Raconte-moi la Shoah! (PV Erik Lehnsherr)

« Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines
et sa culture ressemble à un arbre sans racine »
Marcus Gravey

New-York, le 23 novembre 2004

Cher Erik,

On dit qu’un homme n’est jamais lui-même que lorsqu’il connaît ses origines ; son histoire et sa culture formant sa personnalité et sa manière de voir le monde. Hors, pendant longtemps, je me suis tenu à l’écart de ses réalités, persuadé au fond de moi que mes racines ne formaient qu’un socle pourri sur lequel rien ne pouvait pousser. La mort de Daniel, assassiné par une bande d’antisémites, avait seule suffit à me convaincre que d’être juif était la plus grande punition que Dieu pouvait infliger à ses créatures. Aussi ai-je feints de l’oublier, dissimulant ma peine et ma grande honte derrière un silence amer qui me hantait durant des années.

Jusqu’à ce jour béni ou tu es apparu dans ma vie. Ce jour où tu m’as appris qu’on ne devait jamais avoir honte de ce que nous étions. Avec le temps j’ai appris à ré-apprivoiser ma religion, m’enracinant au côté de mes semblables, ne faisant plus qu’un avec ce peuple millénaire que le Seigneur avait choisit comme ses élus. Mais après avoir accomplie ma bar-mitsvah des centaines de questions ont envahi mon esprit et mon cœur, emplissant mon âme de centaine de questions dont je ne parviens pas me débarrasser. Je me suis fait une petite place au sein de notre communauté, ayant résolu une bonne partie des mystères qui entouraient ma naissance et ma vie, mais un pan entier de notre culture me manque. J’ignore tout de cette part si noire de notre histoire qui a gâché vos vies et que vos bourreaux avaient appelé si poétiquement : la Shoah.

Lorsque j’étais petit on m’avait placé des œillères devant les yeux. Rien ne devait transparaître sur le sort des juifs durant la deuxième guerre mondiale. Daniel m’avait formellement interdit d’en faire mention devant Maman qui avait été tant bouleversée par ces évènements. Pourtant moi je n’étais pas aveugle. Je vivais à deux pas de cette clinique où elle avait été soignée, croisais tous les jours des rescapés des camps de concentration. Comment auraient-ils pu me cacher bien longtemps la marque de leur tragédie, encrée dans leur peau comme un souvenir maudit qu’on ne pouvait plus leur arracher. Daniel avait bien tenté de m’expliquer gentiment et avec tact ce qui leur était arrivé, mais comment faire comprendre de telles horreur à un enfant ? Il est mort avant qu’il ne puisse me faire saisir la vérité, sa vie emportée par des monstres au travers d’un crime racial pareil à ceux que les nazis avaient commis.

Hors aujourd’hui je veux plus que jamais répondre à ses questions qui ont parcourus mon enfance. Je veux qu’on me retire ces œillères qui empoisonnent ma vie de croyant, je veux savoir ce que signifie être juif pour nous et pour le reste de l’Humanité. J’espère ainsi pouvoir donner une raison d’être à toutes ses vies qu’on n’a si cruellement enlevées et à toutes celle que les Allemands auront brisées à jamais.

C’est pour cette raison que je me tourne vers toi aujourd’hui dans l’espoir que tu pourras répondre à mes attentes. Tout comme l’arbre ayant besoin de planter ses racines dans la terre pour s’épanouir, je voudrais emprunter la route de la Pologne pour pénétrer dans les lieux de vos tourments et de votre enfer pour mieux les comprendre, voire même trouver un sens à mon existence. Hors je ne peux effectuer ce pèlerinage seul, sans l’appui précieux d’un guide spirituel pouvant m’éclairer sur les atrocités commise par le régime nazi. Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder le sujet délicat de la Shoah mais en effleurant juste la surface, sans que tu n’y ajoutes une touche personnelle. Mais nos discussions n’ont fait qu’attiser ma curiosité et je voudrais en connaître plus sur ton expérience ; j’aimerais savoir qui était le jeune Max Eisenhardt et ainsi tenter de mieux comprendre l’homme qu’il est devenu aujourd’hui.

Je me rends bien compte qu’un tel engagement ne sera pas facile pour toi et je te laisse libre de refuser. Cependant je tiens à ce que tu saches que faire ce voyage en ta compagnie serait pour moi le plus grand des honneurs. Partager cette tranche de vie avec toi me toucherait énormément étant donner la place grandissante que tu as prise dans ma vie depuis ces dernières années. Je compte sur ton franc parlé et ta totale franchise pour m’éclairer sur le cauchemar que vous avez traversé.

J’attends patiemment ta réponse et te salue bien affectueusement.

Ton filleul,
David H.

