Gorlanova - PV Wells

Et putain de merde… J’hais les singes. On ne peut pas demandé à un homme de penser plus que quelques secondes avant qu’il enchaine une nouvelle niaiserie. Je suis à deux pas d’entrer dans le repère de Nick Gorlanova. Normalement, on devrait être un escadron pour pénétrer dans cette caverne de dragon, mais je suis seul avec Stanislavski. Faut dire que tout est parti en vrille hier soir.

À 2h47am, Stanislavski m’a contacter. Je ne dormais pas. Il y a 7 jours que j’ai pas dormis. Je passe plutôt la nuit à picolé à droite et à gauche. Ma tête fait constamment tictac et sa deviens impossible de fermé les yeux. Je me rends au lieu du rendez-vous et je constate que Sergei a tué le putain de bras droit de Gorlanova. Un singe irrationnel comme tout ces minables humains. En moins d’une dizaine de minute les légistes sont là et ils emballent le corps. Le coup de filet devait se faire dans seulement deux jours et il a tout foutu en l’aire. Apparemment, selon le mouchard russe, la victime se serait aperçue qu’il portait un micro et il l’aurait menacé de tout balancer au parrain. Il a paniqué et l’a assommé avec ce bibelot dégoulinant de sang. À voir le visage de l’homme, il a dut lui donner 6 ou 7 coup puissant, car il est complètement détruit. C’est un vrai déséquilibrer ce mec et pourtant il est notre seul chance d’atteindre Nick Gorlanova.

C’est pour cela que je suis seul avec Sergei. En fait, je ne suis pas moi. Je suis la victime de Sergei. On a conclu que c’était la meilleure solution de réussir la mission. La disparition de ce membre influent aurait rapidement alerté le patron et tout aurait été avorté avant même que l’on tente quoi que se soit. J’ai eu le temps d’étudier le corps et mon apparence est fidèle. Par chance l’on avait une photo pour le visage. Je suis donc un grand et gras russe et j’ai des cheveux blanc plaqué avec une épaisse couche de gel. Un quasi stéréotype d’homme de main mafieux. Faut dire, que je ne suis pas vraiment seul. Je sais bien qu’il y a une escouade de mandroïde prêt à intervenir si tout part en vrille. Mais au fond, lorsque tu es seul l’autre côté de la frontière ennemis, tu as toujours ce sentiment de solitude. En plus, avec un singe comme partenaire, je n’ose pas imaginer les bêtises qu’il pourra faire. Il pourrait même me dénoncer pour sauver sa peau. je me méfie énormément de ce pourrit de singe meurtrié émotionnel.

Le plus difficile, lorsque l’on prend l’identité de quelqu’un, ce n’est pas vraiment le physique, mais plutôt tout le reste. Qu’est ce que je dois dire et comment agir. En plus, Nick et son bras droit on vécu une foule de chose ensemble et nous en connaissons très peu. Les souvenirs sont impossible a simuler et c’est là le défi. Je reste pourtant calme malgré le fait que je suis à deux pas d’entrer dans ce qui sera peut-être ma tombe. J’ai passé plus de 30ans en mission chez les Russes et les autres ennemis de la nation américaine alors c’est peut être pour cela que j’ai une impression d'une routine. Je pousse la porte et j’entre dans le repère du légendaire dragon. Sergei la ferme derrière lui.

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Le fourgon s’immobilise dans une rue isolée, à l’abri des regards. La porte arrière s’ouvre. Je me lève. Comme à chaque fois où j’habite mon corps mécanique, je me sens léger, libre. Pourtant, mon pas est lourd. Je suis à bord d’une armure Mandroide, mon armure, adapté à mes besoins. Ho, rien de bien extraordinaire. Un simple module d’injection a été ajouté afin de remédier au risque de malaise propre à ma personne. C’est toutefois suffisant pour me sentir « chez moi ». Déjà que j’ai montré d’indéniables prouesses au pilotage de Mandroides, toujours être aux commandes de la même machine permet d’aller encore plus loin dans la finesse du contrôle. Je ne fais qu’un avec elle. Je me sens revivre. Mais bref, passons ce genre de considérations. J’ai une mission à remplir, un objectif à atteindre, un collègue à protéger.

