Tournoi : Éole vs Colosse [Libre]

Condamné. C'est ce que le public semblait penser et vouloir à la fois. Il huait le vagabond qui se tenait dans l'arène. Il acclamait son adversaire. Son assaillant ? Un mutant d'au moins deux mètres et demi de hauteur pour un autre bon mètre de largeur, le tout assaisonné au parfum d'une musculature au jeu effarant. Colosse. Il portait bien son nom, c'était le cas de le dire. Son seul vêtement était une armure qui protégeait vaguement ses points vitaux sous une carapace de cuir étincelant hérissé de pointes en acier trempé. Le tout faisait l'effet d'un gladiateur romain exceptionnellement grand et fort. Anton le savait, seuls les mutants pouvaient participer à ce tournoi qu'il commençait à trouver suicidaire, tout semblait donc indiquer que le monstre auquel il avait à faire était doté d'une force, d'une endurance et d'une résistance surhumaine, peut-être aussi d'une grande vélocité. Le plus gros problème que posait ce genre de mutants était qu'il était extrêmement difficile de les terrasser. Cette combinaison de pouvoirs en faisait des mutants très forts sur le plan offensif comme le plan défensif. Leur seul vrai point faible était leur esprit qui restait aussi vulnérable que celui d'un humain ordinaire.

Le public avait raison, Éole n'était pas à son avantage. Tout indiquait qu'il allait perdre, être réduit en bouillie. Il n'avait qu'un atout en main, l'effet de surprise. Tout d'abord, personne ne connaissait son pouvoir. Certes, son pseudonyme était le nom du dieu grec du vent, mais il n'était pas très connu. Ensuite, il n'était qu'un vagabond. Personne n'irait se méfier de lui et de son par-dessus miteux et de son physique qui paraissait ridicule à côté de celui du Colosse. Tout ces ignares avides de violence et de sang le voyaient déjà balayer Anton comme un fétus de paille. Le fracasser d'un seul coup de ses grandes et terribles mains. Il ne rêvaient que d'entendre le craquement sinistre de ses os explosant sous la puissance du géant et de voir son sang éclabousser les parois de fer grillagé de l'arène. La panique commençait à le gagner. Il se sentait dans la fosse aux lions. Pourquoi avait-il fallu qu'il s'embarque là-dedans ?!

*Hola reprends-toi. Tu es là pour aller le plus loin possible dans ce tournoi. Tu es puissant et tu as de l'expérience maintenant. Il faut que tu impressionnes la galerie pour pouvoir être embauché comme garde-du-corps par un de ces salops ou pour n'importe quel autre sale boulot ! Il te faut de l'argent à tout prix.*

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C'était un jour pluvieux. Anton était allé à Mutant Town dans l'espoir de se faire recruter par un dealer qui l'avait surpris en train de se débarrasser d'un autre SDF. Le ripoux l'avait invité à passer chez lui et bêtement, le jeune homme avait espéré. Une humiliation de plus avait été la seule récompense pour sa visite. Abattu, il avait donc arpenté les rues en direction d'un endroit où il savait avoir de bonnes chances de trouver de la nourriture. En chemin, il avait croisé deux mutants qui parlaient fort en gesticulant. L'un présentait une ignoble mal-formation qui ressemblait à une part d'hybridation et l'autre était d'une pâleur cadavérique. Ils semblaient tout deux saouls. Ils parlaient d'une récompense de cent milliards de dollars, de combats, de sang le tout avec beaucoup d'animation. Profitant de leur ivresse, le jeune maître de l'air leur avait demandé des précisions sur ce dont ils parlaient. Les deux affreux, heureux de pouvoir se moquer de quelqu'un, lui exposèrent en détail le principe du Walhala, l'endroit où il se trouvait, comment y participer et s'y inscrire. Ce jour-là, Anton comprit qu'il tenait là une chance de sortir de sa misère. D'après les deux ivrognes, il n'avait aucune chance de sortir vivant du tournoi mais c'était également au Walhala qu'on rencontrait tout les gangsters et autres malfrats renommés de New-York. Visiblement, ils n'étaient au courant de l'existence de l'endroit que parce qu'ils étaient des larbins et jouaient un rôle dans les trafics de drogue à un moment donné. Peu de gens connaissaient le Walhala, ça paraissait évident.