Un jour se lève dans les richesses politiques, un jour se lève dans les connaissances culturelles politiques d'un monde ou d'un autre. Un jour renaît de ses cendres, après essayer de le dénier pendant plusieurs années. Les gens croient toujours que les désastres comme l'inondation à la Nouvelle-Orléans, étaient peut-être un fait marquant du vingtième-un siècle. Il croyait toujours posséder plusieurs connaissances importantes pour juger qu'une activité ou une catastrophe était un évènement important de notre histoire. Vous savez pourquoi l'Holocauste est aussi important dans les idées humaines? Parce qu'on ne l'a jamais fait avant, on croyait que c'était impossible de tuer environ vingt millions de gens dans un génocide. On croyait que c'était impossible de construire des camps de concentrations ou de croire qu'à force d'accuser des juifs, ils vont détruire une nation complète.

C'était en 2004, Magnéto venait de savoir les détails sur ses enfants, il avait encore beaucoup de difficultés à accepter leurs existences, il avait toujours un comportement très fermé avec ses enfants. Recevoir une lettre de David, sous un faux pseudonyme que Magnéto utilisait souvent avec le temps. Il croyait à une lettre de menace ou une chose du genre, parce qu'il est devenu un méchant terroriste sans pitié. La lettre de Davis était bien différente des idées qu'on rencontre souvent. Les critiques primaires de Magnéto étaient presque tous pareils. Ce comportement laissait un Erik un peu perplexe.

Son passé n'était pas un passé commun, mais il n'était pas très rare. D'un comportement divin et prisonnier d'un espace temps, il avait une accumulation de séquelles psychologiques, qui a développé sa haine envers l'humanité. Poussant un petit soupire, il doit se concentrer dans ses malheurs, il avait de la difficulté à accepter son rôle. Pourquoi il n'était pas une exception? Parce que malgré, tout ce que les médias disent sur lui, et tout ce que la masse voit de lui comme un véritable monstre, des gens étaient capables de le comprendre.

Ils ont senti l'odeur de la mort, ils ont subi les séquelles des bêtises humaines et ils ont peut-être une forte empathie envers cette personne, qui semble monstrueuse devant eux. David avait beaucoup plus qu'un pouvoir puissant, il avait une large empathie qui dépassait largement l'empathie de plusieurs membres. L'histoire avec David était touchante pour une fois, rares sont des histoires qui sont rendus déchirantes. Toutefois, si Magnéto acceptait, il était dans l'obligation de revenir dans son passé, dans son traumatisme.

Pourquoi il a décidé d'accepter, des raisons encore obscures pour la majorité des pseudos psychologues, qui essaient de comprendre Magnéto. Il a décidé d'accepter, en envoyant seulement une lettre codée en hébreux avec un lieu de rendez-vous connu en Pologne. C'était un synagogue, connu et un peu isolé dans la capitale.

Il réfléchissait maintenant, il était habillé bien sobre dans le synagogue, tout en noir et il ne ressemblait pas vraiment aux méchants de la Confrérie. Il attendait seulement que son jeune ami décide de se présenter.

« Mesdames et messieurs nous arrivons à Varsovie. Il est exactement 10h30 et la température à l’extérieur est de -7 degrés. Nous vous priions d’attacher vos ceintures durant l’atterrissage de l’appareil. Nous espérons que vous aurez passé un excellent voyage à bord de notre compagnie et nous vous souhaitons un agréable séjour en Pologne »

La voix mielleuse de l’hôtesse me sortit brusquement de mon sommeil et me fit prendre brutalement conscience de la fin imminente de mon voyage. J’obéis aux ordres de la charmante stewardesse et rattachais ma ceinture. J’étirais mon corps engourdis par ces 15 heures de voyage. La tête appuyée contre la paroi froide et métallique de l’avion je regardais l’avion traversé les derniers nuages et amorcé sa descente vers sa destination. Mon cœur et ma tête se remplirent de sentiments contradictoires. Balançant entre l’excitation de pouvoir enfin frôler la terre de mes ancêtres, la joie d’effectuer mon périple aux côtés d’Erik et la peur de visiter les lieux de supplice de mon peuple, je ne savais comment réagir à cette annonce.

Nous atterrissions à Varsovie !

Plongeant une main dans la poche de mon manteau j’en ressortis avec délicatesse la lettre qu’Erik m’avait adressée quelques jours plus tôt. Je souris en pensant au bonheur que j’avais ressentis en l’ouvrant ce jour-là. Je lui avais envoyée ma requête deux semaines auparavant et les jours durant avait perdu tout espoir de le voir l’accepter. Et puis un jour elle arriva. Lettre anonyme m’étant personnellement adressée, je la décachetais avec étonnement ne m’attendant guère à la surprise précieuse qu’elle contenait. Ecrite en hébreux sans aucune faute d’orthographe, dans un style clair et précis sans lignes inutiles, elle révélait sans aucun doute possible l’identité de son expéditeur. Il avait accepté mon invitation et mon cœur s’emplit d’une joie inégalable.