Je descends du fourgon et je me dirige vers la porte ouverte d’un immeuble. C’est là, à l’intérieur de ce bâtiment délabré, voué à la déconstruction, que se tient notre QG de fortune. Je suis suivis par deux autres agents du BAM, tous deux également à bord de Mandroides. Dans le bâtiment, je suis accueilli par un homme en tenue tactique. Il a l’air sur les nerfs. Il s’adresse à moi avec hostilité.

-Bien, alors c’est qui qui dirige cette opération ? J’avoue ne pas tout avoir compris.
-C’est moi, dis-je.

Déjà que d’ordinaire ma voix n’est pas très agréable, avec l’armure c’est encore pire. Le micro lui confère un timbre métallique glacial.

-Vous ? A bord de votre boite de conserve ? Vous dirigez ET vous fêtes partie de la force d’intervention ?
-Exactement. C’est ainsi que les choses ont été planifiées et c’est donc ainsi qu’elles vont se passer. Des objections ?

Il n’a pas l’air contant de ma réponse. C’est vrai que je manque de diplomatie. Seulement, je suis un peu stressé. Cette opération, je la sent mal. Je veux que mes équipes soient sur le pieds de guerre au plus vite pour parer à toutes éventualités. Je poursuis.

-Quand est-il de vos hommes ?
-On est pratiquement en place.
-Bien. Toutes les communications passent par moi désormais. Faites le nécessaires.
-A vos ordres, conclut-il de mauvaise grâce.

C’est sûr, ce n’est pas moi qui vais arranger les relations entre le BAM et les forces conventionnelles. Mais peu m’importe, ce n’est pas ma mission. Sans attendre d’avantage, je contacte Mercer par radio. Il est équipé d’une discrète oreillette, c’était indispensable pour rester en contact.

-Mercer ? Ici Wells. Je suis au point de contrôle. Les Mandroides sont parées. Les équipes d’appoint sont en cours de déploiement. Souviens-toi que d’après la simulation, il nous faudra 7 minutes pour arriver sur place. Tiens-moi informé. Si tu ne le peux pas, laisse ton micro ouvert que je puisse entendre les conversations. La prochaine fois que je te contacte, c’est pour te signaler la mise en place complète de nos équipes. Après, silane radio de mon côté. Terminé.

Pour l’instant, il est impératif que les hommes placés sous mes ordres restent discrets. Voilà pourquoi les mandroides sont cachées dans cette immeuble. Les équipes de SWAT restent également à couvert dans leurs véhicules banalisées.

Les secouages de renfort se mobilisaient au fur et à mesure que je pénétrais dans le repère du clan mafieux. J’avais passablement compris le premier message de Wells, mais les murs étaient si épais que les ondes traversaient mal. Ses paroles étaient donc ténues, entrecoupées et submergées par un grésillement de fond. Je ne me fais pas d’illusion, la qualité sonore doit être aussi misérable dans l’autre sens. C’est une question de physique des ondes et la physique est immuable. C’est pour cela que je l’aime. Elle est logique et rationnelle et on peut donc la maitriser pour en retirer quelque chose. Ce n’est pas le cas des foutus singes émotifs où tout est imprévisible. En mission, c’est toujours risquer de porter un micro ou un écouteur, mais la mission le nécessitait. Normalement, mon cœur devrait battre à rompre à cause de la tension de la mission, mais son rythme est lent et régulier. Je suis calme. Ma tête fait Tic Tac et mon cœur ne bat plus depuis déjà un moment. Dans l’escalier, je suis seul avec Stanislawski et je confirme avec une phrase codée que la réception est de piètre qualité, mais que la mission doit commencer :

-Alors Stan, les premiers résultats pour la grossesse étaient limites et apparemment d’autres tests devront être faits? Sache qu’il faut continuer et tout ira bien.

