Soirée pluvieuse || Terminé

Et voilà qu'il pleuvait, ce n'est pas qu'Eline n'aime pas la pluie, mais les orages en soirée, ça lui filait le bourdon. Alors, il y avait beaucoup moins d'activités possibles à l'Institut, en temps, normal, avec une belle soirée sans nuages, elle serait allée sur la terrasse ou dans le parc, se balader et flâner. Mais là, elle était descendue dans la "salle de détente", comme on l'appelait, pour y trouver un peu de calme et de sérénité et pouvoir lire un peu se fichu bouquins qu'elle n'arrivait pas à terminer. Eline ne raffole pas forcément de la lecture mais, quand il n'y a plus que ça à faire, elle aime bien lire des romans, dans un fauteuil confortable, des romans qui la font voyager et rêver...

L'atmosphère s'était alourdie, humide, la pluie commençais à tomber sur les vitres de l'Institut et les gros nuages noirs de l'horizon ne présageaient rien de bon. Ils étaient chargées de foudre qui éclataient en leurs seins comme des flash lumineux rendant cet orage menaçant et vivant. Leurs craquements étaient portées jusqu'ici par de fortes bourrasques de vent faisant plier les arbres.

Il y avait beaucoup de monde dans la salle de détende ce soir-là, en tout cas, plus que d'habitude. Ils étaient en groupe de quatre, cinq, des fois plus et discutaient autour de tables, de jeux, ou dans des fauteuils. Les plus jeunes étaient plutôt bruyant et Eline comprit très vite que ce ne serait pas le meilleur endroit non plus pour lire paisiblement. Il y avait un garçon, seul, assis à califourchon sur une chaise en bois et contemplant par la fenêtre le parc sous la pluie. Il avait mis la capuche de sons long manteau noir sur sa tête, comme pour se couper du monde et s'isoler de cette agitation. Eline était assise sur un fauteuil, un peu plus loin et observait se jeune homme. Il semblait plus jeune qu'elle, dans les quinze, seize ans environ et on distinguait très mal son visage sous ses longues mèches noires qui le rendaient mystérieux.

La nature d'Eline, curieuse, la décida d'aller voir le garçon et de lui parler pour en apprendre un peu plus sur lui, car il semblait définitivement l'intriguer. Pourquoi était-il seul ? Pourquoi cachait-il son visage ? Pourquoi il ne joue pas avec les garçons de son âge ? C'est autant de questions qui trottaient dans l'esprit de la jeune femme et qui la rendait de plus en plus curieuse. "Sale temps, pas vrai ?" lui lança Eline en arrivant près de lui. Le garçon inclina un peu la tête et laissai apercevoir son visage. Il semblait peint, ou tatoué d'un larges sourire inquiétant contrastant avec l'expression fermée du jeune homme. Elline s'assit, sur une chaise, à côté de lui et regardant par la fenêtre, comme lui. "Je m'appelle Eline et toi ? Tu n'es pas avec les autres ?" questionna-t-elle avant même que son interlocuteur ait pu répondre à sa première question. Elle essayait de paraître la plus chaleureuse possible, sans être ni froide, ni trop direct. Elle se demandait d'où pouvait provenir ces tatouages qui l'effrayaient presque, mais sa curiosité l'emporta sur sa crainte et cela doit être pour cela qu'elle est là, à côté de ce garçon mystérieux.

Il sembla gêné de ma question et cela montrait qu'il n'assumait pas vraiment son pouvoir. Il avait répondu tout bas, comme pour que les autres personnes de la salle de détente ne l'entende pas. Il semblait en avoir honte, ce qui peut paraître ridicules puisque le but de l'Institut c'est d'aider les jeunes mutants à ne plus se cacher de leurs pouvoirs et les aider à mieux les contrôler. Cependant, Eline ne lui en voulait pas, elle pensait simplement que Nath avait besoin qu'on lui face confiance, qu'on arrête de le craindre et qu'on le prenne pour ce qui l'est avant tout : un humain. Eline pensait que le simple fait de discuter pouvait déjà changer les mentalités et pouvait redonner à Nath confiance en lui.