Cependant plus le temps de nous retrouver approchait, plus j’appréhendais cette rencontre. Je me doutais que cette démarche n’avait pas été simple pour lui. Jamais il n’avait abordé ses terribles années en ma compagnie et il avait certainement dû rassembler tout son courage pour effectuer ce voyage. Saurais-je faire seulement faire preuve d’autant d’hardiesse que lui ? Notre face à face n’aurait rien de pareil à ces nombreuses discussions que nous avions partage jusqu’alors. Erik qui d’ordinaire me semblait si invulnérable, si intouchable laisserait tomber le masque de leader de la confrérie pour réapprivoiser ce charmant fantôme disparu à jamais dans les méandres des camps d’extermination ? On craint toujours de voir les êtres qui nous ont placés sous leurs ailes et protégé de tous les dangers flanché devant nous, révélant ainsi une image bien plus humaine et différente de celle que nous nous étions imaginé. Pour quelle raison exactement ? Avons-nous peur de nous sentir plus vulnérable face à ce monde cruel, privé des seules armures invulnérables que nous nous étions trouvées ? Faudrait-il que j’adopte son rôle le temps de ce périple afin de le protéger lui de tous ces démons du passé qui se lanceraient à son attaque, dévorant son âme et son cœur de mauvais souvenirs déstabilisants ? En aurais-je seulement la force de le soutenir et les mots pour calmer ses peines ? Je l’ignorais et ce profond sentiment d’impuissance me dégoutait.

Soudain l’avion se posa sur le tarmac aussi silencieux qu’une souris. Il roula ensuite à vive allure avant de terminer sa course vers le bâtiment blanchâtre de cet aéroport. Les passagers, pressés de sortir se hâtaient de sortir leurs bagages à main, se pressant les uns comme les autres comme pris d’une fièvre subite. J’attendis pour ma part que le gros de la file passe son chemin avant de replacer dans ma poche le précieux document. Je soupirais ensuite à large bouffée d’air et sortis à mon tour. Quelle impression bizarre que de retrouver le contact du sol après un aussi long vol !

Ne perdant pas une minute, je sortis de cet aéroport envahit de polonais et de voyageurs de tout bord. La ville de Varsovie me parut alors une merveille architecturale à nulle autre pareille. Les bâtiments anciens et modernes se côtoyaient et se mélangeaient harmonieusement sous le soleil froid de la Pologne. Partout on pouvait voir des hommes d’affaires pressés se bousculer dans les rues, des enfants criaient et couraient se livrant à des jeux de poursuite impitoyable. Des femmes discutaient entre elles des prouesses de leurs enfants si brillants. Bref, tout ici respirait la vie et la joie de vivre. Ce paysage idyllique devait être bien différent de cela 60 ans auparavant alors que les murs des ghettos étaient érigés et que les nazis affamaient des centaines de milliers de juifs derrière ses remparts infranchissables.

Il ne me fallut pas bien longtemps avant de repérer la paisible synagogue dans laquelle Erik m’avait fixé rendez-vous. Pénétrant silencieusement dans l’imposante bâtisse je sentis la porte claquer derrière moi alors que j’avançais en direction de la silhouette drapée de noir qui se trouvait devant l’autel. Je m’approchais de lui avec une mine convaincue et me plaça à quelques pas de lui avant de lui déclarer gentiment dans ma langue maternelle, la sainte langue hébraïque.

- Shalom Erik. Je te remercie d’avoir bien voulu accepter mon invitation. J’espère cependant ne pas m’être trop attardé en chemin. Depuis combien de temps es-tu là ?

Sujet: Re: Raconte-moi la Shoah! (PV Erik Lehnsherr) Sam 17 Sep 2011 - 4:52

Cela faisait quand même un petit temps qu'il n'est pas venu en Europe pour relaxer, le problème vient surtout de plusieurs problèmes politiques avec des mouvements beaucoup plus radicaux. Cela faisait longtemps, qu'il a quand même oublié une grande partie de sa vie, de son humanité surtout pour devenir beaucoup plus au sérieux avec le problème de l'humanité. Magnéto obtenait un autre rôle bien important dans le terrorisme international. Erik doit complètement se séparer de sentiment, qui pouvait faire bien rejoindre l'Institut Xavier. Erik a construit une idéologie bien que similaire avec l'Institut Xavier, mais avec des moyens bien différents. Erik était un peu étonné de voir David, qui semble toujours proche Max, malgré qu'il avait encore le mot nazi collé sur le front.

Plusieurs communautés juives n'étaient pas très heureux de voir comment Magnéto utilise ses pouvoirs, ils aimeraient bien le voir encore mort pour essayer toujours de passer comme des gens totalement normaux devant les autres. Il ne faisait pas vraiment confiance aux gens, il ne faisait confiance réellement à personne, même plus à Rogue, même plus à David et même plus à Charles. Ils avaient une autre vision, d'autres moyens et surtout des idées précaires contre le groupe de Magnéto. Cela faisait quand même longtemps qu'il n'avait pas vu David.

Levant les yeux vers David, quand celui-ci a décidé de le saluer, Erik est resté sur son siège, il n'avait pas réellement encore compter les heures qu'il a attendu le jeune David, un peu perdu dans ses différentes réflexions.

-Pas trop longtemps, j'avais besoin d'un peu repos...

Il a répondu avec la même langue que son jeune ami avant de se lever tranquillement, Erik semblait un peu fatigué, il n'aimait pas trop ce genre de plans, un plan d'acceptabilité social avec les autres, qu'il refusait habituellement avec les autres.

-Tu voulais commencé par quoi?