Dès qu'il était parvenu à faucher compagnie aux êtres difformes, il avait fait en sorte de trouver le lieu dit à partir des informations qu'ils lui avaient donné. Grande avait été sa joie quand il avait découvert qu'ils ne lui avaient pas mentis et qu'un tournoi se préparait bel et bien. Sans plus tarder, il s'était inscrit anonymement à l'aide du bulletin d'inscription qui lui avait été remis par l'interstice de la porte non sans moqueries.

A partir de ce jour, il s'était fait un devoir de s'exercer au mieux afin de parfaire sa technique de combat pour le jour J tout en dénichant le plus de nourriture possible. Il savait que le tournoi n'allait pas être une partie de plaisir et qu'il aurait besoin de toutes les forces dont il pourrait disposer.

Le jour venu, le crasseux s'était présenté à nouveau au bar après deux jours entiers passés à se reposer, un repas plus copieux que d'habitude bien que frugale et un bon échauffement. Les gardes avaient rechigné à le faire entrer mais force avait été de reconnaître qu'il figurait bel et bien sur la liste des participants du tournoi. Ils l'avaient conduis à la salle où son combat allait se dérouler et l'y avaient laissés en lui dispensant sourires et remarques narquoises à profusion. Quelques minutes plus tard, son combat de qualification était annoncé et il entrait dans l'arène qui ressemblait beaucoup à une de ces cages que l'on voyait souvent dans les matchs de catch.

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Anton commençait à retrouver son flegme et sa ruse habituelles. Il s'était mis en garde,bras tendus, paumes face à l'adversaire et jambes écartées le buste en position de fente. Sa respiration était aussi profonde et régulière que possible et il sentait l'excitation précédent l'affrontement le parcourir. Il observait son ennemi sans émettre le moindre bruit, complètement indifférent aux quolibets dont il faisait l'objet, guettant le moment propice pour attaquer enfin. Car s'il avait une assez bonne idée du pouvoir du troll qui lui faisait face, il ne savait pas encore avec exactitude à quel niveau s'élevait ce dernier. Il fallait donc qu'il le teste. A en juger par son expression, le géant n'était pas très futé et à moins d'avoir des réflexes surhumains, il ne serait sans doute pas capable d'esquiver une de ces attaques dévastatrices dont le vagabond avait le secret. Seul un être à la résistance surhumaine pouvait survivre à la puissance déployée par l'air comprimé d'Anton. Il en avait déjà tant tués ainsi... Bien souvent, il ne l'avait même pas vraiment voulu. Il avait encore assez de mal à modérer sa force.

-Tu vas bouger ton cul espèce de minus ! Hurla Colosse d'une voix aussi tonitruante que grossière.

La colère le gagnait et Anton n'était pas sûr que ça sois bon signe. Rapidement, il nota les points faibles de sa cuirasse et les parties du corps du monstre qu'elle ne protégeait pas. Les genoux, les coudes, le plexus solaire, les flancs et la gorge était pas ou peu protégés. C'était suffisant. Le plexus solaire est une zone nerveuse très importante et un simple coup à cet endroit plie en deux n'importe quel être humain. Même en étant extraordinairement résistant, si le jeune maître de l'air y concentrait toute sa force, il parviendrait à atteindre efficacement Colosse.

Il écarta les bras en les tendant, les replia en les ramenant sur lui et les repoussa d'un seul geste vers le pourceau. Se faisant, il dirigea de l'air qu'il avait compressé juste sous la terminaison des pectoraux, là où les côtes se séparent, espérant tester non seulement sa résistance mais aussi ses réflexes et sa rapidité.
Anton ne fut pas déçu. Colosse réagi assez vite pour amortir le choc à l'aide de ses avant-bras aussi massifs que le buste du maître de l'air. Certes, le coup n'avait pas atteint sa cible, mais l'avantage de la parade était que les craintes d'Anton étaient confirmées. Si son adversaire n'avait possédé une super-force et une résistance tout aussi grande, ses bras ses serraient brisés net et l'attaque serait parvenue à traverser ce rempart pour atteindre le mille. Mieux, un bleu commençait déjà à apparaître sur l'avant-bras droit -celui qui avait pris le coup de plein fouet- signe que sa résistance avait néanmoins des limites. Autrement dit, s'il réussissait à atteindre un point fragile tel que le plexus, il parviendrait sans mal à plier le mutant à la force surhumaine à plier. Il ne restait qu'un dernier renseignement, l'efficacité du bouclier d'Anton face aux coups du Goliath.