Il lui avait avoué qu'il était aveugle et il lui avait dévoilé son pouvoir, l'écholocalisation. Eline avait déjà entendu parlé de cela, ce devait être au sujet de chauve-souris et cela lui est revenu lorsque Nath lui en parla. Écholocalisation, écholocalisation... pensait-elle. "Ah c'est un sonar en quelques sortes. Et c'est pour cela les marques, j'ai cru au début que c'étaient des tatouages..." avoua Eline sur le ton de la plaisanterie. Elle avait donc eu ses réponses sur ces fameuses marques mystérieuses, très singulière d'ailleurs, elle n'avait jamais rencontré de personne qui avait ce genre de marques, mais cela ne déplaisait pas Eline, au contraire, cela attisait sa curiosité.

Nath lui demanda à son tour quelles étaient les pouvoirs d'Eline, ce qui enthousiasma cette dernière. "Oh, moi, je peux absorber l'énergie par contact et cela améliore mes capacités, mais je ne maîtrise pas trop en fait, il faut dire que je ne me suis pas beaucoup entraînée..." dit-elle sans aucune gêne. Il faut dire que les occasions sont rares pour qu'elle puisse utiliser son pouvoir. "En fait, quand j'essaie de m'entraîner, ça ce termine souvent en catastrophe alors j'évite de trop m'en servir...". Et c'est vrai, bien souvent, elle n'arrive pas à faire mieux que de libérer l'énergie absorbée en chaleur ce qui enflamme ses vêtements. "Tu le maîtrises bien toi ton pouvoir ? Il doit faire moins de dégâts c'est l'avantage..." plaisanta-t-elle. Bien entendu elle ne se doutait pas de la force merveilleuse que renfermait Nath et qui était capable de bien plus de dégâts qu'elle et son énergie. Mais elle aimait bien l'auto-dérision et elle pensait que cela détendrait un peu Nath qui semblait porté beaucoup d'importance sur le regard des autres personnes présentent dans cette pièce et qui, selon Eline, vaquaient à leurs discussions sans leur prêter attention.

Il avait souri, pas énormément, mais c'était déjà ça, cela montrait que le simple fait de discuter ne pouvait pas faire de mal et rien que ça, c'était une victoire pour Eline. La pluie semblait s'estomper de plus en plus, les gros nuages noirs avaient fini par s'en aller après être passé au-dessus de l'Institut. On pouvait maintenant apercevoir le ciel vide de nuage à l'horizon, bien qu'il était tard et qu'il faisait de plus en plus nuit. Mais les lueurs persistantes du soleil étaient suffisante pour éclairer ce ciel immaculé, bien loin de ressembler au ciel orageux une demi-heure auparavant. À l'image du ciel, la timidité de Nath aussi semblait s'être adoucie, il semblait moins inquiet des potentiels regards des autres élèves qui quittaient, au fur et à mesure que l'heure avançait, la salle de détente. Les plus jeunes, qui étaient aussi les plus bruyant, étaient partis, surement dans leurs chambres.

Lorsque Eline lui avait demandé s'il maîtrisait assez bien son pouvoir, Nath semblait préoccuper. Il lui avait presque avoué que lui aussi avait eu des moments difficiles. Mais il n'avait pas terminé son explication, comme si une force intérieure l'en empêchait. Il était resté pensif après son début d'explications et dans tous les cas, il en avait soit trop dit, soit pas assez. Tout en essayant de ne pas paraître indiscrète et toujours avec une voie chaleureuse, Eline lui demanda : "Ah bon ? Et c'est quoi le reste ?". La curiosité de la jeune femme avait été relancée de telle manière, qu'elle ne put s'empêcher de lui demander. En même temps, qu'avait-il à craindre ici, personne ne se moquerait de lui à part deux ou trois marmots qui à présent étaient aux lits suçant leurs pouces discrètement...

Eline pensait au plus profond d'elle-même qu'il n'est jamais bon de garder des secret pour soi quand ils sont trop durs à porter. Car cela vous ruine et vous ronge de l'intérieur, ça massacre votre existence d'une force insoupçonné. Après la mort de sa mère, son père ne parlait plus vraiment, il se morfondait regrettant le passer et devenait presque dépressif. Il a fallu qu'Eline lui parle de sa mère, de sa mort, pour que son père vide ce qu'il avait sur le cœur et aille mieux, enfin. Tout comme il faut faire le deuil, il faut se libérer des secrets trop lourds a porté, car lorsqu'ils éclatent, on n'est jamais préparé. C'est en tout cas ce que pensait Eline.

