverrabbit : Ouais ouais ouais !
Loljob : LOL ! Vas-y !
Superman67 : Ce s'rait super
Bangyourhead : Même pas cap !
Positivattitude : Oué vazy frensh
FrenchNeko a envoyé le fichier "Photo nue 04.jpg"
Loverrabbit :AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Positivattitude : WTF ?!
Superman67 : C'est pas super
Loljob : C'est horrible !
Loverrabbit : Elle est plus poilue qu'une portugaise !
Loverrabbit s'est déconnecté(e)
Bangyourhead : ...
Loljob : tro dégueu ! jme casse !
Loljob s'est déconnecté(e)
Superman67 : attends-moi
Superman67 s'est déconnecté(e)
Positivattitude s'est déconnecté(e)
Bangyourhead : ...
Bangyourghead s'est déconnecté(e)
FrenchNeko : cat

Derrière l'écran de son ordinateur portable, Maëlys Duval était morte de rire. Depuis le début de la journée elle avait fait fuir les internautes de quatre salles de discussion avec ses photographies, et elle ne s'en lassait pas. Elle allait beaucoup mieux depuis la période où elle se laissait mourir de chagrin. Le temps avait passé, les gens avaient su l'écouter et lui parler, elle avait accepté de voir un médecin qui avait pu lui prescrire un traitement médicamenteux, elle avait fait quelques séances avec le professeur Xavier... Elle avait bien remonté la pente, puisqu'aujourd'hui elle avait retrouvé tout son goût pour les farces. Elle n'était toujours pas sortie de l'institut, mais elle voulait être sûre de ne pas rechuter avant de se confronter à Léo et à Vermine. Elle leur avait pardonné tout ce qu'elle pouvait leur reprocher avant, à présent elle se sentait une personne neuve. Elle se sentait plus mature, plus adulte...même si ça ne l'empêchait pas d'agir comme une gamine par moments, notamment quand elle faisait ses 400 coups sur internet.
Neko quitta la chatroom désertée et alluma sa webcam intégrée. Elle lança le fameux "chat-roulette". Elle fut rapidement mise en contact avec un interlocuteur au hasard. L'adolescent boutonneux apparut d'abord ébahi devant le visage félin qui lui renvoyait son écran. Maëlys en rajouta une couche en relevant son tee-shirt "bob-bomb" pour dévoiler ses seins minuscules. Il n'en fallut pas plus au jeune homme pour appuyer sur "suivant". Riant de bon cœur, elle rabaissa son tee-shirt pendant que le serveur cherchait un autre interlocuteur. Le suivant fut une femme en tailleur. Elle zappa à la seconde même où la poitrine de Neko vint boucher le champ de vision de la webcam. Gloussant pendant que le serveur cherchait quelqu'un d'autre, Neko se dit qu'au prochain elle ne prendrait même pas la peine de montrer son visage, exhibant sa poitrine directement. Dès que la nouvelle connexion fut ouverte, Neko agita la poitrine avec un grand cri de guerre.

-YÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂÂH...

L'internaute zappa tout de suite la conversation, et au même moment Maëlys s'aperçut que la porte de la chambre venait de s'ouvrir. Elle resta donc comme une idiote debout devant son ordinateur, face à la porte, le tee-tshirt relevé. Il lui fallut un moment avant d'avoir l'idée de se couvrir.

-Euh... Merde ! Salut !

Je me tortillai les doigts. Vêtue d'une robe fleurie, je cherchai à me détendre. Je n'aimais pas jouer les oiseaux de mauvais augure mais il fallait que quelqu'un le fasse. Et lorsque que c'est le professeur Xavier en personne qui vous le recommande, il est dur de passer outre cette nouvelle mission. Ma respiration était courte et je cherchai encore mentalement les mots que je devais prononcer. Je les voulais rassurant et explicite. En aucun cas il me fallait être brutale. Peut être était-elle déjà au courant, en train de se morfondre ? Je l'espérais franchement...

J'avais regardé les informations. J'avais vu l'arrestation d'Ernest et d'un autre mutant. je n'avais pas vraiment fait le rapprochement car je ne savais pas que cet autre mutant pouvait avoir un lien quelconque avec l'un des notres. Je m'étais rendue au quartier général du BAM où je n'avais pu voir Ernest. Bouleversée, il avait fallu que je parle à quelqu'un. Quelqu'un qui comprendrait et me donnerait des conseils. Il m'avait parut évident de choisir le professeur. Qui d'autre que lui pouvait réaliser une telle chose, Daniel n'étant plus là ? Il avait chassé mes craintes et m'avait encouragé à aider Vermine qui m'était cher. Il m'avait donné un but... Et une responsabilité.

Lorsqu'il me dévoilà l'identité du second mutant, Léo Duval, je ne voyais pas où il voulait en venir. Ce n'est que lorsque qu'il me parla de Maëlys, qui portait le même nom que je compris. Il m'avait demandé de lui expliquer la situation car il se doutait qu'elle ne serait pas au courant. j'avais soupiré mais avais accepté...

Il m'avait fallu deux jours pour me convaincre. Deux jours pour m'avancer jusque cette porte. Je la regardai, me mordillant la lèvre. Puis, fermemant je l'ouvris... Et manquai de la refermer presque immédiatement. Qui aurait cru que la jeune fille que j'espérais en lamentation serait en train de rire à en pleurer, devant un ordinateur, le TShirt relevé ? je n'étais pas au bout de mes peines, ça, c'était sur. Trop scotchée par la surprise, je ne pouvais pas dire un mot, ni même répondre au bonjour de la jeune fille. Je me contentai de la regarder avec suspicion, attendant qu'elle m'explique, oublaint même ce qui m'amenait ici...