Ce dernier donna ce dernier renseignement de très bonne grâce. Après un mugissement de rage, il avait plongé sur Anton. Immédiatement, il fut évident aux yeux du mendiant qu'il ne pouvait rien faire pour se défendre. Son seul espoir de réchapper de la charge mortelle du géant était de lui filer entre les doigts. Peut-être qu'en combinant son bouclier, ses vents et ses masses d'air comprimé, il pourrait le ralentir, mais il n'avait pas grand espoir de faire mieux. Il devait donc en finir au plus vite ou alors passer son temps à l'esquiver tel le toréador avec son taureau. Sauf que le toréador lui est armé d'un poignard et d'un drap. La situation était critique. Un seul coup du mutant doué de super-force le tuerait certainement tandis que vingt de ses propres coups ne réussiraient sans doute pas à provoquer plus d'une fracture légère au stentor. Anton n'avait pas le choix, il allait devoir s'attaquer aux articulations et aux points sensibles de l'ennemi.

Pour esquiver l'attaque, il lança son poing gauche vers l'adversaire pour envoyer une « balle » d'air comprimé sans réellement viser et dans le même temps plongea vers la gauche tout en envoyant de l'air comprimé avec la main droite et la jambe droite de manière à se propulser. L'esquive faillit échouer. Dans un large geste rageur de la main, Colosse avait tenté de l'écraser contre la paroi grillagée de l'arène. Il ne fit qu'effleurer le bras droit d’Éole, pourtant ceci suffit à transformer sa chute contrôlée en projection qui l'envoya percuter une des barres de métal qui maintenait le grillage quelques mètres plus loin. Sonné, Anton ne vit pas Colosse terminer son bond prodigieux dans une roulade qui ne parvint pas à canaliser la totalité de la force engendrée par ce plongeon et se termina donc dans le grillage.

La secousse qui en résultat fut telle qu'Anton en prit un coup à la base du crâne qui l'aveugla une seconde durant. Visiblement, ce fut une seconde trop car si un heureux réflexe ou coup de chance ne l'avait pas conduis à rouler de côté pour se relever, il serait mort du coup de talon que le géant avait voulu lui envoyer en pleine tête. Sous le choc, la barre de fer qui avait manqué d’assommer le maître de l'air quelques secondes plus tôt se brisa net en une pointe acérée qu'il ne manqua pas de remarquer.
Profitant de la position de son assaillant, Anton envoya simultanément aussi fort qu'il le put cinq balles d'air comprimé, une pour chaque rotule, deux pour le plexus solaire et une dernière destinée au visage afin de faire diversion. Par miracle, chaque attaque atteignit sa cible. Celui qui jonglait avec l'air n'attendit pas de savoir si ses attaques avaient blessé son ennemi et dans un effort herculéen, il arracha la barre de fer au grillage et la brandit, un air de défi inscrit sur son visage émacié dévoré par une barbe crasseuse.

Les spectateurs hurlaient comme des chiens affamés au son d'une musique qui laissait un goût amer métallique sur la langue d'Anton. Ils n'attendaient que ça, que les deux combattants s'entre-déchirent. Pour qu'ils l'aiment, pour qu'ils ne voient pas en lui un chanceux, il fallait qu'il leur offre du spectacle. Il fallait qu'il leur offre du sang, qu'il les fasse attendre, qu'il donne l'impression de contrôler entièrement son timming et surtout, qu'il offre une mort lente, douloureuse et particulièrement sanglante à Colosse. Plus il les ferait bouillir d'impatience, plus ils l'aimeraient. Il allait devoir jouer avec son ennemi gargantuesque comme un chat le faisait avec une souris. Seul problème, c'était lui la souris. Un rictus sanguinaire se dessina sur les lèvres du tueur de clochards.