Stanislawski est derrière moi il les dernières paroles lui était destiné étant donné qu’il semblait être devenu très nerveux depuis le meurtre de la veille. Une caméra visible postée dans les escaliers n’a rien manqué de la scène. Je pousse une autre lourde porte en bois et on entre dans une première pièce habitée. Elle est assez petite et quatre gardes sont là en train de jouer aux cartes. Il y a quelques portes sur les murs, mais une attire mon attention. Celle complètement au fond de la pièce et elle est en acier alors que les autres sont en bois. Je sais ce qu’elle cache. Une chance que le bâtiment est un ancien bâtiment public. Le BAM a facilement pu nous procurer les plans. Avec les compléments de notre taupe, j’ai mémorisé les lieux et je peux me déplacer en connaissance de cause. Après tout, ce lieu est le QG du groupe depuis bien des années et il aurait été illogique que je ne misse retrouve pas compte tenu de qui j’étais sensé être. Mon personnage est connu pour être assez peu loquace et très distant. Je traverse donc la salle sans même regarder les acolytes. Faut dire qu’aucun ici n’oserait le fouiller. Par contre, Sergei n’a pas le même traitement de faveur et rapidement il est soumis à une fouille par les gardiens. Il dissimula un pistolet à sa ceinture, mais ce n’est pas ce qu’il cherche. Une arme à feu fait peu de dégâts à comparer d’un micro. Heureusement, il n’a rien sur lui. Tout est sur moi. Faut dire que malgré tout il tremble, enfin plus que d’habitué étant donné que son corps vibre à cause de son pouvoir. Ce putain de singe pourrait tout faire bruler des mois d’enquête avec sa cervelle à deux balles et ma vie repose sur lui. J’espère que les mandroides seront plus réfléchis que lui.

Une foi la fouille de mon compagnon terminé, je pose la main sur le panneau de contrôle et il le scan laissant voire une lumière bleue et un verrou se déclenche. Après tout j’ai mis des années avant de pouvoir atteindre une telle précision dans mes métamorphoses. En plus, j’ai étudié un bon moment les mains de la victime pour les recopier étant donné que nous connaissions l’existence du scan. Ma tête est actuellement submergée d’information, mais ma mémoire est terriblement efficace. Tout se range comme dans un ordinateur. Un disque dur à la place de la cervelle pourrait croire certain. En quelques heures, j’en ai appris beaucoup sur lui ou en fait sur moi, mais le passé d’un homme est toujours plus complexe et secret que les quelques fiches que le BAM peut regrouper en une nuit. On a beau y ajouter le témoignage de Stanislawski, beaucoup trop d’éléments restent inconnus. La mission est risquée, mais les ordres ont été clairs et je dois les suivre. Je suis un professionnel et j'en ai vu d'autres. Il faut garder la tête froide et je suis le meilleur pour le faire. Je pousse l’énorme porte en acier et j’entre dans le bureau de Gorlanova. Il s’agit d’un blindage important et ceci ralentira certainement les renforts étant donné qu’ils devront la faire exploser pour nous secourir. Nick est un véritable freak de la sécurité après tout.

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-Le signal est faible. N’y a-t-il pas moyen d’arranger cela ?!

Je pose une question mais elle sonne comme un ordre. J’ai beau être la tête de l’organisation de cette opération, je n’ai toutefois pas eu connaissance de toutes les ressources mises à ma disposition. La communication entre le BAM et les forces conventionnelles est mauvaise. Il faudra vraiment que cela cesse.

-Le bâtiment est pratiquement un Bunker, monsieur Wells, nous n’y pouvons rien.

C’est cette même personne qui m’a accueillit qui à présent réplique. Il est mon second dans l’affaire. Déjà je le trouve stupide. Je le devine procédurier et c’est sans doute la cause de mon ressentiment. Je lui fait face pour lui répondre.