L'attitude de Nath avait changé radicalement, il était passé de souriant et presque libéré à complètement préoccupé voir presque malade. C'était très étonnent et cela ne plaisait pas à Eline qui s'inquiétait pour son état. Il avait du mal à aligner deux mots et était très crispé, il se cramponnait à sa chaise et tremblait de tout son corps. De grands spasmes comme des vibrations le parcouraient. Eline aurait aimé l'aider, le soulager, mais comment ? Elle ne savait ni ce qu'il ressentait, ni ce qu'il avait. "Ça va Nath, tu as l'air malade ?" lui demanda-t-elle. Après quelques secondes, il lui dit en hésitant et avec une voie faible et tremblante qu'il fallait qu'il sorte et se leva précipitamment, tâtonnant le rebord de la fenêtre pour garder l'équilibre et se dirigeant tant bien que mal, vers la porte menant au parc. "Attend, je vais t'aider !" dit Eline un peu surprise.

Elle lui prit le bras et sentit très nettement ses vibrations et ses tremblements. Sentant qu'il ne pouvait pas attendre, elle accéléra le pas et traversa la salle de détente devant les yeux ébahit des quelques rares personnes qui y restaient. Eline pensa pendant ce temps à tout ce que Nath pouvait bien avoir. Cela devait avoir un lien avec "le reste" qu'il avait laissé entendre pendant leurs petites discussions. Cela ressemblait à une envie de vomir ou quelque chose comme ça, mais cela ne se manifeste jamais aussi rapidement. Eline se sentit coupable, cela pouvait très bien être de sa faute, elle était venue discuter, pensant tenir compagnie alors que Nath aurait peut-être aimé être seul. Elle n'avait pas forcément peur, car elle avait vu des événements très surprenant pendant ces trois années à l'Institut: des liquéfactions, des métamorphoses, des transformations... Un tas de phénomènes surprenants et qui faisaient très mal aux mutants concernés. Mais que pouvait bien avoir Nath ?

Nath c'était donc éloigné comme pour s'isoler un peu plus des regards. Il faisait nuit, il ne pleuvait plus et la lune était visible dans un ciel de plus en plus sombre. Eline observait le jeune homme, inquiète. Elle s'attendait à tout sauf à ce qu'il est advenu. C'était tellement incroyable qu'elle en resta bouche bée, incrédule les yeux grands ouverts : Nath venait de se transformer en une créature pour le moins étrange et inconnu, une créature magnifique et fantastique dégagent force et sérénité. Elle ne ressemblait à rien de connu : sa posture était similaire à celle des gargouilles, les membres antérieurs fléchis et les membres supérieurs tendus, mais seul la posture était similaire, car cette créature immense se tenait accroupie face à Eline était aussi belle qu'étrange. Elle avait une sorte de pelage bleu, un bleu profond splendide, elle avait une longue queue terminée par une sorte de grosse touffe de poils gris de la même couleur que les poils ornant son crâne. La beauté de cette créature contraste énormément avec les monstrueuses griffes de ces pattes : Longues et aiguisées, elles constituaient une arme redoutable. Cette créature dégageait une agilité, une souplesse et une force hors du commun, l'expression de cet animal était à la fois douce mais ferme. En effet, les lignes de ce qui s'apparentait à son visage étaient courbes et fines, mais le regard doré restait sérieux et attentif.

Eline n'avait pas spécialement peur, car elle se savait protégée de tous les coups possibles grâce à son pouvoir. En effet, même les lames les plus aiguisées ne feraient que trancher ses habits mais perdraient toutes leurs vitesse, et donc leurs dangerosités, au contact de la peau d'Eline. Cependant, elle restait fixe, ne sachant pas réellement si Nath contrôlait entièrement la créature ni si cette dernière possédait des pouvoirs surnaturels. Ajouté à la stupéfaction, tous ces sentiments avaient figé Eline qui était comme pétrifiée. Elle ne bougeait pas, attendant de voir comment se comporterait cette étrange créature aussi belle soit-elle. Celle-ci ne bougea pas, elle fixait la jeune femme dans les yeux, son regard doré ne permettait pas de prévoir ses futures réactions, car il était aussi étranger à Eline que la créature elle-même. Il est vrai que lorsque l'on connait quelqu'un, on peut deviner ses réactions dans son regard, mais il est de plus en plus dur de les prévoir lorsque l'on ne connait pas la personne. Imaginez donc ce que cela devient lorsque ce n'est plus une personne, mais une créature, un animal inconnu.