Colosse saignait du nez. Certains spectateurs ne huaient plus Anton sans pour autant l'encourager. La plupart des autres hurlaient au gargantua qui lui faisait face de le faire payer pour cet affront, de le réduire en charpie, bref de leur offrir ses ossements sur un plateau d'argent à la fin du combat. Le vent était en train de tourner mais ils ne s'en étaient pas encore rendus compte. Peut-être n'avaient-il pas encore compris la nature du pouvoir d'Anton ? Poussé par une décharge d'adrénaline meurtrières, il déchaîna les vents les plus puissants qu'il pouvait déployer dans cette pièce aménagée à l'atmosphère confinée, faisant trembler les parois grillagées de l'arène, trébucher voir tomber les spectateurs. Seuls le frêle Éole et le gigantesque Colosse semblaient résister à la force de ces vents, tels deux statues éternelles. Malgré les hurlements du vent, le public était toujours aussi audible. L'apparition de ce vent qu'ils jugeaient surnaturel les avait encore un peu plus excités. Ils s'intéressaient de plus en plus à cet étrange homme vêtu de guenilles qui affrontait ce gladiateur géant. Mais cet intérêt allait dans le sens de ce dernier. En effet, ils ne pensaient toujours pas qu’Éole avait la moindre chance face à Colosse et ne voyaient donc dans ses pouvoirs qu'une source d'intérêt au combat supplémentaire, rien de plus qu'un assaisonnement supplémentaire dans un plat épicé. Ils ne demandaient qu'une chose, que le plat en question brûle leur système digestif que dans les moindre recoins. Anton commençait même à se demander si une victoire de sa part plairait à ces porcs assoiffés de sang et de violence... Tant pis pour eux. Il n'avait pas l'intention de se laisser tuer pour leurs beaux yeux. Ils voulaient du sang, ils allaient en avoir.

Soudain, sans le moindre signe avant-coureur, cet ignoble sourire étirant toujours ces lèvres, le jeune maître de l'air passa à l'action. Il bondit sur le côté après avoir envoyé plusieurs rafales d'air comprimé destinées à l'ébranler. Vif comme l'éclair, il se glissa derrière le Goliath et enfonça sa barre de fer dans l'articulation de la rotule, cherchant à trancher les tendons. A cause de sa résistance, Anton était forcé de s'attaquer à ses articulations qui étaient naturellement plus fragiles que les autres parties de son anatomie. Quand il parvint enfin à trancher un tendon, le géant ne manqua pas de pousser un mugissement de souffrance et de rage et son genou cessa de supporter le poids de Colosse, emportant Éole qui tenait fermement la barre qu'il n'avait pas réussi à retirer de l'articulation. Décidé à conserver son atout, il batailla ferme pour l'arracher de la jambe du monstre et finit par y parvenir avant que ce dernier ne se venge.

Le jeune maître de l'air envoya un véritable coup de marteau d'air comprimé en plein visage de son adversaire avec en supplément une technique qu'il développait, une lame d'air visant la carotide. N'attendant pas de voir s'il avait blessé sérieusement Colosse, il sauta au-dessus de sa tête dans le but de mettre une distance de sécurité entre eux, arrachant son casque au passage.

Fulminant, le géant se releva sur sa jambe intacte. Une légère coupure était visible au niveau de la pomme d’Adam, signe que la lame qu'Anton avait projeté n'avait pas été aussi efficace qu'il le voulait et qu'elle n'avait pas atteint sa cible. Il fallait vraiment qu'il améliore cette technique. Au moins, la plaie saignait abondamment, ce qui était au final le plus important. Non seulement cela mystifiait encore un peu le mendiant mais en plus, la superficialité et l'emplacement de la coupure pouvait donner l'impression qu'il maîtrisait le combat, bien que ça ne soit pas le cas. L'issue du combat était plus incertaine que jamais, même pour les spectateurs. En effet, Éole était parvenu à blesser son adversaire mais ce dernier disposait toujours de sa force herculéenne et de sa résistance surhumaine, seule son équilibre et son agilité avaient été réellement atteint. De plus, il était fou de rage et l'atteindre allait être encore plus difficile désormais. De plus, les balles servant à faire diversion ne fonctionneraient sûrement pas une autre fois. Il était peut-être niais, mais il pas assez pour ne pas s'en rendre compte. Pourtant, pour sceller l'issue du combat, il allait falloir détruire au moins une autre articulation du géant. Néanmoins, pour l'approcher assez pour cela il lui fallait absolument une diversion, ou tout du moins il fallait qu'il ne le remarque pas.