Maëlys rajusta précipitamment son tee-shirt en songeant qu'il devrait y avoir sa photo dans le dictionnaire à côté du mot "connerie".

-Oui...euh...bon...hem...Salut En...Enora...

Elle ne connaissait pas des masses Enora, tout au plus l'avait-elle croisée dans les couloirs ou pendant les cours et avait échangé quelques mots. Du peu qu'elle la connaissait elle l'aimait bien, mais plus qu'une vraie amitié on pouvait parler de simple camaraderie.

-Désolée pour ça. C'était...un truc...sur Chat-roulette... Oui, même moi je trouve ça con maintenant que je le dis.

Elle coupa internet et referma l'ordinateur. Il était peut-être temps pour elle de diminuer la dose de ses médicaments. Les yeux baissés, elle resta d'abord un peu gênée en face d'Enora. S'il avait été écrit sur son front "méga-grosse honte de la mort", elle ne se serait pas sentie plus ridicule.

-Alors sinon...ça va ? Tu voulais me parler, tu tu venais voir ma coloc ? Elle est partie voir ses parents dans l'Ohio, elle ne reviendra pas avant vendredi prochain.

Apparemment, la jeune hybride semblait au moins aussi gênée que moi. Je cillai à plusieurs reprises comme si je cherchai à effacer tout ce que je venais de voir. Moi qui ne connaissais pas énormément cette jeune fille, j'avais désormais l'impression de faire partie des gens proches d'elle rien que parce que je l'avais surpris en plein délit.

J'attendis qu'elle m'explique la situation, ce qu'elle fit assez rapidement comme cherchant à justifier la honte qui l'avait submergée. Chat roulette ? Voilà à quoi elle passait la plupart de son temps... Drôle de manière pour se remonter le moral. Mes pensées me trahissaient. Je ne pouvais même pas sourire finalement. Puis, ma langue se délia et enfin, je pus lâcher quelques mots.

"Euh... Bonjour Maëlys... Je... Désolée de t'avoir dérangée de la sorte... J'essaierais de e pas oublier de frapper à la porte la prochaine fois."

Je lui lâchai enfin un premier sourire légèrement tordu. La scène elle-même semblait sortie d'une comédie. Puis, la jeune fille-chatte me demanda alors pour quelle raison j'avais déboulé dans sa chambre de cette manière. La raison de ma présence ici, jusqu'alors oubliée, me rattrapa et me frappa de plein fouet. Ma gorge se resserra légèrement et, tandis que Maëlys me demandait si je venais voir sa colocataire absente, je hochai la tête en signe de négation. puis, après une grande inspiration, je tentai, de manière bancale, de me lancer.

"Non... C'est toi que je voulais voir... Il faut... Il faut que l'on parle..."

Je pris la chaise de bureau de sa colocataire et m'assis à ses côtés. Je cherchai mes mots. La vérité était trop dure pour être sortie telle quel. Il me faudrait y aller avec douceur. Aussi, je tentai simplement une approche assez diplomatique.

"Je... J'ai parlé avec Charles Xavier... Et... Nous... Enfin, j'aurais une question à te poser... Ça va peut être te paraître bizarre parce que peu de gens doivent être capable de te poser ce genre de question mais... As-tu... eu des nouvelles de ton frère, Léo Duval, récemment ?

Maëlys commença à s'inquiéter quand Enora s'assit à côté d'elle comme pour lui parler sur un ton solennel. Elle ne savait pas de quoi il était question, mais sentait à l'expression de l'étudiante que ce n'était plus le moment de rigoler.

-Je t'écoute.
-Je... J'ai parlé avec Charles Xavier... Et... Nous... Enfin, j'aurais une question à te poser... Ça va peut être te paraître bizarre parce que peu de gens doivent être capable de te poser ce genre de question mais... As-tu... eu des nouvelles de ton frère, Léo Duval, récemment ?

En entendant ce prénom, Maëlys fixa Enora en tirant une tronche jusque par terre.

-Léo ! Pourquoi tu me demandes ça ? Qui t'as parlé de lui ? Xavier ? Qu'est-ce que tu lui veux ? Hein ?! T'es de la police ? Du Effebiaillie ?!

Son grand frère miraculeusement revenu d'entre les morts ne lui avait pas dit grand chose. Elle ne l'avait pas vu beaucoup, et ces derniers temps elle avait même refusé de lui parler. Elle était sans nouvelles de lui depuis. Elle avait tout de même compris qu'il avait des ennuis du genre pas très légal, mais n'avait pas posé trop de questions. Elle était restée très discrète sur le sujet, n'en parlant à personne. Elle s'était bien confiée au professeur Xavier, puisque de toutes façons il était impossible de lui mentir. Elle ne craignait pas qu'il ne le livre aux autorités, s'il avait lu dans la tête de la fille-chatte, il avait vu que ce n'était pas pour rien qu'elle faisait confiance à Léo. La soudaineté de la question l'avait un peu prise au dépourvu.

-Mmh...désolée. ça me rend un peu nerveuse. Non, je...je n'ai pas eu de nouvelles de lui depuis plusieurs semaines. Pourquoi ?

» Enora [FINI]