-Cela, on le sait depuis le début de l’opération. Ce n’est pas une excuse. Nous ne devons pas perdre le contact.
-C’est bien joli tout ça mais personne ici ne fait de magie ou…
-Trouvez un relais, n’importe quoi, mais trouvez ! Compris ?! Si Mercer se rend dans les caves de ce foutu QG, on ne le captera plus !

Je ne sais pas quelle raison pourrait pousser mon collègue à s’enfoncer si profondément dans l’édifice mais je ne suis pas devin. Je préfère prévenir que guérir. Entre mon second et moi règne une franche animosité. Je n’en ai que faire. Si je dois l’écraser de mon autorité pour que cette opération soit un succès, je le ferais. Là, je lui ai pratiquement hurlé dessus. J’ai jeté dans la pièce une ambiance glaciale. Il n’ose pas répliquer et c’est préférable. Ma radio, tout d’un coup, me transmet des messages venus de nos équipes en cours de déploiement.

-Block 2 en position.

Voilà une bonne nouvelle. Je réponds.

-Bien reçu Block 2. Restez statique jusqu’à nouvel ordre. Signalez-nous toute activité suspect dans votre périmètre.

Le chef d’équipe acquiesce. Au moins un qui semble correctement faire son travail. Je me tournes vers les deux autres agents du BAM. Il est temps de parfaire notre stratégie en cas d’intervention. J’ordonne qu’on affiche le plan du bâtiment sur l’in des moniteur présent. Je me lance alors dans mes instructions.

-Le bâtiment possède deux entrées : une principale qu’à emprunté Mercer et une dérobée à l’arrière. Block 1, 2 et 3 ont pour mission d’établir le périmètre de sécurité et de bloquer ces voix d’accès. Mais en aucun cas, ils n’entreront. C’est nous, Mandroides, qui allons intervenir directemenr. Vous connaissez déjà nos objectif. D’abord protection puis interpellation. Des questions ?

J’étais donc dans une situation dramatique. Les communications avec l’extérieur étaient déficientes et le risque important. La lourde porte d’acier se referme derrière Stanislawski. Il faut dire que tout ceci doit rendre les communications particulièrement obstruées. Pourtant, nous le savions. Notre indic nous a décrit les lieux et tout avait été fidèlement présenté. Le BAM sur ce coup là a été négligent en n’offrant que de l'équipement de second ordre pour une mission de cette importance. Gorlanova. Nick Gorlanova. Il est l’un des plus grands parrains de la ville et assurément le plus grand trafiquant de Marteau de l’Est de l’Amérique. Ils possèdent un véritable empire financier. Pourtant, on nous fournit ce matériel merdique. Ma vie a donc si peu de prix. J’estime que leur vit de singe ne vaut guère plus après tout. Le gouvernement, mon gouvernement, avait fait un bon jeu médiatique en créant le BAM, mais avec si peu de ressources humaines et matérielles, rapidement sont rôle deviendrait négligeable. J’ai l’impression parfois qu’il me trahit ce cher gouvernement. Cependant, si le BAM réussit ce coup d’éclat, alors que les forces traditionnelles y ont tant périclité, la crédibilité du groupe sera établie. Je regarde ma montre. Selon les estimations, les unités doivent être en position. Mais s’ils ont eu un problème? Je suis seul au fond de ce trou à rat. Normalement, cette pensée devrait me terroriser, mais pourtant mon rythme cardiaque est pratiquement inchangé. J’en deviens même à douter si mon corps peut encore sécréter de l’adrénaline. J’en viens même à oublier la peur.