Voyant que le face-à-face durait et alors qu'Eline reprenait peu à peu ses esprits après cet étonnant événement, elle dit timidement et presque craintivement : "Nath ?" une sorte de questionnement pour savoir s'il était dans la créature, s'il la contrôlait, s'il pouvait parler et aussi pour se rassurer elle-même, en rompant ce silence insoutenable.

Eline n'en croyais pas ses oreilles, la créature lui avait répondu aussi étrange que cela puisse paraître. Elle avait une drôle de voix, comme si plusieurs personnes parlaient en même temps, mais elle semblait être doué d'une conscience et d'une intelligence humaine. Autre point important, Nath ne semblait pas la contrôler. Ils devaient donc se partager un même corps à deux, cela ne devait pas être facile tous les jours. Voilà donc ce que cachait Nath depuis le début de la soirée. Eline était émerveillé par cette créature qui semblait respirent enfin l'air libre comme si elle avait été en captivité, elle respirait à fond, longuement remplissant ses poumons soulevant sa poitrine, la tête vers le ciel. Inutile de vous dire que la curiosité naturelle d'Eline en avait pris un sacré coup : se retrouver face à un élève se transformant en une créature inconnue et qui semblait être aussi intelligente qu'un humain lambda était sacrément déconcertant et stupéfiant.

Voyant que la créature était douée de parole et de conscience, Eline essaya de la traiter comme une personne. "Ah, d'accord. Et vous êtes quelle sorte d'animal, vous avez un nom ?" demanda-t-elle timidement. Eline s'approchait un peu, par petit pas. Elle avait fermé la porte de la salle de détente et se retrouvait dans une des allées du parc. La créature était un peu plus loin, dans l'herbe à environ une quinzaine de mètres de la jeune mutante qui n'en revenait toujours pas. On peut se dire que dans ce monde où les phénomènes surnaturels et considérés comme paranormaux il y a des années, sont devenus quasi quotidien à l'Institut, mais ce genre de créature dépassait les imaginations. Personne ne les regardait, comme il faisait presque nuit noire, les élèves présents dans la salle de détente ne pouvait voir que leurs reflets à travers les vitres, du fait du fort contraste de luminosité. De plus, les rares personnes qui y étaient restés étaient très absorbés par leurs activités. Eline pensait donc que grâce à cette absence de regards furtifs, elle pourrait en savoir plus sur Nath et cette créature, en connaître les origines.

Le Shinerai. Ce n'était apparemment ni son nom ni le nom de son espèce puisque cette créature ne se disait pas comme étant un animal, simplement ce qu'elle était, unique en son genre, peut-être. Des multitudes de questions trottaient dans la tête d'Eline, des raisonnements, des interrogations sur le fonctionnement de ce système d'un corps pour deux esprits, deux âmes, deux consciences. C'est vrai, que cela peut être troublant, comment pouvaient-ils cohabiter ensemble dans un même corps alors que certaines personnes ont déjà du mal à supporter une trop grande promiscuité en deux corps ? On pouvait aussi imaginer que ce n'était qu'une seule et même personne, ayant deux personnalités tellement distinctes qu'elles en viennent à changer leurs corps d'apparence. Eline ne saisissait pas bien ce principe, des questions lui brûlaient les lèvres et pourtant, elle ne les posa pas, du moins, pas tout de suite. Sûrement à cause de l'étonnement et la stupéfaction encore très présente chez la jeune femme, mais aussi une certaine tenue et politesse qui la forçait à ne pas prendre le Shinerai comme un phénomène de foire. Eline voulait avoir une discussion avec le Shinerai, c'était un fait, mais elle voulait lui parler comme on parle à une personne, pas comme à une bête de cirque.