Il ne restait donc qu'une solution : l'aveugler de quelque manière que ce soit. Rassembler la poussière de l'espace et l'envoyer dans les yeux du mutant gargantuesque était trop peu sûr et peu efficace pour qu'Anton en prenne la peine. Il ne restait donc qu'une solution, soit lui crever les yeux, soit trouver une autre matière que la poussière pouvant obscurcir sa vision. Passerait-il pour un lâche ou bien pour quelqu'un de méthodique et de sadique s'il aveuglait son adversaire pantagruélique ? Tant pis pour eux, ce n'était pas ces monstres assoiffés de sang qu'il voulait impressionner mais les gens pouvant avoir besoin d'un mutant pour quelque basse besogne. C'était tout ce qui lui importait avec ressortir du tournoi plus ou moins en un seul morceau. Il fendit l'air de sa main, une fois, deux fois, trois fois, projetant avec autant de précision et de force qu'il le pouvait -c'est-à-dire par beaucoup- sur les yeux de son adversaire. La première lame se dispersa avant d'atteindre sa cible. La seconde traça une ligne de feu sur le front de Colosse et la dernière ne fit qu’égratigner ses pommettes. Il fallait faire mieux que ça et les rafales d'air comprimé ne suffiraient sans doute pas à ouvrir assez profondément l'arcade sourcilière de son adversaire pour que le sang coule en quantité suffisante pour diminuer sa vue, d'autant plus qu'il avait du comprendre cette technique. Il fallait donc qu'il change de tactique. Cependant, il était à court de bottes secrètes efficaces. Il aurait pu essayer la strangulation mais face à un adversaire aussi coriace, il savait que ça ne servirait à rien. Cette attaque aurait été aussi inoffensive pour Colosse que les bourrasques de vents qu'il pouvait déployer. Il ne restait donc plus qu'une solution l'attaque directe. Après toutes ses diversions, peut-être que son adversaire croirait à une nouvelle attaque visant à le déconcentrer et le conduirait à chercher la feinte. Il allait devoir mettre le paquet pour cette ultime attaque. Il fallait impérativement qu'il infirme un autre membre de son ennemi.

Il commença par dessiner à l'aide de ses paumes un bouclier d'air comprimé, ensuite, il ramena une grande quantité d'air en face de lui afin de préparer des rafales d'air compacté qu'il maintint à l'aide de sa main gauche. Dans le même temps, il se prépara à déchaîner ses vents les plus puissants d'un ample mouvement du poignet droit et enfin, il écarta les bras dans le but de retirer le plus d'air possible dans une sphère d'environ 3 mètres dont la tête du gladiateur était le centre. Une dernière poussée d'adrénaline provoquée par la joie de la réussite de l'accumulation de ces différents aspects de son pouvoir malgré la mal-nutrition lui monta à la tête. Sans plus attendre, il fondit sur son adversaire, la barre de métal serrée dans son poing droit alors que ce dernier commençait à se rendre compte du manque d'oxygène.

La première balle d'air comprimé fut pour le plexus solaire, chassant le peu d'air qui restait dans les poumons de Colosse. La seconde vint percuter son genou blessé, lui arrachant un croassement de douleur. Les yeux exorbités et le front ensanglanté, il eut à peine le temps d'esquiver une troisième rafale en pivotant sur sa jambe valide. Profitant de l'occasion, Anton plongea sa barre de métal entre la rotule et le tibia puis utilisa le reste d'air comprimé qu'il possédait pour l'envoyer directement sur la barre de métal et la rotule. Ainsi, il brisa la barre de métal une deuxième fois et fragilisa encore un peu plus les cartilages et le tendon. Le géant s'écroula au sol dans un vacarme insoupçonnable. Il lâcha dans un souffle :
-J'abandonne.

Bien sûr, personne n'entendit le murmure mais l'arbitre comprenant ce qui se passait arrêta immédiatement Anton qui s'avançait déjà pour égorger Colosse. Pendant cinq secondes, il se débattit avec l'arbitre, décidé à en finir, ne comprenant pas que le combat était terminé. Peu à peu, la clameur de mécontentement des spectateur prit en ampleur. Pendant ce temps, une équipe d'infirmiers tentaient tant bien que mal de soulever la civière sur laquelle avait été installé Colosse.