La mission était claire. On doit tout faire pour que le transfert de narcoleptique se tiens à l’heure et à la date prévues. Si tout va bien, demain à la même heure, une équipe d’intervention capturera nos mafieux avec la plus grosse saisit de drogue mutante en Amérique. Les arrestations pourraient se compter par dizaine et en échange, un assassin russe sera déporté avec sa famille. Entente raisonnable. Par contre, sur le terrain, jamais rien ne va aussi bien que lors de la présentation de la mission. Encore une fois, je le vis. Alors que le parrain me fait un signe de la main, je m’approche de lui et je tends mon oreille près de sa bouche. Ma lourde carcasse de 2m et 180kg projette une ombre inquiétante sur mon supposé patron. Sa silhouette est toute fine. Presque cadavérique. Sa peau semble directement attachée à ses os. On pourrait presque le croire mort, car il faut dire que la tentative d’assassinat à l’uranium qu’il a vécu lui a laissé d’importantes séquelles permanentes. On pourrait même croire à un lien de parenté avec l’agent Wells. Il s’agit peut être du même assassin, au font toute la lumière reste à faire sur ces deux attaques et aucune piste ne doit être écarté. Il murmure, avec sa voix rouillée, à mon oreille qu’il veut savoir si j’ai des nouvelles informations sur la fiabilité de Stanislavski. Si seulement, il s’avait qu’il était à seulement quelques centimètres d’un micro, il nous aurait surement abattus sur le champ. Je lui fais un subtil signe de la tête que non, mais que je continus la surveillance. L’ordre de suivre notre témoin venait donc de lui et nous avons surement évité une catastrophe en supprimant cet élément. Sergei reste un singe. Un singe chanceux, mais un vulgaire singe irrationnel. Visiblement, il a soif et comme tout bon bras droit, je lui avance son verre d’eau. Ses lèvres sèches embrassent la paille et il prendre une douce gorgée. Je redépose le verre sur son bureau. Il me remercie en m’appelant son frère. Ces deux-là devaient être encore plus près que nous ne le pensions. Ceci rend encore plus périlleuse la mission. Il continu a murmuré à mon oreille que comme convenu la transaction ce fera se soir ici même. Sergei est un putain de singe. Le clan Gorlanova le manipule et le désinforme depuis des semaines. Il avait un doute sur sa valeur et ils ont décidé de le tester. Ils avaient tout vrai sur sa trahison, sauf qu’ils ne se doutent pas où nous en sommes actuellement. Nick est vraiment un type intelligent et c’est malheureux qu’il ait choisi cette mauvaise voie. La chance nous a aidés jusqu'ici, mais les probabilités jouent contre nous. Nous ne sommes pas prêts à mener un tel coup de filet et j’espère que l’agent Wells sera composé avec cette surprise.

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Mes deux coéquipiers ont écoutés avec attention mes explications. L’un d’eux, juste après, me demande des éclaircissement sur notre marge de manœuvre lors de l’intervention. Je réponds sur l’instant.

-Nous respectons la procédure qui s’applique à notre instance gouvernementale. Nous nous annonçons, nous procédons aux tires de sommation et s’il y a encore résistance après ces derniers, nous auront de fait affaire à des hors-la-loi. La protection de l’agent Mercer ainsi que de notre taupe est une priorité. Rien ne dois freiner l’avancer de notre équipe jusqu’aux objectifs. Efficacité, rapidité, voilà nos maitres mots.

A peine ais-je terminé de parler, je reçois une nouvelle communication de la part du SWAT. Block 1 venait d’arriver à sa position. Je confirme de la même façon que je l’ai fais précédemment. Ensuite, j’ai été alerté par ce que j’arrivais péniblement à entendre de la part du micro de Mercer. Il s’agissait d’une voix, pas celle qu’avait adopté mon collègue. J’ai put en déduire qu’il s’agissait du fameux Nick Gorlanova.

-Notre agent est en contact avec l’objectif. On se tient prêt messieurs.

La communication, plus que jamais mauvaise, et le fait que la troisième équipe du SWAT ne soit pas encore en place ne me plaisait guère. J’ai fini par contacter cette équipe pour lui signaler qu’elle était hors délai. Block 3 m’informa que la circulation, dans son périmètre, était particulièrement dense mais qu’il était sur le point d’arriver. Bon, très bien. Maintenant, je n’avais plus qu’à m’accrocher à ma radio en espérant le meilleur mais envisageant le pire. Comme d’habitude.