Le Shinerai avait l'air de ne rien avoir en commun, mis à part le corps, avec Nath, comme si leurs deux consciences étaient bien différentes. Toutefois, Eline ne savait pas si Nath entendait ce que l'on disait ou s'il était enfermé comme le Shinerai l'avait supposé. "Oh, ce n'est pas très grave, mais c'est plutôt à Nath qu'il faut dire ça." Répondis-t-elle. Le Shinerai avait l'air de parler comme si Nath s'était absenté, ce qui laissait présager qu'il ne les entendait pas. "Mais, comment se fait-il que vous ayez le même corps avec Nath, ça ne doit pas être simple, non ?" Questionna Eline sincèrement tandis qu'elle s'était arrêtée, quelques mètres devant le Shinerai.

Il faisait nuit désormais, plus aucune trace de soleil à l'horizon, seule la lune éclairait doucement le jardin de l'Institut et reflétait ses rayons d'argent sur la fourrure bleue marine de la créature. Eline sentais que leurs discussions ne pourrait pas s'éterniser, elle commençais à avoir un peu froid, sûrement à cause du léger vent frais qui lui caressait ses bras nus. La fatigue accumulées par cette longue journée se faisait ressentir et elle songeait doucement à retourner dans sa chambre. Cependant, ses sensations n'empêchaient pas Eline de rester là, devant le Shinerai qui était très grand comparé à elle et d'espérer en savoir un peu plus avant d'aller se coucher.

Le Shinerai la regardait, ses yeux dorés étaient l'une des rares chose encore visible dans cette pénombre. Le Shinerai lui avait expliqué leur rencontre, avec Nath et le fait qu'il lui était venue en aide et toujours avec le même calme contrastant avec la puissance qu'il dégageait. De toute évidence, Il n'aimait pas que Nath se cache, il n'aimait pas quand il craignait le regard des autres. D'un côté, Eline était d'accord avec lui, mais d'un autre, elle se disait qu'il ne fallait pas brusquer le jeune garçon, qu'il fallait lui laisser le temps de surmonter cela et de l'aider dans cette période cruciale qu'est l'adolescence. Eline avait eu une adolescence difficile et elle savait ce que c'était, on se cherche, on essaie de se raccrocher à quelque chose, mais ce n'est pas facile et on se pose des questions sur soit et sur sa vie. Cette période de la vie doit être d'autant plus difficile pour des personnes différentes, mutantes, mais aussi possédant des handicaps. Eline n'avait pas eu ces problèmes, car ses pouvoirs ne se manifestaient que rarement, mais elle imaginait que pour Nath, cette période ne doit pas être facile. Même s'il a la chance de faire partie d'un Institut pour jeune mutant, il ne fallait pas pour autant pas le bousculer, mais plutôt le laisser se rendre compte par lui-même qu'il est en sécurité ici. C'était en tout cas le point de vue de la jeune femme. "Ne le bousculer pas trop non plus, je ne dis pas ça contre vous mais, je crois que Nath à juste besoin d'un peu de temps..." dit-elle gentiment.

Eline ne voulait pas s'attarder davantage dehors, non parce qu'elle ne voulait plus discuter avec le Shinerai, mais parce qu'elle préférerait le faire à l'intérieur et de préférence assise. Et ne voulant pas s'attarder, Eline ne posa plus de questions, de toutes les façons il aurait été impoli d'en poser d'autres. "Je ne sais pas si vous voulez prendre l'air plus longtemps, mais... Je commence à avoir un peu froid et euh... Je vais juste à l'intérieur." Finit par dire la jeune femme. Ainsi, elle pourrait laisser le Shinerai se dégourdir un peu, en effet, elle pensait que la créature n'osait pas prendre ses aises du fait de la présence de la jeune mutante. Et puis, si Nath reprenait le contrôle de son corps, elle ne l'accablerait pas de questions. C'est vrai qu'en se mettant à sa place, Eline se sentirait gênée d'être partie si promptement et n'aimerais pas trop qu'on lui pose des questions. En se mettant à la place des gens, on comprend un peu mieux leurs réactions même si on ne peut pas avoir une idée exact de ce qu'ils ressentent.