HRP : navré, c’est court mais je n’avais pas plus à dire compte tenu de la situation.

Les communications entre Wells et moi sont terribles. Les grésillements sont constants et submergent la totalité des propos que mon coéquipier pourrait tenter de me dire. J’avais deviné que je me retrouverais seul au milieu de ce panier de crabes. À la minute où ils m’ont demandé de devenir le bras droit de Gorlanova, je savais que je me retrouverais au fin fond d’une mécanique qui peut à tout moment m’avaler. Dans ma tête, il y a un tic tac constant. On dirait pratiquement le compte à rebours d’une bombe.

Nick, avec sa voix abimer, me murmure deux trois trucs sans réelle importance et il reprend la lecture du livre qu’il lisait lorsque je suis entré. Un petit bouquin rouge avec une couverture rigide et usée. D’un simple coup d’œil, il est évident qu’il s’agit d’un rapport comptable des ses activités. Les colonnes de chiffres sont presque infinies. Les descriptifs sont clairs. Bref, il s’agit d’un rapport financier complet surement fabriqué par les meilleurs comptables que l’argent peut acheter. Ces bons comptables savent que l’argent n’a pas d’odeur et avec leurs petits manèges, en quelques manipulations, tout ceci devient pratiquement légitime. Nick est minuscule dans sont gros fauteuil de cuir et il me traine toute ces indices sous le nez. Dès que la situation le permettra, je devrai mettre la main sur ce document. Il s’agira d’une pièce maitresse pour monter notre dossier. Si on ajoute à cela le témoignage de Stanislawski et la saisie, le clan Gorlanova sera rayer d’un coup de la ville et ce pour au moins 25 ans.

Le son de la lourde horloge résonne. Le son est lourd et chaque heure résonne puissamment. Les trafiquants devraient déjà être ici. Ils doivent sécuriser les environs et ceci expliquerait le petit retard. Une cargaison de cette grosseur est rarissime et toutes les mesures doivent être prises. Ce sont des professionnels après tout. Alors que la dernière heure vient à peine de se taire. On entend une cavalerie de criminel descendre l’escalier principal. Ils doivent être des dizaines. Le son de la délégation n’a rien pour calmer notre indic qui devient un véritable paquet de nerf.

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-Block 3, en position.
-Parfait. Restez à couvert, attendez les ordres.

Le SWAT est près, tout est près à l’exception de cette communication qui menace de se rompre. Dans le contre de contrôle installé pour l’opération, je sens la tension monter d’un cran. Sur les écrans nous parviennes les images des caméras embarqués par le SWAT. Je les observe un instant mais elles ne montrent rien qui est susceptible de retenir mon attention. Je me tourne vers mes deux coéquipiers, les deux pilotes Mandroides.

-D’autres questions ? dis-je, histoire d’être certain. Qu’aucun point n’est resté dans l’ombre

Ils me disent que non, que tout est clair.

-Parfait. On se tient prêt. Sauf si la situation change, on avancera en groupe serré, droit vers les objectifs. Notre puissance de feu combinée devrait écarter toute résistance.

Ils acquiescent. Décidément, collaborer avec mes collègues du BAM parait plus simple. A l’image de Mercer, ils savent être efficace. Enfin, c’est peut-être une idée fausse, peut-être que j’ai simplement de la chance de tomber avec les bons éléments. Je me tourne vers mon subordonné direct, cet homme si antipathique. Il est accroché à son téléphone, il chercher à régler le problème de communication comme je lui ai demandé mais il s’y prend mal. Je m’avance et m’adresse à lui, irrité.

-Lâchez ce téléphone ! On n’a plus le temps pour demander du matériel supplémentaire. Où est l’équipe de techniciens qui a installé cette pièce ?

Il me foudroie du regard, il s’excuse après de son interlocuteur, raccroche puis me répond de mauvaise grâce.

-Juste là-derrière.

Il me désigne une porte. Je ne prends pas la peine de me retourner et je continu.

-Ici, tout est prêt. Cette équipe est inutile sur place. Vous partez avec elle. Vous réquisitionnez la première parabole qui vous tombe sous la main, je dis bien la première ! Peu importe a qui elle appartient, il nous al faut. Une fois fait, vous prenez la direction de Block 1 et vous installez cette parabole, si possible à l’abri des regards. Des questions ?
-Vous m’en demandez beaucoup. Vite et discret, c’est difficilement conciliable.
-Dites-vous que la réussite de cette opération repose en parti sur vos épaules. Prenez avec vous un ou deux de vos hommes, on n’est jamais assez prudent. Et vous me tenez informez de votre progression.
-L’organisation laisse vraiment à désirer. Je ne félicite pas le BAM.
-Vous perdez du temps et il est trop précieux pour que cela soit tolérable.

Il a raison, l’organisation n’est pas optimale mais voilà, l’opération a été avancée d’un jour, ce n’était pas au programme. Pour moi, ce n’est pas une excuse non plus. Il faut pouvoir s’adapter au monde du crimes, et le crime est un modèle d’adaptation. Mon second s’exécute. Je le regarde partir, plus l’attente débute.

Dans les escaliers, l’escadron criminel descend dans un véritable boucan. Chacun de leur pas résonne et l’effet créé est tel un roulement de tambour militaire. Une dizaine de types franchise la porte. Ces mecs forment un véritable bouclier humain qui protège leur cargaison efficacement. Ils sont tous lourdement armés. Certains possèdent des semi-automatiques ou des fusils à pompe. L’un possède même un fusil d’assaut automatique. Une belle Kalashnikov bien entretenue. Au centre de cette petite armée, il y a deux lourdauds qui portent une lourde caisse. Dans le coffre, il y a leur cargaison. Tout le monde sait ce qu’elle contient. Il s’agit surement de la plus grosse transaction de drogue synthétique de l’histoire de la côte Est. Elle se chiffrera sans doute en million de dollars lorsqu’elle sera revendue sur le marché noir. Des milliers de mutants auront leur dose de Marteaux. Une catastrophe! Heureusement, le BAM est sur le coup depuis un bon moment et cette drogue ne sera jamais écoulée dans les rues. Un coup de filet historique qui crédibilisera le BAM.

L’armée prend place dans les locaux du clan Gorlanova. Je devrais être excité d’être si près du moment fatidique, mais la vérité est que mon cœur bat lentement. Il n’y a rien en moi. Aucun plaisir, aucune peur. Simplement le vide. Pour moi, c’est toujours la même histoire. Je n’ai pratiquement plus aucun sentiment depuis des années. Je suis une enveloppe vide. C’est le contraire pour Stanislavski qui lui est à deux doigts de craquer t’en il est stressé. J’espère qu’il tiendra encore un peu. La transaction va avoir lieu d’une minute à l’autre. Nick se lève péniblement de son gros fauteuil et lentement il se dirige vers son coffre. Il ouvre délicatement la lourde porte après avoir fait la combinaison. Il y a une imposante mallette. Elle doit être pleine à craquer, car elle tombe lourdement sur le sol lorsque le parrain tente de la retirer de sa planque. Faut dire que ses muscles sont véritablement desséchés sur son squelette. Le clan Gorlanova prend place devant leur fournisseur. J’en profite pour lancer le signal. Je dois prévoir 7 minutes chrono avant de recevoir les renforts. D’ici là, la transaction va avoir eu lieu. J’espère que le signal a bien été capté par nos appareils de communication. C’est une catastrophe de se fier à du matériel de si pauvre qualité. Si jamais le signal n’a pas été compris par mes coéquipiers, jamais je n’aurais les unités pour les arrêtés. J’aurais beau sortir mon flingue, ils ont une puissance de feu suffisante pour réduire en pâte un bataillon complet du BAM. Il ne me reste juste à attendre leur arrivée.